Fjords norvégiens

Nous avons passé un mois en Norvège, à la découverte des fjords, mais aussi de l'intérieur du pays. Ce premier caret est consacré aux fjords : rencontre entre la mer et la montagne.
Juillet 2016
4 semaines
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Pour les vacances d'été 2016, nous avons choisi de nous promener en Norvège. C'est notre second séjour dans le pays après avoir visité les îles Lofoten en 2013. Maël a la varicelle... Nous faisons escale à Copenhague en attendant notre liaison pour la Norvège et plus exactement Stavanger où nous retirons notre voiture de location : une toyota auris. Nous nous dirigeons ensuite vers notre location : une petite maison en bois traditionnelle de Stavanger, située dans le quartier des docks, qui rappelle le passé de la ville qui fut un grand port de pêche à la sardine avant de devenir la base arrière des exploitations pétrolières en mer du Nord.

Notre location est un peu biscornue, mais elle nous plait beaucoup.

Stavanger a pu mieux conserver son patrimoine architectural que Bergen dont les quartiers ont été détruits pas des incendies. En fin d'après-midi, nous faisons un petit tour en ville et en profitons pour faire quelques courses.

Stavanger compte un peu plus de 150 maisons de ce type, construites en bois en classées à l'UNESCO.

Je poursuis un peu la promenade, mais ne fait qu'entrevoir le quartier historique.

Stavanger offre un visage contrasté entre modernité et patrimoine ancien. Le tout s'accorde pour autant assez bien dans le paysage urbain.

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Le lendemain, nous avions programmé une randonnée pour aller au Preikestolen : "la chaire" en norvégien. Cette célèbre table de pierre surplombe le Lysefjord. Cependant, Maël ayant la varicelle et moi même m'étant pincé le nerf sciatique en descendant les valises le premier jour, nous préférons changer nos projets et assurer une journée calme.

Nous renonçons donc à la randonnée qui dure 4 heures aller et retour dans un décor accidenté pour longer le Lysefjord jusqu'à Lysebotn. Notre projet est de prendre le ferry à partir de là pour aller sur Lauvvik et voir ainsi la table de pierre depuis le fjord. Le midi, nous pique niquons au bord d'une cascade.

Sur l'itinéraire, à partir de Sinnes, la route devient plus sinueuse entre les massifs rocheux et les petits lacs. Cet univers minéral est très dépaysant.

Dans ce paysage, paissent des moutons et pousse le lin des marais.

Après avoir monté un certain temps, la route serpente sur un haut plateau montagneux. Là s'amoncellent des monticules de pierres. Les norvégiens construisent en effet des monticules tout en formulant un voeu.

et quelque chose me dit qu'ils sont superstitieux.

A Oygardstol, un restaurant en altitude permet d'avoir un joli point de vue sur la vallée. De là, la descente constituée de 27 virages en épingle à cheveux est vertigineuse. En moins de 15 km, on passe de 932 m d'altitude au niveau de la mer. A Lysebodt, des parapentistes atterrissent pendant que nous nous apercevons que les navettes de ferry ont des horaires contraignants : seulement deux aller et retour par jour dont le prochain part à 18 H. Avec les 4 heures de traversée, cela nous ferait rentrer trop tard.

Nous ne verrons donc pas le Preikestolen...

Nous ne sommes pas non plus allés au rocher de Kjeragbolten au dessus du Lysefjord : trop dangereux. Nous avons joué la prudence et sommes revenus par la route, sous les éclaircies revenues.

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En soirée, je retourne dans le centre de Stavanger, prendre quelques photos après l'averse.

Quelques unes des maisons très colorées blotties le long des rues pavées en pente ont des airs de San Francisco.

Elles sont d'ailleurs regroupées dans la rue la plus animée regroupant bars et restaurants. Cette dernière rue est le coeur de Stavanger et l'on doit reconnaître que ce quartier ne manque pas de charme sous le soleil couchant de l'été. La jeunesse s'y retrouve. Il ne faut en effet pas oublier que Stavanger est une ville universitaire. La ville fut capitale Européenne de la culture en 2008.

Nous avons donc passé deux jours à Stavanger, avant de reprendre un périple qui ne fait que commencer. Le 10 juillet, nous reprenons donc la route du Nord, ou plus exactement le bateau.

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Nous prenons un premier ferry entre Martavika et Arsvagen sous une pluie battante. Sur le fjord, les parcs des fermes aquacoles nous rappellent que la Norvège produit une bonne partie du saumon consommé en France. Nous sommes maintenant sur l'île de Karmoy et passons non loin de Haugesund ; mais nous ne ferons pas le détour. Nous ne verrons donc pas la sépulture de Harald à la belle chevelure, enterré non loin de là.

Nous ne trouvons pas d'endroit sympa pour nous arrêter manger. Le repas se fera donc dans la voiture, où nous mangeons nos sandwichs, abrités de la pluie. Nous prenons ensuite un second ferry entre Sandvika et Halhjem. Heureusement que nous avions prévu un plateau de jeu dans les bagages. Cela permet de passer le temps et de laisser passer la pluie.

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Les éclaircies étant revenues en soirée, nous décidons de ne pas perdre de temps et d'aller faire une petite visite au centre ville.

Ici, le passé se rappelle à nous. La ville rend hommage aux commerçants qui ont fait sa réputation. Nous découvrons le port et le quartier de Bryggen : le quai en allemand, qui est classé à l'UNESCO et qui est composé de bâtiments en bois issus du passé hanséatique de la ville..

Au centre ville, se tient un marché sur lequel on trouve de multiples produits traditionnels et notamment des étals où l'on peut déguster surplace ou à emporter, des plats de poisson ou de king crabe.

On trouve sur ce petit marché des saucissons de toutes les bêtes possibles et inimaginables, mais aussi des steacks de baleine.

Sur le quai se mêlent les bâtiments hanséatiques avec les constructions en briques plus récentes datant du XIXème siècle.

Les bâtiments en bois sont de toute beauté. Ils servaient aux commerçants de la guilde. Le rez de chaussée abritait les marchandises et le commerçant habitait à l'étage, avec notamment un bureau où faire ses comptes. Les lits minuscules étaient clos pour conserver la chaleur. On ne faisait pas de feu pour se chauffer.

Les incendies constituaient en effet la principale menace dans ces quartiers dont les bâtiments se touchent presque d'un côté de la rue à l'autre.

Aujourd'hui, boutiques et restaurants se sont installés dans les anciens entrepôts.

La ligue hanséatique possédait plusieurs comptoirs : Bruges, Bergen, Londres, Novgorod, Hambourg... et dominait le commerce sur la Baltique, imposant ses propres règles et institutions aux pays qui accueillaient ses comptoirs.

Sur les armes des marchands allemands figuraient l'aigle allemand et la morue.


On se servait de l'huile du poisson pour l'éclairage. Certains bâtiments portent des figures de proue très décoratives.

Après notre visite de ce quartier historique, nous repassons par le marché aux poissons.

Sur le marché, nous avons acheté des assiettes de poisson (hareng, saumon fumé) et de crevettes, auxquelles la vendeuse a jouté un peu de king crabe. Ce sera la base de notre repas du lendemain : tronçons de pattes de king crabe : un vrai régal !

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Quatrième jour, nous visitons Bergen. Il pleut à verse. Nous renonçons d'emblée à prendre le funiculaire pour se rendre au-dessus de la ville, à un point de vue qui permet de surplomber la baie et qui vaut certainement le détour par beau temps ; mais avec le plafond bas, ce serait perdre notre temps, ce que nous confirme d'ailleurs une famille de français croisée dans un café le midi et qui venait de faire l'ascension. Nous commençons notre visite par l'esplanade centrale : le Torgallmenningen avant de rejoindre les façades colorées de la place Vagsallmeningen où trône la statue de Ludvig Holdberg.

Nous allons ensuite visiter l'église de Domkirken avant de rejoindre par les petites rues la Häkonshalle et le Rosenkranztämet. Nous nous dirigeons vers l'église de Manakirken dans laquelle nous n'entrons cependant pas.

Nous passons devant le musée de Bryggen dont l'entrée vaut le détour. Les salles sont dédiées à la vie des marchands de la Hanse.

Nous longeons ensuite le quartier de Bryggen par l'arrière en empruntant la rue Ovre Gaten, qui nous mène jusqu'au point de départ du funiculaire.

Nous faisons une brève excursion dans la rue Lille Ovregaten aux jolies maisons avec leurs façades en bois avant de revenir du côté de la rue Verlidsallm.

Nous retournons ensuite vers les quais en passant par la place Vargsallmeningen.

Après avoir mangé, nous nous dirigeons vers le jardin central de la ville : le Lille Lungergardsvann bordé de bâtiments et de musées.

Nous prenons ensuite la Vestre Torggaten toute en pente avec ses escaliers et ses fontaines pour accéder à la Johanneskirken.

Maël est ravi de pouvoir visiter une église, d'autant que la grosse averse nous oblige à nous abriter un certain temps...

De là, nous poursuivons un peu sur la Syoressdassenlanges gate jusqu'au Naturhitoriske Samlinger. Les panneaux nous donnent l'occasion de tester l'humour norvégien... En fin de journée, nous repassons par le marché aux poissons et rentrons à notre logement. C'est ainsi que se sont achevés nos deux jours à Bergen. Cette ville est l'une des plus animées de Norvège. Il y a pas mal de choses à visiter et c'est une base de départ pour aller visiter les fjords que ce soit en bateau ou en voiture.

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En ce cinquième jour de notre voyage, nous quittons Bergen et prenons la route de l'Est en direction de Norheimsund et Oystese, qui nous permet de longer la côté nord du Hardangerfjord. Sur notre itinéraire, nous admirons les paysages verdoyants et les chutes d'eau, même si le temps une fois encore n'est pas au beau fixe.

Notre première halte se fait à Brattefossen.

Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes. Le site est fort beau et un sentier nous amène derrière la chute d'eau.

Le Hardangerfjord est une région de vergers. Le fjord s'enfonce de plus de 180 km à l'intérieur des terres. A proximité de la mer, le fjord est bordé de pentes douce, couvertes d'arbres fruitiers et de prairies.

Nous déjeunons dans un charmant café au bord de la route, dans lequel nous achetons une barquette de framboises énormes et goûteuses à souhait. Nous retrouvons la qualité de la nourriture que nous avions goûtée dans les Lofoten. Ici, tout est fait maison et très frais.

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Après ce délicieux déjeuner dans un cadre bucolique, nous reprenons notre route.

A mesure que l'on aborde les premiers contreforts montagneux, le fjord se rétrécit et présente des paysages de plus en plus sauvages : chutes d'eau vertigineuses et forêts profondes dont les habitants ont gardé des traditions vivaces. La plus connue est la musique folklorique jouée sur un violon à 9 cordes et dont l'interprète emblématique fut Ole Bull. Un peu plus loin, nous garons la voiture sur une route pas plus large que cette dernière pour aller admirer Steindalfossen.

La route est cependant longue et Maël est fatigué. Nous reprenons donc la voiture et prenons la petite route en lacets qui ne cesse de monter et se perd dans les nuages.

Nous arrivons ensuite à Eidfjord : tout petit village qui comme son nom l'indique, est posé au fond du fjord.

Nous dînons dans la pension du village et commandons une soupe de poisson qui s'avéra délicieuse.

Même Maël a apprécié, même si le seul cornet de glace que nous ayons vu est celui qui servait de corbeille de fleurs sur le côté de la maison. Cela ne l'a pas empêche de prendre une glace en dessert.

A Eidfjord, nous logeons chez Lilliann. Pour notre plus grande surprise, nous sommes dans la même maison qu'elle. Cette dernière est très moderne et en bois.

Nous serons hébergés au dernier étage de la maison qui nous sera entièrement réservé. Le lendemain matin, Lillian est partie tôt au travail. Nous avons donc la maison pour nous. Nous prenons notre petit déjeuner et laissons les clés dans la boîte aux lettres avant de partir.

Nous quittons Eidfjord et revenons sur nos pas. Nous nous arrêtons d'abord à Skietvefossen, avant d'atteindre Voss, ville paraît-il classée à l'UNESCO. On se demande bien pourquoi tant elle est bétonnée... Peut être y a-t-il un autre lieu homonyme quelque part en Norvège ?

Nous étions tentés d'aller voir la Trolltunga : la langue du troll qui surplombe un lac, mais il faut compter 4 heures de randonnée pour atteindre la langue de granit perchée au-dessus du vide, alors nous préférons renoncer.

Du coup, nous ne nous arrêtons pas et décidons de revenir déjeuner à Eidfjord, où un paquebot de croisière vient de faire escale. Nous pique niquons au bord du fjord avant de poursuivre notre route.

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Au détour d'un virage, le nombre de voitures arrêtées nous incite à faire halte. Du petit parking, part un sentier qui mène à Voringfossen que nous souhaitions aller voir. Nous mettons les chaussures de randonnée et nous partons pour le parcours de 1.7 km jusqu'à la cascade.

Après cette randonnée qui nous a bien fatigués (on a vraiment l'impression d'avoir fait beaucoup plus de 1.7 km), nous reprenons la route, ravis de notre promenade. La chute d'eau était assez vertigineuse. Notre guide voyage indiquait une durée de promenade d'environ 45 min. Nous avons largement le double vu la difficulté de marcher dans les pierres.

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Nous nous dirigeons vers Geilo au travers de la vallée du Numedal

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Nous passons ensuite par un haut plateau désertique sur lequel l'averse qui se prépare noircit l'horizon et nous offre de magnifiques lumières sur un paysage sauvage.

Nous n'avons bien entendu pas échappé à l'averse d'orage après ce petit moment de calme qui précède la tempête...

Nous arrivons enfin à Geilo, station de ski dans laquelle nous logeons d'ailleurs dans un appartement au sein d'un bâtiment hébergeant les skieurs en hiver. Nous achetons une pizza pour notre repas du soir et rentrons à l'appartement.

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Nous quittons la station de ski de Geilo et prenons la route de Gol. Sur le chemin, nous croisons notre première église en bois debout : celle de Hol.

Nous suivons ensuite une vallée où coule la Hallingdalselva. Cette vallée se caractérise par ses vergers et ses habitations munies du traditionnel grenier en bois monté sur pilotis et dont le toit est parfois végétalisé.

A Gol, nous reprenons la route en direction du Nord Est et quittons la vallée. La route s'élève peu à peu et nous nous retrouvons dans une région plus sauvage, faite de lacs et de landes avec au loin, quelques sommets enneigés.

Nous déjeunons dans un café à Hemsedal avant de poursuivre sur la route 52 jusqu'à Borlo. Là, nous décidons d'aller faire un petit détour pour aller voir l'église de Saint Thomas, mais elle ne vaut pas vraiment le coup d'oeil.

Par contre, les paysages restent beaux. Nous faisons demi tour et revenons sur Borlo, où une ancienne station service fait face à un très joli hameau.

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Un peu plus loin, nous parvenons à l'église en bois debout de Borgund, que nous prenons le temps de visiter.

C'est la plus connue de Norvège. Elle n'a pas été retouchée depuis le Moyen Age. Sa date de construction est d'environ 1180. A côté de l'église, se dresse l'unique clocher en bois du pays.

L'intérieur de l'église demeure simple. Les seuls ornements visibles sont les croix de saint André, sculptées sur les hauts murs. Le retable représente la crucifixion et a été peint en 1654. Il n'y a pas de banc, les paroissiens assistaient au service debout, les hommes sur la droite et les femmes sur la gauche.

Les églises en bois debout étaient enduites de goudron à l'extérieur afin de les protéger des intempéries.

Sur sa façade, figurent des sculptures stylisées de dragons.

Juste à côté de l'église ancienne se trouve une autre église plus moderne.

Nous terminons notre visite par l'exposition dédiée aux méthodes de construction des églises en bois debout.

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Nous reprenons ensuite notre route vers Flam, notre lieu d'hébergement. Sur la route, nous traversons un tunnel de 24.5 km, ce qui en fait le plus long tunnel du monde. Pour pallier l'ennui d'une conduite dans le noir, les norvégiens ont installé des espaces où des lumières colorées viennent rompre la monotonie du trajet. Enfin, nous arrivons dans le joli port de Flam.

Etant arrivés pas trop tard, et le soleil étant au rendez vous, nous reprenons la voiture en direction du point de vue de Stegastein.

Ce point de vue, au dessus de Aurland ouvre la vue sur le Sognefjord. Le panorama vaut bien l'étroite route en lacets qui mène jusqu'ici.

Nous rentrons en soirée à Flam, où nous faisons quelques courses à la supérette du coin.

Le petit centre ville est charmant et il fait bon y flâner. Un bar s'est installé dans un bâtiment en forme d'église en bois debout. Ils servent probablement de l'eau bénite, mais nous ne nous sommes pas attablés pour vérifier.

Nous avons trouvé une petite hytte, légèrement en retrait de la marina et qui nous offre un confort et un calme appréciable.

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Le lendemain, nous prenons la route pour Underdal, charmant petit village connu pour ses élevages de chèvres et donc pour ses fromages.

Le petit village se dresse au bord de l'Aurlandsfjord, avec ses maisons de bois colorées. Le village abrite également le plus petite église en bois debout encore en activité. Cette dernière fut construite en 1147 et dédiée à Saint Nicolas.

Passée cette petite visite, nous nous dirigeons vers Gundvangen : petit port de départ des ferrys sur le Naefjord.

Le Naeroyfjord est une branche du Sognefjord. Ce dernier a été classé à l'UNESCO et nous avons choisi de réserver une traversée de Gundvangen à Kaupanger qui dure deux heures et demie. Le début de la traversée est tout simplement superbe, même si le temps est un peu couvert.

Les parois encaissées du fjord et la vue des sommets nous ravissent.

Quelques fermes isolées annoncent que l'on quitte la civilisation.

Entre les parois abruptes se faufilent de vertigineuses chutes d'eau qui se vaporisent avant d'avoir atteint le sol.

L'élargissement du fjord à la hauteur de l'Aurlandfjord offre une échappée vers les montagnes. C'est un décor digne d'une aube des temps. Nous profitons pleinement de la traversée, même si Maël a quant à lui préféré les quelques parties du jeu de l'oie que nous avons faites.

En arrivant sur Kaupanger, le soleil est revenu. Nous en profitons pour aller voir l'église en bois debout du village.

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Nous reprenons ensuite la route pour Solvorn, très joli petit village avec de superbes maisons en bois blotties le long du fjord.

C'est à Solvorn que nous attendons notre bac qui nous fera traverser le fjord en direction d'Urnes.

Là, nous visitons la plus vieille église en bois debout de Norvège encore en activité. Il y a encore 20 ans, ce village n'était desservi que par bateau. Accéder à l'église demande quelques efforts dans la côte au fort dénivelé, d'autant que Maël étant fatigué, c'est sur mon dos qu'il a fait le trajet. Le long du chemin, ce ne sont que plantations de framboisiers et de fraisiers qui embaument l'air du parfum des fruits.

L'église date du XIIème siècle et son extérieur est assez simple, hormis les très beaux entrelacs en bois sculpté qui rappellent les motifs d'ornementation celtiques. L'intérieur est splendide avec de beaux panneaux de bois peints, des colonnes sculptées et une remarquable crucifixion. Dans l'église, les femmes assises du côté gauche, face au choeur étaient séparées des hommes et chaque famille avait son banc.

L'extérieur de l'église est enduit de goudron, comme toutes les constructions en bois debout, afin de les protéger contre la neige. Les arcades romanes sont peintes en noir. C'était la seule couleur dans l'église, qui contrastait avec le blanc des troncs de pins sculptés.

Après cette visite, nous redescendons la colline et trouvons un endroit ravissant, face au fjord, pour prendre le goûter. Les petits vendeurs de fraises vus à l'aller sont malheureusement partis...

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Nous prenons ensuite la route de montagne jusqu'à Turtagro, puis bifurquons sur une petite route en direction d'Ardal.

Le long de cette route de montage se succèdent plaques de neiges éternelles et lacs d'altitude qui prennent des couleurs dorées sous la lumière du soir.

En quelques kilomètres, le changement de paysage est déconcertant : on passe du fjord à la haute montagne. C'est tout simplement splendide. On se croirait plonge dans un autre monde.

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Le lendemain, nous avions initialement prévu de passer par Vik pour aller voir l'église avant de remonter vers Lunde, Byrkelo, Olden, Loen et enfin Hjelle. Mais le matin, nous décidons après lecture de notre guide, de changer nos plans. Nous reprenons la route de la veille en sens inverse et nous dirigeons vers Fodnes où nous prenons le ferry en direction de Kaupanger.

Après l'arrêt à Gaupne, pour voir son église en bois debout, nous continuons de longer le Lustrafjorden sur sa rive Ouest.

Ce sont encore des paysages de cartes postales qui s'offrent à nous sous le soleil, comme de petites églises blanches perchées sur la falaise au bord du fjord, entourées de leurs petits cimetières. Un sentiment de profonde quiétude se dégage des lieux.

Nous faisons halte à Luster. Le village possède une belle église en pierre dans laquelle se déroule un mariage lors de notre passage. Le marié arrive en hélicoptère...! Pour l'heure, ce qui nous intéresse, c'est plutôt la boulangerie du village, recommandée par la guide du routard et réputée pour son pain et ses gâteaux ; réputation qui n'est pas usurpée. La famille de trolls à l'entrée de la boulangerie rappelle que nous sommes en Norvège.

Lorsque nous reprenons la voiture, le temps se couvre à l'horizon.

Nous grimpons ensuite vers le Sognefjellet (1417 m) sommet le plus haut d'Europe du Nord. La haut, la température est descendue à 5° et le vent est saisissant. On traverse de hauts plateaux avec un paysage de steppe et des glaciers en toile de fond. Sur des lacs se sont formés de petits icebergs.

Le décor est grandiose et a quelque chose de la Patagonie.

Ici où là, nous passons devant quelques fermes isolées.

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Un peu plus loin, nous arrivons à Elseter : ancienne ferme au décor de saga scandinave aujourd'hui transformée en hôtel de luxe.

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Nous nous arrêtons, dans le joli village de montagne de Lom pour admirer la superbe église en bois debout.

Nous poursuivons notre route en direction de Grotli. Nous faisons halte à l'église en bois debout de Skjak, dont la forme arrondie a quelque chose de touchant.

Dans la descente de Grotli, nous longeons un torrent aux eaux tumultueuses sur lequel quelques sportifs de l'extrême font des descentes en canyoning. Nous arrivons à Hjelle en fin d'après-midi. Nous n'avons pas trop de mal à trouver notre location dans le camping Ntgard. Il y a peu de maisons à Hjelle. Le temps est à la pluie. Il tombe des cordes et malheureusement de la fenêtre, nous n'apercevons pas le sommet enneigé face aux herbages devant la maison.

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Le lendemain, nous allons à Hjelle voir le centre bourg. Ce dernier compte peu de maisons, mais un hôtel donne face au lac et confère à la bourgade une atmosphère des années 1900.

Il fait un temps couvert, mais Hjelle sous le soleil, cela peut être très beau...

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Nous choisissons ensuite de reprendre la route vers Geiranger. Mais à Videseter, nous bifurquons sur la gauche, sur la route n°258 en direction de Grotli.

Là encore, nous côtoyons les névés et les lacs d'altitude. Le temps est pluvieux. Il tombe même de la neige fondue et la température descend à 5° lorsque nous passons à 1400 mètres d'altitude.

Les torrents caracolent dans les failles des montages pelées. A Grotli, nous prenons le chemin de Geiranger, sous une pluie battante.

La descente vers le fjord est vraiment splendide.

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Nous nous arrêtons au musée des fjords et déjeunons au café du musée avant de prendre les passerelles qui mènent au centre de Geiranger et qui longent la rivière qui descend en cascade. Le nom de la chute d'eau est la Storsetfossen.

La météo ne nous est vraiment pas clémente. Heureusement que nous n'avons réservé notre croisière sur le fjord que pour le lendemain... En quittant Geiranger, nous nous arrêtons sur la route des aigles. Un point de vue surplombant le fjord a été aménagé dans un des virages en épingle à cheveux.

Nous reprenons ensuite la route vers Eidsdalen et plus exactement Hestaug Gard : la ferme d'Hestaug, où nous avons réservé une cabane perchée dans la montagne. De là, la vue est magnifique. On aperçoit le Norddalsfjord, lorsque la vue est dégagée, ce qui n'est pas du tout le cas le jour de notre arrivée. En effet, nous avons plus l'impression de dormir dans les nuages qu'autre chose.

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Le lendemain, pour notre plus grand plaisir, le temps est plus dégagé et nous pouvons enfin apercevoir la magnifique vue depuis notre cabane. Une fois le petit déjeuner avalé, nous reprenons la route de Geiranger en flânant. Nous faisons une halte du côté de Indreeide pour faire quelques photos puis nous retournons au parking du musée des fjords.

Nous commençons par aller à Flydalsjuvet : un point de vue au dessus du fjord, puis nous déjeunons dans le café du musée comme la veille.

Le soleil s'affirme un peu et nous laisse espérer une belle journée. Nous aurons finalement eu de la chance dans nos réservations de croisières. La veille, nous n'aurions eu qu'une vue bouchée depuis le fjord.

Nous prenons ensuite les petites passerelles pour descendre jusqu'à l'embarcadère.

Le bateau est arrivé, c'est parti pour 90 minutes de croisière, le temps de remonter les 16 kilomètres du fjord.

Le Geiranger fjord est classé à l'UNESCO. C'est aussi un fjord assez étroit, qui renforce l'aspect grandiose des paysages. en tout cas, nous sommes heureux de partir à la découverte de ce fjord sous un ciel nettement moins gris que celui de la veille.

Nous passons tout d'abord devant la cascade "du voile de la mariée". Dans le fjord, de nombreuses cascades sont en rapport avec les épousailles...

Un peu plus loin, nous voici face aux sept soeurs. On les reconnaît facilement puisque ce sont sept chutes d'eau qui descendent de la même falaise.

On nous explique également la vie des fermiers qui habitaient les fermes accrochées à flanc de montagne. Lorsque les adultes allaient travailler aux champs, ils attachaient les enfants pour ne pas qu'ils tombent de la falaise. Dans certaines fermes, on ne pouvait accéder au lieu que par une échelle et lors du passage de collecteur d'impôts, il arrivait que l'échelle ait été retirée. Ce dernier n'avait plus qu'à faire le voyage retour jusqu'à Geiranger sans avoir pu remplir sa mission.

Ces fermes ne sont plus habitées depuis les années 1960.

En face des sept soeurs, se trouve la cascade du prétendant. La légende veut qu'il aurait souhaité épouser l'une des sept soeurs. Ne pouvant exaucer son voeu, il aurait sombré dans l'alcool d'où sa forme de bouteille.

Au bout du fjord, là où la voie d'eau s'élargit, le visage d'un gardien de pierre veille...

Cette belle croisière sur le fjord a réjoui tout le monde.

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Nous débarquons vers 16 H et prenons la route qui monte vers le Dalsnibba.

Nous nous arrêtons au premier point de vue sur le fjord, puis passons devant les hameaux perdus dans la montagne.

Sous le soleil, c'est de toute beauté, mais on imagine les conditions de vie très dures des habitants de ce plateau.

On passe ensuite sur la route de montagne qui mène au sommet de Dalsnibba.

Nous sommes à 1500 mètres d'altitude.

De là, la vue sur le fjord est grandiose. Nous avons 1.5 kilomètre de vue plongeante. La taille des géants des mers qui font escale dans le fjord donne une idée de l'échelle.

Parfois, des nuages passent entre nous et le fjord.

Maël voulait randonner en altitude, mais nous manquions un peu de temps.

Nous sommes ensuite redescendus sur Geiranger par la même route.

Avant de rentrer : arrêt sur la route des aigles. Nous rentrons ensuite à Hestaug Gard.

C'est ici que s'arrête ce carnet de voyage dans les fjords. La Norvège ne nous a pas déçus. Les paysages sont beaux, mais la vie est très chère dans ce pays. Notre séjour ne s'est cependant pas arrêté ici et je vous invite à suivre ce voyage dans un second carnet à paraître.