Carnet de voyage

Le Mignon tente la Roumanie...

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Avec notre fidèle destrier, un camion Saviem TP3, pompier 4x4 de collection surnommé "Mignon" : Nous partons sur la route de la Roumanie... Objectif delta du Danube. Va t il nous mener jusque là ?
Juin 2023
7 semaines
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Publié le 22 juin 2023

22h30, il est tard.... mais nous décidons de prendre la route car nous aurions encore trouvé des choses à faire le lendemain avant de partir....Nous avons un premier objectif à tenir : L'aéroport de Vienne le 28/06 pour récupérer notre ado. 8 jours pour près de 1400 km.

Ça paraît facile à réaliser, mais le Mignon notre vieux Saviem TP3, avec sa moyenne de 40-50km/h va t il nous mener à bon port dans le temps imparti ?

Le Mignon ? C'est notre vieux Saviem-Renault, il est de 1982, dans les dernières années de production de ce modèle. C'est un ancien camion militaire 4x4 convertit par le carrossier HVI en véhicule de pompier.Il a été surnommé "Mignon" car un jour, il y a quelques années, nous roulions tranquillement sur une piste d'Auvergne quand une randonneuse nous a doublée avec son VTT et nous a dit, très convaincue : "Ahhh qu'il est mignon votre véhicule !!!!" depuis ca lui est resté...

Arrêt à 36 km seulement, sur une aire de pique nique en bord de route, un peu circulante, l'important était de partir !

 36 km
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Publié le 22 juin 2023

Beaucoup de kilomètres à parcourir après une nuit compliquée (gros orage vers 5h, la pluie qui fait un raffut terrible sur la caisse puis la circulation des véhicules des braves travailleurs du mercredi).

Mais nous avons de la route à faire, alors un rapide petit déj' et let's go !

Nous avançons vers notre objectif malgré la pluie et les orages menaçants, annonçant un nouvel épisode orageux dans la journée.

A la recherche d'un gonfleur pour les pneumatiques du Mignon (changés par des "neufs d'époque" d'origine militaire in extremis deux jours avant le départ...) nous trouvons enfin dans la station d'un supermarché du coup on en profite pour faire une pause déjeuner expédiée grâce à McDo sur un parking du supermarché de Montrevel en Bresse (sous la pluie). Peu importe, l'objectif n'est pas là. Nous repartons sitôt la malbouffe engloutie.

Nous nous arrêtons enfin au bord d'un champ vers 19h du côté de Belfort (à Croix), et l'orage ne se fait pas attendre. Heureusement, il n'aura pas duré longtemps et la nuit sera réparatrice...

 308 km
 Bivouac au bord d'un champ
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Publié le 22 juin 2023

Réveil assez matinal, nous avons de la route, nous prenons un petit déjeuné avent de reprendre la route.

Quel agriculteur digne de ce nom ne viendrait pas voir ce que l'on fait en bordure de son champ ? Bref, après quelques échanges cordiaux, nous finissons notre petit déjeuner et partons avec pour objectif d'essayer de rejoindre le lac de Constance.

En route, proche de la frontière allemande, surprise : un nid de cigogne en haut d'une belle cheminée de briques ! 😀

Non, non, ce n'est pas une grosse dinde... 
 Traversée du Rhin (et passage de frontière)
 Aïe, ça commence...

Merci Osmand, nous nous retrouvons malgré nous à passer de l'Allemagne à la Suisse (Laufenburg (Baden) en Allemagne vs Laufenburg en Suisse...

Le Rhin entre les deux villes, et des bouchons assez monstrueux nous empêchant de faire demi-tour et de manœuvrer en marche arrière nous oblige a cette étape helvétique.

Les ponts du Rhin étant limités, nous allongeons un peu les kilomètres parcourus en Suisse pour retourner en Allemagne.

Au bout de quelques minutes, le Mignon exprime son mécontentement : Panne de ventilateur en pleine ville, il s'échauffe un peu trop. Arrêt d'urgence (en Suisse 😱), changement rapide du fusible, qui fond tout de suite... On essaye de trouver un endroit un peu plus tranquille pour de garer et regarder de plus près.

Une zone industrielle assez peu fréquentée nous sert de refuge, on effectue un rapide diagnostic : Le ventilateur électrique, pourtant récent et de marque reconnue (Spal pour les connaisseurs) semble être défaillant, bon moteur électrique force et fait systématiquement sauter le fusible....

Heureusement, en prévision de ce genre de problème la caisse de pièces détachées, heureusement que le chauffeur est prévoyant, contient deux ventilateurs mécanique de secours, un grand et un petit. Changement de ventilateur (le moins performant pour voir ce que ca donne et si c'est suffisant) en attendant une solution plus pérenne. Le ventilateur mécanique semble efficient et nous roulons comme cela, on verras plus tard si il faut encore se pencher sur ce problème.

De retour en Allemagne, nous faisons le plein de gasoil et le garage nous donne généreusement trois fusibles de rechange. Sympa !

258 km 

On repart en espérant ne pas avoir d'autres soucis. Le ventilateur de remplacement fait son job convenablement, c'est une bonne nouvelle.

Arrivés sur le lac de Constance (sous la pluie), impossible de trouver un bivouac, c'est une zone touristique et peuplée. Nous essayons de profiter un peu du paysage mais la météo ne nous permet pas vraiment d'apprécier le décor.

Le tour est du lac de Kontanz et son cloître ( Birnau Kloster) 

Nous trouvons refuge sur une aire de départ de randonnée, en contrebas d'une route circulante, mais à l'abri des regards, heureusement il y a peu de passage.

 Le mignon au repos, au bord du lac de Konstanz
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Publié le 24 juin 2023

La nuit a encore été très bruyante, à cause de la pluie, et de quelques départs de randonneurs et promeneurs de chiens.

La Bavière est très bucolique, telle une carte postale, malgré la pluie.

La Bavière sous la pluie 
Oh un train allemand ! 

Nous nous arrêtons dans un magasin style Leroy Merlin (BAU-Markt) à la recherche d'eau de javel : ils n'ont pas et ne connaissent pas (ou alors ils n'ont pas compris...). A la sortie, une boulangerie : nous testons un pain "à la pomme de terre", un breze et un pain bizarre...

 Le pain allemand à la pomme de terre : très nourrissant !
Ach ! Ca veut pas rentrer ! Grrr... 

Mais le hasard faisant bien les choses (parce qu'il faut le faire passer, le pain !), une brasserie surgit sur notre route, comment l'éviter ? Dommage elle n'ouvre qu'une demi heure plus tard : on campe sur le parking !

La brasserie Zötler et son magasin 
 Allez ! Pour le plaisir des yeux

Sur conseil d'une experte, nous faisons un détour avant de quitter l'Allemagne, par le château de Neuschwanstein (de Louis II de Bavière) et de Linderhof (celui du papa). Merci Vé !

Châteaux à coupler le souffle (surtout depuis le Marienbrücke...) 

Reprise de la route après cette escapade historique, culturelle et un peu sportive.

Dès le passage de la frontière autrichienne, nous faisons le choix de prendre la vignette voies rapides et autoroutes, valable 10 jours pour 9,50€.

Nous en profitons pour faire le plein et nous approvisionner en nourriture locale...

 Bon ! / Pas bon ! 

L'Autriche est très jolie également (nous sommes dans le Tyrol), mais pas moyen de trouver un bivouac digne de ce nom ! Des barrières et des interdictions à tous les chemins...

Apaisant, vert et frustrant... 
Marienbrüke, c'est pour les petits joueurs !  La passerelle d'accès à ce château est vertigineuse !

Un coup de Park4night car il commence à se faire tard, nous passerons la nuit sur le parking de la piscine municipale de Barwies.

Le parking de la piscine et son parc de jeux 
 214 km
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La nuit a été plutôt bonne et reposante, l'endroit était calme, peu de passage et un peu éloigné de la route principale.

Nous reprenons la route à travers le Tyrol qui est très joli.

 Très propret
Innsbruck : son architecture, ses modes de transport et sa radio 

La tolérance de l'alcool au volant étant limitée à 0.1g/L, apéro autrichien : sans alcool. Au bord d'une route parallèle à la route principale.

L'apéro autrichien, et la fête est plus folle ? Non, plus triste... 
Le Tyrol, ses montées et descentes entre 600 et 1300m... 

Mignon souffre, il n'aime pas du tout les descentes à 15%, et finit par jeter l'éponge : L'assistance au freinage lâche. Nous décidons de prendre l'autoroute pour avancer et soulager Mignon, jusqu'à se poser et trouver une solution.

Le mignon est lourd et le freinage est déjà assez rudimentaire (4 tambours). Il peu assisté en temps normal et sans la pompe à vide qui produit la dépression nécessaire a l'assistance c'est un peu comme jeter l'ancre d'un cargo et attendre que sa s'arrête... quand il veut.... En utilisant le frein moteur et debout sur la pédale quand il le faut c'est éprouvant, il faut réparer au plus tôt.

Autoroute A1 

Nous nous arrêtons au bord d'un lac à Mondsee. Heureusement que Mignon a le pneu léger et pèse moins de 3,5t....

 Au bord du lac de Mondsee
290 km 
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Nuit en bord de route au bord du lac de Mondsee.

Réveil à 6h pour changer la pompe de l'assistance au freinage. L'air est frais mais très vite la température monte. Le mécano peine à démonter le support n'étant pas pratique mais finalement il y arrive non sans nombre de jurons.... La pompe de secours (encore un remerciement à la caisse de pièces détachées bien achalandée), avec quelques adaptations se monte et nous retrouvons notre assistance de freins après 5h d'efforts acharnés.

La vue étant quand même agréable, nous décidons de déjeuner avant de reprendre la route.

Nous reprenons l'autoroute le temps d'atteindre la première aire où l'eau potable coule à volonté : nous remplissons nos réserves et quittons l'autoroute à la première occasion.

Fidèle à elle-même, l'Autriche n'est pas une terre d'accueil pour les itinérants, aucun chemin ne permet de se poser en toute légalité.

Park4Night nous mène au parking de l'abbaye de Kremsmünster que nous prenons le temps de visiter un peu : L'abbaye de Kremsmünster est un des plus grands et des plus riches monastères d'Autriche. Il comporte une grande bibliothèque, une collection d’objets d’arts, avec le calice de Tassilo (Tassilokelch) et les Tassiloleuchter – ce sont un calice et des chandeliers donnés par le duc Tassilon au monastère au VIIIe siècle – et d’autres peintures et objets précieux, la belle église collégiale baroque, un observatoire construit à partir de 1748 (le premier d'Europe, il comporte, entre autres, la station météorologique la plus ancienne d’Europe) et une cave.

À part le monastère, il y a la petite église de Kirchberg – de style rococo – et l'église de pèlerinage de la Sainte-Croix construite à quelques kilomètres, ainsi que le musée des instruments dans le château de Kremsegg..

Notre parking est coincé entre le cimetière et l'abbaye.

Le nom de Kremsmünster est issu d’une légende : en 777, le duc Tassilon III de Bavière était à la chasse avec son fils Gunther, quand ce dernier a été attaqué et tué par un sanglier. Après cet accident tragique, Tassilon III a vu un cerf avec des chandeliers dans ses bois – le duc a interprété cela comme un signe de Dieu et par gratitude a fondé un monastère à cet endroit-là. Le mot en ancien allemand pour « monastère » était Münster – donc c’était le Münster an der Krems (le monastère sur la Krems, rivière qui coule au bord du bourg), Kremsmünster.

Ce monastère bénédictin existe donc depuis plus de 1 200 ans. Son aspect actuel est le résultat d'une reconstruction en style baroque, exécutée à partir de 1680. Jusqu'à nos jours, la communauté compte à peu près 40 moines bénédictins qui ont la charge d'un lycée et des 27 paroisses des alentours. L'école de l'abbaye de Kremsmünster (Stiftsgymnasium), un Gymnasium privé, a été fondée en 1549.

Kremsmünster 
75 km 
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Réveillés de bon matin par la chaleur (Mignon en plein soleil), nous prenons le temps de chercher un camping à proximité de l'aéroport (enfin pas trop près non plus), pour pouvoir se poser deux jours et attendre sereinement l'avion de notre ado.

Contact pris avec le camping (par mail), nous reprenons la route. Les paysages changent un peu, les montagnes ont disparu pour laisser place à des champs et de la verdure. Quelques bosquets, mais toujours compliqué de se poser. C'est au fond d'un chemin en lisière de bosquet que nous trouvons refuge pour le déjeuner, sans trop nous y attarder non plus.

Apéro presque autrichien

Le camping nous répond positivement, mais nous indique que nous devons arriver avant 17h... Impossible de tenir le délai, nous sommes à 150km et disposons de 2h... Après mail au camping pour négocier une arrivée plus tardive, nous prenons l'autoroute afin de gagner un peu de temps.

Un indicateur sur l'autoroute affiche la température : 42°C ! C'est trop pour Mignon qui surchauffe au bout de 60km (sur des montées). Nous quittons l'autoroute et continuons sur la nationale, plus arborée et plus "fraîche" pour Mignon (et pour nous par la même occasion).

 Autoroute, maisons caractéristiques et train autrichien

Arrivée à Donnerskirchen au camping Sonnenwaldbad. Le camping nous a répondu qu'on pouvait arriver plus tard et donné le code de la barrière pour entrer. C'est un petit camping municipal à côté de la piscine du village, à laquelle nous avons un accès illimité. Le camping est très simple, étagé, un bloc sanitaire , une borne d'électricité et un point d'eau à chaque étage. Il y a peu de monde, ce qui en fait un spot très calme (hors ouverture de la piscine, bien sûr !).

Les deux jours suivants ont été très calmes, la météo ayant changé (température plus fraîche, temps nuageux), personne (à part un ou deux téméraires) ne s'est vu tenté par la piscine 😅.

Un petit restaurant avec plat du jour propose des plats locaux. Cela nous permet de goûter le chiwatziki (boulettes de viande sauce tzatziki accompagnées de riz à la tomate et aux poivrons), porc fumé accompagné de purée de pommes de terre, schnitzel frites ou salade de pommes de terre/ concombre à la crème (fine escalope de porc ou de poulet panée). C'était plutôt bon et très copieux. Et la coutume veut que l'on commence le repas par un bol de soupe, surprenant et trop pour un même repas.

 Ein Bier und eine Suppe zum Auftakt

Le prix du plat du jour est plus que raisonnable (8,50€), contrairement aux campings (67€ pour deux jours à deux, toutes taxes comprises).

Ils ne connaissent pas le "café viennois", c'est une invention touristique. Il suffit de commander un café crème 😂.


Après avoir rempli toutes nos missions (lessive, plein d'eau, vidange des commodités), nous quittons cet espace de quiétude pour nous rendre à l'aéroport.

Un vrai calvaire pour se garer (apparemment il faut acheter en avance son ticket pour entrer sur les parkings), donc Mignon fait des tours en attendant notre ado. Sitôt fait, nous fuyons cet environnement stressant pour retourner en pleine nature.

Après un dernier ravitaillement alimentaire en Autriche, Park4night nous sauve encore une fois la mise en nous proposant un spot proche du Danube, au calme (mais envahi d'énormes moustiques affamés 😱). La tentative de balade pour découvrir les alentours tourne vite au cauchemar. Retour au Mignon derrière nos moustiquaires 😔.

Soirée tranquille, nous aviserons demain de notre prochaine étape.

 235 km vers le camping
 70 km vers l'aéroport puis le spot
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Publié le 5 juillet 2023

Après une bonne nuit de sommeil, un petit déjeuner au champ des oiseaux et aux cris des faisans, nous planifions notre destination du jour, nous réveillons notre ado, et nous reprenons la route direction la Hongrie.

La banlieue sud de Vienne est envahie d'éoliennes, c'est impressionnant (et très moche).

Des éoliennes à perte de vue 

Nous passons à côté d'une ancienne porte romaine. Carnuntum est une ancienne ville romaine, capitale de la province romaine de Pannonie. Édifiée sur la route de l'ambre, elle se situait au bord du Danube, près de Petronell-Carnuntum et Bad Deutsch-Altenburg en Basse-Autriche, entre les villes actuelles de Vienne et Bratislava. Vers 40, la Legio XV Apollinaris y édifia un premier fort, qui fut reconstruit en pierre sous Vespasien. Outre un fortin auxiliaire, ce fort possédait son propre amphithéâtre ainsi qu'une colonie de peuplement administrée par l'armée (Canabæ). La ville s'étendait un peu plus à l'ouest, avec ses thermes, son forum et son grand amphithéâtre (près de 8 000 places). Pline l'Ancien indique qu'à l'époque, cette ville de marche était un camp d'hiver de l'armée romaine, tête de pont contre les Sarmates et les Daces2. En 114 au plus tard, la legio XIIII Gemina prend la place de la XV Apollinaris qui est envoyée en Orient. La ville devint capitale de Pannonie supérieure sous l'empereur Trajan, et résidence du gouverneur de province. Hadrien lui accorda, sans doute en 124, le statut de municipe (Municipium Ælium Carnuntum). Marc Aurèle y tint son quartier général en alternance avec Sirmium pendant sa guerre contre les Marcomans. Pour plus d'informations, on vous laisse mener l'enquête.

 La porte des paiëns de Carnuntum
Arrivée en Hongrie 

Arrivés en Hongrie, nous constatons très vite le changement : les maisons sont plutôt de style soviétiques, très massives. La langue est très difficile à appréhender, Les routes sont cabossées, la circulation y est désagréable.Les routes principales de cette partie de la Hongrie sont en très mauvais état et dangereuse, les camions roulent vite et sont en nombre énorme....

Sur les routes de Budapest 

Nous trouvons un spot sur un bras mort du Danube, au milieu de la faune et de la flore. Des lièvres, des papillons et un lézard nous souhaitent la bienvenue.

Un spot dans un coin de nature 
 246 km
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La Hongrie n'étant pas notre finalité, nous poursuivons sa traversée rapidement, afin de dormir en Roumanie (où, semble t il, il est très aisé de bivouaquer).

Les paysages hongrois s'enchaînent, un peu monotones, très plat et très cultivé (du maïs et du blé principalement) mais la richesse et la propreté de l'Autriche ont laissé place à un pays plus pauvre et moins bien entretenu.

En Hongrie, la langue a également changé, dur dur de comprendre et de se faire comprendre. Certains Hongrois parlent cependant encore l'allemand et la copilote à de bonnes notions.

Paradoxalement, les routes principales sont dans un état bien pire que le réseau "secondaire". Cela est dû principalement à la fréquentation phénoménale de camions qui traversent le pays (le plus vite possible....). Circuler sur ces routes principales est assez dangereux et fatiguant surtout avec notre véhicule avec lequel nous nous contraignons à ne pas rouler à plus de 70km/h pour éviter d'user anormalement ou casser des pièces de transmission..... Mais de toutes manières, aller plus vite ne serait ni utile ni prudent.

Las de ces routes cabossées, nous faisons une halte pour manger dans un chemin, sale, où déposer ses déchets en verre n'est pas forcément un souci...

 Pause déjeuner

Arrêt touristique à Tiszaalpàr, avec sa chapelle, la reconstruction d'un village de l'âge des Arpàd selon les fouilles archéologiques faites sur place, et sa vue sur le parc naturel de Nemziti.

 Tiszaalpàr
 Des cousins saluent le Mignon
 Quand richesse et pauvreté se cotoient

Le passage de la frontière Roumaine a été plus surprenant, pourtant nous sommes toujours dans l'Europe communautaire (la seule autre frontière "formelle" que nous ayons traversée est celle de la Suisse ce qui là semble normal) : 2.5km de file de camions avant, tout autant après. Au bout d'un moment d'attente, sagement dans la file, des routiers Roumains nous font signe de doubler tous les camions car au poste frontière plusieurs files existent : Une file voitures/bus et celle des transports de marchandises.

C'est plus facile à dire qu'à faire, c'est une route à double sens....

 La frontière

Au poste frontière, évidemment, le Mignon interpelle, on nous demande de nous garer sur le côté pour visite/inspection. Le contrôle des cartes d'identité et des papiers du véhicule sont systématiques à cette frontière, toutes les voitures sont contrôlés. Mais nous aurons également droit à une visite de la cabine et de la caisse par deux douaniers. Nous passerons finalement sans encombre, après une petite demi heure de stress...

Les 50 premiers kilomètres de Roumanie sont tout aussi monotones que la Hongrie : plats, des champs à perte de vue, des villages (où la pauvreté des habitants détonne avec des maisons palais, plus que luxueuses, mais souvent inachevées. Des grosses voitures récentes partagent le bitume avec des calèches, tirées par des chevaux. Il y a peu de vieilles voitures, comme on se l'était imaginé.

 Les premiers kilomètres en Roumanie

Nous cherchons désespérément un spot pour la nuit. Il commence à être tard et c'est toujours aussi plat, peuplé et visible (bon, peut être que peint en kaki, le Mignon serait moins visible, mais plus problématique avec l'Ukraine en guerre...).

Park4night nous trouve un spot à 30km.Lorsque nous arrivons, il faut traverser une zone habiter et tourner dans une petite rue entre les maisons qui nous emmène sur un chemin....Il fait nuit et nous avons une ascension assez vertigineuse sur une piste très bosselée. Mignon tangue dans tous les sens, nous avons un peu peur, cela nous donne des sueurs froides... 3km interminables plus tard nous sortons du chemin défoncé en forte pente pour arriver...

Sur un parking en bord de route ...

Dégoûtés et insatisfaits du spot, nous poursuivons sur la route vers un château médiéval en ruines sur une butte, quelques voitures sur le parking, peu importe, il fait nuit, il est 23h, on se pose en retrait en étant les plus discrets possible....

370 km 
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La nuit fut stressante. Vers 3h du matin, des jeunes un peu éméchés ont trouvé intelligents de secouer Mignon... Notre protecteur a poussé un grognement digne d'un grizzly et les jeunes ont détalé étonnamment vite. Difficile de se rendormir paisiblement avec l'appréhension d'une autre visite possiblement plus difficile à gérer. Premier contact avec les Roumains....

 Le parking du spot

Après le petit déjeuner, nous allons visiter la ruine de la forteresse de Siria et nous comprenons très vite l'attrait des jeunes pour ce spot : la zone proche des ruines est aménagée de nombreuses tables de pique-nique et de barbecues. C'est un point de rassemblement de weekend pour les jeunes.

 Les ruines de la forteresse de Siria

Notre première nuit en Roumanie nous laisse un sentiment mitigé sur l'hospitalité et la gentillesse des Roumains...

Nous redescendons dans la vallée en quête de la vignette pour circuler en Roumanie, un distributeur de lei, et un supermarché pour le ravitaillement vital.

Après avoir trouvé une station service (bondée bien sûr) pour acheter une vignette, il a encore fallu faire comprendre à la caissière ce que nous voulions, au bout d'un moment un "Je peux vous aider Madame ?" venant d'un autre client nous permet de régler la situation en 2mn ! L'argent local récupéré et les courses réalisées, nous reprenons la route, fatigués mais bien décidés à quitter cette plaine interminable.


Très vite des montagnes lointaines apparaissent dans le paysage, nous redonnant un semblant d'espoir.

 Un autochtone

Il y a des habitations partout, au bord de tous les chemins même les plus reculés et les gens vivent tard le soir, circulent, vont aux jardins d'enfants ou encore font leurs courses, comme s'ils profitaient de la fraîcheur de la soirée pour sortir.

Des maisons anciennes, récentes, non terminées mais déjà habitées, des églises clinquantes et des cigognes partout

Dans ces conditions, difficile de juger du calme de certains spots... Au moment où nous nous posons, un peu dépité, sur un parking de bord de route, deux jeunes Roumains nous abordent en nous expliquant qu'ils faisaient parti d'un symposium d'artistes en réunion dans la région et qu'on pouvait venir se poser avec eux. Après quelques échanges approximatifs en anglais et avec l'aide de Google translate nous croyons comprendre qu'ils étaient à un camping proche, nous leurs répondons que nous réfléchissons et éventuellement les rejoignons.

Après réflexion, nous jouons cependant la carte de la sécurité et passer une nuit réparatrice dans un camping semble une bonne idée ; Le risque étant de se coucher tard si nous nous retrouvions dans un rassemblement. Mais finalement nous n'avons pas dû tout comprendre... nous nous retrouvons seuls avec une famille allemande dans un camping original : le camping Busieri, proche de Rosia. Il est de petite taille, il est aménagé de bus anciens : des chambres à louer dans des bus, une cuisine commune dans un autre, des tipis, des sanitaires rudimentaires mais propres. Nous sommes sous le charme. Étant arrivés tard, la soirée passe vite et prenons un repos bien mérité. Au final nous n'avons jamais revu les jeunes gens mais avons bien dormi.

 Le camping Busieri à Rosia

La trace du jour

 182 km
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Après une bonne nuit de sommeil, nous avons fait le plein de la cuve d'eau et des jerrycans, vidangé les commodités, nous aurions bien fait un lavage de nos vêtements (car nous n'avons pas vu un seul lavomatique depuis que l'on a quitté la France) mais le camping étant encore en travaux, la machine à laver n'est pas encore raccordée (nous avons décliné la proposition du lavage de nos habits par la propriétaire du camping, n'étant pas dans l'urgence), nous prenons un moment pour choisir la destination.

Le camping au réveil 

Nous décidons de commencer par le nord du pays, proche de la frontière ukrainienne, en espérant trouver un spot sympa sur la route (plus montagneux).

Nous enchaînons les kilomètres mais difficile de trouver un endroit à l'abri des regards, stable (le sol est humide et la terre collante) et éloigné de la route principale, c'est joli mais assez densement peuplé.

Nous identifions une cascade en bout de route avec un parking. Mais à l'arrivée, grosse déception : le parking est payant, il y a un bar, des hôtels et du monde.

Route vers la cascade 

Nous faisons demi tour et cherchons désespérément un spot. Nous finissons par interpeler une habitante (qui ne parle pas anglais) voyant la difficulté de la communication : un autre habitant vient vers nous en parlant anglais (ouf!). Il nous dit qu'il n'y à pas de spot dans le coin, c'est montagneux et il y a des habitations partout. Il est très sympathique et nous parle (avec un anglais très bon) de plusieurs endroits à visiter, nous dit que sa région est très belle et nous explique où nous poser (mais c'est à 50km et la nuit tombe).

Nous le remercions et repartons. Cette brève rencontre nous rassure sur la gentillesse et la sympathie des Roumains.

Park4night nous indique deux spots à une vingtaine de km en bord de route. Le premier est en zone boueuse... Pour arriver au second, de nuit, il faut traverser un grand pont certainement de l'époque soviétique, souci, le pont est non seulement à une seule voie mais en état... flippant pour nous petits français c'est impressionnant surtout à 10m au dessous une rivière.... De la taille de la Saône.... C'est une grande aire de pique-nique en bord de route et de rivière. Deux voitures sont garées, des jeunes qui profitent de la fraîcheur de la soirée. Tant pis on se pose là, un peu a l'écart, il fait nuit & les routes sont assez fatigantes.

Les deux voitures ne tardent pas à partir, repas rapide et au lit.

218 km 
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La nuit fut courte : route circulante, et dès le lever du jour, calèches, voitures, camions (un chantier fait aussi du bruit sur l'autre rive) et pas très loin des trains circulent....

Nous comprenons après exploration qu'une des cabanes de l'aire n'abrite pas une table et des bancs mais un point d'eau qui sert continuellement du matin au soir à des personnes qui viennent en puiser.

Au petit déjeuner, nous prenons le temps de définir les points d'intérêts majeurs pour profiler notre itinéraire. Chose faite, nous quittons notre spot un peu trop fréquenté.

Objectif : Le cimetière joyeux de Săpânța.

Nous passons au plus près de la frontière ukrainienne, parfois à 100m (la route longe la rivière qui sépare les deux pays).

Des cigognes et des routes en plus ou moins mauvais état 

Nous avons repéré un camping dans le village de Săpânța, ce sera notre point de chute.

Le camping est très petit (5 places peut être ?), une rivière coule le long du terrain et un jardin se trouve de l'autre côté. Nous sommes chez l'habitant, qui a construit une pension et aménagé son terrain pour accueillir les touristes. Tous les services sont présents : sanitaires propres et récents (mais ne fermant pas à clef), eau potable, point vaisselle, vidange toilettes, et machine à laver (gratuite !).

Un camping car d'anglais est présent, c'est le premier que nous voyons en Roumanie il y a très très peu de touristes surtout où nous passons... Nous allons échanger un peu avec eux. Ils sont tombés amoureux de la Roumanie. Ils en sont à leur cinquième séjour dans le pays et envisagent de s'y installer. Ils nous donnent de nombreux conseils (visites, bivouacs, camping, culture, habitants,...).

Au restaurant du camping, "la table d'Ana", nous goûtons quelques plats locaux : chou farci/polenta, saucisses grillées/purée de pommes de terre, planche traditionnelle de charcuteries et fromage. Une part de gâteau maison en dessert, le tout accompagné de vin local (un pinot noir et un sauvignon blanc).

La table d'Ana 

Après ce bon repas, nous allons récupérer de la nuit précédente, un peu trop courte....

 Un compagnon de table, qui nous a fortement inspiré
149 km 
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Réveil en douceur, au bruit de l'eau qui coule à proximité, et des poubelles renversées par les chiens errants (un fléau en Roumanie). Le lieu est agréable, la patronne assez froide, le patron un peu moins. La barrière de la langue y est sans doute pour quelques choses.

 Petit déjeuner sous les noyers, en bordure de rivière

Après le petit déjeuner, préparé dans le Mignon et pris sur une table extérieure au bord de la rivière, c'est opérations lessive (mise à sécher sur un fil, prévu dans le trousseau du Mignon) puis douches, plein d'eau et vidange des commodités (dixit l'ado : "c'était trop facile héhé" - la prochaine fois, elle vidangera les toilettes toute seule, héhé).

Direction le cimetière joyeux de Săpânța : Il est compliqué de se garer, des voitures partout, du monde, des boutiques improvisées de babioles sans intérêt culturel sur les trottoirs par les locaux pour gagner un peu d'argent. Deux parkings à touristes, payants, sont à proximité mais nous préférons garder le Mignon à l'œil, nous nous garons le long du cimetière à côté d'une vielle remorque. Bien sûr, tout cela est a l'échelle de la Roumanie, c'est concentré sur un pâté de maisons de quelques centaines de mètres, pas plus mais cette soudaine activité touristique est surprenante quand même. Surtout quand on pense que l'on n'est qu'à quelques centaines de mètres d'un pays en guerre…

Săpânța 

Même la visite du cimetière et de son église est payante (2€/adulte, 1€/moins de 14ans), elle est surprenante, c'est très coloré, une gravure et une anecdote sur le défunt est gravée sur chaque tombe. Certaines ont près de 60 ans, à priori.

La visite prendra très vite court alors que Fab est un peu plus loin de nous : un local d'environ 70 ans, quelque peu alcoolisé semble t il (mais, cela dit, très - voire trop - amical) nous aborde, nous prend par la main, nous parle (mais nous n'y comprenons rien), il rit, il nous embrasse, il est heureux c'est incontestable, mais nous, nous sommes très mal à l'aise et notre mâle dominant ne vient pas à notre secours, il se promène de son côté.

Le brave homme, bien lourdaud, finit par nous laisser (peut être las de ne pas se faire comprendre ?) et retourne au bistrot voisin (d'où il venait, probablement). Notre ado est traumatisée et veut partir au plus vite. Ce que nous ne tardons pas à faire.

Le cimetière joyeux de Săpânța

Remises de nos émotions, nous déjeunons dans un pré, sous un cerisier accolé à un cimetière bien plus calme, pour ne pas dire abandonné puis repartons en quête d'un nouveau spot en direction du parc naturel des monts de Maramureș.Au fil de la route, nous apercevons un autre TP3, un vieux camion de pompier garé dans une cour.

 Un autre Mignon sur notre route !

Nous trouvons un spot à proximité d'un monastère en reconstruction, mais proche d'une source (donc encore beaucoup de voitures de locaux qui remplissent bouteilles et bidons). De plus le coin est également très fréquenté par des cueilleurs de champignons. La nuit est tout de même assez calme, il n'y a pas trop de passages de voitures.

 52 km
14

La nuit a été assez calme, la source à 100m attire cependant beaucoup d'habitants qui viennent faire le plein d'eau, beaucoup de maisons rurales n'ont pas l'eau courante (mais beaucoup ont des puits). Les sources sont quasiment toujours "décorées" de signes religieux et souvent des bougies brûlent sous les diverses effigies à l'images de Marie, Jésus ou d'autres saints.

En partant, nous constatons qu'il y a plusieurs habitations en aval du chemin, ce qui justifie également certains passages. Nous repartons reposés en direction du parc naturel des monts Rodna. Plus on approche et montons dans la montagne et plus le temps est menaçant, l'orage gronde et finalement déverse une pluie très dense et pénétrante (Mignon prend l'eau par endroits... On éponge comme on peut...).

Nous traversons Broça ce qui est appelé une assez grande "station balnéaire" (?). Encore une fois de grands bâtiments neufs finis ou pas....

Au détour d'une épingle à cheveux à 1100m d'altitude, nous nous engageons dans un chemin sans issue, dont l'accès est gardé par deux jolies vaches Roumaines doté de cloches clinquantes, en espérant trouver refuge le temps de l'orage voire la soirée et la nuit.

Le chemin est coincé entre un torrent et des clôtures de bois, nous sommes un peu mis en difficulté pour faire demi-tour et se garer de manière à ne pas bloquer le chemin.

Les vaches qui nous ont accueillis, nous tiennent compagnie en attendant la traite et sont très vite rejointes par des consœurs. L'éleveur arrive finalement avec son chien pour soigner ses vaches et nous signifie qu'il n'y a aucun problème pour passer la nuit sur place 😅.

L'endroit, malgré la pluie, est très joli. Une petite rivière (somme toute assez tumultueuse et bruyante) coule au bord du chemin et confère à l'endroit une touche bucolique. Espérons que l'on pourra faire quelques photos demain sans pluie.

73 km 
15

Au réveil, le paysage a changé : le soleil, le ciel bleu, un environnement verdoyant, le torrent boueux s'est transformé en petit ruisseau limpide , l'excès d'eau au sol s'est évacué. C'est magnifique. Quelques photos et départ.

Nous avons pour objectif de visiter quelques monastères orthodoxes dans la région Bucovine (ceux qui nous semblent les plus intéressants), ils sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sur la route de la Bucovinie 
Moldovița

Nous commencerons par le monastère de Moldovița. C'est un petit monastère de femmes. L'église est fortifié, c'est une église orthodoxe entourée de murs formant une enceinte dotée de tours d'angle et d'une porte d'entrée. A l'intérieur, il y a un bâtiment d'habitation accolé à un des murs. Il est assez intimiste, les peintures extérieures à dominante bleue sont bien conservées et l'atmosphère à l'intérieur des murs est très spéciale étant donné que les religieuses y vivent en permanence et entretiennent des espaces verts et des fleurs dans la cour.


 Monastère de Moldovița

Nous nous dirigeons ensuite vers le monastère de Sucevita. Il suit le même schéma mais de plus grande taille donc bien moins intime. Par contre, l'architecture est intéressante et les églises de ces monastères sont particulières avec leurs peintures intégrales. La Roumanie fait des efforts pour rendre les lieux touristiques (grands parkings, toilettes, signalétiques, haut niveau de propreté,...). Les religieux et les locaux aussi avec leurs boutiques de babioles (saintes ou non...).

Monastère de Suceava 

Nous finirons la journée sur le grand et propre parking du Monastère de Punta (la propreté est pas gagnée du tout en Roumanie, le pays est jonché de détritus divers et variés, c'est vraiment dommage, seuls quelques rares endroits ne sont pas envahis de déchets), faute d'avoir trouvé mieux cela semble une solution pratique et sécure.

Il est tard et il y a encore beaucoup de passage de voitures, piétons et moines, même à 22h passé. On ne comprend pas tout ce qui se passe sur ce grand parking éclairé, mais vers 23h, le calme est presque enfin là.

La beauté de la Roumanie se révèle, le monastère de Moldovița était exceptionnel....

179 km 
16

Nous sommes réveillés très tôt par le "toaca" (genre de xylophone rudimentaire) et les cloches à 6h, puis à 7h (premier office de la journée, dans la tradition orthodoxe, la "messe" complète peut durer 5 heures si nous avons bien compris). Respect aussi pour le balayeur bien qu'un peu bruyant il a patiemment balayé cet immense parking durant des heures.

Les visites commencent à 9h. Nous prenons un petit déjeuner et allons voir ce monastère de Putna. Celui ci est très renommé et un grand centre cultuel. Encore une fois, les bâtiments sont sur la même disposition mais ici c'est encore plus vaste. Nous arrivons en pleine messe (assez facile nous direz vous vu leur durée et leur fréquence).

La Roumanie semble encore très attachée à sa religion et nombre de Roumains de tout âges défilent dans les monastères. Il semble y avoir une grande tolérance pour nous (peut être contrainte et forcée pour faire venir les touristes en plus des pèlerins ?) mais parfois certains regards ne sont pas très difficile à traduire en l'absence d'application des coutumes religieuses et le manque de signe de croix par exemple (pas des religieux eux même mais plutôt par des femmes âgées).

La décoration intérieure est très belle et ressemble à une BD ou un Manga mais datant de plusieurs siècles et avec une forte incitation à la piété (l'ancêtre de la propagande, voire de la publicité ciblée mais avec aussi une morale qui était la seule connue des gens de cette époque). On note aussi une assez grande richesse artistique des ornementations mais aussi matérielle avec beaucoup de dorures, d'or et d'argent. Par contre, à Putna l'extérieur de l'église n'est pas (plus ?) orné de peintures.

 Monastère de Putna

Direction ensuite le monastère de Dragomirna. Celui ci est intéressant car quasiment aussi grand que le précédent mais beaucoup moins fréquenté et très bien restauré et entretenu (par des femmes ici). Bien qu'un peu moins impressionnant que les précédents il est toutefois peut-être encore plus intéressant car quasiment désert et il dispose de beaucoup plus de pièces ouvertes à la visite ; Nous avons pu emprunter les chemins de rondes et les tours ce qui est très intéressant lorsque l'on s'intéresse plus à l'architecture & l'élévation des murs qu'à celle de l'âme...

Quitte à être religieuse (des femmes encore ici) il est peut-être plutôt agréable de l'être dans ce cadre.

 Monastère de Dragomirna

Nous mangeons sur le parking, faisons un ravitaillement puis nous rendons au monastère de Voronet.

 Monastère du Voronet

C'est ensuite la galère qui commence pour trouver un spot nous traversons d'anciennes mines désaffectées (mais sûrement pas dépolluées)....

Sur la route... 

Nous nous poserons dans un chemin à 1300m d'altitude, en pleine forêt montagneuse, pensant être seuls. Mais c'était sans compter sur les habitants juste au dessus que nous n'avions pas vu et leur Audi Quattro. Ils font un ou deux passages probablement pour s'assurer que nous ne sommes pas malintentionnés ?

La nuit est tombée et nous prenons du repos.

17

La nuit, malgré la pluie, a été calme.

Nous sommes réveillés vers 7h par un véhicule qui passe assez rapidement puis un second qui vient se coller à l'arrière du Mignon (???). Les occupants (plaque polonaise) disparaissent dans la forêt (champignons ?).

Difficile pour certaines de se rendormir…

Vue au réveil 


Un peu plus tard, un homme passe… Carrure et démarche impressionnantes, barbe noire, chapeau de laine noir traditionnel, gilet épais, et un impressionnant fouet replié dans sa main… On eût dit un théâtral dresseur d'ours dans un petit cirque du XIXème siècle…

Passé un certain temps, l'homme revient, il est cette fois avec son jeune collègue, équipements identiques mais statures incomparables… L'aîné des deux passe, fouet enroulé à la main, il avance palabrer plus loin, vers un gros tas de bois d'où proviennent depuis quelques minutes des bruits secs de hache fendant des blocs de bois.

Sur le flanc de la montagne, près du Mignon, le plus jeune cherche du réseau avec son smartphone dans une main et son fouet dans l'autre…. Vision un peu anachronique et décalée…

Soudain, peut être un peu pour montrer son agilité à cet exercice, il fait claquer son fouet en hélant ses bêtes qui pointaient, à fort bon escient pour sa démonstration, leurs museaux au détour du chemin.

Le plus âgé, sa conversation finie, revient vers nous, puis nous dit en français "Qu'il a fait quatre saisons dans le bordelais pour planter des vignes". A notre demande, il nous conseille quelques sites d'intérêt. Puis il met fin à la discussion en repartant avec son ami dans sa montagne derrière le troupeau…

Nous partons, non sans saluer le pop qui fendait du bois à 20m du Mignon ; Avec son allure authentique (et un peu effrayante en fait) sa grande robe noire, son visage buriné et transpirant, sa hache… Nous lui demandons tout de même confirmation de notre route. Son ermitage se trouve en fait, caché dans le bois juste au dessus d'où nous avons passé la nuit. Nous prenons la direction indiquée, au sud, vers le parc naturel Vanatori Neamt (la source Agipa et le monastère Sihla).

 Un ermitage bien isolé

Nous roulons dans une partie pauvre de la Roumanie, beaucoup de routes ne sont même pas goudronnées et quand elles le sont par moment, c'est encore pire que des pistes…

Aux alentours de midi, nous nous arrêtons pour manger le long d'une grosse rivière puis, en essayant de trouver un peu d'ombre, nous apercevons une grande entrée de tunnel en béton à moitié dans la végétation, semblant creusé puis abandonné dans la foulée… Nous essayons de nous approcher mais l'odeur, l'obscurité et les immondices jonchant le sol nous enjoignent à une prompte retraite à l'air libre !

Sitôt de retour au Mignon, un véhicule s'arrête : l'occupant nous parle en anglais, nous informe sur le village avoisinant, qui a été fondé par des réfugiés hongrois d'où son nom "Farcasa" qui signifie "loups" (en Hongrois). Il nous explique que le tunnel est très long et qu'il se scinde en deux sous la montagne. Il était prévu pour alimenter une centrale hydraulique mais, du jour au lendemain, tout s'est arrêté (comme beaucoup de projets d'infrastructures en Roumanie). Il nous dit aussi que nous avons dû traverser les anciennes mines d'uranium dans les montagnes, mines fermées à cause de la non-rentabilité. Maintenant le problème est qu'il arrive que la montagne s'éboule…

Un autre véhicule arrive, notre guide nous salue et part aussi vite qu'il est venu…

Pause déjeuner au bord de la Bistrita 

Après une bonne partie de route et 8km de piste dans la forêt nous arrivons au monastère de Sihla : c'est surprenant, au cœur de la montagne, un petit parking proprement goudronné, une grande porte puis quelques bâtiments à gauche, une assez petite église, à droite des panneaux nous enjoigne à une ascension à flanc de montagne. Des marches plus ou moins taillées dans la roche et se faufilant entre les arbres conduisent à la grotte de Sfanta Téodora de la Sihla.

Sainte Théodora de Sihla (née vers 1650, Vânători-Neamţ, Neamţ) était une sainte du calendrier orthodoxe roumain, commémorée le 7 août. Elle est née sous le règne de Vasile Lupu et de l’érudit métropolitain Varlaam Moţoc ; elle était la fille de l’étalon de la forteresse de Neamţ Stefan Joldea - boyard avec le rang de commissaire. Elle a été mariée contre son gré. N’ayant pas d’enfant, les époux décident ensemble de devenir moines, il se retire au monastère de Poiana Mărului et elle - à l’âge de près de 30 ans - à Varzaresti. Les invasions étrangères la déterminent à se retirer dans les monts Buzău (elle semble être passée par l’ermitage de la grotte de Fundătura), où elle vit près d’une décennie. De là, elle va d’abord au monastère de Neamţ, d’où elle est guidée vers les montagnes de Neamţ jusqu’à l’ermitage de Sihăstria. Avec la bénédiction de l’abbé de l’ermitage, elle a escaladé les montagnes jusqu’à l’ermitage dans le désert de Sihla. Plus d’un siècle plus tard, Calistrat Hogaş décrit ce lieu d’ermites comme suit : « Si Sihla ne dépasse pas les limites naturelles, alors elle a au moins la capacité d’atteindre presque le sommet de la dureté, de la solitude et de la sauvagerie de l’imagination la plus forte. ». Théodora a d’abord vécu dans une cellule sous les rochers de Sihla, cédée par un vieil ermite. La tradition orale dit que lors d’autres invasions étrangères, les religieuses réfugiées ont également atteint la cellule du vénérable, qui leur a donné l’endroit pour se déplacer dans une grotte, où elle était encore plus difficile à atteindre. Ici, elle aurait survécu la plupart du temps. Après sa mort, le corps de la soi-disant fleur spirituelle de Moldavie est resté dans la grotte où elle avait passé la majeure partie de son cloître. La nouvelle de sa vie et de sa mort aurait atteint son mari, un moine sous le nom d’Elefterie, alors il quitta Poiana Mărului et vint passer la dernière décennie de sa vie à Sihăstria, près du lieu de repos de sa femme. Vers 1725, l’ermitage Sihla a été fondé en sa mémoire. Inhumée ici jusqu’en 1828-1834, pendant l’occupation russe des Principautés roumaines, elle fut emmenée à la laure de Pecherska à Kiev.

Les gens vénèrent (idolâtre ?) sa grotte dans les rochers où sont présentées quelques reliques devant lesquelles ils se prosternent et baisent les encadrements de verre.

L'église de Sfanta Teodora de la Sihla 

Nous visitons le lieu, respectueusement et nous redescendons. A mi-chemin nous passons devant ce qui semble être des toilettes, vu en contre bas et de loin nous n'y montons donc pas, mais un homme roumain nous héle, il a entendu un "bonjour" adressé au moine que nous pensions gardiens des lieux (dans les monastères mêmes les lieux aisances sont surveillés par des religieux qui font office de "dame" ou "monsieur-pipi") et étant francophone, il a été interpellé, il nous incite à monter et nous nous rendons compte de notre erreur, c'est l'ancien monastère originel, une chapelle de bois de 6m*2m environ à flanc de montagne dans la forêt… Il nous parle un moment, nous explique un peu et accède à la volonté du moine qui semble lui sommer avec un certain agacement de nous laisser entrer dans le lieu saint. Par respect et curiosité nous entrons dans cet espace très particulier, c'est un peu inexplicable, c'est une très petite pièce tapissée de tissus et enluminures, une odeur d'encens, éclairée juste par de petites lampes à huile, un peu exceptionnel et mystique quand même.

Nous rejoignons notre homme, Stefan, non sans laisser quelques LEI à la communauté religieuse dans une boîte servant à cet usage. Après avoir échangé encore quelques minutes, il nous propose de descendre chez lui, pour boire un coup, nous laver, manger traditionnel voire même dormir chez lui, si cela nous fait plaisir. Dans le respect des règles d'hospitalité roumaine.

Après une hésitation nous acceptons l'invitation, il monte avec nous dans le Mignon et nous repartons par la piste (il habite à 17km environ). Sur la route nous apprenons des choses sur la Roumanie, les forêts, les ours, les chiens sauvages… Nous ne savons pas trop à qui nous avons à faire mais en fait, c'est passionnant.

Nous arrivons dans sa "ferme" c'était une petite maison traditionnelle roumaine avec une grange et un peu de terrain autour (peu) nous apprenons qu'un incendie a ravagé sa maison en décembre et qu'ils ont vécu depuis dans une petite partie de la grange (12m2 maxi à notre avis) séparé des bêtes (2 cochons, un veau, un chien, des poules et des chats) par des cloisons de bois. Maintenant sa nouvelle maison est bien avancée.

Il nous présente sa femme, son fils et des amis et nous dit qu'il doit aller traire sa vache hébergé ailleurs. Il nous laisse avec sa femme Élisabeta avec qui nous essayons de discuter et qui nous propose à manger ce à quoi nous lui disons que nous ne sommes pas affamés, et que si c'était possible et sans les offenser, nous préférions attendre son mari et ses amis pour manger avec eux.

Stefan revient et il nous propose de nous doucher, de dormir dans la maison ce que nous déclinons pour ne pas abuser de cette hospitalité et dans la foulée il nous offre un apéritif de vin roumain (étrangement fleuri (mimosa? Acacia ? Surprenant), légèrement sucré et somme toute très bon). Ceci fait, il nous annonce qu'il est désolé, qu'ils ont quelque chose à faire et qu'ils s'excusent de nous laisser une heure, que nous pouvons faire comme chez nous, nous doucher ou autre.... Un peu surpris nous finissons notre verre sur la terrasse et allons observer ses bêtes.

 Chez Elisabeta et Stefan

De retour, nous faisons un peu connaissance avec sa famille et ses amis. La soirée est très agréable et nous ne regrettons pas d'avoir accepté l'invitation. Nous comprenons que Stefan a travaillé en France mais que çà ne s'est pas très bien passé : les Roumains ne sont pas bien traités en France où nous les assimilons aux "Rom" ce qui n'a rien à voir. Nous ressentons parfois un peu de rancœur mais c'est encore plus honorable de sa part de nous accueillir si bien…

Nous goûtons nourriture Roumaine faite par Élisabeta et bien sûr la gnôle maison (la Palinca ou Tuica aux prunes).

Nous n'avons pas eu à chercher le sommeil très longtemps…


114 km 
18

Après des aurevoirs émouvants, nous reprenons la route direction le lac rouge. Suite aux conseils de Stefan nous longeons le lac Izvorul Muntelui, qui mesure pas moins de 45km de long. Les paysages sont à couper le souffle.

Le lac Izvorul Muntelui jusqu'à son barrage 

Nous poursuivons notre route jusqu'au lac rouge. Les paysages changent au fil des kilomètres, nous longeons une cimenterie immense avant de monter dans d'impressionnantes gorges, les décors sont a couper le souffle au fur et à mesure que nous approchons du lac.

A l'approche du lacul Roso 

Le lac Rouge est un lac de barrage naturel formé par l’effondrement d’une pente due au tremblement de terre du 23 janvier 1838 à 18h45. 6,9 magnitude, intensité VIII, au pied du mont Hășmașul Mare, près des gorges de Bicaz, à une distance de 26 km de Gheorgheni, dans le judeţ de Harghita. Lors des dernières mesures, effectuées en 1987, ses dimensions sont les suivantes : le lac s’étend sur un périmètre de 2 830 m, la superficie est de 114 676 m² et le volume d’eau qui s’accumule est de 587 503 m³. Le lac s’est formé à une altitude de 983 m, dans une dépression au climat principalement subalpin.

Son nom vient du ruisseau Rouge qui traverse des couches de couleur rouge avec des oxydes de fer et des hydroxydes. En hongrois, il est appelé gyilkos (traduit par « tueur ») et en allemand Mördersee (« lac tueur »), car, selon la légende, l’affaissement du sol couvrait un village, tuant à la fois ses habitants et ses animaux. L’eau recueillie était rouge avec tellement de sang que le nom du lac est devenu à la fois Red Lake et Killer Lake.

Malheureusement, le lac rouge est très touristique et nous sommes le weekend : il y a énormément de voitures, les parkings sont petits, blindés et toute cette foule, en plus de l'aspect boueux et non rouge du lac, ne nous invitent pas à s'y poser le temps d'une balade.

Nous passons notre chemin en quête d'un endroit pour manger. Le Mignon enchaine les dénivelés positifs et négatifs, sans broncher. Nous passons par des "routes" non goudronnées, très cabossées, et trouvons finalement, un spot en bord de route pour déjeuner. Plus loin, après encore pas mal de kilomètres, nous trouvons refuge pour la fin de journée et la nuit dans un camping à Zetea, proche du lacul Zetea.

 Jusqu'au lacul Zetea
Au camping Zeteava, au bord d'un ruisseau bruyant 

Notre trace du jour :

187 km 
19
19
Publié le 16 juillet 2023

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons notre temps jusqu'au déjeuner avant de partir. Plein d'eau fait, douches prises et toilettes vidangées, nous reprenons la route en direction d'un nouveau spot. Il est déjà 15h30, et de la montagne s'offre à nous en sortant du camping.

Nous allons en exploration au dessus du village de Zetea, et après une ascension sur piste assez longue une vue magnifique s'offre à nous, nous sommes sur un plateau, et décidons de ne pas chercher plus loin.

Notre périple du jour aura été de 9 km !

 Au dessus de Zetea, parmi les vaches, les chiens et les fermiers
9 km 

Test vidéo

Vue aérienne du spot 
20

Au petit déjeuner, nous observons le troupeau de vaches et les chiens de berger : Les chiens sont dotés de colliers à clous et d'un étrange tube au bout d'une courte chaine. Etant dans un pays hébergeant des ours et des loups, nous comprenons bien les pointes de fer mais le tube ?

Nous partons de notre spot panoramique en direction du seul lac volcanique de cratère de la Roumanie : Le lac Sfânta Ana, il est situé dans le cratère volcanique du volcan Ciomatu Mare des Carpates orientales, près de Tușnad dans la réserve naturelle de Mohoș, comté de Harghita.

Pour arriver à notre objectif, après un peu de piste pour redescendre, nous devons traverser une région assez plate et une petite ville avec des friches industrielles datant de la période soviétique. Pas très agréable avec les camions et la circulation.

Nous ne sommes pas fâchés d'arriver auprès du parc naturel malgré une route d'accès nous offrant des revêtements très "divers" : asphalte, plaques de béton, terre et même une zone pavée.

Arrivé à mi-chemin devant un ancien camping de bungalows désaffectés, nous essayons de traduire le règlement du parc et rencontrons de nouveaux panneaux jaunes :

Avertissement ! 

De plus, on nous indique que tout arrêt ou stationnement le long de la route est interdit... Nous continuons néanmoins vers le "lacul".

Après quelques kilomètres, nous tombons sur.... Un parking payant avec une cabane à touristes et un camping accolé… Renseignements pris et avec les tarifs pratiqués, nous décidons de passer la nuit sur place entourés de clôtures électriques anti-ours, c'est nous les parqués ici (et c'est très bien).

Le camping est très minimaliste : On nous donne une bouteille de 5l d'eau potable, une brouette de bois et il y a quand même un bloc sanitaire très acceptable.

Vu la fréquentation (6 ou 7 véhicules), c'était très sympa à part le bruit des enfants bien sûr ! (ca n'a pas trop duré).

Notre trace du jour :

116 km 
21
21
Publié le 16 juillet 2023

Après une soirée au coin du feu, quelques grillades et quelques bières, en écoutant un peu de musique, soudain, dans la nuit, nous entendons un grognement d'ours quelque part dans la montagne... La barrière électrique nous rassure, mais il fait nuit, et nous rangeons pour nous mettre en sécurité dans le Mignon quand même (toute relative ceci dit).

Nous décidons de nous lever tôt pour descendre (à pied) au lac dès "l'ouverture" ; La randonnée est forte agréable, à travers la forêt. Et le tour du lac nous révèle une chapelle, et un excrément d'ours 😱... Nous observerons également des griffures sur l'écorce des arbres, nous indiquant que la présence des ours dans cette région, n'est pas qu'un mythe...

Lacul Sfanta Ana 

Après cette balade de près de 3h30, nous déjeunons au restaurant du camping quelques spécialités, très bonnes et reprenons la route, après les ravitaillements habituels.

Et là.... Quelle surprise dans la descente à la sortie d'une courbe !

Un ours pas du tout effrayé par les hommes ni les véhicules 

Nous avons vu un ours !!!!

Après de nombreux kilomètres, nous nous posons au bord d'un chemin, à côté de Gura Siriului (au dessus de Buzau et du lacul Siriu).

D'autres campeurs sont posés un peu plus haut, et ont allumés un feu de bois, nous décidons d'en faire de même, ça doit être autorisé (et nous avons récupéré les bûches imbrûlées qu'on nous avait remises au camping...).

Notre trace du jour :

127 km 
22

Réveil tardif sous le soleil de Roumanie, c'est appréciable.

 Le lac Siriu et son barrage

Aujourd'hui, nous allons visiter les volcans de boue de Berca, à côté de Buzau. Ce fut très instructif, et même sous un soleil de plomb, nous avons pris le temps d'apprécier les lieux. Le guide du parfait touriste est humoristique et de nombreuses planches explicatives et accessibles à la compréhension des enfants sont parsemées sur le parcours. Une découverte fascinante.

Le guide de survie du visiteur 
Vulcanii noroiosi de paclele Mici 
Paclele Mici 

Le terme de « Vulcan noroios » spécifique pour la littérature de spécialité définit une éruption lente ou brusque de boue, accompagnée par des émissions de gaz et même de pétrole.

Les volcans de boue ont été remarqués pour la première fois à Berca, département de Buzau par le français H. Cognard en 1867, à l’occasion des prospections pétrolières, et plus tard ont été décrits en 1883 par Grigore Cobalcescu, en 1890 par Grigore Stefanescu et en 1965 par Mircea Peaha, lequel a écrit un travail de synthèse.

Le phénomène de « vulcan noroios » est connu dans le monde entier, et est différent des volcans proprement dits par les produits d’éruption, formes et dimensions, ils prennent naissance grâce à des éruptions de gaz naturels, mouvements sismiques et émissions post volcaniques. Les volcans de boue peuvent être classifiés en trois catégories par type d’apparitions :

- Les volcans de boue grâce aux éruptions de gaz naturels,

- Les volcans de boue grâce aux émissions de gaz volcaniques,

- Les volcans de boue d’origine sismique.

Dans les montagnes subcarpathiques de Buzau, les volcans de boue sont apparus suite aux émissions de gaz des zones de surface et des failles qui apportent la boue en surface.

Dans la zone Berea-Arbanasi on retrouve au moins trois zones avec des volcans de boue :

- Paclele mari

- Paclele mici

- Paclele de la Becu.

Les pluies torrentielles, les déboisements intenses, les glissements de terrain profonds ou de surface, les écoulements de boue confèrent aux lieux un aspect lunaire.

A tout cela on ajoute le fait qu’ici on peut retrouver une série de plantes rares, un exemple est le lyciet commun (nitraria schoberi – arbre à baies de goji), une plante d’Asie centrale qui se retrouve dans la limite de l’ouest de la zone, celle-ci étant unique dans le pays, on retrouve aussi des associations végétales caractéristiques de la silvosteppe du sud, comme : stipe capillaire, agropyroncristatum, chrysopogongryllus, adonis de printemps, petite pervenche.

Paclele mari se trouve à une altitude de 322m et a une surface de 22Ha, Paclele mici est à une altitude de 341m et a une surface de 16.5Ha, Paclele de la beciu une altitude de 260m et une surface plus petite de 20x40m.

Après avoir déjeuner sur la parking de ce premier volcan, nous décidons de nous rendre à la paclele Mari, à 3km de là. En arrivant nous constatons qu'un camping est à traverser pour y monter, et nous sommes très vite abordés : soit pour payer le parking, soit pour prendre un emplacement au camping. Compte tenu de l'heure tardive, nous décidons de nous poser pour la nuit. Et montons ensuite au volcan.

Le long du sentier, encore des plaquettes, mais relatant une légende, concernant un dragon à sept têtes qui se transforme en serpent à la fin.... Compte tenu du dénivelé positif, cela permet aux moins endurants de faire une pause régulière…

 Une légende de dragons
Le début de l'ascension 

Quelle déception arrivés en haut. Le gérant du camping a omis de nous dire qu'il faudrait prendre des billets en haut pour faire la visite. Nous sommes montés avec un simple appareil photo, sans monnaie ni autre moyen de paiement. Déçus, nous prenons quelques clichés de loin et après un échange de deux mots avec le guichetier (tellement sympathique que ça efface un peu de la déception 😄) nous redescendons au camping à travers champs (ou plutôt colline et prairie) où nous avons la chance d'apercevoir un chevreuil.

Paclele Mari de loin et le camping à son pied 

De retour au camping, nous décidons de faire nos lessives, les étendons comme nous pouvons entre le Mignon et un poteau et allons goûter des plats traditionnels au restaurant du camping.

Que choisir ? Le menu en anglais (pour les touristes) a ses prix revus à la hausse… 

Sur conseils du gérant, nous prenons des plats traditionnels et ne sommes absolument pas déçus, par aucun des plats, c'est un pur régal ! 😋

Miam !

Nous faisons la rencontre d'un roumain à la table d'à côté, Victor, qui voulait savoir si nous avions du réseau car lui, ne captait pas. Il parle un français parfait (et ce n'est pas une figure de style ou une vile flatterie…), la conversation est plus que limpide. Il est gentil et passionnant, il est impressionnant de savoirs sur la littérature française, entre autre. Il nous épate, il en sait plus que nous sur notre pays (écrivains classiques, chanson française, acteurs, expressions). Nous nous sentons ignares… Fils d'ingénieur et lui même ingénieur (en mécanique) à la retraite, il nous dit avoir étudié dans de bonnes écoles de Roumanie. Jeune, il a beaucoup lu pour son plaisir (avant les mobiles et la télévision) et a continué toute sa vie, des œuvres classiques. Il était abonné à Pif magazine (qui était imprimé en Roumanie puis expédiés en France), il nous parle du concombre masqué, Corinne et Jeannot, Totoche, de l'origine de l'expression "revenons à nos moutons", de la chanteuse Frida Boccara, de Charles Aznavour, de Jean Gabin, et tellement d'autres sujets. Un vrai bonheur de parler avec lui.

Subitement, nous sommes interrompus par un couple de français qui viennent avec leur hôte Roumain au camping boire une tuica (alcool roumain) et nous discutons tous ensemble. Le couple de français (de Bourg en Bresse !) a rencontré leur hôte par hasard il y a 20 ans à cet endroit (désert à l'époque) et sont restés amis. Tous les ans, tombés amoureux de ce pays, ils reviennent en Roumanie, et retrouvent leur ami.

Difficilement, nous nous séparons pour aller nous reposer, et espérons sincèrement revoir Victor le lendemain pour encore discuter avec lui (il a sa tente au camping).


Dans la nuit, un violent orage éclate au dessus de nos têtes, nous obligeant à rentrer en catastrophe, sous une pluie cinglante et froide, nos lessives quasiment sèches. Des éclairs et des coups de tonnerre impressionnants nous empêchent de nous rendormir. Heureusement qu'il ne durera pas très longtemps.

Notre trace du jour :

82 km 
23

Apres cette nuit peu reposante, nous ré-étendons le linge pour faire re-sécher ce que la pluie nous a mouillé. Mais l'orage a eu des conséquences sur le réseau électrique et nous ne pouvons faire le plein d'eau du coup (plus de mise en pression du réseau d'eau du camping ). En attendant la fin du séchage et le retour de "l'energie" (pour reprendre le terme du responsable du camping), nous partons aux infos a l'accueil et par la même demandons à payer notre facture mais... Par CB, ce ne sera possible que lorsque "l'energie" sera de retour. Nous commandons de nouveau un repas à l'auberge (mais ce ne sera possible que lorsque "l'energie" sera de retour bien sur). Du coup nous avons le plaisir de discuter encore un peu avec Victor qui allait partir en randonnée et que nous avons dévoyé de son objectif en lui offrant un rafraichissement.

Vers midi, "l'energie" est revenue & Victor est parti (non sans un petit pincement au cœur, ce fut une rencontre assez intense…) vers ses aventures cyclistes, nous avons mangé, rempli la cuve et nous reprenons la route.

le homemade pan cake au chocolat, une tuerie  

Nous tentons de prendre une trace parallèle vers un autre volcan de boue : nous montons par une piste qui s'avère être un accès à des puits de pétrole (ou de gaz ?) et des stockages mais qui, malheureusement, se termine subitement par un cul de sac (enfin un chemin, où même les chèvres ne doivent plus passer depuis des décennies). Nous rebroussons chemin de quelques km puis repartons en direction du volcan de boue de "Berca" par une autre route "à la roumaine" : une piste qui passe par des zones habitées (très pauvrement) et par de très jolis passages et nous tombons dans une friche industrielle, mais la présence de la Politia et de voitures de compagnie pétrolière nous incitent à faire demi-tour en laissant de côté les bains de boues.... Nous partons en direction de Slanic (avec un accent quelque part sur une des lettres mais je ne sais plus désolé....) et le Sphinx de Bucegi.

 Puits

Les routes étant étroites, défoncées et traversant de nouveau des zones très pauvres (ne nous permettant d'avancer très vite) et le temps passant très vite, nous nous arrêtons à Baltesti (toujours sans les accents, le clavier français ne prévoit pas cette syntaxe - nos plus plates excuses à nos amis roumains qui nous suivent) pour demander à un groupe sur le bord de la route un spot pour nous poser. En 2mn, le groupe a doublé de taille (nous sommes l'attraction du moment avec Mignon) et nous a contacté une personne au téléphone (anglophone) pour nous trouver un repas et une place de parking pour la nuit à 12Km (à Valenii de Munte, dans une pension)… A un moment, une dame âgée apparait, elle parle bien français mais elle est gentiment houspillée par les jeunes qui disent en rigolant "qu'elle a appris le français en faisant la manche dans le métro parisien" ; nous repartons (pas très convaincus, il faut bien l'avouer) et au détour d'une route, à la crête d'une petite montagne, nous repérons un lieu acceptable pour la nuit au pied d'un monument ornée d'une croix, au dessus de Slavu.

Encore une route roumaine... 
 un spot sympa 

Notre trace du jour :

142 km
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Le matin, réveillé par la Politia qui s'arrête à 20m de nous pour ???? Regarder le paysage ???? 5mn et ils repartent sans nous regarder.

Après nous être préparés, nous prenons la route vers Bucegi via Slanic (où il y a une mine de sel à visiter. Au bout de plusieurs km de routes secondaires (mais goudronnées, peu fréquentées et belles (en forêt) nous rejoignons Slanic …

...pour trouver un lieu complètement touristique (mais pour les Roumains - peu voire pas de véhicules étrangers) avec une file d'attente au parking et à l'entrée de la mine énorme (à faire pâlir le parc Waliby), nous passons notre chemin sans nous arrêter en direction de la route principale.

Nous prenons l'axe Bucarest - Brasov où nous sommes surpris par la circulation, la taille de la route (2x2 voies) et par... des bouchons ! Plus d'une heure pour faire 16km et l'incivilité de certains est un peu... énervante... Du grand n'importe quoi, et des vendeurs de fruits "spécial attrape-nigaud" sur le bord de la route pour vous refourguer 100g de framboises à 5€ - le panier de fruit proposé est à fond "rembourré", on pense donc acheter un panier de fruits, mais il n'y en a qu'une couche...).

 La galère...

Nous arrivons enfin à Sinaia (une station de sport d'hiver qui doit être renommée en Roumanie, c'est plein de gens, ça sent vraiment l'argent....).

L'extravagance de Sinaia 

Nous bifurquons vers la montagne (Bucegi, en direction du fameux Sphinx de Bucegi). A mi-chemin de la destination, un voyant nous arrête (un des deux alternateurs du Mignon semble avoir un souci) : arrêt, diagnostic (la chaleur et les vibrations ont abimé un branchement - du coup, quelques minutes pour faire une réparation, et après avoir regardé de plus près notre destination (arrivés à la station Cota 2000, 6km au moins de marche à pied pour rencontrer le sphinx), l'heure, la difficulté de stationner, et les bouchons, nous décidons de rebrousser chemin et filer vers Busteni pour faire le plein et quelques courses, et essayer de se poser pour la nuit. Non sans apercevoir quasiment en zone urbaine UN OURS sortant d'une friche industrielle !!! 🤗 (mais impossible à photographier, étant dans un flux de circulation soutenu).

Nous repartons en suivant la carte pour trouver un spot nocturne, on file vers un lieu sympa mais c'est un parc naturel et le camping est strictement interdit (écrit de manière formelle tous les 500m).

Du coup, un nouveau demi-tour et après quelques km, nous bifurquons sur une route.... Pardon, une piste.... Qui monte dans la montagne Transylvanienne, où au bout de quelques km, nous trouvons un lieu très sympa pour la nuit avec des chevaux en liberté, la vue sur les montagnes (mais un peu de passage). Nous faisons un feu pour cuire nos aliments et allons au lit en essayant de ne pas penser aux éventuels visiteurs nocturnes à poil et grosses canines (zone où les ours sont présents).

 Notre spot de rêve

Notre trace du jour :

 130 km
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Tellement bien dans ce spot, nous en profitons. C'est le weekend, ce qui signifie du monde de partout. Nos provisions sont au plus haut, et notre prochaine étape est la visite du château de Bran (château soi disant de Dracula ou de Vlad l'empaleur, pour les puristes - visites le lundi à partir de midi, ou du mardi au samedi à partir de 9h) ce qui signifie d'y aller au moment où il y aura le moins de touristes possible....

Nous sommes plutôt tranquilles et avons une vue magnifique sur une chaine de montagne transylvanienne (Victor pourra sans aucun doute nous citer tous les sommets que nous voyons).

Nous n'avons donc pas trop de commentaires sur ces deux jours avec la visite des chiens errants des chevaux en semi-liberté. Laissons les images parler pour nous :

Paysage 
 Wouahhhh
Idyllique 
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Mardi matin, le château de Bran ouvre à 9h, nous avons mis le réveil à 6h30 afin d'y être avant l'ouverture... Un bout de piste délicat (orage dans la nuit) avant de rejoindre la route goudronnée.

Mais nous prenons la route.

Arrivée sur le parking du château, le gardien nous enguirlande (très excité de bon matin, le garçon) parce que nous ne sommes pas à l'emplacement désiré (nous venons de passer la barrière, nous ne sommes pas encore garés, et compte tenu du faible angle de braquage du Mignon, nous sommes obligés de prendre un peu nos aises... (il n'y a encore que 2 voitures sur le grand parking, proche de l'entrée du château). Le bougre nous échauffe de bon matin...). Bref, il est 8h50, et un bus nous passe devant. Après nous être garés selon les indications du brave homme, nous nous rendons dans la file d'attente de l'entrée du château en attendant 9h.

Fort inspirés la veille, nous avions acheté nos billets sur le site du château, nous évitant la file d'attente aux bornes d'achats à l'entrée. On a gagné un peu de temps. Mais déjà beaucoup de monde. La visite, somme toute intéressante, est assez courte, malgré le prix (60lei /adultes soit 12€ / 15lei par enfant de moins de 18 ans, soit 3€) et en sus il y a des options....

Nous prolongeons la visite en prenant une entrée pour l'exposition des instruments de tortures (10 lei de plus par personne, soit 2€). Ames sensibles, s'abstenir (bien nous en a pris car moins de monde dans ces quelques pièces supplémentaires et des idées intéressantes à exploiter !

Après cette visite, nous flânons sur le marché à touristes en sortie du château puis rejoignons Mignon.

Nous prenons la direction de la route appellé "Transfagarasan", en passant par Campalung. Nous trouvons un camping bien noté via Park4night : "The garden Corbi" à Corbi, où nous poserons nos bagages pour la nuit. Nous en profitons pour manger local : après deux verres de tuica (pour nous ouvrir l'appétit), viande de porc confite, saucisse, polenta et yaourt nature en guise de sauce. Un peu léger mais bon. Nous compléterons de muffins au chocolat et de bonnes bières.

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Nous quittons le camping, après avoir fait le ravitaillement. Nous suivons une petite route, nous menant à plusieurs sources... sulfurées... On a bien senti l'œuf !

Plus loin, d'autres sources, les enfants jouent longuement à la baballe dans l'eau de la rivière. Puis nous rebroussons chemin, la transfagarasan nous attend.

Nous tentons une piste à travers la montagne. Pas toujours simple, très étroite par endroit, mais le Mignon s'en sort plutôt bien. Même quand un gué se présente à nous...

Nous avons cependant dû rebrousser chemin car nous avons fini dans le pré d'un paysan. Le chemin s'est arrêté là. Donc repassage du gué, pour notre plus grand plaisir.

Et nous prenons la route de la transfagarasan, nous avons hâte de contempler ses somptueux paysages, les voitures sportives qui la parcourent et ses habitants très poilus sur le bord de la route. Nous en prenons plein les mirettes !

La première partie est dans des gorges puis longe un très grand lac, nous avons la chance de voir plusieurs fois des ours et la MEGA chance de voir des oursons aussi !

Lors d'un rapide contrôle visuel du Mignon dans la montée, nous constatons une "belle" hernie sur un des pneus du Mignon. Nous tentons, peu rassurés d'atteindre le sommet pour être sur une zone plate et changer la roue en toute sécurité. Mais nous préférons finalement jouer la prudence, nous arrêter sur une petite zone et changer la roue (75kg à sortir de la caisse et à remettre en place) en plus d'une heure, personne ne nous a proposé de l'aide, c'est appréciable l'entraide des gentlemen-drivers....

Une fois la roue changée et rangée, nous repartons prendre une dose de paysages !

Ce contretemps nous ayant fait perdre beaucoup de temps, nous décidons de nous poser pour la nuit juste après le sommet de la transfagarasan, vers le lacul Balea (2050m). Normalement interdit, nous nous posons à côté d'un roumain qui a déjà négocié avec la police qui est venue le déloger, mais qui a été compréhensive "si deux roues restaient sur le chemin et pas sur l'herbe"...

Quelques photos au milieu des moutons, protégés des ours par les chiens de berger, un repas réparateur, et une bonne nuit de sommeil (ou presque : des aboiements dans la nuit et la sortie du berger à la lampe pour chasser un ours !).

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Publié le 25 septembre 2023


Après une journée riche en émotions et une nuit du même acabit nous nous réveillons en haut, nous le confirmons, d'une des plus belles routes d'Europe (ouverte que quelques mois de l'année en été), d'ailleurs parlons un peu d'elle, elle le mérite malgré une raison discutable à sa construction. En effet :

Dans les Alpes Transylvaniennes, les montagnes Făgăraș sont la partie la plus intéressante, la plus grande et la plus massive de toute la colonne des Carpates roumaines. Elles ont une superficie d'environ 2 800 kilomètres carré avec des altitudes qui dépassent fréquemment les 2 000 mètres. Vârful Moldoveanu n'a que 111 mètres de moins que le sommet absolu des Carpates, le pic Gerlachovský (2655 mètres), en Slovaquie. Sept autres sommets dépassent 2500 mètres : A ceux-ci s'ajoutent encore 42 sommets qui dépassent largement les 2400 mètres et plus de 150 sommets de plus de 2300 mètres. Il y a aussi 95 lacs de montagne.

La  Transfăgărășan

Massifs redoutables & spectaculaires, les montagnes Făgăraș étaient à peine apprivoisées avant la construction du barrage de Vidraru et, un peu plus tard, de la route de Transfăgărășan. Ils pouvaient tout juste être traversés à cheval (l'été !) en empruntant des sentiers battus par les chèvres noires, les lynx et les ours !

 Terres sauvages

La Route Transfăgăran à l'origine, n'était censée être qu'une route forestière. L'invasion des troupes soviétiques en Tchécoslovaquie et l'autonomie de l'URSS ont convaincus Nicolas Ceausescu d'en faire une route d'importance stratégique, qui relierait la Munténie à la Transylvanie et qui permettrait aux troupes de traverser dans un délai maximum de 12 heures.

La coordination de l'activité des troupes (militaires) déployées sur le chantier a été confiée au Génie militaire dirigé par le lieutenant-général Vasile Șilicariu. Au début, deux unités du 1er Régiment de Génie ont agit. Environ 200 soldats ont attaqué l'ouvrage de chaque côté. Plus tard, en décembre 1970, le reste du 1er régiment de Génie rejoint et se concentre du côté sud, tandis que le 52e régiment de Génie entre du côté nord. Les unités de génie ont également été renforcées par des soldats d'unités d'autres armes, ces effectifs changeant tous les six mois...

Sa réalisation a nécessité des moyens matériels, financiers et humains considérables :

· 6.000.000 kilogrammes d'explosifs,

· 4.000.000 mètres cubes de terrassement,

· 598.000 mètres carrés de superstructures,

· 290.000 mètres cubes de fondations,

· 290.000 mètres cubes de maçonnerie,

· 830 ouvrages transversaux,

· 27 viaducs et ponts,

· la pente est de 6% maximum et seulement à quelques endroits elle dépasse 8%,

· le segment nord mesure 35,1 kilomètres de long,

· le tunnel qui traverse la crête de Făgăraș (entre 2025 et 2042 mètres d'altitude) mesure 887 mètres de long,

· le tronçon sud comprend deux parties : la première depuis la sortie du tunnel, sur la Vallée de Capra, est longue de 25,6 kilomètres ; La seconde part d'Arefu et suit le contour du lac Vidraru totalisant 29,5 kilomètres,

· Au total, il y a environ 90 kilomètres de route alpine à double sens.

Le général qui coordonnait les travaux a dit : "Le 53e bataillon de Génie Alba Iulia a construit en cinq ans ce qui sera probablement fait aujourd'hui en vingt ! Seules la coordination, les règles et la discipline de l'armée rendaient le travail possible. Ce n'était pas facile, mais ce n'était pas impossible, et la meilleure preuve, c'est que j'ai fait la Transfăgărășan en cinq ans tunnels compris !"... Officiellement, pour la construction de la route, on dénombre "environ 40 vies sacrifiées"... "Environ-officiellement" mais l'officieux semble parler de dix fois plus....

La route est divisée en 3 parties principales du sud au nord :

Le segment rocheux : C'est le tronçon routier entre la forteresse Poienari et le barrage de Vidraru. Il étonne par ses réalisations techniques. Des tunnels qui percent les pentes aux viaducs qui semblent tirés d’un film, tous les éléments qui composent ce segment parviennent à susciter l'excitation et l'anticipation de ce qui est à venir. Le point culminant est le barrage de Vidraru, soudainement révélé après la sortie du dernier tunnel. Au-dessus du barrage, trône la statue de Prométhée tenant deux éclairs au-dessus de sa tête, symbolisant la capacité de l'homme à dominer la physique et la nature.

Prométhée veillasurplombant sur le barrage de Vidraru 

Le segment alpin de l'hôtel Conacul Ursului (Manoir de l’ours) au lac glaciaire de Bâlea : Ce segment débute timidement, dans une forêt de sapins enserrés entre des vallées escarpées qui nous privent du privilège d'anticiper le spectacle qui s'ensuit puis en quelques minutes, les vallées s'ouvrent, la forêt s'éclaircit et les montagnes deviennent visibles dans toute leur splendeur. On voit des chutes d'eau, le sauvage ruisseau Capra et on gagne de plus en plus d'altitude. Comme le premier segment, le point culminant est précédé d'un tunnel, cette fois le plus long tunnel alpin de Roumanie, long de 800 m. Lorsque vous sortez du tunnel, vous avez l'impression d'entrer dans un autre monde, le temps pouvant être très différent d'un versant à l'autre de la montagne. Il est très possible qu'au sud il y ait eu du soleil et de la chaleur et qu'au nord vous ayez trouvé des nuages ​​et de la neige (nous, nous avons eu une masse de touristes....).

La portion alpine de Bâlea : Lac à Cascade Bâlea : C'est le plus célèbre en raison de sa forme idéale qui rappelle les grandes pistes de course. Les lacets nombreux et serrés, les dizaines de ponts et viaducs, le parcours le long des rochers et l'ouverture de la vallée, donnent à cette portion le charme pour lequel il est reconnu dans le monde entier. Les lacets de la Transfăgărășan sont parmi les tronçons routiers les plus célèbres au monde. C'est pourquoi nous avons choisi la veille de changer une roue du Mignon sur ce tronçon, tant l'envie de profiter de la vue était grande...

 Le lac Bâlea

Des automobilistes du monde entier viennent chaque année rouler sur la Transfăgărășan pour profiter de ce que Jeremy Clarkson de l'émission britannique "Top Gear" a appelé : "La route la plus incroyable que j'ai jamais vue !" . Il a dit : "D'en haut, on dirait que quelqu'un a utilisé chaque grande courbe de chaque grande piste du monde pour créer la piste parfaite, un ruban gris ininterrompu de perfection automobile."

Une piste parfaite 

Sur les trois parties, on a envie de s'arrêter à tous les instants, les vallées, les montagnes devenant irrésistiblement belles et le paysage semble arraché aux contes de fées.

Ceci dit revenons en à nos moutons ! En effet le berger et ses chiens qui ont affronté la présence d'un ours cette nuit, remmène ses bêtes paitre un peu plus haut.

Il est un peu choquant de voir la différence entre les "touristes" qui donnent à manger aux ours de leurs fenêtres au mépris du danger et des règles et le héros du "quotidien" qui dans les montagnes essaye de chasser un ours seul avec un bâton et une lampe frontale...

Le recensement 2023 des ours montre que le nombre de spécimens d’ours bruns se situe "entre 7536 et 8093" (env. 11 pour 100 km²). Leur habitat de prédilection est les Carpates suivi des Fagaras. L’étude précédente de 2016 estimait la population à 6000. Avant 1989 elle était d’environ 10 000 spécimens.

Entre 2016 et 2021 : 14 personnes ont été tuées par un ours, 158 blessées et 154 incidents recensés. C'est principalement dû aux comportements des humains qui nourrissent les ours et les détournent donc de leur comportement naturel qui consiste à fuir l'homme.

Une fois repartis, non sans avoir vu passer quelques voitures sportives, nous poursuivons notre route sur la partie Nord qui est tout aussi impressionnante qu'on le dit !

Nous arrivons au bout de la route en songeant que notre timing nous oblige à ne pas passer trop de temps dans cette région mais nous ne pouvons traverser cette région sans au moins voir une forteresse, nous allons admirer la forteresse de Calnic où nous passons un moment très agréable.

A notre départ de la forteresse, nous traversons quelques zones assez pauvres avec des friches industrielles, constrastant avec des zones opulantes.

Nous filons vers la 2eme route de montagne reconnue en Roumanie : La Transalpina, nous trouvons un petit camping au nord de la route "Transalpina" où à notre arrivée on nous propose directement une Palinca/Tuilca, nous rencontrons des gens très agréable avec qui nous passons la soirée.