Balade : 4h30 - Départ pour FOGO après une nuit à Praia (Santiago)
Parenthèse achat de billets, j'ai acheté 3 billets pour 133 €, ce qui est bien inférieur à ce que j'avais vu à Praia. Je prends finalement un vol aller-retour pour Fogo car la différence de prix est insignifiante et le temps de trajet (30 min au lieu de 3 h) et de confort largement plus intéressant (les gens sont malades en général, et le bateau a des horaires très restreints / à l'avion et cela limite l'accès au volcan le week-end par exemple quand il n'y a pas de minibus).
La nuit est aussi courte que le vol vers le sud de l'Archipel : départ à 8h40, arrivée 9h15 à São Filipe , au sud de FOGO – courses au marché pour faire le plein de fruits et légumes en prévision de 3 nuits et 4 jours au cœur de l'immense caldeira ravagée le 23 novembre 2014 par l'éruption du Petit Fogo, qui en 2 mois a englouti la quasi totalité des maisons des trois hameaux de 1200 habitants, (Bangaeira, Portela et Dje de Lorna,)
Aucun mort mais les pâturages perdus, les plans de vigne engloutis (le bon vin blanc ou rouge de Fogo est « appellation contrôlée), et 2 à 3 m de lave noire ou rougeâtre qui recouvre le sol.
Les autres richesses agricoles locales sont le café de Fogo et le poivre. Privilégier de monter comme moi dès l'arrivée de l'avion sur la Caldeira et y rester 3 nuits puis se reposer au retour, car il n'y a qu'un transport par jour, le matin à 11 h uniquement pour monter, et retour le matin tôt à 6h,,, donc une journée de perdue ! Ou payer un taxi spécial à prix prohibitif pour gagner une journée !!
Je saute à 11 h dans le seul minibus qui monte la journée avec les touristes vers le volcan, gravissant les 1800 de dénivelée en 1h30 environ vers Chã das Caldeiras, hameau en bordure de la falaise de 900 m qui surplombe la caldeira de 9 km de diamètre (l'autre partie, côtés S et E est effondré et les pentes de cendres et pouzzolane plongent directement dans la mer) – montée magique commentée par un guide local qui voyage avec nous!
Le village, tassé contre la falaise, ne regroupe plus que quelques maisons épargnées ou à demi-ensevelies par la lave, est ceinturé à l'Ouest par la BORDEIRA, un rempart montagneux culminant à 2 700 mètres, qui va devenir dans les prochaines années un haut site d'escalade important.
Entre plusieurs lodges reconstruits cette année et encore non achevés, je choisis celui de LAETITIA ET ALCINDO, conseillé par Vitoun sur le chemin de Ponto do Sol !
Laetitia une belle française blonde de 30 ans, accent sud-ouest, charmante et aimant bavarder ; elle est arrivée là par amour pour Alcindo,,, leur gîte trône en majesté au-dessus d'une butte de lave ; les 8 chambres ont des plafonds magnifiques (stucs en ciment) et la salle à manger des fresques en béton qui illustrent la vie locale paysanne – on reviendra pour voir le crépi à l'extérieur ! Seul bémol, le repas à 20 h,,, peu adapté au rythme des randonneurs qui partent à 6 h,,,
Les prix des hébergements sont les mêmes partout, 2500 $, sauf chez Marissa B&B (3500 $) qui a un standing plus élevé et reçoit tous les groupes venant d'Allemage : son mari Mohammed, allemand d'origine turque, est venu ici en 2006 et a équipé les falaises dans le cadre d'un projet de développement - il gère une entreprise en Allemagne de fabrication de prises d'escalade !
Je suis fort satisfaite d'avoir monté plusieurs kilos de nourriture et du pain en quantité ( pain et fromage local) car la seule épicerie est fermée et ne propose pas de frais – que des conserves ! Je déjeune dans le patio du lodge et de 14h30 à 19h00, à la nuit tombée, j'arpente la caldeira : montée au Petit Pico qui a été l'épicentre des éruptions de 1995 et 2014 (1/2 h de marche mais beaucoup de pauses photo : feuilles de vignes vert tendre qui pointent sur les sarments desséchés, sculptures de lave, sommet parfaitement conique sur fond de ciel limpide,,,)
Le petit Pico do Fogo duplique en miniature son grand frère (un stratovolcan) qui culmine à 2 829 m, mais lui est plus actif : odeurs de soufre et fumerolles à certains moments, stries au sol où on enflamme un papier dès qu'on l'approche du sol bouillant ; on surplombe le cratère marron et jaune, ocre et orangé
La descente a été merveilleuse : des errances choisies par le champ de lave, un parcours varié car les boues solidifiées de basalte changent de consistance, friables parfois, solides le plus souvent mais sonnant creux, en blocs rugueux et coupants ou en longs déroulés lisses …
Le 1er soir , j'ai pris le repas collectif (très bon, cuisine en sauce au vin local) mais à 20 h c'est dur ! Surtout quand il fait nuit tôt et froid pour rester dehors,,,