- Ça doit bien faire deux heures que je suis devant mon écran, à écrire deux trois mots, quelques idées par-ci par-là. C'est surement l'article le plus dure à écrire, l'expérience la plus compliquée à raconter. Tellement de sentiments et de ressentiments importants à transmettre, à expliquer. Par où commencer? Et surtout comment commencer? Comment raconter? -
En guerrière, j'étais parée pour affronter vents et marrées, ou plutôt froid et solitude. Me prouver qui était la dure à cuire, prête à en découdre avec mes limites. Je pensais que ça allait être LA grande Aventure, avec un grand A. J'étais bien loin du compte, de la réalité. Je me trompais et pas qu'un peu. Ce n'étais pas l'aventure auquel je m'attendais, à la Indiana Jones, armée de mon courage, résolue à affronter la nature, le froid et les bêtes sauvages. Non, encore une fois ce n'était pas une question de courage.
C'était extraordinaire, perturbant, magique, imprévue, mais surtout ressourçant. Ou plutôt sourçant, parce que j'y ai trouvé un apaisement que je ne connaissais pas jusqu'alors. Un apaisement créé par le biais de multiples facteurs, se croisant à ce moment précis, et indéterminable, pour créer cette nouvelle dynamique, énergie, entité. Comme un big-bang intérieur, où après le chaos survient l'équilibre parfait de l’existence. Les mots de notre cher Victor Hugo n'ont jamais eu autant de signification ;
Comme si mon savoir n'était qu'en fait qu'ignorance, et que de cette ignorance est naît une nouvelle vérité. Ô, pauvre de moi, ignare qui pensais partir loin des questions existentiels. Mais c'est bel et bien l’existence qui m'a rattrapé sans crier gare.
Trêve de philosophie, avant que la migraine ne nous gagne! Commençons par le commencement, débutons par le début :
J'arrive donc à Whitehorse. Je rencontre d'abord Karen, la petite amie de Gaëtan. Ce dernier étant volontaire le wenk-end même pour une course de traîneau. Comme Gaëtan, elle a une quarantaine d'année, mais j’aperçois dans sa façon de bouger, de parler, dans ses mimiques, une sorte de jeunesse, quelque chose me titille, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Qu'importe.
Nous conduisons près d'une heure trente, pour arriver à Mendenhall Landing. Comme pour toutes les premières rencontres, on apprend à ce connaitre, "Qu'est ce que tu fais dans la vie?", "D'où tu viens?", "A-tu des frères et des sœurs?". Rapidement une complicité s'installe entre nous. Je vois en Karen comme une projection de moi plus tard, et elle en moi, une projection d'elle plus jeune. Je ne sais comment expliquer, mais elle a cette façon de penser, qui est similaire à la mienne. Un parcours différent, mais des expériences similaires.
C'est une voyageuse. Les questions de formalités laissent vite place aux récits de voyages, de rencontres, et d'expériences uniques. Très vite je n'ai plus rien à raconter, comparé à son expérience, alors je l'écoute. C'est une passionnée. C'est quelque chose que j'adore, écouter parler les passionnés, ils te transportent si naturellement que le sujet le plus inintéressant peu devenir tellement captivant lorsqu'il est raconté par un passionné. Je me laisse alors transporter, je voyage à travers ses récits, je m'attache à ses rencontres. Elle me montre ses passeports, oui "ses" parce que deux sont pleins de tampons. C'est un moment précieux, que je souhaite garder le plus longtemps possible. Ce moment où j'écoute ses histoires, elle, témoin de tellement de vies et d'aventures, pendant que je feuillette ces documents si précieux, témoins du témoin, une belle mise en abîme.
On arrive donc au Kennel 9, la maison de Gaëtan. Karen me montre ma petite cabine :
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C'est très petit mais largement suffisant pour y dormir, j'y découvre ma petite bassine qui me servira de douche pour le prochain mois, petit malaise, mais je n'y pense pas, "ça va aller". Je regarde l'état général de ma cabine, premier constat il fait hyper froid, le feu n'a pas était fait, et il fait -30°c dehors... Deuxième constat c'est pas hyper propre, le handler qui vivait ici avant moi à laisser la cabine dans un sale état. Troisième constat, la vue, et quelle vue ! Il a coupé tous les arbres devant la cabine, on peut ainsi admirer le lac gelé, et la petite chaîne de montagnes qui se dresse derrière le lac depuis le lit. Manquerait plus que... Je m'empresse de prendre mon sifflet-thermomètre-boussole-loupe (cadeau porte bonheur de papa maman). Et oui c'est bien ce que je pensais, la cerise sur le gâteau : je suis exposée plein Nord! L’exposition parfaite pour regarder les aurores boréales la nuit!
Ce troisième constat me fait oublier le deuxième. Pour le premier, je m'empresse de faire du feu. Lorsque celui-ci à l'air bien nourrit. Je pose mes affaires, et vais rejoindre Gaëtan et Karen à leur maison.
La rencontre avec Gaëtan est plus que surprenante, je m'attendais à un homme rude, ferme, grincheux, à l'image que l'on se fait du musher qui vit dans le Yukon. Pas du tout : "Hey Maëva, la française avec qui je vais parler anglais, même si on parle tous les deux français! Comment tu vas? Pas trop froid dans le Yukon?" sur un ton super enjoué, les bras en l'air comme pour montrer sa joie quand on est très heureux. Je me dit tout de suite, qu'on va bien s'entendre et s'amuser! On parle un peu et je cerne vite le personnage. Il est vraiment bien loin du stéréotype que je m'imaginais. Oh oui! Gaëtan est plutôt fou, mais fou dans le bon sens, fou parce qu'il ne prend rien au sérieux, toujours en train de déconner - déconner et pas rigoler, parce que sa bouche sort un nombre incalculable de gros mots, une sorte de ponctuation pour lui: fuck off, bastard, damn you, shit, dickhead, wanker. Il est cool, relax, pas de stress (comment en avoir quand "il y a personne au alentour pour te faire chier"), mais surtout marrant, toujours en train de faire des blagues!
A y réfléchir, le premier point de mon big-bang c'est surement eux ; une Rencontre. Le partage de leur univers.
On passe alors aux présentations des chiens, 17 en tout. J'ai un peu appréhension, 17 chiens devant une inconnue, on ne sait jamais comment ils peuvent réagir. Mais cette appréhension est vite partie, ce sont les chiens les plus gentils que j'ai vu. Dans une cacophonique d'aboiement, j'essaye de retenir les prénoms de chacun, mais je sais très bien que dans 5 minutes j'aurais déjà tout oublié. Pour le moment c'est 17 chiens qui aboient, c'est difficiles de faire la différence entre chacun, mise à part quelques robes qui se démarque, ils sont presque tous les mêmes !
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Après un repas accompagné d'une bouteille de vin rouge pour trinquer à mon arrivée, je pars me coucher. Il est 23h. Il fait relativement froid à l'extérieur, mais c'est bon ma cabine (ou ma "niche de-luxe" comme aime l'appeler ma famille) est bien chaude.. Même un peu trop : 32°C au mercure. Ben oui ça sera une de mes plus grande difficultés les premiers jours, savoir gérer mon feu, parce que dans 9m² la température monte vite! Après une brève première toilette système D, je me mets au lit, et j’éteins la lumière. Lorsqu'il fait très froid, il n'y a généralement aucun nuage, et la vu du ciel est dégagé. La lune étant un petit croissant cette nuit, le ciel me délivre un spectacle magnifique. Un noir étoilé, avec une voie lactée scintillante, je reste silencieuse devant cette fenêtre sur l'univers (en même temps je suis toute seule, donc bon..).
Plus aucune pensée, je regarde cette voûte céleste, j'aperçois une étoile filante, puis une deuxième. Puis un espèce de nuage prend forme, je ne devine pas tout de suite que c'est une aurore boréale. Habituée aux vidéos qui montrent ces belles lumières danser, je ne m'étais pas doutée que généralement c'est en accéléré. Je vois donc ce timide nuage s'allonger devenir de plus en plus long et précis. Je devine alors que je suis en train de regarder ma première aurore boréale. Ce n'est pas une salsa que me dansent ces lumières, mais plutôt une berceuse. Au bout de dix minutes elle finit par disparaître lentement. Je reste à scruter le ciel dans l'attente d'une nouvelle vague d'énergie libéré par ces particules éjectées lors d'une éruption solaire. Je n'attend pas longtemps, une deuxième aurore arrive. Je réalise que ce sera mon quotidien tous les soirs. La chance de pouvoir s'endormir sous les feux des aurores pendant un mois.
Je ne sais pas combien de temps je reste à regarder les aurores me bercer. Je sens la fatigue monter, mes paupières sont lourdes. Mais je lutte, je ne veux pas louper une miette de ce spectacle. En vain je finis par m'endormir.
Les jours passent. Karen retourne travailler à Whitehorse plusieurs jours par semaine. Je reste donc souvent seule avec Gaëtan, qui commence à m'expliquer les ficelles du métiers. Entre autre une conception du chien différente de celle du chien de compagnie. Ce qu'il faut comprendre avant tout c'est que c'est une meute, dont on est l'alpha. Ce n'est pas le meilleur ami de l'homme, c'est un membre du clan. On apprend à penser un peu plus comme un chien pour faire marcher cette meute correctement. On grogne pour montrer qu'on est pas content, on mord les oreilles pour montrer qu'ils ont fait une bêtise. Je suis époustouflée de la confiance qu'ont les chiens en Gaëtan, il peut les manipuler dans tous les sens comme des marionnettes sans qu'aucun ne bronche. C'est une éducation qui s'est construite dès la naissance de chacun des chiens.
Je commence à connaitre les chiens ; les frères Bolto et Bruces qui sont les plus jeunes et les plus foufous. Sali "give me ten" parce qu'a notre arrivée elle se met toujours sur ses pattes arrières avec les pattes avant en l'air comme pour nous faire un tchek. Bunny la jalouse, qui pleure quand on caresse un autre chien qu'elle. Nini l'impatiente qui commence à ronronner avant même qu'on ne la touche. Mamie Donna, et papy Roustrick, les deux vétérans. La belle Twilight, un peu précieuse qui n'aime pas qu'on la touche partout. La toute petite et sage Nano. Cute qui aime bien caler sa tête sur notre corps pour se réchauffer le museau. Son frère, Jo, le même mais en mâle, plus calme mais qui adore faire des bisous. Le serieux Cofee, d'une robe toute noir. Mad la leader, qu'il faut parfois reprendre quand elle veux faire sa loi. Et les deux paires de jumeaux que j'ai encore du mal à différencier si je ne m'attarde pas sur les détails : BJ et Lisa, mâle et femelle au caractère identique discret, mais complètement excités quand ils vont faire une course de traîneau, la différence se fait à la corpulence, BJ étant plus gros que Lisa. Et enfin JJ et Mega qui sont pour moi les plus beaux, et qui, pour le coup, sont vraiment vraiment identique : deux beaux mâles aux allures de loup tant dans le caractère que sur l'aspect, calme et parfois féroces, JJ à déjà failli tuer deux chiens, mais d'un amour et d'une écoute inconditionnels envers les humains.
Les premiers temps j'aide à préparer le traîneau et les chiens avant une course. Gaëtan cours habituellement avec 10 à 12 chiens, une grosse équipe plutôt rapide. Karen elle seulement avec trois, n'ayant pas l'habitude, elle préfère la sécurité.
Mon quotidien est assez simple, nourrir les chiens, nettoyer la cours des cacas, ce qui n'est pas aussi dégoûtant qu'on peut le penser, les crottes sont généralement congelées, il n'y a pas d'odeur, donc c'est comme enlever des cailloux, et puis après avoir nettoyer les bouses de vaches deux fois par jour, les crottes de chiens c'est easy game! Je prépare aussi les chiens pour des courses. Des fois Gaëtant s'absente quelques jours avec quelques chiens, je m'occupe donc du reste de la meute, les sors, les fait courir un peu. Le reste du temps avec Gaëtan et parfois Karen, on va boire une petite bière, dégager un nouveau chemin, faire quelques randonnées..
Le temps est le deuxième facteur de mon big-bang. Les journées passent mais le temps semble s'arrêter, je ne peux dire si on est Lundi ou Jeudi ou Dimanche. Dans le quotidien de Gaëtan ça n'a plus d'importance.
Faire une course de traîneau dans le Yukon est surement une des mes meilleures expériences de vie.
Au petit matin Gaëtan m'annonce que cet après-midi j'aurai ma première leçon de course de traîneau ! Wouhou ! Trop heureuse, je peine à cacher mon sourire qui monte jusqu'à mes oreilles. Il commence à m'expliquer quelques notions essentielles.
Il n'y a pas beaucoup de règles pour une course de traîneau :
- La première et la plus importante étant ne JAMAIS lâcher son traîneau, même si on est tombé et qu'on se fait traîner. Car on peut perdre toute l'équipe, elle ne remarquera pas qu'on est plus là et avec l'excitation et sans aucun ordre, elle finira par suivre une piste quelconque et ne saura probablement pas rentrer quand elle remarquera qu'on est plus là. Et puis nous sans chien et sans réseau téléphonique on devra rentrer par nos propre moyens
- La seconde, comment diriger les chiens. Tout dépend de l'éducation des leaders, pour les chiens de Gaëtan c'est pas bien compliqué : "left" pour tourner a gauche et "right" pour tourner à droite.
- La troisième, comment ralentir pour s'arrêter. Les chiens sont généralement trop excité pour s'arrêter avec un simple "stop" ou ralentir avec un "slow down". Il y a alors sur le traîneau deux système de freins, un pour ralentir, l'autre pour s'arrêter. Et une ancre à planter lorsque l'on est arrêté.
- La quatrième, quand on s'arrête ne jamais marcher en derrière, toujours aller vers l'avant, si les chiens ne nous voit pas, ils vont faire demi tour, ce qui risque de décrocher l'ancre, et de libéré le traîneau. Ou alors ils vont se rassembler en boule, emmêler le cordage, voir même le casser et partir en courant.
Ok j'ai bien tout enregistré (ou presque), c'est partie! Allons préparer les chiens ! Quand tu commence à préparer les chiens, ils sont tellement excité qu'on ne s'entend même plus parler. Il commence à me donner les noms de mes 3 chiens. Puis reste quelques seconde à me regarder avec un sourire espiègle : "Tu m'as dit que tu faisais de la gym, donc t'as de l'équilibre. On va voir ça tu vas prendre 6 chiens ! On va bien rigoler ! Ou plutôt je vais bien rigoler si tu t'envoles !"
Petite montée d'adrénaline.. Mais mon esprit de compétition prend vite le dessus "T'inquiète pas va ! Tu ne vas pas être déçu ! je vais te montrer de quoi je suis capable !"
On attache les chiens et c'est parti!
Bon faut avouer que les premières minutes n'ont pas été glorieuses. On va dire que je subissais plus que je ne dirigeais ! Mais une fois que j'ai compris le truc, les choses sympas ont pu commençaient, et j'ai pu profiter de ce moment.
C'est difficile d'y mettre les mots. Mais j'ai vite compris pourquoi Gaëtan avait tout plaqué pour devenir musher dans le Yukon. C'est une expérience unique que de faire du traîneau en plein milieu de la nature. C'est un vent de liberté, de fraîcheur. Tellement ressourçant. Paisible, il n'y a aucun bruit à part celui des pas des chiens dans la neige et du traîneau qui glisse. Se retrouver tiré par nos chien en territoire sauvage, sans presque aucune trace humaine, avec en arrière plan les montagnes et les glaciers. Traversant les lac gelés, ou encore faire plusieurs kilomètres sur une rivière gelée. C'est vraiment Magique.
Cet environnement est le troisième facteur de Mon big-bang. Vivre seule, ou plutôt avec personne autour, parce qu'en réalité on est jamais seul quand on a 17 chiens, au bord d'un lac, entouré de montagne et de glacier, caché par une forêt vierge, s'endormir bercé par les étoiles filantes et les aurores boréales, c'est vivre dans une bulle où toutes les sortes de pressions sociales ne peuvent pas y entrer. Mais surtout se rendre compte à quel point on peut parfois donner tellement d'importance à des choses tellement futiles, quand l'essentiel et la beauté est fait à partir de rien.
Un des particularités quand on est au milieu de nulle part, c'est que des fois y'a rien a faire, mais ici bizarrement c'est pas ennuyant. Alors il nous arrive parfois de rester ensemble sans rien dire avec comme bruit de fond le feu qui crépite. Mais souvent le soir est le rendez vous des grandes discussions, toujours autour d'un verre de vin ou de bière. Gaëtan est super intéressant comme gars. Le fait d'avoir passé tellement de temps loin de tout le monde lui a permis de réfléchir à toute sorte de sujets. Alors les conversations sont toujours captivantes, par sa façon de voir les choses. Mais son histoire l'est tout autant.
Gaëtan était un ingénieur en Belgique, il est parti deux ans en voyage au canada juste après ses études. Il a traversé le pays en faisant du stop est à fini à rester un an dans le Yukon en tant que handler pour un musher. C'est ici qu'il a pratiquement tout apprit. Il est retourné en Belgique pour avoir une vie bien rangé. Il est resté presque 10 ans à travailler comme ingénieur quand il a décidé qu'il ne voulait plus perdre son temps et qu'il fallait qu'il réalise son rêve. Il a donc tout plaqué pour aller vivre au Canada. Après de nombreux périples il finit par acheter un terrain dans le yukon et y a construit sa maison. Puis petit à petit il a commencé à réaliser son rêve, avoir des chiens, s’entraîner et participer à des courses, dont la plus prestigieuse, le Yukon Quest. Après sa première course, sa famille, lui a posé la question "Bon et maintenant que t'as réalisé ton rêve qu'est ce que tu compte faire?" et il a eu la parfaite réponse "Continuer à vivre mon rêve". Cette phrase caractérise bien Gaëtan, ce gars qui vit son rêve tous les jours.
Pour Karen la complicité est toujours la même qu'au premier jour, cependant il y a toujours quelque chose dans son attitude qui me titille, une sorte d'immaturité dans son comportement, comme si un esprit de 20 ans vivait dans une coquille de quarante ans. Après quelques temps je mets enfin le doigt dessus. Cette pointe de jeunesse en elle, je la connais. Je me suis souvent fais la réflexion, qu'il fallait peut être que je grandisse, que je devienne un peu plus responsable, et un peu moins immature, sans pour autant que cette réflexion ne trouve écho. A quoi bon ? La vie s'en chargera pour moi ? On dit bien que c'est à travers ses épreuves qu'on grandit !
Mais pas pour Karen. Elle a su garder un esprit jeune, une certaine insouciance qui lui permet encore de rêver, et de vivre de son rêve. J'espère maintenant que je ne grandirai pas, que je ne deviendrai pas plus responsable, que je pourrais garder mon envie de changer le monde aussi longtemps que possible et que je puisse vivre en changeant le monde.
"Qui a l'habitude de voyager... sait qu'il arrive toujours un moment où il faut partir." Paolo Coelho
C'est bien une des choses les plus difficiles. Je finis cette article le jour de mon départ.
Je retourne à Sicamous pour quelques jours, revoir des personnes que j'apprécie une dernière fois.