Vers 06h30 jeudi matin je prends un ojek pour rejoindre le port. Je n’ai pas suffisamment fait attention ce n’est pas au même endroit qu’hier que je dois prendre le speedboat. Second ojek qui me dépose au quai pour rejoindre Sofifi sur l’île d’Halmahera. Quarante minutes de traversée. Les volcans sont bien dégagés. Je vois depuis la mer le trajet que j’ai fait hier autour de Tidore.
Début du trajet en speedboat A peine quelques minutes d’attente et le klijang (taxi collectif) démarre. Nous ne sommes que deux passagers et le chauffeur ne va pas faire le tour de la ville pour en récupérer d’autres. Cela change de nombreuses habitudes sud-est asiatiques pénibles. Un peu après mi-parcours une famille monte à bord. Il faut quatre heures pour atteindre Tobelo distante d’environ 130 kilomètres. La route est en très bon état même s’il y a quelques nids de poules. Le paysage oscille entre mer et végétation. La topographie est bien différente de celle de Ternate. Il y a des montagnes et des volcans mais l’île est très grande avec ses quatre bras. La densité n’est pas équivalente, ici de grands espaces restent relativement sauvages. Tobelo est au nord est de l’île, le parcours est rempli de cocotiers et de bananiers. Plusieurs villages mais moins compacts que sur l’île voisine. Avant d’arriver dans le paysage émerge le volcan Dunoku. Plus on avance vers le nord plus les églises sont nombreuses. Dans la région les mosquées sont moins prégnantes tandis que les églises chrétiennes de différentes obédiences sont légion. Plusieurs sont en construction preuve de la vitalité de cette religion ici.
Une église de Tobelo , un atoll et la villeL’hôtel où je voulais aller est complet, le second choix est le bon. Tobelo n’a rien de charmant, c’est assez décevant, tout comme le logement correct mais sans cachet. Je sors d’abord faire un petit tour en ville pour essayer d’apercevoir la mer. Vers le port les quartiers ne sont pas attirants, des immondices sont jonchés par terre. Au large quelques îlots dont certains sont habités. Je devine quelques plages de sable blanc. Mais pour l’heure rien vu du charme des eaux cristallines aux coraux aguicheurs. Plus tard alors que le ciel est menaçant et que l’orage gronde au loin je me balade un peu au nord près d’habitations de pêcheurs au bord de l’eau. Le sable est très fin et d’un noir intense. Je me promène et croise quelques personnes et enfants souriants. Sur le chemin du retour je me baigne vite fait. J’ai échappé à la pluie qui n’a pas arrosé Tobelo. L’endroit n’est pas tellement idyllique et il est difficile de trouver des informations pour s’organiser pour la journée suivante.
Scènes de la vie quotidienne sur la plage de sable noir Deuxième jour à Tobelo. Il fait beau le ciel est bleu avec quelques cirrus. Mon option préférentielle est de trouver une embarcation pour aller sur une des petites îles au large. C’est un fiasco malgré ma présence discrète sur plusieurs lieux d’embarcadères. On me propose Morotai mais pas un des atolls voisins. Je traverse Tobelo, passe dans un marché de rue animé avec des légumes et du poisson frais. Je veux m’échapper de la ville sans réel attrait touristique. A défaut des îlots mon plan est de rejoindre une plage au nord. Je monte dans un bemo bleu hors d’âge qui prend la route côtière (la seule) vers le nord. À treize kilomètres (30 minutes de trajet) je rejoins Pantai Luari. Les derniers hectomètres se font sur une portion de route défoncée.
Dans le bemo du retour et drapeau argentin (football) Puis en deux minutes de marche j’arrive sur la ravissante plage. Sable blanc, baie en forme de croissant, arbres ombrageant les lieux. Et il n’y a personne. Je commence par me balader sur le chemin en surplomb au milieu des cocotiers. L’endroit est très photogénique avec quelques rafiots polychromes dans la crique abritée. Plus loin en lisière les vagues déferlent sur les rochers. J’atteins une deuxième baie avec une longue plage mais moins attirante.
Quelques panoramas de pantai Luari Je rebrousse chemin et poursuis mon exploration avant de me poser à l’ombre sur la plage. Je passe plusieurs heures ici alternant baignade et lecture. L’endroit est calme et ravissant et me réconcilie avec Halmahera. Je suis un peu déçu de ces kilomètres et de n’avoir pas pu faire d’activité faute d’information (snorkelling, ascension du volcan). Demain retour en transit à Ternate avant de mettre le cap vers le sud des Moluques avec un programme encore indécis.
La plage et les montagnes Le retour est un peu long. Je prends un ojek pour la rue où sont garés les kijang. Environ une heure d’attente, aucun passager ne vient. Je monte à l’avant. Trente bonnes minutes à circuler dans Tobelo pour aller récupérer à leur domicile les passagers. Il fait chaud, le ciel est bien dégagé. Même route qu’avant-hier avec quelques jolies vues sur les cocotiers et les palmiers. Assez peu de panoramas sur la mer, il doit y avoir des plages et des criques dissimulées. À Ternate je retrouve presque des habitudes même si je ne suis pas dans le même hotel. Je fais provision de fruits et m’installe pour lire sur le front de mer. Le ciel est voilé, un cargo accoste au port, des gens se baignent, malgré l’agitation urbaine et le bruit la vue sur Tidore est appréciable.
Chemin de retour et Ternate