Toscane et cinque terre, douceur italienne

10 jour passés en Italie, à la découverte des beautés de la Toscane et des petits villages colorés des Cinque Terre
Avril 2018
10 jours
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28 avril 2018, nous nous sommes levés à 4 h 15 du matin pour aller à l'aéroport, la journée va être longue... Pour ce quatrième voyage en Italie, nous nous dirigerons vers la toscane. Malgré les grèves à air France (Ah les aléas du voyage...) notre avion décolle à l'horaire prévu. A l'aéroport de Florence, nous attendons 1 heure et demie pour retirer notre voiture de location avant de prendre le chemin de notre logement. A Castello San Gimignano, notre hôte Carlos est fort sympathique, mais il vient de perdre son père et est encore tout chamboulé.

A peine arrivés, nous nous rendons à Colle di Val d'Elsa pour faire quelques courses et découvrir la ville.

Le lendemain, nous partons pour notre première excursion et découvrons les paysages vallonnés et les champs fleuris de la Toscane.

Pour cette première journée, Maël voulait voir la tour penchée, nous sommes donc partis à Pise. Mais à voir quelques devantures, on pourrait se demander si nous ne sommes pas à Amsterdam.

Pour éviter les zones de circulation limitée, dans lesquelles, faute d'autorisation, les amendes pleuvent, nous laissons notre voiture sur le parking de l'aéroport et prenons ensuite le tramway qui nous mène en centre ville. Les spécialités locales sont exposées en bonne place sous les arcades du palazzo Gambacorti : pâtes, fromages, vins qui font le bonheur des passants. Certains achètent un peu de charcuterie, du vin et du fromage et s'improvisent un pique nique.

Nous passons au dessus de l'Arno et basculons dans le centre historique de la ville, où un "dresseur de bulles" fait la joie des enfants. La ville de Pise a gardé de sa grandeur passé quelques beaux monuments qui annoncent le style Renaissance dont Florence sera l'un des fleurons.

C'est grâce à sa flotte, qu'aux XIIème et XIIIème siècles , Pise su imposer sa domination jusqu'en Corse ou en Sardaigne. C'est de cette époque que datent les bâtiments du Campo dei Miracoli.

Les plus célèbres édifices de Pise : le Duomo, la tour penchée et le baptistère datent de cette époque et n'auraient pu exister sans les progrès en architecture permis par les échanges avec le monde arabe.

Les fondations peu profondes et le sol argileux ont fait pencher l'ensemble des bâtiments. Cependant, nul n'est aussi penché que le campanile de la cathédrale. Ce dernier commença à prendre de l'inclinaison dès la construction de son troisième étage, avant même son achèvement. La construction fut donc interrompue pendant plus d'un siècle. Les architectes ont tenté de redresser l'édifice, ce que l'on peut constater en regardant les étages supérieurs de la tour. L'édifice ne fut cependant stabilisé qu'en 2008 et devrait rester stable pendant 200 ans.

La célèbre tour penchée de Pise n'est cependant que l'un des monuments religieux qui semblent posés sur la pelouse vert émeraude du champ des miracles. Avec le duomo commencé en 1063 et dont elle constitue le campanile, le baptistère et le Camposanto Monumentale, (le cimetière) construit à partir de 1278, elle appartient à un ensemble architectural unique au monde où se marient avec raffinement arabesques maures, niches, colonnades romanes et pinacles gothiques.

Le nom de piazza dei Miracoli vient d'un célèbre poème de Gabriele d'Annunzo. La baptistère, édifice circulaire de 110 mètres de circonférence est coiffé d'un dôme de 55 mètres de haut, c'est le plus grand d'Italie.

Le vaste cimetière est organisé comme un cloître. En son centre, il contient de la terre ramenée de Terre Sainte par les croisés.

Le duomo est la cathédrale de Pise. Commencée en 1064, elle fut achevée au XIIème siècle. Elle est caractéristique du style roman pisan. Des portes de bronze remplacent celles qui ont disparu dans l'incendie de 1595. Les frontons au dessus des portes sont ornés de superbes mosaïques. La façade comprend 4 galeries superposées. Le sommet est couronnée de la statue d'une Vierge à l'enfant, tandis que des statues des évangélistes reposent sur les coins de l'édifice. Cette façade est ornée de marqueterie de noeuds, de fleurs et d'animaux. Elle contient aussi des incrustations de grès de couleur et de majolique.

Toute la décoration de cet ensemble monumental est classée à l'UNESCO. Cette place vaut vraiment la visite.

C'est en ce magnifique endroit que nous déjeunons de pizzas achetées dans une boutique du coin. Une bonne glace en dessert n'est pas de refus. Il fait chaud sur le marbre blanc.

L'après-midi, nous parcourons les rues de Pise. Dans certains guides touristiques, on nous dit qu'il y a peu de choses à voir en dehors de cette place des miracles. Pise est pourtant une ville très agréable avec d'autres beautés à découvrir comme la piazza dei Cavalieri.

Elle fut le centre de la ville durant le Moyen age.

Elle fut profondément remaniée par Cosme Ier de Médicis, premier grand duc de Toscane, qui voulait en faire le siège des cavaliers de Saint Etienne. Aujourd'hui, la place est très fréquentée par les étudiants puisqu'elle abrite l'école normale. A l'origine, les maisons tours abritaient des instances municipales comme le palazzo dell'Oroglio : palais incurvé qui regroupe en fait le palais médiéval du capitaine du peuple et la torre della fame (la tour de la faim) où le commandant de la flotte pisane défait à la bataille de Moleria fut condamné à mourir de faim.

Notre visite de Pise s'achève, mais pas notre journée. Nous reprenons donc la voiture vers une autre destination.

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Notre prochaine étape nous mène au pied des murailles de Lucques.

C'est d'ailleurs en empruntant les souterrains qui passent sous la muraille datant de la Renaissance, que nous accédons au centre ville.

Devenue colonie romaine en 180 avant JC, Lucques reste très marquée par ses origines antiques comme en témoigne son plan en damier. La piazza San Mechele nous offre une belle vue avec son église San Michele in Foro, elle est située au coeur du forum antique.

A l'église du VIIIème siècle, furent annexés progressivement un monastère puis un hôpital.

Ici aussi il fait bon flâner dans les petites rues, même si Lucques est un peu plus austère que sa voisine Pise.

La ville est très fleurie, ce qui lui donne un air fort sympathique.

L'ancien théâtre romain a aujourd'hui été transformé en place. Après l'empire, le théâtre a servi de carrière de pierres pour la construction des églises de la ville. Aujourd'hui la place est bordée de terrasses de cafés et les enfants viennent y jouer. Tous les ans s'y tient également un important marché aux fleurs.

Nous terminons notre visite de Lucques par sa cathédrale dédiée à Saint Martin. A l'entrée, une statue reprend l'épisode où encore soldat romain, il partagea son manteau avec un mendiant.

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Le lendemain, nous partons pour une autre ville mythique de la Toscane : Sienne... Cette dernière est très touristique et nous mettons plus de 2 heures pour trouver une place de parking !

Nous nous dirigeons vers le centre et passons par la piazza Salimbeni. Sur cette place, on trouve trois palais : le Salimbeni...

encadré à gauche par le palazzo Tantucci et à sa droite par le palazzo Spannocchi. Au centre trône la statue du chanoine Sallustio Bandini.

Toujours plus loin, nous passons par la piazza Tolomei qui tient son nom d'une famille aristocratique qui suivit Charlemagne en Italie et se distingua dans le commerce du change pour devenir une puissante famille de banquiers toscans. Sur la place est édifiée l'église San Cristoforo. Nous arrivons ensuite sur la loggia della Mercanzia avec ses arcades blanches ornées de Saint Pierre, Saint Paul et de 3 anciens saints protecteurs de la ville. Cette dernière, donne sur sa façade arrière sur la célèbre piazza del Campo.

Les 17 contrade (les quartiers) de Sienne convergent vers cette place sur laquelle ils s'affrontent tous les ans dans une course de cheval effrénée et violente appelée le Palio. Cette élégante place du XIIème siècle, en forme de coquillage est le coeur de la cité avec ses grands édifices médiévaux. La place rappelle l'âge d'or de la ville au XIIème siècle, marqué par le commerce du safran et des étoffes. Partisane des gibelins, Sienne soumit sa voisine Florence qui soutenait les guelfes en 1260. Sienne connut alors une prospérité sans précédent, se couvrant de palais et d'églises jusqu'à ce que la peste de 1348 emporte un tiers de sa population. Deux siècles plus tard, elle dut plier sous l'autorité des Médicis et resta dès lors figée dans son décor médiéval.

C'est au palazzo publico que se réunissaient les gouvernants au Moyen age.

Comme Rome, Sienne est construite sur 7 collines et cette caractéristique s'ajoute au plaisir de la découverte puisqu'à tout moment, on peut déboucher d'un labyrinthe de maisons médiévales pour apprécier la ville s'offrant toute entière au regard. Ses rues arborent les emblèmes des animaux de ses 17 quartiers.

Les 9 secteurs dessinés sur le pavement de la piazza del Campo rappellent le conseil des neuf qui domina la ville au Moyen age. En haut de la place trône la Fonta Gaia avec son bassin en marbre décoré des statues de Jacopo della Quercia. L'eau qui l'alimente vient par aqueduc des collines situées à 25 km de là.

Nous continuons notre déambulation.

L'arrière du palazzo Publico est dominé par la torre del mangia qui doit son nom au sonneur de cloches Giovanni di Duccio : "le mangeur" réputé pour dépenser autant d'argent, voire plus qu'il n'en gagnait.

A l'entrée du palazzo Piccolomini, Maël croit voir une statue qui nous ferait un "joule" de reconnaissance que se font les garçons dans la cour de leur école. Il s'agit en fait d'une représentation du pape Pie II, membre de cette famille, qui bénit le visiteur. La cour du palais a de jolis plafonds sous ses arcades et un magnifique puits.

La demeure semble fortifiée. C'est aujourd'hui le siège des archives d'Etat de Sienne et le musée Biccherna y a installé sa terrasse.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Duomo : magnifique église gothique dont la façade est striée de marbre blanc et noir. Nombreux furent les siennois qui participèrent à sa construction entre 1136 et 1382. La décision de lui donner trois nouvelles nefs prise en 1339 devait en faire la plus grande église de la chrétienté. Le projet fut abandonné lors de l'épidémie de peste qui décima la cité.

Ce duomo encore appelé cathédrale de l'Assomption a été bâti sur le sommet de la colline où se trouvait l'agglomération romaine de Castelvecchio. Sur son emplacement se dressait à l'époque une simple église dédiée à Saint Boniface. La cathédrale daterait quant à elle du XIIIème siècle. son perron est précédé d'une volée de marches qui a donné son nom à l'hôpital qui lui fait face : Santa Maria della Scala.

La façade en marbres vert, blanc et rose est magnifiquement travaillée. La nef latérale ne fut jamais achevée.

L'arrière du Duomo est tout aussi imposant que sa façade.

La ville de Sienne est une splendeur. Les détails architecturaux y sont très travaillés. aucune ville italienne n'a concentré autant de chefs d'oeuvre. Avant Florence, sienne a créé les premières banques et couvert l'Europe de ses entrepôts de textile. Elle encaissait l'argent de la chrétienté pour le compte des papes. avant sa décadence, elle fut puissante et crainte. Elle a marqué de son empreinte tous les villages qui ont combattu sous ses couleurs ou résisté à son pouvoir.

Le soir, nous prenons la route au milieu de la campagne toscane pour rentrer chez nous.

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Le lendemain, nous nous dirigeons vers un autre grand site Toscan : Florence. Là encore, nous nous stationnons en banlieue, près d'un supermarché et nous prenons ensuite le tramway pour accéder au centre ville. Ce dernier nous dépose non loin du célèbre Duomo. Achevé en 1436, ce massif édifice peut accueillir 20 000 personnes. Il est difficile toutefois d'en apprécier pleinement les dimension, faute du recul nécessaire.

Non loin du Duomo, le baptistère daterait du IVème siècle. Il est orné de portes de bronze et reste connu dans le monde entier. Bâti sur une ancienne maison romaine, le baptistère a une forme octogonale et une toiture pyramidale.

Juste en face du baptistère se dresse l'arcade de la loggia del Bigallo, construite pour la misericordia par Alberto Arnoldi en 1358. au XVème siècle, on y exposait les enfants perdus ou abandonnés pendant 3 jours, avant si nécessaire de les placer dans une famille d'accueil.

Le Duomo est en fait la cathédrale Santa Maria del Fiore. Elle domine la ville de son immense dôme. Ses dimensions attestent des ambitions de la cité. Là aussi, quelle profusion de marbre !

Cette cathédrale est la cinquième d'Europe par la taille. Elle est adossée au campanile de Giotto, qui ne fit qu'en commencer la construction. Le campanile a en effet connu 3 architectes. Chacune des 3 absides renferme 3 chapelles.

Non loin de la, Via dei Servi, un musée rend hommage à une génie de la Renaissance : Léonard de Vinci, né à Vinci, près de Florence, en exposant des maquettes de ses inventions.

Né d'une union illégitime entre un notaire et une jeune fermière, Léonard fut formé par le sculpteur et peintre Andrea del Verrocchio. Léonard oeuvra à Milan, Venise et Rome avant de finir sa vie en France, auprès du roi François Ier. Il inventa la scaphandre, le deltaplane, différentes machines de guerre. Dans le musée, des ateliers nous invitent à reconstruire certaines de ses oeuvres.

Nombreuses furent ses inventions basées sur l'observation de la nature.

Passionné par les oiseaux, ses recherches sur les machines volantes furent poussées.

Homme de science, il avait disséqué des cadavres pour observer le fonctionnement des organes, des muscles et des articulations. Il fut également un peintre reconnu au travers de ses oeuvres les plus copiées : l'homme de Vituve, la Joconde, la Cène... Il fut le premier à théoriser sur la technique du Sfumato en peinture.

Maël, très intéressé par ce grand esprit de la Renaissance ne pouvait manquer la visite de ce musée très bien adapté aux enfants , invités à tester les mécanismes mis au point par Léonard.

La visite terminée, nous déambulons dans le quartier qui reste très marqué par ses influences Renaissance et médiévales. On trouve aussi dans ces petites rues autrefois arpentées par Dante, des spécialités locales dans de belles épiceries ou quelques glaces italiennes...

Nous parvenons ensuite sur la piazza de la republica, bordée d'arcades, de cafés et de magasins. Cette place assez pompeuse a remplacé un vieux marché, qui au Moyen Age s'était lui même installé sur le forum romain. A partir de 1900, la place fut le centre de la vie littéraire et artistique, dont le quartier général se tenait et se tient toujours dans les arrières salles du café Giubbe Rosso.

Nos pas nous mènent piazza della Signoria. Cette place de la seigneurie est à la fois une scène de théâtre et un musée en plein air. Sur cet ancien site des thermes romains, la construction du palazzo Vecchio surmonté de son élégant beffroi, de la gracieuse loggia della Signoria et de la galerie des offices en fait l'un des principaux pôles d'attraction de la ville. Nulle part mieux qu'ici, Florence combine force militaire et élégance de la Renaissance.

Le palazzio Vecchio abritait les autorités communales. Les Médicis ne l'habitèrent que de 1540 à 1550, avant de déménager au Palazzo Pitti. Malheureusement pour nous, la fontaine de Neptune était en restauration.

Sur cette place, les plus grands artistes de la Renaissance ont laissé des oeuvres comme cette statue équestre de Cosme Ier par Jean de Bologne, ou encore ce Persée tenant la tête de Méduse, réalisé par Cellini pour avertir les ennemis des Médicis du sort qui les attendait.

Et que dire du David de Michel Ange dont l'original figure aujourd'hui à l'Accademia ? Nous sommes au coeur du pouvoir des Médicis et de leur galerie des Offices.

L'architecture conserve leur empreinte, notamment les galeries qui relayaient le palazzio Vecchio, la galerie des Offices, le ponte Vecchio et le palazzo Pitti. Cette dernière permettait aux seigneurs de se déplacer dans la ville sans être au contact de la population.


Encore quelques pas et nous voici devant le Ponte Vecchio : l'un des ponts les plus réputés du monde. Il fut construit en 1345. Ferdinand Ier remplaça les poissonniers et les tanneurs qui y tenaient boutique par des bijoutiers. Les échoppes semblent accrochées en grappes aux piles du pont.

Nous voici enfin piazza di santa croce avec la basilique du même nom qui abrite les tombes de Michel Ange et de Galilée. Sur cette place, le palazzo dell'Antella est un bâtiment médiéval dont la façade fut peinte en 1619-1620.

Non loin de la piazza San Firenze, où trône le musée de la fondation Zefirelli, nous tombons sur une boutique Pinocchio dédiée aux jouets en bois comme nous avions déjà vu une à Rome.

Nous faisons ensuite une petite halte sur les marches de la piazza della santissima annunziata, histoire de nous reposer et de profiter de ce cadre à la grande harmonie stylistique. Cette place est entourée d'une basilique et d'un hôpital. En son centre, trône une statue équestre de Ferdinand Ier de Médicis et deux fontaines baroques.

Nous allons ensuite visiter le monastère de San Lorenzo. Les plus grands artistes de la Renaissance ont participé à sa décoration. Les chaires en bois sculpté ont été faites par Donatello. Les tombeaux des Médicis sont abrités dans la chapelle et la basilique contient de nombreux trésors picturaux.

Construite par Brinelleschi entre 1423 et 1429, la sacristie est décorée de médaillons de Donatello. Sur la petite coupole est peinte une magnifique représentation du ciel astronomique. La basilique comprend également une bibliothèque créée par Cosme l'ancien et que le pape Clément VII, qui était un Médicis demanda à Michel Ange de redécorer.

Le cloître de la basilique avec ses deux étages et ses plantations de rhododendrons vaut également le détour.

Le mobilier ecclésiastique est également particulièrement riche.

Avec ses reliquaires et ses pièces d'orfèvrerie, la chapelle du trésor, située dans la crypte semble concentrer un impressionnant nombre d'objets précieux.

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Le demain, nous prenons la route pour Volterra. Le ruban d'asphalte qui serpent dans la campagne traverse des vallons avec des villas perchées sur des hauteurs. La palette de vert représente l'archétype du paysage toscan.

Située au coeur de cette région d'origine volcanique, la cité de Volterra est perchée sur une éminence solitaire. Ce bourg médiéval doit surtout sa réputation à son musée archéologique, riche des découvertes faites dans la région.

Volterra fut en effet une importante cité étrusque, membre de la ligue des 12 cités qui gouverna la région avant l'implantation romaine. En 1761, l'archéologue érudit Mario Guarrachi légua sa collection d'art étrusque à la ville de Volterra. Cette collection est à l'origine du musée qui reste l'un des plus beaux consacré à la civilisation étrusque.

En son sein, des sépultures ont été reconstituées avec des urnes funéraires. Les étrusques seraient un peuple autonome ayant reçu des apports orientaux.

Entre le Xème et le VIIIème siècle, l'archéologie fait état d'une culture villanovienne qu'aucun texte ne vient éclairer. Ce n'est que plus tard que les étrusques apparaissent chez les auteurs grecs sous le nom de Thyrréniens, qui ont laissé leur nom à la mer qui borde cette partie du littoral. Ils ont emprunté leur alphabet aux grecs mais leur langue n'est pas d'origine indo-européenne. Leurs cités connurent une richesse liée au commerce avec le sud de la Méditerranée.

Le musée contient de magnifiques urnes funéraires sculptées.

Les sources grecques nous ont laissé l'image d'un peuple s'adonnant volontiers à la piraterie, mais il ne faut pas oublier qu'ils ont été longtemps rivaux dans la maîtrise du commerce méditerranéen, les étrusques s'alliant même aux puniques pour déloger les grecs de Corse et de Sardaigne. Les textes romains nous ont laissé quant à eux l'image d'un peuple s'adonnant au luxe ou à la paresse.

Loin de ces clichés, les étrusques ont fondé l'une des plus grandes civilisations de la Méditerranée, à laquelle les romains ont fait beaucoup d'emprunts culturels puisque leurs premiers rois sont d'origine étrusque. Ils étaient notamment réputés pour leurs haruspices. Cette civilisation n'était pas uniforme comme en témoignent différents modes d'inhumation : inhumation ou crémation et conservation dans des urnes. L'une des oeuvres les plus connues de cette civilisation est l'ombra della sera (baptisée ainsi par le poète Gabriele d'Annunzo car elle lui rappelait l'ombre d'une homme projetée par le soleil couchant). Cette statuette votive date du IIIème siècle avant JC et n'est pas sans rappeler l'oeuvre de Giacometti.

Le mobilier des tombes montre que malgré les rivalités avec les grecs, les échanges étaient nombreux, comme en témoignent les céramiques grecques inhumées avec les aristocrates.

Les étrusques avaient développé leur propre céramique à pâte noire appelée "bucchero". Ils travaillaient également les métaux comme en témoignent les mors de chevaux ou les miroirs en bronze. Parmi les urnes funéraires, on note quelques urnes ornées de représentations féminines. La civilisation étrusque étant l'une des rares civilisation antique leur réservant une place éminente.


Après la visite du musée, nous faisons un petit tour de Volterra. La toscane est réputée pour ses sangliers...

Le village a également bâti sa réputation sur le travail de l'albâtre.

C'est au détour de ses ruelles qui mènent à la piazza dei Piori que Volterra nous montre son visage médiéval.

Cette place est le coeur de la ville. Elle est dominée par la palais des prieurs : le plus ancien palais communal de Toscane (1208-1254). Sa façade est ornée de médaillons en terre émaillés avec les blasons des gouverneurs florentins. Le palais pretorio se dresse également sur cette place avec ses galeries à arcades. A côté, le palais épiscopal a remplacé le grenier communal.

Nous déjeunons dans un restaurant du village avec au menu différentes formes de pâtes, dont de délicieux raviolis à la viande de sanglier.

Le théâtre romain de Volterra a été construit au Ier siècle avant JC et fut financé par la riche famille patricienne Caecina. Il pouvait accueillir 3500 personnes.

Une autre spécialité locale est le vin du chianti.

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Après Volterra, nous nous dirigeons vers les hautes tours de San Gimignano. Ce village est l'une des perles de la Toscane.

Durant son âge d'or entre 1300 et 1348, la commune libre de San Gimignano, située au carrefour des grandes routes connut une richesse incroyable. Les bourgeois firent alors édifier de hautes tours. Puis sous les coups de la peste et des volontés expansionnistes de sa voisine Florence, la commune se soumit à sa voisine.

La piazza della cisterna est encadrée de palais et de tours qui dessinent un décor urbain de rêve.

Au XIIIème siècle, on comptait 76 tours médiévales ! Il en reste aujourd'hui 14. Certaines ont été édifiées par le famille Salvucci, qui en tant que gibelins s'opposait à la famille guelfe des Ardinghelli.


Même sous la pluie, les promenades dans les ruelles de San Gimignano sont très agréables.

Ici ou là, quelques décorations urbaines rappellent les grandes heures de la Renaissance.

Plus loin se situe le Duomo.

La place du Duomo est tout aussi splendide que celle de la fontaine. Le palazzo communale date quant à lui du XIIIème siècle.

L'ancien palais des Podestats est accolé à la torre grossa : la plus haute tour médiévale. La collégiale romane est un véritable catéchisme illustré des peintres siennois. Les pélerins qui venaient du Nord de l'Europe et qui se rendaient à Rome ont beaucoup contribué à la prospérité du village, dont la population comptait deux fois plus d'habitants au Moyen âge qu'aujourd'hui.

De retour sur la place de la fontaine, nous assistons à un agréable spectacle de marionnettes.

Les tours édifiées par les riches familles servaient à la fois de lieu d'habitation, de grenier et de moyen de défense.

Les ruelles accueillent aujourd'hui des boutiques modernes comme celles dédiées aux produits issus de la lavande ou des roses. Elles ont su s'intégrer dans le paysage urbain sans faire perdre à ce dernier son incomparable cachet.

Quelques boutiques exposent de belles toiles ou photographies représentant les paysages toscans en automne.

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Le lendemain, nous sommes de retour à Florence et nous commençons de suite notre journée par la découverte du Ponte Vecchio.

Ce beau pont médiéval offre une superbe vue sur l'Arno et ses berges. Le Ponte Vecchio avec ses boutiques d'orfèvres et de bijoutiers est aujourd'hui le rendez-vous des touristes et des amoureux.

Maël a été très surpris en voyant cette Joconde lui faire un "dab".

Nous nous rendons ensuite au palazzo Pitti, auquel nous allons consacrer notre journée avec les jardins Bodoli adjacents.

Dans ce jardin à l'italienne, il fait bon se promener entre les fontaines et les statues.

Les vignes qui ont fait de tout temps la réputation de l'Italie sont bien présentes au milieu des plantes d'ornementation.

Les perspectives ouvertes sur Florence sont magnifiques.

C'est dans ces jardins qu'eurent lieu les mariages des Médicis. Ils furent commencés en 1550, quand Eléonore de Tolède s'installa au palais.

Après cette promenade bucolique, nous nous dirigeons vers le palais Pitti.

En 1440, Cosme l'ancien qui avait besoin d'un palais demande à Brunelleschi d'étudier un projet qui fut finalement refusé. Ce dernier le proposa donc aux Pitti : de riches banquiers amis mais rivaux des Médicis qui l'acceptèrent.

Ruinés un siècle plus tard, les Pitti vendirent le palais à Cosme Ier de Médicis qui y installa sa résidence. Il la fit relier à ses bureaux aux Offices par le corridor dit "de Vasari". Le palais fut ensuite occupé par la maison de Lorraine, puis par celle de Savoie.

La galerie palatine comprend des dizaines de grandes oeuvres de différents peintres : Titien, Raphaël, Alessandro Allori...

La salle de L'Illiade a un plafond décoré qui fut réalisé sous les grands ducs de Lorraine. Il représente des épisodes des poèmes d'Homère. La salle contient également la toile de Raphaël intitulée la femme enceinte, qui date de sa période florentine.

La salle d'Apollon contient une descente de croix, une sainte famille de Del Sarto, une vierge sur le trône du Rosso et la Joconde de Raphaël.

La galerie donne sur les appartements royaux.

Ce palais offre de bons exemples de la peinture florentine de la Renaissance, sans avoir à faire les trois heures de queue pour accéder à la galerie des Offices, prise d'assaut par les touristes.

Retour au Ponte Vecchio.

Nous nous laissons une nouvelle fois envoûter par l'ambiance de ce pont avant de rejoindre la piazza della Signoria.

Les bâtiments avec leurs dentelles de pierres sont de toute splendeur.

Le lendemain, dans notre location, nous recevons un mail d'Air France nous indiquant qu'en raison d'une grève, notre vol du lendemain est annulé et qu'ils cherchent une solution... Une heure plus tard, nous recevons un nouveau message nous indiquant que nous sommes inscrits sur un vol non pas pour le samedi 15H, mais pour le dimanche à 20 H. Nous cherchons donc un nouveau logement pour une nuit et entamons les démarches pour prolonger d'une journée la location de la voiture. Pour cela, nous devons aller à Sienne, qui est justement sur notre route pour Cortone, où nous arrivons en fin de matinée.

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Cortone est située sur une éminence d'où elle domine l'Ombrie voisine et le lac de Trasimène, que l'on voit au loin et au bord duquel les armées puniques et romaines se sont affrontées les armes à la main.

Cortone est l'une des plus vastes cités de Toscane. Ses murs du Moyen Age s'appuient sur des fondations étrusques.

Les ruelles pentues de la petite ville conduisent toutes à la piazza della Republica où le palazzo municipale du XIIIème siècle semble ne pas avoir bougé depuis sa construction.

Nous trouvons une auberge où nous restaurer de pâtes et de cannellonis avant de nous aventurer dans la vieille ville.

Ici, on trouve des magasins de véritables borsalinos.

Cortone s'enorgueillit non seulement d'un riche passé étrusque, mais également des oeuvres de Fra Angélico, Pietro da Cortona et Luca Signorelli qui y vécurent. Il fait bon se perdre dans ses ruelles. La cathédrale quant à elle, intègre les restes de l'édifice roman qui l'a précédée.

Elle domine de sa terrasse un vaste panorama sur les collines environnantes.

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Après notre étape à Cortone, nous voici à Arezzo, autre puissante cité étrusque qui fut fondée par Volterra. Nous passons devant l'amphithéâtre romain avant de rejoindre le centre ville.

Arezzo fut l"une des villes les plus riches de Toscane. Elle fut reconstruite après la guerre.

Son centre avec la piazza grande a su garder son charme historique.

Cette place offrait un cadre privilégié pour les marchés de l'antiquité. Situé à l'Ouest, l'imposant palazzo della Fraternita dei Laici, dont la partie inférieure date de 1377, porte un relief sculpté de la Vierge qui date de 1434. Le beffroi et l'horloge datent quant à eux de 1552.

Arezzo a servi de décor au film de Roberto Begnini : "La vie est belle".

Le corso Italia est la colonne vertébrale de la ville. Il traverse les âges en grimpant la colline, depuis la période étrusque et antique en contrebas jusqu'aux jardins du Prato en haut.

Les vitraux du Duomo ont été réalisés par Guillaume de Marcillat : un moine français. Sur le mur de gauche, se trouve le cénotaphe de l'évêque Guido Tarlati, qui gouverna la ville de 1312 à 1327.

C'est avec grand plaisir que nous déambulons dans les ruelles.

Pour rentrer, nous décidons de quitter l'autoroute et de prendre les chemins de traverse. Nous filons tout droit sur le centre du Chianti.

Nous sommes ici au coeur du vignoble : cette terre qui inspira des compositeurs : "les beaux et sages paysages font les hommes sages aussi..." Les rayons du soleil éclairent parcimonieusement les collines et donnent des touches de peinture dorée au milieu du vert.

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Puisque Air France nous pousse à prolonger le séjour, le lendemain, nous décidons de partir pour les cinque terre qui n'étaient pas initialement prévues au programme. Nous nous stationnons sur la Spezia et prenons le train pour Manarola, le premier village que nous visitons.

Il y a du monde, mais le village est splendide. Manarola est situé au bout de la vallée du torrent Groppo.

La structure du village est très particulière : sa base se situe en contrebas, avec les pieds dans l'eau. Les maisons semblent ensuite se lancer à l'assaut de la colline pour la recouvrir totalement.

La tradition fait de ce village le plus ancien des cinque terre.

Nous prenons ensuite le train en direction de Vernazza.

Le bourg s'est développé autour de la rivière Vernazzola. Il fut fondé par une famille de patriciens romains : les Vulnetia. Vernazzola fut le village le plus prospère des cinque terre de par sa position stratégique . Son point culminant est le château des Doria qui domine son port.

De Vernazza, la vue sur Manarola est très belle. On se rend aussi mieux compte des difficultés des cultivateurs sur ces espaces à flanc de montagne.

Nous voici maintenant à Coniglia.

C'est le plus petit des villages des cinque terre. Le seul aussi qui n'a pas de port. Pour arriver au village, il nous a fallu gravir 382 marches sous le soleil. Le village est entouré de vignobles.

Nous laissons tomber Monterrosso, faute de temps, mais c'est sans doute le village le moins typique des cinque terre, et nous reprenons le train pour Riomaggiore.

Nous sommes ici dans un village de pêcheurs. Les maisons sur la colline sont si serrées que l'on dirait un trompe l'oeil. Riomaggiore aurait été fondé au VIIIème siècle par des colons grecs qui auraient fui les persécutions de Léone III Isaurico.

Après avoir respiré l'air marin, nous reprenons le train puis la voiture en direction de San Gimignano où nous attend notre nouveau logement.

C'est une demeure toscane typique appartenant à la famille Martelli, avec son puits et sa chapelle, qui possède également les vignobles environnants, tout au moins une partie.

C'est à une table de restaurant dans le petit village qui nous avait tant charmé que se termine ce séjour en Toscane.

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Le lendemain, nous prenons un excellent petit-déjeuner dans la villa Martelli.

En ce début de matinée, nous nous rendons à Colle di Val d'Elsa. Nous avons logé à côté de ce village pendant près d'une semaine, mais nous le connaissons finalement très peu.

La via del Secco serpente entres des bâtisses des XVIème et XVIIème siècles jusqu'au palazzo Campana, qui marque l'entrée du quartier médiéval.

Il aurait été dommage de passer à côté de ce petit village très typique. Sur certains murs, près des portes apparaissent des visages grimaçants. Est-ce que ce sont des génies protecteurs du foyer, chargés d'éloigner du foyer le mauvais oeil ?

Nous passons sous des voûtes et le village comprend même une rue quasiment sous-terraine.

Nous poursuivons la visite des petits villages de l'arrière pays par celui de Monteriggioni.

Perchée sur une colline, une impressionnante couronne de remparts rythmée de 14 tours du XIIIème siècle accroche le regard. Elle renferme un ancien village de vignerons fondé en 1203. Le village gardait efficacement tout le territoire contrôlé par Sienne, face à une potentielle offensive florentine.

Le village avait impressionné Dante, qui dans son enfer, compare ses tours à des géants debout dans un fossé.

Monterrigioni offre au visiteur une vaste place, une église romane et des boutiques où l'on vend le Castello di Monterrigioni : un excellent vin local.

La cité demeure toujours aussi saisissante de nos jours, surtout vue depuis la route de Colle di Val d'Elsa. Pour ce qui nous concerne, nous reprenons la route du Chianti. Cette région est célèbre dans le monde pour ses vins, ses villages viticoles, ses doux reliefs couverts de bois touffus, ses collines où poussent les oliviers .

Notre étape suivante nous mène à Radda in Chianti, qui fut capitale de la région et qui conserve quelques belles demeures. La route pour atteindre le village s'enroule à flanc de colline. Ce dernier fut quasiment déserté il y a encore quelques décennies, avant que le tourisme ne redonne vie à ce terroir. Nous déjeunons de délicieuses bruschetta dans un petit restaurant.

Radda est fortifiée et abrite le palais du podesta. Dans les alentours, se dressent deux magnifiques Pievi : ces églises rurales de style roman. Les premières traces d'implantation humaine sur le site du village datent de 2000 avant J.C.

Nous poursuivons ensuite notre route en direction de Greve in Chianti et en ce dimanche, se tient sur la place du village un très beau marché aux fleurs qui donne encore un peu plus de charme et de couleurs à ce village Toscan.

Porte d'entrée du chianti en arrivant de Florence, Greve se construit au Moyen Age comme place commerciale du château voisin de Montefioralle. Le joli bourg se développe autour de la piazza Matteoti, atypique par sa forme triangulaire. Bordée d'arcades surmontés de balcons fleuris, la place est le coeur animé du pays où d'accueillantes terrasses de cafés se succèdent. C'est sur ces quelques senteurs fleuries que se termine notre séjour en Toscane