Carnet de voyage

NEPAL, épisode 8

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Encore moi, Népal ! Je reviens pour la 8e fois alliant le plaisir d'admirer tes paysages et monuments admirables et le bonheur de retrouver tous les amis de NEPAL, ENFANCE ET LUMIERE !
Mars 2020
2 semaines
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Publié le 10 mars 2020

Népal, Enfance et Lumière, association d'aide aux petites filles népalaises de milieux défavorisés, oeuvre depuis 1992 au Népal. Le home qui accueille les petites et les grandes se trouve dans un faubourg de Katmandou et chaque année un membre de l'association part en mission là-bas pour vérifier que tout marche bien : état du bâtiment, comptes, contacts avec les professeurs, le directeur de l'école, la directrice du home; avec les enfants, vérification de leurs bulletins, de leurs progrès ou de leurs difficultés, de leur état de santé etc... Visite de nouvelles écoles pour trouver des débouchés professionnels aux étudiantes, visite à certaines familles dans le besoin, recherche de nouvelles petites filles à aider.....

Beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de bonheur à revoir année après année tous ces minois souriants, heureux d'apprendre et d'être choyés dans une atmoshère familiale.

Cette année, 10 personnes m'accompagnent : outre la secrétaire adjointe de l'association, 7 parrrains/marraines tout excités de rencontrer leurs filleules et 2 sympathisants. Un mini-trek est prévu au milieu du séjour : découverte du Panchase !

Pour être sûrs d’arriver à temps à Roissy car l’enregistrement commence à 11h du matin, de nombreux participants au voyage arrivent la veille à Roissy. Une nuit d’hôtel s’impose. Et bien nous en a pris car la tempête perturbe un peu les liaisons ferroviaires. Dans le Limousin, un bus finit par remplacer le train prévu.

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Publié le 10 mars 2020

2 mars

Partis de différents coins de France, les parrains, marraines et amis de NEL se retrouvent à Roissy pour embarquer via Dubaï pour Katmandou. Si le confort en Airbus A 380 est excellent, le transfert d’un terminal à l’autre dans cet immense aéroport de Dubaï n’est pas agréable du tout : hésitations dans les couloirs pour finalement monter dans un bus qui roulent dans le noir pendant 30 minutes et passent ainsi par tous les terminaux ou presque de l’aéroport. Le fait d’être un groupe de onze personnes est rassurant car si j’avais été seule, je n’aurais pas été fière dans cette errance en compagnie d'un conducteur mutique.

L'Himalaya, un peu dans la brume, est en vue au petit matin. 

Bref, nous voici dans un avion Boeing 737 de la Flydubaï, limite au point de vue confort. De nombreux Népalais travaillant aux Emirats rentrent chez eux.

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Publié le 10 mars 2020

3 mars

Enfin ! Nous y voici ! Avec ¾ d’heure d’avance ! Yam arrive avec les traditionnelles écharpes de bienvenue, mais cette année, en raison du coronavirus, nous nous contentons des Namasté traditionnels, mains jointes, sans contact.

Il fait bon à Katmandou, quel contraste avec la France plongée dans le vent, la pluie et le froid !

Le taxi collectif est conduit comme l’année dernière par Purna, chauffeur modèle, patient, zen, dans les embouteillages les plus affreux. Comme on dit en Népali, c’est notre Guru (conducteur, guide).

Installation à l’hôtel Tibet Guest House à Thamel et repos avant de déjeuner dans le jardin du petit restaurant d’à côté, Nepali Kitchen.

Vers 16 h nous partons pour le home de NEL, Camille Hostel, où nous arrivons avec sacs et valises bourrés à craquer de cadeaux, courriers, vêtements et retrouvons avec bonheur - et distance hélas à cause du méchant virus - nos filleules népalaises, le grand sourire de Sushi et des membres de son équipe.

Toute les filleules pensionnaires du home, les parrains, marraines, Sushi. 
Sushi, super maman ! 

Bien fatigués, nous regagnons Thamel et l'hôtel pour une bonne nuit.

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Publié le 14 mars 2020

Sylvia et moi restons à l'hôtel et Sushi vient nous rejoindre. C'est l'heure de passer en revue les comptes et les besoins du home. Comme NEL envisage d'augmenter un peu le nombre de pensionnaires, il faudra acheter des lits doubles et des étagères, penser à remplacer un panneau solaire défaillant, etc...

Une visite à la banque s'impose. Je l'envisage toujours avec appréhension car l'administration bancaire est particulièrement lente et tatillonne. Il nous faudra cette fois-ci encore deux heures pour effectuer un transfert interne de notre compte à celui de Sushi, actualiser le dossier NEL, supprimer les anciens carnets de chèques obsolètes et faire éditer un nouveau carnet de chèques.

L'après-midi nous avons rendez-vous avec M.Alé, directeur de Prithwi School. Nous avons beaucoup de questions à régler avec lui concernant la prochaine rentrée en avril. M.Alé est très pessimiste au cas où le corona virus arriverait au Népal car il pense que les infrastructures de santé sont insuffisantes et mal organisées au Népal. Des mesures drastiques commencent à être prises par le gouvernement : interdiction des grandes réunions festives telles que Holi, la fête des couleurs, qui devrait avoir lieu 9 mars, le "Parents' day" correspondant à la fête de fin d'année-distribution des prix le 12 mars, avancement des dates d'examens afin qu'une fois ceux-ci terminés, les élèves retournent vite dans leurs familles... Tout ceci risque de chambouler un peu les journées de rencontre que nous avions prévues avec les enfants. On s'adaptera !

Après ces discussions et la prise d'un rendez-vous pour parler du coût de la rentrée de nos filles, nous rencontrons avec plaisir les pensionnaires des classes 9 et 10.

Ashmita, Ranjita , Nisha, Suhanna, Dawa, Dali, en classe 9 - Usha, Sharmila, Nima, Urmila, Sharmila en classe 10

Pendant ce temps, le reste de la troupe commence la découverte de Katmandou sous la houlette de Yam, notre guide.

Voici le compte-rendu de Marie-Pierre :

Départ 9h, direction Bodnath. C’est l’heure des bouchons où le minibus circule dans un océan de motocyclettes en tous genres, bus archipleins et camions de livraison. Le stupa de Bodnath est l’un des lieux majeurs de pèlerinage bouddhiste. Pourtant, l’entrée Est se devine à peine le long d’un boulevard animé et poussiéreux. On passe une immense porte et l’on pénètre dans un univers de carte postale, hors du temps. Le stupa se dresse face à nous avec ses yeux scrutateurs. Quantité de pèlerins du Tibet et du Népal, habillés souvent en costumes traditionnels, des moines colorés, quelques touristes forment une foule bigarrée tout droit sortie d’une BD de Bilal. On prie, on achète des offrandes, des fleurs, des gâteaux, des poudres colorées qui serviront à dessiner les pétales de lotus sur le stupa, en l’honneur de Bouddha.

Le stupa de Bodnath aux yeux bleus se refait une beauté : jolie arabesques dessinées au safran dilué, changement de la draperie qu...

Notre groupe a investi dans une guirlande de prières colorées à accrocher au sommet du stupa, avec les exvotos de chacun. Une manière comme une autre de participer.

Après un tour de stupa, un tour de shopping. Puis retour vers Pashupatinath, cité dédiée au culte hindouiste. Le site est beaucoup plus calme que l’an dernier où nous nous étions trouvés sur le site le jour de la fête des Saddhus, Shivaratri. Enfilades lumineuses de temples dédiés à Shiva, statues de lingam et Nandi (taureaux) à profusion. Cérémonies de crémation en direct dont Yam décode les rituels pour nous : le fils aîné habillé d’une jupe blanche, le défunt entouré d’une soie safran déposé sur une échelle, le bûcher et les prières.

Lucie très inspirée entourée de saddhus   -  Suite de petits temples dédiés au lingam de Shiva.

On ne pénètre jamais dans les temples hindouistes.

De nombreux Saddhus se prêtent volontiers aux photos contre quelques billets de roupies.

Retour à Katmandou et déjeuner sur une terrasse de Durbar Square. Il fait beau. La place est remplie de vendeurs. Un mât garni de tissus colorés est dressé pour les fêtes de Holi. Peu de touristes, on a le temps d’admirer les façades des palais. La rénovation des murs blessés par le tremblement de terre de 2015 avance à grands pas avec quantité d’artisans à l’ouvrage. Les travaux sont cofinancés par des fonds étrangers. A 16h, dans la cour de son palais, on voit apparaitre la Kumari, petite fille élevée comme une déesse. Haute comme trois pommes, elle doit avoir 5 ou 6 ans, elle est maquillée et habillée come une princesse adulte. Des femmes hindouistes vêtues de sari attendent avec ferveur l’arrivée de la petite déesse-enfant. Les touristes regardent la cérémonie avec un peu d’étonnement. L’apparition dure moins d’une minute.

Retour très colonial à Thamel, en rickshaw, ce qui va tout de même plus vite qu’à pied.

Les conducteurs de rickshaws sont bien contents de transporter tous ces  français !
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Sylvia, Sushi et moi partons de bon matin à la découverte de nouvelles écoles pour nos filles qui, après la classe 10, ne se sentent pas prêtes à affronter les filières classiques des classes 11 et 12 telles que sciences ou management mais ont déjà une idée de ce qu'elle souhaitent faire dans la vie : photographie, cuisine etc...

La première école se situe dans le quartier de Lazimpat et s’appelle Sirjana college of Fine arts.

Ouverte en 2001 avec 9 étudiants et une poignée de professeurs volontaires, elle comporte actuellement 320 étudiants. Elle est reliée à Tribhuvan Univertsity et en particulier à la faculté de Humanity and Social Sciences.

Accueillis très gentiment par le sous-directeur, nous visitons toutes les classes et ateliers avec cet homme passionné, passant d’un atelier de poterie, à un atelier de sculpture, une classe de dessin, une autre de peinture, de gravure sur bois, pierre ou métal et où nous pouvons admirer les réalisations des élèves, parfois copies d’œuvres de maîtres occidentaux ou asiatiques, parfois créations originales très inspirées et pleines d’imagination. On peut aussi apprendre la photographie, le design permettant de créer de la publicité, des illustrations de livres, de web sites ..…On peut aussi y apprendre la composition d’architecture d’intérieur etc… Le cursus en 4 ans débouche sur un bachelor en arts après la classe 12, mais on peut y entrer après la classe 10. Pour les étudiants, la possibilité existe de suivre les cours le matin et de travailler à mi-temps l'après-midi.

Il y a aussi une option musique et danse et nous avons le bonheur d'assister à un petit concert traditionnel, répétition pour les élèves de leur examen du lendemain. Le directeur nous reçoit ensuite dans son bureau et nous explique le cursus. Les tarifs sont intéressants et les débouchés semblent intéressants. L'école comporte aussi une bibliothèque et une glyptothèque et le directeur nous demande si nous pouvons lui envoyer des livres d'art occidental en anglais .... et même des modèles réduits de sculptures. Nous ferons un effort pour les livres, mais les sculptures seraient vraiment lourdes (et chères !) à transporter.

Les différents ateliers  et une partition de musique traditionnelle népalaise. qui peut déchiffrer ?

Nous prenons ensuite un taxi pour le sud de Patan où se trouve l'Academy of Culinary Arts. Si la première école ne payait pas de mine sur le plan installation (vieux bâtiment historique retapé et agrandi de classes parfois aux murs de tôle), là nous changeons tout-à-fait de style ! Un bâtiment flambant neuf et luxueux, construit et financé par des capitaux australiens, accueille une école d'hôtellerie de haut niveau. L'assistant du directeur, grand Népalais distingué et très bien habillé, petite épingle de cravate en or représentant fourchette et cuiller, montre connectée, nous accueille gentiment. Visite des cuisines où s'affairent une quinzaine de mitrons et d'apprentis chefs. Le menu du jour comporte des plats français : cordon-bleu et boeuf bourguignon...réalisé avec du vin espagnol ! Les pianos rutilants, les frigos, chambres froides sont dignes d'un grand hôtel. Nous visitons ensuite la partie hôtellerie : une chambre à coucher genre hôtel 4 étoiles permet aux apprentis de faire correctement les lits, veiller à tous les détails, sculpter les serviettes de bain en animaux divers etc... Il y a aussi une partie bar, dégustation de vins et de cafés, un "lobby" où l'on s'exerce à accueillir les clients etc...

Les cours pour le diplôme en art culinaire commencent après la classe 12, mais aussi après la classe 10 à condition d'avoir 18 ans. C'est un module de 800 heures qui comprend 6 mois à Katmandou (cours et pratique) et 6 mois pratiques dans un établissement en Inde, et débouche sur le CSAI, Culinary Solution Australia International.

Le tarif n'est naturellement pas le même que pour l'école d'arts, mais les débouchés sont assurés. Il existe aussi un diplôme en "hospitality management" en un an après la classe 12 mais qui requiert un excellent anglais.

Différents ateliers 

Pendant ce temps, le groupe des heureux touristes continue leurs découvertes. Récit de Marie-Pierre :

Départ un peu plus tôt pour éviter les bouchons, en direction de la cité royale de Bhaktapur. Comme à Durban square, les travaux de rénovation vont bon train. Sur la place du palais, des artisans travaillent à la construction d’un char aux énormes roues en bois qui servira bientôt aux fêtes du printemps. Visite du quartier des potiers. La ville est paisible, invitant à l’harmonie. Il fait beau.

Devant le temple Nyatapola en restauration et fontaine
Temples et Porte d'or 

Suite du tour des villes royales de la vallée de Katmandou avec Patan où nous déjeunons en terrasse avec une vue splendide sur les toits des palais aux clochetons baroques. Cette année, le temps est moins clair et nous n’apercevons pas les sommets de l’Himalaya. La reconstruction se poursuit également activement à Patan. Heureusement que les Népalais tergiversent moins avec leurs palais que les Français avec Notre-Dame ! Le musée du palais est formidable avec ses collections de statues hindouistes et bouddhistes. Un couple de mariés a choisi de faire faire ses photos dans l’une des cours du palais.

Palais musée de Patan
Tara du 17e siècle 

Nous rentrons à Thamel un peu fourbus. Yam donne rendez-vous à 19h à la Tibet Guest House pour un « gacok » ou « yakgock», enfin pour partager un plat tibétain festif et assez roboratif : un bouillon avec des morceaux de viande de bœuf, de poulet, de crevettes, de tofu, et de légumes assortis de noddles … que l’on déguste avec des pâtes, du riz et du king momo, c’est-à-dire de la pâte à brioche légèrement sucrée cuite à la vapeur !!!!!!!!!!!! de quoi faire le plein de gluten avant le trek.

Nourrissant ! 
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Publié le 19 mars 2020

8h30, tout le groupe est en bas avec un choix de bagages restreints, les plus gros restant à l'hôtel à Katmandou. Il s'agit de penser que, après une nuit à Pokhara, nous partirons 3 jours en trek dans le Panchase. L'aventure, quoi ! Le trajet est long, mais relativement confortable dans notre "microbus" conduit par Purna. Seuls ceux assis tout au fond du véhicule poussent parfois de petits cris de surprise quand une bosse ou un trou particulièrement importants les font sauter comme des cabris sur les sièges. On fait un roulement pour que chacun goûte au plaisir du jumping routier népalais.

Flambant neuf et propre ! 

La Prithwi Highway s'est bien améliorée depuis 2010 où je l'avais empruntée pour la première fois; les bords des routes ont été sécurisés par des glissières métalliques ou des murets et le goudron remplace en grand partie la terre battue, d'où moins de poussières et de chocs. Nous filons vers l'ouest le long de la rivière Trisuli. 234 km, ce n'est pas bien loin mais il faut bien 7 heures de route compte tenu du trafic très dense de Katmandou à Mugling, la jonction avec la route du sud vers l'Inde. A partir de là, le nombre de camions diminue sérieusement car ceux-ci bifurquent vers ce pays qui approvisionne le Népal toujours hélas sous perfusion des produits indiens. Après Mugling, le long de la rivière Séti, quelques plages bordées de jolis hôtels et campings permettent aux amateurs de raft et de kayak de se reposer. Nous déjeunons au River Side Springs resort, magnifique restaurant dans un jardin avec piscine. Du bleu plein les yeux et d'excellentes choses dans nos assiettes.

La piscine du River Side Spring River, étape recommandée, plus qu'un restoroute !!

Arrivée à Pokhara et installation à l'hôtel Lake View Resort, très bien situé près du lac et dans un joli jardin. Une petite marche le long du lac nous permet de nous détendre. Pokara ressemble fort à une station de vacances calme et heureuse; les boutiques y sont nombreuses mais plus chic qu'à Thamel, de nombreux cafés et petits restaurants s'éparpillent le long de la promenade. On se croirait presque au bord d'un lac des Alpes et étonnamment peu de déchets ou de sacs plastiques, c'est propre ! Le repas du soir est animé par un spectacle de danses flokloriques.

Le temps est incertain, un peu lourd et l'orage éclate dans la nuit. Inquiétude ! Qu'en sera-t-il demain pour le premier jour du trek ?

Les charmes de Pokhara 
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Publié le 20 mars 2020

Catastrophe ! La pluie menace ce matin ! Nous préparons le départ avec les porteurs et Chitra, le guide annexe, frère de Yam. On s'équipe : capes de pluie, bâtons, doudounes, chapeau de soleil...il faut tout prévoir.... en espérant que le temps va s'arranger.

Les porteurs découvrent nos bagages; nous avons été sages et marcherons légers.

Notre microbus nous emmène jusqu'à la Pagode de la Paix, stupa bouddhiste, monument destiné à inspirer la paix et à servir de point de ralliement aux personnes de toutes races et croyances. C'est Nichidatsu Fujii (1885-1985), un moine bouddhiste du Japon, qui inspiré par sa rencontre avec le Mahatma Gandhi en 1931, a décidé de consacrer sa vie à la promotion de la non-violence et, à partir de 1947, a commencé à construire des pagodes de la paix comme sanctuaires pour la paix dans le monde. L'architecture épurée de ce stupa, tout blanc, est loin du goût népalais pour les couleurs. Il domine Pokhara et le lac Phewa pour l'instant noyés dans un petit crachin bien ennuyeux.

Allons, en route ! Petit à petit le ciel s'éclaire, nous retirons les capes de pluie, les doudounes; les sourires reviennent... Voilà le soleil qui joue avec de magnifiques nuages jouflus ! Allons encore un effort, les cumulus s'écartent et dévoilent enfin les sommets tant espérés.

Voici le circuit de Panchase trek en 3 jours 

Le premier jour de marche est relativement doux et agréable; un gentil 400 m de dénivelé par des chemins sableux, traversant de jolis villages. Quelques escaliers en pierres parfois piégeux puisque Rosetta, en admirant une maison joliment décorée de toutes sortes de pots de fleurs réalisés dans des bouteilles de plastic, chute sur le nez. Plus de peur que de mal et les infirmières du groupe se hâtent de la barder de "strips" du plus charmant effet.

Kitsch, non ? 

Ah ! Le dilemme ! Faire attention où l'on marche et en même temps regarder, admirer ces montagnes qui s'imposent peu à peu à nos regards quasi incrédules ! Qu'ils sont hauts ces sommets des Annapurnas ! Oui, il faut vraiment lever la tête, bien plus que dans les Alpes pour mirer le Mont Blanc ! A peine croyable... En majesté, voici le Machhapuchhere, autrement dit Fishtail (6.997 m)

Du milieu du jour au coucher du soleil, de la chaleur du soleil au réconfort d'un feu de bois à l'étape de Bhumdi

Le lodge de Bhumdi est sommaire mais propre. Nous sommes trois par chambre et nous avons une salle d'eau, hélas perpétuellement inondée. La plomberie n'est pas le fort des Népalais. Ce soir, ce sera une toilette de petit chat à l'eau froide. Le dîner en revanche est délicieux : un dal bhat roboratif très bien présenté.

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Publié le 21 mars 2020

La nuit fut bonne bien au chaud dans nos duvets et sous la couette moelleuse du lodge. A 6 heures, nous sommes dehors et grimpons au-dessus du village pour saluer le soleil éclairant peu à peu les sommets des Annapurnas. Annapurna veut dire mère nourricière ou mère de la plénitude. Le massif est constitué de plusieurs crêtes le long desquelles sont situés les plus hauts sommets. La crète principale - Annapurna Himal - rassemble l'Annapurna 1 (8 091 mètres), II (7 937 mètres), III (7 555 mètres), IV (7 525 mètres) et Sud (7 219 mètres)....et bien d'autres aussi difficiles à prononcer qu'à repérér. Le seul que nous ne ratons pas c'est le Machhapuchhare tant sa silhouette raide, menaçante, est facile à reconnaître. Il nous "scotche" littéralement ! Est-ce possible ou seulement une invention de Tolkien pour effrayer les Hobbits ?

La nuit recule 
 Puisque l'aube grandit.....
....puisque voici l'aurore .....
Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien.... 
Je veux .....marcher droit, que ce soit par des sentiers de mousses ou que rocs et cailloux encombrent le chemin ....(Verlaine)
Machhapuchhare 

Les yeux éblouis, nous redescendons au lodge pour un bon petit déjeuner. La journée s'annonce belle et chaude. Il nous faut rallier le col de Panchase et le village de Panchase Bhanjyang à 2.057 m. En comptant les montées et les redescentes, c'est un bon 1.000 mètres que nous avons à franchir.

2020 a été décrétée année du tourisme au Népal. Le gouvernement népalais a déployé de gros efforts afin de rendre les chemins de trek plus accessibles et bien balisés. Certes, au début, nous apprécions les escaliers tout neufs bien aménagés pour couper les longs virages de l'ancienne piste, mais peu à peu ces successions de marches étroites, parfois bien raides, en tout cas répétitives, nous cassent les jambes. Les yeux rivés sur les marches, nous en oublierions presque le paysage ! Allons, nous préférons marcher plus longtemps et suivre de temps à autre la longue piste. Nos porteurs tantôt nous dépassent, tantôt traînent un peu, sûrs de nous ratrapper quand ils voudront. Pendant que je peine avec juste un petit sac à dos dont Yam me débarrasse la plupart du temps, nous croisons des femmes toute petites mais chargées de hottes pesant quasiment les 2/3 de leur poids. J'ai honte ! mais que faire ? C'est comme çà !

La végétation entre 1.000 et 2.000 m est encore sub-tropicale. Fougères gigantesques, teks, chênes, châtaigniers et en ce début de printemps rhododendrons gigantesques aux fleurs rouges incandescentes. Des orchidées en grappe envahissent les troncs et les branches; hélas les fleurs ne sont encore qu'un espoir et écloront au temps de la mousson. Quelques sangsues tapies dans un pré marécageux s'invitent dans les chaussettes de Lucie !

Le pique-nique est vite expédié : un oeuf dur, une banane, quelques gâteaux et nous repartons à l'assaut du col.

Nous y voici ! C'est l'heure du retour des buflonnes à l'étable, l'heure où dans chaque petite maison, dans chaque lodge, le dal bhat mijote. Notre lodge s'appelle Sunset View Guest House. Le propriétaire a transformé plusieurs petites maison de pierres et de torchis en chambres très simples mais propres. Les matelas sont bons, les couettes douillettes et dans notre logement dont l'accès se fait par un escalier très raide et casse-cou, il y a une salle d'eau avec wc. Bon, le lavabo est inutiisable, mais la douche fonctionne et il y a même un peu d'eau chaude. En revanche, attention à la sortie ! La porte est si basse que même moi je me cogne la tête à trois reprises sur le chambranle. Bernard et Denise se retrouvent dans une chambre où le propriétaire annonce que le wc ne marche pas. Après étude de la situation, Bernard s'aperçoit que la cuvette a simplement été posée à l'envers et résoud le problème en 5 minutes !


Bhanjyang 

Un bon dîner très animé par nos porteurs qui se mettent à danser, et hop au lit ! Demain, la plus jeune du groupe, Lucie, fera l'ascension du Panchase (2.517) en compagnie d'un porteur; pendant ce temps nous redescendrons gentiment vers Kandaré.

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Publié le 23 mars 2020

Après une bonne nuit - c'est fou ce qu'on dort bien ! - petit déjeuner costaud et nos porteurs reprennent nos paquets et nous, nos sacs à dos. Lucie, notre jeune sportive, veut absolument grimper au sommet du Panchase. Ses 2.500 m accessibles par plus de 5.200 marches ne lui font pas peur. Yam qui ne veut pas la laisser toute seule lui attribue le porteur le plus aguerri et les voilà partis. Lucie mène bon train et le porteur, d'abord un peu surpris par le rythme imposé, se pique au jeu et la suit avec entrain. Après la découverte du panorama incomparable, ils redescendront et nous rejoindront en cours de route, car le reste de la troupe se contente d'entamer la longue descente - coupée quand même de quelques grimpettes annexes - vers le bourg de Kandé où notre microbus nous attendra sur la route.

Lucie au sommet du Panchase 

Pendant ce temps, je profite de la lumière du matin pour photographier le village de Bhanjyang, ses jolies maisons de pierres rougeâtres et les montagnes qui s'offrent dans la pureté du jour naissant.

Notre lodge, sa cuisine et autres lodges de Bhanjyang
Petit déjeuner et chargement des porteurs - Une balançoire traditionnelle en bambous

En route ! Le temps est toujours superbe, juste quelques nuages jouflus pour jouer à cache-cache avec les sommets et leur donner encore plus de relief. Nous suivons des chemins tantôt herbeux, tantôt pierreux, et traversons des zones boisées assez touffues. Des rhododendrons d'une taille imposante éclairent l'obscurité des sous-bois de leurs grosses fleurs écarlates. Pas de rose, que du rouge ! Lucie nous rejoint à un carrefour de chemins où nous prenons une petite collation. Quelques arbres portent des panneaux avec leurs nom scientifiques.

Rhododendron arboreum  ou buran-guran
 L'Annapurna sud voilé par un nuage,.....le Mardi Himal , le Machhapuchhare, l'Annapurna IV , l'Annapurna II , le Langtang Himal  
Le daphné, arbre qui permet de confectioner le très beau papier artisanal caractéristique du Népal  - Croisement
Costauds, les Népalais ! 

Bernard croise un paysan chargé d'une belle hotte et veut tester ce mode portage. C'est un petit doka, seulement 35 kgs environ, et Bernard confiant ajuste la lanière au front et hop ! En réalité, il a l'impression que sa tête part en arrière et que son cou va lâcher !! Pas gagné ! Le paysan rigole d'autant plus que les femmes sont habituées à porter bien plus lourd.

Le top de la randonnée aurait été de croiser le léopard de l'Himalaya ou panthère des neiges, mais cet animal mythique, ainsi que le lynx boréal, la panthère nébuleuse et autres représentants de la faune népalaise, sont essentiellement nocturnes. Peut-être a-t-il levé une paupière en nous entendant passer ? ...mais nous, nous ne l'avons pas vu. Juste quelques griffures sur un tronc, remarquées par un porteur.

Vers midi, nous arrivons bien plus bas à Badhaure, gros village éparpillé sur les collines. Une pisciculture jouxte le restaurant du lodge où nos porteurs nous préparent un bon déjeuner : morceaux de truites grillées et légumes-riz.

Badhaure 

La balade s'achève par une descente assez casse-cou pour rejoindre la route à Kandé. Nous quittons nos porteurs avec émotion. Pleins de bonne humeur et toujours souriants, voire rigolards, ils ont pourtant une vie bien dure et risquent de se retrouver au chômage dans les prochains jours car le covid-19 pointe son nez au Népal et va anéantir la saison touristique de 2020.

Fiers d'être arrivés !! 
LUI  en majesté 

Retour à Pokhara où la douche est la bienvenue. Le restaurant de l'hôtel est particulièrement bon et nous dormirons sûrement comme des bébés, les jambes bien fatiguées et les yeux encore éblouis par LUI !

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Publié le 24 mars 2020

Matinée libre et grasse matinée pour ceux qui veulent ! Pas de refus pour moi !

Notre jeune sportive, Lucie, s'inscrit pour un décollage en parapente au-dessus du lac Phewa. Le moniteur vient la chercher à l'hôtel avec sa moto. Casque pour lui le conducteur, mais pas pour elle ! Bon, elle se plie à cette coutume népalaise et ne regrette pas cette petite mise en danger pour accéder au plaisir magique de voler avec les aigles de l'Himalaya.

Lucie vole... 

Pokhara regorge de belles boutiques où s'adonner au shopping. Plus calme et plus luxueux qu'à Thamel.

A l'heure du déjeuner, visite d'un camp de réfugiés tibétains à quelques kilomètres de Pokhara. Sylvia y a une amie, Pema, qui présente sa famille au groupe et offre un déjeuner léger. Malgré l'aide du Dalaï Lama, la situation de ces populations tibétaines est précaire et dépend beaucoup de la vente d'objets d'artisanat qu'ils fabriquent, notamment de très jolis bijoux en turquoise.

Pema et sa famille 

L'après-midi, émotions fortes ! Il s'agit de traverser un grand pont suspendu sur la rivière Séti ! Toute la troupe le passe allègrement, même ceux qui ont un peu le vertige.


Pas de crainte à avoir avec toutes ces prières qui volent au vent ! 

En soirée, nous allons dîner au bord du lac Phewa dans l'un des nombreux petits restaurants en plein air qui s'alignent le long de la promenade. Chaque soir des prêtres hindouistes portant une torche embrasée dansent en l'honneur de la déesse Parvati. Cela tient plus de l'attraction pour touristes que de la prière mais c'est spectaculaire. Les Népalais rythment en tapant des mains. Ambiance un peu folle.

Flou mystique  
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Publié le 24 mars 2020

Nous quittons le confort douillet de Pokhara et reprenons le microbus en direction de Katmandou. Une étape est prévue à mi-chemin à peu près : la magnifique petite ville de Bandipur, perchée au sommet d'une crête à 1 000 m d'altitude; c'est quasiment un musée à ciel ouvert, sans circulation automobile. Maintenant à l'écart de la Highway , Bandipur fut autrefois un centre de commerce prospère entre l’Inde et le Tibet. A l'origine, elle appartenait au royaume Magar de Tanahun. Les commerçants Newars ont afflué après la conquête de la vallée par Prithwi Narayan Shah. Bandipur vécut sa période de gloire à l’époque de la dynastie des Rana de 1846 jusqu’en 1951, mais nombre de temples et de maisons datent du 18e siècle et présentent une architecture très raffinée. Miraculeusement peu touchée par le séisme de 2015, elle bénéficie de l'aide de la société Himalayan Encounters, ce qui a permis de transformer les maisons abandonnées en petits hôtels et restaurants. Les terrasses de café ne craignent pas de s'étaler sur la place principale et il flotte dans l'air un petit air de farniente à l'italienne. Bougainvillées, daturas, bignonnes partent à l'assaut des fils électriques.

Maisons traditionnelles Newar 
Ville fleurie 

Bandipur possède plusieurs temples dont celui de Bindebasini dédié à Durga. En face, une bibiothèque du 18e siècle..

Le roi et la reine prient devant le temple, à peine épargnés par les fils électriques. 
Bibliothèque 

Et il est possible de déguster un véritable "espresso ristretto" à partir de grains de café népalais délicieux!! Sous l'oeil sévère de la grand-mère vénérée....

LE café du Népal ! 

Après quelque repos, nous partons à la découverte du village et des alentours. Un temple en forme de grange se situe un peu plus haut sur le chemin sortant du village. Il s'agit du temple hindouiste de Khagda Devi. Il abrite le sabre sacré de Mukunda Sen, roi de Tansen au 16e siècle. D'après la légende, il fut offert par Shiva et symbolise le pouvoir féminin mystique. Une fois par an, lors de la fête de Dashain, il est bon de le tremper dans le sang d'un animal sacrifié !

Temple hindouiste de Khagda Devi

Nos pas nous conduisent au hasard vers Tundikel, vaste esplanade où les marchands se réunissaient pour échanger les produits indiens contre ceux venant du Tibet, notamment le sel précieux pour les troupeaux et les conserves. A l'entrée de la place se dressent cinq figuiers majestueux symbolisant, selon leurs espèces, différents dieux hindous. Ceux de Tundikel représentent Vishnu, Brahma et Hanuman.

Notre hôtel s'appelle "THE HOTEL ", très confortable et jouissant d'une belle vue de la terrasse.

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Publié le 25 mars 2020

Petit matin clair. Nous retournons sur l'esplanade de Tundikel pour admirer la vue sur les sommets de l'Himalaya. Cette esplanade, lieu de rencontre entre les marchands allant duTibet à l'Inde, servait aussi autrefois au défilé des troupes Gurkhas, élite de l'armée britannique depuis 1815. L'atmosphère est plus brumeuse ce matin et les fonds de vallée noyés de brume, mais le spectacle est toujours aussi fascinant et nous saluons le lever du soleil presque religieusement. De curieux amas de feuilles agglomérées, suspendus aux branches des arbres, attirent notre attention : il s'agit de nids de fourmis rouges formés de feuilles imprégnées de salive et rassemblées pour former une sorte de cocon très dur.

Nids de fourmis avec vue imprenable. 

Nous revenons doucement jusqu'à Bandipur, guère pressés de quitter cette bourgade charmante, bénie des dieux ...et même du Rotary qui lui a offert des lampadaires.

Ruches urbaines 


Sur l'esplanade, nous rencontrons une petite fille de 8 ans environ, très délurée et bavarde. Contente de poser pour les touristes et de s'ouvrir au monde, elle raconte à Yam que ses parents sont déjà au travail, qu'elle a dû se faire à manger toute seule, qu'elle s'est un peu brûlée la main, qu'elle va à l'école etc....

Peut-être une future guide touristique ? 


En route pour Katmandou mais, à 6 km de Mugling, nous nous arrêtons à Cheres où nous prenons un téléphérique pour le site de Manakamana. Si le téléphérique a été conçu par des Autrichiens, c'est en grande partie grâce à des capitaux privés (la compagnie de téléphonie Ncell, des banques népalaises) qu'il a été restauré après le séisme, d'où d'immenses panneaux publicitaires qui défigurent les flancs des collines. 1.000 mètres de dénivelé sur 2.8 km, la montée est impressionnante. Les touristes et pèlerins occupent des cabines confortables; les chèvres et autres animaux montent dans des cabines ouvertes spéciales. Si le tarif A/R est de 20 dollars pour les étrangers, c'est nettement moins cher pour les Népalais ...et les chèvres ne paient que l'aller ! Car là-haut se dresse le temple de Manakamana, dédié à Bhagwati, incarnation de Parvati, qui a le don d'exaucer tous les souhaits. C'est pourquoi tant de pèlerins, surtout des jeunes mariés, y montent pour supplier la déesse de leur donner un héritier mâle. Dans une cour derrière le temple, les animaux sont sacrifiés. L'ambiance est très festive mais pas pour tout le monde, bien sûr ! Pour nous, c'est difficilement supportable tant le bruit, l'odeur du sang, les bêlements désespérés des chèvres nous retournent le coeur. Sur le parcours jusqu'au temple fleurissent les habituels marchands d'offrandes colorées, de poudres de couleur, de beignets, de bijoux de pacotille etc...

Le temple dédié à Bhagwati, déesse de l'accomplissement des voeux 
La famille de la mariée ? 

Retour à Katmandou où nous reprenons possession de nos chambres, déballons et réorganisons les valises, lessivons etc... Après quelque repos, Sylvia et moi partons dans les rues de Thamel à la recherche de quelques objets d'artisanat pour fournir les petits marchés que NEL organise dans différentes régions de France et ainsi récolter un peu d'argent. Le soir, nous nous payons un excellent repas à l'occidentale (salade, pizza) au Road House Café.

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Le programme soigneusement concocté par Yam et moi est un peu chamboulé par l'arrivée sournoise du covid-19, un hôte indésirable et pas prévu. Les écoles avancent les dates des examens afin de fermer au plus vite et de confiner les enfants dans leurs familles le plus rapidement possible. Espérons que cela soit suffisant pour épargner une épidémie au Népal dont les infrastructures hospitalières sont loin d'être capables d'ingurgiter des flots de malades contagieux !

Bref, le pique-nique prévu pour le samedi, jour de congé au Népal, est avancé au vendredi 13 et M.Alé nous donne la permission de sortir aussi les grandes des classes 9 et 10. En revanche, les classes 8 qui passent un examen spécial, genre brevet des collèges, ne peuvent venir avec nous. Nous les verrons plus tard.

Le soleil a décidé de bouder; il fait gris, très frais, pluvieux et parfois de grosses bourrasques font greloter tout le monde. Nous partons pour Godawari, à environ 15 km au sud-est de Katmandou. Petite localité connue pour la qualité de ses jardiniers, Godawari abrite les jardins botaniques nationaux du Népal. Tout au long de la route d'accès à Godawari, les pépinières fournissent la capitale en fleurs. Le parc se situe à l'orée de la forêt. Il est équipé d'un ou deux abris sympathiques pour permettre les pique-niques même par temps changeant, comme c'est le cas aujourd'hui.

Pagode de pique-nique 

Les enfants arrivent, entassées dans 2 microbus. Certaines ont mis leur plus jolie robe et n'ont pas prévu qu'il ferait aussi froid ! Nous leur passons nos k-ways pour les réchauffer. Main dans la main, nous nous promenons parmi les cactées, les fougères arborescentes, les serres d'orchidées, les flores de montagne reconstituées, les bassins verdoyants. Pauses photos obligatoires.

Manifestement, certaines ont l'air de trouver le temps long !

Kusum, Bhawana, Kopila, Romi 

Il est temps de se réchauffer avec un bon repas préparé par Sushi et son équipe et apporté dans les marmites, sacs et casseroles.

Tout le monde met la main à la pâte. 

Et, pour se réchauffer, rien de tel que sauter, courir, danser... Yam a apporté la musique !

Allons, du nerf les marraines !  La petite Bhawana fait connaissance avec ses nouveaux parrain/marraine

En fin d'après-midi, on se sépare bien fatigués par le froid, l'exercice et aussi l'émotion d'avoir revu toutes nos filleules et pu bavarder avec elles, en anglais pour les plus grandes, grâce à la traduction de Sushi pour les plus petites.

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Publié le 25 mars 2020

Pendant que le groupe va visiter la colline de Swayambhu, Sylvia et moi partons à la recherche de foulards de soie ou de coton chatoyants, de thés, savons de lait de Gnyak (femelle du yak), jolies boites en papier mâché et autres objets d'artisanat. Il faut calculer au plus juste pour que tout rentre dans nos valises sans occasionner de surpoids à l'enregistrement.

Parlons un peu de Swayambhu que les voyageurs ont la chance de découvrir ce matin. 365 marches bien escarpées pour monter jusqu'au sommet de la colline, voilà qui n'a rien pour effrayer les trekkeurs endurants qu'ils sont devenus ! Swayambhu est le nombril de Katmandou. Aux temps légendaires, un grand lac occupait le fond de la vallée (géologiquement exact). Au centre de ce lac, naquit par lui-même un lotus magnifique, brillant, lumineux. Le nom vient d’une flamme auto-générée éternelle (svyaṃbhu) sur laquelle a été construit plus tard un stupa. Le Bodhisattva Manjusri eut une vision du lotus à Swayambhu et s'y rendit pour le vénérer. Voyant que la vallée pouvait être une bonne base pour rendre le site plus accessible aux pèlerins, Manjusri de son épée ouvrit un passage à Chobar (gorge de Chobar sur la Bagmati en aval de Katmandou). L'eau fut drainée du lac, quittant la vallée dans laquelle Katmandou se trouve maintenant. Le lotus s’est transformé en une colline et la fleur est devenue le stupa de Swayambhunath.

La montée à Swayambhu 
Offrandes, prières et méditation 
Une guirlande de drapeaux de plus  posée par le groupe ! 
Chut, conversation avec  un bodisattva ! Fermons la porte ! 

Après le déjeuner, visite de Prithwi School pour le groupe. M.Alé accueille toujours avec gentillesse les parrains/marraines de NEL.

Pendant ce temps, Sylvia et moi nous entretenons avec Sushi de multiples sujets concernant le home et les filles. Il faut penser à acheter de nouveaux lits, matelas, étagères ...... et nous arrivons un peu en retard à Prithwi School pour discuter avec M. Alé du prix de la rentrée scolaire d'avril.

Le soir, de retour à l'hôtel, l'inquiétude commence à grandir : l'Arabie Saoudite a fermé ses aéroports, d'autres pays semblent vouloir suivre et qui sait si Dubaï ne va pas fermer ses lignes Emirates ? Coup de fil à l'agence de voyage, consultation du site d'Emirates ... non, il semble que tout soit encore en ordre de marche ! Nous allons tous festoyer (modestement) au Nero Nepali Kitchen voisin ! Un rhum-orange et quelques pitreries de yam détendent la bande.

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Ce matin, shopping et farniente pour le groupe, visite d'une école pour Sylvia et moi.

Il s'agit du Public Youth Campus où se trouve la Nepal Academy of turism. Situé dans le quartier de Thamel, c'est un établissement public aux bâtiments d’un certain âge. Des étudiants circulent, nous sommes reçues par un responsable pressé mais visiblement connaissant très bien son sujet. Nous prenons des renseignements sur deux Bachelors possibles : Bachelor of Travel and Turism Management et Bachelor of Business and Administration. Les prix sont très modiques car c'est une école gouvernementale, mais il y a un examen d’entrée en octobre après la classe 12 - ou plutôt un concours avec beaucoup de candidats et peu d'élus (88). Il faut obtenir un niveau minimum de 45 % et penser donc à suivre des cours d'été pour être capables de présenter ce concours. Pas mal de nos filles pensent à ce débouché.


Tourisme, avenir économique du Népal

Un déjeuner léger au Jardins des Rêves nous permet de nous détendre.

Le Jardin des Rêves, également appelé le Jardin des Six Saisons (il paraît qu'il y a 6 saisons au Népal !), est un jardin néo-classique qui jouxtait le palais du maréchal Kaiser Shamser (1892-1964). Il fut construit en 1920 par ce fils de ministre qui avait voyagé en Angleterre et était revenu la tête pleine de rêves. On y trouve des bassins, des pergolas, trois pavillons, des arbres magnifiques, des fleurs à foison et un délicieux restaurant abrité sous les colonnes d'un pavillon néoclassique en pierres blanches. Un havre de paix et de silence à deux pas de Thamel. Le restaurant rend hommage aux Autrichiens qui ont financé sa restauration en proposant des Sachertorte et autres Forêts Viennoises ! Une folie !

Le jardin des Rêves 

Vers 16 h, rendez-vous au Camille Hostel où les fillettes rentrées de l'école nous accueillent en costumes traditionnels, pomponnées et maquillées ! Adorables ! Présenté par Sneeha, la 2e fille de Sushi, voici le grand spectacle de danses et de chants en notre honneur.

En coulisses 
Danse des petites de maternelle 
Danses des petits vieux, danse Tamang, chorale et danseuses Gurung 

La soirée se termine par un repas délicieux servi par les grandes sous l'auvent du home et par un échange de cadeaux. Merci Yam et Sushi !

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Publié le 25 mars 2020

Emballons, remballons, pesons, tassons....les valises débordent pour certain(e)s qui n'ont pu résister aux tentations de l'artisanat et de la mode népalaise. Lucie s'inquiète d'un surplus de bagages de 10 kgs. Comme certains sont loin d'atteindre le maximum autorisé de 25 kgs en soute, nous nous grouperons pour atteindre le poids autorisé. A priori, notre vol de 19:15 est maintenu ! Croisons les doigts ! En revanche les gens du Limousin et du Périgord savent qu'il n'y a plus de train pour le sud en raison d'un effondrement des voies au niveau de Châteauroux. Il va falloir trouver une solution. Quant aux habitants du Lyonnais, ils espèrent que les TGV soient maintenus.

Sylvia et moi partons avec Sushi pour deux dernières visites d'école.

Située assez loin au nord du Ring Road, NAMUNA, College of fashion technology, présente bien : bâtiments neufs et propres. C'est une école privée créée en 1997 et bien connue au Népal où elle organise de nombreux défilés de couture. Les élèves peuvent y entrer dès avant la classe 10 (niveau classe 8 ) en passant un examen d'entrée en anglais et en mathématiques. Plusieurs options avec des durées allant de 3 à 15 mois : Cours en fashion designing, cours en fashion designing and illustration, Cours en construction de patrons de vêtements etc.... La durée des cours dépend du modèle à apprendre, de la plus simple jupe au plus compliqué des costumes pour homme en passant par les vêtements traditionnels népalais.


Namuna 



La deuxième et dernière école se situe à Kalimati, c'est-à-dire non loin du centre de Katmandou. Il s'agit de NATHAM : Nepal Academy of Turism and Hotel Management. C'est un immense et vieux bâtiment qui a dû avoir son heure de gloire en tant que maison de dignitaire, mais actuellement il est peu avenant et horriblement froid. A l'intérieur, des salons compassés dignes d'un palace soviétique, du matériel de cuisine vétuste. Mais il existe un « hôtel pédagogique » flambant neuf à côté.

Contrairement à toutes les autres écoles, nous ne croisons aucun étudiant; sans doute sont-ils déjà rentrés chez eux après les examens ? Cet établissement public est lié à Tribhuvan University (Katamandou) et existe depuis une quarantaine d'années. Il prépare à deux bachelors : BHM (bachelor of hotel management) et BTTM (bachelor of travel and turism management), puis à un Master of Hospitality Management. L'entrée se fait sur concours et entretien, en octobre. Les places sont chères : 160 pour le BTTM ; 240 pour le BHM (mais plus de 1 000 candidats pour chacun). Si pour le bachelor Hotel Management, les cours ont lieu toute la journée, pour le Bachelor en tourisme, les cours ont lieu de 6h30 à 10h30, donc possibilité d'un travail à côté.

Natham 

Après le déjeuner, nous devons libérer les chambres et attendons dans le hall l'heure du départ à l'aéroport. Conduits par Purna et Yam à l'aéroport Tribhuvan, nous recevons les écharpes traditionnelles qui doivent nous porter chance et à 19:15, nous nous envolons sous la sauvegarde Garuda, l'homme ailé, véhicule de Vishnu. Au revoir amis népalais !

Garuda