Après deux journées dans le jungle, nous reprenons la route pour 300kms plus au sud en traversant le centre de la Malaisie, ce qui nous plaît bien. En discutant avec différents motards (en Malaisie, la majorité des gens parle anglais), nous voyons bien que le but pour eux est de rejoindre le plus vite possible, souvent en groupe, leur destination, donc prendre la plupart du temps des autoroutes et non traverser, comme nous, la nature. C'est vrai que nous avons plus de temps qu'eux! Mais il en résulte une conduite très/trop sportive, agressive qui ne respecte pas les limites de vitesse et les voies de circulation. En une semaine nous avons déjà assisté à trois accidents dont deux impliquant un deux-roues.
départ le matin du Taman Negara national park; nous aurions pu croiser sur la route un tapir!En Malaisie, sur 32 millions d'habitants, plus de 60% est musulmane, 20% de bouddhistes (la plupart d'origine chinoise), 6% d'hindouistes, 9% chrétiens. Tout le long de la route, en plus des mosquées que nous voyons depuis le sud de la Thaïlande, nous passons devant des temples chinois et hindous. Nos amis Woon et Angie sont d'origine chinoise. Le grand-père de Woon est arrivé en Malaisie pour fuir la Révolution culturelle en Chine.
arrêt devant un temple chinois sur la route Nous ne regrettons pas cette traversée de la Malaisie: les routes sont belles, nous sommes entourés de forêts quand ce n'est pas, hélas, des cultures de palmiers et d'hévéas. Nous arrivons en milieu d'après-midi ce dimanche 9 février dans la très belle ville historique de Malacca classée Patrimoine mondial de l'Unesco en 2008.
Arrivée à Malacca Malacca, surnommée la Venise de l'Orient, est un ancien carrefour des routes maritimes reliant l'Océan Indien à la mer de Chine. Ville multiculturelle, fréquentée dès le 15e s. par les marchands chinois, puis conquise par les Portugais, les Hollandais, les Anglais puis les Japonais. Aujourd'hui il reste un cœur historique magnifique avec ses façades de maisons chinoises. C'était et c'est toujours un lieu stratégique du fait de son détroit mondialement connu, le plus traversé au monde (plus que le Canal de Panama).
Malacca, la Venise de l'Orient, ses rues animées le soir de belles façades fin 19e s-début 20e s.; l'église (rouge) datant de 1741 et un autre édifice (rouge) datant de 1650Nous avons eu l'occasion de visiter la dernière boutique d'Asie du sud-est fabriquant les minuscules chaussures qui étaient destinées aux riches Chinoises aux pieds bandés. Le cordonnier, évidemment, perpétue cette tradition pour les touristes. Ce supplice a été heureusement abandonné au début du 20e s. L'artisan nous a montré son livre d'or avec la signature de Jacques Chirac qui lui a acheté une paire!
Ici on trouve énormément de restaurants qui vendent des durians, ce fruit dont j'ai déjà évoqué l'odeur et le goût très très particuliers, ce qui fait qu'il est souvent interdit dans les hôtels. J'ai donc voulu -on m'a un peu forcé la main- goûter ce fruit si répandu et apprécié ici. Lorsqu'on l'achète découpé, on vous donne un gant en plastique -j'aurais déjà dû me méfier- En ouvrant la boîte en plastique, malgré une odeur peu engageante, je croque dans le durian et à la première bouchée ce n'est pas si mal -une petite nuance de mangue- mais le durian est traître et c'est après que les choses se compliquent car même si vous en mangez très peu comme moi, le goût ne vous quitte plus pendant des heures!
le fameux durian! On en trouve même dans les stations services!Beaucoup de lieux (hôtels, bars, restaurants, boutiques), rénovés, mettent en valeur le passé de la ville. Pour notre dernier dîner à Malacca, nous avons choisi une ancienne demeure de riches Chinois datant de 1890 transformée en restaurant proposant des spécialités de Malacca dont le dessert traditionnel que nous avons apprécié, le "cendol" à base de farine de riz, de lait de coco, de sucre, de glace pilée et de haricots rouges.
un magnifique intérieur datant de 1890 et le "cendol", dessert traditionnel de MalaccaDemain, mardi 11 février, nous remontons sur Kuala Lumpur.