2 Mai 2015, nous avons quitté Paris sous la pluie avec une température de 9°. Après une escale à Athènes, nous avons pris un avion à destination d'Héraklion. Notre première nuit se déroulera à l'hôtel Lato, en plein centre de la ville. Le bâtiment donne sur le port et plus exactement sur la citadelle vénitienne. Nous n'aurons malheureusement pas l'occasion de visiter la ville. Notre fils fait une poussée de fièvre en arrivant. Il monte à 40°. Nous faisons donc fonctionner le room service de l'hôtel pour éviter d'avoir à ressortir. On nous amène des sandwichs, une salade grecque et deux grosses salades de fruits, en espérant que cela aille mieux le lendemain.
Le lendemain: toujours un peu de fièvre mais pas de nouveaux symptômes. Après un copieux petit déjeuner, nous nous dirigeons donc vers Knossos pour aller visiter le palais minoen restauré par le célèbre archéologue sir Arthur Evans. Première étape, vu le soleil, nous nous achetons des chapeaux et nous dirigeons ensuite vers le site archéologique. La civilisation minoenne date de l'âge du bronze et fut à son apogée vers 2 000 avant JC. En 1450 avant JC, l'éruption volcanique du volcan de Santorin, suivie d'un tsunami a détruit la majeure partie des palais. Nous entrons par la cour occidentale qui servait pour les fêtes religieuses. Des objets de culte ont été retrouvés dans les kouloures : les citernes circulaires.
Nous empruntons ensuite le corridor des processions qui tient son nom des fresques que l'on y a trouvées représentant de longues files de porteurs d'offrandes.
Face au corridor, les cornes de consécration rappellent l'importance du culte du taureau chez les minoens.
En direction de la cour centrale, nous parvenons au corridor du prince aux fleurs de lys.
Le grand escalier composé de 4 volées de marches soutenues par des colonnes donne quant à lui accès aux appartements royaux. Un corridor orné de belles décorations menait à la salle aux hâches, appelée ainsi en raisons des hâches aux deux tranchants gravées dans les parois du puits de lumière. D'après Evans, c'est ici que dormait le souverain et qu'il donnait certaines audiences. L'escalier donnait ensuite sur le mégaron du roi, fermé par des portes à battants dans lequel Evans a retrouvé les reste d'un trône en bois à baldaquins.
Comme dans la plupart des palais minoens, la zone d'habitation est séparée de la zone cultuelle. Ainsi, de l'autre côté de la cour, se trouve la salle du trône. Le trône en albatre, les bancs qui courent le long des parois et les fresques de griffons soulignent le caractère royal de l'endroit. La vasque, quant à elle, n'était pas située ici à l'origine. De cette salle, on accède à un bassin lustral situé en sous-sol, rappelant peut-être les cavernes des cultes chtoniens minoens. Par un escalier, on accède à l'étage noble.
L'étage semble avoir été constitué essentiellement de pièces d'apparat, sans doute à usage cultuel. De la salle des fresques, où sont conservées des reproductions de fresques retrouvées dans tout le palais, le regard plonge, via le puits de lumière jusqu'au bassin lustral.
Parmi les fresques les plus célèbres, on trouve les femmes en bleu, l'oiseau bleu ou encore l'acrobate au taureau qui ont fait la réputation de l'art minoen et sont le signe de la richesse et du raffinement de cette civilisation.
De la terrasse, on a également une belle vue sur les magasins ouest : longue série de couloirs étroits et de magasins dont 18 étaient remplis de pithois géants contenant huile, vin et autres aliments de base comme les céréales. On a également trouvé dans ces magasins de nombreux objets précieux.
Nous passons derrière l'entrée nord et accédons à un autre bassin lustral, peut être réservé aux ablutions ou tout au moins à une forme de cérémonie cultuelle.
La porte nord est ornée d'une fresque représentant un taureau chargeant. elle donnait accès à la voie royale vers l'Ouest. Cette voie était bordée d'habitations et d'ateliers. Plus loin, la voie desservait les zones portuaires de Katsembas et d'Amnissos.
Nous poursuivons vers le quartier des artisans où l'on trouvait potiers, tailleurs de pierres, polisseurs, orfèvres... Des magasins renferment des pithois géants. A la vue de ces jarres géantes, on comprend la mésaventure de Glaucos, fils de Minos, qui selon la légende, serait mort en tombant dans l'un de ces récipients rempli de miel.
Plus loin, nous arrivons au mégaron de la reine.
Ces appartements étaient ornés de fresques aujourd'hui célèbres : le bain des dauphins et la danseuse aux cheveux flottants. Il étaient équipés d'une salle de bain avec une baignoire peinte, de lieux d'aisance équipés d'une sorte de chasse d'eau, l'eau étant versés à la main. Quel luxe et quel confort pour l'époque !
Plus loin, nous passons devant un autre bain lustral, une tribune et la maison de la tribune sacrée, avant de revenir vers la cour centrale et de nous diriger vers le théâtre. En passant devant une pierre, nous découvrons des inscriptions que l'on ne sait déchiffrer. La fonction du théâtre équipé de gradins est encore inconnue. Peut-être y donnait-on des spectacles ou encore y accueillait-on de prestigieux visiteurs ?
Quant à nous, midi approchant, nous nous attablons au petit bistro présent sur le site.
Nous prenons ensuite la route qui entre Héraklion et Rethymnon, longe la côte et nous permet de profiter d'un soleil éclatant. Il s'agit en fait de la seule autoroute de Crète. Elle ne comporte que deux voies et les automobilistes roulent sur la bande d'arrêt d'urgence pour se laisser dépasser. Nous longeons quelques criques, bien que le centre de la Crète soit surtout constitué de villages vacances et de plages longilignes qui ne valent pas vraiment le détour. Arrivés à Lania, aussi connue sous le nom de La Canée, nous bifurquons sur une petite route en direction de Fournes et la route commence progressivement à s'élever.
Passée la localité de Meskla, nous pénétrons dans des orangeraies dont les suaves parfums embaument l'air. En arrière plan, se dresse la chaîne montagneuse enneigée des Lefkla Ori : les montagnes blanches.
Nous parvenons enfin au village de Zourva, notre destination (10 habitants à l'année). Nous logerons dans une villa construite dans le style traditionnel des villages crétois de montagne. Le notre n'est accessible que par une route étroite et sinueuse.
De notre location, la vue sur les cimes est magnifique. Nous étions particulièrement au calme dans ce village où le seul bruit était celui du bourdonnement des insectes et celui des clochettes des chèvres.
Les paysages sont somptueux et l'accueil très hospitalier. Nikolaos, notre propriétaire est journaliste. Il nous a laissé des gâteaux et du miel dans la cuisine. Le lendemain, il nous amène des oranges pour que l'on puisse se faire du jus de fruits pressés .
Notre fils reste un peu patraque. Il rend son petit déjeuner le lendemain de notre arrivée. Il faut dire que l'on avait acheté du jus de fruit pour le petit déjeuner, mais il s'agissait en fait d'un sirop à diluer, ce que l'on n'avait pas compris, faute de lire le grec. Il s'est jeté sur son grand verre copieusement rempli, avec des effets indésirables...
nous avons pris le petit déjeuner sur la terrasse tous les jours. Quel plaisir de profiter de la quiétude et des bons produits locaux. Notre maison de location en pierres et sur deux niveaux était très confortable et meublée avec goût.