Katmandou, Pokhara, Région de l'Everest et Chitwan
Du 27 octobre au 13 novembre 2016
18 jours
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Après un long vol et une escale a Dubai, me voila arrivée au Népal. Ce petit pays tout en longueur enclavé entre l'Inde au sud et la Chine (Tibet) au nord.

J'ai décidé de partir faire un trek et le Népal semblait coller parfaitement à mes envies de grands espaces. C'est un pays extrêmement varié (jungle, désert, steppe, terres agricoles et plus hauts sommets du monde) et multiculturel. Le sud du pays est habité par des populations d'origine Indienne tandis que les montagnes au nord sont peuplées de descendants tibétains. Il y a plus d'une centaine de groupes ethniques qui ont conservé leurs langues, leurs traditions et leurs modes de vie.

Je voyage seule car ce n'est pas évident de trouver des amis prêts a s'absenter trois semaines et ca me donne également plus de liberté

Je m’attendais bien sure a visiter un pays pauvre mais c’est autre chose de le voir en vrai (18eme pays le plus pauvre au monde, derrière l'Afghanistan). Le revenu annuel moyen d’une famille Népalaise serait inferieur à 1000$ par an, soit le prix de mon billet d’avion. D’après l’OMS, 23% de la population possèdent des toilettes et 46% ont accès a l’eau potable chez eux.

J1

J'ai la chance de retrouver à Katmandou un collègue de travail Népalais qui est en vacance en même temps que moi. Il s'appelle Bal et est sous chef au restaurant du Radisson Blu Dublin.

Le chauffeur du petit hôtel que j'ai réservé est venu me chercher à l’aéroport et je découvre Katmandou by night. Ma chambre est modeste mais ça ira très bien car je ne compte pas y rester. Je dois retrouver mon ami Bal le lendemain matin pour prendre la route en direction de Pokhara (deuxième ville du Népal). C'est une destination touristique populaire et mon ami n'y est pas allé depuis 10 ans.

Au Népal, les gens se couchent tôt et se lèvent tôt. Les rues de Katmandou sont pleines de vie dès 5h du matin. Bal a réservé une voiture avec chauffeur. Il m'explique que c'est trop dangereux de conduire au Népal et qu'il n'est plus habitué (cela fait 15 ans qu'il vit en Irlande) alors il ne veut pas prendre de risque. Il n'y a pas vraiment de code de la route et l'état des routes et des véhicules rend la conduite extrêmement dangereuse. Personne n'utilise le clignotant et l'on déboite sans se soucier des autres véhicules. Sans oublier les chiens, les poules et les vaches qui se promènent sur la route. Les vaches sont sacrées et en tuer une, même par accident, entraine une peine de prison ferme.

 Vallée de Katmandou

Bal a loué un 4x4 de marque indienne et je suis rassurée de voir que le véhicule à l'air plutôt neuf et entretenu. Nous partons récupérer un couple d'ami. Elle est Irlandaise et il est Népalais. Tous deux sont en vacances pour deux mois au Népal.

La distance entre Katmandou et Pokhara n'est pas énorme (174km) mais il faut compter au moins 6h de route sur ce que les népalais appellent "Prithvi Highway". Je comprends vite qu'au Népal, la route est pleine de surprise et qu'on ne sait jamais quand on va arriver. Il faut donc toujours prévoir une marge de temps importante.


Prithvi Highway 

La route est très cabossée et le 4x4 est presque nécessaire. Cette route à deux voies est l'artère principale du pays et il y a beaucoup de circulation.

De gros camions Tata très colorés et très déglingués l'empruntent. Ces camions diesel crachent une fumée noire qui rend l'air irrespirable. Ils ont d'ailleurs pour la plupart été vendus par l'Inde qui n'en veut plus car trop polluant.

Katmandou s'étend dans une vallée entourée de montagne et la pollution y stagne. Ce serait la troisième ville la plus polluée au monde et la situation va surement se détériorer dans les prochaines décennies lorsque l'ensemble du pays sera industrialisé.

La différence est frappante en sortant de la vallée, le ciel est maintenant bien plus bleu et l'air est respirable. Nous pouvons apercevoir la chaîne du Langtang et ses sommets de plus de 7000 mètres.

Bal et notre chauffeur. 

Notre chauffeur conduit très bien mais je ne suis pas bien rassurée. Les camions roulent très lentement (pas plus de 30km/h) et il faut sans cesse doubler. Nous avons souvent frôler les véhicules qui arrivent en face...

La route est magnifique. Nous suivons la rivière Trisouli réputée pour le rafting puis longeons la chaine des Annapurnas.

A gauche le Machapuchare (6993m). A droite le massif de l'Annapurna.
Mugling 

Nous arrivons à Pokhara après 5h30 de route. Il fait plus chaud ici qu'a Katmandou. Pokhara est à 800m d'altitude alors que Katmandou est a 1400m.

Pokhara est la deuxième ville du pays (350 000 habitants). Elle est entourée de collines qui sont dominées au nord par le massif de l'Annapurna constitué d'une dizaine de sommets de plus de 7000m et trois de plus de 8000m. L'Annapurna 1 (8091m) et les sommets voisins ne se trouvent qu'à une cinquantaine de kilomètres à vol d'oiseau. Le Machhapuchhare (6993m) n'est qu'a 30 kilomètres.

La ville est au bord du lac Phewa, deuxième plus grand lac du Népal.

Le trafic est incroyable. Il y a beaucoup scooters. Seul le conducteur a l'obligation de porter un casque.

Nous nous rendons d'abord au Davi's Falls. C'est une jolie cascade qui se jette dans un gouffre puis disparaît sous terre. Il y a de nombreux touristes Népalais et très peu d'occidentaux. D'ailleurs les locaux ont l'air surpris de voir des touristes étrangers et je sens qu'ils me regardent.

Davis Falls 

Nous continuons notre visite de Pokhara avec le World Peace Pagoda (Shanti Stupa), un temple bouddhiste situé au sommet d'une colline qui surplombe la ville et le Phewa lake. Le temple a été construit pas des moines japonais dans les années 1950. Il faut marcher une trentaine de minutes depuis le parking jusqu'à la pagode.

World Peace Pagoda 
Vue depuis la World Peace Pagoda 
Vue sur Pokhara depuis la World Peace Pagoda  


Nous nous arretons dans un restaurant et je commande des MoMos (plat traditionnel tibétain). Tres bon mais tres épicé.

Nous continuons de visiter les lieux touristiques. L'entrée est souvent payante et il y a deux prix: le prix touriste et le prix pour les Népalais. J'ai de la chance d'être avec Bal car il négocie a peu près tout et grâce a lui je paie le prix népalais qui est en général 10 fois moins cher.

Hotel proche du lac, ma chambre ne coute que 10€ la nuit! 
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Je retrouve mes amis pour continuer notre visite de Pokhara. Nous rejoignons à pied le Phewa lac a quelques minutes de notre hôtel.

Lac Phewa et Annapurnas

Il y a un temple hindou sur une petite ile au milieu du lac. Il faut s'y rendre en bateau. Notre embarcation est faite de deux vieilles barques attachées ensemble par des planches. On nous donne de vieux gilets de sauvetage.

Bal et massif des Annapurnas 

Le temple Tal Barahi est très joli. C'est le temple le plus sacré de Pokhara aussi bien pour les hindous que pour les bouddhistes. Malheureusement, seuls les hindous ont le droit d'y pénétrer.

Temple Tal Barahi 

Je retrouve Bal a la sortie et j'ai le droit à un premier tikka. C'est un point rouge fait de poudre de curcuma placé sur le front. C'est plus ou moins l'équivalent d'une bénédiction.

Retour sur la rive. Nous nous rendons maintenant à Sarangkot, une colline au Nord Est de Pokhara qui offre une vue magnifique sur la chaîne de l'Annapurna. La route en lacet est tres abîmée et est accessible uniquement en 4x4. Nous garons la voiture et il faut continuer de monter une vingtaine de minutes.

Sarangkot, 1592m 

ELa vue est magnifique malheureusement les nuages se sont levés et les sommets des Annapurnas se mélangent aux nuages. Nous dominons Pokhara.

Il est l'heure de rentrer à Katmandou car la route est longue. Après une heure de route nous faisons une pause au lac de Begnas.

Lac de Begnas 
Dal Bhat - Plat népalais a base de lentilles 

Nous arrivons a Katmandou tard le soir.

J3

Je retrouve mon ami Bal pour un café. Il doit rentrer en Irlande le lendemain. Un de ses amis nous rejoins. Il tient une agence de trek et me donne plein de conseils pour mon trek.

Je dois ensuite changer d'hotel. L'agence de Trek m'a réservé une chambre dans un tres bel hotel qui contraste un peu avec mon guest house actuel.

Aujourd'hui j'ai prévu de me promener dans Katmandou... et c'est un choc plutot brutal!

Lors de mon trajet en voiture depuis l’aéroport, la ville me paraissait sale et délabrée. Il y a des petits tas de détritus un peu partout (il n’y a pas de poubelle). Mais malgré le bruit et la pollution, je tombe sous le charme de Katmandou. J’aime les villes qui grouillent de vie.

J'explore d'abord le quartier touristique de Thamel. Les rues sont tres étroites et poussiéreuses et les piétons, voitures et scooters se disputent l'espace. Il n'y a pas de feu de circulation. Ici, on dépasse en klaxonnant et on se rabat en klaxonnant. Le klaxon veut simplement dire "attention, je suis là".

Les maisons sont plutot vétustes. On dirait que les étages ont été empilés. Je me demande d'ailleurs comment ces maisons ont pu résister au tremblement de terre. Il y a des fils électirques de partout ce que me rappelle le Japon. Le quartier est vraiment surpeuplé. Les vaches sacrées et les chiens se promenent en liberté.

Thamel c'est un peu le Disneyland des trekkers. Il y a des centaines d'agences de trekking et de boutique specialisées dans le marteriel de trek. La plupart des vetements sont des copies de plus ou moins bonne qualité. On peut d'ailleurs s'équiper de A-Z dans ces boutiques! Il faut négocier le prix mais il n'y a jamais d'agressivité. Il n'y a aucune enseigne de marque : pas de supermarché, pas de fast food ou de marque de pret a porter. Que de petites échoppes ouvertes sur la rue.

Je me laisse vite apprivoiser par ces rues et je m'y sent plutot en securité. Le pays est réputé pour etre tres sure et je suis en effet surprise. Les hommes ne sont pas insistants comme dans d'autres pays et je ne me sens pas observée.

Avenue de Katmandou 

Au Népal, les coupures de courant sont fréquentes et interviennent a différent moment de la journée. Elles peuvent durer quelques minutes ou plusieurs heures. La production électrique du pays est trop faible pour le nombre d’habitants et les différents quartiers de la ville doivent se partager l'électricité à différents moments de la journée. Je me promène toujours avec une lampe de poche au cas ou.

Les magasins accrochent des guirlandes de fleurs durant le festival Diwali. 
Rue principale de Katmandou 

C'est aujourd'hui le troisième jour du festival hindou Diwali (fête des lumières) qui dure 5 jours.

Durant le 1er jour du festival, les népalais vénèrent les corbeaux (nombreux au Népal) en leur offrant des graines.

La 2eme journée est consacrée aux chiens. Les chiens sont vénérés et les népalais leur mettent des guirlandes de fleurs autour du cou, un tikka sur le front et leur donnent a manger pour les remercier de leur fidélité. Il y a beaucoup de chien dans les rues de Katmandou.

Le 3eme jour est consacré aux vaches. Elles ont aussi droit au collier de fleur, au tikka sur le front et a la meilleure herbe. C'est un animal sacré qui est la réincarnation d'une déesse hindoue.

Le 4eme et 5eme jour sont consacrés à la famille et aux relations frères & sœurs.

Chaque soir durant le festival, les enfants dansent dans la rue et des milliers de lampes à huile sont allumées. Les habitants dessinent au sol des tableaux colorés faits de graines (Rangoli).

Préparation d'un rangoli 
Rangoli terminé 

Des la tombée de la nuit de nombreux Rengoli ornent le sol. Le quartier est très animé.

Entrée de mon hotel. 
J4
matin

Mon agence de Trek m'a réservé une visite guidée d'une journée à travers les 4 sites incontournables de la vallée de Katmandou (classés au site de l'UNESCO).

Malheureusement, le tremblement de terre d'une magnitude de 7.9 qui a frappé le Népal en Avril 2015 a endommagé ou détruit de nombreux temples centenaires. Il y a eu 8000 morts et autant de blessés. Il y a même eu des victimes en Inde, au Tibet et au Bangladesh. L'épicentre n'était qu'a 70 kilometres de Katmandou. Les secousses ont aussi déclenché des avalanches dont une qui a emporté le camp de base de l'Everest en tuant une vingtaine de trekkers et sherpas.

La Croix Rouge estime que 4 millions de personnes vivaient encore dans des abris temporaires un an apres la catastrophe.

Suite au tremblement de terre, beaucoup de pays on versé d'importantes sommes au gouvernement Népalais mais celui ci, corrompu, a tardé à réagir. Lors de ma visite en Novembre 2016 soit 19 mois après la catastrophe, j'ai pu constater que les travaux de reconstruction n’avaient pas encore débuté. Même les casernes de l'armée ou les hôpitaux sont encore a moitié par terre.

Je rencontre mon guide pour la journée. Il s'appelle Sandesh. Nous commençons par le temple bouddhiste de Swayabunath (ou temple des singes).

Le temple est situé au sommet d'une colline et de nombreux Bouddhistes en font le tour dans le sens des aiguilles d'une montre (circumambulation). Ce sont principalement des descendants Tibétains.

Les marches de Swayambhunath 

Il faut gravir 365 marches avant d'arriver au sommet. Le temple principal est immense.

Ce lieu est vénéré aussi bien par les bouddhistes que part les hindous. Mon guide, bouddhiste, m'explique sa religion mais c'est très compliqué et je n'y comprends pas grand chose.

Le dôme blanc du temple représente le monde et la spirale de 13 étages représente les 13 étapes a franchir pour atteindre le Nirvana. Des yeux sont peints sur les 4 faces du temple. Ils représentent la sagesse et la compassion. C'est curieux car ils ont l'air de nous suivre du regard (un peu comme la Joconde).

Le temple principal a été épargné par le tremblement de terre mais de nombreux autres temples annexes on été endommagés ou détruits.

Singe mangeant les offrandes. 
Temple hindou a coté de stuppas Bouddhiste
Temple endommagé par le tremblement de terre. 
J4
matin

Nous nous rendons maintenant à Patan, une commune voisine qui touche Katmandou.

Procession pour le festival Diwali

Le Durbar Square est un ensemble de monuments historiques classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Malheureusement de nombreux monuments ont été endommagés et certains se sont effondrés.

Il y a également un Durbar Square a Katmandou cependant il a été presque intégralement détruit par le tremblement de terre.

A l'origine, cette ville était habitée par les Newars Bouddhistes (groupe ethnique). Mon guide étant Newar, il connait très bien le quartier. Il me fait visiter les rues adjacentes. Les maisons sont regroupées autour de cours intérieures. On y accède par des porches ou des passages étroits et il a l'air facile de s'y perdre.

Façade traditionnelle 

Nous visitons le temple doré. Ce temple bouddhiste bâti au XIIeme siècle n'a pas été abîmé pendant le tremblement de terre. Il faut retirer ses chaussures ainsi que tout accessoire en cuire pour y pénétrer. Le moine en charge du temple est un jeune garçon de 12 ans qui est en fonction pour 30 jours. Il sera ensuite remplacé par un autre garçon de 12 ans.

Jeune moine à droite  

Puis la place du Durbar. Les temples restés debout tiennent grâce a des échafaudages em bambou. Il y a très peu de touristes.

J4
après-midi
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après-midi
Rue de Katmandou et montagne en arriere plan.

A première vue, le temple de Pashupatinath (XVIIème siècle) n'a pas l'air très sacré: il est situé à une centaine de mètres de la piste de l'aéroport. C'est pourtant l'un des temples les plus important pour les hindous. Il est situé au bord de la rivière sacrée Bagmati.

Nous commençons par longer à pied la rivière Bagmati et ses "ghats" de crémation. Les hindous se font incinérer au bord de la rivière et les cendres y sont jetées. Plus le défunt est riche et connu, plus il a droit a être incinéré proche du temple. Les familles des défunts se tiennent à côté et je suis surprise par leur calme. Il n'y a pas de pleure. Nous restons quelques minutes le temps que le guide m'explique le rituel. Le corps est lavé dans la rivière, puis il est enveloppé dans un linceul et est posé sur des buches. L'ainé des enfants met ensuite le feu. Curieusement c'est un endroit plein de vie. Il y a des enfants qui jouent au foot à quelques mètres et des fidèles qui prennent un bain dans la rivière comme si de rien n'était.

Temple Pashupatinath au bord de la riviere Bagmati.

De la ou nous sommes assis je peu voire deux hommes presque nue avec des espèces de dreadlocks entrain de fumer un joint. Je crois d'abord que ce sont des hippies (nombreux a Katmandou!) mais Sandesh m'explique que ce sont des Sadhus.

Les Sadhus sont des hommes ou parfois des femmes qui ont choisis de vivre en marge de la société et qui errent dans les lieux saints et les temples. Ils s'enduisent le visage de peinture et se laissent pousser les cheveux pour imiter le dieu Shiva qu'ils vénèrent.

Sadhus 

Malheureusement, le temple Pashupatinath est exclusivement réservé aux hindous et je dois me contenter de prendre l'entrée en photo.

Entrée du Temple Pashupatinath 

Il y a de nombreux temples annexes dont certains sont recouverts de peintures ou de sculptures phalliques (symbole de la création). Mon guide plaisante en disant que c'est l'ancêtre d'Internet.

A gauche: temple recouvert de peintures et sculptures phalliques. 
J4
après-midi
J4
après-midi

Dernière étape de notre visite de Katmandou, le temple bouddhiste de Boddnath. Ce lieu unique construit au XIVème siècle est l'un des principaux sanctuaires bouddhiste du Népal et un des plus grand Stupa au monde.

Le sanctuaire est situé en plein cœur du quartier où se sont regroupée les réfugiés tibétains qui ont fuit leur pays en 1959. Des milliers de fidèles et de moines bouddhistes font le tour du stupa par la gauche et font tourner les nombreux moulins à prières attachés au mur du temple.

A l'époque, le stupa était un lieu important sur la route du commerce entre Katmandou et Lhassa (capitale du Tibet). Les marchants tibétains s'arrêtaient prier à Boddnath avant de reprendre la route vers le Tibet et franchir les hauts cols de l'Himalaya avec leur yaks.

Le stupa est en cours de rénovation car le tremblement de terre a fragilisé la structure même si les dégâts ne sont que très peu visibles. Mon guide me dit qu'il était au pied du stupa lors du tremblement de terre. Il a vu tous les pigeons s'envoler quelques secondes avant la première secousse. Il m'explique qu'il ne pouvait pas tenir debout et qu'il s'est protégé contre le mur d'enceinte du temple. Les bâtiments tout autour faisaient des mouvements d'avant en arrière mais par chance ils ne sont pas effondrés.


Mon guide m'emmène voir une école bouddhiste un peu a l'écart ou de jeunes moines étudient. Certains sont orphelins ou viennent de familles très pauvres qui ne peuvent pas s’en occuper. D’autres sont là par tradition, chez les tibétains le dernier enfant de chaque famille doit devenir moine. Ils suivent une scolarité normale et sont initiés au Bouddhisme.

Jeunes moines Bouddhistes 

Leur temple est en cours de restauration car il s'est a moitié effondré avec le tremblement de terre. Il avait l'air magnifique.

Nous assistons ensuite a une prière. C'est très bruyant car il y a des trompettes et des gongs. Je suis la seule étrangère mais ils ont l'air de tolérer les touristes. Il faut se déchausser a l'entrée du temple et rester au fond de la salle.

Avec mon guide Sandesh. 

Notre visite est maintenant finie et mon guide me ramène à l'hôtel. J'ai adoré cette journée.

Je préfère visiter un lieu touristique par moi même car je n'aime pas trop l'effet groupe mais j'ai adoré avoir un guide rien que pour moi car j'ai beaucoup appris. Nous avons également sympathisé et je lui ai offert un des gâteaux à la carotte que j'avais emmené et nous avons échangé nos emails pour rester en contact.

Je me couche tôt pour être en forme pour mon trek qui commence demain!

Départ pour mon trek.

Carnet de voyage sur mon trek a suivre par ici: https://www.myatlas.com/marion_c/gokyo-ri-trek

J15
J15

Mon trek est fini et je n'ai plus que 3 jours au Népal.

Je pensais être d'avantage fatiguée et j'avais donc prévu de me reposer avant de rentrer a la maison. Mais je suis en grande forme et je décide de profiter de mon voyage jusqu'au bout.

Notre avion de Lukla atterrit a Katmandou vers 10h et je suis de retour a mon hôtel vers 11h du matin. Je dois retrouver mon guide et la personne qui s'est occupée de ma réservation a l'agence de trek pour déjeuner.

Je décide de me rendre dans le Chitwan. C'est une réserve naturelle située à la frontière indienne réputée pour ses animaux sauvages. Je peu m'y rendre en bus, encore faut-il savoir lequel?

Il y a de nombreuses compagnies de bus qui assurent la liaison nuit et jour. Certains bus sont exclusivement réservés aux touristes mais je préfère essayer le bus local. Il n'y a pas d'arrêt de bus a proprement parler mais une avenue ou les bus roulent au pas avec leur porte ouverte. Le chauffeur du bus cris par la fenêtre le nom de sa destination. Il y a ainsi une file continue de bus qui défilent non stop et des passagers qui sautent dans le bus.

Je trouve le mien rapidement. Le trajet d'environ 160km doit durer 5h et je ne paye que 3$. Il est 17h et je pense arriver a destination vers 22h. Le bus n'est pas plein et je suis la seule touriste. Les passagers me regardent, un peu surpris. Le bus est très vieux, les fenêtres ferment a peine et les freins couinent mais il y a un grand écran plasma qui diffuse non stop des clips vidéo de musiques indiennes ou népalaises (a la fin du trajet je les connais toutes par cœur!).

Il y a tellement de trafic que le bus a mis 2h avant de sortir de Katmandou. Une fois sortie de la ville, le bus s'arrête sur le bas coté pour la pause toilette. Il n'y a pas de toilettes évidement mais une grande rigole qui longe la route. Nous repartons mais il y a une affreuse odeur dans le bus. Tous les passagers se mettent a parler et bien sure je ne comprends rien. Puis le bus s'arrête à nouveau et tout le monde descend. Un petit garçon d'une dizaine d'année est tombé dans la rigole lors de la pause toilette et il est couvert de... Ses parents et les autres passagers le déshabille et nettoie ses vêtements avec un tuyau d'arrosage. Tout le monde met la main a la pate ou plutôt... dans la merde!

Le chauffeur spray du parfum et allume plusieurs tiges d'encens pour couvrir l'odeur puis tout le monde remonte dans le bus et nous repartons. L'odeur affreuse est toujours la et la fumée des encens pique les yeux.

Je réussi à m'endormir pendant 2 ou 3h. Puis le bus quitte la route principale pour aller en direction du Chitwan. Malheureusement il y a des travaux d'élargissement sur une portion d'un soixantaine de kilomètres. Le bitume a été retiré et le bus roule donc sur de la terre et des cailloux. Ca secoue dans tous les sens est s'est impossible de dormir. Puis le bus s'arrête. Il fait nuit et il n'y a pas d'éclairage mais je me rends compte que nous sommes au milieu de nulle part et que plusieurs bus sont arrêtés devant nous. Je pense qu'il s'agit simplement d'un bouchon même si il doit être 23h. Comme d'habitude, les passagers parlent en Népalais et je ne comprends rien alors je sors du bus pour aller voir ce qu'il se passe. Nous sommes arrêtés au bord d'un précipice. Les ouvriers du chantier ont barré la route pour pouvoir travailler. Il y a d'énormes blocs de pierre sur la voie et des engins de chantier sont entrain de creuser la montagne pour élargir la route. J'avais prévenu mon hôtel que j'arriverai vers 22h pour qu'ils puissent venir me chercher. Il est 23h et nous sommes encore loin d'être arrivés. Nous ne savons pas quand les ouvriers nous laisseront passer. Il y a tellement de poussière que je préfère rentrer dans le bus pour essayer de dormir.

Finalement, me voila arrivée a Sauraha a 1h du matin, soit 8h après avoir quitté Katmandou...

Par chance, j'ai eu du réseau et j'ai pu tenir l'hôtel informé. Ils ont envoyé une voiture me chercher a l'arret de bus. Le chef et un serveur sont même restés pour que je puisse diner... incroyable!

Ma chambre est très jolie et très confortable. Ce fut une très longue journée. je suis passée de Lukla a 2880m d'altitude a Katmandou et enfin a la jungle du Chitwan dans la même journée.

J16

Je retrouve à 8h la personne du lodge qui va s'occuper de moi aujourd’hui. Je me fais conduire et ca me va très bien!


Il m'emmène d'abord faire une promenade a dos d'éléphant. Étant plutôt l'amie des bêtes, l'idée me gêne un peu mais la balade fait partie du package que j'ai réservé et je me vois mal refuser. Il y a de nombreux éléphants et quelques touristes Népalais. Je suis encore la seule occidentale. Nous sommes 4 sur une petite nacelle sur le dos de l'éléphant plus le cornac qui le guide avec ses pieds. Ca tangue beaucoup et nous avançons tres doucement.

Le parc du Chitwan est a cheval sur la frontiere entre l'Inde et le Népal. L'animal le plus emblématique du parc est le tigre du Bengale qui est bien sure tres rare mais aussi le Rhinocéros indien a une corne. L'éléphant serait le meilleur moyen d'observer les animaux sauvages car ils ne se méfient pas d'un autre animal. La Jeep est surement plus confortable mais le bruit de moteur fait fuir les animaux.

Le parc du Chitwan a été créé en 1973 à la demande du roi. Il n'y avait à cette époque plus que 100 rhinos et 20 tigres. Le parc à ensuite été inscrite au patrimoine de l'UNESCO en 1984. Dès lors, la population animale a augmenté et les espèces ont été préservées.

Nous traversons une riviere et il y a deux crocodiles à une dizaine de mètres en train de bronzer au soleil la gueule ouverte. Un singe fait sa toilette un peu plus loin.

Puis notre guide repère un Rhino. Je suis assez surprise car nous nous en approchons a 2 ou 3 mètres sans que celui ci ne leve la tête. Les rhinos sont habitués aux éléphants et ils ont une très mauvais vue.

Puis c'est l'heure de retourner au lodge pour le déjeuner. Je remarque que nous sommes peut être que 6 clients dans le lodge.

Mon Logde a Sauraha 

L'après midi nous partons pour une balade en pirogue. J'ai un guide anglophone juste pour moi. Il m'explique toutes les variétés d'oiseaux et de crocodiles, c'est tres intéressant. Nous avons la chance de voir des Gavials (crocodile des marais) plutôt rare car en voie d'extinction.

Nous nous rendons ensuite dans un centre de reproduction d'éléphant. Des femelles en chaleur sont enchainées par la patte en attendant qu'un éléphant sauvage vienne les féconder. C'est assez triste mais c'est apparemment la seule manière de les faire se reproduire.

Il y a un éléphant plus gros que les autres et je m'approche pour faire des photos en pensant qu'il est enchainé. Il se met à marcher vers la foule comme si il se préparait a charger. On est tous parti en courant. C'est en fait un éléphant sauvage en rut. Il est bien plus gros que les domestiques.

Elephant sauvage 

Le pont en bois nous permettant de retourner a la voiture s'est effondré sur quelques metres et il est impossible de traverser. Il faut soit attendre plusieurs heures que le pont soit réparé soit remonter son jean et traverser en marchant. La rivière n'est pas profonde mais il y a des crocodiles a une centaine de metres en amont. Un groupe d'une vingtaine de personnes est déja en train de traverser la rivière et je me dis qu'il y ait peu de chance qu'un crocodile s'approche de la foule. Alors c'est parti. Je me dépêche quand même de traverser.

Pont d'Avignon
Annapurnas 

Mon chauffeur m'emmène voir un spectacle de danse locale. Depuis la fenêtre de la voiture, je vois une grosse vache marcher dans la rivière a quelques metres des habitations. Un oiseau est posé sur son dos. Plus nous nous rapprochons plus je trouve que la vache est énorme... c'est en fait un rhino...

Je suis surprise de voir un rhino si proche des habitations mais mon chauffeur me dit qu'il est fréquent d'en voir se promener dans le village.

Le spectacle de danse traditionnelle est tres joli même si tres touristique. Il n'y a cette fois que des touristes occidentaux. Nous rentrons à l'hôtel et je profite de ma dernière nuit au Népal.

Spectacle de danse locale
J17

C'est mon dernier jour au Népal et je suis un peu triste. En 3 semaines j'ai fais tellement de chose et j'ai rencontré tellement de monde.

Mon avion est le soir même et j'appréhende le trajet Chitwan - Katmandou car je sais qu'il risque d'être long et j'ai peur de rater mon vol. Cette fois ci, je prends un bus "touristique". il y a 75% de touristes népalais et 25% d'étrangers. Le bus est guère plus confortable que le premier mais au moins il n'y a pas de mauvaises odeurs!

Aujourd'hui c'est jour de greve. Je n'ai pas trop compris pourquoi mais a cause de la greve nous devront voyager en convoi. Une Jeep de l'armée ouvre la route et nous sommes une dizaine de bus a la suivre. Une autre Jeep ferme la marche. Nous croisons beaucoup de policiers sur la route. Ils ont des boucliers, casques et protections. Nous n'avons pourtant vu personne manifester et les Népalais sont si calmes que j'ai du mal a les imaginer violents.

Nous roulons de jour et je suis ravie de pouvoir voir les paysages que je n'avais pu voir a l'aller.

La soixantaine de kilomètres sans bitume est interminable. Il n'y a pas d'air conditionné et il fait très chaud. Nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres car il y a tellement de poussière que l'air est irrespirable. Les arbres bordant la route sont blancs car couvert de poussière.

Nous nous retrouvons à nouveau coincés par les travaux. C'est le même cirque. Des pelleteuses creusent à travers la roche et font tomber des blocs de pierre énormes sur la route en contre bas.

Par chance, nous ne restons pas coincés longtemps et nous arrivons a Kathmandou vers 14h. Mon vol est a 23h et j'ai le temps de profiter de Katmandou un dernier instant.



Je retiendrai que le Népal est un pays magnifique et encore préservé du tourisme de masse. Les Népalais sont d'une extrême gentillesse et ont beaucoup de respect pour les touristes. Ils sont très loin de la société de consommation et se débrouillent avec ce qu'ils ont (pas grand chose) mais ils ont pourtant l'air plus heureux que nous.