Le lendemain, nous profitons de la matinée pour visiter Paphos avant de quitter la ville. Sur le port, nous découvrons un ancien thonier aux allures de bateau pirate, aux côtés duquel le capitane Némo semble avoir garé son Nautilus.
Le port ouvre sur une large baie où son amarrés les bateaux d'excursion qui emmènent les touristes explorer les fonds marins ou les côtes. Le fort ottoman donne beaucoup de cachet à l'endroit.
A l'époque romaine, Paphos était la capitale politique de l'île. C'est là que se trouvait le palais du proconsul dont on peut visiter les vestiges et qui a livré de magnifiques mosaïques comme celles de la maison d'Aïon réparties en 5 panneaux représentant Dionysos enfant sur les genoux d'Hermès, vêtu en empereur romain ; Léda aux bains ; le concours de beauté qui opposa Cassiopée et les néréides ; Apollon et Marsyas et enfin le cortège de Dionysos.
Autour du palais du proconsul se dressaient les édifices publics typiques des villes antiques : théâtre, Odéon, forum, ainsi que de somptueuses villas. De l'agora : la place du marché, subsiste aujourd'hui une belle colonnade.
Nous découvrons ensuite la maison de Thésée, qui est en fait le palais en question. A l'origine, il faut imaginer une cour intérieure aussi vaste qu'une agora, bordée d'un large portique dallé de mosaïques, plantée de jardins et ornée de fontaines et de statues. Des panneaux sont en restauration au moment de notre visite. sur d'autres, on distingue Thésée et le lion de Némée, une amazone ou encore Orphée et sa lyre entourée d'animaux.
Un peu plus loin, c'est la maison de Dionysos, vaste demeure organisée autour d'un atrium à ciel ouvert qui ouvrait sur les salles de réception, somptueusement décorées. Le sol des chambres privées, plus éloignées n'était décoré que de petits cailloux insérés dans le mortier. Sur les 2000 m2 de superficie au sol, 556 mosaïques ont été découvertes. Seconde ligne au milieu : le panneau représente Hippolyte lisant une lettre enflammée de Phèdre, pendant que Cupidon tient dans ses mains le flambeau de l'amour. A droite, voici Poséidon poursuivant la belle Amyônê de ses ardeurs. Partout, on voit des scènes de chasses avec des défilés d'animaux dont de nombreux tigres, mais aussi des mouflons chypriotes.
En haut à gauche, le panneau divisé en 9 parties représente une allégorie de la déesse mère entourée des 4 saisons. En dessous, Zeus transformé en aigle enlève Ganymède. Au milieu de la ligne du haut, la mosaïque représente Narcisse. La maison doit son nom à sa plus célèbre mosaïque qui représente Dionysos revenant des Indes avec son cortège. Les scènes de vendanges sont également nombreuses.
Après avoir admiré les mosaïques, nous nous dirigeons vers l'Odéon.
La beauté de ce théâtre ne donne-t-elle pas envie de déclamer quelques vers ?
Nous accédons ensuite aux ruines de Saranta Kolones, château franc construit au XIIIème siècle.
Nous déambulons au milieu des vieilles pierres.
Nous rejoignons ensuite le port. Un peu avant le fort ottoman, qui servit de grenier à sel sous la domination britannique, on découvre des blocs de pierre qui sont les restes du port antique qui fit la grandeur de la ville puisque c'est là que débarquaient les milliers de pèlerins venus rendre un culte à Aphrodite dans son sanctuaire de Kouklia. A une cinquantaine de mètres de la mer, un autre amas de pierre marque l'emplacement de l'une des deux tours construites par les turcs pour garder le port.
Pour déjeuner, nous choisissons de retourner sur Omodos, visité la veille su soir et qui nous avait bien plu. Nous prenons le temps d'admirer l'artisanat local comme ces bijoux en argent travaillés aussi finement que la dentelle ou encore ces broderies qui s'étalent devant les boutiques du village.