Carnet de voyage

Road-trip dans les Pouilles

7 étapes
5 commentaires
Une semaine dans le talon de la botte italienne.
Juillet 2023
7 jours
Partager ce carnet de voyage
16
juil

Vol matinal en ce mois de juillet entre Paris et Bari. Un peu plus de deux heures de vol, la trajectoire survole les Alpes puis lors de l’approche le promontoire du Gargano et la ville de Trani avant le virage à droite pour se poser face à la mer.

Vues aériennes 

L’attente pour récupérer la voiture de location est plus longue que la durée du vol. Une fois à l’extérieur la température est supérieure à trente degrés il est quasiment midi. Direction vers le Nord, premier stop à Trani. Sous la chaleur découverte de la ville ancienne avec ses rues étroites et du port. La cathédrale et son campanile dominent l’horizon avec un peu plus loin un château.

Trani et la cathédrale sise au bord de la mer près de l’entrée du port

Retour dans la voiture, la route passe auprès de nombreux salins qui attirent beaucoup d’oiseaux notamment des échassiers. Les plages ne sont pas loin, on devine quelques dunes mais je poursuis directement vers Monte San’t Angelo située à sept cents mètres d’altitude. Le lieu est accroché à la montagne, les lacets se succèdent et en contrebas le bleu intense de la mer Adriatique est fascinant. Le ciel est presque blanc avec la chaleur. Je me balade en fin d’après-midi une fois le soleil moins puissant.

Les rues de Monte San’t Angelo 

La ville est inscrite à l’Unesco, parmi les splendeurs plusieurs églises et les ruines du château. Un intéressant panorama permet de voir à la fois la côte, la ville de Manfredonia et les maisons blanches et les ruelles pentues.

Chiesa et château  
La blancheur du lieu sous l’azur triomphant 
17
juil
Courte balade avant le petit déjeuner sous le soleil brillant 

Je quitte ma chambre vers 08h30 en direction de Mattinata. La route serpente dans la montagne au milieu des pins et de la garrigue. Jolis points de vue sur la côte et sur la ville blanche dense à quelques kilomètres du littoral. Tout autour dans la plaine des milliers d’oliviers.

Mattinata vue de loin

Le concept de plage accessible gratuitement n’est pas très développé dans le coin, tout comme les parkings gratuits. Je ne m’arrête pas puisque l’accès à la mer est compliqué ; je continue sur la jolie route secondaire. A la sortie d’un virage je me stationne et rejoins un sentier qui descend vers Mattinatella et sa plage de galets. Il fait très chaud, j’achète une grande bouteille d’eau et je me dirige à l’opposé pour grimper sur un autre sentier. Mais au bout de quelques minutes alors qu’il me reste 100 mètres pour rejoindre une route je ne peux plus avancer trop de végétation et de ronces. Je rebrousse chemin et traverse des champs d’oliviers avant de remonter vers la voiture.

Plage de Mattinatella et sentier odorant au milieu des pins

Léger coup de chaud, je bois et prends mon temps avant de repartir doucement en direction de Vieste. Je trouve un sentier bien aménagé qui démarre au bord de la route. Le parcours longe en surplomb la cote et offre des vues époustouflantes avant de descendre vers la plage de Vignanotica dominée par de blanches falaises verticales.

Sur le chemin  
Plage et falaises de Vignanotica (et la couleur de l’eau)

Je m’installe à l’ombre d’une grotte et alterne lecture et baignade. Chemin inverse et quand je m’installe dans la voiture le thermomètre indique 44,5°, la climatisation est la bienvenue. Je m’arrête deux fois au bord de la route pour parcourir de courts sentiers offrant de jolis panoramas sur le paysage adriatique. Nombreuses grottes et arches que moult embarcations contournent et pénètrent.

Paysages maritimes et de garrigue  

Au loin dressée sur une falaise blanche se devine Vieste qui est précédée de longues plages de sable blanc. Je me promène dans la ville en toute fin d’après-midi quand la température est moins accablante. La topographie fait le charme du lieu avec les venelles et les nombreux escaliers. Atmosphère touristique mais les boutiques sont concentrées et pas trop dérangeantes. Cela rappelle un peu la Grèce et le Maroc, c’est le sud ensoleillé.

Aperçu de Vieste
18
juil
Plage de Vieste de bonne heure  

Je pars tôt mais il fait déjà chaud. Direction Castel del Monte à une centaine de kilomètres. Je ne prends pas la route littorale, j’opte pour la voie de montagne qui serpente et zigzague à travers les collines boisées. A l’ombre des pins et des hêtres la température extérieure baisse de sept degrés. Avant la descente vers Matinatta au loin sur les sommets environnants se dresse Monte San’t Angelo. Je rejoins le bord de mer cap au sud, puis j’emprunte des routes secondaires au milieu des oliviers et des vignes.

Des oliviers, Matinatta et des plages

Les limitations de vitesse à 50km/h sur certaines routes sont étranges. Le prix du parking est excessif pour stationner un peu plus d’une heure au pied du Castel del Monte. Superbe bâtiment à l’architecture octogonale impressionnante.

Ceci n’est pas une photo directe mais celle d’une affiche  

La pureté des formes et du matériau en marbre. Simplicité et rigueur géométrique, superbes colonnes intérieures couvertes de chapiteaux. A chacun des deux niveaux huit pièces et à l’extérieur huit tours octogonales. Le château a été conçu sous le règne de Frédéric II. Les pièces sont vides, au deuxième étage pour trois d’entre elles outre les fenêtres vers la nature extérieure, de grandes fenêtres s’ouvrent sur la cour intérieure octogonale. Un vrai bijou architectural construit sur une colline qui offre un panorama dégagé à 360 degrés.

Plusieurs photos à l’intérieur, dans la cour et à l’extérieur  

Deux heures en fin d’après-midi caniculaire pour découvrir le vieux Bari. Foisonnement de ruelles étroites, d’églises et de basiliques. La foi catholique s’inscrit sur les murs et dans les représentations picturales disséminées. Dans des ruelles ombragées des femmes préparent des pâtes fraîches colorées. La somptueuse basilique San Nicola à la façade blanche. Dans la ville tout est blanc et ocre (à l’instar de l’imposant château juste à l’extérieur). La balade est très agréable en se perdant au détour des passages et des arches pour déboucher devant une nouvelle église ou un palais. Le lunguomare est propre et plaisant à parcourir.

Dans le vieux Bari coloré 
Château et façades d’églises et de palais à Bari 

Je passe la nuit à Bitonto près de Bari. La vieille ville est également splendide avec quelques palais aux façades vieillies, la magnifique cathédrale et plusieurs églises.

Aperçu de Bitonto  
19
juil

Aujourd’hui découverte de la vallée d’Itria avec quatre stops dans des pittoresques et photogéniques villes. Premier arrêt à Albarebello. Célèbre pour ses habitats traditionnels, constructions typiques appelées trulli. Mur de briques passées à la chaux, d’une blancheur étincelante et toits coniques d’un gris minéral. Ces petites superficies avec peu de hauteur sous plafond résistent aux écarts de température. Deux principaux quartiers avec de nombreux trullis et encore davantage de touristes. Une certaine disneylandisation du lieu, avec des chambres d’hôtes des restaurants et des boutiques de souvenirs. Les rues pavées sont toutes fleuries.

Albarebello  
Pour ouvrir l’appétit 

Quelques minutes de voiture et j’arrive à Locorolondo autre charmant centre historique où le blanc domine. D’abord je m’approche par un petit chemin qui permet d’avoir du recul et une jolie perpective sur les vignes plantées en terrasses et au-dessus les maisons blanches et les églises.

De jolies céramiques  
Vue globale de Locorolondo  
Ciel bleu profond et murs blancs lumineux  

Encore une dizaine de kilomètres et j’arrive à Cistertino. Le vieux quartier est plus petit que les précédents. Des ruelles sont des cul-de-sac, des venelles des impasses. L’endroit est plaisant à la mi-journée cela ne déborde pas de touristes pressés avides du cliché instagrammable,

Cistertino  

Vers 17h30 après quelques heures à l’ombre dans la chambre je vais sur une plage tranquille, large crique avec du sable gris et fin, à quelques kilomètres d’Ostuni. Dans la soirée je me balade dans cette ville blanche dressée au sommet d’une colline avec à l’ouest le soleil couchant d’un bel orangé. Je me perds dans les rues circulaires. Des passages voûtés et des escaliers. L’endroit invite à la détente et à déguster un spritz assis sur un coussin. L’endroit est touristique et animé.

Escaliers dans les hauteurs d’Ostuni 
Ostuni au soleil couchant avec les remparts
20
juil

Matutinal retour dans les rues d’Ostuni. Bizarrement quelques nuages élevés mais à sept heures il fait déjà quasiment 30°. Presque personne dans les ruelles étroites, aucun touriste. La blancheur est omniprésente, la lumière est puissante. Je repère mieux qu’hier la topographie en cercle avec les escaliers et les passages qui permettent de changer de niveau.

Sans légende  
Vues des rues blanches d’Ostuni 

Je prends la route pour Lecce sans suivre le GPS qui propose les autoroutes plus rapides via Brindisi, je reste sur des départementales de campagne au milieu de champs d’oliviers et de vignes. Je m’arrête à Mesagne avec un vieux quartier construit autour du château. Façades des églises baroques et truffées de statues.

Mesagne par surprise et hasard 

Je tourne quelques minutes avant de trouver une place où me garer puis j’explore à pied le centre de Lecce. Il fait 38° vers 11 heures. A chaque coin de rue un palais ou une église. Le baroque exubérant s’offre au regard. La couleur dominante est celle de la pierre locale ocre et chaude. Les architectes et les sculpteurs ont laissé libre cour à leur imagination. Les façades avec des raffinements exquis sont très belles. Le charme est différent de celui d’Ostuni.

Détails architecturaux et triomphe du baroque  
Lecce, rues, églises et palais d’une couleur dorée  
Autres images pittoresques de Lecce 
21
juil

Journée moins exceptionnelle que les précédentes. Il fait toujours très chaud malgré quelques nuages d’altitude inoffensifs. Je quitte Lecce en direction de la côte ionienne. De ce côté-ci du talon de la botte c’est donc une autre composante de la Méditerranée. Je prends des petites routes (aidé du GPS) et rejoins la voie littorale. Les chaussées ne sont pas en très bon état avec de nombreux nids-de-poule et autres ralentisseurs abrupts. Vers 11 heures je fais une pause baignade et lecture sur la plage vers Campomarino du Maruggio. Je reste tout juste une heure, le soleil est écrasant. L’eau est transparente et bleu turquoise.

La plage un peu sauvage 

Je longe la côte plate avec de petits ports, quelques dunes et des plages. L’urbanisation n’a pas trop détruit le paysage. Je rejoins le centre de Taranto. La ville est assez décevante sans réel charme. L’accès à la vieille ville se fait par le pont Girevole (tournant). Sur la gauche le superbe château bien restauré. Mais ensuite tout semble décati et en ruines, la plupart des palais paraissent abandonnés et déserts. Il reste quelques bâtiments habités avec le linge aux fenêtres. Quelques églises qui sont sages et peu exubérantes après le débordement de fioritures à Lecce.

Quelques clichés pris dans la vieille ville de Taranto  
Vues artistiques  

Je loge juste au bord de l’eau à quelques kilomètres de la ville. Pas vraiment de plage de sable mais un petit sentier dans la garrigue qui aboutit à une petite crique délicieuse. Pendant quelques minutes le ciel se couvre la température baisse avant le retour de l’astre solaire déclinant. L’eau est vert émeraude.

Baignade à l’écart de la foule  
Parasols pliés et coucher de soleil  
22
juil

Pour le dernier jour escapade en dehors des Pouilles dans la région de Basilicate avec l’exploration de Matera. Avant de rejoindre la ville je suis un chemin vers un point de vue et des églises rupestres. De là en face la vieille ville dense de Matara et ses grottes et troglodytes. Finalement je me lance dans une randonnée pour traverser le canyon (eau verte émeraude de la rivière) et atteindre d’autres belvédères mieux situés. Sans avoir pris ma bouteille d’eau je marche sous la canicule plus de deux heures. Les panoramas sont époustouflants.

Panorama sur Matera et sa topographie  
Églises rupestres peintes 

Après m’être désaltéré je reprends la voiture et je marche (au total plus de 17 kilomètres) dans les quartiers des sassis. Églises, grottes, palais, escaliers, impasses, toute l’architecture est imbriquée et les bâtiments semblent collés les uns aux autres. La ville est compacte, d’un teint ocre avec ces pierres et les nombreuses cavités et souterrains que l’on imagine. Il fait définitivement trop chaud (40°) pour déambuler et explorer les trois collines où sont situées toutes ces constructions typiques.


Aperçu de Matera de plus près  

Avant de rejoindre l’aéroport je fais un détour pour revoir la mer adriatique au niveau de la station balnéaire de Polignano a Mare. Une petite crique bondée, des bateaux qui amènent les touristes dans les grottes et des rues piétonnes charmantes. Dégustation d’une glace rafraîchissante par cette intense chaleur.

Polignano a Mare