La belle d'à côté : la Mauricie

Dernière étape de notre périple de 3 semaines à travers le Québec : nous posons nos valises en Mauricie, terre de forêts et de lacs.
Août 2014
3 semaines
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Pour notre dernière étape au Québec avant de rejoindre Montréal, nous avons choisi d'aller passer quelques jours en Mauricie, région moins fréquentée des touristes que les bords du Saint Laurent.

Nous avons réservé un chalet au domaine McCormick, un peu loin de tout. Lorsque nous arrivons, les propriétaire nous donnent un plan du domaine dessiné à la main. Les chalets sont bien équipés, avec jacuzzi extérieur et la table de pique nique est recouverte d'une moustiquaire. Tiens, c'est un indice ?

La propriété a appartenu à Anne Stillman McCormick, elle même étant la fille de Cora Urquhart, actrice qui avait quitté pays et famille pour mener sa carrière en Angleterre. Elle a joué notamment avec Sarah Bernhardt et a connu Oscar Wilde et Edouard VII. Cette histoire est reprise dans des romans qui mettent en scène cette vie d'artiste. Les espaces sont vastes sur le domaine et les nouveaux propriétaires prêtent gracieusement à leurs hôtes tout ce dont ils ont besoin, jusqu'au canoë pour aller se promener sur la rivière Maurice qui coule au bas du domaine.

Pour notre première journée complète en Mauricie, nous avons réservé une petite activité.

Nous voici sur le lac près de la Touque. Nous allons faire un petit vol en hydravion. Le mécanicien met un bâton dans le réservoir pour mesurer le niveau d'huile, on installe des sièges amovibles dans l'avion et nous embarquons dans le petit appareil avec une autre famille de français.

Les décollages et atterrissages en hydravion secouent un peu, mais nous ne tardons pas à prendre les airs. Notre pilote est français et vient ici tous les étés.

A part la rivière et la petite ville de la Touque, ce ne sont que lacs et forêts alentour.

Du ciel, nous observons les barrages et les huttes de castors. Notre pilote enchaîne les virages sur l'aile pour me permettre de faire de belles photos, jusqu'à ce que nous nous retournions tous les deux pour voir l'ensemble des passagers à l'arrière avec des teints formant un très joli dégradé de vert.

C'est donc dans le calme que nous rejoignons notre point de départ sur le lac de la Touque.

Il nous reste une bonne partie de l'après-midi pour profiter du confort de notre cabane au Canada. Ce n'est qu'une petite pause avant de profiter du jacuzzi d'extérieur.

C'est quand même bien agréable. En plus les moustiques extrêmement nombreux dans le coin ne viennent pas nous embêter à proximité de l'eau chaude.

En guise de déjeuner : des pépites de saumon fumées du bois d'érable et marinée dans le sirop du même arbre : un délice !

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Nous filons ensuite visiter le parc naturel de la Mauricie, qui nous offre de merveilleux espaces verts.

Le ciel moutonne au dessus du lac Bouchard et de ses eaux brunes. Les jeux de lumière sont enchanteurs et nous restons flâner sur les berges.

Près du lac du Fou, les sous-bois sont couverts de lichen. On comprend mieux les informations données par les gardiens du parc comme quoi les orignaux aiment à venir en cet endroit. Pour notre part, nous n'avons pas vu l'ombre de leur museau, mais les reflets du ciel dans les eaux du lac valaient le détour à eux seuls.

Nous voici maintenant au lac Edouard, moins sauvage que les précédents et aménagé pour que les familles puissent y pratiquer quelques sports d'eau.

Au lieu dit "le passage", nous avons une vue plongeante sur le lac Wapigazagonke, tout en longueur qui nous laisse presque penser que nous sommes aux bords des méandres d'une rivière.

Le parc de la Mauricie comprend plus de 150 lacs. C'est une région de forêts et de rivières que les canadiens appellent "la belle d'à côté" en référence à sa proximité avec les deux grandes villes que sont Montréal et Québec. Les réserves forestières ont de tout temps constitué les zones d'exploitation du bois pour les pulperies installées au bord du Saint Laurent. Les troncs étaient acheminés par flottage par les dravers.

Ici où là, certains lacs ont conservé un caractère très marqué avec leurs tourbières et leurs arbres morts.

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Notre location étant juste en bord de rivière et les propriétaires prêtant les canoës à leurs hôtes, il serait dommage de ne pas en profiter. Nous voici donc prêts à affronter la rivière Saint Maurice.

Nous débarquons sur une première île (l'île aux noix) sur laquelle les bancs de sables sont assez vastes pour constituer de véritables plages. Nous sommes seuls au monde sur notre île, ce qui nous donne le sentiment d'être des Robinsons. Notre fils a d'ailleurs du mal à revenir vers le bateau. Il court sur la plage et ne semble pas vouloir rembarquer.

Finalement, nous poursuivons notre chemin et débarquons sur l'île aux pierres. Toujours pas un seul chat, mais des traces de feu de camp montrent que de temps en temps la plage abrite des campeurs.

Il nous faut également penser au retour, surtout que nous allons ramer à contre courant. Nous faisons donc demi-tour et revenons vers le domaine McCormick.

Et après l'effort : le réconfort : une bonne tourte à la viande et aux pommes de terre pour reprendre des forces. Ici ils appellent ce plat la tourte du lac Saint Jean.

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Après ces quelques jours passés en Mauricie, nous voici de retour à Montréal.

Cette fois, nous logeons à l'auberge royale, non loin de Pointe à Callière. En arrivant, nous avons eu un peu de difficultés avec le fonctionnement du digicode que je crains d'avoir mis en panne. Ensuite, arrivés dans la chambre, pas facile de trouver le moyen de déplier le canapé lit... Malgré tout, nous prenons nos quartiers.

Pour cette dernière journée à Montréal, nous choisissons d'aller visiter le zoo. Ce dernier n'abrite pas que des espèces locales...

D'autres sont emblématiques du Canada comme ce castor, très affairé à construire sa cabane.

Les aquariums offrent quelques vues de la faune marine ou aquatique que l'on peut trouver sous ces latitudes

Entre macareux et pingouins, les ovipares les plus septentrionaux sont également bien représentés.

Les paresseux, quant à eux ne sont pas du coin.

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A côté du zoo, le jardin botanique prend des airs très orientaux. Nous avons l'impression d 'avoir traversé l'océan pour nous retrouver en Chine, ou au Japon.

Des jonques semblent voguer sur des plans d'eau et des pavillons se noient dans la nature.

Cet univers est apaisant avec ses fleurs et ses bonsais.

Dans cette partie du parc, pas de doute, l'inspiration est clairement japonaise avec les kimonos traditionnels.

Même ambiance zen avec le jardin du même nom et les calligraphies.

Après cette pause quiétude, retour aux esprits de la nature du monde amérindien, magnifiés au travers de la végétation.

Nous profitons de nos derniers instants dans la grande ville pour monter à la tour de l'horloge d'où nous avons une belle vue sur le Saint Laurent et les buildings du quartier des affaires.

Nous faisons ensuite un petit tour dans la ville souterraine. Cette dernière comprend nombre de commerces et les souterrains et passages couverts permettent aux habitants de venir faire du shopping sans souffrir des froideurs de l'hiver quand la ville se pare de son manteau de neige et de glace.

Notre voyage s'achève par un dernier passage au centre de Montréal.

Une fois la douane passée, il est temps pour nous de reprendre l'avion à destination de la France....