Carnet de voyage

Lyli en Europe

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Par lyli
Un petit tour d'Europe à moto: Irlande, Espagne, Italie, Grèce, Albanie, Monténégro, Croatie. Plus de 8000kms sur la route entre le 10 mai et le 24 juin 2024.
Du 10 mai au 24 juin 2024
46 jours
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Il y a un an nous parcourions le Middle West américain de la Louisiane au Colorado (https://www.myatlas.com/lyli/lyli-de-la-lousiane-au-colorado) remontant aux origines de la "conquête de l'Ouest" en suivant la route sur laquelle beaucoup d'Européens s'étaient lancés. Un an plus tard, nous partons pour un voyage en Europe, toujours à moto, sur les traces de nos origines celtes et gréco-romaines. Notre projet est de commencer par l'Irlande, puis de prendre le ferry jusqu'à Bilbao, traverser le nord de l'Espagne, le sud de la France, le nord de l'Italie, reprendre un ferry pour la Grèce, traverser ce beau pays et remonter par la Croatie. Notre Africa Twin et nous mêmes attendions ce moment avec impatience.


ferry Roscoff-Cork, petit tour en Irlande; ferry Rosslare-Bilbao qui nous amène à parcourir le sud de l'Europe
 Une fois arrivés en Grèce (avec le ferry), nous remonterons en longeant la mer Adriatique

Ce parcours en Europe devrait s'étendre sur plus de 7500kms en 2 mois environ.

Départ prévu le 10 mai 2024. Nous prenons le ferry à Roscoff à 23h.

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Partis de Quimper sous 28°C, nous arrivons, une heure et demie plus tard à Roscoff où la température n'est plus que de 20°! Un avant-goût de l'Irlande...

Après une nuit dans le ferry, nous arrivons à Cork à 11h ce samedi 11 mai. Nous resterons pour la nuit à Cork, ne voulant pas planifier des centaines de kilomètres sans être certains de la météo qui s'annonce ... irlandaise!

Dans le ferry Pont-Aven, nous sommes invités par le commandant, frère de notre voisine, à voir l'arrivée à Cork de la passerelle

Une fois descendus du ferry et avant d'aller à Cork, profitant de cette journée ensoleillée -qui sera peut-être la dernière-, nous partons à Kinsale, un joli village de bord de mer à 30 kilomètres de Cork.

Kinsale
premier fish&chip; ruelles colorées de Kinsale; arrêt à Crosshaven, un autre petit village de bord de mer

Nous nous arrêtons pour la nuit à Cork, ville sympathique aux nombreux pubs! Demain direction le Kerry.

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Ce matin, dimanche 11 mai, nous quittons Cork sous la brume et arrivons à Killarney sous la pluie! Nous entamons la route surnommée le "ring of Kerry" qui, en 180kms, fait le tour de la péninsule d'Iverah dans le comté du Kerry et nous offre de magnifiques paysages nous faisant penser, à nous Bretons, aux Monts d'Arrée en bord de mer avec de jolis villages aux maisons colorées.

l'Anneau de Kerry, route pittoresque
pause café à Killarney
seconde pause café après Killarney, au-dessus du lac du parc national
rencontre sur la route
Arrivée et déjeuner sur une terrasse à Sneem sous le soleil; rencontre avec un Irlandais attachant! 
Arrêt à Derrynane

Nous nous arrêtons pour la nuit à Waterville, station balnéaire de l'anneau de Kerry, célèbre pour avoir été la résidence de vacances de Charlie Chaplin dans les années 1960. Lors de notre pause tea time, nous rencontrons un Irlandais très intéressant, qui, pendant l'automne-hiver, parcourt l'Europe à vélo!

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Après notre arrêt pour la nuit à Waterville - village à mi-chemin sur l'Anneau de Kerry- nous continuons, ce lundi 13 mai, avec notre équipement de pluie, cette route touristique. Nous avons moins aimé cette seconde partie dont les paysages étaient moins variés que la veille.

Nous arrivons à Talbert pour prendre un ferry (20 minutes de traversée) qui nous amènera, rapidement et de façon pittoresque, dans le comté de Clare, à Killimer, où le soleil nous attend (pas pour très longtemps)

en attendant le ferry à Talbert dans le Kerry
traversée sur le ferry
Arrivée sous le soleil 20 minutes plus tard à Killimer dans le comté de Clare

A partir de là nous empruntons la "Wild Atlantic way" qui nous fait longer la mer. Cette route touristique côtière parcourt l'ouest de l'Irlande sur 2500kms. Les paysages sont magnifiques et changeants au gré de la pluie qui se déplace au loin - ou trop près à notre goût!- cachant par moments la mer.

près des falaises de Moher
entre les falaises de Moher et Galway

Nous arrivons en fin de journée à Galway, trop tard pour vraiment découvrir la ville.

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leenane irlande

Traversée du Connemara

Ce mardi 12 mai nous quittons Galway et partons pour le Connemara en suivant, à nouveau la "Wild Atlantic way".

le port de Galway
Arrivée dans le Connemara

A peine arrivés, nous nous "perdons" -c'est l'avantage de découvrir un pays à moto- en suivant de petites routes et découvrons 5 îles du sud de la péninsule reliées entre elles par des ponts en pierre. Nous rencontrons, lors d'une halte dans un port, un couple d'Irlandais très surpris de nous voir là et qui nous propose même de prendre un café chez eux -sauf qu'il n'y a plus d'électricité! Partie remise pour la pause café!

découverte des petites îles au sud du Connemara reliées par des ponts en pierre

Nous continuons notre route jusqu'à Clifden, jolie ville au cœur du Connemara, où nous déjeunons, dehors, au soleil.

de petites routes qui sillonnent de magnifiques paysages
des routes idéales pour la moto
la moto nous permet de "couper" par des petites routes et de profiter au maximum des paysages

Après notre pause déjeuner et le soleil évanoui, nous filons, sous la pluie, jusqu'à Leenane où nous restons pour la nuit face au plus long fjord d'Irlande, long de 14 kms, large de 500 à 800m et entouré au nord par une falaise culminant à 814m.

Notre hôtel, à Leenane, donne sur le fjord de Killary

Demain nous quitterons l'ouest du pays qui nous a beaucoup plu pour l'est. Nous resterons 2 nuits à Dublin avant de reprendre le ferry pour l'Espagne. Nous n'avons pas le temps de remonter plus au nord, le ferry à Rosslare partant vendredi prochain.

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Nous quittons, ce mercredi 15 mai, Leenane et son magnifique fjord après une soirée très sympathique, devant la cheminée, avec musique irlandaise dans le bar de notre hôtel. Ce que nous avons beaucoup aimé, ici, en Irlande, c'est que la musique est très présente et que nous pouvons écouter des musiciens et chanteurs un peu partout.

le fjord à Leenane

Nous longeons sur quelques kilomètres le fjord pour profiter encore du paysage avant de prendre la route vers Galway, porte de sortie de notre périple dans le Connemara.

le long du fjord
le long du lac Lough Mask

Nous arrivons en milieu d'après-midi à Dublin où nous avons rendez-vous en soirée avec ma filleule qui poursuit ses études à Dublin. Direction le quartier animé de Temple bar où se trouvent de nombreux pubs, bars et restaurants.

En commençant le dernier Sylvain Tesson, "Avec les fées", je me suis rendu compte qu'il y avait souvent en filigrane un récit littéraire derrière nos road trips . Si, lors de notre voyage en Amérique du Sud, nous avons en effet suivi en partie le périple du Che dans son "Voyage à motocyclette" et aux Etats-Unis, la vie de la célèbre écrivaine Laura Ingalls Wilder (que j'ai -finalement après quelques moqueries- fait découvrir à beaucoup), ici, avec le récit de Syvain Tesson, nous faisons, à notre manière (lui en voilier, nous à moto) le même parcours mais inversé: il est parti des Asturies pour l'Irlande. Après l'Irlande nous descendons dans les Asturies.

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Après deux jours passés à Dublin, petite capitale très agréable qu'on peut découvrir à pied, nous partons pour le port de Rosslare, à environ trois heures de route, plus au sud, pour prendre le ferry pour Bilbao à minuit. Nous avons donc le temps d'y arriver. Nous décidons donc de prendre notre temps, de passer par le parc national de Wicklow et de profiter des magnifiques panoramas que nous offre cette "scenic way"! Cette route, la "115", une ancienne route militaire construite par les Britanniques, serpente au centre du parc dans les montagnes, les plaines de bruyère, les tourbières et les ruisseaux. Beau programme en perspective! C'était sans compter la météo capricieuse irlandaise qui avait décidé ce jour-là de nous cacher ses trésors par un beau brouillard épais!

mes plus belles photos de la journée!

Après ces paysages photogéniques, un petit lavage moto s'impose pour arriver tout propre en Espagne!

Après avoir lavé votre véhicule, vous pouvez laver votre chien! Quels pragmatiques, ces Irlandais! 

Après plusieurs heures d'attente, nous pouvons enfin embarquer dans le tout dernier ferry de la Brittany Ferries, le Gallicia, pour 2 nuits et 1 journée. Nous arriverons à Bilbao le dimanche 19 mai à 8h.

tous les motards irlandais vont chercher le soleil en Espagne! 
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Après deux nuits passées sur le ferry -nous étions les seuls motards français et sans doute les deux seuls Français à bord- nous accostons à Bilbao à 8h ce dimanche 19 mai. Sur les conseils de nos amis qui habitent entre Gijón et Oviedo, avant d'arriver dans les Asturies, nous nous arrêtons à Unquera, sur le chemin de Compostelle, pour goûter les fameux "Palmeras gigantes", une spécialité de ce village. Nous optons finalement pour une version plus petite et plus pratique pour une moto!

 les célèbres "palmeras gigantes " de Unquera

Si nous connaissons un peu l'Espagne, c'est la première fois que nous allons dans les Asturies.

Déjeuner et ballade à Gijón, ville de bord de mer d'environ 300 000 habitants, avec nos amis espagnols.

 A Gijón la statue "la madre del emigrante" symbolise les mères regardant leurs enfants prendre la mer pour une meilleure vie

Le second jour, après avoir travaillé toute la matinée, nous partons pour Oviedo, la capitale des Asturies. C'est une très jolie ville d'environ 230 000 habitants.

Oviedo, capitale des Asturies, sur la route de Compostelle 

Comme la ville a été élue capitale de la gastronomie 2024, nous décidons de lui faire honneur en prenant un menu qui s'avère ... gargantuesque. Nous avions lu trop vite le menu avant d'entrer et il nous est proposé du jambon ibérique, des "bonbons" de fromage, un énorme plat de riz ainsi que 2 desserts sans compter la bouteille de vin de la Rioja, la bouteille d'eau et les cafés! Il va sans dire que nous n'avons pas pu tout finir!

 déjeuner gargantuesque à Oviedo

Après ce déjeuner frugal, nous allons visiter la ville. Nous nous baladons dans les ruelles pavées de la vieille ville médiévale qui se laisse facilement découvrir à pied.

la cathédrale San Salvador et différentes places à Oviedo

Le soir, nos amis espagnols veulent nous faire découvrir, à Oviedo, un restaurant traditionnel, "una sidreria", qui sert des plats typiques et du "cidre". Toute une rue est consacrée à ce type de restaurants. Comme c'est souvent le cas en Espagne, ils commandent plusieurs plats à partager pour que nous puissions découvrir les spécialités: la "fabada", une sorte de cassoulet, un "cachopos" de veau, qui est une escalope panée et fourrée de fromage et de jambon et un poisson aux pommes et fromage. Heureusement que nous n'avions pratiquement rien mangé au déjeuner! Et tous ces mets accompagnés de leur "sidra", qui ressemble à notre cidre breton mais qui doit se boire selon tout un protocole : il est versé par un serveur en tenant très haut la bouteille et doit se boire d'une traite sans reposer le verre. C'est, pour nous Bretons, une curieuse manière de boire du cidre, nous qui aimons le savourer avec le repas. Sans parler de la quantité de cidre sur le sol et non dans le verre! Nous sommes vraiment reconnaissants envers nos amis de nous avoir fait découvrir cela!

 Comment servir le cidre des Asturies...
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Nous quittons les Asturies ce mardi 21 mai pour aller à Barcelone. Nous aurions pu choisir les Bardenas, très belle étape que nous avons découverte il y a deux ans, près de Saragosse. Beaucoup -et même certains Espagnols eux-mêmes- ne connaissent pas ce désert digne du Far West américain! Ce lieu vaut vraiment le détour. Nous y étions restés deux nuits et avions passé une journée à profiter des pistes.

le désert des Bardenas 

Cette fois-ci il y a un autre lieu que nous voulions découvrir: l'hôtel Canfranc estacion en Aragon tout près de la frontière française. A l'origine il s'agissait d'une gare monumentale (d'une longueur de 241 mètres) inaugurée en 1928. A partir des années 1970, le trafic -qui n'a jamais été intense- s'arrête peu à peu et les lieux sont abandonnés jusqu'au projet fou d'en faire un hôtel. Trois années de travaux plus tard, l'hôtel ouvre début 2023.

 Canfranc estacion, à 1200m d'altitude, entourée par les montagnes
Canfranc estacion hotel 
deux wagons restaurants  dont un étoilé Michelin!

Après cette belle étape hors du temps -la décoration intérieure s'inspire des années 20- nous partons pour Barcelone.

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Heureusement que nous voulions voir Canfranc estacion car, pour l'avoir vue, nous avons eu le temps de l'apprécier, surtout moi, mon pilote -antillais- ayant attrapé froid sur la route! C'est vrai que nous avons eu froid entre les Asturies et Canfranc : plus de 6 heures sur la route, la plupart du temps sous la pluie, avec le froid et l'humidité qui s'infiltrent partout malgré les trois paires de gants, malgré les multiples couches de vêtements et malgré les boissons chaudes ingérées tout au long de la journée. Nous avons dû rester au final trois nuits, le pilote au repos, et arriver finalement à Barcelone le vendredi 24 mai -en mode convalescence. Heureusement que nous connaissions déjà un peu Barcelone. Nos amis, là-bas, nous ont quand même fait découvrir les lieux que nous n'aurions pas trouvés en tant que touristes.

C'est donc presque "frais et dispos" que nous arrivons dans le sud de la France, avec un arrêt chez nos amis à Aimargues, entre Montpellier et Nîmes, et un second arrêt chez nos amis à Vence.

 arrêt à Vence

Lors de nos deux nuits à Vence, nos amis nous font découvrir l'arrière-pays avec, notamment, les jolis villages perchés de Gordon et Tourrettes.

vue imprenable de Gordon 
village de Tourrettes

Nous avions prévu, après ces arrêts en France, Vérone et Venise comme étapes en Italie avant de prendre le ferry pour la Grèce à Venise. Mais le temps plus que capricieux, humide, nous dissuadant de le faire, nous décidons alors de prendre le ferry à Ancone, plus au sud, en faisant un seul arrêt à Bologne, car, par la suite, il n'y a plus de place dans le ferry pour un départ le week end. Dommage car nous avions aussi envisagé un arrêt à Pise et Pérouse. C'est donc toute une journée d'autoroute pour nous ce mercredi 29 mai: une autoroute entre Nice et au-delà de Gènes avec une succession de tunnels et de ponts - la plupart en travaux- avec quelques beaux points de vue, mais altérés par un trafic dense, notamment de camions. Après cette journée pas très agréable nous arrivons enfin à Bologne que nous ne connaissons pas. C'est une très belle ville de presque 400 000 habitants avec son cœur historique

les deux tours emblématiques de Bologne, la grande tour Asinelli et la tour (penchée) Garisenda

Si nous n'avons pas pu aller à Pise, nous avons, nous aussi ici, notre tour penchée et même deux! Les deux tours datent du XIIe siècle :la (petite) tour Garisenda fait 47 mètres de hauteur et Asinelli 97 mètres!

Bologne by night: la piazza Maggiore et une ruelle au cœur de la ville

Après une visite nocturne et rapide de cette très belle ville qui vaut le détour, nous quittons Bologne tôt le matin du 30 mai pour attraper notre ferry à Ancone à 13h30. Direction la Grèce!

 Départ matinal de Bologne
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Nous arrivons, ce vendredi 31 mai, au port d'Ancône en fin de matinée pour prendre le ferry à 13h30. Contrairement au ferry Irlande-Espagne, il n'y a pas beaucoup de motos!

embarquement à Ancone pour Igoumenitsa en Grèce 

Une après-midi et une nuit plus tard, nous arrivons à Igoumenitsa dans la matinée, nous avons navigué le long de la mer Adriatique et arrivons dans la mer Ionienne.

 le trajet de notre ferry le long de la mer Adriatique

Premiers kilomètres et ... nous adorons! Nous adorons tout: les paysages, les parfums, les couleurs de l'eau, de la nature, la température... Nous sommes déjà conquis et le reste de la journée ne fera que confirmer cette impression. Nous connaissions (un peu) la Grèce étant venus visiter les sites antiques en nous concentrant - comme beaucoup- sur Athènes, Delphes, Olympie, Sparte, Mycènes, Epidaure, Mais, cette fois-ci la (re)découverte est différente du fait de voyager et de traverser le pays à moto, et d'avoir le temps!

 un ferry  sur la mer ionienne 

Nous longeons la côte, en prenant de petites routes propices à la moto, nous avons le temps, la destination -sur le GPS- étant à 1h30, mais comme nous voulons nous arrêter partout car tout est beau, nous arrivons sur l'île de Lefkada, notre objectif, en milieu d'après-midi.

 première pause dans un village charmant, Sivota
 pause déjeuner à Pargas

Pour cette première nuit en Grèce nous avons choisi de nous arrêter sur l'île de Lefkada (Leucade) qui fait partie des îles ioniennes dont Corfou est la plus connue et Ithaque la plus mythique! Lefkada, d'une longueur de 35kms, est reliée par un pont au continent.

trajet d'Igoumenitsa à l'île de Lefkada ; le pont entre le contient et Lefkada

Nous passons cette première nuit à Nidri, sur la côte est, qui est restée plus traditionnelle, la côte ouest ayant les magnifiques plages, mais, même si le lieu est magnifique (notre hôtel donne sur des îlots dont l'île privée qui a appartenu au milliardaire Onassis et sur laquelle Jacky Kennedy s'est mariée), ce village est devenu une station balnéaire avec une multitude de restaurants -pour touristes- de boutiques...

le village de Nidri 

Le lendemain, samedi 1er juin, nous continuons -tranquillement - notre route et arrivons pour la nuit sur la côte ouest, à Agios Nikitas.

 pause déjeuner à Vasiliki au sud de l'île d'où partent les bateaux pour les îles de Céphalonia et Ithaque
 de magnifiques paysages, des routes bordées d'oliviers

Demain matin, nous allons avancer un peu plus et devrions arriver dans le Péloponnèse.

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Après une seconde nuit sur l'île de Lefkada, à Agios Nikitas sur la côte est, nous repartons pour le Péloponnèse. Nous avons été vraiment bien accueillis dans les deux hôtels, notamment à Agios Nikitas où la grand-mère de cet hôtel simple et familial était contente de nous parler en français car elle avait fait des études littéraires à la Sorbonne!

notre trajet entre l'île de Lefkada et l'ouest du Péloponnèse; coucher de soleil à Agios Nikitas; départ matinal 

Nous décidons de suivre le plus possible la côte en prenant, au début, de petites routes dans un cadre bucolique: oliviers, chèvres et ruines de hameaux.

 paysage bucolique où, à tout moment, pourrait surgir une divinité!
 arrêt pour admirer la vue parmi les chèvres

Nous longeons la mer sur une centaine de kilomètres jusqu'à Astakos, ne cessant d'admirer les points de vue qui s'offrent à nous à chaque virage. Émerveillement sur émerveillement. C'est une route magnifique avec de jolis petits villages, loin de l'effervescence touristique.

 nous longeons la côte; arrêt à Mytikas
pause déjeuner à Astakos où le restaurateur ne parle que grec

Après Astakos, la température étant montée à 36°C, nous décidons d'activer un peu la cadence et de prendre la voie rapide si nous voulons arriver à notre destination avant la nuit! Pour arriver au Péloponnèse, nous empruntons un pont à haubans très impressionnant. Reliant la Grèce continentale au Péloponnèse, il a été construit en 2004 et a gardé pendant quelques mois le record de la plus grande longueur de tablier haubané avec ses 2 252 mètres, avant l'ouverture du viaduc de Millau! Il permet de relier ces deux parties en 5 minutes alors qu'auparavant il fallait 45 minutes en ferry.

le pont à haubans Rion-Antirion, d'une longueur de  plus de 2 kms, reliant la Grèce continentale et le Péloponnèse 

Après Patras, la route qui longe (de loin) la côte ouest du Péloponnèse n'est pas très agréable - beaucoup de feux de signalisation, de hameaux périphériques à Patras- nous sommes contents d'arriver en fin de journée à notre destination près de Kyllini.

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Ce mardi 4 juin, nous reprenons la route vers le sud en longeant la côte ouest du Péloponnèse non sans un arrêt, auparavant, à Pyrgos, chez Honda. Pas de road trip sans un passage chez Honda! Mais contrairement à notre arrêt à Mendoza en Argentine qui était lié à un problème technique, ici notre arrêt -nécessaire quand même- consiste à changer les plaquettes du frein arrière qui sont usées. Nous sommes très bien reçus -on nous propose un petit café livré par un scooter- et la moto est vite prête.

arrêt chez Honda à Pyrgos; notre trajet de la journée

Après cette pause technique, nous nous rapprochons de la côte que nous suivons. De jolis paysages, des pins, des oliviers, de petits villages qui ne sont pas touristiques, c'est ce que nous aimons. Nous ne sommes pas loin du site remarquable d'Olympie que nous avions déjà visité.

 petits chemins entre les pins près de la mer

Une surprise nous attend en arrivant dans le village de Filiatra: une réplique de la tour Eiffel de 18 mètres de hauteur. Malgré mes recherches, je n'ai pas trouvé l'origine de cette copie et la date réelle: on parle des années 60 ou de 2007!

à l'entrée du village de Filiatra 

Après une première tentative de déjeuner qui échoue (le menu -assez-long- est seulement en grec et si je peux le lire, je ne peux pas comprendre les spécialités qui sont loin de mon nectar et ambroisie de la Grèce antique!), nous trouvons un joli restaurant à Marathopolis au calme (nous sommes les seuls clients de ce restaurant et des autres à côté d'ailleurs.

 l'Africa à la plage, la pauvre co-pilote qui doit porter l'eau, la carte et les céréales!
 déjeuner au calme à Marathopolis

Après une très jolie route qui longe des champs d'oliviers, nous arrivons au village de Pylos, connu, dans la mythologie grecque et notamment dans l'Iliade d'Homère comme étant la ville du roi Nestor, le roi âgé et plein de sagesse de la guerre de Troie. Nous nous y arrêtons pour la nuit. Demain nous devrions visiter le site antique de Messène, que je ne connais pas et qui, selon ce que j'ai lu, "combine la grandeur de Delphes avec la beauté naturelle d'Olympie"! Beau programme!

 des champs d'oliviers partout; arrivée au village de Pylos
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 Pylos et son château que nous aurions aimé visité mais il est fermé le mardi!

Après une nuit passée dans le charmant village de Pylos et après avoir parlementé avec mon pilote pour la visite du site antique de Messène (j'avais omis d'indiquer qu'il y avait un petit détour pour s'y rendre et la température annoncée de 33° n'était pas en ma faveur), nous partons tôt pour arriver pas trop tard à Messène (à ne pas confondre avec le site de Mycènes et sa fameuse porte aux lionnes, site encore plus ancien). Nous suivons une belle route à nouveau bordée d'oliviers pour nous y rendre.

 notre trajet de la journée; départ matinal de Pylos

Le petit village surplombant le site nous offre un panorama splendide!

le site majestueux de Messène 

L'ancienne Messène a été fondée vers 370 avant JC par Epameinondas de Thèbes et a été pendant de nombreuses années la capitale de l'État messénien. Elle est considérée comme l'une des villes les mieux conservées de la Grèce antique, elle a eu l'avantage de n'avoir jamais été détruite ou recouverte par des implantations ultérieures. Elle est dédiée à la reine mythique Messène dont le culte était important dans la région de Messénie. Le site comprend notamment le temple d'Asclepios (dieu de la médecine), un temple dédié à Messène, une agora, un théâtre, un stade, un gymnase, une palestre, des thermes.

le théâtre large de 98 mètres

L'Asklepieion, d'une superficie de 72mx67m, était dédié à Asclépios, dieu de la médecine: les pèlerins s'y rendaient pour être guéris et, la plupart du temps, on leur prescrivait des bains ou des exercices physiques, d'où la présence du stade et gymnase à côté.

 le temple d'Asclepios (n'ayant pas assez de recul, je préfère montrer cette vue d'ensemble et la maquette)
le stade, le gymnase et la palestre au fond 
 le stade
stade, gymnase; statues d'Hermès et d'Artémis retrouvées sur le site

Ce site est vraiment exceptionnel, imposant dans un cadre à couper le souffle. Heureusement qu'avant d'arriver, nous ne savions pas que ce n'était pas une température de 33°C qui nous attendait mais de 39°C! Un peu dur pour une visite sans beaucoup d'ombre. Petit réconfort après la visite, un déjeuner à base de plats traditionnels dans une taverne surplombant le site antique.

 déjeuner dans une taverne surplombant le site antique

Après cette étape, nous nous rendons, pour la nuit, dans la ville de Kalamata où nous allons retrouver nos amis de Vence qui, eux aussi, voyagent dans le Péloponnèse. Demain, nous descendons -à nouveau- dans le sud par une route côtière qui s'annonce prometteuse!

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Nous avons passé la nuit du mercredi 5 juin à Kalamata, ville de 60 000 habitants. C'est un arrêt que nous ne recommandons pas forcément car il y a tellement de petits villages pleins de charme dans cette région. Mais cette étape nous a permis de retrouver nos amis de Vence et de partager un délicieux festin composé de différents plats traditionnels. Notre amie, grecque, voulait nous faire partager ce qu'elle aime -c'est avec elle d'ailleurs que j'ai préparé en partie notre itinéraire- et c'est réussi! Nous nous régalons!

l'étape du jour; la route surplombant la mer 

Nous quittons Kalamata de bonne heure pour descendre encore plus au sud, dans la péninsule du Magne, sous un temps orageux, un peu couvert et surtout, dans la seconde partie de notre trajet, extrêmement venteux.

 arrêts dans différents villages

La route tantôt côtière tantôt montagneuse traverse de petits villages, passe près de hameaux abandonnés, comme celui de Vathia où nous n'avons hélas pas pu nous arrêter à cause des rafales de vent.

 déjeuner dans le charmant village de Gerolimenas

Nous arrivons en milieu d'après-midi à notre destination, à Porto Kagio, tout au sud, tout petit village dont l'unique "route" passe par la plage.

magnifiques panoramas; à Porto Kagio, la route passe par la plage: notre logement est tout au bout...
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Porto Kagio, où nous passons la nuit, est un hameau plein de charme d'une vingtaine d'habitants, avec deux tavernes, qui donne l'impression d'être au bout du monde. C'est d'ailleurs presque le cas: peu de kilomètres plus loin se trouve le Ténare connu pour être une des entrées des Enfers!

Porto Kagio, au bout du monde 

Nous quittons cet havre de paix ce vendredi 7 juin et la péninsule du Magne pour découvrir la troisième péninsule et notamment la cité médiévale de Monemvasia.

différentes vues de Porto Kagio; notre itinéraire du jour 

Comme le vent est tombé, nous retournons à Vathia, à cinq kilomètres, visiter ce village abandonné. Datant du 18e siècle et constitué de tours en pierre, caractéristique de l'architecture de cette région, ce village servait de forteresse aux habitants des alentours. Il a été peu à peu abandonné au 20e siècle: abandon dû à un exode rural mais également à des vendettas entre familles rivales.

Vathia, village abandonné 

Route plongeant dans la mer, ciel bleu qui vient se noyer dans la mer infinie, terres arides, hameaux en pierre plus ou moins abandonnés et oliviers , tel est notre spectacle de la matinée. Nous avons fait à Lagia, tout petit village, un arrêt dans une église orthodoxe. C'était la première fois que nous le faisions en Grèce. J'ai trouvé ce lieu empli de sérénité: l'intérieur avec de magnifiques fresques, la musique, tout était propice au recueillement.

la route plongeant dans la mer 
pause déjeuner à Gythio, petite ville de 4000 habitants; poulpe au menu! 
 l'épave Dimitrios à Baltaki

Nous arrivons en milieu d'après-midi à la ville fortifiée de Monemvasia.

 le village d'Elea et l'arrivée à Monemvasia

Monemvasia, posée sur une presqu'île-rocher de presque 2 kms de long, est une ville fortifiée fondée au 6e siècle et ayant eu une forte activité au Moyen-Age. Elle se blottit à l'ombre de cet imposant rocher, magnifique avec ses petites ruelles, ses bâtiments médiévaux en pierre. Nous y sommes restés pour la nuit. De nombreuses vieilles demeures ont été transformées en hôtels et guests houses pleins de charme. C'est véritablement un lieu à part.

Monemvasia 
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Ce samedi 8 juin nous reprenons la route pour remonter dans le nord du Péloponnèse. Nous avons choisi de suivre de petites routes qui nous mèneront à Nauplie. Ici le parcours se calcule comme en Corse: pas en kilomètres, mais en temps, et comme il y aura beaucoup de virages, nous allons prendre beaucoup de temps pour arriver, mais ces routes font partie de l'intérêt du voyage.

notre trajet sur 2 jours: première étape à Nauplie, seconde à Delphes 

Petits villages et hameaux, loin de la foule, vont se succéder. Nous nous arrêtons, dans le petit village d'Apidéa, devant une église byzantine datant du 5e - 10e siècle. Elle est fermée comme, apparemment, la plupart des églises en Grèce. Nous demandons à deux gardiens/officiants présents sur les lieux si nous pouvons entrer. Ils nous font gentiment visiter les lieux, et comme ils ne parlent que grec, à l'aide d'un carnet, ils nous écrivent les dates et du doigt nous montrent les éléments correspondants, comme par exemple les fondations datant du 5e siècle, un pilier du 8e et des fresques du 10e siècle.

 l'église d'Apidea

Après cette visite, nous continuons notre route et traversons des panoramas splendides qui nous font grimper, avec une multitude de virages, à 1000m d'altitude pour nous faire redescendre sur l'autre versant en direction de la mer. Là aussi de nombreux petits villages et ports tour au long de la côte jusqu'à Nauplie.

 de magnifiques panoramas
ports et villages de bord de mer 

Nous arrivons en fin d'après-midi dans la ville de Nauplie pour y passer la nuit. Nous craignions que cette ville soit "dénaturée" par le tourisme, mais nous avons beaucoup apprécié cette charmante ville qui a su garder -en tout cas en juin- son authenticité. C'est d'ailleurs un point central intéressant pour ceux qui veulent visiter la région chargée d'histoire et de mythes. En plus de la visite de Nauplie elle-même, Epidaure et son théâtre parfait ne sont pas loin, tout comme Mycènes et sa porte aux Lionnes et son légendaire roi Agamemnon, Argos, Tirynthe, Sparte (la ville de Ménélas où Pâris a enlevé Hélène). Nous sommes passés par Thèbes, cité d'Œdipe!

 arrivée à Nauplie

Nous quittons Nauplie le dimanche matin pour remonter dans le nord et quitter le Péloponnèse.

 départ le matin de Nauplie

Pour quitter le Péloponnèse, nous empruntons le pont surplombant le canal de Corinthe. Ce canal, inauguré en 1893, d'une longueur de plus de 6kms et d'une largeur de 25m, relie la mer Ionienne et le golfe de Corinthe et permet aux navires d'éviter un détour de plus de 400kms autour de la péninsule du Péloponnèse. Comme nous roulions sur l'autoroute, tout est passé très vite, le temps de bien réaliser que nous surplombions le canal que nous l'avions déjà passé!

 le canal de Corinthe (photos internet): je n'ai pas eu le temps de prendre une photo

Nous avons fait le choix de ne pas nous arrêter à Athènes (ville que nous avions déjà visitée). Lorsque nous voyageons à moto, nous privilégions des sites naturels, de petits villages, nous avons du mal à être citadins à moto. Par contre, il y a un site antique que je voulais absolument revoir, c'est Delphes, notre destination de ce dimanche 9 juin.

 En s'approchant de Delphes

Nous arrivons à Delphes vers les 15 heures et décidons d'attendre la fin de journée -les lieux fermant à 20h- pour aller visiter le musée et le site et nous avons bien fait: moins chaud et moins de monde!

 le temple d'Apollon en fin de journée

Niché sur les flancs du mont Parnasse et bénéficiant d'un panorama à couper le souffle, le site de Delphes est grandiose. Ce n'est pas pour rien qu'il a été choisi dans l'Antiquité pour abriter ce lieu sacré où beaucoup venaient pour interroger la Pythie, comme l'ont fait, dans la mythologie, les parents d'Œdipe! Le sanctuaire d'Apollon et l'oracle se sont développés à partir du 8e siècle av J-C et leur influence s'est étendue sur toute la Grèce et même au delà au 6e siècle av J-C.

Nous montons au temple d'Apollon et au théâtre par la Voie Sacrée. Arrivés en haut, c'est un point de vue spectaculaire qui nous attend, empli de sérénité. Nous profitons du paysage dans le silence.

 le temple d'Apollon; le théâtre; le Trésor des Athéniens; le temple d'Athéna au loin

Dans la mythologie grecque, c’est à Delphes que deux aigles envoyés par Zeus, l’un depuis l’est, l’autre depuis l’ouest, se sont rencontrés, désignant ainsi Delphes comme le centre du monde. A cet endroit Zeus aurait laissé tomber l’omphalos, marquant ainsi le « nombril du monde » matérialisé par une pierre sacrée de forme conique.

l’omphalos, le « nombril du monde ».

Avant la visite du site, le temps que la température descende un peu, nous avons visité le musée.

 la Sphinge de Naxos; l'Aurige en bronze; la statue d'Antinoüs et sa découverte presque intacte en 1894

Nous restons pour la nuit dans le village de Delphes à 400m du site.

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Nous reprenons la route quelque peu sonnés par les résultats aux élections européennes ce matin du lundi 10 juin. Heureusement que la beauté de Delphes et des alentours nous rassérènent! Si, en partant, nous ne connaissions pas notre date de retour, à présent nous savons quand rejoindre nos Pénates! Nous partons pour un autre lieu empli également de sérénité: les Météores.

départ de Delphes: oliviers et golfe de Corinthe au loin; notre itinéraire de la journée

Nous arrivons dans l'après-midi dans le village de Kastraki où nous logerons deux nuits. Comme les monastères ferment entre 15h et 17h, nous nous y rendrons le lendemain. Nous profitons de cette fin d'après-midi pour repérer les lieux.

les Météores et le village de  Kastraki de notre hôtel

Nous sommes immédiatement émerveillés devant ces hauts pics rocheux et les monastères qui sont juchés sur certains d'entre eux! Les premiers ermites sont venus s'installer dans des grottes sur ces pitons rocheux dès le 10e siècle et le premier monastère a vu le jour au 14e siècle. Vingt-deux autres seront construits entre le 14e et 16e siècles, accessibles seulement par des cordes, des échelles et systèmes de poulies. On a du mal à imaginer comment ces monastères ont été construits! Sept sont encore en activité, six peuvent se visiter. Nous avons pu en visiter deux: le monastère de Varlaam et le couvent de Roussanou.

 monastères perchés sur les pics rocheux
le monastère de Varlaam 
le couvent de Roussanou 

Il s'agit véritablement d'un site grandiose qu'on le voit du bas des pics ou juchés sur ces pitons. Se dégage également un sentiment de sérénité de là-haut, à l'extérieur ou dans les chapelles ornementées.

Demain matin, mercredi 12 juin, nous quittons la Grèce pour l'Albanie.

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Nous quittons les Météores ce mercredi matin 12 juin pour l'Albanie en suivant de petites routes. Ce sont des paysages de montagnes qui nous attendent.

 départ des Météores; notre itinéraire du jour

Après un peu plus d'une heure de route, nous nous arrêtons dans le charmant village de montagne de Metsovo perché à 1200m pour une pause café. Il fait meilleur ici: 26°C, c'est-à-dire 10° de moins que dans la vallée. Nous croisons de nombreux camping-cars français.

 le village de montagne de Metsovo

Nous continuons notre route en évitant la voie rapide et la route que nous suivons, avec ses beaux panoramas et ses virages, n'est plus vraiment entretenue: des éboulements et des herbes par-ci par-là sur la route. Heureusement que les camions empruntent à présent la voie rapide!

 la route entre Metsovo et Iaonnina

Nous nous arrêtons pour déjeuner à Iaonnina, ville universitaire de 65000 habitants du nord de la Grèce. J'avais vu dans un article que c'était la plus belle ville de Grèce, mais entre la chaleur (plus de 36°C) et la recherche d'un lieu pour déjeuner, nous avons dû louper cet aspect. Nous n'avons pas eu le courage de tenter de trouver le cœur historique de la ville.

 la ville de Iaonnina

Après ce loupé, nous continuons vers le nord et une heure et demie plus tard nous arrivons à la frontière avec l'Albanie, pays dans lequel nous ne sommes jamais allés. L'Albanie ne faisant pas partie de l'Europe, nous attendons notre tour aux deux postes frontières. C'est un petit pays de 3 000 000 habitants.

nous voilà en Albanie! 

Moins d'une heure plus tard, nous arrivons dans la jolie ville de Gjirokaster où nous resterons pour la nuit. C'est une ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est une très belle surprise! La ville en elle-même, son architecture en pierre, ses ruelles pavées, la vue de la ville et de son château et l'accueil chaleureux des gens que nous avons pu rencontrer. Son château domine la ville. Il date du 11e siècle sur une base antique. Une partie de cette citadelle a été convertie en prison à partir des années 1930 et a abrité des prisonniers politiques de l'ère communiste.

 la ville de Gjirokaster et son château
 notre chambre dans une belle maison traditionnelle dans laquelle est né notre propriétaire
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Balade sympathique en fin de journée, après la visite du château, dans la ville de Gjirokaster où nous restons pour la nuit. Pour le dîner, dans un restaurant conseillé par nos propriétaires, nous décidons de goûter les spécialités albanaises (le tave kosi, c'est-à-dire de l'agneau préparé avec du yaourt, des sarmas, du riz fourré dans des feuilles de vigne) et même des spécialités propres à Gjirokaster (les qofte, des boulettes de riz à la menthe et l'oshaf, une sorte de flan avec des figues).

 vue sur la ville du château et de notre chambre
la moto devant notre hôtel: le propriétaire nous a fait rentrer dans sa cour

Nous quittons la ville le jeudi matin pour un trajet très/trop long pour une journée, mais nous voulons avancer et, comme nous avons décidé de suivre la côte adriatique (qu'on ne voit pas vraiment), et que les villes qui vont défiler ne sont pas vraiment intéressantes, nous avons prévu -si nous y arrivons- de passer au Monténégro, à Kotor. Comme il est annoncé plus de six heures de route pour 400kms et que nous ne connaissons pas la route, nous ne sommes pas sûrs d'atteindre le Monténégro. Au pire nous ciblons la ville de Schröder au nord de l'Albanie qui semble être une ville agréable. Cette fois-ci nous n'avons pas réservé d'hôtel en avance (en général je réserve la veille au soir ou le matin même), nous verrons bien en fin de trajet où nous serons.

 départ de Gjirokaster, devant nous un couple de motards autrichiens rencontrés en Grèce; notre étape (trop) longue du jour

La route que nous suivons le matin, sous un crachin albanais (il n'y a pas qu'en Bretagne qu'il y a du crachin!), est une nationale empruntée par tout véhicule dont beaucoup de camions. Il faut donc être vigilant!

 les paysages de la matinée

Cette nationale fait place à une 4 voies qui est très surprenante et ... dangereuse! Surprenante car tout le long de la route il y a une alternance de magasins de meubles, de concessions de voitures (nous avons croisé un nombre important de Mercédès), de stations service avec restaurants, des hôtels de style clinquant rococo et beaucoup de bâtiments vides. Route dangereuse car il n'y a pas de voie d'accélération ou de décélération (les véhicules peuvent entrer et sortir à tout moment comme si c'était une route de campagne) et toute sorte de véhicules la fréquente (camions, voitures, motos, vélos, charrettes tirées par un âne,...) Il faut d'autant plus être très concentrés surtout que les gens roulent vite sans tenir compte des panneaux. En moins d'une heure, nous avons vu deux véhicules accidentés (un camion et une voiture) à deux endroits différents. Nous croisons beaucoup de motards.

Nous faisons une pause pour le déjeuner dans une belle pizzéria pour changer de la cuisine grecque et albanaise (il y a aussi de jolis restaurants design par-ci par-là). Le menu est en albanais, mais mon pilote pense avoir trouvé une solution grâce à la technologie avec, sur le téléphone, un système de traduction avec le mode photo. Croyant commander une pizza jambon-champignons, c'est en réalité une thon-champignons qui arrive! Et moi qui suis allergique au thon! Merci le progrès!

 arrivée à la frontière avec le Monténégro

En fin de journée, nous arrivons enfin à la frontière avec le Monténégro. Heureusement nous suivons deux motards slovènes qui doublent la file de voitures qui attendent (ils doivent savoir qu'on peut faire cela) et on nous montre même un passage spécial motos! Je tends nos passeports, mais on me dit de passer sans les regarder. Il n'y a qu'un poste frontière (entre la Grèce et l'Albanie, comme plus tard entre le Monténégro et la Croatie il y en a deux). Bienvenue au Monténégro! Nous arriverons finalement à la destination prévue, à Kotor, vers 18h30 après neuf heures sur la route, mais contents d'être arrivés.

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Après plus de neuf heures sur la route et un passage frontière, nous arrivons donc à Kotor, au Monténégro, en fin de journée. En réservant notre hôtel, que j'ai choisi dans la vieille ville, je n'avais vu qu'on ne pouvait pas y accéder avec la moto et qu'il fallait la laisser et continuer à pied, avec nos bagages 350 mètres plus loin. Tout ça après un long trajet! Si l'Albanie est un petit pays (environ 3 000 000 d'habitants, le Monténégro est minuscule, autour de 700 000 habitants). Je dois avouer que je ne connaissais pas le nom de sa capitale. Et vous? C'est Podgorica. C'est un pays récent, né de sa séparation avec la Serbie en 2006.

paysages du Monténégro avant Kotor

Kotor est une magnifique ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Son histoire commence dès l'Antiquité et la ville s'est développée pendant le Moyen-Âge. Il est agréable de se balader dans ses ruelles pavées et d'admirer les différents édifices en pierre. Comme nous y sommes en soirée, il y a un peu moins de monde pour en profiter réellement. Nous y dînons: la cuisine se rapproche de la cuisine italienne (ce qui n'est pas étonnant vu sa proximité relative et surtout son histoire avec son passé vénitien). On nous fait goûter le dessert propre à Kotor: il s'agit d'un ... mille feuilles!

 la belle ville de Kotor

Si la Grèce est le pays des chats, ici, à Kotor le chat est roi: de nombreuses boutiques avec différents objets avec des représentations de chats, des chats partout, il y a même un distributeur (payant) de croquettes!

 Kotor, la ville des chats

En fin de matinée, ce vendredi 14 juin, nous quittons la ville. Après la longue étape de la veille, nous avons prévu une étape plus courte (2 heures) pour nous rendre à Dubrovnik en Croatie.

 départ de Kotor

Nous longeons la magnifique baie de Kotor qui est presque une mer fermée et qui nous fait penser, avec ses différents hameaux, au lac de Côme. Pour remonter au nord, nous prenons un ferry -comme nous l'avions fait en Irlande pour passer d'une péninsule à l'autre- et cinq minutes plus tard, nous pouvons poursuivre notre route.

la baie de Kotor 
 le ferry après la baie de Kotor

La frontière avec la Croatie est à moins d'une heure. Nous nous rendons compte que le tourisme au Monténégro est en plein développement: nous voyons de nombreuses constructions de bâtiments neufs (hôtels), des marinas accueillant des yachts. Les prix (dans les restaurants, les hôtels) se rapprochent à présent de ceux que nous pouvons trouver en France ou en Italie.

En comparaison, l'Albanie moins chère, est au début de son développement touristique. Nous avons été surpris de voir autant de touristes à Gjirokaster (nous avons vu des groupes de Français sans doute en voyage organisé dans les Balkans) non que la ville ne le mérite pas, mais nous ne connaissons pas grand monde autour de nous à être allé en vacances en Albanie. D'où notre étonnement. Je pense que l'intérieur, notamment, mérite d'être visité: les motards autrichiens rencontrés en Grèce et revus en Albanie nous ont parlé de beaux paysages de montagne. Le littoral, d'après ce que nous en avons aperçu, semble consister en de longues plages (la côte n'est pas découpée comme au Monténégro ou en Croatie). Nous avons d'ailleurs voulu nous arrêter pour déjeuner à Durres, station balnéaire, mais d'anciens immeubles cachant la mer, nous avons préféré repartir.

Ce soir, nous dormirons en Croatie.

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Nous arrivons en début d'après-midi en Croatie. A la frontière, nous rejoignons un couple de motards portugais -ce qui nous fait gagner quelques places- mais, ici, pas de lignes spéciales motos. Nous sommes donc obligés d'attendre au soleil. Si, au poste du Monténégro, les douaniers regardent -un peu- nos passeports, au poste croate, dès que je montre nos passeports français, on nous laisse passer sans une vérification.

 entre le Monténégro et la Croatie

Comme en Croatie le tourisme s'est vraiment développé depuis quelques années, nous craignons un peu de tomber dans des endroits trop touristiques. Nous avons d'ailleurs eu du mal à trouver un hôtel qui ne soit pas une barre d'immeuble. Nous faisons le choix de loger à 20 minutes avant Dubrovnik, à Caftat, village en bord de mer de 2000 habitants, ce qui s'avèrera un bon choix. La vieille ville est accessible de là par bateau (30 minutes), mais nous décidons d'y aller à moto pour être plus libres.

 Dubrovnik

Les origines de la ville -à l'époque appelée Raguse- remontent au 7e siècle. A partir du 9e siècle elle passe sous la domination byzantine, puis vénitienne au 13e siècle pour devenir par la suite la République de Raguse avant que Napoléon n'arrive.

 dans les ruelles de Dubrovnik

C'est en effet une très belle ville à découvrir. Il y a déjà du monde mi-juin, nous pouvons imaginer la foule l'été ici! Nous profitons donc de pouvoir nous éloigner des rues animées et de passer par des ruelles plus tranquilles. C'est une ville chargée d'histoire et ce n'est pas sans émotion que nous nous y promenons en pensant aux bombardements qu'elle a subis et aux victimes en 1991 suite à sa déclaration d'indépendance. L'Unesco a déclaré Dubrovnik site du patrimoine mondial en péril jusqu'en 1998, date à laquelle la ville a pu retrouver sa splendeur

 le port
 devant les remparts de Dubrovnik

Après la visite de Dubrovnik, dîner à Cavtat où l'on nous sert en dessert la spécialité de Dubrovnik qui s'avère être -après le mille feuilles monténégrin- une crème caramel!

le village de Cavtat 
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Nous reprenons la route ce dimanche matin en continuant vers le nord pour arriver à la ville de Split à 220kms. Il nous est indiqué 3h30 de route, ce qui nous prendra plus de temps car nous suivons vraiment la côte qui est très découpée et le trafic, par endroit, est dense. Ce n'est pas étonnant que la Croatie soit une destination qui attire de plus en plus de monde, la côte et les plages sont vraiment belles!

 pause café, l'Africa à la plage

Un peu plus d'une heure après notre départ de Dubrovnik, nous empruntons le pont de Peljesac pour revenir sur le continent. Ce pont à haubans, long de 2374m, tout récent, a été mis en service en juillet 2022 et permet de rester en Croatie. Sans ce pont, nous aurions dû passer par la Bosnie-Herzégovine qui a un accès à la mer ou prendre un ferry. Pont très impressionnant qui fait penser à celui de Patras en Grèce que nous avions pris.

 le pont de Peljesac, d'une longueur de 2374m, ouvert en juillet 2022
 Déjeuner à Gradac et la route côtière

Nous arrivons en fin de journée à Split. Visite de la ville en soirée quand la température est plus agréable et qu'il y a un peu moins de monde. Le centre historique de la ville est également classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979. Ce cœur historique n'est autre que le palais que l'empereur Dioclétien s'est fait bâtir, au 4e siècle, quelques années avant sa mort et dans lequel, malade, il a fini ses jours après avoir abdiqué. La cathédrale Saint-Domnius était à l'origine son mausolée avant de devenir, au 7e siècle, un lieu de culte chrétien (la tour date du 14e siècle). C'est un ensemble remarquable! La place, appelé le péristyle, devant la cathédrale, donne un bonne idée de l'architecture romaine. Mais cela fait quand même un ensemble très hétéroclite entre les vestiges romains, la cathédrale et le sphinx égyptien!

le palais de Dioclétien à Split 
un sphinx égyptien vieux de 3500 ans trône devant la cathédrale 

Soirée très agréable à se balader dans les ruelles du centre historique avant de continuer, le lendemain matin, notre route vers le nord.

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Après la route de la veille -longue et du coup fatigante pour le pilote (depuis notre départ il a roulé déjà plus de 7000kms!), nous décidons de prendre l'autoroute pour avancer un peu plus vite, mais l'ennui nous fait craquer assez vite et, au niveau de Zadar, nous décidons de la quitter pour reprendre la route côtière qui nous fait traverser l'île de Pag en entrant via un pont et en la quittant via un ferry. Beau programme bien plus alléchant que l'autoroute!

Après Zadar, nous quittons le continent et prenons le pont pour arriver par le sud sur l'île de Pag longue de 60kms. C'est la cinquième plus grande île de Croatie et également une des plus désertiques.

 le pont d'une longueur de 301 mètres pour arriver par le sud sur l'île de Pag
 l'île de Pag au niveau du pont

Les paysages changent complètement de la route côtière que nous avions prise la veille, très découpée et verdoyante. Ici c'est très minéral, quelques taches de vert, mais c'est la rocaille qui domine.

la ville de Pag 

Nous traversons toute l'île pour prendre le ferry qui nous ramènera sur le continent. Arrivant juste après 13h, nous voyons le ferry partir sous nos yeux et devons attendre une heure le suivant. Et ceci dans un endroit où il n'y a pratiquement rien, le ventre vide. Heureusement nous trouvons de l'ombre dans un bar.

le ferry pour quitter l'île au nord et rejoindre le continent 

Le ferry nous débarque dix minutes plus tard au hameau de Prizna. Nous poursuivons notre route vers le nord et au bout d'une heure et demie nous nous arrêtons au village de Senj pour visiter son château-forteresse au sommet de la colline qui domine les lieux. Il a une forme carrée, est haut de 18 mètres et large de 23 mètres, les murs ont une épaisseur de 2 à 3,30 mètres. Petit clin d'œil à la génération "Récré A2" comme moi: c'est le château de Zora la rousse! La série a été tournée ici avant la rénovation du château!

 la forteresse de Nehaj datant du 16e siècle

C'est avec un brin de nostalgie que je repars pour arriver une demi-heure plus tard à notre point de chute à Selce, petite ville de bord de mer. Et là grosse déception: la ville n'a rien d'attirant et le camping que j'ai choisi pour changer un peu des hôtels et guest houses est en fait un énorme ensemble qui communique avec la ville comme s'il en faisait partie intégrante et où tout est fermé (supérette, restauration). Ce n'est pas ici que nous allons rattraper le déjeuner que nous n'avons pas pu prendre en attendant le ferry. Heureusement que dans le château de Zora il y avait un restaurant!

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Le mardi matin nous quittons Selce pour poursuivre notre route vers le nord et quitter la Croatie. Moins d'une heure plus tard nous arrivons en Slovénie, petit pays européen de 2 000 000 d'habitants que nous traversons en moins d'une heure. Ce sont des forêts qui nous entourent pendant cette traversée éclair du pays, cela change de la côte croate. Pour l'accueil et la gastronomie slovènes, nous ne pourrons pas dire grand chose, notre seule tentative de pause café ayant échoué, rabroués par la serveuse qui n'a pas voulu que nous nous installions sur la terrasse et qui nous proposait de rester debout au bar. Nous n'avons pas insisté.

Traversée éclair de la Slovénie

Ce jour-là nous faisons étape en Italie, juste après Trieste. C'est une petite étape pour se poser un peu et réfléchir à la suite du voyage. Le lendemain, nous reprenons la route pour Venise. Comme nous n'avions pas pu le faire avant la Grèce et que nous étions tout proches, nous ne pouvions pas ne pas y aller. Nous avons pris un hôtel, donnant sur un canal, juste à l'entrée du cœur historique et à cinq minutes du garage. Nous ne regretterons pas notre choix. Petit tour à pied et en vaporetto pour rejoindre, comme justement tout le monde, la place St Marc. C'est évidemment très beau, mais ce n'est pas pour nous, pas de cette façon en tout cas: du monde partout, des selfies partout, des magasins de luxe partout autour de la place et dans les rues voisines, des files d'attente pour les visites, l'expresso à 12 euros. Nous préférons fuir ce qui est devenu une attraction touristique. Nous retournons dans les rues, plus calmes, attenantes à notre hôtel.

 la trop fréquentée place Saint-Marc 

Heureusement le tour de bateau proposé par notre hôtel nous réconcilie avec la ville car nous empruntons de petits canaux. C'est vrai que c'est agréable de se perdre dans ces canaux. Dans ma naïveté, j'imaginais Venise avec ses gondoles et quelques vaporettos, mais pour pallier à la demande de plus en plus forte du tourisme, il y a une multitude de bateaux taxis qui se croisent, qui se doublent, qui cohabitent avec les gondoles. Ce trafic est assez effarant et est un des problèmes de l'avenir de Venise aussi. Avec les vagues qu'ils provoquent, la base des bâtiments se détériorent. On évoque même d'inscrire Venise dans le patrimoine mondial de l'Unesco des lieux en péril (comme, par exemple, Dubrovnik après la guerre)

 balade sur les canaux
 dans la lagune, il y a même quelques yachts, dont celui-ci tout neuf, le "Ulysses"

C'est un lieu magnifique, mais, hélas, victime de son succès. Nous n'allons pas être seulement négatifs car c'est un lieu unique et nous avons pris plaisir, le soir, à nous balader, pas très loin de notre hôtel, au calme, dans les rues à suivre le canal, à admirer l'architecture.

l'image d'Epinal et la réalité: un très fort trafic de bateaux 
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Avant de quitter Venise et de reprendre la route, nous prenons un dernier café devant notre hôtel, au calme. La route à venir ne nous réjouissant pas vraiment, nous traînons quelque peu. Nous avons pris le temps de réfléchir à la suite, avons hésité sur l'itinéraire. Nous pensions passer par les Dolomites et avons finalement renoncé pour plusieurs raisons: la météo, pluvieuse à cet endroit, la fatigue -et le dos douloureux pour moi- et le temps qui passe et qui pourrait nous faire arriver après le 30 juin, date à laquelle nous devons retrouver nos pénates pour aller voter. Nous décidons donc de prendre l'autoroute et d'arriver en deux jours chez nos amis à Vence.

 petit café, le matin, avant le départ

En fin de journée, nous nous arrêtons dans un petit village de Lombardie, Salice Terme: cela nous change des villes que nous avons visitées ces derniers jours et en plus il est noté que les pizzas du restaurant de l'hôtel sont délicieuses! Cet hôtel est un ancien monastère. Nous discutons avec l'ancien propriétaire de 80 ans qui, en plus de nous raconter sa rencontre avec Françoise Hardi venue à 20 ans dans cet hôtel- il nous raconte d'ailleurs cette anecdote juste le jour de ses funérailles- en nous voyant autour de notre moto, nous parle d'un itinéraire à faire pour éviter un peu l'autoroute.

départ de Salice Terme et arrêt à Varzi 

Le lendemain matin, vendredi 21 juin, suivant les conseils, nous parcourons la belle campagne de Lombardie et ses villages. Au lieu de trois ou quatre heures de route, nous y passons quand même la journée (surtout que, comme pour ses autoroutes, l'Italie refait tous ses ponts même à la campagne, ce qui nous a ralentis sur la route), mais nous ne regrettons pas notre choix.

paysages de Lombardie 

Nous nous arrêtons pour une pause café dans le village de Bobbio qui avait été élu en 2019 le plus beau village d'Italie avec son "pont du diable", d'une longueur de 280 mètres, qui a un profil ondulé et tordu.

Bobbio et son pont 

Après avoir atteint Gènes par ces petites routes et repris l'autoroute, nous arrivons finalement à Vence en fin de journée.

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Après 8300kms en un mois et demi, nous sommes bien arrivés à Vence, dans le sud de la France.

arrivée à Vence

Nous faisons le choix de laisser la moto là et de retourner en Bretagne en avion ce lundi 24 juin. La route entre ici et la Bretagne, si l'on prend des autoroutes, n'est pas intéressante et, comme nous allons dans les Alpes en août, nous pourrons reprendre notre moto et cette fois rejoindre nos pénates en Bretagne fin août.

Une fois revenue en Bretagne, la moto aura parcouru plus de 10000kms et la boucle sera bouclée!

retrouvailles en août avec la moto pour profiter de ces paysages des Alpes