Carnet de voyage

Profe en Bolivia

19 étapes
37 commentaires
Certains voudraient qu'ils soient sages, d'autres souhaitent qu'ils soient intelligents. La plupart pensent qu'il faut les instruire et tous qu'il faut aussi les éduquer. Et où est la part de rêve?
Du 9 juillet au 4 août 2017
27 jours
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Buenos días a todos !

Création de ce blog un mois avant de partir en Bolivie, pendant une évaluation de ma classe de 5ème ( mais si mais, vous verrez, le but est pédagogique!).

En les observant, je me dis qu'il sont bien gentils de faire cette évaluation un 8 juin dans une salle où il fait 30°, je me dis aussi que pendant une année scolaire on en a fait des activités concrètes, des heures de cours animées, que je me suis énervée quelques fois et qu'ils ont été pénibles souvent.

Aujourd'hui, avachis sur leur table, stylo à la main et joues rouges, je me demande surtout s'ils rêvent ces petits. Si l'école, la télévision, les réseaux sociaux, les parents et eux-mêmes n'ont pas trop réduit l'imagination, l'envie, le désir d'ailleurs, la soif de l'autre.

J'enseigne l'espagnol, discipline que je considère, comme les autres d'ailleurs, n'être qu'un prétexte pour entrer dans une salle de classe. Pour ne pas réduire cette langue à une discipline dans mon quotidien, je tente de faire comprendre à mes élèves tout ce qu'elle permet:

- donner le gout de l'ailleurs

- rencontrer les autres

- partager leur vie

- être des passionnés

- rêver

Une langue n'est qu'une passerelle vers l'autre et tant pis pour les fautes de langue!

Nous avons passé l'année avec l'ensemble de mes classes à avoir une approche raisonnée de la langue, à la découvrir grâce à des notions culturelles et veiller à notre correction grammaticale, les vacances arrivent, il est donc temps de s'en amuser.

A très bientôt pour les préparatifs du voyage...

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Moins d'un mois avant le départ, c'est l'heure des préparatifs. Il y a d'abord la multitude de papiers ( passeport, permis international, attestations diverses, inscription à l'ambassade..), les vaccins ( fièvre jaune, hépatites, rage...), la liste des affaires à prendre et puis l'itinéraire...

Lac Titicaca, La Paz, Salar de Uyuni, Amazonie, Santa Cruz...Sí ! Mais dans quel sens ?

Alors j'ai potassé: forum, blogs, guides de voyage... Feutres et feuilles cartonnées en main !

Et puis, il m' a fallu mettre en place un stratégie afin d'éviter les trajets trop longs ( le moindre trajet peut durer plusieurs longues heures), d'être en haute altitude trop rapidement ( la Bolivie c'est haut et l'altitude on ne sait pas si on la supporte avant d'y être confronté) et de prendre un médicament contre le paludisme durant tout le séjour.

Voici donc l'ébauche de mon itinéraire

Santa Cruz --> Samaipata --> Vallegrande --> Sucre --> Potosí --> Uyuni --> Tupiza --> Tajira --> Cochabamba ( qui devrait parler à mes élèves de 3ème !) --> La Paz --> La isla del sol --> Santiago de Okola --> Coroico --> Rurrenabaque --> San ignacio de moxos --> Trinidad --> Santa Cruz

Plus simplement c'est un tour de l'est vers l'ouest et du sud vers le nord.

Rapidement, on se rend compte que plus de 15 destinations en 28 jours sera compliqué !

Alors je vais laisser les rencontres exister, les imprévus arriver et les surprise m'étonner !


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4 jours avant le départ il ne reste plus qu'à entendre hurler dans la cour " ON EST EN VACANCES !!". Fermer la classe, descendre les escaliers, un bisou aux collègues et hasta luego !

...ça c'est ce que j'aimerais mais plus le temps passe et plus je fais des listes de listes!

Non, en réalité il me reste une chose à faire: mon sac !

Que prendre pour 28 jours de vagabondage dans un pays où tous les climats sont réunis ?

27° à Santa Cruz, 14° à La Paz en journée et -4° la nuit, un désert de sel où il fait très froid et l'Amazonie au climat tropical...

C'est comme si vous partiez à Saint Jean d'Arves ( dédicace à quelques collègues) et en même temps à Bayonne ( dédicace aux copains ! )

  • 2 pantalons transformables en short
  • Un jeans
  • Un short
  • 3 T-shirt manches longues
  • 3 T-shirt manches courtes
  • 3 débardeurs
  • Un leggings polaire
  • Un veste chaude et imperméable
  • 1 polaire
  • 1 sweat shirt
  • 6 paires de chaussettes hautes, basses et chaudes
  • Chaussures de randonnée
  • Baskets
  • Tongs
  • Maillot de bain
  • Sous-Vêtements
  • Echarpe, gants et bonnet

Jusqu'à là tout rentre dans mon sac à dos 70L..

Mais il faut y rajouter beaucoup d'éléments pratiques: médicaments divers ( notamment un lourd traitement contre le paludisme), trousse de premiers secours, crème solaire, stick à lèvres, lampe frontale, adaptateur universel de prise électrique, chargeurs, couteau suisse, cadenas, corde, taie d'oreiller, sac de couchage, moustiquaire, poche ventrale, serviette, boussole, drap de sac, pastille pour rendre l'eau potable, anti puce de lit, une pochette avec tous les papiers et leurs photocopies..

Ça commence à coincer ...

Et puis, pour se faire plaisir: un iPod pour la musique, et une Go- pro et clé usb pour les souvenirs!

4 jours.....4 jours pour étudier les différentes combinaisons possibles!

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Réussi ! Mais les cernes témoignent de la complexité du défi !

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Après avoir eu un arbre sur la voie du RER, 1h20 de retard avant le premier avion Orly-Madrid, essuyé un orage et plusieurs sueurs froides en plein vol, couru comme des folles entre le terminal 2 et le 1 à l aéroport de Madrid Barajas à minuit ( le trajet à pied était estimé à 21 minutes, on a du en mettre 7!) pour ne pas louper la correspondance & 11h30 de vol dans un avion sans place pour les jambes et un siège à peine inclinable, c est le bonheur d arriver !


Première note à moi même: éviter Air Europa !

On applaudit tout de même Maureen ( ancienne phobique de l avion!) pour sa première traversée de l Atlantique ! Sí se puede !!

Je profitais donc de la wifi de l aéroport de Santa Cruz Viru Viru pour dire que finalement, nous sommes bien arrivées!

Je n ai pas encore pris ma première bouffée d air latino américaine car nous attendons à la douane depuis plus d une heure mais tout va bien 😀

Merci d être conciliants concernant ma tête ! Grosses cernes, pas dormi et pas fumé depuis 18h hier !!  
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10/07/17

Rencontre avec Monica y Gonzalo chez qui nous dormons ( Airbnb). Un couple adorable et une chambre très confortable.

Visite de la ville de Santa Cruz, un mélange de bruit, de poussière, de voiture, de micros ( mini bus), de marchés improvisés. Un joyeu bordel quoi ! Ce n est pas une ville de tourisme, peu de lieux à visiter mais plutôt des émotions a ressentir, la stupecfaction face à la débrouillardise par exemple.

Nous sommes tout de même passées par la Plaza del 24 de septiembre ( date du début des révoltes à Santa Cruz pour se libérer du joug espagnol ) et avons découvert un joli endroit pour déguster la bière bolivienne " la paceña" au café Lorca. 😏

La plaza del 24 de septiembre y el cafe Lorca  

11/07/17

Pour sortir de la ville et profiter des jolies températures que nous offre Santa Cruz ( on va très vite avoir froid lors des prochaines étapes) nous avons découvert un endroit aussi joli qu'étonnant: le biocentre de Güembé à une dizaine de kms de la ville.

Un parc naturel de loisirs où nous avons pu rencontrer en liberté des singes, des perroquets, un paresseux, des tortues et nombreuses variétés de papillons...non sans frayeur.

Étrange de voir au dessus de nos têtes des familles entières de singes sauter de branches en branches et de grands perroquets atterrir sur les avant bras des passants !

Nous avons eu un vrai goût de vacances en profitant de la piscine et de sa cascade avec un fond musical estival ! Et dire qu'ici c'est ça l'hiver !

El biocentro Güembé 

Ce soir, soirée crêpes à la française avec Monica y Gonzalo !

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( 12/07/17)

Voyage vers samaipata

Petit déjeuner avec Monica y Gonzalo dans le centre de Santa Cruz pour goûter le jus de papaye et les empanadas !

Un taxi nous a amené vers l'endroit des bus pour samaipata

Là, nous montons dans un mini bus bondé de sac en tous genres

Le conducteur nous envoie au fond du bus, finalement, l'avion sans place n'était pas si mal !

3h de trajet s'en suivent rythmées par les accélérations et les sifflements de la corroie, freinages et changements de direction pour se rabattre avant de frôler voitures et camions d'en face.

Conduite à la bolivienne, ils le font tous!

Des villages pauvres, des chiens errants, des enfants proposants des boissons rafraîchissantes, des vaches et des montagnes, le silence est lourd dans le mini bus la réalité violente.

Une fois à Samaipata, nous grimpons 500m ( mais à 60%) pour rejoindre l'hôtel serena.

Une jolie auberge tenue par un hollandais ( ex employé du ministère de La Défense hollandaise) et sa femme bolivienne. Les gens s'y croisent et partagent des moments.

Après une ballade en ville, nous découvrons un bar moderne avec une sublime terrasse pour déguster des nachos !

Mais voulant découvrir la nourriture locale, nous sommes allées déguster una sopa de quinua, bien loin de notre quinoa-punition français, un délice.

Rencontre avec des retraités bayonnais, partis depuis deux ans, curieux de savoir la composition du nouveau gouvernement.

Moment sublime lors de notre remontée à l hôtel en.......moto taxi avec des étoiles d'un autre continent !

Et ce soir là nous nous sommes redit que nous voulions vivre pour avoir le temps de ressentir des émotions. De continuer à essayer de ne pas tomber dans le vain et vénal monde que les gens d'argent veulent nous imposer.

En arrivant dans notre chambre, nous faisons la connaissance de notre coloc, Katarina ( allemande) qui fait un tour d'Amérique latine seule. Elle nous a prêté son sèche-cheveux : un vrai luxe ici et permis de transférer nos photos sur le disque dur.

( 13/07/17)

Petit déjeuner copieux et tout fait maison avec... El dulce de leche (confiture de lait) sur du pan de harina (pain sucré enrobé de farine), c'était délicieux!

Suite à cela, départ pour le site pré inca de El fuerte à plus de 2000m d'altitude et à 20minutes en taxi de Samaipata.

Aller prévue en taxi et retour à pied.

Arrivées là-haut, panorama gigantesque de la Cordillère des Andes : des flans verts et des nuages à notre hauteur. La promenade débute pour visiter, deux heures durant,le site.

Plus merveilleux que les ruines, les condors volant au dessus de nos têtes et cette immensité.

Le temps d'une pause rapide et nous voilà en marche au bord de la route pour rejoindre le village: 8,5km de descentes et montées sous un soleil parfois trop généreux. Ajoutée aux 2h de marche sur le site, nous sommes rentrés en 2h20 contentes de déguster une "paceña" (bière bolivienne).

Au gite, rencontre avec des habitants de Sucre ( notre prochaines étape), la capitale de la Bolivie,qui nous ont proposé un hotel tenu par des amis!

Réservation ok!

Demain départ donc à 21h30 pour Sucre, 10-12h de bus de nuit.

(14/07/17)

Journée en suspend car les seules missions du jour sont d'acheter les billets de bus pour Sucre et attendre le bus jusqu'à 21h30. Alors c'est farniente: hamac, jeux, observation des condors, achats au marché et bagarre avec Lulu ( à prononcer Loulou) le chaton de la maison !

On a goûté le fruit acheté à Santa Cruz.. plein de grains enrobés d'une membrane. La membrane est plutôt bonne mais aucun goût comparable chez nous. Les pépins quant à eux on un goût de terre acide.. Assez bizarre. Voire pas terrible!

À plus !

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Nuit du 14 au 15 juillet

Fini le club Med à la bolivienne, la vie de roots commence !

En bleu les routes goudronnées ... 

Nous avons donc trouvé deux tickets de bus pour Sucre dans un restaurant en bord route " el nuevo turista", plus que sale, où nous avons attendu notre bus jusqu'à 21h30 (prévu à 20h30). C'est l'aire de "repos" où défilent les bus de grandes lignes. L'état des toilettes équivaut à celui d'un 3eme jour de festival. Bref, un endroit délabré et hostile ( ceux qui me connaissent peuvent imaginer ma tête en sortant des toilettes. Encore à la rédaction de ces mots des hauts le cœur me prennent).

Quelques bus prennent leur pause et le deuxième chauffeur sort de la soute où il dormait...

"Santiago" arrive, c'est notre tour. Nous montons et nous asseyons au deuxième étage à l'arrière du bus (détail important pour le ressenti des secousses à venir).

Les fauteuils sont en tissus et confortables. Point positif, peut être le seul : on a davantage de place que dans l'avion. Le bus est poussiéreux à cause du sable émis des chemins non asphaltés.

Départ: quelques kms en descente pendant lesquels on se demande si les freins sont vérifiés régulièrement!

Ça passe.

On commence à voir sur les bords de route des cactus comme ceux des westerns.

Les fenêtres coulissantes vibrent fort et font déjà beaucoup de bruit.

L'asphalte se raréfie de plus en plus, puis disparait.

Il faut imaginer les ravins, non protégés encore plus spectaculaires que ceux des Alpes. C'est la Cordillère. La lune nous permet d'en voir un aperçu assez flippant. Le voyage de jour doit être lui aussi stressant.

Nous sommes balancés dans tous les sens. Imaginez-vous sur un jeu pour enfant dans les parcs.. vous savez, montés sur ressort permettant de se balancer de gauche à droite et d'avant en arrière. Et bien... il lui manque en plus une composante verticale et vous êtes avec nous dans le bus ! Du coup les fenêtres vibrent plus encore, au point de s'ouvrir.

Le bruit assourdissant des fenêtres, le paysage éclairé par la lune, les secousses interminables et le froid qui s'installe... la nuit va être longue.

Une pause, en plein désert. Je descends mais remonte aussitôt. Pas de toilettes et le ventre en vrac! Pourtant on fait attention à tout. Rinçage des dents avec une bouteille d eau potable, pas de crudités, ni de nourriture achetée dans la rue... nos intestins européens ne sont pas assez entraînés !!

Les heures défilent et les secousses nous font parfois décoller du siège. Maureen lutte de peur, pour ne pas dormir. Retour enfin de l'asphalte! Nous pouvons nous laisser bercer. Les boliviens n'ont pas attendu autant pour le faire!

15/07/17

Arrivée à Sucre avec 3h d avance: comment était-ce possible ?!

Un taxi et nous voilà devant la porte close de l hôtel à 6h30. Un homme nous accueille et nous assure n avoir aucune réservation à notre nom!

Fort heureusement, il lui reste une chambre...glaciale !!

Peu nous importe on s installe et s écroule d épuisement nerveux et de difficulté à supporter l altitude.

Pour Malou l écœurement de la veille se transforme en gastro !

Après une sieste-nuit de 4h et un petit déjeuner, nous voilà en presque pleine forme pour découvrir la magnifique ville de Sucre.

La plaza del 25 de mayo et son style colonial, le calme des rues et la blancheur des bâtiments nous réconcilient avec notre voyage.


En fin de journée nous admirons un magnifique couché de soleil sur la ville entourée de montagnes désertiques et poussiéreuses, que nous avons traversées quelques heures plus tôt. Puis, quelques achats dans un petit marché pour s équiper de vêtements pour nous réchauffer en prévision des jours à venir

Le soir une petite chincha ( boisson à base de maiz) pour Maureen et pour moi un verre de vin de Tarija ( où nous serons la semaine prochaine) avant d improviser un fil à linge !

Ce fut une journée difficile, ce trajet en bus nous a complètement retournées! Être confrontée à la réalité des grandes distance aux routes non goudronnées mais surtout à la dangerosité de ces dernières, partager cela avec les boliviens fut une expérience difficile.

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16/07/2017

Journée entière à Sucre en commençant par la visite la Casa De La Libertad avec un guide aussi théâtral que passionnant.

En ce lieu fut rédigée et signée la déclaration de l'indépendance de la Bolivie le 6 août 1825.

Aprés une longue guerre contre la couronne espagnole, l ancien territoire bolivien appelé alors Alto Perú devient une nation indépendante.

Pièce où a été signée la déclaration de l indépendance. Sur le tableau du centre Simón Bolívar. Réplique de cette déclaration 

Simón Bolívar grande figure de ces événements voulait d abord construire une nation latino-américaine.

Simón Bolívar et les différents drapeaux boliviens. Celui tout a droite est le wiphala représentant les éthies des Andes. 

La visite s arrête sur l histoire de Juana Azurduy De Padilla, grande figure féminine de la lutte contre les espagnols qui a, avec son époux a soulevé toute une armée pour la liberté. Une fois l indépendance gagnée, elle n a pu participer à la construction de la Bolivie, étant une femme ...

J espère que certains de mes élèves reconnaîtront les noms cités !!

Nous sommes allées ensuite dans le parc Simón Bolivar, un joli coin de verdure abritant une "réplique" de la Tour Eiffel, un grand espace pour enfant et un pour se restaurer.

Journée reposante en attendant les hauteurs de Potosí et le grand froid de Uyuni prévus pour demain.

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17/07/17

Départ de Sucre en taxi collectif pour Potosí afin de regagner ensuite Uyuni. Durant le trajet nous découvrons les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Magnifique.

À Potosí, plus haute ville du monde, c'est la déception. Beaucoup de pollution, de trafic, de monde et de saleté.

Bref, une ville inachevée dont on ( la couronne espagnole) a profité pour ses ressources naturelles ( l'argent) et qui maintenant survit comme elle le peut. En plus, c'est la course pour avoir le deuxième transport de la journée pour Uyuni. Nous montons dans un bus confortable et propre pour 4h de trajet...goudronné.

Le paysage époustouflant et grandiose nous a occupées durant tout le voyage. De hauts plateaux ( 3600 mètres d'altitude environ) sur lesquels des troupeaux de llamas ( Lamas) vivent.

Du sable, de la glace, des roches rouges, des cactus, de grands plumeaux, des ruisseaux et des villages presqu'en ruines. Au loin, on perçoit l'étendue de sel...

Arrivée à Uyuni, ville en plein désert traversée par des touristes et un air de western.

L'hôtel que nous avions réservé sur Airbnb (1ère arnaque puisqu'ils se disaient être "chez l'habitant") n'est pas du tout comme annoncé : plutôt délabré, pas de chauffage et pas de sèche cheveux! C'était un plus techniquement ( dans un désert de sel en plein hiver on y tenait à notre chauffage ). Le réceptionniste reconnaît mettre n'importe quoi sur l'annonce et que si cela ne nous plaisait pas, on pouvait aller ailleurs. Après une forte négociation (limite musclée), on a eu gain de cause et il nous a remboursé. Un vrai arnaqueur .

Bref, on a trouvé un autre hotel.

Le soir, nous avons goûté au steak de llama (Lama, comparable au veau) dans un petit restau accompagné de la bière la plus haute du monde : la potosina.


Réserves faites pour demain. Une excursion de 2 jours nous attend dans le désert de sel.

Prochaines nouvelles mercredi soir (heure locale)!

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Du 18 au 20 juillet 2017

10h30 départ pour une excursion de 2 jours au Salar de Uyuni en compagnie de 2 brésiliens, un chilien, une française et un guide bolivien.

En 4x4, nous commençons par le cimetière des trains. Quelques dizaines de trains à vapeur des années 50 échoués là, à la sortie de la ville.

Le temps de quelques photos puis nous nous dirigeons vers un ancien hotel de sel servant maintenant aux almuerzos (déjeuners) des voyageurs.

C'est ici la porte d'entrée du Salar avec un par terre de drapeau de nombreux pays du monde.

Nous traversons ce désert de 12000km2, à la perspective insolite.

Les volcans à l'horizon semblent flotter. Autour de nous, il y a seulement cette étendue blanche de sel et le bleu soutenu du ciel.

Seuls au monde, presque à l'état sauvage car loin de toute civilisation, nous grimpons sur l île aux cactus. Là, à 360 degrés, le désert de sel...

Puis, nous quittons le Salar pour rejoindre notre hotel de sel à San Juan en passant par des champs de quinoa.

Parlons de l'hôtel...

Très rudimentaire. Les murs et les sommiers sont bâtis avec des "briques" de sel.

La douche est chaude mais payante (10Bs).

Nous dînons avec notre groupe. Le repas n'est pas de grande qualité mais animé avec les différentes imitations d'animaux que fait Maureen!

Nuit glaciale ( pourtant Matheus, un des 2 brésiliens nous avait offert un pisco-cola !) alors que nous sommes emmitouflées dans nos sacs de couchage, sous les couvertures avec écharpes et bonnet.

Réveil à 6h30, sommaire petit déjeuné et nous repartons pour découvrir d autres paysages immenses et à chaque fois plus surprenants : volcans, roches, lagunes et leurs flamands roses, hauts plateaux et vicunya ( lamas sauvages).

Peu de mots peuvent résumer cette magnifique immensité, il n y avait qu'à vivre.

Quelques hasta luego à notre groupe avec qui nous avons partagé des moments hors temps. Et nous passons une nuit de plus à Uyuni-ville le temps de se réchauffer et de décider de notre prochaine destination...que nous laissons être une surprise pour vous !

Voie menant vers le Chili... mais on reste en Bolivie !  
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21 et 22 juillet

Nuit dans le bus. Cette fois-ci très confortable ! De quoi nous redonner confiance dans les bus boliviens !

Dur dur quand même ! 

Arrivée à La Paz à 5h du matin avec une vue magnifique sur la ville illuminée.

Nous avons donc changé d'itinéraire. La prochaine étape prévue après le Salar de Uyuni était Tarija, ville de vignerons.

Mais en parlant avec plusieurs locaux nous nous sommes rendues compte que la route n'était pas bonne.

Plutôt que de revivre une expérience déplaisante on a donc opté pour La Paz.

Suis où?! 

Et quelle ville !! Des contrastes à chaque coin de rue. Des habits traditionnels côtoyants des cravates, des grattes-ciel à côté de bidonvilles, des petites cahuttes pour manger jouxtant des restaurants gastronomiques...

Hey les élèves ... vous vous souvenez de la photo que l on avait commentée ? Elle ne peut mieux résumer la ville !

Arrivée donc en fin de nuit le 21 juillet. Très rapidement on se retrouve devant notre hôtel qui n'ouvre qu'à 8h. Plus de 2h à attendre dans un quartier résidentiel, aucun café où se réfugier. Il fait froid et la fatigue surgit ( Maureen n'a pas dormi dans le bus!).

8h...la porte s'ouvre et on a enfin accès à un peu de chaleur, à des toilettes, des canapés et un petit déjeuner royal !

Il nous faudra attendre encore jusqu'à 13h pour rejoindre la chambre.

On en profite donc pour explorer tout le réseau téléphérique de la ville. Exceptionnel moyen de découvrir, La Paz, d'en haut.

Contenue dans une cuvette, elle s'étend aussi partout où elle peut: elle investit ainsi tous les flans des collines ( parfois proches de canyons), la nuit telle une marrée de lumières...elle est increíble !

Pour le téléphérique il ne faut pas avoir le vertige, mais c est un super moyen de réunir les gens des différents quartiers, " uniendo nuestras vidas " tel est le slogan!

Le soir, nous découvrons un restaurant presque gastronomique, il est dans le top 50 des meilleurs restaurants au monde ! Un délice réconfortant !

Aujourd'hui, samedi 22 juillet nous découvrons les marchés de La Paz.

Il y a de tout: des stands de remèdes contre différents maux ou de sorcellerie, des fœtus de lama accrochés aux plafonds des magasins, des dizaines de produits dérivés de coca, de jolis vêtements et bijoux...

Journée reposante à flâner et à remplir de souvenirs le peu de place que nous avons dans nos sacs.

Demain direction Copacabana au bord du lac Titicaca !


Merci pour les quelques commentaires de certains, ça fait quand même plaisir d avoir des nouvelles du pays........

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23/07/17

Lac titicaca, nous voilà.

3h de minibus avec un passage en bac pour notre véhicule et nous, petit bateau avec l'arrière presque dans l'eau..

Décidément, on aura testé tous les transports et ici, tant que ça flotte, que ça roule, c'est le principal, peu importe l'état du moteur, des freins, de la coque etc.

Pas certaines qu'il existe le contrôle technique!

Bref, on vit à La bolivienne et pour l'instant tout va bien.

Copacabana c'est la ville où se font baptiser les véhicules venant de toute la Bolivie et la capitale du babyfoot !

Nichée entre 2 collines, la ville surplombe la rive sud du lac titicaca. Son nom signifie "vue sur le lac" en aymara.

C'est un peu la côte méditerranéenne à La bolivienne : des gens sortant des bateaux le visage rougi par le soleil toujours plus proche (3808m d'altitude).

Nous avons goûté la truite du lac, vu un sacré couché de soleil.

Embarquement à 13h30 pour la isla del sol!

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24, 25, 26 juillet 2017

Nous partons pour la plus grande île du lac titicaca: La isla del sol.

Certains y restent 20 minutes, d'autres une nuit, pour nous ce fut le coup de foudre: 3 nuits.

C est île composée de plusieurs villages, notamment d'un, Yumani, situé sur les hauteurs de l île (4000 m) que l'on rejoint à pied après 45minutes de montée ardue, qui commence par l'escalier de l inca.


Trois jours à vivre avec le soleil. Admirer son lever à 07h, son coucher à 18h10 et les étoiles filantes...

Les ânes qui font des allers retours pour approvisionner le village, le lac comme unique paysage, du calme, le clapotis de l eau...le paradis.

Parmi les aventures vécues: nous avons retrouvé Bruno du Salar de Uyuni par surprise dans le village, nous avons dîné à la chandelle dans un restaurant sans électricité, nous sommes redescendues au port à 23h par un chemin très escarpé dans le noir à la seule lumière de la lampe frontale, des heures de montées pour apprécier le coucher de soleil sur la lac à 360 degrés et une lette adressée au directeur l'école pour établir un éventuel contact entre mes élèves et les siens... come what may !

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Après ces jours magnifiques nous voilà de nouveau sur le bateau puis dans le bus pour le retour à La Paz.

Après un trajet encore mouvementé: chauffeur très audacieux dans les virages, entrée dans la ville de La Paz chaotique, sièges sur ressors, nous descendons avec tout notre chargement dans le quartier du cimetière de La Paz.

Réputée dangereuse, cette partie de la ville est en effet un tourbillon de gens, bruits, cris, klaxons ...

Aucun taxi à l'horizon, nous descendons donc l'avenue principale à pied stressées par tant de tumulte et plus que chargées.

Nous contournons des stands improvisés, parfois à même le sol. C est la panique et l'écœurement devant un étal de poisson au sol avec des paceños nous balançant des " hey gringo" à la figure.

Là, Maureen trébuche et s ouvre le genou, à peine relevée et juste le temps de trouver un banc dans un magasin, elle perd connaissance. Retranchées dans un coin, je tente de la réveiller et de regrouper tout les sacs. Heureusement, la gérante du lieu prépare un verre d eau avec du sucre et Maureen revient parmi nous. Tout va très vite, nous montons dans un mini bus et là on relâche tout. Moi en larmes ( j ai vraiment eu peur pour Maureen, sa perte de connaissance était impressionnante) et Maureen choquée et encore sonnée.

Nous sommes dans les bouchons de La Paz et tentons de regagner un nouvel hôtel.

Là, c est encore la déception. Très bien noté sur booking, le réceptionniste ( sosie de Mister Bean) nous amène dans une chambre sale, pas de salle de bain, pas de serviettes, des fenêtres qui ne ferment pas donnant sur une rue bruyante et laissant passer le froid, des placards sans portes et un coût plus élevé que celui indiqué sur la page internet.

Nous décidons de rester tout de même pour nous remettre de nos émotions et de nous offrir un bon resto qui sera interrompu par un nouveau malaise de Maureen.

On rentre donc à l'hôtel pour faire venir un médecin. Le cœur va bien, le taux de sucre aussi, les poumons idem, pas de température...

Mais une pression artérielle haute à cause de l'altitude. Et oui, parfois l'altitude tarde à se faire ressentir même après plus de 2 semaines dans les hauteurs boliviennes.

Chaque personne réagissant à l altitude différemment, pour elle, ce fut apparement un mélange entre le choque de la chute, le tumulte de La Paz et les efforts physiques à la isla del sol.

Le lendemain, nous redescendons donc à Cochabamba de jours, encore un long trajet de 10h au lieu de 7h qui ne nous laissera pas le choix sur la prochaine destination ( nous voulions prendre une correspondance de nuit pour Santa Cruz). Avec donc beaucoup de retard, nous arrivons au terminal de bus de Cochabamba à presque 23h sans savoir où dormir.

Heureusement, un taxi nous dépose devant une auberge de jeunesse avec de la place pour nous loger.

Ces 2 jours ont été très fatigants et nous avions l impression d avoir perdu tout le bénéfice de La isla del sol. Lors, d'un voyage comme celui-ci, je redoutais la baisse de morale, le cafard. Il est arrivé à ce moment là. Envie irrépressible de rentrer chez soi et aussi la tristesse d'avoir donner tant depuis des mois pour être dans la merde à l autre bout du monde !

Pas de photo de plaie, ni de stand de poisson improvisé pour cet article !

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Après ces 48h trépidantes, il nous fallait du réconfort.

Nous n avons pas vu grand chose de la ville à part le centre car nous avons passé 2 jours à nous reposer et à manger de très bons plats !

Cochabamba & notre auberge  

Nous avons aussi pris le temps de réfléchir à notre dernière semaine.

N'ayant pas pu aller en Amazonie par la route depuis La Paz ( 2 jours de voyage en bus...) nous décidons donc de revenir à Santa Cruz plus tôt, chez Monica et Gonzalo pour faire ensuite une excursion au parc Amboro.

Maureen a retrouvé une tension normale et sa petite plaie au genou se referme doucement :)

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Pour rejoindre Santa Cruz, il nous restait donc une dernière nuit en bus.

Ce dernier dans un premier temps nous paru confortable et propre. Jusqu'au moment où le chauffeur a mis la climatisation...

Là, des dizaines de cafards nous on rejoint en quête de chaleur.

Impossible de fermer l œil. La nuit fut longue.

Heureusement, Mónica y Gonzalo ( Bambi et Linda, leurs chiens) nous attendaient les bras plein de réconfort.

Depuis lundi donc, ballades, dégustation de plats typiques, cuisine de plats français, repos, bars et jeux de carte à gogo... avec gages !

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Samedi 3 août, soir

Nous partageons un dernier repas avec nos amis 100% bolivien. Nous allons ramener avec nous pleins d idées nouvelles de bons petits plats !

Vendredi 4 août

Décollage dans 3h.

Dur dur de dire "au revoir" à nos amis cruceños, ils ont été la plus belle expérience et bien sûr LA jolie rencontre de notre voyage. Nous avons vu de paysages sublimes mais la chaleur de leur foyer et la sincérité de chacun de leur geste envers nous ont dépassé tout le reste.

Mónica y Gonzalo, gracias por todo, ahora tienen una familia en Francia. Este viaje, que era más que un sueño para mí, fue una experiencia maravillosa gracias a ustedes. Les queremos un montón...❤️💛💚

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Dans une heure, c est le retour à la maison!

Tout s est bien passé durant le trajet, seulement le décalage horaire qui nous a mis dans un état de fatigue extrême et de rêve éveillé. Comme sonnées !

Le plus difficile à était de dire hasta la próxima à ce pays extrême, hors normes, étonnant et bouleversant.

Mónica et Gonzalo nous ont accompagnées jusqu'à la porte d embarquement et les ultimes abrazos ont été très émouvants.

🇬🇳 + 🇫🇷 = 😍

À présent, il va falloir laisser infuser ce mois en Bolivie.

Heureusement, photos à l appui nous aurons la preuve que ça n était pas un rêve.

Adiós !