Sacrée aventure : descendre au Burkina depuis la France, en 4/4... Objectif : hormis le réel plaisir de vivre cette aventure, emporter le véhicule 4/4 de l'association pour le laisser à Ouagadougou
Octobre 2016
3 semaines
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Et voilà, on a du mal à y croire... mais on y est ! c'est le grand départ pour l'Afrique.

3 ans qu'on devait faire ce voyage, maintes fois annulé et reporté...

Inutile de préciser qu'on a très peu dormi, Franck (mon mari) et moi (Marie-Hélène).

Mélange d'excitation, d'impatience et de bonheur intense, avec tout de même, il faut bien l'avouer, une petite trouille au ventre... Les propos de certaines personnes de mon entourage restent dans un coin de ma tête comme de la mauvaise glue : Est-ce bien "raisonnable" de faire ce voyage dans ce contexte terroriste... ? Vous êtes fous ! On va se faire du souci... Vous traversez la Mauritanie ! et le Mali !! Vous êtes tarés... Etc, etc...

Bon, au diable les peurs et les fantasmes dramatiques, je ne VEUX pas que ça pourrisse mon aventure. Et si ça doit nous empêcher de vivre nos rêves, autant nous enterrer tout de suite !

La voiture est prête depuis quelques jours :

révision complète, pneus neufs, etc.

sièges arrières enlevés, stockés dans la remorque, un double matelas à la place, une bonne couette et deux coussins, le projet étant de dormir au maximum dans le véhicule (mais cela s'avérera plus compliqué que prévu en définitive...)

réchaud pour le café, 1 casserole, 2 bols et 2 cuillères, et - on ne sait jamais - une boite de cassoulet... et très important : 2 packs d'eau, pour commencer...

une carte d'Afrique de l'ouest (qu'on se fera gentiment déchirer par un douanier marocain.... !)

et surtout, une pleine remorque de vêtements, livres et matériel pour notre association à Ouagadougou (voir Association Toubabou Parrainage : http//toubabouparrainage.free.fr)

Franck, prêt pour l'aventure qu'il attendait depuis si longtemps... et moi, aussi impatiente que Franck...

7 h 00 - 15 °

Arrivée sur une aire d'autoroute où nous avons rendez-vous avec d'autres personnes qui vont faire ce voyage avec nous : nous serons au total 4 véhicules et 7 personnes (je suis la seule femme... ) : Franck et moi, Michel un ami, et 4 copains à Michel que nous ne connaissons pas encore : Paul, Jean, Jeff et Christophe.

7 h 30 : 1er coup de fil pour prévenir qu'ils seront en retard...

9 h 00 : 2ème coup de fil et 1ers ennuis - présage de multiples complications qui surviendront pendant l'aventure - : Michel m'appelle pour dire qu'ils sont en panne (déjà !! lol !) avant l'entrée de l'autoroute et qu'ils attendent un copain qui doit leur apporter la pièce défectueuse.... (filtre à gazoil...)

On prend notre mal en patience en dévalisant le distributeur de café de la petite aire d'arrêt...

2 heures plus tard, on attend toujours... on décide de repartir et de rouler jusqu'à une aire d'arrêt plus grosse. Histoire d'avoir un distributeur plus gros...

On a bien fait ! Michel, Christophe et Jeff n'arriveront qu'à ... midi ...

Sur ce, on apprend qu'au lieu de passer à Aix en Provence (pour prendre Paul et Jean) on doit aller à ... Sisteron... Ce qui n'est PAS DU TOUT notre route.

Bon. OK...

Après avoir avalé un sandwich vite fait sur le parking, nous repartons pour Sisteron...

Pluie et brouillard nous accompagnent tout au long du trajet. La température chute, on remet le chauffage...

Arrivée à 15 h, nous faisons connaissance de Paul et Jean, et nous repartons immédiatement car l'objectif était d'être au Perthus (frontière France/Espagne) ce soir, où l'on est attendu dans un camping.

21 h Nous arrivons enfin au Perthus, fatigués et encore contrariés par ce "mauvais" départ... qui nous a obligé à rouler toute la journée sans pause...

Notre hôte, propriétaire du camping et ami de Christophe, nous attendait avec impatience (nous aurions dû être là au moins 4h plus tôt...) avec un buffet de charcuterie et de salades. Sympa !

22 h : 1ère nuit dans la voiture. Super confortable (et ce n'est pas cynique, c'était vraiment confortable !).

Mais trop chaud... Nous n'avons pas pris le temps d'installer les moustiquaires, trop fatigués. Donc impossible d'ouvrir les fenêtres, donc aucun air... l'étuve.... Ces cochonneries de moustiques n'attendaient que ça...

Nous aurons peu dormi, mais sans aucune piqûre de moustiques ! Na !

Parcours fait le 1er octobre : 697 km

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6 h 00 réveil difficile après une nuit agitée...

Petit déjeuner vite fait, douche - très vite fait - car à l'eau froide dans le camping... brrr... 14° dehors...

7 h 00 départ pour la traversée de l'Espagne. L'objectif étant d'aller le plus loin possible pour pouvoir prendre le bateau pour le Maroc demain.

13 h 45 Arrêt casse croûte sur une aire d'autoroute.

357 km au compteur depuis ce matin.

36 ° !... ça change d'hier !

14 h 30 on reprend la route.

19 h 00 : On décide de s'arrêter dormir à Alicante. Un Campanile nous tend les bras avec un offre promotionnelle. On cède. Après la mauvaise nuit d'hier, ça fera du bien un bon lit et une bonne douche, à l'eau chaude !

20 h 00 : repas sympathique dans un petit restau d'Alicante, El Puerto. Tapas et ambiance estivale.

On a enfin un peu plus de temps pour découvrir et faire connaissance avec nos compagnons de route.

Km parcourus aujourd'hui : 893

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Départ à 7 h 00 après un petit déjeuner sympa à l'hôtel.

15°, frisquet...

Objectif de la journée : arriver à Algeciras (port au sud de l'Espagne) avant le départ du dernier bateau pour Tanger (Maroc). On ne sait pas jusqu'à quelle heure il y a un bateau, Michel suppose que le dernier est à 16 h...

11 h 00 : 1ère panne d'un des véhicules de Michel. Un voyant s'est allumé et prévient d'un risque qui pourrait bousiller son véhicule. Arrêt d'1/2 heure pour tenter de comprendre et de résoudre le problème avec les moyens du bord. On repart, le voyant ne s'allume plus mais le problème n'est peut-être pas réglé... L'avenir nous le confirmera !

13 h 00 : 1ère déception... On roule depuis 6h, on crève de faim. Les voitures sont reliées par radio. Je prends la radio pour demander aux autres quand est-ce qu'on s'arrête manger ? Michel répond : "J'ai décidé qu'on ne s'arrêterait pas, on n'a pas le temps si on veut prendre le bateau ce soir" Je lui dis que ç'aurait été sympa de nous prévenir quand il a "décidé", qu'on achète à manger à la dernière aire d'arrêt...

Froid... Aucune réponse... L'ambiance deviendra glaciale pour la soirée...

Une mauvaise communication perturbera souvent notre voyage, dommage...

Nous crevons de faim, mais nous allons devoir attendre... le 1er repas de la journée sera pris à 17h sur le bateau...

Arrivée au port d'Algeciras, en Espagne 

Bateau

Maroc en vue... 

18 h 00 Arrivée à Tanger.Les ennuis commencent...

On ne le sait pas encore, mais les passages aux frontières nous prendront systématiquement beaucoup plus de temps que prévu.. Erreur de débutants, nous apprendrons beaucoup pour une éventuelle prochaine fois...

19 h15 Toujours dans la queue pour le passage aux contrôles.

20 h 00 On nous envoie au scanner. Les voitures passent sous un énorme scanner, permettant ainsi aux douaniers de vérifier le contenu.

On pense qu'on va pouvoir partir...

Mais les douaniers ne nous laissent pas sortir sans passer par une fouille complète de nos véhicules.

C'est le début d'un grand "vide grenier" qui nous obligera à entièrement vider les véhicules, ouvrir les bagages, et tout recharger. Ce qui nous prendra 4 heures !...

Un douanier nous demande si on a une carte d'Afrique. On lui montre notre carte. Il la déchire... en râlant contre Michelin qui a osé mettre une frontière entre le Nord et le Sud du Maroc. Alors que cette frontière n'existe pas officiellement. Nous apprenons qu'il y a des tensions entre ces 2 zones, avec une volonté d'indépendance du Sud. C'est un sujet brûlant de toute évidence.Et du coup, nous nous retrouvons sans carte routière...

23 h 30 Scanner passé, voitures vidées puis rechargées, on retrouve l'espoir d'enfin partir. On arrive à la porte de sortie. Il manque un papier.......... LOL !

Vide grenier à la douane à Tanger ! 

00 h 00 Enfin on part...

et on se perd...

2 véhicules sont sortis par la grande porte, les 2 autres (dont nous) par une autre sortie, du coup, on ne se retrouve pas... malgré les radios, on ne connaît pas la ville, difficile de s'y retrouver. La fatigue se fait sentir, et les propos s'enveniment... une 1/2 heure plus tard, on finira par se rejoindre, éreintés, n'ayant qu'un seul désir : dormir (et si possible manger un bout avant, mais à cette heure ci...)

1 h du matin : on finit par s'arrêter dormir sur une aire d'autoroute...

Km parcourus : 782

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Réveil 6 h 00 sur une aire d'autoroute.

On a vraiment mal dormi... les flics sont venus voir qui nous étions en plein milieu de la nuit, allumant avec d'énormes torches nos voitures...

On se sent sales, on a dormi tout habillés, la voiture est un immense bazar où plus rien n'est à sa place (suite au "vide grenier" de Tanger)... On va à la boutique de l'aire d'arrêt, espérant au moins pouvoir prendre un petit déjeuner. Il se résumera à un grand café. Trop tôt pour qu'il y ait autre chose.

Les autres repartent immédiatement. Avec Franck, nous prenons quelques minutes supplémentaires pour au moins se laver les dents et se débarbouiller le visage... Seules choses possibles au milieu des autres clients.

Il fait 20°. Il y a un brouillard intense. Nous prenons la route et essayons de rattraper les autres.

9 h 00 : pause rapide sur une aire d'autoroute au niveau de Rabat.

Nous roulons sur l'autoroute depuis ce matin. Nous croisons des auto stoppeurs, des piétons et des vélos... Les règles ne sont pas les mêmes de toute évidence !

Piétons sur l'autoroute 

13 h 00 : arrêt repas, toujours sur une aire d'autoroute... sympa, mais très rapide.

13 h 00 : on repart. Il fait 49° dans la voiture !

17 h 30 : on arrive à Agadir, ouf !

Il fait très chaud, on trouve un hôtel sympa, et, après une assiette de Kebab, on s'effondre pour une courte nuit.

Km parcourus : 787

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5 h 00 : départ pour une nouvelle étape... 18°

On n'a pas pris de petit déjeuner, trop tôt, tout est fermé

8 h 00 : on a fait 140 km lorsque l'on entend Christophe et Jeff à la radio, affolés, ils viennent de perdre une roue de la remorque... Demi-tour (car on avait de l'avance) pour les aider à chercher la roue dans le désert...

Chance phénoménale : ils retrouveront la roue, mais aussi les boulons !...

9 h 00 : on repart.

11 h 00 : pause pipi hyper rapide... comme je suis une femme, je dois aller aux toilettes (bon d'accord, les hommes aussi le devraient, mais ce n'est pas acquis visiblement...), donc forcément, ça prend plus de temps... Je reviens vers les voitures, et je prends une remarque sur le fait que je fais "perdre" du temps à tout le monde...

Je craque... Grosse engueulade avec Michel. Il n'avait jamais été convenu qu'on ferait un marathon ou une course au temps... Le projet de départ est complètement bafoué. Le stress s'est installé, la fatigue également, bref, il était temps que ça sorte... dommage que ce soit sur le mode engueulade, mais au moins, c'est dit...

du coup, les jours suivants seront enfin agréables, on s'autorisera à prendre du temps pour voir de magnifiques paysages, prendre des photos ailleurs que par la fenêtre de la voiture en roulant (!), et manger dans des petits endroits locaux.

12 h 00 : Pause sur la falaise au bord de l'océan. Tout simplement magnifique !

La falaise s'est écroulée formant un trou énorme.

13 h 00 : arrêt repas dans un village de pêcheur, et repas dans un petit restau super sympa où l'on mange un Tajine délicieux et surtout... sans précipitation...

Super agréable ! un moment de bonheur et de partage avec les locaux. Enfin ce que nous souhaitions.

un régal ! 

14 h 00 : On reprend la route. Il fait 44°.

16 h 00 : On bifurque de notre route (c'est la 1ère fois qu'on s'autorise à faire ça) pour visiter un village : TARFAYA.

Magnifique ! un vrai bonheur.

C'est un village qui se trouve sur la latitude où St Exupéry s'est crashé dans le sable avec son avion, et où il a commencé à écrire "Le petit prince". Ce village a donc un musée et divers endroits en mémoire à St Ex.

Très très beau. A ne pas rater si vous passez dans le coin !

16 h 30 : on reprend la route.

17 h 30 : arrivée à notre destination du jour : LAAYOUNE.

30°.

D'après la police, il y a un super petit hôtel à 30 km. Nous partons à 2 voitures repérer cet hôtel. Pendant que les 2 autres cherchent des... plaquettes de freins... LOL ! encore un véhicule en panne, plus de frein.

Nous ne trouverons jamais l'hôtel en question... Nous revenons sur Laayoune, et nous retrouvons les autres qui ont trouver un garage qui a "fabriqué" des plaquettes de freins.

20 h 00 : On trouve un hôtel correct et abordable sur Laayoune.

On prend un repas rapide, une simple omelette, et au lit...

Km parcourus : 682

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5 h 30 : 20° départ pour la frontière de la Mauritanie. On est NAZE... Encore une fois, départ sans aucun petit déjeuner. C'est pas cool.

8 h 30 : Enfin un petit bar ouvert. On s'arrête pour un petit déjeuner royal. Omelette, pain, café. Le bonheur ! et en plus, on prend notre temps.

9 h 20 : nous voilà reparti, destination dernière ville avant la frontière mauritanienne.

Les paysages sont justes EPOUSTOUFLANTS...

à notre gauche : le Sahara, le désert,

à notre droite : l'océan et les falaises.

Nous roulons des centaines de km sans traverser AUCUN village, aucune âme qui vive, exceptés des dromadaires de partout. FABULEUX. Une sensation impossible à décrire avec des mots. On est tout petit, vraiment tout petit, face à cette nature d'une beauté à couper le souffle...

Chez nous les panneaux ont des chevreuils, ici ce sont des dromadaires !  

11 h 00 : Pause obligatoire... Un cardan d'un des véhicules fait énormément de bruit... réparation avec les moyens du bord. Puis on repart. Il fait 30°.

13 h 30 : Pause pour un repas rapide. Encore une omelette. Bon, heureusement qu'elles sont délicieuses ! avec de la sauce tomate, hum... un vrai régal.

14 h 00 : 39°. On reprend la route. Objectif : aller le plus près possible de la frontière mauritanienne, pour entrer en Mauritanie demain matin.

14 h 50 : Impressionnant... On traverse un brouillard de sable. On est à quelques mètres de l'océan, sur notre droite, et on ne le voit plus du tout... la route commence à être glissante, le sable est aussi glissant que le verglas.

16 h 30 : On décide de s'arrêter au dernier hôtel avant la frontière. Le BARBAS. Hôtel impressionnant, immense, et sécurisé. Où l'on mangera de délicieuses langoustes. Super soirée, très sympathique. Une bonne nuit en perspective. Le moral est excellent.

On fait le plein de la voiture, mais aussi de bidons car les stations d'essence vont se faire rare. La suite nous prouvera qu'on a eu raison !

Km parcourus : 710

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7 h 15 : Ouah, grasse mat !

On part avec l'objectif de passer la frontière Maroc Mauritanie. Il fait 20°. On a eu le temps de prendre un café, le pain n'était pas encore arrivé...

On roule dans un paysage lunaire... fabuleux...

8 h 20 : 82 km plus loin, on arrive devant un grand portail en fer. Fermé...

La frontière n'est pas encore ouverte. Du sable s'est accumulé au sol, et le "chasse sable" doit arriver..

9 h 20 : ils ouvrent, yes !

Les formalités côté Maroc se déroulent super vite. 9 h 50 : c'est terminé ! ouah ! un record. On peut avancer à la frontière mauritanienne, mais seulement nous, les autres voitures doivent passer au scanner... bon on se rejoindra plus loin.

11 h 00 : Contrôle douanes, côté mauritanien. Tout se passe très bien et très vite.

11 h 20 : les autres véhicules nous ont rejoint. On va faire les visas. 240 euros plus tard... on va faire l'assurance, obligatoire même si tu en as déjà une...

13 h 20 : Des douaniers fouillent à nouveau nos véhicules, même si leurs collègues l'ont déjà fait...

14 h 00 : Après quelques dizaines de sollicitations financières (des passeurs surtout, mais aussi des douaniers...) On PART ! ouf, on est en Mauritanie et la frontière n'a pas été compliquée à passer.

On a FAIM ! on n'a toujours rien dans le ventre. On roule car de toute façon, il n'y a rien du tout dans le coin...

41°...

15 h 00 : On s'arrête dans un campement à NOUADHIBOU pour casse croûter.

Et là, c'est juste le PARADIS sur terre : sable blanc, eau turquoise, un spectacle paradisiaque, féerique...

16 h 00 : On voulait rester dans le campement mais le propriétaire a mis la clef sous la porte depuis plusieurs mois, il est fermé... Dommage. On aura au moins profité d'un repas face à un paysage merveilleux.

On part vers le centre de Nouadhibou, de toute façon un voyant s'allume sur un des autres véhicules (et oui, encore !) et il faut trouver un garagiste. On abandonne donc le projet de filer à Nouakchott (capitale de la Mauritanie) et on décide de ne pas rouler davantage aujourd'hui. Le BONHEUR.

On change l'heure de nos montres : - 2 h (heure du Soleil).

On trouve un hôtel absolument fabuleux et accessible côté tarif. Le lit est tellement grand qu'on ne sait pas dans quel sens se coucher !... Et on a le temps (enfin !) de laver notre linge sale en espérant qu'il sera sec pour le lendemain matin.

Et le top du top : on mange dans un petit restau local à côté de l'hôtel, le repas est délicieux, poissons et fruits de mer en direct de l'océan, la patronne est très sympa, le moment est génial et fait beaucoup de bien au moral des troupes.

Km parcourus : seulement 145 ; Très peu, mais franchement, cette pause était un vrai bonheur, les paysages, le coucher de soleil, des dromadaires de partout, mais alors de partout, la gentillesse des locaux... Un autre monde... Un moment où le temps s'arrête...

Et là, les photos méritent vraiment le plein écran !

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Départ 7 h 00 après un petit déjeuner royal, du jamais vu ! même dans les "beaux" hôtels en France c'est de la rigolade à côté ! L'Hotel s'appelle : "Hotel SAHEL" et il mérite vraiment d'être nommé.

Il fait 20°

9 h 30 : on a fait environ 100 km quand on reçoit un appel radio de nos amis, qui roulent plus lentement donc qu'on distance souvent de quelques km. Ils viennent de se faire arrêter par la police et ça tourne très mal... Ils n'auraient pas marqué l'arrêt complet à un stop (mais honnêtement PERSONNE ne le fait... il n'y a pas âme qui vive, enfin à part la police ! lol !) Les policiers veulent que Michel et Christophe, les 2 conducteurs, paient une amende de 6 000 Ouguiya (environ 14 euros), ce qui en soit n'est pas terrible, mais comme ils ont râlé, les policiers jouent au bras de fer : ils veulent qu'ils aillent payer à Nouakchott et qu'ils reviennent avec la preuve du paiement pour récupérer leur permis.... LOL et RELOL... Nouakchott est à environ 600 km !!

Bon, après un bon moment de négociation, ils finissent par les laisser partir... ouf !

Les paysages sont toujours aussi époustouflants. Des centaines de km sans âme qui vive, juste nous et le désert.... Les dromadaires toujours aussi nombreux.

10 h 00 : alerte radio : un des véhicule sent le chaud... Arrêt obligatoire pour vérifier d'où vient l'odeur. Pourvu que ce ne soit pas grave car là, y a VRAIMENT rien, mais VRAIMENT... On est à 300 km de Nouakchott

Après un rafistolage maison... nous voilà reparti. Il fait 42°, il est 11 h 00.

13 h 00 : 52°... Arrêt sur le bord de la route pour refaire les pleins, les voitures sont à sec. Heureusement qu'on a les bidons.

13 h 30 : On rentre dans Nouakchott.

Ce véhicule ROULE... si, si, je vous assure, il nous croise... 

14 h 30 : on sort de Nouakchott, on ne s'est pas arrêté, cette ville est immense. On a faim mais on veut arriver à la frontière avant 18 h pour espérer prendre le dernier bac (qui traverse le fleuve) et qui constitue la frontière avec le Sénégal. On se distribue vite fait des vache kiri et pain, et on repart en grignotant chacun dans sa voiture.

16 h 00 : On traverse un nuage de... sauterelles ! Impressionnant... Heureusement on a eu le temps de fermer les fenêtres et le toit ouvrant grâce à l'appel radio de Michel, loin devant nous... Des milliers de sauterelles qui s'écrasent contre le pare brise. Regardez la taille des "bouts" qui restent coincés sur le pare brise et dans l'essuie glace :

Le paysage redevient un peu plus "vert"... 

17 h 40 : on arrive au bac. Ouf, on a réussi !

On croit que c'est tout bon, le dernier bac est encore là.

Mais que nenni... c'était sans compter sur une bande de loubards qui se présentent comme des passeurs dont on ne peut pas se passer... (sinon on n'y arrivera pas car, eux, ils ont des "entrées" pour faire les formalités vite) et nous font traîner de bureau en bureau, pour, en bout de course, voir le dernier bac partir, sans nous... On comprendra (mais seulement le lendemain...) qu'en fait, ils ont fait exprès de nous faire louper le dernier bac, comme ça ils font bosser les copains qui tiennent un restau et un hotel à proximité...

Sauf que les choses tournent au drame : Franck fait un malaise (fatigue + chaleur + hypoglycémie...) et les douaniers ne veulent plus nous laisser sortir du poste frontière.

"Vous dormez dans vos voitures !" nous disent-ils très méchamment...

Michel essaie de faire jouer ses contacts, et réussit à négocier avec le gouverneur. Ce dernier accepte de faire partir un bac supplémentaire moyennant 75 euros pour les 4 voitures.

On accepte.

On attend.

En vain.

On nous dit, plusieurs heures plus tard, que, comme Franck est "malade" ils veulent un certificat médical........ !!! Et on le trouve où le médecin ? on n'a pas le droit de ressortir du poste frontière, il n'y a plus personne, on est les seuls avec nos voitures, coincés dans ce poste fermé par un énorme portail, même les douaniers sont rentrés....

On se fait littéralement bouffer tout cru par les millions de moustiques... Forcément on est au bord du fleuve et la nuit est tombée...

21 h 30 : Après de multiples appels téléphoniques, les passeurs (les seuls qui sont restés, et pour cause...) nous disent que, bizarrement, on a la possibilité de sortir pour dormir dans un hôtel à côté...

On sort du poste frontière, à pieds car nos véhicules sont bloqués, pas très rassurés mais on n'a pas vraiment le choix...

Les passeurs nous emmènent dans un hôtel miteux, et miteux est un petit mot, et dans un "restau" encore plus miteux, tellement sale qu'on n'ose rien toucher... Musique qui sature à fond... Ambiance très angoissante...

22 h 30 : on se couche, pas tranquille du tout, après une douche froide où on a gardé nos chaussures car on n'arrivait pas à déterminer la couleur du bac à douche...

Autant vous dire que la nuit a été spéciale... perso j'ai très peu dormi, terrorisée par l'idée qu'on pouvait se faire enlever à tout moment sans AUCUNE difficulté, sursautant au moindre bruit dans l'hôtel... Les propos alarmistes de mon entourage me reviennent en bloc...

Et là, je me dis qu'on a un grain quand même...

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7 h 00 : petit déjeuner rapide, on a hâte de partir de cet hôtel...

Départ pour le bac. 8 H 00 : on entre dans le poste frontière sans aucun contrôle... bizarre...

Nos voitures sont intactes, ouf !

On attend le 1er bac prévu à 9 h 30.

Entre la Mauritanie et le Sénégal, dans le bac. 
 Il n'y a plus un cm2 dispo sur le bas, rentabilisé au max !

10 h 00 : Tout s'est très bien passé, on est de l'autre côté du fleuve, au Sénégal, yes !

Mais la joie sera de courte durée...

Les 1ers soucis côté Sénégal commencent : on est dimanche, les administrations sont toutes fermées. Or nous avons besoin de faire des formalités car nos véhicules ont plus de 8 ans et du coup, il nous faut des "laisser passer" de 5 jours, juste le temps de traverser le pays. Le Sénégal veut s'assurer que les "vieux" véhicules ne soient pas revendus dans le pays...

Les passeurs (oui toujours les mêmes car à ce moment-là, on n'a pas encore compris leur petit jeu... niais que nous sommes...) partent avec Michel à Saint Louis pour faire les formalités auprès d'un "colonel" qu'ils connaissent... On attendra leur retour jusqu'à 18 h 00... !

On passe la journée dans un petit bar super sympa, on mange très bien et on passe un bon moment, à attendre certes, mais un bon moment quand même.

Les formalités avancent, à 19 h 00 on peut enfin sortir du poste frontière... sauf qu'on est rattrapé de justesse... il manque 1 passeport (dans les 7 donnés pour les formalités)... Rebelote... c'est reparti pour l'attente..

On frôle le gros souci pendant l'attente... un gars veut laver notre voiture et commence à frotter, nous l'arrêtons pour lui dire que non, nous ne voulons pas. Nous tournons le dos, il recommence...

On l'arrête à nouveau en étant un peu plus méchant dans l'intonation. Il arrête. On va plus loin voir les autres, et pendant ce temps, il lave notre voiture ! Quand on revient, il exige qu'on le paie... Et là, la colère me monte au nez... Et sous l'effet de la fatigue et de l'épuisement, je pars en vrille....... Un attroupement se forme et quelques personnes arrivent à calmer le gars (qui s'énervait autant que moi) et à l'éloigner... pour que, enfin, les choses se calment... enfin, provisoirement...

21 h 00 : Désaccord avec Michel qui s'est engagé à donner une très grosse somme aux passeurs pour chaque voiture, quand tout serait fini, mais qui a juste oublié de nous en parler... On est mis devant le fait accompli. Si on ne paie pas, ils ne nous laissent pas sortir... on cède. Mais on a les boules... méchamment !

22 h 00 : On arrive à l'hôtel à St Louis. Après de multiples arrêt du douanier qui nous "escorte" jusqu'à l'hôtel (pour être certain qu'on aille pas ailleurs ! lol !)

23 h 00 : On mange dans ce super hôtel, un repas délicieux : lotte fraîche / riz et mousse au chocolat maison... Un régal. Les employés sont adorables. Le cadre est magnifique. La chambre confortable et climatisée (super il fait quasiment 38° !)

km parcourus : 100

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Lundi 11 octobre :

8 h 30 : Après une super nuit de repos, nous prenons un petit déjeuner excellent et sans aucune pression car nous resterons 2 jours dans cet hôtel. Les voitures de Michel ont besoin de réparation et c'est le moment d'en profiter.

Il fait très très chaud, plus de 40°.

Pas grave, il y a une super piscine ! et à 200 mètre l'océan...

Si ça c'est pas le bonheur...

Les chambres, petit bungalow au bord de l'océan 

Dans l'après midi, nous partons avec Franck, Christophe et Paul, pour visiter une partie de St Louis. Un taxi nous emmène au centre ville. Nous nous promenons dans les rues dépaysantes de cette belle ville.

Une journée de repos et de farniente. C'est ce dont nous avions besoin pour récupérer avant les prochaines étapes.

Mardi 11 octobre :

Au petit déjeuner, à 8 h 00, Michel et Paul décident de repartir cet après-midi. Nous rangeons les valises. Nous payons l'hôtel. Nous profitons de la piscine avant le départ présumé... sauf que...

14 h 00 : Je ne me sens pas bien. Mais pas bien du tout. C'est le début d'une terrible tourista qui me coincera dans les toilettes de ma chambre jusqu'au lendemain... Départ reporté à demain ! impossible de tenir sur mes jambes.

Km parcourus : 0...

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5 h 00 : Départ de l'hôtel après un bon petit déjeuner pour les autres, le ventre vide pour moi, trop peur de relancer la machine à vomir...

33 ° déjà.

12 h 00 : Arrêt repas casse croûte au bord de la route. La chaleur est terrible 44°.

18 h 00 : arrivée à Tambacounda.

Super hôtel pas cher. Après un repas très léger pour moi, je ne traîne pas, je ne suis pas encore rétablie...

Etape calme. Mais heureusement, car les choses vont dégénérer très fort à la prochaine étape...

Km parcourus : 615

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Cette journée sera la pire épreuve de notre belle descente, mais heureusement, nous ne le savons pas encore....

7 h 00 : petit déjeuner et départ immédiat. Objectif : passer la frontière Sénégal-Mali aujourd'hui...

Le temps est très agréable, 29° mais couvert, donc pas intenable, super pour rouler.

12 h 00 : seulement 200 km faits !! les routes sont EXECRABLES, on roule à 10 km heure la plupart du temps. Quelques fois, on se demande par où on va pouvoir passer pour éviter les trous béants...

On traverse la réserve de Niokolo Koba.

Mais on ne verra pas d'animaux... à part ce petit singe que je réussis à photographier in extremis... déçus...

puis, à seulement 40 km de notre destination, un goudron tout neuf, ouf ! finie la galère... (que l'on croit, car ce qu'on ne sait pas encore c'est qu'on reprendra cette route dans le sens inverse plus tard...)

13 h 00 : arrêt pique nique sur le bord de la route. On est à 100 km de la frontière. On ne traîne pas.

41 °...

336 km plus tard, 15 h 30 : On est à la frontière sénégalaise. Ouf !

Les contrôles sont super rapides, on avance vite.

c'est sur ce pont, entre les 2 pays, qu'on restera coincés très très longtemps... 

16 h 30 on arrive à la frontière du Mali.

Et là, les problèmes commencent. Les très gros problèmes...

On n'avait pas fait nos visas en France car on avait eu comme info (guide du routard et expériences d'autres baroudeurs) qu'on pouvait les faire à la frontière... Mais non. Le douanier nous dit qu'ils ne le font plus.

46 °

On négocie avec le douanier. Il y a bien un moyen... Non, il ne veut rien savoir.

On demande le numéro de téléphone de l'ambassade de France à Bamako, mais ils ne veulent pas nous le donner.

Dans mon répertoire, j'ai celui de l'ambassade de France à Ouagadougou (au Burkina). Du coup, nous appelons. Ils ne peuvent rien faire du tout, d'après eux.

De plus, on se fait jeter comme des malpropres pour vouloir entrer au Mali... que c'est dangereux...

Alors qu'on n'est pas du tout en zone rouge... on est en dessous de plusieurs centaines de km. Donc discours un peu excessif...

Bref, merci l'ambassade !

18 h 00 : on n'a plus aucune solution.

Le douanier ne veut rien savoir.

On fait demi-tour.

On est en zone franche entre le Mali et le Sénégal, sur un pont au dessus d'un fleuve.

Et là, ça vire au cauchemar !....

Le Sénégal ne nous laisse pas rentrer à nouveau dans leur pays. On est coincés en zone franche.

D'un côté le Mali qui ne veut pas nous laisser entrer, de l'autre le Sénégal qui ne veut pas qu'on revienne car les papiers ont été tamponnés "sortis du territoire".... LOL !

On restera coincés pendant 3 heures sur ce pont.

Littéralement dévorés par les moustiques, la nuit tombe et ils sortent en commando...

On est tous découragés, voire complètement anéantis. Fatigués et vraiment très très sales... on ne voit pas comment on va se sortir de cette impasse.

Michel est parti négocier avec les douaniers sénégalais. Nous, on est coincés dans nos voitures.

C'était le moment de sortir les moustiquaires que Franck avait fabriqué pour les fenêtres de la voiture. Heureusement qu'on les avait ! On sue à grosses gouttes malgré tout, mais un petit air passe alors que les moustiques restent dehors...

19 h 00 : Michel vient nous annoncer qu'ils veulent qu'on reparte à la frontière de la Mauritanie, pour faire demi-tour et rentrer chez nous, mais sous escorte militaire obligatoire, moyennant 450 000 cfa !!!! soit environ 700 euros.

On est dépités.

Non seulement on ne veut pas faire demi-tour, mais en plus, on n'a plus les moyens d'une telle dépense.

On envisage d'abandonner la voiture "sous douane" et de prendre l'avion pour Ouaga.

Mais comment récupérerons nous la voiture ? combien nous coûtera cette histoire ? Et tout le matériel qu'on descendait pour l'asso, que deviendra t-il ?

On est tous complètement découragés... anéantis et très très inquiets...

20 h 00 : Michel, qui a continué les négociations, revient nous dire que les douaniers acceptent qu'on partent en Gambie pour faire nos visas du Mali. Yes !

On accepte, même si ça fait un sacré détour. On se prépare pour partir. Et...........

retournement de situation : ils nous proposent une autre solution : on laisse nos voitures au poste frontière, et on part avec un taxi, direction Dakar pour faire nos visas à l'ambassade du Mali. Encore mieux !

21 h 00 : On gare les voitures. On prend tout ce qu'on peut... on ferme à double tour !.. et on appelle un taxi.

Il fait encore 39°.

Le taxi arrive et à 21 h 30 on repart enfin, direction la ville la plus proche, Kédougou (où on était en début d'après midi !) pour trouver une chambre d'hôtel et voir comment on va s'organiser pour la suite.

00 h 30 : On arrive enfin à l'hôtel. Le chauffeur était vraiment excellent. Il connaissait les trous par coeur et, malgré la nuit et le peu de visibilité, il arrivait à les éviter tous. Chapeau bas !..

On prend une douche rapide, et on va dans un petit restau à côté qui a accepté de nous faire à manger, malgré l'heure tardive. Et en plus, un repas excellent : du boeuf en sauce et des frites délicieuses.

1 h 15 : on se couche enfin... On avisera demain...

Km parcourus : 336 km avec nos voitures + 100 km en taxi

13

On se réveille à 7 h 00. On va prendre un excellent petit déjeuner et discuter du programme à venir.

9 h 00 : on téléphone à l'ambassade du Mali à Dakar. Il peuvent faire nos visas, mais seulement lundi prochain, nous sommes vendredi et nous n'avons pas le temps de faire les 900 km qui nous séparent de Dakar avant la fermeture à 16 h. On est coincés pour le week-end ici.

On trouve un taxi qui pourra tous nous prendre (7 personnes !) car nous devons tous être présents pour les visas. On avait envisagé qu'un seul de nous parte faire les visas pour tout le monde (moins de frais de taxi, etc.) mais non, ce n'est pas possible. On doit tous y aller...

Mais à 10 h 00 coup de théâtre : On apprend que Paul vient de partir avec un client de l'hôtel qui se rendait à Dakar... Il n'en peut plus, il rend les armes et a décidé de rentrer en France par l'avion. Il est parti sans dire au revoir, les épreuves ont été trop pénibles, on est tous sous le choc. Très triste de son départ, on l'appréciait beaucoup...

On n'est plus que 6 désormais.

Heureusement, l'hôtel est vraiment GENIAL. On est au dessus du fleuve, avec un vue époustouflante. Il y a une piscine et tout le confort. On va passer 2 jours dans ce petit paradis. Inquiets malgré tout car on ne sait pas si les visas seront faits immédiatement (malgré ce qu'ils nous disent)...

Il y a internet dans l'hôtel, j'en profite pour donner des nouvelles à nos proches... 
Le restau de l'hotel qui surplombe le fleuve 

Un énorme orage vient rafraîchir la chaleur intenable. Un grand moment !

Malgré l'orage, les femmes continuent de laver leur linge dans le fleuve :

Le 15 octobre : journée farniente, ballade dans la ville de Kédougou à pieds, marché et contact avec les locaux, super sympas.

Ce gamin tiendra cette position le temps d'un match de foot ! il ne peut pas s'offrir l'entrée, donc il a trouvé une autre solution pour voir quand même le match... :

On voit des oiseaux d'une beauté à tomber par terre, c'est le paradis des oiseaux ici :

On décide de partir très tôt le lendemain matin pour faire la route d'une traite pour Dakar, prendre un hôtel le soir à proximité de l'ambassade du Mali, histoire d'être devant l'ambassade à l'ouverture le lundi matin...

km parcourus : 0

14

5 h 30 : départ pour une très très longue journée de route.

Destination Dakar.

Retour en arrière, mais nous n'avons pas le choix...

Départ sans petit déjeuner, trop tôt pour l'hôtel...

10 h 00 : arrivée à Tambacounda où l'on prend un bon petit déjeuner dans un maquis, omelette et café.

il fait 33°

Notre taxi :

13 h 30 : arrêt rapide à Kassrine pour acheter des bananes et des pommes, ce sera notre seul repas. Nous ne voulons pas traîner, la route est encore longue.

17 h 00 : On arrive enfin à Dakar, ouf !

17 h 30 : Arrivée à l'hôtel à Dakar, très sympa. Après une ballade à pieds dans la ville, nous mangeons un repas sympa et pas du tout diététique : hamburger maison + crêpes... Excellent pour remonter le moral...

21 h 30 : au lit... En croisant les doigts pour que tout se passe bien demain matin...

15

7 h 15 : Petit déjeuner excellent.

8 h 00 : départ pour l'ambassade. Enfin on aurait dû partir à 8 h, mais le chauffeur n'arrive pas...

l'angoisse monte...

On ne peut pas prendre un autre taxi car nous sommes trop nombreux et en plus, on l'a déjà payé !

8 h 20 il arrive enfin..... ouf !

9 h 00 : on attend l'ouverture de l'ambassade.

Tout se passe très bien, nos visas seront prêts à midi (mais on a du ajouter un gros pourboire... bon c'est de bonne guerre...)

On part dans la ville pour trouver un amortisseur... un des véhicules de Michel ne peut pas rouler davantage si il ne le change pas...

12 h 00 : On revient à l'ambassade, et après une demi-heure d'attente (angoissante car on se demande ce qui se passe, les visas auraient dû être prêts...) on a ENFIN nos visas et le laisser-passer pour la fin de notre aventure.

Le soulagement est phénoménal.

Jusqu'au dernier moment on aura tous flippé...

On reprend la route pour Kédougou. On mettra 2 heures pour sortir de Dakar.

La circulation est inimaginable, c'est bloqué de partout. Il y a un monde fou. Les klaxons marchent plein pot...

Dès qu'une possibilité s'offre, le chauffeur fonce pour gagner du temps.

Jeff fait une réflexion qui détendra bien l'atmosphère anxiogène dans ce capharnaüm où on risque notre vie à chaque instant : personne n'est attaché dans le taxi (je sais c'est pas bien du tout... mais on a pris cette mauvaise habitude car la ceinture n'est pas obligatoire... c'est vraiment pas bien...). Jeff attrape sa ceinture et l'attache en disant "j'attache ma ceinture, car pour raconter notre histoire, il faudra bien un survivant !..... LOL !

15 h 00 : on s'arrête pour manger à N'Bour dans un maquis. Il fait 44°.

Le chauffeur nous inquiète : il roule tout doucement, alors que la route est dégagée, il semble vraiment très fatigué, mais ne veut pas le reconnaître. On lui propose de prendre le relais pour conduire, on est nombreux. Il refuse. Il ne double plus, même les véhicules extrêmement lent. On "l'oblige" à faire une sieste de 30 minutes en faisant une pause.

15 h 45 : on repart. Le chauffeur a bien mangé et s'est reposé. Il va bien mieux. Et heureusement, car tard dans la soirée, il nous sauvera la vie...

17 h 30 : pause super sympa dans un hôtel restau à Kaolak. Le chauffeur en profite pour se reposer encore un bon moment.

18 h 30 : on repart.

22 h 00 : On s'arrête manger rapidement dans l'hôtel où nous avions séjourné à Tambacounda. L'ambiance est pesante car on est tous extrêmement fatigués par ces deux jours de route.

22 h 40 : on repart, il fait encore 31°

1 h 00 : Tous les passagers dorment. Sauf moi qui suis passée devant, à côté du chauffeur, et, comme il roule très vite, je ne peux pas m'endormir...

Quand tout à coup, on plisse les yeux avec le chauffeur car on aperçoit quelque chose mais on ne sait pas quoi car la nuit est très noire et il n'y a aucune lumière... Au dernier moment, le chauffeur donne un coup de volant pour le bas-côté : un camion sans feu arrivait face à nous... Par chance, il y avait un bas côté goudronné sur cette portion de route, ce qui n'est quasiment jamais le cas... Habituellement ce sont des fossés immenses, ou des habitations... Tout le monde se réveille face au choc de la bifurcation. Mais le chauffeur arrive à reprendre la route, il nous a sauvé la vie... ! Sans son réflexe hallucinant, on se prenait le 38 tonnes en pleine face, à 110 km heure !......

Merci à ce grand bonhomme qui aura pris soin de nous pendant 1 800 km !

3 h 00 : on arrive à notre hôtel à Kédougou... inutile de dire qu'on ne demande pas notre reste et qu'on tombe dans nos lits immédiatement. D'autant qu'on a décidé de nous lever à 6 h 30...

Km parcourus sur ces 2 jours : 1 800

16

7 h 00 : petit déjeuner puis départ. On espère bien arriver à Bamako le soir... si tout va bien.

10 h 00 : On arrive à la frontière. Angoissés car on ne sait pas du tout si on va retrouver nos voitures...

Et si oui, dans quel état ? Entière ou démontée ? Avec nos affaires ou vidées ?

Quelle joie de constater qu'elles sont intactes. Sales. Très sales... elles sont toutes de couleurs orange, celle de la terre africaine, mais intactes. Ouf !

41° déjà...

Michel et Jeff attaquent le changement de l'amortisseur. Nous commençons les démarches pour passer. On se rejoindra plus loin.

12 h 30 : les contrôles sont passés. Terminés. Tout s'est super bien passé.

Le soulagement !

45°...

13 h 30 : les autres nous rejoignent, tout s'est bien passé aussi pour eux.

On commence à rouler un peu, mais on a super faim... 1/4 d'heure plus loin, on trouve un petit maquis encore ouvert.

Bon, heureusement qu'on a très faim... du coup, on évite de regarder l'état général sacrément sale et les millions de mouches qui nous tournent autour.

Pas de chance pour Franck : le seul plat dispo c'est le riz sauce Gombo... Le riz ça va, mais la sauce Gombo, Franck il peut pas... C'est juste pas possible pour lui... C'est une sauce qui fait de grands fils verts, comme le gruyère mais plus genre "morve"... LOL ...

14 h 15 : on repart. Direction Bamako.

On est désormais au Mali. On ne veut pas traîner. Même si nous ne sommes pas dans la zone fortement déconseillée, on ne sait jamais. On est des proies faciles...

54 ° !

Le Mali est super beau ! on n'en revient pas. Les paysages sont magnifiques, verts car proche du fleuve et rouge de la terre africaine.

Les locaux sont super surpris de voir des blancs passer en voiture. Ils n'en voient plus depuis longtemps...

Et oui, les tarés c'est nous !

Ils nous font des grands signes de la main, des sourires bienveillants et les enfants disent "Toubabou" (les "blancs" en dialecte Dioula, et le nom de notre association)

18 h 00 : On traverse Kita. Gros contrôle de police : tous les papiers avec minutie + tout l'intérieur de la voiture de Michel fouillé... Grosse perte de temps...

Il ne nous reste plus beaucoup de route, on pense arriver à Bamako d'ici 2 h.

Mais ça, c'était sans compter la voiture de Michel qui se met à déconner fort...

Tous les 10 km, elle tousse, puis elle cale... Jeff et Michel sont obligés de nettoyer le filtre à gazole et de réamorcer la pompe... 10 mn à chaque arrêt, et on en fera un sacré paquet...

On n'est pas rassurés car, au milieu de nulle part, de nuit, 4 véhicules et 6 "blancs" arrêtés, bloqués, c'est pas sérieux du tout... pas au Mali...

21 h 30 : On arrive enfin à l'entrée de Bamako.

Mais comme les Dieux ont décidé de contrarier nos projets, on se trompe de route... Mais on ne s'en rend compte qu'une fois qu'on est coincé, impossible de bifurquer...

Et on se retrouve dans un lieu où les camions stationnent pour la nuit, des milliers de camion... Une ambiance très spéciale : des engueulades entre les camionneurs qui se garent n'importe où et qui dérangent les autres, des chauffeurs pressés qui forcent le passage, beaucoup d'énervement et de tensions. Et nous, 4 petits véhicules au milieu de tout ça... Impossible de faire demi-tour.

On n'a plus le choix, il faut traverser... Mais par où ? On ne connaît pas, on n'a pas de GPS et c'est la nuit...

Michel voit un taximan et lui demande de nous guider pour sortir de là et nous faire le chemin jusqu'au centre de Bamako à l'hôtel. Heureusement ! car on n'aurait jamais pu s'en sortir sans le taxi qui nous faisait la route.

Passant dans des chemins improbables, où la voiture est penchée au point qu'on pense qu'on va faire un tonneau. Où on passe avec 5 millimètres de chaque côté tellement c'est étroit. Des km et des km...

Le coeur qui bat la chamade. Envie de pleurer tellement c'est oppressant... On ne sait même pas si on peut faire confiance à ce chauffeur... Les doutes reviennent...

On mettra 2 heures à sortir de ce cauchemar...

23 h 30 : On arrive enfin à l'hôtel au centre de Bamako. Bamako est une ville impressionnante. Des militaires tous les 200 mètres avec des armes lourdes...

On n'est pas rassurés du tout... pour tout dire ! Même si la présence des militaires devrait nous soulager, ça fait l'effet inverse... On mesure le niveau de dangerosité et l'état d'alerte général dans le pays...

L'hôtel est sale... Et pourtant, c'est le plus cher qu'on ait payé tout au long de notre périple.

Des cafards courent sur la moquette ragoutante.

Les fenêtres ne ferment pas entièrement, la clim ne sert à rien. Il fait encore 36° dehors.

Nos chambres donnent sur un boulevard où les véhicules rouleront toute la nuit...

Bon, on va faire avec, de toute façon quel autre choix avons-nous ?

Ils acceptent quand même de nous faire un repas rapide à minuit. Sympa !

Jean est malade comme un chien. Tourista.

Il est temps que nous arrivions à destination. On est tous fatigués et la caisse est quasiment vide.

Avec Franck, on décide de partir à 6 h 30. Même si les autres ne nous suivent pas, tant pis.

On veut passer au Burkina demain et arriver chez nous demain soir. On a conscience que c'est une sacré étape, mais tant pis.

17

5 h 45 : debout. Petit déjeuner et départ.

Déjà 29°...

11 h 15 : On est à 100 km de la frontière... pause pipi rapide.

12 h 30 : on arrive à Sikasso, dernière ville au Mali avant la frontière burkinabé.

38°.

On fait le plein. On ne veut pas traîner. Des sandwichs feront l'affaire. Mais les autres décident de s'arrêter manger dans un hôtel-restau hyper luxueux... Nous n'avons ni le temps ni l'argent.

Avec Franck, on décide ne pas les suivre et de tracer notre route. On achète des sandwichs et on se dit au revoir.

Ce camion roule, contrairement à ce qu'on pourrait croire il n'est pas arrêté au bord de la route, il arrive en face... 

13 h 40 : On y est ! Frontière burkinabé, on en pleurerait... On se sent chez nous, enfin.

Les contrôles se passent super bien. Le temps de faire les formalités pour le transitaire (car la voiture devra être immatriculée au Burkina Faso, elle y restera).

Tout se passe bien.

Et on a bien fait de ne pas aller manger à Sikasso... On apprend que les formalités pour les voitures ne sont plus possible après 16h, internet est coupé. Donc on est passé à temps, les autres devront faire demi tour et revenir demain matin...

48°...

A 16 h 00 : On sort du poste frontière. Nos papiers en règle. SOULAGES !...

Sauf que, contents de pouvoir partir, on ne voit pas un poste de police sur le bas côté et on ne s'arrête pas... Siffler comme si on venait de faire un attentat, on fait demi tour et on se demande quelles seront les conséquences...

Profil bas, excuses à n'en plus finir, on explique qu'on est fatigués et que, vraiment et sincèrement, on ne les avait pas vu...

Ils nous laissent partir...

Sur la route pour rejoindre Bobo, on se fera contrôler des dizaines de fois. Quelques fois rapidement, seulement les papiers, d'autres fouille complète de la voiture, et même une fois : vidage de la remorque !!!!

On respire profondément pour rester calmes, c'est pas le moment de provoquer un policier ou un douanier...

18 h 00 : on entre dans Bobo Dioulasso. On s'arrête faire le plein, acheter des bananes et des gâteaux dans la station service. On trouve même un café digne de ce nom, bien corsé.

On hésitait : prendre une chambre d'hôtel à Bobo et repartir demain matin ? mais non, on décide de ne pas s'arrêter de d'être à Ouaga ce soir... Inch Allah !

19 h 00 : on sort de Bobo (oui la ville est super grande...) et on file pour Ouaga. On s'inquiète plusieurs fois de savoir si on est sur la bonne route (il ne manquerait plus que celle-là !) et on s'arrête demander aux passants à plusieurs reprises. Ils nous rassurent. On file.

21 h 30 : On traverse Boromo (mi chemin Bobo / Ouaga), allez, on tient le coup...

On se concentre tous les deux sur la route. Je préviens Franck des choses que je vois et qu'il n'a pas forcément vu... Comme les nombreux dos d'âne. Nous en louperons plusieurs qui nous feront faire un vol plané avec la remorque... Mais surtout les badauds, humains ivres au milieu de la route, ou vélo sans feu, ou âne qui se ballade, cochon, chiens, etc... les obstacles sont nombreux et vus au dernier moment tellement il fait nuit.

Mais tout va bien. On prend des fous rires selon les situations... surtout pour les dos d'âne... ça fait du bien !

00 h 00 : le bonheur quand on voit le panneau "Ouagadougou"... Vous ne pouvez même pas imaginer ! On en aurait pleuré !

00 h 35 : On arrive chez nous ! HEUREUX... épuisés, sales, affamés, mais tellement HEUREUX.

On vient de vivre une aventure incroyable, inoubliable et d'une intensité hallucinante...

Km parcourus : 874

Total des km faits pour le voyage : un peu moins de 9 000... en 19 jours.

On n'aura pas beaucoup dormi dans notre voiture, en fait on n'avait pas envisagé une telle chaleur même la nuit. C'était juste impossible. Une fournaise.

Et de plus, au niveau sécurité c'était pas super sérieux...

On est vraiment fiers d'avoir fait cette descente.

On la tête remplie de souvenirs fabuleux, de paysages inoubliables, d'aventures grandioses, et surtout, on a désormais un véhicule à Ouaga pour les actions de l'association...