11 jours pour parcourir en bus, ferry et à pied quelques unes des dix huit îles de l’archipel des Féroé
Juillet 2022
9 jours
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30
juin

De Paris vol direct et deux heures et dix minutes plus tard atterrissage à Vagar aux îles Féroé. L’avion sort tardivement de la couche de nuages, le temps d’apercevoir quelques reliefs déchirés, un fjord et un village survolé juste avant le toucher des roues.

Avant le départ et en vol, peut-être les derniers aperçus de ciel bleu 

Quelques gouttes de pluie, un peu de bruine. En cette saison il fait jour à partir de 4 heures du matin jusqu’à 23 heures. Cela laisse le temps après le rapide repas dans un café de Sorvagur de se promener. Je vais un peu au-delà du village de Bour sur l’orée septentrionale du fjord. Malgré le plafond bas la visibilité n’est pas trop mauvaise et la luminosité est vive. Première impression émerveillée de ces paysages verdoyants. La route serpente au bord de la falaise. Le fjord est calme et au loin deux îlots. Encore plus à l’ouest l’île de Mykines. Des moutons sur les pentes raides des collines et de nombreux oiseaux. Des maisons aux toits couverts d’herbe et de tourbe.

Sorvagur niché au fond oriental du fjord

Il fait frais mais la balade revigorante est très agréable. C’est calme, rares sont les voitures à passer. Le ciel est très changeant en quelques minutes les pics se retrouvent dans le brouillard et les collines sont balayées par les nuages. La météo étant fluctuante il faut profiter de chaque instant sans précipitation et se tenir prêt à de probables averses.

Entre Sorvagur et Bour 
1
juil

Avant de prendre le bateau promenade dans les environs de l’hôtel. Je suis la route principale qui longe le plus grand lac intérieur des Féroé. Pas de pluie, le temps est couvert et les nuages bas. Puis de furtives et brèves éclaircies à ne pas rater. La lumière est très belle.

Le lac Sorvagsvatn 

Embarquement pour l’île voisine de Mykines. Quarante-cinq minutes de traversée. A l’intérieur du fjord la mer est étale et calme. Jolie vue sur le village de Bour. Puis le ferry s’approche de la côte, frôle le rocher de Drangamir et passe au sud des deux îlots. Les flots sont agités, l’Atlantique tabasse. Vue splendide puis le brouillard recouvre les pics. Route au cap 295 pour rejoindre Mykines. La cote est dissimulée dans le brouillard, difficile de deviner le relief et la géographie sauf en arrivant. Une toute petite anse pour accoster. On comprend pourquoi l’île est souvent isolée surtout quand les conditions ne permettent pas non plus aux hélicoptères de venir.

Les paysages maritimes et de falaise lors de la traversée vers Mykines  
Arrivée et village de Mykines  

Après la montée du raide escalier et l’installation rapide je pars pour une randonnée vers le pic Knukur point culminant de l’île. A cause du brouillard et de l’absence de chemin et de balisage (indispensable GPS) je n’atteins pas l’altitude de 590 mètres. Je m’arrête vers 460 mètres car cela devient un peu dangereux et surtout avec le brouillard cela perd tout intérêt. J’ai la chance à un moment où j’ai dévié du sentier d’approcher du bord d’une falaise et de profiter d’une déchirure des nuages pour apercevoir un peu du splendide paysage. Sur les flancs humides et marécageux des collines vertes de nombreux oiseaux, moutons et brebis.

Sous et dans le brouillard  
L’apparition fugace d’un peu d’azur 

En fin d’après-midi seconde balade pour aller voir les fameux macareux qui nichent sur les falaises. Sentier abrupt assez difficile à gravir. Frustration le chemin est fermé au-delà de la stèle commémorative. Impossible d’aller vers le phare et d’emprunter la passerelle métallique qui joint Mykines à l’îlot occidental. Je reste de longues minutes à regarder ces oiseaux aux becs et pattes orange. Ils volent avec majesté à faible altitude. Le brouillard reste dense difficile d’apercevoir les falaises déchirées.

Les macareux moines stars de Mykines  

Je poursuis en faisant une boucle en suivant la ligne de crête des falaises. Un trou dans le brouillard permet de voir quelques ilets et barres rocheuses. En contrebas le village noyé dans la brume. Plus loin un joli point de vue d’où je vois le ferry de l’après-midi s’éloigner.

Quelques paysages entre ciel nuageux et mer 
2
juil

Dès le réveil le temps est affreux, fortes précipitations, nuages très bas. Hier soir après 21 heures je suis sorti et le ciel s’est dégagé (pas totalement). Je décide alors de retourner vers le site de nidification des macareux et le point de vue sur l’étroit chenal séparant Mykines de l’îlot où est situé le phare. Sur la colline outre ledit phare une petite maison. Un glissement de terrain sur la première colline est bien visible rendant cette zone inaccessible. Frustration de ne pouvoir fouler cette partie de Mykines. A l’horizon à l’ouest ciel rosé.

Vue un peu plus dégagé sur Mykines et les macareux 

Je reste dans ma chambre la matinée en attendant le bateau pour rejoindre Sorvagur puis la capitale des Féroé Torshavn. Le bateau est un peu en retard mais le trajet est rapide. La trajectoire est légèrement plus au nord qu’hier. Impressionnante cascade à l’entrée du fjord qui se jette dans les flots. Sous l’effet de la pluie les torrents et cascades dévalent des trombes d’eau. Paradoxalement la vue sur Mykines est plus découverte qu’hier.

Le long du trajet retour sur le bateau 

Attente plus d’une heure le bus dans un abri pas vraiment étanche. Le froid commence à être mordant. Une cinquantaine de kilomètres pour rejoindre la capitale située sur l’île de Streymoy. Un tunnel sous-marin la relie à Vagar. De très beaux paysages avec le ruissellement sur les collines plus ou moins douces des torrents gonflés de pluie.

Quelques vues prises du bus en direction de Torshavn 

Vers 16h30 la pluie se calme temporairement, j’en profite pour effectuer une rapide découverte du centre près du port et du quartier historique de Tinganes avec ses maisons traditionnelles peintes avec les toits recouverts d’herbe d’un vert luxuriant. Pas très loin sur une petite colline un fort et un phare. En face la petite île de Nolsoy.

Rapide aperçu du centre de Torshavn  
3
juil

La matinée commence sous la pluie incessante. Je retarde le moment du départ, je reste à l’hôtel jusqu’à 11 heures puis je marche un peu en ville. La capitale du pays a des allures de grand village endormi. Pourtant cela contraste fort avec ce que j’ai vu de Vagar et Mykines. Et aussi de l’île de Nolsoy où je passe quelques heures cet après-midi. Vingt minutes de ferry pour rejoindre le croquignolet petit village dans sa baie avec l’église et l’arche d’accueil. Le temps est médiocre, bourrasque de vent, rideau de bruine, averses. Je patiente pendant un grain sous un auvent de fortune.

L’arrivée à Nolsoy et l’église 

Malgré les intempéries lorsque l’intensité de la pluie diminue je prends le sentier au-dessus du village vers le nord. Au sud la colline est noyée dans les nuages’ il est difficile de deviner la réalité du paysage et des sommets. Le sol est humide, timide éclaircie pour apercevoir dans la brume le sud de l’île d’Esturoy.

Marcher sous la pluie n’est pas très agréable et gâche le plaisir  

La météo reste très capricieuse jusqu’à environ 16 heures mais les prévisions sont ensuite meilleures. Je suis mal équipé, mon pantalon est mouillé mes chaussures de randonnée me font terriblement mal. Après plusieurs minutes à essayer de sécher dans l’abri d’attente du ferry je reprends la marche. Cette fois direction le sud. Les conditions s’améliorent, c’est nettement plus intéressant mais le sol est glissant, boueux, marécageux. Pourtant les sept kilomètres aller retour sont un ravissement de paysages et le ciel se dégage, la pluie se raréfie. Panorama à l’arrière sur le village, le chemin grimpe raide, puis suit un plateau en contrebas de la colline principale. Le sentier est balisé avec des bâtons bleus. A l’ouest se distinguent deux îles. Je ne croise absolument personne si ce n’est des moutons et brebis en liberté.

Quelques vues durant la randonnée  

Je ne vais pas jusqu’au phare au bout de l’île, je n’ai pas le temps, l’humidité rend la progression lente. Après un improbable portail rouge j’aperçois au loin un phare qui n’est pas celui de la pointe méridionale.

Les falaises près du village et autres panoramas  

Retour vers le village par le même chemin et petit détour pour admirer les falaises et la cascade qui tombe directement dans la mer avant de reprendre le ferry et rentrer à Torshavn.

4
juil

Matinée nuageuse mais globalement sèche. Je pars de Torshavn pour une randonnée vers la bourgade de Kirkjubour. Les premiers kilomètres pour quitter la ville sont sans grand intérêt. La route passe devant l’hôpital puis le grand cimetière. Peu après commence le sentier qui passe devant une ferme avant de grimper sur la colline. A l’arrière la vue sur Torshavn et Nolsoy est intéressante mais la nature le sera davantage.

Carte du chemin et début de marche  

Le sentier est assez facile, les conditions sont agréables même si la température est fraîche. Des cairns gigantesques balisent le chemin. De l’autre côté une fois le col franchi le panorama donne sur l’île de Hestur. Au nord on devine aussi Koltur. Un hélicoptère vole en limite des nuages, on l’entend plus qu’on ne le distingue. Le chemin suit la courbe de la montagne et est globalement plat. On devine en contrebas le village de Velbastadur et ses jolies maisons. Plus loin l’embarcadère du ferry et encore plus au sud Kirkjubour.

Mi et fin de parcours  

La descente vers Kirkjubour est un peu raide, peu à peu le village et son église blanche au bord de la mer se distinguent. L’endroit est pittoresque et condensé. Plusieurs maisons à la toiture végétalisée avec les murs en bois peints en noir et rouge. C’est digne d’une carte postale. À côté de l’église les ruines de pierre d’une cathédrale. L’eau est presque turquoise par endroits, à l’horizon Hestur et au sud Sandoy.

Kirkjubour et ses jolies maisons  

Je rentre en bus puis de justesse après avoir récupéré mon sac j’attrape la correspondance avec le bus 400 à destination de Klaksvik. Une heure et demie de trajet, trois îles et une météo en dégradation. Plusieurs tunnels et sept kilomètres sous la mer pour atteindre sous la pluie Klaksvik. Les îles de Streymoy et Eysturoy sont très proches, un court pont les relie.

Le pont entre les deux îles vu du bus et un bourg typique  

J’arrive en milieu d’après-midi à Klaksvik, il bruine, le ciel est bas et bouché. Tous les sommets alentour sont couverts de nuages. Plus tard je sors malgré les intempéries mais il fait trop moche et couvert pour monter au point de vue. De l’extrémité nord-ouest de la ville en plus de l’île de Bordoy où est situé Klaksvik je devine dans la brume Kunoy et Kalsoy (objectif de demain).

Klaksvik et au-delà dans la brume et la bruine 
5
juil

Très belle journée sans pluie. Selon les références des Féroé (différentes des attentes estivales classiques) c’est excellent. En milieu de journée sous le soleil il devait faire 13 degrés ! Ferry à huit heures pour l’île voisine de Kalsoy.

Klaksvik et la traversée en ferry  

Un gros quart d’heure de traversée puis bus pour rejoindre tout au nord le hameau de Trollanes. L’île est tout en longueur du sud au nord, étroite avec au centre de hauts sommets. En tout quatre lieux avec quelques habitations. Cinq tunnels successifs permettent de pénétrer sous la montagne et d’émerger au milieu de cirques grandioses. Première randonnée vers le phare de Kallurin. Splendide parcours assez facile. Vue sur Troallanes et l’île de Kunoy et l’extrémité nord de Vidoy. Puis apparaît le phare sur un éperon et deux collines verdoyantes. Vue sur Esturoy. Les photos parlent mieux que les mots.

Depuis les environs du phare 

De retour à Trollanes après une courte hésitation je décide de randonner jusqu’à Mikladalur d’où je reprendrai le bus dans un peu plus de quatre heures. Le début est terrible, montée raide et abrupte, cela grimpe avec une pente démente qui fait souffrir. Presque trente minutes exténuantes. Le sentier est maintenant à plus de quatre cent mètres d’altitude. Parcours époustouflant et vertigineux. L’étroitesse ne permet pas toujours d’avoir les deux pieds au même niveau. Le ciel s’est couvert, la vue sur Kunoy et ses sommets est superbe. Là encore place aux photos.

Panorama depuis le sentier incroyable  

Le sentier est à flanc de montagne, passe sous une barre rocheuse, contourne un vaste cirque puis apparaît le village et son église à quelques encablures. La descente est aussi brutale que la montée. Joli village avec accès à la mer. Face à Kunoy se dresse une statue géante d’une naïade.

Mikladalur 

De retour à Klaksvik je reprends la marche pour monter au col et sur le Klakkur (413 mètres) l’un des sommets qui dominent la ville. L’accès jusqu’au col est un peu long mais tranquille, la pente est douce. Cela grimpe un peu plus fort pour atteindre le sommet. Vue sur Esturoy et la ville de Leirvik en face et Kalsoy. Le ciel est un peu capricieux mais le temps reste sec. Encore une fois incroyables points de vue.

Vue plongeante sur Klaksvik et les environs depuis le sommet tout proche 
6
juil

Encore une journée sans pluie mais avec des conditions climatiques très changeantes. Je prends le bus à 10h20 pour un petit village sur l’île d’Esturoy (les noms sont imprononçables et difficiles à mémoriser). Situé au fond d’un fjord et entouré de montagnes. J’attends la dispersion des quelques gouttes puis je me balade le long du port et dans le centre. Je me dirige vers le sud-est au-delà des conserveries de poisson dont l’odeur est caractéristique. Le ciel est découvert, la route devient un chemin qui épouse la ligne du relief à quelques mètres des flots. Puis le sentier s’élève et face à moi Kalsoy et la ville de Leirvik.

Première partie de la balade  

Je reviens vers le village et débute la randonnée pour franchir le col et redescendre vers un second fjord. La montée est moins raide et éprouvante qu’hier. Le sentier commence dans l’herbe grasse et humide puis s’élève avec plus de pierres et quelques cairns pour le baliser. Les sommets sont couverts de nuages bas, le brouillard est proche la température baisse vite. En quelques minutes il faut mettre écharpe, bonnet et doudoune. Point de vue vertical et vertigineux vers la petite ville. Franchissement du col, de l’autre côté c’est bouché, pas de répit, après ce passage à trois cents et quelques mètres d’altitude c’est la descente, d’abord douce dans une combe.

Sur le chemin montant de la randonnée  

Le sentier se distingue mal, puis je vois un cairn et des balises. Soudain le panorama apparaît le fjord et sur la rive en face un village. Il faut encore avancer pour apercevoir le plus petit peuplement sis au pied de la colline. Les dernières centaines de mètres sont abruptes, pas vraiment difficile mais un peu fatiguant. Joli point de vue sur les villages et les cascades qui ondulent sur les flancs des pentes. Pour rejoindre le village d’où je prendrai le bus je suis la route. Assez peu de circulation, ici comme ce matin ce sont de petits bouts du monde. Sur la gauche la route pittoresque qui suit une jolie vallée grimpe en zigzag. Je flâne au milieu des maisons et pose les pieds sur la plage. Dans le fjord d’immenses cercles où se développe la pisciculture.

La deuxième partie de la randonnée  

Un abri bus et à l’heure prévue un taxi qui assure la liaison 481 est là. Je suis le seul passager. Je descends avant le terminus pour attendre la correspondance avec le 400 qui me ramène à destination. Les trajets sont l’occasion d’admirer de jolis paysages avec l’omniprésence de la nature (montagne, prés, cascades, oiseaux nombreux) bien préservée aux Féroé. Leirvik est entre deux tunnels dont le long sous-marin qui débouche à Klaksvik.

7
juil

Matinée pluvieuse, je prends le bus 500 à 11h35 pour l’île de Vidoy. La distance pour atteindre l’un des deux seuls lieux habités sur l’île est de 19 kilomètres. Sur Bordoy deux tunnels successifs d’environ trois kilomètres, très étroits, la circulation se fait en alternance. Vidoy est reliée à Bordoy par un gué surélevé de quelques mètres de longueur. La route sur la gauche est délaissée au profit d’un tunnel récent qui permet de rejoindre Vidareidi. Le village est situé sur un plateau entre deux montagnes et est étonnamment étendu. Je m’installe et sors pour une première promenade aux alentours, le ciel est un peu couvert mais pas de pluie, les prévisions pour la suite de la journée sont plutôt bonnes.

L’église et les alentours du village  

L’église est au bout du village près de la rive ouest. Au nord de Bordoy en face le village abandonné de Muli. Du côté est de la baie on voit les îles de Fugloy et Svinoy. Le village où je vais passer la nuit est le plus septentrional des Féroé.

Vers 14 heures alors que le ciel commence à être bien dégagé même si les sommets sont dans les nuages je pars a l’assaut de la montagne pour aller vers les plus hautes falaises d’Europe à Enniberg. Il faut monter dans un premier temps jusqu’à 750 mètres d’altitude. Le début est assez tranquille et doux. Le vent est assez fort, des tubes rigides de plastique bleu balisent le sentier. C’est assez simple il faut grimper droit devant. D’abord d’herbe le chemin devient de pierre. C’est à partir d’environ 300 mètres que le dénivelé devient marqué, c’est sportif, les rafales déséquilibrent et la pente est raide. Derrière jolie vue sur le sud de l’île et une partie de Bordoy. Plus je monte plus les nuages s’approchent.

Dénivelé positif de plus de 700 mètres et vues plongeantes 

Je marche avec mes gants et à partir du point de bifurcation j’ajoute le bonnet et la doudoune. A ce point quelques instants les nuages se déchirent offrant un panorama vertigineux. C’est fugace, le brouillard nimbe tout en quelques secondes. Le chemin est à présent marqué par des cairns. Sur la gauche a priori les falaises et le précipice mais on ne voit rien. Le sentier est quasiment plat, c’est agréable, cela semble décrire une boucle. Rien à faire la visibilité est réduite il est appréciable que les cairns soient proches pour éviter de s’égarer. J’atteins le bout du chemin. Je vais patienter presque trente minutes a l’affût d’une éclaircie.

Dans le brouillard  

Et puis soudain une première trouée évanescente mais prometteuse. Encore quelques minutes, le brouillard va se disloquer, les nuages encore nombreux défilent à vive allure. Puis ce sont les éclaircies avec l’azur qui revient. Vue absolument splendide et imprenable. C’est magnifique et grandiose. En quelques instants le paysage change totalement, je distingue ce que je ne pouvais imaginer. C’est somptueux et vertigineux. Les couleurs sont admirables avec un vert intense de l’herbe. Autour de moi quelques oiseaux s’agitent dans le ciel. Je suis isolé avec de la musique dans les oreilles.

Les falaises abruptes, le panorama avec plusieurs îles du nord  

Vers 22h30 sortie nocturne (il fait plein jour le soleil descend à l’horizon et vient de passer derrière la montagne). Je vais vers l’église et la rive ouest. Le vent souffle en tempête, fortes bourrasques déstabilisantes. La lumière est belle, sur l’océan entre les deux îles des tourbillons d’eau sont soulevés par les rafales puissantes.

Sous le soleil rasant malgré le vent violent  
8
juil

Au réveil le ciel est encore un peu dégagé mais cela se couvre rapidement, petites pluies. En fin de matinée je sors pour un dernier tour dans les environs du rural et agricole village de Vidareidi. Je suis la route principale à la sortie est pour prendre un peu de hauteur et jouir du panorama sur les îles voisines. Retour par l’église au pied de laquelle les vagues s’abattent violemment, le vent souffle fort.

Dernières photos sur Vidoy  

Bus pour rentrer à Klaksvik au même hôtel, a priori le seul de la ville. Dans l’après-midi un peu plus de deux heures de randonnée sous un ciel bas et bouché avec quelques rares averses de bruine pour rejoindre le hameau d’Arnafjordur niché au creux d’un joli fjord calme. Le sentier débute au-dessus de la ville. Montée douce jusqu’à environ 150 mètres d’altitude puis le chemin épouse le relief avec une pente modeste. Le point culminant est à 350 mètres avant la bascule sur l’autre flanc de la montagne où la pente est plus raide et la distance à parcourir plus modeste. Le sentier est balisé alternativement par des piquets auto réfléchissant et des cairns et abouti au niveau des deux tunnels juste au-dessus du village.

Klaksvik de haut et cette improbable bicoque isolée  

Il reste peu à parcourir pour approcher de la petite plage et de l’église rouge et blanche. De là j’attends une vingtaine de minutes le bus jaune (seul passager à bord) qui me ramène à Klaksvik où je passe la nuit avant de repartir demain matin pour Torshavn la capitale des Féroé.

Le fjord et Arnafjordur 
9
juil

Au petit matin le ciel est totalement dégagé, dès huit heures les premiers nuages d’altitude apparaissent avant les plus bas et plus denses qui annoncent la pluie. Bus de Klaksvik à Torshavn. Faire plusieurs fois le trajet et consulter régulièrement les cartes permet de bien appréhender la géographie des îles et du pays. Malgré le ciel bouché je marche environ 13 kilomètres dans la journée. En matinée je suis la côte vers l’Est. En quelques centaines de mètres la ville s’efface et la nature avec les moutons qui paissent reprend ses droits. Paysage de bord de mer avec à l’horizon l’île de Nolsoy. Petits chemins au-dessus de falaises et d’un îlot où est situé un phare qui semble lilliputien. Un musée en plein air avec quelques habitations traditionnelles aux toits recouverts d’herbe.

À quelques encablures du centre ville  

Il commence à bruiner je rentre à l’hôtel et me pose. Plus tard promenade en ville, proche du centre une petite rivière dévale et est bordée d’un chemin qui pénètre dans une forêt de pins. Impression d’être bien loin de toute urbanité. Un musée d’art, quelques sculptures dans le parc. Je me pose dans un bar au niveau du port. Fin de journée humide pour cet avant dernier jour aux Féroé.

A l’orée de la forêt urbaine… 
10
juil

Une nouvelle fois le bus 400 jusqu’à Hvalvik sur l’île de Streymoy où je reste. Ce matin le brouillard recouvre Torshavn mais sur le trajet quelques trouées bleu engageantes. Mais il ne faut pas se réjouir et la météo pendant la marche sera très humide avec surtout de la bruine et les gouttelettes omniprésentes dans la brume et le brouillard. Ce ciel bâché gâche un peu les somptueux paysages traversés. Assez différent des autres randonnées. Aujourd’hui ce sont surtout les cascades, les ruisseaux et les lacs. La montée depuis Hvalvik est assez tranquille, le point culminant est situé à environ 380 mètres d’altitude.

Début de journée avec un peu de bleu  

Puis le sentier (assez facilement repérable, très spongieux et boueux) chemine sur un plateau sur la gauche un lac. Sans doute des deux côtés du chemin des sommets qui sont cachés dans les nuages. Le parcours suit la ligne des poteaux électriques, descente à proximité d’une rivière avant de rejoindre un barrage avec un petit lac. Deux autres barrages tout proches permettent de fournir de l’électricité aux îles.

Sous le brouillard sur le chemin et au-dessus des lacs 

Je traverse le second barrage puis le sentier grimpe un peu , l’horizon est toujours bouché même si au loin cela semble un peu plus lumineux. Le terrain détrempé est exigeant, il faut rester concentré et prudent. Puis la descente s’amorce et soudain se distinguent les premières habitations sur les hauteurs de Vestmanna. C’est une ville relativement grande et étendue située au fond d’une baie. En face l’île de Vagar est également recouverte de brouillard. Je vais jusqu’au promontoire à proximité des falaises. Jolie vue malgré l’absence de soleil. Dans la baie de nombreux filets en cercle pour la pisciculture, et la route qui grimpe sur la montagne.

L’arrivée sur Vestmanna  

Le voyage aux Féroé se termine. J’ai marché 178 kilomètres pour arpenter de magnifiques paysages au cours de randonnées parfois sportives mais toujours agréables et dépaysantes. C’est un petit pays avec ses jolies îles et sa nature verte et préservée à l’écart des grandes routes estivales du tourisme. Un petit bout du monde, une destination hors des sentiers battus (et très pluvieuse sans aucun excès de température !)