Par marieL
Île forgée par de multiples civilisations, Chypre a été le théâtre en 1974 d'une guerre civile qui a opposé citoyens d'origine grecs et turcs. Il est intéressant de voir comment a évolué le pays.
Février 2018
15 jours
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Découverte de Larnaca, petite localité balnéaire sans prétention, dont on a vite fait le tour. La mosquée Hala Sultan Tekke se trouve à côté de l'aéroport, et se reflète dans le lac salé. Le cadre est joli mais pas de flamands roses sur le lac …

Des chats seulement ! Peut-être est-ce trop tôt pour les migrations des oiseaux ? 

Visite de la ville la nuit , c'est très agréable mais il fait nuit vers 18h ( pas d'heure d'été ici!). Il fait bon 19 degrés environ, voire davantage quand on est à l'abri du vent, mais le ciel est couvert. A l'église,on célèbre en soirée un mariage orthodoxe. Au milieu des dorures et des icônes, je vois passer un plateau avec des gâteaux aux amandes; Les mariés sont reliés par un ruban blanc de plusieurs mètres que le marié a attaché sur sa tête. Quand l'union est célébrée, bénie par le pope, on enlève ce lien.

Les fidèles embrassent les icônes ... sans  omettre aucun saint !

Des quartiers semblent morts, parfois assez glauques car il y a peu d'éclairage public et de nombreuses rues ou parkings sont défoncés avec des nids de poule . Il y a aussi de nombreuses maisons abandonnées ou délabrées, abandonnées par les turcs après la partition de 1974.

contrastes d'une rue à l'autre 

La Promenade en bord de mer est plus animée ; s'y s'alignent des palmiers, de jolis lampadaires designs, de grands immeubles neufs ,,, et McDonald's. Pourtant on est samedi soir, il y a peu d'établissements où les gens se retrouvent pour manger ensemble hors ces zones touristiques. D'ailleurs tous les bâtiments sont modernes excepté dans les vieux quartiers et quelques bâtiments coloniaux à balcons suspendus .

la Promenade de Larnaca 
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En route vers l'ouest, avec une voiture de location car l'île est vaste et les transports peu pratiques pour aller dans les endroits reculés : l'aqueduc de Kamares d'abord, construit en 1746 dans le style romain, sur commande du gouverneur ottoman de Larnaca, qui le finança sur ses propres derniers, afin de conduire jusqu’ à la ville l’eau côtière d' une source se trouvant à 10 km. Il en subsiste des vestiges magnifiquement illuminés la nuit. Longeant le monument, un sentier pavé avec des bancs menant au lac salé de Larnaka permet d’en apprécier les vingt arcs intacts.

aqueduc de Kamares 

Je poursuis vers le monastère de Stravrovouni, perché à 750 m... Si l'on en croit la légende, un fragment de la Sainte Croix y aurait été laissé par St-Hélène, mère de Constantin le Grand. Hélas ... ce bastion est réservé aux hommes, même pour les visites !

Paysage aride aux abords du monastère de  Stravrovouni.

Pique-nique panoramique 100 m en-dessous sur l'esplanade de l'hélicoptère qui domine une vaste zone de forêt de pins, accrochés à un sol très rouge, pauvre et érodé . Il y a d'ailleurs une mine en contrebas. Le relief, vallonné, est le terrain de jeu des conducteurs de 4x4.

Le paysage devient plus pittoresque qu'aux abords de Larnaca : la route serpente entre les collines de terre rouge latéritique et de maquis vert sombre, égayées de fleurs jaunes. La roche change peu à peu vers l'ouest, devient très blanche et crayeuse.

 Dans le village de Lefkara, célèbre pour les dentelles, les maisons sont construites en beau calcaire blanc.

Passage rapide au village (le tourisme lui fait perdre beaucoup de son attrait) puis redescente en direction de Limassol, vers le site néolithique de Chiorikitia***, classé au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco depuis 1998.. ( 4,5 € l'entrée) : Visite d'une petite heure le long d'un beau parcours aménagé en boucle sur la colline avec des explications en français, car le CNRS s'est occupé dès 1976 de fouilles et plus récemment de la reconstitution de 5 maisons selon les techniques néolithiques.

 Chiorikitia :  briques crues sans moule, charpente en pins recouverte de paille et terre puis enduit de chaux pour les murs.

J'espérais dormir au camping du Gouvernor beach mais personne à l'accueil et c'est un camping pour résidents ! Afin de me rapprocher de Kourion, site antique réputé, je fais fait la bêtise de traverser Limassol, énorme ville moderne de 140 000 habitants, où je me perds la nuit dans des rues embouteillées !! Repli en pleine nuit à 19h30 vers une olivette à l'écart de l'axe routier. Le siège de la voiture est quasi à l'horizontal donc c'est parfait et ça suffira !

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Bonne surprise le matin : le paysan chez qui j'étais garée m'informe que le site de Kourion se trouve à 5 km ! J'ai dormi dans la campagne aux abords d'EPISKOPIE où se trouve le musée exposant les pièces issues des fouilles. Je suis la première à l'ouverture à 8h30 ; j'y reste 2h car le site est vaste : Un lieu à ne pas manquer ! Entrée 4,50 €

Une belle promenade au-dessus de la mer, vue panoramique depuis le haut de la falaise blanche vers la longue plage de Kourion 
 Asphodèles en fleurs autour des thermes
L'amphithéâtre , en parfait état, a été reconstitué car l'original a été détruit par des tremblements de terre !
On peut y admirer de superbes mosaïques abritées des intempéries : scènes de gladiateurs et héros de la mythologie 
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En route vers Paphos, une grimpette au sommet du Rocher d'Aphrodite s'impose ( Pétra tou Romiou) : la très jolie plage de galets se découpe sur une côte sauvage et blanche de falaises crayeuses, rappelant Etretat.

Pétra tou Romiou  

A Paphos, j'ai la bonne surprise de découvrir une ville portuaire propre et avenante quoique "pôle touristique majeur" de l'île; à deux pas du petit port de pêche traditionnel se situe le parc archéologique, où l'on peut se promener (deux heures minimum) pour admirer des mosaïques exceptionnelles, dont certaines sont abritées dans des abris en dur.

Tout autour de la ville, le long de la côte vers le nord, ce sont des complexes hôteliers densément resserrés, et le cadre bétonné peut lasser les vacanciers !

Le parc archéologique : prévoir d'y déambuler 2 h au moins pour admirer des mosaïques exceptionnelles
Là encore, les plages restent rocheuses - Le nord est davantage pourvu en plages de sable ! 

Paphos l'une des trois villes de Chypre où on trouve un "hostel" pour routard à 12 € et la nuit; le Trip yard hostel se trouve au centre et bénéficie d'une courette très agréable à l'inter-saison. Le bémol est qu'il faut éviter d'y croiser les russophones qui débarquent en masse pour faire la fête - Les Russes constituent une communauté de 40 000 personnes à Chypre et 25 % des fonds bancaires seraient issus de cette communauté !

Vue depuis le fond du site archéologique , sur un hôtel d'inspiration romaine
Venir bien chaussés et avec une ombrelle en été ! Le printemps reste l'idéal...
grotte dans le parc archéologique 
Château de Paphos 
Les abords du port de Paphos 
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Pleine d'élan pour découvrir le massif des Troodos qui couronne l'île avec son point culminant à 1950 m, je roule vers les montagnes mais essuie rapidement de bonnes averses ! Vers l'Ouest, les nuages noirs disparaissent au profit d'éclaircies, et je décide de me replier en direction de la ville de Polis, par des routes de traverses sinueuses qui ondulent au milieu d'un paysage haut en couleurs : les collines verdoyantes se parent du blanc rosé des amandiers en fleurs, rehaussées par le vert foncé des haies de cyprès et certains champs sont quasi vert fluo !

On est au printemps :  la saison des pluies - Magie des couleurs dans les champs 

Visite au passage du village de Fity, à 680 m, mais le village spécialisé dans le tissage s'avère très quelconque et une boutique déguisée en musée essaient d'attirer la touriste que je suis, donc je fuis. Je repère en sortant un panneau noté " old oak 200 years" : une route abrupte m'engage vers un piège duquel j'ai eu la chance de me sortir sans dommage ! Pas de chêne en vue, et, à une bifurcation, malgré un repérage à pieds de la piste qui dévale vers la route principale au loin, je m’embourbe au bord d'un précipice ! Un couple d'anglais qui habite la seule maison visible à des kilomètre m'aide à dégager la voiture ! Gros coup de stress, mais j'ai eu le loisirs d'apprécier le sublime paysage et ses contrastes colorés, fond tourmenté des Troodos noircis de nuages, vert tendre des collines qui se découpent sur un fond de ciel bleu vers le littoral, égayées de fleurs, asphodèles aux grandes hampes florales blanches, orchis et ophrys roses et violets. Un émerveillement !

Vers les crêtes des Troodos ,  noircis de nuages
Orchis et amandiers 
fleurs d'amandier 

A Polis, je pique-niquer au camping du bord de mer, très ombragé par des eucalyptus géants, appréciables en l'été, plage de sable et galets; la mer s'agite en gros rouleaux sous le vent mais le ciel est bleu intense, idéal pour marcher le long de la promenade aménagée avec des caillebotis, qui rejoint le centre ville.

Vue tourmentée vers la Péninsule d'Akamas 
Une ville bien assoupie : la saison de tourisme , auparavant annuelle, n'est plus que de 6 mois, désespoir des saisonniers.

Quelques 10 km kilomètres de route plus loin, c'est le grand chassé-croisé de voitures de location pour aller sur le site très touristique des bains d'Aphrodite, une vasque sous des arbres accessible aux familles par un court sentier aménagé dans la forêt. Plus intéressante est la randonnée d Adonis, qui permet de rejoindre le sommet de 300 m qui domine la mer, à l'entrée de la Péninsule d'Arkamas.

La montée est raide parfois mais se déroule sur un sentier agréable dans une pinède très sèche. Elle se termine en piste monotone mais à partir du sommet on contourne le rocher sommital pour rejoindre à droite un superbe sentier en balcon avec vue sur le coucher de soleil, ce qui permet de faire une boucle ! Compter 2h30 de marche pour revenir vers l'aire de camping gratuite, un terrain idyllique en bord de mer où les locaux ont construit des cabanes et posé des caravanes à demeure. Attention à 17h15 en février c'est le crépuscule, à 18 h il fait nuit noire et le trajet de retour est pénible !

Vue de redescente vers la Péninsule d 'Akamas 
Dernier regard vers Polis depuis le sentier d'Adonis ,au-dessus de l'aire naturelle de camping
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Belle journée ensoleillée puis pluies orageuses à 15h00 . Je découvre les Gorges d'Agvas avec Livné, jeune néo-Zélandaise rencontrée au Trip Yard hostel et excellente marcheuse : nous remontons une bonne partie du canyon pieds nus pour ne pas mouiller notre unique paire de chaussures.

Accès par le haut aux gorges d AGVAS  , côte Nord-Ouest de Chypre sud

Très, très joli canyon, intime et verdoyant grâce aux touffes d’oxalis.. quasi fluo... il faut enjamber les rochers, sauter les filets d'eau, se faufiler entre les arbres affaissés ou sous les lauriers roses (pas encore en fleurs), voire mettre les mains parfois. Et avec une température idéale ! La roche calcaire autour de nous est plutôt ocre et dorée, assez détritique et friable comme l'attestent les pierriers alentours. => 1h30 aller depuis le parking des 4x4. Retour idem.

Passage dessus ou dessous ? Au choix ! 

Il existe une sortie par le haut vers un village, mais cela devient de plus en plus sportif et embroussaillé, et il faut alors redescendre "en stop" à son véhicule! Pique-nique dans un paysage superbe d'herbe verte et de bosquets d'arbres et de rochers. La mer au loin...

Des chapelles ... et des dévots même dans les coins reculés  
On poursuit en allant regarder des grottes Marines au village suivant ; Sauts sur les rochers pour se dérouiller ! 
Beau dégradé de roches en camaïeu ocre rouge sur fond de hautes falaises blanches creusées par le ressac. 

De retour à Paphos, je passe une nuit de luxe à l'hôtel Basilica***, en promotion sur Booking pour quitter l'hostel devenu infréquentable suite à l'arrivée de jeunes russes ! J'échappe de justesse à la douche diluvienne qui s'abat sur Paphos en 5 min ... des trombes d'eau puis une accalmie et une pluie fine durant 1 heure... Je dispose d'un studio en duplex avec une cuisine équipée en bas et une chambre avec salle de bains en haut. C'est bien le luxe parfois ! Mais il ne faut pas en abuser...

Vue sur la piscine qui décidément est très attrayante dommage qu'il fasse ce temps. Il y a même un parking privé ! 
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C'est le dernier jour où je peux monter dans les Troodos ! Montée par la route principale vers les villages de Plates puis Prodomos : village perché à plus de 1300 m par une petite route tortueuse fort jolie qui slalome entre les pins dévorés par les chenilles processionnaires !

L'intérieur  de l'île, au relief assez tourmenté, reste peu peuplé par rapport aux côtes. 
Féerie de couleurs sur fond orageux

Au sommet, il reste encore un peu de neige et les familles montent pour faire de la luge. L' espèce représentative des forêts sont des pins noirs très tourmentés et décoiffés par les bourrasques de vent.

Monastère interdit et route entre les pins qui slalome de colline en colline 

Ensuite je gagne la station de ski où sont aménagées 3 pistes qui viennent de fermer . Un peu plus haut, la route conduit au point culminant de l'île, à 1950 mètres. Il est occupé par l'armée mais on peut aller jusqu'au portail.

1 télésiège et 2 tire-fesses sont proposés aux skieurs !  Mais la luge reste plus démocratique.

Quelques pas pour admirer le paysage puis je repars 2 kilomètres plus bas en voiture : le visitor Center est fermé, mais il y a un intéressant jardin botanique ; seuls sont ouverts que les magasins de shopping et les restaurants… où se déversent les cars de touristes (les "tours" ne conduisent pas les gens au sommet !!)

Au sommet, à 1950 m, une zone militaire : on peut aller jusqu'au portail et dominer ainsi les 4 coins de l'île
Camping autorisé  et libre semble-t-il, sous les pins - Un village perché qui rappelle ceux des Cévennes !
 A droite, ville en redescendant vers Nicosie/ Lefkosia 

Je renonce à marcher car je dois descendre vers Nicosie pour repérer le logement bon marché (hostel) de Costas à Tséri , banlieue de Nicosie sud et y déposer quelques affaires. Il en profite pour me laisser les clés, ce qui le libère pour samedi... Je roule de nuit vers Larnaca sur l'autoroute bondée et avant d'arriver à Agia Napa, je me dirige vers une zone non éclairée pour dormir dans la voiture dans un champ au bord d'un immeuble en construction.

Descente  vers Nicosie, non loin d'un très important jardin botanique*** - "Exodos" en grec a donné "Exode", la sortie ...
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Petit-déjeuner sur la plage bétonnée d'Agia Napa, grosse ville du sud-Est, blanchie à la chaux .

Bleu et blanc sont les couleurs dominantes, mais les plages sont rocheuses... 
 Très touristique, Agia Napa revêt des allures grecques avec son petit port de pêche encore traditionnel 
Et toujours des constructions neuves dédiées au tourisme saisonnier !  L'étau se resserre autour des serres de concombres !
4h de marche aujourd'hui dans des paysages fort sauvages  et rocheux

Je commence par une balade en boucle très plaisante au Cap Gréco pour monter au promontoire aménagé en haut de la falaise ; puis je redescends pour faire un contournement par le bord de mer aux rochers très acérés pour ensuite me diriger en direction de la partie occupée par l'armée - Accessibles mer, se trouvent les grottes marines créées par le ressac de vagues très fortes contre le tendre calcaire.

Au loin les faubourgs d'Agia Napa 

Pause à une Intersection de routes, pour manger un excellent sandwich chaud composé de concombre, tomate, morceau de porc, « halloumi » et d'un morceau de fromage blanc, servi avec des olives, de petits piments moyennement épicés et des cornichons. C'est excellent !

Point de vue vers Agia Napa  et térébinthe-pistachier, arbuste localement très bien représenté
 Lapiaz calcaire en bord de mer 

Je passe le visitor Center car j'ai encore envie de marcher et personne pour me renseigner en anglais sur ce qu'il y a dedans ! Cependant le bâtiment est très beau et cela vaut certainement la peine d'y découvrir les secrets de la nature environnante. Bonne surprise à la baie de Konnos ***:

Malgré le complexe très bétonné au-dessus de la plage, je découvre un fort agréable parcours pédestre de 1h30 

Vue superbe sur la mer, qui est bien démontée ce jour car il y a passablement de vent.

La base militaire anglaise de Dhekelia, à proximité des grottes - il en reste 2 à Chypre - celle d'Akrotiri, la plus à l'ouest des...
Chapelle pour protéger les marins près des grottes marines

Ensuite, désillusion totale quand je remonte en direction de Paralamni puis DERELEYA : partout ce sont des champs qui ont été remplacés par des constructions blanches, "resorts" ou villas rehaussées de panneaux photovoltaïques et de réservoirs d'eau chaude ,,, TOUS sont vides en cette morte saison !

Aucun supermarché n'est ouvert; il n'y a personne dans les rues; c'est une succession de villes désertées, spectacle désolant de la mondialisation et de la fuite en avant d'une économie qui mise exclusivement sur le tourisme.


Une pépite parmi la laideur du bétonnage environnant , presque à la frontière du nord. La plus belle plage vue à Chypre sud.

J'occupe un appartement à Agia Napa, au-dessus du deuxième rond-point en arrivant ... vue imprenable sur le «round about» et le bruit qui va avec, mais pour 20 € il y a une douche chaude et une grande cuisine ; ça me suffira. Lorsqu'on ouvre le robinet l'eau est toute marron; il faut laisser couler un peu pour l'avoir transparente… Puis une dernière balade le soir dans le parc aux sculptures :

Agia Napa 
Le musée de plein air d'Agia Napa
 Un encadrement  qui dramatise selon moi la tension  entre Nature et Urbanisation galopante
Il y eut jadis des hippopotames nains à Chypre 
des œuvres du monde entier commandées par la municipalité, mises en valeur sur un site en terrasse au bord de la mer***. 
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On est samedi, je restitue la voiture de location pour me déplacer dorénavant en bus, vers et à partir de Nicosie/Lefkosia, la capitale. Je fais très rapidement les 57 km jusqu'à Larnaca mais ensuite je tourne pendant plus d'une demi-heure pour retrouver le loueur ( véhicule loué via CARIGAMI à très bas prix en saison basse, moins de 10 € par jour avec assurance ! On me ramène de suite à l'aéroport et je saute dans un bus de ville 10 minutes après- 15 minutes d'attente encore à l'arrêt de Larnaca et je monte dans le bus confortable vers Nicosie, rebaptisée du nom usuel de Lefkosia pour les locaux. 1h de bus (4 euros) .

Il pleut encore mais j'évite les trombes d'eau qui se déversent soudain pour laisser place à une fine pluie plus acceptable. Février est connu pour les averses...! L'avantage est que l' île est verte au lieu d’apparaître comme un peau desséchée...

 Quartiers aisés à 10 km de Nicosie  sud, avec une architecture cubique .

Sandwich dans la pâtisserie en face de la gare et hop 40 min vers Tseri chez mon hôte Costa qui a ouvert le seul "backpacker's hostel" de la région. Je prévoyais de visiter la ville auparavant, mais la pluie m'en dissuade. Il neige aux Troodos… ! La mère de Costas m'invite à boire un chocolat chaud agrémenté de baklava (un succulent feuilleté aux pistaches et miel) puis me sert en prime un potage et un ragoût de légumes bœuf délicieux pour les accompagner dans leur repas familial : A 14 h,ils se mettent à table !

L'hostel  de Costas à Tséri, 14 € la nuit

Très sociable et s’exprimant dans un bon anglais, elle me raconte les conditions de retraite (avec 35 ans de cotisation ou 60 ans) et d'études à Chypre (3 années maximum en général). La famille a le chauffage central en complément du chauffe-eau solaire dans leur vaste maison d'un quartier aisé, à 10 km de Nicosie . Elle s'est regroupée dans la villa familiale d'origine recoupée en 3 appartements resserrés autour d'une terrasse conviviale avec four traditionnel - similaire au four Turc- et un barbecue moderne.

Excellent accueil et confort malgré petit dortoir et distance 40 min de bus (1.5 euros aller). Bonne adresse. Bien pour se reposer – il y a des bus toutes les 30 minutes, mais pas après 18h00. Ils m'ont même demandé si je voulais visiter un lieux en particulier pour m'accompagner..

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Dimanche 18 février, c'est mon 9° jour pour découvrir Chypre nord, la petite soeur de la Turquie, qui n'est qu'à 60 km de Girne, dite Kyrénia à l'international, ... une ravissante ville animée de bord de mer, où j'arrive en bus en 1 heure de trajet.

Rues de Nicosie sud protégées des ardeurs du soleil, et les vestiges de remparts de la cité (en étoile par sa forme)

Je franchis pour la première fois la frontière à Lefkosa Nord, sous un temps gris et pluvieux. Le ville est animée car c'est le carnaval des enfants et certainement aussi une fête indienne car j'observe un grand nombre de femmes d'Inde habillées traditionnellement qui se regroupent dans le jardin sous les remparts.

Une ville en étoile, à 11 portes anciennes, actuellement scindée en 2 par la frontière ( passage à droite)

La frontière s'avère assez symbolique, et se franchit aisément, du moins pour une européenne : une file délimitée comme dans les aéroports, on montre deux fois son passeport – L'Office de Tourisme à la sortie, avec plans et brochures. Bon accueil (l'hôtesse peut vous recommander des pensions locales) - Les militaires de Chypre sud sont interdits. A tout hasard, je tente de demander le prix d'un petit hôtel local : 50 euros 30 puis on me court après dans la rue quand je repars !

On est bien en Turquie, comme l'atteste ce drapeau de 400 m de long sculpté dans la montagne  

Le choc des cultures en revanche est grand : rien que des hommes dans les rues ce dimanche. Peu sympathiques, aux visages fermés et souvent en bandes de 4 ou 5 ! Habillés en noir ou couleurs sombres- Leurs visages sont ceux de Turcs du continents (souvent de type Anatolien, visage mince et ovale et yeux bridés ) . Quel grand changement à 3 rues d'écart !!

maison "interdite" placée dans la zone tampon interdite, sur la ligne verte de la Partition qui coupe la ville en deux

Les 2 premières femmes vues dans la rue sont à 500 m de la frontière sortent du supermarché , avec deux balais à la main pour l'une et des rouleaux de sopalin pour l'autre ! De surcroît il y a peu de magasins, et beaucoup de vitrines sont vides dès qu'on sort de la rue touristique qui traverse vers la porte de Kyrénia,,,

Tonneaux et barbelés pour matérialiser la ligne Verte 

Je prends un minibus appelé « dolmus » comme en turquie pour Kyrénia (9 TL, livre turque =1,91 euros ) : Une demi-heure de route et j'arrive dans la petite localité qui n'est pas sans rappeler Saint-Tropez. Aussi touristique, le joli port de plaisance est surmonté d'un imposant château fort, témoignage des différentes périodes de l'histoire dont celle des Lusignan puis de la période vénitienne. (On peut entrer directement comme les locaux ou aller au guichet payer les 12 TL d'entrée , ce que j'ai fait !)

 Le château des Lusignan à Kyrénia  abrite une  exposition des vestiges néolithiques et une épave qui date de l'époque romaine.


Depuis le haut du château 
Mer et montagnes, une côte attrayante !
La jetée du port   et une ruelle dans l'esprit de la Turquie du sud - On se croirait à Antalya ... 

C'est le jour le plus beau : temps superbe et chaud- j'en profite pour déambuler dans les rues tranquillement et déguster une moussaka à 13h

Le Nostalgia hôtel propose une chambre-dortoir  dans un décor traditionnel du vieux port- sa terrasse
La mosquée et un minaret au-dessus du port  
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Randonnée en traversée du col vers le château de BUFFAVENTO puis ABBAYE DE BELLAPAIS ****

J'attrape le « dolmus » de 7h00 pour Famagusta et descend au col de BESPARMAK (du nom de la montagne aux 5 doigts, en grec Pentadactyle) à 504 m. (9 Tl sur les 12 du trajet entier)

Au bout de 300 m sur la droite, la sente balisée jaune/vert me conduit au sommet à droite. Au moins c'est une vraie randonnée qui m'évite 6 km d'asphalte; un parcours plutôt vallonné dans une jolie végétation de pins . Terre rouge entre des blocs de calcaire et une végétation sporadique puis des pins et quelques caroubiers qui ont fait autrefois la richesse de la région ( fruit utilisé en confiserie)

montagne aux 5 doigts, en grec Pentadactyle 
C'est la saison des fleurs, en février 

J'arrive au sommet d'un piton à 954 mètres où a été construit le château de Buffovento . Il est accroché 100 mètres au-dessus du parking ; on y monte par un escalier très raide. La vue est panoramique car on domine la mer d'un côté et la plaine de Nicosie, avec au loin les monts Troodos de l'autre.

En haut à droite le château , dressé comme un rempart  se confond dans la montagne 

La chaîne se présente en effet sous forme d'une épine dorsale est-ouest de 170 km et on y avait construit au Moyen-Âge trois châteaux pour défendre les positions militaires.

200 m à gravir pour visualiser la Chypre Turque et Grecque des Troodos au loin 

Du parking, je reprends un sentier peu fréquenté mais balisé afin de traverser la montagne et rejoindre l'abbaye très touristique de Bellapaïs.

vue plongeant sur les ruines et vers la plaine fertile de Nicosie nord

La première heure le parcours est vraiment très joli : un petit sentier qui se tortille jusqu'à un col puis en redescendant une très jolie forêt de pins, fraîche et humide. Puis ensuite hélas c'est une piste longue longue longue que je parcours durant plus de 2h30, Personne pour discuter... de surcroît elle est mal balisée je me suis demandé plusieurs fois si j'allais arriver à destination.

Il n'y a par exemple jamais aucun panneau; il faut regarder les marques sur les rochers points rouges ou balises vertes avec un B.

Il semble qu'en partant à droite j'aurais fait moins de km pour arriver au niveau du village et non 200 m au-dessus ! Arrivée à 14h à l'ABBAYE DE BELLAPAIS****. C'est un site superbe dans un village colonisé par les Anglais et les riches chypriotes à en juger par les piscines dans les jardins.

 Croisées en ogives à Bellapais

Au parking, je demande à une gentille Philippine appelée Fred si elle accepte de me descendre, ce qu'elle fait très volontiers en discutant. Elle rêve de visiter Paris et me demande si Grenoble est loin de la Tour Eiffel. En tant qu'expatriée Philippine, elle préfère le Nord de Chypre qui est plus accueillant pour les étrangers. Dans le sud, contrairement aux expatriés européens, on les cantonne dans des travaux de ménage ou de garde malade.

Elle me permet d'économiser 16 € de taxi( 70 TL) car il n'y a aucun transport pour redescendre ..Contente de me reposer à l'hôtel...et de pouvoir prendre une douche chaude. Dommage on sera 3 ce soir au dortoir. Deux gars sont arrivés, dont un polonais alcoolique qui boit 1 litre de vin avant de se coucher,,,, alors qu'il est déjà visiblement alcoolisé !

La charmante localité de Bellapaïs adossée à la chaîne
Le restaurant de l'abbaye 
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A deux encablures du port, je pars faire la randonnée depuis Kyrenia/ Girne vers le château d'HILARION, qui constitue l'un des trois sites de défenses de Chypre au Moyen-Age. À 7h30, départ en taxi en direction de ZEYTILNIK à 2 km (coût 25 TL, 4 euros env).

Mais non, ce n'est pas Saint-Tropez ! 

Le chauffeur me dépose à la mosquée et je traverse la voie rapide pour rejoindre une route qui va vers des maisons en construction très luxueuses pour rejoindre des pistes en terre.

Kyrénia, une ville moderne, qui attire les russophones, des retraités anglais, ou quelques européens échappant à la justice
cyclamens et géraniums - Le sommet laisse apparaître comme une flèche le donjon du château 

J'ai choisi volontairement de ne pas prendre les pistes indiquées plus à gauche sur le plan car c'est beaucoup plus long (il n'y a aucun joli sentier qui vaille la peine de rallonger)- je monte droit dans la pente en visant le pylône de la ligne à haute tension, dans l'axe du couloir à gauche du sommet. C'est l'itinéraire le plus direct ! => Je mets 1h35 pour arriver à l'entrée du parking en bas de la falaise,

Le passage clé se trouve au-dessus du toit  - Dans quelques années, le maquis sauvage sera bien bétonné : Les prix flambent !

La plus jolie partie se grimpe quand on quitte la piste en bas du promontoire rocheux et que l'on commence à mettre les mains sur le rocher pour rejoindre un petit sentier se faufilant entre les rochers au milieu des cistes et de quelques végétaux piquants.

Hilarion : un bastion bien protégé naturellement

Encore 5 minutes pour le haut du parking d'entrée. Alors que je veux payer les 13 TL de l'entrée en présentant un billet de 100 TL, on me dit qu'on a pas la monnaie donc pour moi c'est « free », d'autant que je suis montée à pied. J'ai déjà remarqué qu'il y avait plusieurs vitesses pour le tarif des visites de monuments et que ce sont essentiellement les touristes qui paient. Cela confirme mon impression de double vitesse, assez logique vu les différences de niveau de vie en Chypre nord parmi les locaux et les expatriés ou touristes!

De multiples escaliers permettent de monter jusqu'au sommet 
Jusqu'à quand ce paysage restera-t-il sauvage ?  

Le château est tout aussi magnifiquement situé que celui de BUFFOVENTO mais il est beaucoup plus important et mieux conservé. Il servait de résidence d'été aux Lusignan. Il y a encore des croisées en ogive, des traces d'une vieille chapelle byzantine, des casernes qui ont un toit. Et de très très nombreux escaliers que l'on doit gravir pour monter à 732 m au sommet de la tour de vue !

De "beaux restes" qui mériteraient néanmoins une vraie politique de sauvegarde et de rénovation 

Exposition photo dans le château 

Je décide de redescendre par le même chemin car l'itinéraire proposé sur le plan de l'office de tourisme n'emprunte que des pistes pour 4X4 !

En face un site de l'armée tout aussi haut mais plus moderne ; sur la route, un panneau : on a pas le droit de s'arrêter ni de fil...

Je mets juste une heure pour redescendre à la mosquée puis décide de rentrer à pied pour visiter le village qui est fort joli, plutôt propre et serpenter librement dans les quartiers modernes périphériques de Girne. Il est impossible de longer la mer car elle a été bétonnée et il y a des grillages au lieu d'une «promenade ».Pas de loi littoral ici !

Maisons  destinées à la location ,  sous le château  - luxe, calme et... saisonnalité ! 

En route, je réalise que j'ai un peu faim et j'entre dans un doner kebab pour manger une bonne « chorba » (soupe) aux lentilles une de ses crêpes roulées avec de la viande accompagnée de salade , c'est copieux pour 24 TL(=5,11 €) car c'est servi avec deux galettes grillées et un hors-d'oeuvre à base de légumes macérés dans du vinaigre (chou carotte poivron +cardon).

Une architecture soignée et des rues proprettes, avec peu de détritus.  Au fond,  le casino avec son cortège de voitures de  smoki...

Finalement je me rends compte en sortant de ce restaurant que je suis dans la rue principale qui arrive directement sur la grande tour derrière l'hôtel Nostalgia.

La banlieue de  Kyrénia/Girne - une école/jardin d'enfants privée

Repos sur la terrasse de l'hôtel pour écrire et envisager la suite car il fait froid soudain et gris.

 L'odéon, copie d'un monument antique, pour se ressourcer et songer au temps qui passe !

Mail de Livné qui est à Kyrénia depuis 2 jours. Elle a un plan couchfurfing et je demande à me rajouter chez Onür jeune étudiant turque en architecture et sa compagne, future institutrice.

La façade de l'hôtel Nostalgia  avec ses drapeaux : dont le turque et le chypriote ( couleurs inversées) 
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Mercredi 21 : Départ à 9h de Kyrenia vers Famagousta (ouest) : 1h10 de route 12 TL

Livné et moi visitons le petit musée Ottoman (période à partir de 1570) dans la citadelle dominée par le minaret de la cathédrale st Nicolas reconvertie en mosquée. Vitraux remplacés par des moucharabiehs avec triangles et 2 vitraux à motifs géométriques de losanges. Superbe bâtiment bien conservé et très lumineux. La moquette rouge au sol est très confortable!

citadelle  de Famagusta  et l'un des nombreux monuments à la gloire de Mustapha Kemal, le Père des turcs  

Jus de grenade sur la place tranquille à l'ombre d'un énorme eucalyptus. En attendant Onür, jeune étudiant contacté via couchsurfing, chez qui on va passer 2 nuits. Il nous prend en voiture et nous emmène dans sa maison dans la proche banlieue. Pluie diluvienne à l'arrivée durant 1h30, puis on

Cathédrale mosquée de Famagusta ! 

repart vers 16h00 pour la citadelle : pas d'immeubles, mais des maisons blanches basses et pléthore d'églises ou de vestiges de bâtiments religieux de toutes confessions... très calme cette citadelle. Premiers couples de touristes français aperçus à Chypre.

Courses pour préparer le repas à nos hôtes et je me lance sans la préparation du kolokassi - « Colocasia esculenta » une plante de la famille des Aracées, connue sous le nom de « taro » et cultivée dans les régions tropicales pour sa racine épaisse, un gros tubercule farineux. Il cuit assez vite, découpé en fins morceaux et on l'écrase en purée. aucun goût en fait. J'en mange même au petit déjeuner sucré puis le lendemain avec des épices.

les piments, et le fameux kolokassi  endémique - « Colocasia esculenta » , le taro local
Les remparts de la citadelle  - maisonnette de la banlieue chez Onur
le minaret de la mosquée de Famagusta 

Nuit sur le tapis car il n'y a qu'un seul lit pour 2 dans la chambre . J'ai bien fait de prendre le mini matelas de voyage. C'est mieux que le sol dur. Et le duvet en plume car il fait froid le soir et la nuit (9 degrés peut-être ? La journée étant autour de 18 à 20 degrés si c'est ensoleillé !

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Départ 9h15 en bus pour Lefkosia car il n'y a pas de transport pour les Karpas ni pour ailleurs. 11 TL (2,34 €) 1h15. Partout des statues de Mustafa Kemal... le pourfendeur du califat et de l'empire Ottoman , le « reconquérant » du Territoire turc perdu suite au Traité de Versailles en 1922.

 Mustafa Kémal -  porche d'entrée  : "splendeur et misère"  - Sur la route entre Famagousta et Nicosia , les cités neuves poussent...

Nous passons de mosquées en mosquées, la dernière étant St Sophie, cathédrale gothique du 13° siècle, édifiée sous les premiers roi de Lusignan, reconvertie après 1570 en lieu de culte musulman. Deux drapeaux turc et chypriote sont tendus entre les deux minarets comme dans toutes les mosquées à double minaret : Le drapeau chypriote est une réplique inversée du drapeau turque : blanc à croissant rouge et deux bandes rouge, le turque étant rouge avec un croissant blanc !!


Porte nord de Nicosia 


le Tribunal 

Musée du Tekkee Mevlevi des derviches tourneurs, confrérie consacrée à l'origine au secours des plus démunis et à la contemplation d Allahvia la transe dansée en rotation.

Un bâtiment remarquable est l'ancien caravanserail BÛYÛK HAN (« grand marché »), rénové par UE qui sert de lieu de valorisation de l'artisanat local..

BÛYÛK HAN (« grand marché ») 

Pique-nique dans le square de la mosquée ...Dégustation de quelques baklavas, pâtisseries du Moyen – Orien : pâte feuilletée garnie d'amandes et pistaches.

La ville ancienne n'est guère entretenue et beaucoup de vitrines sont vides depuis longtemps,,, quelques chantiers de réhabilitation autour des vieux bâtiments sont financés par les pays étrangers ou l'UE.

Passage de la frontière - Hormis la rue touristique principale LEDAS qui est pimpante et protégée du soleil pas des tentures triangulaires, les rues périphériques sont aussi mal entretenues intra muros. Il y a de nombreuses ruines – la partie « extra muros » est elle bien moderne, à la mode occidentale avec de grands boulevards !

Nicosie, zone tampon de la ligne verte  - maison abandonnée
zone tampon sur la ligne verte 

On déambule dans la ville pour voir les galeries d'art et visiter le musée Levanti d'histoire locale. intéressant avec une belle muséographie dans un bâtiment rénové superbe. De nombreuses maisons cadenassées se délabrent peu à peu, suite à la fuite en 1974 , mais le centre est progressivement réhabilité.

 Vues de la ville, côté nord

Retour « plein les pattes » au bus pour 17h00. Retour chez Onur et Benji.

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vendredi 23 Lefkosia après visite de Salamine, site antique**

Le lendemain nous offre un jour superbe pour aller à Salamine avec Onur . On a traversé en voiture le campus qui est très grand et très neuf : il est une vitrine et une porte ouverte pour les étudiants de Turquie afin qu'ils s'installent dans l'île, ce qui est je crois l'intention d'Onur et de sa compagne. Puis on est entrés à pied sur le site antique par un passage non officiel utilisé par les locaux.

L'amphithéâtre et les statues sans tête qui ont échappé aux pillages 

Le site de l'antique SALAMIS est très agréable car très fleuri et sauvage : en vérité il n'y a plus de fouilles depuis longtemps et tout est à l'abandon. Elles ont été stoppées par les « événements », mais les archéologues auraient du travail pour des années.

Le site de l'antique SALAMIS 

De l'Agora il ne reste que quelques colonnes mais elle était très vaste. L'amphithéâtre, à côté de l'entrée officielle est bien moins impressionnant que celui de Kourion, mais le gymnasium est très inhabituel avec de très nombreuses colonnes qui devaient correspondre à un portique.

Il y a juste à côté des latrines en demi cercle bien conservées qui laissent apparaître des conduites d'eau en brique cuite. On observe deux ou trois belles mosaïques qui sont très peu protégées.

Vue sur la mer. La plage est curieusement accessible en 4/4 car aucun grille n'empêche l'entrée sur le site.

Coût de visite exorbitant pour les touristes qui prennent leur ticket avec bus à l'hôtel 40 €, nous dit-on.

Si on compare avec Paphos et surtout avec Kourion près de Limassol, on se désole de l'état du site qui est quasiment laissé à l'abandon : beaucoup de choses ont été pillées aussi suite au désordre de 1974 alors que déjà les Anglais avaient emporté nombre de pièces au British Museum.

Il y a très peu de monde et c'est fort agréable de voir la verdure alentours, émaillée d'un tapis vert aux fleurs jaunes ponctué parfois de quelques eucalyptus et d'un buisson à jolies baies orange vif. Pas de serpent (mais ils sont réputés nombreux ici)

Quand il fait chaud il faut absolument venir visiter très tôt le matin.

Escargots grimpeurs ! 


À 12h30 Onur me ramène directement à l'arrêt de bus que j'attends 2 minutes seulement départ pour Lefkosia/ Nicosie ...

Les bâtiments modernes de Famagusta en face de l'arrêt de bus 

Hélas, je sors du bus aux premières gouttes de pluie et je dois m'abriter au snack- salle de billard de la Porte de Kyrénia. Le patron me propose gentiment de m'asseoir à l'intérieur puis il m'apporte un thé avec un grand sourire.

J'avais prévu d'aller au restaurant mais j'ai tellement faim que j'achète un pain aux cacahuètes sucré en attendant la fin de l'orage. Le patron me rapporte à nouveau un thé avec ma pâtisserie et m'explique qu'il a un frère à Londres, qu'il est européen : il me montre sa carte d'identité dont il semble très fier. Il fait 6 mois du "business" à Lefkosia puis 6 autres à Londres, la belle vie quoi !

chambre de la pension Aksaray  et son petit-déjeuner en terrasse le matin

Je passe 2 heures tranquille à la pension Aksaray qui est vraiment très agréable, avec une petite cour intérieure une chambre lumineuse et ensoleillé bien aérée.

Une excellente adresse de centre ville à 2 rues de la mosquée Selimiye et à 150 m des bains turcs. Pour cette chambre économique je paye 17 € avec le petit-déjeuner ; si on avait été deux cela aurait été 23 € avec le 2 petit-déjeuner. Les autres chambres sont un peu plus chères. En revanche pour aller aux toilettes et se doucher il faut descendre un étage.

Accalmie vers 16h et je vais me renseigner pour le Büyück Hammam : on me dit de revenir vers 17h30. L'éclairage après la pluie est magnifique pour les photos et je profite de ce que les touristes ont fui ... je suis à nouveau le parcours bleu dessiné sur le sol qui permet de déambuler entre les bâtiments historiques de la vieille cité .

 les vitraux de la mosquée sont de facture non figurative, en accord avec l'islam

Me voilà quasiment seule dans les rues : achat de fruits au marché, des photos au büyük Han ; La Maison des Lusignan n'était pas un château mais une grande maison de maître. Hélas le musée est fermé à cette heure-ci...

après la pluie, la ville est vide des touristes 


 un beau "murales " , fait plus rare que côté chypre sud où c'est courant

Le hammam s'avère très agréable d'autant qu'il n' y a personne quasiment; c'est un horaire mixte donc pour les touristes. Il n'y a aucune femme locale mais que des 2 étudiants Turcs et un couple de touristes.

Le site rénové en 2013 grâce à l'action des Etats-Unis est absolument magnifique. Murs blancs et arcades en pierre blonde. Marbre clair veiné de gris au sol sur la partie basse des murs dans les 8 abside alvéolées de part et d'autre de l'abside centrale et pour la plaque centrale octogonale où on s'allonge après la toilette. Au plafond un superbe dôme ajouré d'étoiles et de cercles. Au bout d'une demi-heure je finis par être seule à profiter de la chaleur et d'une musique sublime très douce mi-orientale mi-occidentale.

L'intérieur  et l'entrée sous le niveau du sol du hammam 

Par rapport au bas que j'ai vu au Maroc il y a peu de vapeur mais une bonne chaleur diffusée tout à fait supportable pour tout le monde. Pas la peine de payer pour les soins proposés car cela consiste en une friction avec le gant de toilette et un bon savonnage, ce qu'on peut faire soi-même ou en couple (tout est fourni, 3 serviettes et savon/ shampoing + gant) ( ! payer en Livre car en euros c'est plus cher : 10 euros font plus que 30 TL = env 6,40 euros)

Je passe ensuite encore une demi-heure dans le salon/ salle de repos à côté : lumière tamisée, tapis au sol, des alvéoles avec rideaux blancs pour s'isoler derrière les moucharabiehs qui cloisonnent des espaces privés, et toujours cette musique très douce qui me fait rester au calme pour trier mes photos.

la mosquée cathédrale  non loin de la pension Aksaray et du hammam

19H45 : C'est l'heure du dîner et surprise tout est quasiment fermé il n'y a plus personne. J'ai même du mal à trouver un restaurant; celui appelé Bibliothèque a attiré mon attention par son décor superbe très design avec des meubles anciens et de hautes bibliothèques : coin lecture très cosy avec canapés et fauteuils aux couleurs vives et livres à disposition, dont une œuvre de Stendhal !

le coin bibliothèque du restaurant du même nom 

Un des serveurs vient de Guinée; l'autre du Pakista. Comme je dis à ce dernier que j'ai passé un mois sur les glaciers de son pays, au pied du K2 , il m'offre un thé à la fin du repas. Il est satisfait de son sort à Chypre mais rêve d'aller en Angleterre ou en Allemagne pour avoir une meilleure situation.

Ce restaurant à recommander s'appelle Bibliothèque ( Situé perpendiculairement à la mosquée dans une rue très étroite et passante. ) : bon repas - décor superbe et la musique de chanson en anglais très agréable. Je retournerai la prochaine fois - 17 TL (3,61€) le plat = une salade et c'est un de mes meilleurs repas à Chypre parce qu'elle était goûteuse, copieuse et très fraîche !

Bilan journée => 3 thés offerts dans la journée et des échanges sympathiques avec des gens avenants,

c'est très touchant !

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samedi 24 février : Nicosia Beau temps frais, 9 ° le matin : heureusement qu'il y a une couette car la chambre est bien ventilée !

Réveil avec les chats qui hululent en échos sur les toits. Le petit-déjeuner est parfait, servi dans la courette joliment décorée. L'ancien puits a été recouvert d'une table en bois qui sert de bar et d'un toit circulaire pour protéger du soleil. Un canari en cage semble répondre aux poules des environs. Au sol, un joli dallage et des plantations: un néflier, un oranger, des lauriers roses et des herbes aromatiques : menthe, thym et basilic qui semblent très utilisés dans la cuisine locale.

Je suis attablée devant une belle assiette avec concombre salade tomate pommes de terre sautées et haloumi (fromage) betteraves et du pain et confiture pour accompagner le thé.

Visite au pas de charge du cyprus museum**** de l'autre côté de la frontière : absolument magnifique ! Dommage de n'y passer que 22 minutes ! Il faudra y retourner car les collections sont très belles, issues de la plupart des sites que j'ai visités à Chypre.

On y perçoit  le degré de sophistication de civilisations variées au fil des siècles, à travers les objets de vaisselle ou d'art. 

Tant pis pour le musée d'art contemporain je n'ai pas le temps ! Second passage de frontière . Repas décevant dans un kebab (trop de viande et salades pas fraîche) puis je reprends mon sac et un pique-nique pour repasser la frontière une troisième fois ce jour.

Problème de bus à 13h40... il est en rade suite à un accident sur l'autoroute : je prends un taxi pour prendre le bus direct pour l'aéroport ; c'est plus cher (8+8 euros au lieu de 4 +1,5 euros) mais au moins c'est sûr !! Retour dans la nuit à 2 h en dormant à l'aéroport !

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C'est la fin d'un beau voyage instructif et finalement assez sportif côté marche... Mais mon sentiment est que la partition reste bien réelle entre deux mondes, deux univers qui malgré la réouverture partielle des frontières, risquent de demeurer étrangers l'un à l'autre ! Les flux migratoires des touristes européens ou russes d'un côté et le peuplement visiblement intensifié ces dernières années côté turc ne vont pas aller dans le sens d'une harmonisation. La mentalité chypriote d'origine, forgée au creuset de civilisations anciennes qui ont cohabité des siècles, a déjà certainement "fait long feu" !

 Une nature et des traditions menacées, au nord comme au sud de Chypre.

D'autant que la découverte de richesses pétrolières au sud suscite des convoitises et renforce les conflits d'intérêts, comme j'ai entendu des militaires sudistes me l'expliquer ...

On ressent un réel dépaysement dans cette île, carrefour de l'Orient et de l'Occident. On peut espérer enfin que les politiques vont prendre conscience du danger à ne miser que sur l’urbanisation et le tourisme de masse pour le développement .