Cinq jours pour découvrir Paris et ses moyens de médiation. Douze étudiants et deux accompagnateurs se sont lancés le défi d'analyser le patrimoine et d'exploiter les trésors de la ville...
Du 9 au 13 janvier 2017
5 jours
Ce carnet de voyage est privé, ne le partagez pas sans l'autorisation de l'auteur.
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Jour 1 - 6h40

Lundi 09 janvier 2017 - C'est parti pour cinq jours d'aventures à la découverte d'une ville qui m'était jusque là inconnue...départ depuis Toulouse Gare Matabiau, direction Paris Gare Austerlitz !

Lors de ce voyage, je me suis demandé quels étaient les dispositifs de médiation utilisés à Paris afin de fidéliser le public ? J'y répondrai tout au long de ce récit.

Le peu d'heures de sommeil se fait ressentir, la plupart terminent leur nuit, d'autres visionnent des films, et certains lisent, comme moi. Tout en observant le paysage de temps en temps, je pense au voyage qui m'attend, remplie d'impatience à l'idée de visiter la capitale de mon pays !

La brume se dissipe et le soleil se lève... 
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Il est 13h18 et nous arrivons à Paris en gare d'Austerlitz ! Je suis de suite frappée par la grandeur du lieu, et je réalise que le trajet jusqu'à l'hôtel ne va pas être des plus simples : je suis énormément chargée, et il n'y a quasiment pas d'escalators à Paris... au contraire de Toulouse.

Nous prenons notre carte Navigo (nous permettant pendant cinq jours d'accéder aux transports parisiens des zones 1 à 5), puis je reste presque bloquée avec ma valise qui ne passe pas dans le portique du métro... Manon à Paris = premiers soucis !

La station de métro République, qui ressemble au métro Londonien.

Aux environs de 14h30, nous voici devant notre hôtel. Petits instants de pause pour découvrir l'appart'hôtel : un endroit convivial, fonctionnel, et très agréable.

Juste le temps de poser nos affaires et de choisir nos chambres, vingt minutes après, nous repartons direction le Grand Palais !

Vue d'ensemble de l'appart'hôtel Adagio Paris Buttes Chaumont - 19ème arrondissement de Paris
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En fin d'après-midi, nous arrivons sur le lieu de notre première étude de la médiation parisienne : le Grand Palais. Cette exposition propose une immersion au cœur de quatre grands sites archéologiques en danger à cause des bombardements dus aux guerres de religions : l’ancienne capitale du roi Sargon à Khorsabad en Irak, le site de Palmyre, le Krak des Chevaliers et la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas, en Syrie. Elle se déroulait du 14 décembre 2016 jusqu'au jour de notre visite.

Le froid est au rendez-vous et la file d'attente est longue, mais nous gardons le sourire, heureux d'être là et impatients à l'idée de la découvrir.

La devanture majestueuse du Grand Palais 

Finalement, il ne nous a pas fallu plus de vingt minutes pour pénétrer à l'intérieur du bâtiment. Deux salles s'offrent à nous :

-La première salle privilégie la médiation de hauteur (3D), le sonore et le visuel sont mis en avant. L'information est tellement abondante qu'on ne sait plus trop où regarder, mais les dispositifs utilisés restent pertinents : notamment l'effet miroir du Bassin du Sultan Al-'Adil II (voir image de droite)

En ce qui concerne la médiation sonore et visuelle, elle aurait pu être plus appréciée si elle avait été mise en scène différemment.

Première salle de l'exposition "Sites éternels" - Grand Palais 

J'en ai conclu que le souhait du créateur de l'exposition était de donner une impression de désordre, d'informations trop importantes. Le but était peut-être d'inciter le public à regarder à plusieurs endroits à la fois, sans vraiment savoir s'il devait observer plutôt les murs de gauche ou de droite.

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-La deuxième salle, au contraire de la première, reste dans les tons sombres, sûrement dans l'optique de mettre en valeur les livres présentés.

Les moyens de médiation utilisés sont totalement différents : des photos numérisées, des tablettes numériques avec des frises chronologiques, des vidéos d'experts racontant leur expérience. L'originalité repose sur le mélange entre la technologie moderne (tablettes numériques) et l'ancien (les livres originaux). Tous les publics sont ainsi satisfaits, puisque plusieurs moyens de médiation s'offrent à eux.

De gauche à droite : un livre ancien / une photo numérisée / une tablette proposant des photos numérisées

On note beaucoup d'investissement et de recherche dans la médiation de cette pièce, le bémol restant le manque, pendant les heures de grande affluence, de casques audio permettant au public d'écouter le témoignage des intervenants (deux disponibles) ou de tablettes 3D reconstituant les sites avant et après destruction (trois au total). Peut-être cette exposition a-t-elle été victime de son succès ? J'ai quand-même pris le temps d'écouter les quatre témoignages et de manipuler la tablette 3D, c'était instructif et très intéressant.

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En sortant du Grand Palais, le groupe s'est scindé en deux. Certains sont restés sur place pour voir l'exposition dédiée au Mexique, d'autres ont choisi de visiter les Champs-Élysées et l'Arc de Triomphe.

Comme c'était la première fois que je me rendais à Paris et que j'avais envie de découvrir les monuments parisiens, nous avons été les visiter.

Pendant une heure trente, nous avons marché le long des Champs-Élysées, avec ses boutiques de luxe, observant parfois des lieux surprenants, comme Abercrombie & Fitch, qui ressemble plus à un musée qu'à un magasin à l'intérieur...

De gauche à droite : Avenue des Champs-Élysées / intérieur de la boutique Abercrombie & Fitch / plaque
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Après cette journée riche en découvertes, nous nous sommes restaurés au Mac Donald's des Champs Élysées (et oui, les Pat à Paris ne rigolent pas !)

Puis le groupe s'est redivisé, et, avec quelques camarades, nous sommes partis direction la place du Trocadéro afin d'observer la Tour Eiffel. La pluie nous a permis de capturer le reflet de la Tour Eiffel illuminée...un moment qui restera longtemps dans ma mémoire.

De gauche à droite : Tour Eiffel / Mac Donald's des Champs Élysées / Tour Eiffel  
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Jour 2 - 10h

Après une -courte- nuit de sommeil, nous voilà partis pour la Cité des Sciences ! En reprenant le métro, je constate que celui-ci est constitué autant à l'extérieur qu'à l'intérieur d'un mélange d'architecture récente et ancienne (voir photo de gauche) et je découvre le charme du quartier dans lequel nous résidons.

De gauche à droite : devanture du métro / église du 19ème arrondissement / métro Jourdain 

Le matin, nous avons pu échanger avec Evelyne Hiard, co-commissaire de l'exposition "Quoi de neuf au Moyen-Age ?" présentée à la Cité des sciences. La cible principale reste le jeune public, leur objectif étant de sensibiliser la jeune génération à l'histoire du Moyen-Age, et de chasser certaines idées reçues.

L'intervenante nous a fait visiter l'exposition en expliquant comment ont été élaborés les dispositifs de médiation. Ensuite, nous avons pu nous attarder sur les éléments qui nous intéressaient.

La médiation de cette exposition est moderne et favorise l'interactivité : les dispositifs regroupent des jeux, des fouilles archéologiques, des vidéos mettant en scène les figures emblématiques du Moyen-Age ou des espaces de déguisement.

Les Pat au Moyen-Age !

Le visiteur peut découvrir que la médecine existait au Moyen-Age...des fouilles archéologiques ont révélé l'existence de fractures qui ont été réduites, suite à des opérations (voir photo de gauche). De plus, les matériaux utilisés pour l'exposition sont biodégradables et favorisent la protection de l'environnement (voir photo du milieu). Enfin, le numérique est très utilisé : des tablettes proposent des reconstitutions des paysages au fil du temps, par exemple (voir photo de droite).

De gauche à droite : reconstitution d'une trouvaille archéologique / cheval en bois / évolution des paysages au fil du temps

Le midi, pause dans un fast-food, face à un restaurant aquarium (plutôt original et agréable !)

L'après-midi, nous avons rencontré le créateur du dispositif de médiation "Visite +", une application disponible sur smartphone. C'est une conception de produit multimédia qui a pour but de permettre une visite différente des expositions et de rendre la Cité des sciences plus proche des visiteurs. L'objectif principal consiste à rapprocher le visiteur de l'institution en instaurant une relation à long terme, tandis que l'objectif secondaire est d'augmenter le nombre de visites. Le troisième objectif permet aux internautes d'intervenir en construisant une exposition.

Ce dispositif est aujourd'hui utilisé par plusieurs musées, dont la Cité des sciences.

Ensuite, nous avons pu découvrir l'exposition "Mutations urbaines" présentée à la Cité des sciences du 14 juin 2016 au 5 mars 2017.

Les dispositifs de médiation utilisés sont très diversifiés : beaucoup de sonore, de numérique (notamment avec un casque de réalité virtuelle), mais aussi les objets du quotidien (comme le vélo). Ce mélange des médiations permet au public de s'immiscer dans un univers semblable à celui de la ville, mais aussi de la campagne, grâce aux décors mettant en scène du faux gazon, par exemple.

Pour conclure, j'ai observé que la Cité des Sciences proposait des expositions diversifiées, permettant ainsi de toucher une large tranche d'âge et de public. Le dispositif Visite+ permet de toucher le public des jeunes avec le numérique, mais aussi de fidéliser le public d'habitués. Les expositions telles que "Quoi de neuf au Moyen-Age ?" touchent le jeune public en racontant l'histoire de manière simple et ludique. L'exposition "Mutations urbaines", quant à elle touche le public jeune comme le public adulte. Les dispositifs de médiation sont diversifiés pour permettre à la Cité des Sciences d'accueillir un public large.

De gauche à droite : médiation permettant d'observer le public / objet du quotidien : le vélo / petite pause avec l'ours


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19h - Le Louvre de nuit

Première sortie nocturne pour les élèves de Patrimoine, un arrêt au musée du Louvre...des étoiles plein les yeux face à l'architecture imposante du musée. Je quitte le lieu en pensant à ma visite du lendemain : et oui, mercredi on passe la journée au Louvre !

100% touriste, fière d'avoir eu ma photo avec la pyramide ! 

Comédie française, nous voilà ! Je suis assez impatiente à l'idée de découvrir les lieux, étant une connaisseuse du théâtre du Capitole à Toulouse, la curiosité me gagne. L'intérieur du théâtre est similaire à ce dernier (sièges rouges en velours, beaucoup d'ornements dorés) mais il me parait plus grand.

La Comédie française 

Charmée par les lieux, je profite de cette pièce de théâtre, un classique de Molière.

Cette pièce raconte l'histoire d'Alceste, qui hait l'humanité tout entière et dénonce l'hypocrisie. Il aime Célimène, psychologue.

Molière y critique les mœurs de la Cour, l'hypocrisie qui règne dans cette société du paraître, où les comportements frisent la parodie.

Je ne réalise que vers la fin que tous les dialogues sont écrits en rimes (quand la fatigue nous gagne...)J'ai apprécié ce moment, les comédiens ont fait un travail remarquable : on a passé une très belle soirée.Une fois la représentation terminée, retour en métro à l'appart'hôtel pour une deuxième nuit au cœur de Paris !

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Jour 3 - 10h

Nous y voilà, le Louvre, je trépigne d'impatience à l'idée de découvrir cet endroit.

Nous récupérons nos badges VIP (et oui, les élèves de Patrimoine ont accès à TOUT le Louvre...ça ne rigole pas !) et nous nous rendons au Centre d'interprétation du musée du Louvre (situé au Pavillon de l'Horloge). Grâce à des recherches personnelles, je connaissais déjà un peu le lieu. J'ai donc découvert les vestiges du Louvre, ainsi que son passé, son présent, et son futur. Un espace qui invite le visiteur à retourner en quelques siècles en arrière : le Louvre était auparavant un château, l'intérieur a été mis en scène de manière à donner une impression de grandeur.

Centre d'interprétation du Musée du Louvre 

Pour que le visiteur comprenne les origines de cet espace, un panneau explique à qui le Centre d'interprétation est dédié.

Un retour dans le passé permet au visiteur de comprendre l'histoire du Louvre de manière simple : la médiation utilisée propose des textes courts et des maquettes montrant l'évolution du Louvre.

Médiation du "Centre d'interprétation" du Musée du Louvre

Afin de permettre au visiteur de pleinement s'imaginer le Louvre d'autrefois, des amas de pierres anciennes sont disposés dans la salle. En déambulant le long du chemin, le public a l'impression de se trouver au pied des murs du château : cet endroit représente le début de la visite du musée, c'est pourquoi il reprend son histoire.

Les vestiges de l'ancien Louvre 

Le visiteur peut se repérer grâce aux panneaux explicatifs des plans du château et ses différents éléments. La médiation utilisée permet aux malvoyants de comprendre comment était fait le château grâce aux formes en relief sur le support, ainsi que le texte retranscris en braille.

De gauche à droite : Restes du château / support explicatif du lieu

Après avoir parcouru les vestiges de l'ancien Louvre, le visiteur arrive dans une salle regroupant l'histoire du Louvre jusqu'à nos jours.

Centre d'interprétation du Louvre 

Dans cette pièce, les moyens de médiation sont nombreux : des morceaux de l'ancienne architecture sont présentés au public (afin qu'il imagine à quoi pouvait ressembler le Louvre), des tableaux sont montrés, une maquette 3D reconstitue le Louvre actuel et des tablettes numériques proposent des numérisations de l'architecture du Louvre. Le public jeune est ciblé grâce aux dispositifs modernes et numériques.

Aujourd'hui, la place du numérique dans les musées n'est pas négligeable. André Malraux l'avait pressenti : «J’appelle Musée Imaginaire la totalité de ce que les gens peuvent connaître aujourd’hui même en n’étant pas dans un musée, c’est-à-dire ce qu’ils connaissent par la reproduction, par les bibliothèques.», le Musée Imaginaire est représenté par Internet. La médiation numérique permet aujourd'hui de mieux valoriser la richesse des collections et d’attiser la curiosité des visiteurs.

Médiation du Centre d'interprétation du Louvre 

Les dispositifs sont étudiés afin que les malvoyants puissent comprendre et imaginer le Louvre d'avant. Ils peuvent toucher les formes de l'ancienne architecture du musée ainsi que comprendre les écritures (grâce au braille). Ce dispositif est très pertinent, puisqu'il permet de toucher un large public tout en restant discret (au niveau de l'utilisation de l'espace géographique).

Médiation pour les malvoyants - Centre d'interprétation du Louvre

La salle Saint-Louis propose des éléments retrouvés lors de fouilles archéologiques en montrant le Louvre comme un lieu de pouvoir et de création. Peu à peu, le visiteur trouve des objets exposés en vitrine, livrant l'histoire du Louvre depuis le commencement. Le visiteur progresse, les éléments exposés également : au départ, nous observions surtout les restes de l'ancien château, et le résumé de l'historique à travers les pancartes. Dans cette salle, les murs de pierre sont toujours présents, mais une impression de réalité se fait ressentir lorsque le public découvre les trouvailles archéologiques.

De gauche à droite : Salle Saint-Louis / pièces royales et princières découvertes dans le puits du Donjon

Un écran vidéo, disposé au cœur des vestiges muraux du château, mêlant les pierres anciennes et la technologie moderne, diffuse un reportage d'une dizaine de minutes résumant l'histoire du Louvre. L'impression créée incite le visiteur à s'asseoir sur les sièges mis à sa disposition : on a l'impression d'être dans un château...moderne. Ce ressenti "décalé" permet au public de découvrir le passé du Louvre, par le biais des restes du château, mais aussi le présent de notre monde par le biais de l'écran (le numérique).

La dernière salle du Centre d'interprétation propose au public la vocation du Louvre du 21ème siècle, et évoque le Louvre du futur (notamment avec l'implantation du Louvre à Abu Dhabi). La médiation immisce le visiteur dans les objectifs du Louvre : Conserver, Étudier et Acquérir, entre autres. Mais également une volonté de la part du musée d'influencer à grande échelle et de se développer à l'étranger. Les murs en briques ont disparu, l'ambiance est très pure, le style est moderne, comme pour rappeler au visiteur que le thème abordé est le futur. Des maquettes sont proposées, leur simplicité permet de faire passer un message clair : une volonté de la part du musée de se moderniser.

Le Louvre d'aujourd'hui et de demain 

Pour conclure, la médiation du Centre d'interprétation touche un large public.Premièrement, le public handicapé, qui est visé grâce aux supports écrits en braille et aux formes en relief. Deuxièmement, le public jeune, qui sera intéressé par la médiation numérique : les maquettes du Louvre, réalisées par AVE Culture. L'espace géographique est défini de manière à accueillir avec aise des fauteuils roulants, et la hauteur des dispositifs de médiation reste accessible à un large public.

En créant ce Centre d'interprétation, le Louvre a souhaité valoriser son passé (en immisçant le visiteur dans les vestiges du château) mettre en lumière son présent (en utilisant la médiation numérique) et attiser la curiosité du visiteur pour découvrir son futur (en proposant une médiation simple, avec des couleurs pures, et quelques mots-clés).

Marina-Pia Vitali, sous-directrice de la médiation dans les salles du Musée du Louvre, indique dans un entretien pour Com'en histoire que 67% des visiteurs du Louvre souhaitent découvrir le Palais, qui abrite les vestiges du château. Plus de la moitié du public du Louvre vient pour découvrir le patrimoine du lieu, et pas nécessairement pour les célèbres œuvres qu'il abrite. Dans cet entretien datant de 2015, la sous-directrice de la médiation du musée du Louvre souhaite repenser la médiation écrite (fond et forme) : comme je l'ai exprimé précédemment, je considère que certains départements du musée auraient besoin de changements.Un autre souhait du musée consiste à permettre au public de visiter en autonomie grâce aux outils de médiation numérique in situ (dispositifs de contextualisation -maquettes- et audioguides). Pour terminer, Maria-Pia Vitali souhaite travailler sur la médiation humaine : les intervenants et conférenciers permettent de toucher un large public (groupes scolaires, familles, personnes en situation de handicap, adultes en découverte).

Les trois grands axes évoqués par la Marina-Pia Vitali me paraissent pertinents, puisqu'ils permettent de viser un public très large, tout en proposant des dispositifs de médiation très diversifiés.

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Après ce début de visite, je pars à la découverte de la prestigieuse Vénus de Milo. Le musée étant très grand, je n'ai pas le temps de tout observer, mais le nombre de statues est impressionnant, et l'architecture du musée est majestueuse. La médiation dans cette salle n'est pas très présente, ce que l'on peut comprendre : l'architecture et les sculptures ne seraient pas aussi impressionnantes si on insérait de la médiation technique. Les plaquettes informatives sont présentes, mais on doit réellement s'approcher de l’œuvre pour découvrir de qui il s'agit. J'ai trouvé cela un peu dommage, puisqu'il y a beaucoup d’œuvres, peut-être aurait-il été judicieux de proposer des pancartes à l'entrée des différentes salles, permettant au visiteur de choisir les œuvres qu'il allait découvrir : cela lui permettrait de gagner du temps.

Les œuvres grecques / la Vénus de Milo - Musée du Louvre

Ensuite, je me rends au département dédié à l’Égypte Antique. La collection de l’Égypte Antique est très diversifiée, et la médiation utilisée m'a semblé appropriée : des pancartes explicatives à côté des œuvres, et beaucoup de panneaux à l'entrée des salles qui permettent au visiteur de se repérer. Cet espace est encore plus grand que le précédent, et je peine à retrouver mon chemin pour retourner à l'entrée du musée...les indications ne me semblent pas claires et le plan ne m'aide pas beaucoup (surtout que j'ai du mal à m'orienter en temps normal), mais je garde le sourire, consciente que je suis au Musée du Louvre et que j'ai devant moi des œuvres majestueuses. Je parcours avec intérêt les salles, même si le manque de temps m'oblige à accélérer...il est l'heure d'aller manger, et je dois déjà quitter l’Égypte pour revenir au 21ème siècle.

Art de l’Égypte antique - Musée du Louvre
Avant d'aller manger, je m'arrête aux appartements du roi de France, passionnée par cette époque.

Après avoir fait une pause de vingt minutes, je repars déjà pour tenter de trouver la Joconde (oui, tenter, parce que le musée est tellement grand que trouver quelque chose de précis s'avère être très compliqué, surtout pour moi qui n'y ait jamais mis les pieds).

Des visiteurs nous devançant ont l'air perdus, comme nous, et nous recherchons désespérément cette Joconde qui semble ne pas vouloir qu'on la trouve...

Après une vingtaine de minutes, nous voyons enfin un panneau "Joconde" avec une flèche, cela nous redonne espoir ! Oui, nous l'avons trouvée ! Lorsque je vois l'attroupement devant, je ne me décourage pas, et je me faufile avec plus ou moins de difficulté à travers les visiteurs, qui la mitraillent de photos. Je suis surprise par sa -petite -taille, mais je la trouve très belle. Ah, que d'épreuves pour réussir à la voir, cette Joconde sans sourcils !



Ensuite, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Yannick Lintz, la responsable du département des arts de l'Islam du Musée du Louvre. Elle nous a expliqué le choix des moyens de médiation et nous a fait visiter l'ensemble de l'espace. Selon elle, la médiation n'est pas pertinente, certains dispositifs passent inaperçus, d'autres ne sont pas assez bien expliqués et sont incompris du public, et la mise en scène de l'exposition perd le visiteur, qui ne sait pas trop quel chemin emprunter. C'est dommage, puisque le musée possède des œuvres uniques qui mériteraient d'être appréciées à leur juste valeur.Elle préconise de revoir la délimitation du circuit emprunté par le visiteur. En effet, le cheminement qu'il effectue n'est pas assez clair : les indications ne sont pas assez explicites et il comment souvent par la fin au lieu de commencer par le début.

Département des arts de l'Islam - Musée du Louvre 

Pour conclure, j'ai remarqué que le Louvre était en recherche constante d'innovation : étant le plus grand des musées d'art du monde, il doit fidéliser son public en proposant des expositions diversifiées. Comme dit précédemment, plus de la moitié des visiteurs viennent au Louvre pour découvrir ses vestiges. C'est pourquoi le Pavillon de l'Horloge, qui a ouvert le 6 juillet 2016, propose le Centre d'interprétation du Louvre. Dans cet espace, le public peut découvrir l'histoire du Louvre, de sa construction jusqu'à nos jours. Les dispositifs de médiation employés incluent beaucoup de numérique, ainsi que l'accès aux toutes formes de handicap (le braille pour les malvoyants, le sonore pour les malentendants et les espaces sont pensés de manière à permettre à un fauteuil roulant de profiter pleinement des expositions).

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La journée se termine par un petit restaurant avec tout le groupe, le tout dans une ambiance sympathique.

Restaurant "le Brise Miche"
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Jour 4 - 6h30

Ce matin, au programme : Versailles. Depuis que je m'intéresse au patrimoine de la France, ce lieu est pour moi incontournable, tant il est chargé de notre passé historique.

Accompagnée de ma camarade, nous descendons seules déjeuner à 7h00. Après cinq heures de sommeil, se lever à 6h30 et passer une heure et demi dans les transports est un peu dur...mais Versailles en vaut le détour !

7h20, le froid parisien nous saisit et nous prenons le métro, puis le RER C "Versailles château". Sa décoration intérieure nous plonge déjà au temps de Louis XIV.

Le trajet passe assez rapidement. Au loin, nous apercevons les studios de TF1 ainsi que ceux de Canal+...

De gauche à droite : les studios de TF1 / l'intérieur du RER C en direction de Versailles Château 

Je trépigne d'impatience à l'idée de voir ce château de mes propres yeux...

Après quarante minutes de voyage, nous voilà arrivées à destination ! Ne connaissant pas les lieux, nous choisissons de suivre les passants qui ont l'air de se diriger vers le château...enfin on suppose et on espère.

Heureusement, ils nous mènent tout droit à Versailles.

Bravant le froid et la pluie, je réalise que, devant moi, se dressent les imposantes façades du château de Versailles.

La première médiation que nous observons dès notre arrivée est humaine : deux personnes guident et renseignent les visiteurs dès l'entrée à la grille. Cette mise en place est pertinente, puisque le château peut impressionner de par sa grandeur, et le public peut vite se sentir perdu.

Château de Versailles

Il est 8h40, nous en profitons pour prendre des photos, les guichets n'ouvrant qu'à 9h00.

Attente inutile, puisque qu'étant étudiantes, il nous suffisait de montrer nos cartes d'identité à l'entrée du château. Il n'y a pas de vestiaires, nous sommes chargées : au diable, ce n'est point grave !

La visite commence, et nous découvrons l'histoire du château à travers des tableaux, des vidéos ou encore des maquettes...

La maquette du château de Versailles permet au visiteur de se rendre compte de l'étendue du domaine, et de comprendre son architecture et son emplacement géographique. Sur les murs de la salle, le public peut observer l'arbre généalogique des Bourbons, utilisant la médiation numérique. En effet, les photographies des personnages s'affichent par lien de parenté et selon l'ordre chronologique : cela attise la curiosité du visiteur, puisque la salle est sombre et l'effet de lumière attire le regard. De plus, le public ne se serait pas forcément attardé devant un arbre généalogique basique. Ici, il est interactif : il évolue et permet une compréhension plus rapide et une lecture plus agréable.

De gauche à droite : Maquette du château de Versailles / médiation numérique

Ensuite, nous découvrons l'histoire du château à travers des tableaux plus ou moins imposants, retraçant les débuts de Versailles, de sa construction jusqu'à nos jours. Cette médiation permet au public de ne pas être découragé puisque très peu de texte est utilisé. Au fil des années, le visiteur comprend grâce aux tableaux à quoi ressemblait le Versailles d'avant, et comment est-il devenu celui qu'il est aujourd'hui ; mais aussi quelles étaient les coutumes en 1660, et comment ont-elles évolué...

Premier Versailles - Jour de fêtes et de plaisirs 

La médiation numérique tient une place importante au château de Versailles. En effet, plusieurs vidéos d'environ dix minutes sont proposées au visiteur : elles récapitulent l'historique du château, découvert auparavant par le biais des tableaux. Ce dispositif assure une compréhension totale de l'histoire de Versailles, de manière ludique et efficace. Cette fois-ci, ce ne sont plus des peintures, mais de véritables images du château qui sont montrées. La salle est sombre, ce qui attire l’œil du public immédiatement vers l'écran, situé au fond de la pièce.

La visite du château peut débuter, le public connait maintenant les lieux et son histoire...


Nous arrivons à la chambre du roi, de la reine, et nous sommes impressionnées par les détails des plafonds. C'est tellement grandiose...tant de choses à regarder que nous en restons bouche bée. Je ne réalise pas que je foule le sol du château de Versailles. Ici, plus besoin d'écrans, de maquettes : beaucoup de choses se comprennent. Quelques pancartes expliquent brièvement dans quelle salle se situe le visiteur, mais les lieux livrent tous leurs secrets grâce aux détails des plafonds, aux décorations et aux couleurs qui se mélangent...

Nous, surprises par tant de beauté... - chambre du roi / Château de Versailles 

Je réalise le travail minutieux de tous ces artistes qui ont contribué à ce résultat à travers les époques, ainsi que celui des conservateurs qui nous permettent de pouvoir admirer ces œuvres. Ce qui me surprend le plus, c'est que tous ces éléments soient restés intacts au travers du temps. Je m'imagine le quotidien du roi et de ses sujets quelques siècles plus tôt...

Les plafonds du château de Versailles

À l'angle d'un couloir, mon regard se fige. Apparait devant nous l'immense, majestueuse, lumineuse et célèbre Galerie des glaces.

J'en perds mes mots, je l'ai longtemps imaginée. J'observe tous ces miroirs impressionnants, subjuguée...

La galerie des glaces - Château de Versailles 

Après avoir passé une dizaine de minutes à contempler la salle, nous continuons notre périple et au détour d'une fenêtre, je m'approche...

De gauche à droite : Le château vu d'une fenêtre / les escaliers

Ce qu'il faut savoir avec Versailles, c'est que tout est grand, même les escaliers. On comprend pourquoi la construction a été aussi longue...tous ces détails, la qualité des matériaux et l'architecture, sont de vrais trésors.

L'Antichambre du grand couvert du roi est la salle du château dans laquelle la médiation écrite est la plus développée : une pancarte explicative indique au visiteur à quoi servait cette salle, et ce qu'il y a à savoir. Pour moi, ce dispositif était nécessaire : on comprend que le public visé est un public d'adultes en découverte, qui ne connait pas forcément les termes "Antichambre" et "Grand couvert du roi".

De gauche à droite : Antichambre du Grand Couvert du Roi / médiation écrite 

Pour finir, nous clôturons notre visite intérieure par la galerie des portraits : une gigantesque salle comprenant un nombre incalculable de tableaux. J'ai une pensée pour mon grand-père, peintre et passionné d'art. Malheureusement, la médiation dans cette salle est très peu présente : on ne connait que le titre du tableau, l'auteur et l'année. Parfois, on ne comprend pas le titre et cela rend difficile la compréhension de l’œuvre. Pressées par le temps, nous n'avons pas pu nous y attarder, mais je me suis promise d'y revenir.

La galerie des portraits - Château de Versailles 

Nous arrivons aux jardins. Malheureusement, nous n'aurons pas le temps de visiter le petit et le grand Trianon, ainsi que les jardins et ses aménagements. Nous avons juste le temps de profiter de la vue d'ensemble du château et d'une partie de ses jardins...

Vue d'ensemble du château de Versailles
Quelle beauté, ces jardins... - Château de Versailles

Pour conclure, la médiation est plus présente sur la première partie de la visite du château, qui reprend l'histoire du domaine avec la médiation numérique (vidéos et maquettes), et par le biais de tableaux. Dans la seconde partie de la visite, le public possède des pancartes informatives, destinées à le renseigner sur l'endroit où il se trouve. Je considère qu'il est judicieux de ne pas rajouter de dispositif (surtout du numérique), cela surchargerait les pièces qui ont déjà beaucoup d'éléments à livrer.Les publics visés sont principalement les adultes en découverte. Afin de fidéliser le public, j'ai appris que Versailles proposait des expositions temporaires. Lorsque je m'y suis rendu je n'ai pas pu en voir. Jusqu'au 26 mars 2017, l'exposition "Fêtes et divertissements à la Cour" présente Versailles comme un lieu de fêtes et de spectacles. Dans cette exposition, le visiteur parcourt le temps à travers les trois règnes : de Louis XIV à la Révolution, elle privilégie le ressenti du courtisan.

Nous reprenons le RER, enchantées par notre traversée dans le temps...direction la Maison de la Radio !

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13h45 - Radio France

Et oui, même en ayant passé la matinée à une heure et demi du lieu de rendez-vous, nous étions les premières arrivées !

Finalement, Camille Serrano, assiste médiation culturelle chez Radio France nous accueille et nous fait visiter l'auditorium en avant-première (puisque nous allons voir un concert de musique classique le soir-même).

Les lieux sont assez atypiques, autrefois se trouvait là un studio de radio. Suite à des travaux de réaménagement, le lieu est devenu un auditorium.

l'Auditorium de la maison de la radio

Ensuite, nous avons pu nous entretenir avec Catherine Monlouis-Félicité, directrice du développement culturel à l’espace pédagogique de l’Agora (nouvelle émission politique et citoyenne de France Inter qui donne à parts égales, la parole à la société civile et à la représentation politique). Elle nous a parlé de son travail sur le public de la radio, avec une volonté de toucher une cible de jeunes, puisque c'était leur principale faiblesse.

Suite à cet entretien, nous avons rejoint Camille Serrano qui nous a montré les studios de radio, ainsi que le plateau TV de France Inter, avant de nous faire découvrir un ancien studio de radio...

De gauche à droite : studio de radio / plateau TV / studio de radio d'autrefois - Radio France 

La visite s'est terminée par un arrêt au 22ème étage du bâtiment, avec une vue 360 degrés sur Paris...magique.

Vue du 22ème étage de Radio France - Paris

Commençant à être malade, je fais partie de ceux qui choisissent de rentrer à l'appart'hôtel avant de revenir pour le concert de Rachmaninov et Dvorak à 20h00.

Le concert se déroule très bien, je suis impressionnée par le talent du pianiste et de l'orchestre en général. Même si je passe la soirée en "apnée" (impossible de tousser et de me moucher, sauf pendant les pauses de l'orchestre) j'ai aimé ce moment.

Me sentant fiévreuse, il me tarde de rentrer...mais c'est sans compter sur le RER qui, avec la chance que j'ai, rencontre un problème et met vingt minutes à démarrer. Moi, maudite ?

C'est ainsi que je passe ma dernière nuit à Paris, en tentant de m'endormir malgré mon état qui ne fait que s'empirer...le réveil du vendredi matin s'annonce difficile.

11

Jour 5 - 8h

Après une nuit quasiment blanche, j'appréhende cette journée de retour.

Étant trop fébrile, je suis dans l'incapacité d'accompagner le groupe au Muséum national d'Histoire naturelle (grosse déception, heureusement que j'ai vu celui de Londres...), je reste à l'appart'hôtel en espérant reprendre un peu de forces.

Je savais que je n'avais pas la grippe, mais ça y ressemblait, et j'avais de fortes douleurs pulmonaires, c'est pourquoi mon état m'inquiétait (merci à Mme Lambert, Laurie et mes camarades pour leur soutien)

Le trajet pour arriver à la gare m'a paru interminable et les 6 heures de train ont été les plus longues de toute ma vie. Ah, je m'en souviendrais de mon dernier jour parisien !

20h30, arrivée à Toulouse, je trouve qu'il fait plus froid qu'à Paris (petit problème, non?) Fiévreuse, je décide d'aller aux urgences et j'y passe 4 heures.

Diagnostic final : bronchite asthmatiforme (sûrement due à la pollution) Merci Paris !

Pour conclure, ce voyage a été plus que formateur, riche en découvertes et en émotions variées. J'ai pu réaliser l'un de mes rêves les plus chers, j'ai étudié des moyens de médiation originaux, recherchés et travaillés avec beaucoup d'intérêt. La bronchite n'a pas réussi à ternir cette escapade parisienne : j'en garde un excellent souvenir et je remercie les enseignants qui ont rendu ce voyage possible.

En tout cas, ce fut un "Paris" réussi !