L'île Minoenne : Ouest de la Crète

4 jours passés dans l'Ouest de la Crète avec quelques sites remarquables
Avril 2015
3 jours
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2 Mai 2015, nous avons quitté Paris sous la pluie avec une température de 9°. Après une escale à Athènes, nous avons pris un avion à destination d'Héraklion. Notre première nuit se déroulera à l'hôtel Lato, en plein centre de la ville. Le bâtiment donne sur le port et plus exactement sur la citadelle vénitienne. Nous n'aurons malheureusement pas l'occasion de visiter la ville. Notre fils fait une poussée de fièvre en arrivant. Il monte à 40°. Nous faisons donc fonctionner le room service de l'hôtel pour éviter d'avoir à ressortir. On nous amène des sandwichs, une salade grecque et deux grosses salades de fruits, en espérant que cela aille mieux le lendemain.

Le lendemain: toujours un peu de fièvre mais pas de nouveaux symptômes. Après un copieux petit déjeuner, nous nous dirigeons donc vers Knossos pour aller visiter le palais minoen restauré par le célèbre archéologue sir Arthur Evans. Première étape, vu le soleil, nous nous achetons des chapeaux et nous dirigeons ensuite vers le site archéologique. La civilisation minoenne date de l'âge du bronze et fut à son apogée vers 2 000 avant JC. En 1450 avant JC, l'éruption volcanique du volcan de Santorin, suivie d'un tsunami a détruit la majeure partie des palais. Nous entrons par la cour occidentale qui servait pour les fêtes religieuses. Des objets de culte ont été retrouvés dans les kouloures : les citernes circulaires.

Nous empruntons ensuite le corridor des processions qui tient son nom des fresques que l'on y a trouvées représentant de longues files de porteurs d'offrandes.

Face au corridor, les cornes de consécration rappellent l'importance du culte du taureau chez les minoens.

En direction de la cour centrale, nous parvenons au corridor du prince aux fleurs de lys.

Le grand escalier composé de 4 volées de marches soutenues par des colonnes donne quant à lui accès aux appartements royaux. Un corridor orné de belles décorations menait à la salle aux hâches, appelée ainsi en raisons des hâches aux deux tranchants gravées dans les parois du puits de lumière. D'après Evans, c'est ici que dormait le souverain et qu'il donnait certaines audiences. L'escalier donnait ensuite sur le mégaron du roi, fermé par des portes à battants dans lequel Evans a retrouvé les reste d'un trône en bois à baldaquins.

Comme dans la plupart des palais minoens, la zone d'habitation est séparée de la zone cultuelle. Ainsi, de l'autre côté de la cour, se trouve la salle du trône. Le trône en albatre, les bancs qui courent le long des parois et les fresques de griffons soulignent le caractère royal de l'endroit. La vasque, quant à elle, n'était pas située ici à l'origine. De cette salle, on accède à un bassin lustral situé en sous-sol, rappelant peut-être les cavernes des cultes chtoniens minoens. Par un escalier, on accède à l'étage noble.

L'étage semble avoir été constitué essentiellement de pièces d'apparat, sans doute à usage cultuel. De la salle des fresques, où sont conservées des reproductions de fresques retrouvées dans tout le palais, le regard plonge, via le puits de lumière jusqu'au bassin lustral.

Parmi les fresques les plus célèbres, on trouve les femmes en bleu, l'oiseau bleu ou encore l'acrobate au taureau qui ont fait la réputation de l'art minoen et sont le signe de la richesse et du raffinement de cette civilisation.

De la terrasse, on a également une belle vue sur les magasins ouest : longue série de couloirs étroits et de magasins dont 18 étaient remplis de pithois géants contenant huile, vin et autres aliments de base comme les céréales. On a également trouvé dans ces magasins de nombreux objets précieux.

Nous passons derrière l'entrée nord et accédons à un autre bassin lustral, peut être réservé aux ablutions ou tout au moins à une forme de cérémonie cultuelle.

La porte nord est ornée d'une fresque représentant un taureau chargeant. elle donnait accès à la voie royale vers l'Ouest. Cette voie était bordée d'habitations et d'ateliers. Plus loin, la voie desservait les zones portuaires de Katsembas et d'Amnissos.

Nous poursuivons vers le quartier des artisans où l'on trouvait potiers, tailleurs de pierres, polisseurs, orfèvres... Des magasins renferment des pithois géants. A la vue de ces jarres géantes, on comprend la mésaventure de Glaucos, fils de Minos, qui selon la légende, serait mort en tombant dans l'un de ces récipients rempli de miel.

Plus loin, nous arrivons au mégaron de la reine.

Ces appartements étaient ornés de fresques aujourd'hui célèbres : le bain des dauphins et la danseuse aux cheveux flottants. Il étaient équipés d'une salle de bain avec une baignoire peinte, de lieux d'aisance équipés d'une sorte de chasse d'eau, l'eau étant versés à la main. Quel luxe et quel confort pour l'époque !

Plus loin, nous passons devant un autre bain lustral, une tribune et la maison de la tribune sacrée, avant de revenir vers la cour centrale et de nous diriger vers le théâtre. En passant devant une pierre, nous découvrons des inscriptions que l'on ne sait déchiffrer. La fonction du théâtre équipé de gradins est encore inconnue. Peut-être y donnait-on des spectacles ou encore y accueillait-on de prestigieux visiteurs ?

Quant à nous, midi approchant, nous nous attablons au petit bistro présent sur le site.

Nous prenons ensuite la route qui entre Héraklion et Rethymnon, longe la côte et nous permet de profiter d'un soleil éclatant. Il s'agit en fait de la seule autoroute de Crète. Elle ne comporte que deux voies et les automobilistes roulent sur la bande d'arrêt d'urgence pour se laisser dépasser. Nous longeons quelques criques, bien que le centre de la Crète soit surtout constitué de villages vacances et de plages longilignes qui ne valent pas vraiment le détour. Arrivés à Lania, aussi connue sous le nom de La Canée, nous bifurquons sur une petite route en direction de Fournes et la route commence progressivement à s'élever.

Passée la localité de Meskla, nous pénétrons dans des orangeraies dont les suaves parfums embaument l'air. En arrière plan, se dresse la chaîne montagneuse enneigée des Lefkla Ori : les montagnes blanches.

Nous parvenons enfin au village de Zourva, notre destination (10 habitants à l'année). Nous logerons dans une villa construite dans le style traditionnel des villages crétois de montagne. Le notre n'est accessible que par une route étroite et sinueuse.

De notre location, la vue sur les cimes est magnifique. Nous étions particulièrement au calme dans ce village où le seul bruit était celui du bourdonnement des insectes et celui des clochettes des chèvres.

Les paysages sont somptueux et l'accueil très hospitalier. Nikolaos, notre propriétaire est journaliste. Il nous a laissé des gâteaux et du miel dans la cuisine. Le lendemain, il nous amène des oranges pour que l'on puisse se faire du jus de fruits pressés .

Notre fils reste un peu patraque. Il rend son petit déjeuner le lendemain de notre arrivée. Il faut dire que l'on avait acheté du jus de fruit pour le petit déjeuner, mais il s'agissait en fait d'un sirop à diluer, ce que l'on n'avait pas compris, faute de lire le grec. Il s'est jeté sur son grand verre copieusement rempli, avec des effets indésirables...

nous avons pris le petit déjeuner sur la terrasse tous les jours. Quel plaisir de profiter de la quiétude et des bons produits locaux. Notre maison de location en pierres et sur deux niveaux était très confortable et meublée avec goût.

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Lors de notre première matinée à l'Ouest de la Crète, le soleil est au rendez-vous et nous décidons de nous diriger vers Kissamos. Sur les conseils de Nikolaos, nous avons en effet fixé notre objectif sur la baie d'Omos Gramvoiusa, tout au nord Ouest de l'île. Midi approchant, nous nous arrêtons cependant à Kissamos pour déjeuner.

Avec ses eaux turquoises et transparentes, la baie prend des allures de grand bleu.

La terrasse du restaurant donne sur le grand large et c'est tant mieux.

Après cette petite pause revigorante, nous reprenons la route qui ne tarde pas à se transformer en un sentier , sur lequel il nous faut rouler à vitesse réduite tant en raison des chèvres que des pierres.

On ne croise pas grand monde sur ce sentier...

Arrivés au bout de la péninsule, un petit parking permet de se garer. On ne va pas plus loin en voiture et il faut continuer à pied à travers un paysage aride, sur des sentiers à la poussière ôcre tirant sur le rouge.

Tout au bout du chemin : une plage magnifique, juste en face de l'île d'Imeri Gramvousa. On pourrait tout aussi bien être en Arabie...

Pas de doute la plage de Balos et son lagon aux eaux émeraude resteront dans notre souvenir comme la plus belle plage de Crète.

Nous nous y sommes baigné les pieds avant de reprendre notre ascension harassante vers le parking. En effet, le dénivelé est raide et une partie de l'ascension se fait dans le sable ce qui est encore plus fatigant. Qui plus est, notre fils étant encore faible, nous avons dû le porter sur notre dos.

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Le lendemain, nous prenons la route de Theriso, en direction de la Canée, qui nous fait traverser des gorges.

La Canée est bâtie sur le site minoen de Kidonia. Elle tient cependant son nom des vénitiens qui en firent un des poinst clé de leur Empire en Mediterranée. Elle connue ensuite les occupation Gênoise et Ottomane. Elle fut la capitale de la Crète jusqu'en 1971. Les fortifications vénitiennes sur le port et le phare qui date de la même époque restent impressionnants.

A travers l'eau transparente du port, on peut admirer de petits bans de poissons et des oursins. La promenade le long de la digue est agréable, bien qu'un peu chaude aux heures de midi en plein soleil.

Dans les anciens hangars à bateaux a été ouvert un musée, où un ancien bateau minoen a été reconstitué.

La Canée est sans conteste l'une des villes les plus charmantes de Crète. Les vestiges des demeures vénitiennes avec leurs escaliers en pierres extérieurs et turques avec leurs avancées en encorbellement en bois y abondent.

L'ancien palais du recteur et son architecture Vénitienne trônent dans le port où des ramasseurs d'éponges viennent vendre le fruit de leur labeur.

Le phare domine quant à lui l'entrée du petit port.

La mosquée des janissaires avec sa coupole de 1645 accueille aujourd'hui des expositions temporaires.

La vieille ville s'organise autour du petit port. Elle s'articule en demi cercle et comporte 5 quartiers distincts. Les petites ruelles conservent la fraîcheur et abritent de charmants magasins réputés pour la qualité de leur artisanat.

Après avoir déjeuné sur le port, nous allons découvrir cette vieille ville si séduisante.

Après cette agréable promenade, nous reprenons la voiture en direction du Sud de l'île et de ses paysages montagneux, vers les gorges de la Samaria.

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Nous reprenons donc la route qui traverse des vallées encaissées.

La vue sur les petits villages de montagne perchés sur les crête, dont les clochers se distinguent au loin est de toute beauté.

Passé le village de Lakki, nous arrivons sur un superbe plateau montagneux.

Nous arrivons malheureusement trop tard aux gorges de la Samaria, elles sont fermées au public. Il faut dire que ces dernières sont assez encaissées et que les autorités locales, passée une certaine heure préfèrent en interdire l'accès plutôt que d'avoir des touristes égarés au sein des gorges la nuit.

il ne nous reste donc plus qu'à rebrousser chemin par la même route que celle que nous avons prise à l'aller, en profitant des beaux paysages.

Retour à notre gîte pour notre dernière nuit dans l'Ouest de la Crète.