Carnet de voyage

Lyli de Bangkok à Sydney

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Dernière étape postée il y a 2 jours
Par lyli
Partir, avec notre Africa Twin, de la Thaïlande, en passant par le Laos, le Vietnam (si c'est possible), le Cambodge, la Malaisie et l’Indonésie pour terminer notre road trip en Australie.
Novembre 2024
16 semaines
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Après l'Amérique du sud en 2019 (https://www.myatlas.com/lylimotoameriquesud/lyli-en-amerique-du-sud), différents états des États-Unis à plusieurs reprises dont la dernière en mai 2022), l'Europe en mai-juin 2024, à présent nous nous préparons, non sans mal, à découvrir l'Asie du Sud-Est et l'Australie. Départ prévu le 22 novembre 2024 pour Bangkok.

Celui qui dit partir à l'aventure au dernier moment avec son propre véhicule n'a jamais dû aller en Asie! Pour l'Amérique du sud, nous avions dû préparer évidemment en amont le voyage (transport de la moto, assurances, vaccins, information sur le passage des frontières, sur les visas potentiels, travail sur un itinéraire), mais rien à voir avec l'Asie!

Un an avant le départ, demande du permis international obligatoire pour circuler dans nombre de ces pays (6 mois pour l'obtenir), recherche d'assurances en vain. Nous les prendrons à la frontière même si nous aurions préféré en trouver avant, comme pour l'Amérique du Sud. Mais il faudra en trouver une pour la Thaïlande.

Septembre 2024, nous avons trouvé un prestataire pour l'envoi de la moto à Bangkok, nous avons trouvé de quoi mettre l'Africa Twin en caisse, vérifié quels pays demandaient un visa, réservé nos rendez-vous pour les vaccins, avons commandé le carnet ATA, équivalent du "Carnet de passage" (CDP) obligatoire pour passer les frontières en Asie (nous avions pu nous en passer en Amérique du sud), en espérant qu'il soit accepté dans tous les pays que nous pensons traverser et enfin trouvé -a priori- une assurance pour la Thaïlande! Nous avons aussi récupéré la longue liste de tous les documents nécessaires pour pourvoir faire entrer et récupérer la moto dans le pays.

septembre 2024, l'Africa se prépare: changement de la chaîne et des pneus (pneus à crampons)

Nous prévoyons, une fois arrivés à Bangkok, après 2-3 jours sur place à visiter un peu la ville, de récupérer la moto à la douane de l'aéroport (il ne faudra d'ailleurs ne pas trop tarder car il est prévu une pénalité de 18 dollars par jour de non récupération de la moto) et de parcourir le nord de la Thaïlande. Après ce premier aperçu du pays, direction le Laos, le Vietnam, le Cambodge, retour en Thaïlande pour parcourir le sud avant de traverser la Malaisie, l'Indonésie et faire partir la moto en Australie par avion ou cargo où nous la rejoindrons. C'est l'itinéraire que nous aurions aimé suivre, mais ce n'est sans doute pas ce que nous pourrons faire. Nous savons déjà que nous ne pourrons pas aller au Vietnam qui interdit aux étrangers d'entrer avec leur propre véhicule à moins d'être accompagnés par un guide (comme en Chine). Quid du Laos et du Cambodge? A priori c'est possible. De plus j'ai lu que certains passages frontières ne sont pas simples. Nous verrons bien jusqu'où nous pourrons aller et réglerons les problèmes au cas par cas.

ébauche d'itinéraire

Octobre arrive avec quelques déceptions... Le carnet ATA que nous avions commandé n'est pas valable pour les pays traversés en tout cas pas pour notre usage (moyen de transport). Nous sommes obligés de nous rabattre sur la fameux CPD (Carnet de Passage en Douane) que nous voulions éviter car il faut laisser en caution le montant du véhicule jusqu'à notre retour en France! Heureusement que notre moto n'est pas neuve! Cela pour s'assurer que nous n'avons pas vendu le véhicule à l'étranger. Nous devons donc faire tamponner ce carnet à chaque frontière des pays qui le demandent. La seconde déception concerne le Laos et le Cambodge, pays dans lesquels nous ne sommes pas sûrs de pouvoir entrer à cause des règles -absconses- de la Thaïlande.

Le départ approche et novembre nous apporte des solutions. Les entrées et sorties vers le Laos et Cambodge semblent -a priori- tout à fait permises. Nous avons reçu notre carnet de passage en douane (CPD) et nous commençons à faire nos valises. La moto devant partir la semaine prochaine en caisse de Bretagne pour être affrétée par avion et arriver fin novembre à Bangkok, nous y joignons quelques affaires techniques (mécanique, compresseur, affaires de pluie, tente, sacs de couchage, hamacs...). Il restera quelques démarches encore, mais le plus difficile semble résolu.

le CPD, notre fameux sésame et le début de l'empaquetage des affaires communes et techniques qui partiront en caisse avec la moto
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Publié le 20 novembre 2024

Lundi 11 novembre, le carton de transport est assemblé et la moto emballée! Deux jours plus tard, un camion vient la chercher pour Paris où elle sera affrétée en avion jusqu'à Bangkok. L'arrivée devrait se faire autour du 26 novembre.

C'est dans la boîte!

En effet, deux jours plus tard arrive et repart -à vide- le camion muni d'un simple pauvre monte-charge. Le jour suivant, avec un chariot élévateur, tout se passe mieux!

Essai n°1 sans chariot élévateur; essai n°2 avec chariot élévateur:ça change tout!

La moto part, comme nous, le 22 novembre et doit arriver à Bangkok le 25. Atterrissant le matin du 23 novembre, nous profiterons de l'attente - en espérant que tout se passe bien à la douane vu la complexité de ce transport en Thaïlande- pour découvrir la ville. Nous serons soulagés en la récupérant.

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Départ de Paris le 22 novembre sous la neige et arrivée 11 heures plus tard sous 30°C à 8h du matin! La douane thaïlandaise de l'aéroport n'a rien à voir avec celle des États-Unis! Après avoir préparé un plan A (explication de notre itinéraire, notre permis thaï temporaire) et un plan B (un faux billet de retour valable 48h!), nous passons en moins d'une minute sans aucune question!

La tour Mahanakhon et son skywalk, plaque de verre à 313m de haut!
vue du roof top de notre hôtel

En attendant les nouvelles de la moto, nous découvrons Bangkok: marcher sur le skywalk à 313 mètres de haut, se promener dans le parc Lumpini où prolifèrent des varans, aller à un concert d'un groupe thaï dans un bar de Chinatown au fin fond d'une ruelle, visiter le Wat Pho, le marché des amulettes, Chinatown.

le parc Lumpini et des varans
le Wat Arun vu de la rivière Chao Phraya
le Bouddha couché du Wat Pho de 46 mètres de long en feuilles d'or, les pieds en nacre
le Wat Pho, un des plus anciens temples bouddhistes de Bangkok
 Chinatown
deux visages de Bangkok: quand le traditionnel côtoie la modernité

Demain, mardi 26 novembre, nous devrions pouvoir récupérer la moto! Nous avons hâte de commencer notre roadtrip!

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L'entrée sur le territoire pour l'Africa prendra un peu plus de temps que pour nous! Arrivés mardi 26 novembre à 9h30 au service de douane de l'aéroport, nous en repartons à plus de 14h après d'innombrables va-et-vient dans d'innombrables bureaux avec d'innombrables paperasses et le tout en thaï! Heureusement que nous étions accompagnés par un agent local travaillant avec la société de fret! Mais l'essentiel est que nous repartons à moto! Le roadtrip peut commencer.

L'Africa nous attend, perdue dans le capharnaüm des entrepôts de l'aéroport 
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Publié le 29 novembre 2024

Nous quittons Bangkok le 27 novembre, contents de prendre la route et de laisser une mégalopole derrière nous. Direction Kanchanaburi à l'ouest de Bangkok, près de la frontière du Myanmar. 165 kilomètres de prévu, temps estimé 3h. Pour une mise en jambe, ce sera pas mal surtout que nous mettrons évidemment plus de temps. Ici la conduite se fait à gauche, avec une nuée de scooters qui vous double à droite à gauche sans prévenir. Mais après avoir pratiqué la conduite de deux roues à Saint Martin et avoir survécu à la conduite au Pérou, mon pilote prend très vite le pli et n'a rien à envier à la façon de se faufiler des scooters. Un autre souci plus gênant, c'est qu'en Thaïlande, tous les deux-roues (même les motos de grosses cylindrées) n'ont pas le droit d'aller sur les autoroutes et sur certaines quatre-voies! Même si ce n'est pas ce genre de routes que nous recherchons, par moments, aux périphéries des villes, il est très difficile de trouver son chemin.

parking ordinaire de 2 roues; premier jour et premier lavage: moto, pilote et passagère maculés de boue sur une route en travaux!

Notre premier arrêt sera le pont de la rivière Kwai, lieu chargé d'histoire que nous ne pouvions pas rater surtout après avoir lu le roman de Pierre Boule (connu aussi pour avoir écrit "La planète des singes") écrit en 1952, d'où est tiré le film de David Lean de 1957.

la rivière Mae Klong renommée rivière Kwai en 1960(après le romande Pierre Boule)

Ce pont fait partie de ce qu'on appelait "le chemin de fer de la mort", voie ferrée que les Japonais ont fait construire entre Bangkok et la Birmanie par 60000 prisonniers de guerre alliés (notamment des Britanniques) et 180000 travailleurs forcés asiatiques. Plus de 16000 alliés et 90000 Asiatiques en mourront.

visite du pont de la rivière Kwai
photos du musée montrant le pont en bois et 100m plus loin le pont en acier

Le hasard faisant bien les choses, nous tombons juste le premier jour de la semaine de la commémoration annuelle du pont de la rivière Kwai. Nous assistons à un impressionnant spectacle son et lumière.

spectacle de son et lumière sur le pont de la rivière Kwai

Après cet arrêt, nous continuons notre route plus en avant dans cette région de Kanchanaburi.

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Publié le 1er décembre 2024


Ce vendredi 29 novembre, nous quittons la ville de Kandachaburi pour aller voir le site nommé « Hellfire pass » qui fait partie, comme le pont de la rivière Kwai, de la « ligne de chemin de fer de la mort ». Il s’agit d’une partie de cette voie ferrée où les prisonniers ont dû percer jour et nuit (éclairés par des feux de bambou qui faisaient penser à l’enfer !) la montagne dans des conditions effroyables. La plupart était des Australiens dont seulement 30% s’en sont sortis et ont pu rentrer chez eux.

de magnifiques paysages entre champs de bananiers, palmiers, mais, fraises, temples bouddhistes et camp d'éléphants
le "Hellfire pass"; la 2e photo montre la quantité (3m cube) de roche à percer à la main et la quantité de riz (370g) par jour

Après cette visite, nous avons repris le lendemain la route pour nous perdre dans la campagne en choisissant une route qui n’apparaît pas sur notre carte Michelin mais qui nous a fait passer par des routes quasi abandonnées coupant la « jungle ». Nous avons pu apercevoir des singes, du crottin -frais- d’éléphants et un paon qui s’est envolé en nous voyant (c’était d’ailleurs la première fois que nous voyions un paon voler !)

ferry pour contourner le lac Sinakharin mais nous préférons utiliser l'ancienne voie, très pittoresque, envahie par la végétation


Ne connaissant pas l’état des routes -elles sont en fait en bon état- nous avions prévu un arrêt pour la nuit après un peu moins de 200kms mais finalement nous avons doublé le temps de route -ce qui a fait un peu trop d'heures de conduite- mais pas vraiment d’alternative entre ces deux arrêts prévus. Nous avons atteint la ville de Lopburi, la ville des singes après une journée de 8 heures sur la route avec des pauses café et déjeuner perdues dans la campagne où nous nous sommes évertués à nous faire comprendre (heureusement qu’il y a maintenant google traduction) mais même ainsi se faire comprendre n’est pas aisé. Nous avons toujours été bien accueillis et les gens rencontrés se sont montrés souriants et patients avec nous. Même à Bangkok, très peu de Thaïlandais parlent anglais.

 beau panorama à 980m où nous avons rencontré un motard allemand; 2 styles de stations service
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Publié le 2 décembre 2024

Nous arrivons samedi en fin de journée à Lopburi, la ville des singes.

les macaques profitant de la fin d'après-midi devant le temple khmer Phra Prang Sam Yot datant du 13e siècle

Avant de repartir ce dimanche matin, nous visitons ce temple khmer envahi par les singes, mais moins qu'avant. Nous avons appris que 1600 d'entre eux avaient été stérilisés à cause de leur nombre croissant et de l'agressivité de certains. Il est vrai que, malgré l'interdiction de les nourrir, les touristes s'approchent d'eux et leur donnent à manger.

le temple khmer Phra Prang Sam Yot

Comme la veille notre itinéraire était trop long, nous décidons de faire une petite étape d'une heure et demi pour arriver à Uthai Thani, petite ville de province entourée de rizières à perte de vue. Beaucoup de bâtiments sont violets depuis 2015 pour célébrer le 60e anniversaire de la sœur du roi, née un samedi (le samedi étant lié à la couleur violette).

notre logement donne sur une rizière à Uthai Thani, la ville "violette", des maisons flottantessurlarivière

Devant être les seuls touristes européens, nous ne passons pas inaperçus: les habitants, souriants, nous disent bonjour et nous sommes l'attraction des enfants. Évidemment tout est en thaï: même la propriétaire de notre chambre d'hôtes de parlent pas anglais, au restaurant mon pilote a même dû écrire en thaï notre menu! Demain, lundi 2 décembre, nous continuons notre route vers le nord.

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Ce lundi matin 2 décembre nous nous réveillons devant les rizières. Beau spectacle surtout que nous allons voir les ouvriers planter le riz: ils plantent, à l'aide de leur machine à main, des "plaques de repiquage" de pousses vertes. Nous voyons le terrain inondé se couvrir progressivement, à leur passage, de pousses vertes.

lever de soleil sur les rizières à Uthai Thani; comment planter du riz

Avant de quitter Uthai Thani, nous allons visiter le temple bouddhique Wat Sangkat Rattana Khiri au sommet de la colline qui domine la ville. 449 marches mènent au sommet, mais une route aussi, que nous empruntons avec la moto!

le Wat Sangkat Rattana Khiri et ses 449 marches

Après cette visite, nous reprenons la route vers le nord jusqu'à Sukhotai. Tout le long de notre journée de route, autour de nous, ce sera succession de rizières et de champs de canne à sucre.

des rizières à perte de vue entre Uthai Thani et Sukhotai

Nous arrivons en fin de journée à Sukhotai et profitons du lendemain pour nous poser un peu et travailler aussi.

travail sur l'itinéraire pour l'une, entretien de la moto pour l'autre

Ce mercredi 4 décembre, nous partons visiter, à 20 minutes de notre hôtel, le site historique de Sukhotai (inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco) qui date du 13e siècle et qui fut la capitale politique et administrative du premier royaume du Siam jusqu'au 15e siècle. Découverte du site quasi désert à vélo

le Wat Mahathat, le plus grand temple de Sukhotai et le Wat Si Sawai

Un coup de cœur dans ce parcours à vélo: le Wat Chang Lom avec ses impressionnants éléphants sculptés sur la base du chedi ((structure pointant vers le ciel qui commémore la mort de Bouddha).

le Wat Chang Lom, un chedi avec des éléphants sculptés

Demain nous continuons notre route vers le nord en ne sachant pas encore par quelle route ni dans quelle direction exacte!

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Publié le 7 décembre 2024

Quittant Sukhotai ce jeudi 5 novembre, nous décidons d'aller vers le nord ouest en direction des parcs nationaux. Les paysages plats de rizières sont progressivement remplacés par plus de relief, des collines puis des montagnes en nous rapprochant du Doi Inthanon, le plus haut sommet de Thaïlande avec se 2565 mètres d'altitude.

nous commençons à rencontrer de grosses cylindrées, la plupart des Thailandais
une nuit à Li en pleine campagne, une autre à Mae Sariang devant des rizières
l'Africa est bien modeste à côté de Bouddha!

Le vendredi 6 décembre, nous rattrapons le "Mae Hong Son loop", une boucle aux 1864 virages sur 600kms environ autour de Chiang Mai, un "must do it" pour tout motard en Thaïlande! Nous dormons dans le petit village de Li.

forêts de pin, rizières en espalier, végétation "tropicale": autant de paysages différents

Nous continuons cette boucle ce samedi 7 décembre: différents paysages s'enchaînent au fil des kilomètres.

pause café à la "portugaise" avec des pasteis de nata devant un superbe panorama!
rizières au loin
pause un peu avant d'arriver à Mae Hong Son

Nous passons la nuit du samedi 7 décembre à Mae Hong Son et avons la chance d'assister à un festival annuel mettant en valeur les danses, les habits traditionnels, la gastronomie de différentes ethnies de la région.

Mae Hong Son en fin de journée avec son festival culturel

Demain dernière étape de cette boucle: la ville de Pai.

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Publié le 8 décembre 2024

Ce dimanche 8 décembre, nous avions prévu une assez courte distance (autour de 100kms) mais sur un temps 2h30 quand même. La nuit portant conseil et comme cela devait être trop simple, nous avons prévu plusieurs détours qui aboutiront finalement à une journée de route de 8 heures, mais très riche en magnifiques paysages!

quand les pneus à crampons servent enfin... sur 20 mètres!

La veille, lors du festival culturel, ayant aperçu une jeune femme de l'ethnie Karen (les femmes portent un long collier à spirale en cuivre autour du cou), nous décidons de faire un détour vers ce village proche de la frontière du Myanmar (anciennement Birmanie). Avant de quitter Mae Long Son, le propriétaire de notre chambre d'hôtes évoque l'ambivalence de visiter ce village: la jeune génération se voit comme dans un zoo que les touristes visitent et d'un autre côté cela apporte de l'argent au village. Arrivés devant la rivière qui nous sépare du village, nous décidons, mal à l'aise, au dernier moment, de ne pas y aller.

devant le village de l'ethnie Karen; la route pour y accéder a subi de lourds dommages lors des inondations

Après un deuxième arrêt à des sources chaudes à plus de 55°C, nous montons au village -chinois- de Ban Rak Thai à 1500 mètres d'altitude, à la frontière birmane. C'est un joli village entouré de plantations de thé.

à la frontière birmane
le village de Ban Rak Thai
 en descendant de Ban Rak Thai, nous tombons sur un pont en bambou menant à un monastère

Nous arrivons enfin à Pai, notre arrêt pour la nuit. Ce village est devenu une destination hippie dans les années 80. La nature autour doit être très belle. Mais comme nous sommes arrivés avec la nuit, nous ne voyons pas cet aspect et apercevons seulement un lieu peuplé de jeunes baroudeurs se la jouant "cools", mais qui au final suivent à nouveau un mode de vie consumériste avec des étals de vêtements, des restaurants internationaux (avec heureusement quand même des restaurants et de la cuisine de rue thaï également), des bars, des boutiques de tatouage, de piercing, de cannabis... Nous sommes loin de la Thaïlande des dernières semaines ! Demain, heureusement, nous repartons dans un monde plus naturel.

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Publié le 11 décembre 2024

Ce lundi 9 décembre, nous quittons Pai, plus calme en cette matinée, pour Mae Rim à 2h30 de là pour nous enfoncer dans la nature. Nous nous rapprochons de Chiang Mai, grande ville que nous avons décidé de ne pas gagner.

en quittant Pai
Voilà! les 1864 virages  (et plus) du Mae Long Son sont faits!

Pour oublier le chiffre rond de mon anniversaire, j'ai choisi un (joli) lieu perdu devant des cascades avec, comme compagnons sur notre terrasse, des paons!

notre hôtel, à Mae Rim, donne sur une cascade

Et mon vœu d'anniversaire se réalise: le vivre avec les éléphants! Nous avons passé une belle matinée avec eux à les nourrir, les conduire à la rivière et les brosser! Le personnel, très gentil et admiratif devant la moto, nous a même fait des cadeaux: des porte-clés ... d'éléphants!

Mae Rim elephant home, un bel endroit qui pense au bien-être des animaux

Comme les virages nous manquaient, l'après-midi balade jusqu'à Mon Jam, territoire d'une ethnie montagnarde, qui, après l'arrêt de la culture de l'opium, s'est spécialisée dans différentes cultures: fleurs, légumes, fraises,...

Au village de montagne de Mon Jam, thé au chrysanthème!

Demain, jeudi 12 décembre, nous continuons vers le nord en direction du triangle d'or. Nous devrions atteindre le Laos dans 3 jours.

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Publié le 13 décembre 2024

Ce jeudi 12 décembre, nous quittons notre refuge devant la cascade pour continuer notre route vers le nord. Ce ne sont pas de grandes étapes que nous prévoyons, nous allons atteindre l'extrême nord de la Thaïlande en deux jours.

 en approchant de Chiang Dao

Arrêt pour la nuit près de Fang dans une chambre d'hôtes avec un accueil par la propriétaire thaï en français! Elle est mariée depuis plus de trente ans avec un Français qui a d'ailleurs travaillé à St Barth: le monde est petit! Nous serons très bien reçus.

le mont Chiang Dao culmine à 2175m (3e sommet de Thaïlande)

Ce vendredi 13 décembre, nous atteignons le point le plus septentrional de la Thaïlande à Sop Ruak et ce qu'on nomme le Triangle d'or, lieu unique où les frontières de Thailande, du Laos et du Myanmar, séparées par le mythique Mékong et le Ruak, se rencontrent. Cette région était également connue pour la culture de la fleur de pavot servant à faire de l'opium. Nous avons d'ailleurs visité le musée de l'opium.

côté Thaïlande, rencontre avec un motard suisse qui fait le tour du monde; en face le Laos avec des tours chinoises

Le Mékong, fleuve long de 4900kms, prend sa source sur les hauteurs de l'Himalaya et se prolonge jusqu'au sud du Vietnam.

le Triangle d'or, où l'on voit 3 pays en un seul coup d’œil (Thaïlande, Myanmar et Laos) séparés par le Mékong et le Ruak
temple face au Mékong

Cette nuit nous logerons dans un hôtel à Chiang Saen et nous nous réveillerons demain matin devant le Mékong.

coucher de soleil sur le Mékong!

Demain, nous allons essayer de passer au Laos. Malgré tous les documents nécessaires en notre possession (les e-visas pris en avance, le permis international, le Carnet de Passage pour la moto, la liasse de documents remis par les douanes thaïlandaises) et ... notre sourire, nous serons vraiment rassurés une fois la frontière passée.

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Ce samedi 14 décembre, après une heure de route, nous atteignons le poste frontière un peu anxieux. Nous ne pouvions pas imaginer à ce moment que ce n'était pas là notre plus gros souci, mais que de gros problèmes -voire une vraie "galère"- allaient suivre les jours suivants!

Après avoir rempli différents documents côté thaï et côté laotien, au bout de deux heures (nous avons perdu du temps à trouver l'assurance pour la moto et malgré différents panneaux, il a été impossible d'en trouver!) nous sommes enfin au Laos!

Le "Friendship bridge n°4", frontière Thailande-Laos; la douane thaï nous a même  offert une bouteille d'eau!

Ne voulant pas commencer à rouler sans vraiment connaître la suite, nous rejoignons notre chambre d'hôtes tout près, à Houai Sai, lieu de passage pour les voyageurs qui traversent la frontière comme nous et qui prennent le bateau pour aller à Luang Prabang (en 2 jours) avec un arrêt pour la nuit à Pakbeng. Notre propriétaire parle très bien anglais et nous avons sympathisé avec elle par la suite. Elle nous a beaucoup aidés en trouvant l'assurance (Allianz!) et en nous donnant des conseils. Elle nous déconseille fortement d'ailleurs de passer par la route qui est en très mauvais état (piste en terre avec beaucoup de trous qu'on ne voit pas forcément et d'innombrables camions chinois) pour aller à Pakbeng, notre première étape. Il vaut mieux prendre le bateau, comme feront d'ailleurs 3 autres (petites) motos louées par des Français. Nous décidons donc de suivre son conseil, surtout que de la pluie est prévue pour le lendemain.

coucher de soleil sur le Mékong du Laos cette fois! Moment de répit avant la mauvaise surprise du lendemain matin sous la pluie!

Le matin du dimanche 15 décembre, nous descendons à l'embarcadère pour prendre le bateau. Une mauvaise surprise -la première d'une série!- nous attend: pas de quai pour charger les véhicules. Mais cela ne semble pas être un problème et le personnel des bateaux commence à descendre une des motos dans la bonne humeur. Impossible pour la nôtre vu le poids. C'est là que les pneus à crampons vont servir! En longeant le fleuve parmi cailloux, terrain glissant, avec de l'aide qui retient la moto (des locaux et les motards), nous réussissons tant bien que mal à la hisser sur le bateau.

quand les pneus à crampons et un bon pilote servent à quelque chose!!

Et c'est parti pour plus de six heures de bateau (150km) pour rejoindre Pakbeng. A partir de là, la route, a priori, est meilleure. Nous pourrons donc le prendre. Beaucoup de voyageurs européens et quelques locaux qui, eux, s'arrêteront avant la destination finale pour rejoindre leur hameau au bord du Mékong. Beaucoup de livraisons se font comme ça grâce aux bateaux. Le temps passe doucement.

plus de 6 heures de traversée sur le Mékong pour arriver à Pakbeng

Six heures plus tard, en fin de journée, deuxième mauvaise surprise: l'embarcadère ici est pire que celui du matin! C'est un bel escalier qui nous attend! Les autres motos sont hissées, non sans mal, le long des rochers et par un autre escalier, ce qui est impossible pour l'Africa! La nuit est tombée, nous décidons, dépités, fatigués, de laisser la moto sur le bateau et de retourner le lendemain à la case départ en refaisant 8 heures (dans ce sens c'est plus long) de bateau jusqu'à Houai Sai et même de retourner en Thaïlande!

Nouvelle mauvaise surprise en arrivant à Pakbeng: des escaliers!
moment de répit le matin avant de reprendre le bateau: un éléphant vient prendre son bain!

Ce lundi matin, nous redescendons à l'embarcadère pour retrouver la moto et faire marche arrière. Une nouvelle surprise nous attend: ce bateau ne va finalement plus à Houai Say, c'est celui d'à côté! Même s'il est tout près, nous ne pouvons bouger la moto. Nous sommes à nouveau dans l'impasse, démoralisés.

les mauvaises surprises continuent le lendemain matin!

Heureusement un membre du personnel de notre hôtel (tenu par des Français) parle anglais et vient nous aider pour traduire car ici personne ne parle anglais. Une solution est enfin trouvée, qui est en fait si simple! Bouger le bateau jusqu'à un endroit accessible! Il semble que la veille ce n'était pas possible, l'eau du fleuve étant plus basse. Nous pouvons enfin souffler et décidons de rester deux autres nuits ici surtout qu'il y a un parc naturel (géré par une Française) dont le but est de réhabiliter les éléphants dans leur milieu naturel.

notre récompense du soir: assister, de notre chambre, au bain du soir des éléphants!
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Même si Pakbeng, à première vue, n'a rien d'exceptionnel (c'est un village d'une centaine d'habitants d'ethnies H'Mong et Kamu, lieu de passage pour les bateaux entre Houai Sai -d'où nous venons- et Luang Prabang, c'est un lieu où les voyageurs en général restent une seule nuit), nous nous y sentons bien et avons rencontré des gens sympathiques. La vue de notre lodge sur le Mékong et le bain des éléphants en face y sont pour beaucoup également! Nous décidons de rester trois autres nuits pour une pause bien méritée et pour avoir le temps de travailler aussi. Notre lodge est tenu par un Français, son épouse, elle, gère le "Mekong Elephant Park Sanctuary" (https://www.mekongelephantpark.com) sur la rive opposée que nous visitons ce mardi 17 décembre.

Pakbeng le matin (petit brasero/chauffage pour le petit-déjeuner) et l'après-midi

Du Laos surnommé "le pays au million d'éléphants", on est passé actuellement à 300 éléphants sauvages et 400 en captivité! Nous rencontrons 6 éléphants (4 femelles et 2 mâles dont un est encore en "location", le Parc a besoin d'argent pour pouvoir le racheter à son propriétaire) qui peuvent profiter de plus de 70 hectares de forêt et du bain dans le Mékong. Ce sont des éléphants sauvés de la captivité qui travaillaient dans l'industrie forestière et touristique, l'un d'entre eux a même été retrouvé alors qu'il était dans un cirque en Chine!

les éléphants sont libres dans leur milieu naturel sous la surveillance de leur cornac

La plus ancienne, née en 1954, a travaillé plus de 40 ans dans l'industrie forestière. On peut voir sur son corps les marques des piques utilisées pour la forcer à travailler! Chaque éléphant a son cornac qui le suit toute la journée et n'est pas loin la nuit.

Mae Kham, la grand-mère de 70 ans , a un petit-déjeuner spécial à base de riz et de bananes

Nous assistons, émerveillés, au bain des trois femelles inséparables. Le Parc a pu les réunir après 15 ans de séparation et, depuis, elles ne se séparent plus une minute, se faisant des câlins!

le bain des inséparables: la nièce et ses deux tantes!
coucher de soleil sur le Mékong

Demain, jeudi 19 décembre, nous prendrons la route pour Luang Prabang à 211kms: 5h40 de route prévue sur google, c'est prometteur!

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La veille du départ de Pakbeng, déjeuner et petite balade dans le village. Du restaurant, nous assistons à une scène d'orpaillage que nous avions déjà vue sur le bateau à plusieurs reprises. Associé à notre lodge, il y a un dispensaire où travaillent des médecins français qui tournent toutes les deux semaines (nous avons d'ailleurs sympathisé avec Philippe, le médecin actuel et son épouse Odile). L'interprète qui travaille avec Philippe m'a dit que le village se vidait de ses jeunes car ils allaient travailler dans une mine d'or tenue par les Chinois plus au nord. La Chine est très présente au Laos, elle investit beaucoup, elle a même financé le poste frontière avec la Thaïlande! Aux façades des maisons flottent des drapeaux chinois!

Orpailleuses dans le Mékong
bain du soir des trois inséparables!

Philippe, le médecin, et son épouse, accompagnés de leur interprète vont dans les villages voisins accessibles seulement en bateau. Une belle leçon de vie.

Philippe, le médecin, et son épouse en visite dans un village en bordure du Mékong

Ce jeudi 19 décembre, nous devons quand même quitté ce petit havre de paix et reprenons la route pour la ville de Luang Prabang à 214kms. Nous avons mis un peu moins de six heures en faisant des pauses et en profitant du paysage. La route, un peu défoncée dans sa première partie, s'améliore par la suite grâce aux Thaïlandais qui ont construit un nouveau tronçon menant à leur centrale à charbon! Dans tous les hameaux que nous traversons, nous sommes acclamés, tels des cyclistes du Tour de France, par des nuées d'enfants ravis de nous voir (au Laos, la moyenne d'âge est de 24 ans! La tranche des moins de 14 ans occupent un tiers de la population)

des trous par-ci par-là mais de magnifiques paysages!
la centrale à charbon thaïlandaise au loin
 la nouvelle route après la centrale à charbon est en bon état

Peu avant d'arriver à Luang Prabang, nous devons prendre un ferry qui, cette fois, est pensé pour les véhicules!

 ferry pour traverser le Mékong qui rejoint Luang Prabang

Luang Prabang, jolie ville d'environ 50000 habitants, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1995, possède plus de trente temples bouddhistes.

premier aperçu, de nuit, de Luang Prabang

Le vendredi 20 décembre, nous roulons, pour la journée, autour de Luang Prabang, pour aller voir les cascades de Kuang Si, mais devant la centaine de vans de Chinois, nous faisons demi-tour sur le parking. Beaucoup de touristes chinois, pas très discrets, en groupes par ici. Une Chinoise a même voulu me prendre en photo!

A défaut de cascades, déjeuner sur les rizières près de Luang Prabang
je ne savais pas que le Laos était le pays des crêpes!!
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Publié le 24 décembre 2024

Nous décidons de rester jusqu'au 25 décembre à Luang Prabang. Les routes -dont celle surnommée "la route de l'enfer" qui passe par un col parmi des centaines de camions chinois et des alternatives- que nous allons prendre et surtout les lieux "perdus" dans lesquels nous risquions de fêter le réveillon de Noël ne nous incitait pas à continuer. Un riz sauté au mieux pour le réveillon dans une chambre dont la douche est dans les WC (comme dans notre premier arrêt après la frontière) ne nous a pas trop motivés! Nous profitons de cette pause pour mieux découvrir la ville et manger des spécialités plus françaises. Même si nous adorons la cuisine thaï et laotienne très saines, nous sommes contents de changer pour quelques jours notre régime alimentaire. Nous aurons même pour le réveillon du foie gras et de la dinde!

Luang Prabang donne sur le Mékong

Dans notre hôtel est proposé tous les soirs un visionnage du film de 1927, Chang (par les mêmes réalisateurs que le King Kong de 1933), que nous ne connaissions pas. Ce film touchant, impressionnant, tourné dans le nord de le Thaïlande, relate le combat quotidien d'une famille face à la jungle.

le film Chang de 1927 dépeint les conditions de survie de l'Homme face à la jungle
de magnifiques temples bouddhiques au cœur du centre historique de Luang Prabang

Chaque matin, entre 5h30-6h du matin, se déroule le rituel religieux du Tak Bat, procession de moines qui demandent l'aumône aux premières lueurs du jour. Ce sera leur seule nourriture de la journée. Depuis des siècles, les habitants de la ville se lèvent avant l'aube pour préparer de la nourriture et pour ensuite la donner aux moines. Cérémonie sans doute très émouvante à laquelle nous avons préféré de pas assister, non à cause de l'horaire matinal, mais parce que les voyageurs s'y rendent comme s'il s'agissait d'une "attraction touristique". Robert, le motard suisse que nous avions rencontré en Thailande et revu ici en ville, nous a bien dit qu'il y avait trop de touristes et de photos prises.

cérémonie du Tak Bat, l'aumône faite aux moines (photos prises par Robert, le motard suisse)
Chacun son style et son usage! Beaucoup de jeunes filles et femmes, passagères, en jupes, montent en amazones!
l'Africa est prête pour Noël!
coucher de soleil sur le Mékong

Demain, jour de Noël, nous reprenons la route jusqu'à Phonsavan: 230kms, plus de 8 heures de route de prévu!! La route de l'enfer!

JOYEUX NOËL À TOUS !

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Ce mardi 25 décembre, nous entamons donc la fameuse "route de l'enfer", route qui descend quand même jusqu'à la capitale Vientiane! Elle est nommée ainsi car elle est défoncée par les centaines de camions chinois qui y passent chaque jour entre la Chine (au nord) et la capitale. Heureusement nous ne l'emprunterons pas en entier, bifurquant vers l'est pour aller à la "Plaine des jarres".

rencontre insolite sur la route (pauvre éléphant!)

Ce n'est pas des trous par-ci par-là, mais un peu partout et lorsque ce ne sont pas des trous, ce sont des cratères ou carrément de la piste. La route est normalement une route bitumée mais avec ces va-et-vient incessants d'énormes camions chinois, la route est défoncée. Les photos que j'ai pu prendre ne révèlent pas le pire vu qu'à ce moment-là j'étais bien accrochée pour ne pas tomber et ne pas gêner le pilote de tout-terrain sur une moto de plus de 300 kilos! Paysage de cratères et de poussière. Sans cela, la route aurait été magnifique par ses paysages et les hameaux que nous traversons. Au lieu de cela, dès que nous croisons ou suivons un camion, nous sommes emplis de poussière! Les villageois vivent dans cette poussière permanente au bord de la route!

Quelques tronçons de la route entre Luang Prabang et Phonsavan 

Nous pensions, en quittant cette voie principale être plus tranquilles et profiter d'une route en meilleur état mais nous ne savions pas que les camions chinois prenaient également cette route pour aller au Vietnam pour le transport de métaux dont le cuivre et l'acier! La route n'était donc pas meilleure, voire pire à certains endroits. Au final nous avons parcouru 260kms en 9 heures éprouvantes! Nous arrivons vers 17h dans la ville de Phonsavan, soulagés d'être arrivés avant la nuit!

de très beaux paysages parfois à plus de 1500m d'altitude

Nous voulions nous rendre dans cette région plus à l'est (130kms du Vietnam) pour deux raisons historiques. C'est un lieu où l'on peut voir des milliers de jarres parsemées dans le paysages datant d'il y a 2000 ans. La seconde raison est plus tragique et contemporaine, liée à ce qu'on appelle "la guerre secrète" des États-Unis, de 1964 à 1973, opposés aux Communistes: le Laos a été le pays le plus bombardé de l'histoire et plus particulièrement cette région. Le pays ne comptait que 2,38 millions d'habitants en 1965: les Américains ont donc largué l'équivalent de près d'une tonne de bombes pour chaque habitant! 270 millions de bombes en 9 ans (un bombardement tous les 8 minutes pendant 9 ans) dont 30% n'ont pas explosé. Il reste dans le sol laotien 80 millions de bombes susceptibles d'exploser! Depuis la fin de la guerre, 25000 personnes (dont majoritairement des enfants) sont tuées ou blessées par ces bombes qui sillonnent les champs, les rizières, les forêts. C'est également un frein au développement économique du pays! 50kms2 sont nettoyées chaque année alors que l'objectif est de 1000kms2.

UXO center est un centre d'information sur les bombardements et un programme de déminage

Nos tenues de motards étant au lavage après 9h de poussière, nous acceptons la proposition du propriétaire de notre chambre d'hôtes ce jeudi 26 décembre de nous servir de guide pour visiter la plaine des jarres. Il y a plusieurs sites, nous visiterons les trois premiers. Ces jarres dateraient de 500 av JC à 500 ap. JC et auraient une fonction funéraire. Des os et des cendres on été retrouvés dans certaines. Il devait y avoir des objets précieux, volés par la suite.

le site 2 visité le matin dans une atmosphère digne des légendes celtiques...
balade à travers les rizières pour accéder au site 3 sous le soleil: des couvercles dont un à effigie humaine ont été retrouvés

Le site 1 plus vaste est le site qui a été le plus bombardé par sa position "stratégique". La grotte dans laquelle on devait bruler les morts pour les incinérer dans les jarres a servi, entre 1964 et 1973, de refuge aux villageois face aux bombardements. Deux histoires qui s'imbriquent!

le site 1 le plus bombardé: on peut voir les cratères des bombes et la grotte dans laquelle des villageois ont trouvé refuge
une très belle région minée!

Demain, 27 décembre, nous continuons vers le sud.

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Publié le 30 décembre 2024

Ce vendredi 27 décembre, nous parcourons à nouveau 250km jusqu'à Paksan. La route est en meilleur état: nous ne mettons que 7 heures cette fois-ci!

A Muang Khoun, le Wat Phiavat,temple datant du 14e s.

Paksan sera juste une étape pour la nuit, ce n'est pas une ville touristique, elle se trouve au bord du Mékong en face de la Thaïlande. C'est plutôt un centre administratif qui correspond à l'image que nous nous faisons d'une ville communiste: de larges avenues quasi désertes (exceptés les va-et-vient des camions chinois!), des immeubles austères, de grandes places. Les drapeaux chinois sont omniprésents au point que nous pourrions nous demander si nous n'avons pas quitté le Laos. C'est une étape intéressante du fait que ce ne soit pas touristique. Nous sommes bien accueillis et lorsque nous trouvons pour ce vendredi soir un bar "branché", les jeunes serveurs, sympathiques, nous offrent des saucisses (style "Herta") grillées sur le feu et abondamment arrosées de sauce piquante, cadeau que nous ne pouvons -hélas, pas refuser!

Paksan: eh oui! nous sommes toujours au Laos!
un peu de piste et de beaux paysages

Samedi 28, nous reprenons la route pour le village de Konglor à 170kms que nous faisons cette fois-ci dans un temps à peu près normal (environ 3 heures). Cet itinéraire fait partie d'une "boucle" que les touristes font en scooter. Comme nous venons du nord, nous emprunterons la partie la plus intéressante de la boucle pour descendre vers le sud.

nous circulons dans des paysages verdoyants et montagneux
avant d'arriver dans le village de Konglor

Le dimanche 29, visite de la grotte de Konglor. Nous embarquons, pour trente minutes, sur une pirogue (à moteur) à partir de notre hôtel pour nous y rendre. Slalomant autour des canards, nous profitons de beaux paysages et de scènes de la vie quotidienne: les enfants et les femmes lavant leur linge, les hommes et les femmes pêchant ou cultivant un petit potager, les buffles se reposant ou marchant dans l'eau. On se rend compte de l'importance du Mékong et de ses affluents dans la vie de nombreux Laotiens.

trajet en pirogue pour rejoindre la grotte de Konglor

Nous visitons la grotte de Konglor d'une longueur de 7,5kms de long en pirogue, ce qui fait la grotte la plus longue du monde. Elle comporte une "entrée" et une "sortie". Cette grotte a servi de refuge aux habitants pendant les bombardements américains et faisait partie de ce qu'on nommait la piste Hô Chi Minh pour le ravitaillement en nourriture et matériel lors de la guerre du Vietnam.

la grotte de Konglor

Le lundi 30 décembre, nous finissons la "boucle" pour arriver à Thakhek 300 kms plus loin.

des panneaux pas communs!

Ici, lors de travaux routiers, la route est ouverte seulement que quelques heures et si vous arrivez avant, vous pouvez attendre des heures. Heureusement qu'à moto, en insistant, on vous laisse passer!

de gros travaux sur la route; des barrages ont créé des lacs artificiels noyant les arbres et obligeant les villageois à partir
des Bouddhas dans les rochers

Nous arrivons en soirée à Thakhek devant le Mékong. Face à nous la Thaïlande! Demain, 31 décembre, une longue route pour arriver à Pakse et nous serons à nouveau devant le Mékong pour cette dernière soirée de 2024 avec ... un riz sauté! Quoique, peut-être pas, car le chef du restaurant de notre hôtel est originaire de Sète!

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Publié le 3 janvier 2025

Mardi 31 janvier, nous faisons une belle étape de 330kms jusqu'à Pakse en six heures par une route en bon état. Route toute droite, mais pas ennuyeuse (traversées de hameaux, de champs, de rizières), et surtout pas trop de camions. Depuis que nous traversons le Laos, je vois de nombreuses écoles et des enfants à l'école, mais je vois également de nombreux enfants qui ne sont pas à l'école, notamment dans tous les petits hameaux que nous avons traversés. Le taux de scolarisation est autour de 80% dans les villes mais tombe à 50% (voire davantage à mon avis) dans les campagnes!

Pakse, où nous arrivons, est une grande ville au bord du Mékong sans grand charme, mais nous permettra, le lendemain, de visiter le Wat Phou. En attendant, réveillon devant le Mékong avec un très bon menu à la française! Pendant ce temps, Philippe, le médecin et son épouse Odile rencontrés à Pakbeng, sont dans le nord du pays dans la tribu Hmong et ont eu un festin composé de soupe de rat!

bonne année à tous!
 préparation de la soupe de rat pour Philippe et Odile!

Pour ce premier jour de 2025, nous partons visiter le Wat Phou, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, le magnifique "Angkor laotien". Le site a été occupé dès le 5e siècle et les vestiges khmers que nous voyons datent du 10-13e s. Il y avait même une route qui menait à Angkor!

l'allée menant aux sanctuaires
un site majestueux en pleine nature
le sanctuaire en haut du site, toujours important pour la population (s'y trouvent de nombreuses offrandes) et la pierre éléphant

Le jeudi 2 janvier, nous quittons Pakse pour nous diriger vers ce qu'on appelle les "4000 îles", série d'îles dans le Mékong dont les trois principales peuvent accueillir des touristes.

le bac au sud de Pakse pour traverser le Mékong

La route est agréable et nous quittons même la route principale pour longer le Mékong par des petits chemins.

En manque de piste, petit chemin suivant le Mékong comme alternative à la route principale

Deux îles sont reliées au continent par un bateau, mais vu nos mésaventures du début de séjour, nous avons préféré ne pas tenter. Nous avons su par la suite que c'était faisable avec Robert, le motard suisse rencontré dans le nord de la Thaïlande que nous avions revu déjà à Luang Prabang et à présent ici. Mais cela nous a permis de nous arrêter sur l'île de Khong reliée au continent par un pont (ouvert en 2014 et financé pour 95% par la Chine) et qui, du coup, attire moins les touristes. Pour nous tout seuls la terrasse du restaurant de l'hôtel donnant sur le Mékong, seulement animée par des chèvres et des vaches qui passent! L'île de Khong est l'île la plus grande des trois (18km de long) et a gardé son authenticité, les habitants travaillant dans l'agriculture et l'élevage.

l'île de Khong

Demain, samedi 4 janvier, nous passons la frontière avec le Cambodge! Elle se trouve à moins d'une heure de route.

la moto française et la moto suisse se retrouvent sur l'île de Khong avant de passer la frontière; balade du soir des vaches
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Publié le 5 janvier 2025

Après un dernier petit-déjeuner face au Mékong côté Laos, ce samedi 4 janvier, nous nous dirigeons vers la frontière avec le Cambodge, à deux motos, Robert, le motard suisse nous accompagnant. Une heure plus tard, les deux côtés de la frontière sont passés sans emcombres, avec, quand même, une petite fouille des bagages, ce qui, à moto, n'est jamais très plaisant car tout est rangé au millimètre près!

Voilà! la frontière est franchie!
Comment optimiser son chargement!

Pour ce premier jour au Cambodge, nous avons décidé de ne pas faire trop de kilomètres comme nous ne savons pas combien de temps nous allons passer à la frontière. Arrêt à la première ville, Stung Treng, une petite heure après la frontière. Nous tombons sur un petit hôtel avec vue sur le Mékong. Nous serons encore les seuls clients dans l'hôtel à profiter de ce bel endroit. Ce sera notre dernière nuit face au Mékong.

quand il n'y a qu'un hamac fourni, il suffit de sortir le nôtre de la moto! Dernier coucher de soleil face au Mékong
maisons sur pilotis sur la route; il reste encore des mines au Cambodge (30% n'avaient pas explosé)

Ce dimanche 5 janvier, direction Siem Reap et Angkor! Mais avant d'y arriver en fin de journée, arrêt deux heures avant pour visiter le site de Kaoh Ker, ancienne capitale Khmer du 10e siècle. Ce site est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco seulement depuis 2023! Site impressionnant car fondu dans la nature et surtout loin de la foule qui doit nous attendre à Angkor demain!

le site de Koh Ker à 80kms d'Angkor
le temple pyramide de 30 mètres de haut: de nouveaux escaliers aménagés pour y monter (170 marches!)

Rencontre incroyable sur le site! Le fils de Cyril Neveu, concepteur avec Honda de l'Africa Twin, est venu nous parler en voyant la moto!

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Publié le 9 janvier 2025

Nous arrivons à Siem Reap en fin de journée. C'est la ville (deuxième ville du pays) liée au site d'Angkor. Pour ce premier jour sur ces très vastes lieux, ce lundi 6 janvier, nous avons pris un guide francophone. Avec lui nous verrons trois lieux emblématiques de cette ancienne capitale khmère entre le 9e et le 14e siècles. Le site, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1992, comporte plus de 200 temples sur 400km2!

la porte Sud avec ses 54 géants de la cité fortifiée d'Angkor Thom

Nous commençons par Angkor Thom qui était une cité fortifiée regroupant plusieurs temples à 1,7kms de la port d'Angkor Wat.

les 54 géants et l'arche de plus de 23m de haut surmontée d'une bouddha à 4 visages
le Bayon, temple datant du 12e siècle, ses multiples tours aux quatre visages et sa pyramide de 43m de haut

En fin de matinée, visite du temple que j'attendais de voir depuis longtemps le Ta Prohm où la nature est autant destructrice qu'artiste! Les lieux sont envahis par des arbres comme le fromager, le gommier, le ficus étrangleur dont les racines s'immiscent entre les pierres. Les lieux en deviennent captivants et cela sous les cris des perruches qui se nichent dans les arbres.

la nature reprend ses droits au Ta Prohm, temple du 12e siècle

L'après-midi sera consacré au temple emblématique du pays, Angkor Wat, qui se trouve même sur le drapeau national. Temple commencé au 12e siècle, la construction a duré 37 ans. Il s'agit du plus grand édifice religieux de la planète!

Angkor Wat
Angkor Wat

Il y a du monde sur le site, mais grâce au guide qui sait où et à quelle heure il vaut mieux passer, nous n'avons pas trop ressenti la foule. Il y a d'ailleurs beaucoup moins de monde qu'avant la Covid: 9000 visiteurs par jour avant contre 3000 aujourd'hui. Avec Robert, le motard suisse, nous avons rencontré un motard en BMW venu spécialement de Singapour en trois jours (900kms par jour) pour voir Angkor un jour avant de retourner à Singapour!

Seconde jour de visite en autonomie avec l'Africa Twin! Nous repassons devant les temples déjà visités la veille pour prendre quelques clichés avec l'Africa.

Le Bayon à nouveau
le Preah Khan, temple du 12e siècle, que j'ai beaucoup aimé
le Mebon oriental et le temple Pre Rup datant du 10e siècle

Dans l'après-midi, nous parcourons une petite heure de route pour visiter le Banteay Srei, un petit bijou tout dentelé en grès rose. Il est également connu pour avoir été pillé par ... André Malraux 35 ans avant de ... devenir ministre de la culture! Condamné à deux ans de prison, sa peine sera annulée grâce à l'appui de nombreux intellectuels français. Je lis d'ailleurs en ce moment "La Voie royale", son roman qui s'inspire de cette mésaventure.

le Banteay Srei, petit bijou du 10e siècle

En fin d'après-midi nous partons vers le Tonlé Sap, plus grand lac d'Asie du sud est (long de 250km). Caractérisé par un phénomène exceptionnel, le renversement des eaux, l'eau coule à la saison des pluies du Mékong vers le lac (sa surface est multipliée par quatre!) et, à la saison sèche, du lac vers le Mékong. Des milliers de personnes vivent aux abords ou dans le lac sur des maisons sur pilotis ou sur dans des villages flottants qui se déplacent en fonction des saisons!

les maisons sur pilotis et les rizières lorsque l'eau du lac se retire, permettant ainsi une seconde récolte de riz
quand nous décidons d'aller de nous-mêmes jusqu'à un village flottant sans prendre le chemin des touristes!
en fin de journée, les singes reprennent possession des temples!
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Vendredi 10 janvier, nos routes se séparent avec Robert, le motard suisse, qui, lui, doit passer en Thailande par la frontière la plus proche de Siem Reap. Mais tout ne se passe pas comme prévu: s'il a bien franchi le poste frontière cambodgien, il est arrêté au poste thaï et sa moto est bloquée car il est passé, pour entrer en Thailande, par un poste frontière qu'il n'avait pas initialement mentionné. Sa moto se trouve donc dans le no man's land: elle n'est plus au Cambodge, mais pas encore en Thailande! Il pourra la récupérer quand ses documents seront en règle. De notre côté, nous continuons à descendre vers le sud en contournant le lac Tonlé Sap sans le voir vu que la route a été construite suffisamment loin pour éviter d'être inondée.

l'Africa et la BMW à la frontière Laos-Cambodge; étendue impressionnante du lac à la mousson par rapport à la superficie du pays!

Arrêt pour la nuit à Battambang, ville tranquille au bord du fleuve Sangker dont le centre ville possède toujours quelques bâtiments de l'époque coloniale. Je ne sais pas si c'est parce que c'était un vendredi soir, mais à partir de 17h, nous avons vu des centaines de personnes tout âge confondu s'activer le long du fleuve: marche rapide sur les rives, danse zumba et danse traditionnelle, travail sur des appareils de musculation! C'était la première fois que nous voyions une telle dynamique sportive.

Au menu: crocodile (il y a des élevages dans le lac!) ou insectes grillés: mon pilote a tenté un curry de crocodile.

Samedi 11 janvier, nous continuons notre tour du lac pour arriver à son point sud-est qui rejoint le Mékong, à Kampong Chhnang, ville à 100kms au nord de Phnom Penh. La route est une quatre-voies qui file tout droit, mais demande beaucoup de vigilance. A tout moment un camion, une voiture, un scooter, un vélo peuvent faire demi-tour et emprunter l'autre voie ou traverser ou rouler à contre-sens sur le côté, sans parler des écoliers à vélo et des piétons! Nous profitons de notre arrêt à Kampong Chhnang pour aller visiter un village flottant, loin de la foule des touristes des villages près de Siem Reap.

village flottant sur le lac Tonlé Sap

Demain, dimanche 12 janvier, nous descendons jusqu'à la mer! Ce sera la première fois depuis le début de notre voyage.

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Dimanche 12 janvier, nous roulons droit vers le sud, vers la mer! Direction la ville de Kampot sur le golfe de Thailande. C'est à présent une deux-voies qui traverse également de petites villes et très utilisée par différents modes de transport. Depuis que nous sommes au Cambodge, nous n'avons roulé que sur des routes bitumées, beaucoup sont d'ailleurs récentes. Les infrastructures ici sont en plein développement, plus qu'au Laos. Je me suis, cette fois-ci, concentrée sur différents tuks-tuks (vélomoteurs 125CC) qui peuvent transporter de tout!

avant ... après
bric à brac, coquillages, chaises, pots, plantes... On voit à peine le chauffeur!
scènes très colorées en passant dans les petites villes

Nous arrivons dans la ville côtière de Kampot dans l'après-midi. Notre logement donne sur la rivière avant la ville. Kampot est notamment connue pour ses plantations de poivre (mondialement reconnues). Ce lundi 13, nous partons visiter une plantation "La Plantation" créée en 2013 par un couple franco-belge (Ingénieurs en informatique à la retraite). Visite guidée réalisée par un saisonnier vannetais! Visite très intéressante: nous découvrons et goûtons le poivre vert que nous retrouverons dans différents restaurants, mais ce poivre vert frais est très fragile et ne peut s'exporter ainsi, sa durée de vie n'étant que de quelques jours. Nous goûtons les poivres noirs et blancs. Pour ma part, je ne savais pas que le poivre poussait sur un pied comme la vigne, récolté, à la main, grappe par grappe de novembre à mai. La plantation emploie autour de 400 personnes. Pour y aller, nous longeons une retenue d'eau baptisée le "Secret Lake" et apprenons, lors de la visite de la plantation, qu'il s'agit en fait d'un charnier de l'époque khmère qui a été recouvert d'eau!

plantation de poivre de Kampot et le Secret Lake

Balade entre les villes de Kampot et la "station balnéaire" de Kep où beaucoup de villas ont été détruites par les Khmers rouges (jusque là c'était un lieu de villégiature très prisé). C'est à nouveau une petite ville agréable dont la spécialité est le crabe. Nous sommes contents de voir la mer! La région est également connue pour la production de durians, fruits à grosse coque épineuse qui sent très mauvais et a un très mauvais goût, ce qui ne nous donne pas du tout envie de le goûter. Il est d'ailleurs souvent interdit dans les hôtels! Nous avons su que les camions croisés sur les routes du Laos en transportaient vers la Chine. Une autre spécialité culinaire peu commune: les nids d'hirondelles. Nous avons été très surpris de voir de nombreux grands blocs sans fenêtres sur les routes: ce sont en quelque sorte des "love hotels" pour hirondelles (a priori ce sont plutôt des martinets) qui, avec des hauts-parleurs, diffusent des cris d'oiseaux pour attirer les hirondelles à venir faire des nids, mets que les Chinois adorent.

les "love hotels" pour hirondelles; la région du durian et du crabe
l'Africa après une balade dans les marais salants se refait une beauté: le couple riait devant la taille de la moto à laver!

Mercredi 15 janvier, pour notre dernier jour dans la région de Kampot, nous partons visiter le Parc National du Bokor à une petite heure dont le sommet culmine à plus de 1000 mètres. D'une température à 32°C nous passons à 21°. C'était une station de villégiature d'altitude créée par les colons français, utilisées par la suite par de riches Khmers avant l'abandon pendant la période des Khmers rouges jusqu'aux années 90.

Le parc national du Bokor, ça commençait bien...

Puis autour de nous, sur des milliers d'hectares, se dressent des bâtiments abandonnés pour beaucoup ou en cours de construction pour d'autres. Cela semble être des projets d'hôtels, de commerces... à l'abandon actuellement. A part un immense casino/bar avec des voitures de luxe garées devant! Le tout sous une brume et une petite pluie, cela donne un ensemble bien lugubre!

et puis ... l'horreur! Un bon déjeuner pour oublier tout cela!

Demain, nous partons vers l'ouest pour nous rapprocher de la frontière thaïlandaise. Nous attendons notre autorisation d'entrer en Thailande. Ce n'est pas comme au Laos ou au Cambodge avec un simple document à la frontière. Pour entrer en Thailande avec son propre véhicule, il faut dire, par l'intermédiaire d'un agent, par quelle frontière nous passons et quel jour (nous avons choisi samedi 18). Pour l'instant pas de nouvelles...

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Nous sommes à moins de 300kms de la frontière thaïlandaise. Mais comme le temps indiqué pour ce kilométrage nous laisse présager d'un état moyen de la route et que nous avons le temps (toujours pas de nouvelles de notre agent pour passer la frontière), nous décidons de le faire en deux jours. Heureusement d'ailleurs.

Jeudi 16 janvier, notre arrêt sera à mi-route après la ville-chinoise- Sihanoukville que nous ne voulons pas voir. Si les Chinois étaient très présents au Laos, ici c'est pire, surtout dans le sud! Complexes hoteliers, casinos, entreprises... Nous nous étions habitués aux belles routes -souvent récentes- du Cambodge! A présent c'est de la piste et le retour de la poussière. La moto n'a pas été propre longtemps et pour nous, retour à la douche de nos tenues à la fin de l'étape!

A fond et ... puis non!

Après Sihanoukville, ce sont des réserves naturelles, des mangroves qui nous entourent et il n'est pas simple de trouver des hébergements accessibles à moto. D'ailleurs ce soir-là notre hôtel se trouve sur ... une île! Nous n'avions pas vu en le réservant! Tout se passe finalement bien sur cette île privée -appartenant sans doute à un riche Chinois- où nous sommes les seuls clients!

vue de notre île déserte
des cités pour hirondelles: tous les grands bâtiments dans la ville sont des palais pour hirondelles

Ce vendredi 17, nous continuons notre avancée vers l'ouest. Nous allons éprouver toutes les strates d'une construction de route: une annonce de travaux avec des branches pour indiquer où ne pas rouler, la piste, la route presque finie, la route finie par moment... et le tout avec les camions qui roulent aussi. A la fin de l'étape, retour, pour le deuxième jour consécutif, de nos tenues sous la douche!

route en construction

La province que nous traversons, Koh Kong, est une région isolée, reliée par une seule route au reste du Cambodge car entourée de mangroves. De magnifiques paysages de forêts de plus en plus grignotées par les investisseurs. Ce fut d'ailleurs un des derniers bastions des Khmers rouges jusqu'aux années 90. Nous y découvrons un monument commémoratif de leur défaite, en construction. Même si nous avons fait le choix de ne pas nous confronter directement aux exactions des Khmers rouges (en visitant par exemple des camps d'extermination), nous sommes très souvent confrontés indirectement à ce génocide qui a tué deux millions de Cambodgiens (un quart de la population). Je lis à ce sujet le roman édifiant de Patrick Deville, "Kampuchea".

Surplombant un magnifique paysage de mangroves, le Win monument-en construction- commémore la défaite des Khmers rouges

Nous venons d'avoir les documents pour passer en Thaïlande! La frontière n'étant qu'à une demi-heure, demain, nous quittons le Cambodge.

dernier coucher de soleil, sur la mangrove, au Cambodge!
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Publié le 22 janvier 2025

Samedi 18 janvier, au matin, nous arrivons à la frontière et en une heure nous sommes à nouveau en Thaïlande! Dans tous nos voyages, nous n'avons jamais vu une telle frontière ancrée dans la ville, c'est à peine si on voit la barrière du poste frontière! Et aucun panneau du pays!

Nous avons donc dit au revoir au Laos et au Cambodge, deux pays que nous avons beaucoup aimés, qui nous ont beaucoup touchés! Avec, peut-être, de ma part, une petite préférence pour le Laos, pour sa nature omniprésente, les belles rencontres que nous y avons faites et même nos mésaventures sur le Mékong. Même si le Cambodge est aussi pauvre, le Laos me donne le sentiment d'être plus "abandonné". Nous avons traversé, dans le nord, des villages où régnait une pauvreté extrême, des villages aidés par des organismes comme "Unicef" et "Women union", sans parler des bombes restantes enfouis dans le sol. Quant au Cambodge, en plus du génocide et de l'occupation vietnamienne pendant 10 ans, les conséquences jusqu'à aujourd'hui encore sont terribles: comme les Khmers rouges ont détruit tous les documents écrits (titres de propriété, diplômes, permis de conduire,...) et les billets de banque, ont interdit l'éducation en prônant un retour à la campagne comme pendant la révolution culturelle en Chine, la population qui a survécu n'a pas forcément pu réoccuper sa maison (pour les Vietnamiens, les maisons étaient pour les premiers arrivés!) , les plus jeunes n'ont pas été à l'école...

le ferry pour Koh Chang

Une fois la frontière passée, sur les conseils de Robert, nous nous arrêtons à Koh Chang, une île à deux heures de la frontière. Nous décidons d'y passer le week end. Nous arrivons le jour où il quitte l'île pour récupérer sa moto. Koh Chang, 210km2, est la troisième plus grande île de Thailande après Phuket et Koh Samui. Son nom veut dire "île éléphant", non pas parce qu'il y a des camps d'éléphants mais d'après sa forme. Il y a beaucoup de monde si on reste sur la côte ouest, mais en descendant plus au sud, nous retrouvons le calme. Nous y sommes finalement restés trois nuits!

Koh Chang, une très belle île montagneuse couverte de forêts; une seule route en fait presque le tour

Le Mardi 21 janvier, nous quittons Koh Chang pour une destination complètement opposée: Pattaya. Nous étions curieux de voir cette ville et cela correspondait à une étape. Nous n'avons pas été déçus de notre arrêt: c'était pire que ce que nous imaginions! Tant qu'à faire nous avons logé au cœur de la ville. Si dans la journée, cela peut être agréable (quoique pour nous pas assez naturel), le soir, le centre se transforme: des clubs de gogo danseuses partout et des rabatteurs qui se jettent sur vous pour vous montrer le menu de nouilles sautées ou des positions des gogo danseuses!

la longue plage de Pattaya noyée dans la brume de mer (ou de pollution?), un coucher de soleil qui fait oublier le reste

Ce mercredi 22, nous fuyons au petit matin la ville quand "Sin city" dort encore pour faire une assez longue étape qui ne s'annonce pas très agréable (c'est pour cela que nous préférons enchaîner les kilomètres) jusqu'au sud de Bangkok, près de Hua Hin, à Cha Am en bord de mer. Pattaya est en fait la banlieue de Bangok avec, entre les deux villes, des zones industrielles. Ce n'est que de la quatre-voies très chargée en camions avant et après Bangkok. Il faudra attendre une heure avant notre destination pour retrouver un peu de nature. La suite devrait être plus intéressante. Aujourd'hui nous sommes arrivés pour la première fois de notre voyage plus au sud que notre ville de départ, Bangkok: nous sommes bien sur la route de l'Australie!

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Les trois jours suivants nous allons enchainer les kilomètres et surtout les temps de conduite car nous alternons la nationale avec la route côtière. Ce sont des paysages de plages, de villages de pêcheurs, de "forêts" de palmiers et de cocotiers. Je dis "forêts" même si la main de l'Homme est derrière car ces cultures s'étendent à perte de vue au point de former une forêt.

l'itinéraire sur 3 jours en changeant de côte et en suivant la très belle route côtière à l'est jusqu'à Chumpon

Dès que nous pouvons, nous quittons la nationale pour suivre "the royal coast road", la route côtière longue de plus de 200kms. Les journées de route s'allongent d'autant plus que les paysages sont très beaux et que nous faisons plusieurs arrêts pour profiter des lieux. Nous traversons même une base aéronavale (ouverte au public après avoir rempli un registre) qui longe une belle plage.

Quand les routes scéniques nous mènent à des impasses: un pont tout rouillé ou la mer!
pause café devant un petit temple au milieu d'un lac
plusieurs villages de pêcheurs sur notre route
l'Africa à la plage -déserte- côte est au-dessus de Chumpon
pour changer de la cuisine thaï, arrêt dans une taverne grecque manger une moussaka... sans aubergines!
paysages de plages, de cocotiers et palmiers
pause café le matin

Après avoir quitté la côte est, la traversée du pays -70kms- se fait en une heure environ et nous fait longer la frontière birmane. Après une première nuit à Cha Am (côte est) devant la mer, le deuxième arrêt pour la nuit se fait à Ranong, ville frontalière, blottie dans une forêt luxuriante.

Côte ouest, arrêt sur la colline de  Khao Fa Chi pour voir au loin le Myanmar

Trois jours de route, 600kms environ: si les cocotiers du premier jour s'estompent quelque peu , les plantations de palmiers (pour l'huile de palme) et d'hévéas (pour le latex) n'en finissent pas et ce qui était beau (et l'est toujours d'une certaine façon) devient presque inquiétant quand on pense à la déforestation que l'on voit (la forêt "vierge" de plus en plus grignotée) pour planter ces monocultures. Je n'ai jamais vu autant de palmiers sur des centaines de kilomètres, même en Amérique du sud. A plusieurs reprises, sur notre route, nous avons senti une odeur de poisson pourri et avons appris que c'était le latex séché, récolté dans des gobelets attachés aux hévéas, qui sentait ainsi au bout d'une semaine! Petite anecdote insolite, mais que nous n'aurions pas aimé vivre: un Thaï arrive en scooter à une station service pour prendre de l'essence et, en soulevant sa selle, découvre un... serpent d'1,50 mètres!

Arrive le week end et nous décidons de le passer en bord de mer mais loin de la foule de Phuket, Kho Samui ou Krabi. Nous prenons le ferry pour l'île de Ko Kho Khao pour nous poser devant une belle plage quasi déserte. Que ce soit côte est ou côte ouest nous avons vu de nombreuses plages idylliques quasi désertes car tout le monde va sur les mêmes plages!

Pour l'île de Ko Kho Khao,le choix entre une barque et un ferry!

Demain, mardi 28 janvier, nous reprenons la route et nous arrêterons pour la nuit à Krabi, parmi la foule cette fois-ci.

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Publié le 31 janvier 2025

Mardi 28 janvier, nous reprenons la route pour Krabi. Environ 200kms et toujours autour de nous palmiers et hévéas. Très belle route qui, à l'approche de Krabi, nous offre un beau spectacle avec ses roches dressées (formations karstiques).

départ de l'île de Ko Koh Khao et approche de Krabi avec les formations karstiques tout autour de nous sur terre et sur mer

A notre grande surprise, si nous évitons LES plages les plus célèbres et îles, nous pouvons trouver d'autres plages très tranquilles et magnifiques.

magnifique plage près de Krabi quasi déserte

Nous restons à Krabi deux nuits -il y a pire comme arrêt "obligé"- pour éviter de passer la frontière avec la Malaisie un vendredi. Nous ne sommes plus très loin (2-3 étapes) de la Malaisie. Notre ami malaisien que nous avions rencontré en Argentine en 2019 lors de son tour du monde à moto avec son épouse et avec qui nous sommes toujours en contact nous a déconseillé de franchir la frontière un vendredi ou un dimanche, jours plutôt chargés. En plus, c'est le nouvel an chinois et il y aura certainement encore plus de monde à la frontière. Nous allons donc essayer samedi. Après avoir hésité entre trois postes frontières qui sont proches, nous avons finalement opté pour le plus petit, Wang Kelian, en espérant qu'il n'y aura pas trop d'attente vu sa taille.

Jeudi 30 janvier, nous quittons donc Krabi pour un trajet d'environ 200kms. Encore et toujours des palmiers et des hévéas autour de nous! Changement complet de décor: forêt et parc national à proximité.

vue de notre hôtel près de Trang

Nous venons de nous apercevoir que le pneu arrière perd de l'air et nous avons un doute pour l'avant. Nous devons donc sans trop tarder trouver un garage Honda (pour grandes cylindrées) pour réparer ou changer la roue. Nous craignons que cela vienne des jantes. Il y a un garage à George Town (Penang) en Malaisie à environ 200kms après la frontière.

C'est en vérifiant la fuite de notre pneu que nous commençons la journée du vendredi 31 janvier. A l'aide d'eau et de produit vaisselle, nous découvrons en effet un tout petit trou à peine visible. Après avoir quitté l'hôtel, nous allons dans un garage à Trang faire la réparation (pose d'une mèche) en attendant de changer le pneu. Nous pouvons donc reprendre la route. Un peu moins de 200kms -les hévéas l'emportent sur les palmiers- pour arriver juste avant la frontière et être prêts à passer tôt demain matin en croisant les doigts pour ne pas attendre trop longtemps.

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Ce samedi 1er février c'est tôt le matin que nous nous présentons à la frontière. Si nous devons attendre des heures, autant être tôt, surtout que nous avons prévu une étape de 200kms dans la journée. Peut-être à tort. Dans le sens Thaïlande-Malaisie, il n'y a presque personne contrairement à l'autre sens. Heureusement car rien ne va se passer comme prévu! Nous tombons sur l'archétype qu'on se fait souvent du douanier qui profite de son petit pouvoir. En voyant nos documents, il nous crie "non"! Il manque un document qu'il nous montre, mais c'est un papier que nous n'avons pas. Il nous crie de repartir à une autre frontière et peut-être même à la frontière d'entrée (celle avec le Cambodge!). Nous retournons à la moto dépités et fouillons à nouveau dans les valises pour trouver ce sésame. Il vient nous voir toujours en haussant la voix et commence à fouiller dans tous mes papiers, nous montre à nouveau le fameux document manquant et nous le montre tellement qu'il finit par me le donner et me met au coin pour le remplir pendant qu'il reste avec le pilote. C'est plutôt bon signe, ce n'est plus un refus clair et net. Forcément comme le document est à moitié en thaï, quand il revient, je n'ai pas fini et, en criant, il m'aide à le remplir et... nous autorise à passer! Côté malaisien, nous sommes accueillis avec le sourire... mais, pour passer, il faut que la moto soit assurée! Par chance il y a un bureau d'assurance à 20 mètres... mais il n'assure pas les grosses cylindrées! Nous retournons, à nouveau dépités, à la douane malaise, qui nous tamponne quand même notre fameux CPD (le Carnet de passage en Douane que nous utilisons pour la première fois dans ce voyage), nous autorise à passer -heureusement d'ailleurs car sinon nous retournions voir notre sympathique agent thaï- mais nous devons nous rendre à un autre poste frontière à une petite heure de là, Padang Besar, où, là, nous trouverons l'assurance et le bureau pour valider notre entrée. Nous entrons donc en Malaisie mais sans tous les documents légaux! Une heure plus tard la situation est réglée! Nous pouvons enfin profiter de la Malaisie!

Quand une seule frontière ne suffit pas, autant en faire deux!

Pause déjeuner après ces émotions et avant de reprendre la route. Le GPS s'étant perdu (!), nous tombons par hasard dans un petit restaurant un peu caché où les deux serveuses -de confession musulmane- sont tellement surprises de nous voir qu'elles n'arrêtent pas de nous prendre en photo, avec notre autorisation (contrairement à la veille où, alors que nous étions à peine installés, le patron du restaurant nous filmait et toute la famille nous a pris en photo!). Du coup nous demandons nous aussi une photo avec elles qui ont beaucoup ri avec nous avec les quelques mots d'anglais qu'elles connaissaient. Ce sont de tels moments que nous apprécions beaucoup dans ce genre de voyage!

Arrêt sympathique pour notre première pause déjeuner en Malaisie!

Pour rattraper le temps perdu à faire deux postes frontières (et en plus nous perdons une heure car la Malaisie a une heure de décalage avec la Thaïlande!), nous prenons l'autoroute jusqu'à l'île de Penang. Ici, les rois de la route, ce ne sont pas les camions -chinois- comme au Laos et au Cambodge, ce sont les motos, en tout cas sur autoroute. En moins d'une journée ici, en Malaisie, nous voyons plus de motos ou de gros scooters qu'en deux mois dans les trois autres pays! Ici, ils doublent par la gauche, par la droite, entre les voitures, sur la "bande d'arrêt d'urgence" à plus de 100km/h. La conduite est plus énergique, rien à voir avec la conduite désordonnée mais plus tranquille des autres pays. Ici tout est pensé pour les motards: une ligne spéciale et gratuite aux péages leur est dédiée (heureusement d'ailleurs vu les files d'attente) et des abris pour mettre ses affaires de pluie si besoin!

Arrivée sur l'île de Penang par un pont de 13,5kms de long

Nous arrivons sur l'île de Penang, dans sa "capitale", Georgetown, réputée pour ses bâtiments coloniaux britanniques en son centre historique et son multiculturalisme.

Georgetown by night: très colorée, très animée.
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L'île de Penang a une superficie de 1000km2. Le centre historique de sa capitale, Georgetown, est classé patrimoine historique par l'Unesco. Centre que l'on peut parcourir à pied pour admirer ses bâtiments chargés d'histoire, ses belles ruelles, ses échoppes colorées d'où sortent des effluves d'épices indiennes, son street art très original car il associe très souvent le dessin à un objet bien réel (vélo, balançoire, chaise, voiture...). Nous avons vraiment aimé cette ville vivante, multiculturelle que nous avons sillonnée à pied et en tuk-tuk la journée du dimanche. Le soir nous avons pu écouter des concerts dans différents bars et restaurants.

Georgetown, capitale de l'île de Penang
A la découverte du street art dans le centre historique de Georgetown

Le but de ce lundi 3 février est de trouver un pneu arrière! Direction "Honda Big Wings", qui, comme son nom l'indique, a de grosses cylindrées... mais pas de pneus! Ils sont livrés seulement deux fois par an! On nous indique un autre lieu qui en a un! Nous sommes sauvés! Après ces émotions, nous allons à l'hôpital... changer nos bahts thaïlandais en ringgits malaisiens! Ne me demandez pas pourquoi il y a un bureau de change dans un hôpital!

A la recherche d'un pneu!

Cette journée de recherche de pneu nous a permis de sortir du centre historique, très beau mais touristique,et de voir le vrai Georgetown entre bâtiments traditionnels et immeubles modernes. Dernière soirée sympathique et imprévue dans un lieu où l'on sert de la "street food": des tables rassemblées, différentes échoppes et de la musique asiatique en live (nous avons même entendu du du cha cha asiatique!). Ayant partagé notre table avec trois Malaisiens (une chanteuse originaire des Philippines, un musicien indonésien et leur ami de Kuala Lumpur), ils nous ont fait découvrir des spécialités dont l'omelette aux huîtres et le pancake croustillant chinois. Très belle soirée!

le Manoir bleu (classé par l'Unesco) et autres bâtiments historiques entourés -voire écrasés- par la modernité

Demain, mardi 4 février, nous reprenons, avec notre pneu tout neuf, la route jusqu'à Ipoh voir nos amis motards que nous avions rencontrés en 2019 en Argentine!

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Ce mardi 4 février, c'est sous 38°C que nous arrivons à Ipoh à moins de 200kms de Georgetown.

Arrêt photo à Kuala Kangsar devant la très belle mosquée Ubudiah inaugurée en 1913

Nous sommes chaleureusement accueillis, chez eux, par nos amis motards, Woon et Angie, que nous avions rencontrés en 2019 en Argentine puis revus en Équateur. Ils ont fait le tour du monde à moto pendant 3 ans! Ils nous font visiter leur ville et nous apprennent la signification d'Ipoh: il s'agit du nom d'un arbre toxique dont les indigènes, les Orang Asli, récupéraient la sève et y trempaient la pointe de leur sarbacane pour chasser. Ils nous invitent, le soir, dans un délicieux restaurant traditionnel chinois où nous goûtons différentes spécialités. Le lendemain matin, pour le petit-déjeuner, ils nous font découvrir les "dim sum", bouchées vapeur au porc, crevettes, petits pains au porc, beignets aux haricots rouges. C'est la première fois, pendant notre roadtrip, que nous prenons un petit déjeuner traditionnel asiatique et nous nous régalons.

Les deux motos se retrouvent après 5 ans de séparation; notre ami Woon est passionné de motos!
visite by night de la jolie ville d'Ipoh; festin pour le nouvel an chinois interrompu par la pluie

Ce mercredi 5 février, Wong et Angie font un bout de route avec nous pour nous montrer la route des Cameron Highlands. Changement de décor et de température: de déjà 30°C à 10h, nous passons une heure plus tard à 20°C. Un peu de fraicheur n'est pas pour nous déplaire! Les Cameron Highlands, du nom d'un géomètre anglais qui y mena une expédition en 1885, sont perchés à 1500m d'altitude. Les Anglais, pendant la période coloniale, y ont fait cultiver du thé et différents légumes. On y trouve depuis des fruits comme des fraises, des fleurs, énormément de cultures sous serres également.

les Cameron Highlands perchés à 1500m d'altitude

Nous logeons dans une ancienne école construite dans les années 30 pour les enfants anglais, un des premiers bâtiments de la région. A présent c'est un hôtel qui vous transporte dans le Devon anglais! Nous avons même pu déguster de délicieux scones!

tea time dans un cottage anglais!

Demain, à nouveau changement de décor: nous partons pour une forêt primaire plus ancienne que l'Amazonie!

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Ce jeudi 6 février, nous quittons les Cameron Highlands et leurs pittoresques paysages de plantations de thé pour nous enfoncer un peu plus dans le centre de la Malaisie. 250kms par une belle route entourée de forêts, de belles courbes, peu de trafic: une route idéale pour des motards!

magnifique paysage de plantation de thé dans les Cameron Highlands 
A de très nombreux endroits, la forêt disparait pour les cultures de palmiers jusqu'au bord du parc national! 

Nous arrivons dans l'après-midi dans le parc national de Taman Negara Pahang. Notre logement se trouvant dans le parc même, au-delà de la rivière, nous devons laisser la moto dans un parking (normalement) surveillé. Quelle déception de ne pas essayer de monter la moto sur une barque!

ça nous rappelle quelque chose...  

Ce parc national a été créé en 1939 et couvre aujourd'hui plus de 4000km2. Cette forêt primaire de 130 millions d'années est plus vieille que l'Amazonie. Ont été répertoriés près de 10000 espèces de plantes, 200 espèces d'arbres pour un hectare de forêt (dont certains atteignent 70m!), 350 espèces d'oiseaux. S'y cachent des tapirs, des tigres, des éléphants, mais avec les visites guidées composées de grands groupes bruyants, on ne risque pas d'apercevoir de faune plus grosse qu'une araignée! Beaucoup de touristes étrangers et malaisiens. Les premiers kilomètres des chemins de randonnée sont tellement aménagés pour permettre au plus grand nombre de marcher-ce qui est bien d'un côté- que cela en devient une "industrie". Nous n'avons pratiquement pas marché sur de la terre, mais la plupart du temps sur des passerelles et monté et descendu des marches et des marches. Même si les lieux sont magnifiques, le contact avec la nature n'est pas le même.

randonnée dans la forêt; le Gunung Tahan (2187m); le "canopy walk" hors-service

De plus, autre déception car le "canopy walk" - le plus long pont suspendu du monde, 450m de long et perché à 45m- est hors service. Nous avons fait une randonnée, qui nous a fait grimper à 344m pour apercevoir le mont Gunung Tahan, le mont le plus élevé de la péninsule malaise, et une promenade de nuit en barque pour apercevoir la faune nocturne (nous avons vu des martins-pêcheurs qui sont également visibles en Europe!). Au final c'est en fin de journée, lors d'une autre balade sans personne, et autour de notre chalet que nous avons été le plus en contact avec la nature et vu le plus d'animaux: de nombreux macaques joueurs, des varans, des écureuils, j'ai même eu la chance de voir un lézard volant (je ne savais pas que ça existait!) et des tigres... en peluche que le personnel de ménage pose sur le charriot pour faire peur aux singes!

les singes dans le parc de notre hôtel 

Demain, dimanche 9 février, retour à la civilisation: direction la ville de Malacca à plus de 300kms.

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Publié le 11 février 2025

Après deux journées dans le jungle, nous reprenons la route pour 300kms plus au sud en traversant le centre de la Malaisie, ce qui nous plaît bien. En discutant avec différents motards (en Malaisie, la majorité des gens parle anglais), nous voyons bien que le but pour eux est de rejoindre le plus vite possible, souvent en groupe, leur destination, donc prendre la plupart du temps des autoroutes et non traverser, comme nous, la nature. C'est vrai que nous avons plus de temps qu'eux! Mais il en résulte une conduite très/trop sportive, agressive qui ne respecte pas les limites de vitesse et les voies de circulation. En une semaine nous avons déjà assisté à trois accidents dont deux impliquant un deux-roues.

départ le matin du Taman Negara national park; nous aurions pu croiser sur la route un tapir!

En Malaisie, sur 32 millions d'habitants, plus de 60% est musulmane, 20% de bouddhistes (la plupart d'origine chinoise), 6% d'hindouistes, 9% chrétiens. Tout le long de la route, en plus des mosquées que nous voyons depuis le sud de la Thaïlande, nous passons devant des temples chinois et hindous. Nos amis Woon et Angie sont d'origine chinoise. Le grand-père de Woon est arrivé en Malaisie pour fuir la Révolution culturelle en Chine.

arrêt devant un temple chinois sur la route 

Nous ne regrettons pas cette traversée de la Malaisie: les routes sont belles, nous sommes entourés de forêts quand ce n'est pas, hélas, des cultures de palmiers et d'hévéas. Nous arrivons en milieu d'après-midi ce dimanche 9 février dans la très belle ville historique de Malacca classée Patrimoine mondial de l'Unesco en 2008.

Arrivée à Malacca 

Malacca, surnommée la Venise de l'Orient, est un ancien carrefour des routes maritimes reliant l'Océan Indien à la mer de Chine. Ville multiculturelle, fréquentée dès le 15e s. par les marchands chinois, puis conquise par les Portugais, les Hollandais, les Anglais puis les Japonais. Aujourd'hui il reste un cœur historique magnifique avec ses façades de maisons chinoises. C'était et c'est toujours un lieu stratégique du fait de son détroit mondialement connu, le plus traversé au monde (plus que le Canal de Panama).

Malacca, la Venise de l'Orient, ses rues animées le soir 
de belles façades fin 19e s-début 20e s.; l'église (rouge) datant de 1741 et un autre édifice (rouge) datant de 1650

Nous avons eu l'occasion de visiter la dernière boutique d'Asie du sud-est fabriquant les minuscules chaussures qui étaient destinées aux riches Chinoises aux pieds bandés. Le cordonnier, évidemment, perpétue cette tradition pour les touristes. Ce supplice a été heureusement abandonné au début du 20e s. L'artisan nous a montré son livre d'or avec la signature de Jacques Chirac qui lui a acheté une paire!

Ici on trouve énormément de restaurants qui vendent des durians, ce fruit dont j'ai déjà évoqué l'odeur et le goût très très particuliers, ce qui fait qu'il est souvent interdit dans les hôtels. J'ai donc voulu -on m'a un peu forcé la main- goûter ce fruit si répandu et apprécié ici. Lorsqu'on l'achète découpé, on vous donne un gant en plastique -j'aurais déjà dû me méfier- En ouvrant la boîte en plastique, malgré une odeur peu engageante, je croque dans le durian et à la première bouchée ce n'est pas si mal -une petite nuance de mangue- mais le durian est traître et c'est après que les choses se compliquent car même si vous en mangez très peu comme moi, le goût ne vous quitte plus pendant des heures!

le fameux durian! On en trouve même dans les stations services!

Beaucoup de lieux (hôtels, bars, restaurants, boutiques), rénovés, mettent en valeur le passé de la ville. Pour notre dernier dîner à Malacca, nous avons choisi une ancienne demeure de riches Chinois datant de 1890 transformée en restaurant proposant des spécialités de Malacca dont le dessert traditionnel que nous avons apprécié, le "cendol" à base de farine de riz, de lait de coco, de sucre, de glace pilée et de haricots rouges.

un magnifique intérieur datant de 1890 et le "cendol", dessert traditionnel de Malacca

Demain, mardi 11 février, nous remontons sur Kuala Lumpur.

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C'est, à notre grande surprise, sans embouteillage et facilement, que nous rentrons, mardi 11 février, en fin de matinée, dans le centre de Kuala Lumpur. C'est un jour férié, une fête indienne,le Thaipusam. Voilà la raison!

L'entrée sans embouteillage dans la ville; notre itinéraire en Malaisie 

Direction le quartier indien, Little India, pour essayer de voir la procession qui part du temple hindou Sri Maha Mariammam pour un défilé d'une quinzaine de kilomètres. Mais le quartier est très calme: la procession est déjà partie ou pas encore arrivée.

le quartier très coloré de Little India à Kuala Lumpur 

Forcément lorsqu'on pense à Kuala Lumpur, on pense aux fameuses tours jumelles: les plus hautes du monde, les tours Petronas (Petronas est le géant pétrolier malais), inaugurées en 1998, qui culminent à 454m (88 étages) et qui sont reliées par une passerelle d'acier à 170m. On reste saisi, époustouflé devant ces tours, surtout la nuit. Kuala Lumpur est une capitale en perpétuelle évolution, des grues partout nous entourent, des tours se montent.

Les Daft Punk devant les tours Petronas (452m); au loin, la tour Merdeka 118 (678m) et la tour KL (421m)
les tours Petronas  éblouissantes la nuit 

Nous avions attendu d'arriver chez notre ami Woon à Ipoh pour voir avec lui les possibilités de passer en Indonésie avec le ferry. Sumatra est juste en face. Naïvement nous pensions que c'était comme le ferry France-Angleterre. Ce n'est pas si simple, surtout depuis la période Covid! Très peu de Malaisiens vont en Indonésie avec leur véhicule (les motards que nous avons rencontrés vont régulièrement en Thaïlande, mais pas à Sumatra). La raison en est que, même pour eux, il faut le fameux CPD. C'est comme si, pour nous, pour aller en Angleterre, il fallait prévoir bien en avance pour demander ce CPD et surtout laisser en caution le montant argus de votre véhicule! La seule ligne que nous avons trouvée, grâce à Woon qui s'est renseigné et au précieux site internet "madornomad.com" part de Port Klang à une heure de Kuala Lumpur. Nous nous déplaçons ce mercredi 12 février pour rencontrer l'agent. Le départ de la moto est prévue vendredi 14 février. Au retour, pause déjeuner au restaurant du parc ornithologique (la plus grande volière à ciel ouvert au monde) pour essayer d'apercevoir le calao, cette oiseau emblématique de Malaisie qui peut mesurer jusqu'à plus d'un mètre et que nous n'avons pas pu apercevoir dans le parc national. Il fait très chaud et le calao, l'unique spécimen du parc, préfère rester dans l'ombre de l'arbre.

 les tours KL et Merdeka 118 au loin vues du  parc ornithologique; le calao caché dans les arbres

Demain, vendredi 14 février, nous retournons à Port Klang et laisserons la moto. Elle doit prendre un bateau, montée sur palette et grutée. Quel type de bateau? De notre côté, nous devons nous rendre 100kms plus au sud, à Port Dickson, pour prendre un ferry le lendemain, samedi, pour 5-6 heures de mer et retrouver, normalement, à Sumatra notre moto.

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Publié le 16 février 2025

Ce vendredi 14 février, nous retournons à Port Klang, confions notre précieux Carnet De passage en Douane (CPD) à l'agent qui s'occupe du transfert de la moto et abandonnons la moto dans un hangar! Nous sommes censés la récupérer le lendemain à Tanjung Balai à Sumatra. En attendant, nous partons en taxi jusqu'à Port Dikson, 100kms au sud de Kuala Lumpur, attendre le ferry prévu le lendemain matin.

L'Africa, toute seule, dans le hangar, avant d'être grutée vers le bateau que l'on aperçoit au loin 

Samedi 15 février, nous traversons d'est en ouest, avec le ferry, le détroit de Malacca. 5 heures de mer sur un "fast ferry" moderne et confortable.

traversée du détroit de Malacca; beaucoup de porte-conteneurs géants sur notre route 

A l'arrivée à Sumatra, dépaysement complet! En entrant dans le chenal, de part et d'autre des bateaux de pêche, des villages sur pilotis. A la gare maritime, nous sommes très bien accueillis et vite reconnus (c'est vrai que nous sommes les seuls étrangers "européens") comme les motards qui doivent récupérer leur moto. Un agent de l'immigration vient même directement vers nous dans la file d'attente pour faire notre visa. La moto nous attend devant les douanes et c'est avec le sourire qu'on nous conduit jusqu'à elle.

arrivée au port de Tanjung Balai à Sumatra

Dès la sortie de la douane, nous sommes pris dans la folie des scooters, des side-scooters qui arrivent de partout, dans tous les sens, sur une route pleine de trous. Immense contraste avec la Malaisie, surtout quand on vient à peine de quitter Kuala Lumpur! Nous "prenons une claque" dès les premiers kilomètres. Tous nos repères sont bousculés. C'est déconcertant. Nous sommes loin de la Thaïlande et de la Malaisie, même du Cambodge. Nous retrouvons la pauvreté du Laos, mais c'est encore différent. Avec ses 275 millions d'habitants, l'Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé du monde. Ce qui est perturbant c'est la densité de population qui nous entoure et c'est aussi le nombre de femmes -et fillettes- voilées (burkas et niqabs), 90% de la population étant de confession musulmane.

premiers kilomètres où il faut vite s'habituer à la conduite

Après une nuit passée à Tanjung Balai, avant de quitter l'hôtel, nous tombons sur notre deuxième motard grand voyageur, Stijn, un motard belge qui, après être arrivé, comme nous, à Bangkok, a traversé la Malaisie, et parcouru Sumatra, Java et Bali en 2 mois. Il repartait ce jour-là en Malaisie pour continuer son roadtrip jusqu'en Belgique!

la moto de Stijn, le motard belge; sortie de la ville de Tanjung Balai 

Nous roulons vers Medan, la capitale de Sumatra, pour essayer de trouver une assurance pour la moto. 188km en 6 heures, une moyenne de 45km/h. Les coupables: l'état de la route, la circulation dense et dangereuse. Ça double de partout, même quand vous arrivez en face, un camion ou un bus ne se gêne pas pour doubler. Il faut être plus que vigilant, c'est une conduite fatigante. Sur notre route, lors de nos arrêts (café ou pour revêtir pour la première fois nos tenues de pluie), les gens surpris, notamment les femmes, viennent nous/me voir, et demandent une photo ensemble. J'ai le droit à des embrassades. C'est déconcertant et très touchant. Je pense que c'est un pays qui va nous marquer.

de belles rencontres 

Demain, lundi 17 février, après la recherche de l'assurance, nous partons pour le parc national de Bukit Lawang en espérant voir des Orangs-outans.

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Sortie de Medan (4 millions d’habitants) interminable ce lundi 17 février. Et dire que j’avais critiqué la conduite en Malaisie ! A côté d’ici les Malaisiens conduisent bien. Ici une seule règle de conduite : aucune règle ! On peut faire ce qu’on veut dans n’importe quel sens. Tout le monde double, à tout moment, les scooters, les voitures, les bus, les camions, et double celui qui double. Et pourtant nous avons connu la conduite au Pérou ! A cela s’ajoutent les « agents de la circulation » autoproclamés qui, avec leur sifflet, en voulant « gérer » la circulation n’aident pas forcément -voire empirent les choses, des récoltes d’argent au milieu de la route dans des paniers qui, par leur emplacement insolite, rendent dangereux le doublement. C’est d’autant plus inquiétant que notre recherche d’assurance a été infructueuse. Nous nous étions pourtant dit ne plus jamais rouler sans assurance après l’Équateur (où, après une matinée de recherche, je n’avais rien trouvé), mais nous n’avons pas le choix !

Un camion double alors que nous arrivons en face! Une cagnotte au milieu de la route! 

Au programme 3 heures prévues pour 100kms. La densité de la ville s’atténue peu à peu et apparaissent des plantations de palmiers. Plus de 50% de la production d’huile de palme vient d’Indonésie ! (c'est le plus gros producteur au monde). Ce sont donc loin les derniers que nous verrons. Il faudra attendre d’arriver aux portes du village de Bukit Lawang pour apercevoir la Nature. Bukit Lawang est le principal point d’accès au parc national du Mont Leuser. C’est surtout le lieu où l’on peut espérer voir des orangs-outans dans leur milieu naturel. Sumatra, avec Bornéo, est l’un de leurs derniers refuges.

les palmiers et un chargement de fleurs de palmier ; la nature enfin!

Nous sommes contents d’arriver et charmés par les lieux. Notre écolodge se trouvant entre la rivière et la forêt, nous ne tardons pas à voir, devant notre chambre, des dizaines de singes, des semnopithèques argent, espèce que je n’avais jamais vue encore, à sauter dans les arbres. Nous avons réservé un trek pour le lendemain et notre guide venu nous chercher à l’entrée du village fait le point sur la journée à venir en évoquant les désagréments que nous pouvons rencontrer : moustiques, araignées, chenilles urticantes et … sangsues ! (nous avions lu ça dans le roman « Le pont de la rivière Kwai », mais jamais nous ne pensions que ça pouvait nous concerner! Plus il pleuvra dans la nuit et plus il y aura des risques d’avoir affaire aux sangsues ! Ma prière qu’il ne pleuve pas n’est pas exaucée, bien au contraire: un énorme orage éclate ! Ça promet pour le lendemain entre la boue, les moustiques et les sangsues !

arrivée par un pont suspendu à notre écolodge, des semnopithèques argent devant notre chambre 

Ce mardi 18 février restera gravé dans nos mémoires : nous avons vu des orangs-outans ! Notre guide arrive avec son jeune frère qui veut pratiquer le français. Sur ses conseils, nous mettons des chaussettes hautes par-dessus nos pantalons et nous aspergeons de répulsif contre les moustiques pour empêcher les sangsues de nous approcher, nous avons même mis nos chaussures de moto, plus hautes, autre barrière anti-sangsues. Mais malgré cela nous ne serons pas épargnés !! Heureusement c’est indolore. Mais rien que de penser que c’est collé sur votre peau et que ça peut remonter le long de votre corps…

une femelle orang-outan avec son petit de 5 ans qu'elle gardera auprès d'elle 2-3 ans encore

Nous avons eu la chance de voir une mère orang-outan et son bébé de 5 ans ! Moment unique… Même si, par la suite, nous n’en avons pas vu d’autres, nous avons eu l’occasion d’apercevoir d’autres singes (macaques et une espèce endémique, le semnopithèque blanc et argent, cousin de ceux aperçus devant notre chambre. Nous sommes vraiment dans la jungle, à crapahuter, hors des sentiers battus, bien guidés. Retour au village en rafting.

un semnopithèque, espèce de singe endémique, une famille de macaques, les traces de la sangsue sur ma chaussette et notre yacht!

Charmés par ce petit village construit en bord de rivière et de la jungle, par ses ponts suspendus, son atmosphère, l'animation du soir lorsque les jeunes vont se baigner et se laver dans la rivière, nous restons un jour de plus pour en profiter, travailler un peu et surtout voir l’itinéraire des prochains jours, la difficulté, ici, étant a priori de trouver du carburant et un logement avec un minimum de confort sur la route. La route est encore longue avant d’arriver dans le sud de Sumatra !

Bukit Lawang et ses ponts suspendus; nettoyage des chaussures dans la rivière 
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Publié le 24 février 2025

Nous fêtons nos 10 000kms, 5 pays, en un peu moins de 3 mois...

Ce jeudi 20 février, après nos trois jours passés en bordure de jungle, nous reprenons la route. Après 120kms et plus de 4 heures de route, nous arrivons près de Berastagi chercher un peu de fraîcheur, le village étant perché à 1400m.

différents mini-bus dont un scolaire: on trouve toujours de la place! 

La région de Berastagi, par son sol et son climat, avec ses deux volcans (Sibayak et Sinabung) est propice à la culture de différents fruits et légumes.

les cultures dans la vallée et le volcan Sibayak; on commence à voir l'architecture batak

De nombreux lieux sont aménagés pour profiter des sources chaudes venant du volcan. C'est le cas de la piscine de notre hôtel. C'est la première fois que nous nous immergeons dans un telle eau chaude!

Ce vendredi 21 février, nous quittons le volcan Sibayak pour le volcan Toba à 120kms. Presque tout le trajet serpente parmi différentes cultures (tout semble pousser ici!). Nous avons quitté la grande route -ce qui n'est pas plus mal- les routes sont plus étroites et nous suivons et doublons, lorsque nous le pouvons, des fourgons d'ouvriers agricoles qui nous interpellent joyeusement. La route parmi ces champs et les villages est assez agréable et offre de beaux paysages.

des cultures partout; arrêt insolite dans un café au milieu des champs: après demande de selfies et de vidéos nous pouvons partir!

Depuis que nous sommes à Sumatra, j'étais très surprise de voir énormément d'églises alors que les chrétiens ne représentent que 7% de la population. En fait le nord de Sumatra abrite une très forte population de confession chrétienne: plus d’un million de catholiques et plus de quatre millions de protestants.

nous traversons de petits villages: les commerces, la boucherie, l'église

Après 5 heures sur la route, nous arrivons à Parapat au bord du lac Toba pour prendre le ferry pour l'île de Samosir. Le lac Toba, 100kms de longueur et 35kms de large, perché à presque 1000m d'altitude est le plus grand lac volcanique du monde, sa profondeur maximale est autour de 500m. L'éruption du volcan -qui aurait duré 2 semaines- a eu lieu il y a 75000 ans et a provoqué une glaciation à l'échelle planétaire de plusieurs années

 le lac Toba; l'Africa sur le ferry pour l'île Samosir au centre du lac
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Publié le 27 février 2025

Vu le temps de route important pour le peu de kilomètres -270kms en 7 heures- que nous avons à parcourir ce samedi 22 février, nous partons tôt de notre hôtel situé à Tuk Tuk sur l’île de Samosir que nous quittons, cette fois, par le pont, ce qui nous permet de découvrir pendant une heure les lieux et d’admirer l’architecture batak facilement reconnaissable par la forme de son toit.. Les Batak sont une ethnie de plus de 6 millions de personnes vivant principalement dans le nord de Sumatra.

l'île Samosir sur le lac Toba 

La route de la matinée nous fait longer le lac puis monter jusqu’à un point de vue impressionnant d’où l’on peut admirer la statue du Christ mesurant 61 mètres (inaugurée en septembre 2024) surpassant en taille celle de Rio (38 mètres)! C'est d'autant plus insolite dans un pays à forte majorité musulmane. Après quelques demandes de photos auxquelles nous ne pouvons échapper, nous montons jusqu’à 2000m et resterons pendant des heures sur des plateaux entre 1400m et 1800m d’altitude.

panorama incroyable surplombant le lac Toba et la statue monumentale de Jésus

L’après-midi est moins agréable car la pluie s’invite au programme et c’est recouverts de nos vêtements de pluie que nous passons les trois dernières heures, entourés de rizières, avant d’arriver à l’hôtel vers 16h, dans la ville de Padang Sidempuan qui n’a rien de touristique et qui est bien triste sous la pluie. Et comme il n’y a rien à faire le soir, que le wifi fonctionne mal et qu’à la télévision il n’y a que deux chaines religieuses, nous nous couchons tôt. Ainsi nous partirons tôt le lendemain.

paysages verdoyants de rizières, comment transporter un maximum de chips... 

Tôt, ce dimanche 23 février, nous reprenons la route. 210kms que nous ferons en 5 heures. Paysages de rizières, de forêts, traversées de très nombreux hameaux plutôt pauvres. Deuxième journée rude et éprouvante: la route qui exige beaucoup de concentration, la longueur en temps des étapes (à 40km/h de moyenne), ce que nous pouvons voir de la vie quotidienne. Arrivée en milieu d’après-midi, avant la pluie, à Kabupaten Pasaman, un arrivée d'ailleurs trop tôt vu qu'il n'y a rien à faire, comme la veille. Nous nous endormons tôt, bercés par le chant du muezzin qui nous réveille avant 4h30 du matin, comme la veille...

Nous avons franchi la ligne de l'équateur!

Ce lundi 24 février, même si la route est toujours fatigante, sera plus intéressant et moins rude. Une demi-heure après notre départ, nous atteignons un lieu symbolique: la ligne de l'équateur à Bonjol. Nous sommes à présent dans l'hémisphère sud! C'est la deuxième fois que nous franchissons cette ligne: nous l'avions fait en 2019 en Équateur.

paysages verdoyants avec les pluies régulières; du coup nous avons acheté la tenue de pluie locale et évité de sortir les nôtres!

C'est fatigués et quelque peu découragés que nous arrivons dans la ville de Padang en bord de mer. Heureusement nous avons trouvé un joli lodge sur les hauteurs, dans la nature, loin du bruit de la ville et décidons de nous poser pour prendre un peu de repos et réfléchir à la suite.

Nous avons trouvé un lieu improbable ici, un "beach club" digne du sud de la France ou de St Barth! 
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Ce jeudi 27 février cela fera notre quatrième nuit dans notre lodge à Padang. Nous avons beaucoup réfléchi, cherché différentes solutions, mais une chose est certaine: nous arrêtons de rouler en Indonésie. Pour arriver à Bali, comme les motos sont interdites sur autoroute, il nous faut encore 5-6 jours à Sumatra et au moins une semaine à Java, et cela dans les conditions déjà mentionnées: conduite dangereuse, arrêts pour la nuit, la plupart du temps, très sommaires et tristes. Nous prenons moins de plaisir à rouler. Les motards voyageurs "professionnels" créateurs du site "madornomad", sur la centaine de pays parcourus, mettent en haut du palmarès l'Indonésie pour la dangerosité de la route.

Première solution envisagée: faire transporter la moto à Bali où nous la rejoindrons par avion. Le rendez-vous avec un transporteur ne nous rassure pas vraiment: ils n'ont pas l'habitude de faire ça. Comme tout a l'air compliqué et incertain, une deuxième solution serait de la transporter directement en Australie. Nous devons attendre la réponse de notre contact en Australie qui tarde à répondre. C'est seulement le jeudi 27 février qu'arrive la réponse peu engageante d'Australie. Nous savions qu'il fallait laver extrêmement, méticuleusement bien la moto (pas un brin de poussière nulle part) et nous nous y étions préparés, mais nous apprenons qu'il faut dégonfler les pneus et vider tous les liquides (essence, huile, liquide de refroidissement). Et si la moto est refusée, elle reste en quarantaine pour plusieurs semaines. Nous apprenons aussi que nous pouvons seulement, par avion, arriver à Sydney. C'est censé être notre destination finale! Si c'est pour faire une petite boucle autour de Sydney et y revenir, cela ne nous intéresse pas.

les solutions proposées pour le transport de la moto jusqu'à Bali ne nous satisfont pas vraiment!

En apprenant tout cela, nous décidons d'arrêter le roadtrip ici. Cette décision, d'un côté, nous soulage et, d'un autre côté, nous attriste. Cela veut dire que nous n'irons pas -cette fois- en Australie. En 2019, lors de notre roadtrip en Amérique du sud, nous n'avions pas pu non plus atteindre notre destination finale à Carthagène en Colombie et avions dû retourner en Équateur.Ce sont les imprévus d'un roadtrip.

petit nettoyage de la moto à l'hôtel avant de la laisser ; premier dépôt parmi des cartons et deuxième dépôt plus sérieux

Le rendez-vous est pris le vendredi 28 février pour déposer la moto dans le dépôt de la société de transport qui va la faire partir -dans une caisse en bois- jusqu'à Jakarta. Et de là c'est une société internationale de transport qui la prend en charge. Et même pour ce "petit" transport, tout est compliqué, ici, à Sumatra. On nous balade dans trois lieux dont deux dépôts, la personne, de temps en temps, nous dit qu'elle n'est pas certaine de réussir à faire quelque chose de sûr. Nous avons du mal à nous comprendre. En fin de journée, excédés, nous leur laissons la moto dans le deuxième dépôt en leur disant qu'ils ont le temps de faire une boîte en bois pour Jakarta. Notre billet d'avion est pris pour le lendemain pour Singapour.

Départ de Padang et arrivée à Singapour 

Et samedi 1er mars nous quittons Sumatra par avion pour découvrir Singapour avant de rentrer à St Martin.

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Arrivée à Singapour ce 1er mars, état que nous n'avions pas pu faire à moto: il n'est pas facile (non plus) de passer la douane et de rentrer dans Singapour avec son propre véhicule. Nous faisons donc une infidélité à l'Africa. (D'ailleurs nous avons eu de ses nouvelles: elle va bien dans son entrepôt! En attente d'être transportée à Jakarta) Comme cela avait été un choc de passer de Kuala Lumpur à Sumatra, c'est un nouveau choc, mais dans l'autre sens. Tout se passe étonnamment et rapidement bien à la douane (les douaniers de Miami devraient venir en stage ici!) et au bout de moins de cinq minutes nous sommes autorisés à entrer sur le territoire sans avoir parlé à un douanier. Tout est propre, tout est ordonné, tout est contrôlé. Trop sans doute, mais cela, nous sommes obligés de le dire, fait du bien après le désordre de l'Indonésie, où l'atmosphère devenait pesante. Notamment pour moi, Européenne, qui, même si on ne vous dit rien, étais mal à l'aise à porter un débardeur ou un short (ne parlons pas du maillot deux pièces!). Pour moi qui, depuis plus de deux semaines, ne peux plus manger de viande à force d'avoir vu des "bouchers" tuer des poulets au bord des routes et, pire, d'avoir vu, sous le billot du boucher, les poulets vivants attendant leur mort dans leur cage. Ici il y a une mixité de cultures -c'est ce que nous apprécions- qui semblent bien s'entendre.

Ici pas le droit de manger du chewing-gum, de jeter des papiers par terre, de fumer dans la plupart des lieux publics, jusqu'à l'an dernier les Singapouriens n'avaient pas le droit d'avoir un chat! Démocratie autoritaire ou dictature bienveillante? Tout brille, tout est neuf, mais, si l'on gratte un peu le vernis, la vie est moins facile notamment pour les gens qui ne travaillent pas dans les domaines qui vous donnent un confortable pouvoir d'achat comme la finance, les assurances... Et... il y a la peine de mort (par pendaison). Si vous volez, c'est sept ans de prison, si vous êtes en possession de drogue, c'est la pendaison.

les tours Marina Bay sands et la statue "Merlion" emblématiques de Singapour

En nous promenant dans la ville, nous avions parfois l'impression d'être dans un film de science-fiction où tout est parfaitement réglé et surveillé: des avenues propres sans la cohue qu'on peut retrouver dans des grandes villes européennes, des arbres (ici le végétal a intelligemment sa place), un métro avec des gens disciplinés, des nuées de caméras partout. L'impression qu'on ne peut pas faire de faux pas. Mais cela n'en demeure pas moins une ville très impressionnante.

Vieux quartier face à la modernité; des caméras partout 
impressionnantes tree towers dans un magnifique parc botanique au cœur de la ville

Ce sera notre dernier arrêt en Asie avant le long retour en avion, et la fin de notre roadtrip!

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Aujourd'hui, 24 mars, cela fait presque un mois que nous avons laissé la moto à Sumatra et ... elle n'a pas beaucoup avancé!

Nous avons quitté Sumatra le 1er mars après avoir laissé la moto la veille, le 28 février, dans un des entrepôts de la société de transport. Après avoir réclamé des nouvelles, nous en avons eu la semaine suivante: ils fabriquaient la caisse pour transporter la moto jusqu'à Jakarta par camion, à 1360kms. Une quinzaine de jours plus tard, nous apprenons que leur caisse a cassé et voyons sur les photos que le top case a été retiré -sans clé! - donc le porte-bagage démonté pour ça! Après la fabrication d'une deuxième -et peut-être même d'une troisième caisse, la moto finit par arriver dans l'entrepôt de la société de transport international où elle est encore aujourd'hui, en attente du contrôle de la douane.

une caisse cassée, la moto bien emballée, mais sans top case! 

Pour éviter les contraintes liées au transport en avion et parce que nous ne sommes pas pressés de récupérer l'Africa, nous avons choisi le transport par bateau. Ce que nous ne savions pas, c'est que, comme elle est classée "matière dangereuse" en raison de la présence de l'essence, de la batterie, elle aura un container pour elle seule... avec le prix qui va avec! La moto devrait arriver mi-mai en France (si elle part vraiment d'Indonésie!). Ce sont les aléas de tout roadtrip. Robert, notre motard allemand, a renoncé à faire partir sa moto au Japon (trop de contraintes également) et la fait transporter par bateau jusqu'à Vancouver et Stijn, le motard belge, qui voulait aller au Vietnam, a renoncé après avoir appris qu'il devait débourser 4000€ (pour deux) pour pour pouvoir y entrer, suivi par un "guide"!

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Publié le 18 avril 2025

Cela fait un peu plus d'un mois et demi que nous avons arrêté notre roadtrip à Sumatra et demeure toujours cette nostalgie de la route qui apparaît à chaque roadtrip! Il faut toujours un temps d'adaptation dans les deux sens, mais pour moi c'est toujours ce retour à la vie sédentaire qui se fait plus difficilement, l'esprit étant toujours un peu là-bas. Nous nous étions adaptés vite à notre petite routine de nomades: lever à 6h et, une fois le petit-déjeuner terminé, réglage du GPS, de google map ou de l'application "maps me" et fermeture de nos mini-bagages. Le soir, petite pause, puis travail sur l'itinéraire du lendemain, recherche d'un point de chute, écriture du blog et travail en rapport avec St Martin et la Bretagne pour tous les deux. Et ce, pendant plus de trois mois. Toujours le même plaisir de découvrir de nouveaux paysages, de rencontrer de nouvelles personnes et de s'arrêter dans un lieu différent presque tous les soirs.

Après ces mois, beaucoup d'images restent. Même si dans tous les pays parcourus nous avons aimé ce que nous y avons vu, le pays qui se hisse à la première place pour nous c'est le Laos, suivi par le Cambodge. Ce sont deux pays qui nous ont beaucoup touchés par leur histoire tragique récente (et qui a de trop nombreuses conséquences encore aujourd'hui), par la nature encore authentique, par les belles rencontres que nous y avons faites.

nouvelles photos de notre mésaventure à Houai Sai envoyées par notre amie laotienne Nok. Depuis c'est presque un bon souvenir!! 

Un de nos plus beaux souvenirs est ce deuxième arrêt au Laos, à Pakbeng, un village "perdu" le long du Mékong à six heures de bateau de Luang Prabang. Arrêt qui avait très mal commencé avec nos mésaventures pour charger et décharger la moto du bateau et qui nous a fait vivre des moments magiques à observer les éléphants. Nous sommes admiratifs devant le travail et l'énergie de Wendy pour faire fonctionner son parc (Mekong Elephant Park) qui vise avant tout le bien-être des éléphants. Nous avons appris depuis qu'ils avaient réussi à racheter le mâle Dokéo à son propriétaire et ainsi lui donner une retraite bien méritée loin du travail de force et des mauvais traitements et qu'ils avaient fini la clôture des trois inséparables qui peuvent enfin dormir ensemble la nuit.

Dokéo a enfin retrouvé la liberté et les trois insérables peuvent rester ensemble la nuit grâce à la clôture 

Ce que nous gardons également du Laos et du Cambodge, ce sont les sourires des gens, les acclamations et la bonne humeur des enfants malgré une vie loin de notre confort européen.

rencontre avec de nombreux enfants au bord des routes 

Quelque soit le pays parcouru, ce sont ces sourires, les couleurs que nous gardons en mémoire ainsi que ces belles rencontres avec des habitants ou des voyageurs à moto (il n'y en a pas eu beaucoup!) ou à pied. Voyager ainsi est toujours enrichissant. Les gens viennent plus facilement à votre rencontre, surpris de nous voir. Nous avons été ravis de retrouver nos amis malaisiens Wong et Angie qui nous ont si bien accueillis. La Thaïlande n'est pas en reste, c'est un très beau pays où les touristes ont tendance, hélas, à se concentrer sur quelques lieux alors qu'il y a beaucoup à découvrir. Quant à Sumatra, elle nous a offert, d'un côté, la magie de sa jungle et de ses orangs-outans, une belle nature, et d'un autre côté, le poids d'une religion qui régit tout dès l'enfance.

le "sundowner" (que nous a appris Robert) devant les magnifiques couchers de soleil la plupart du temps sur le Mékong

Comme j'aime beaucoup lire en rapport avec nos voyages, nous avons découvert les deux romans de Patrick Deville, Kampuchea" et "Peste et choléra" (prix Fémina), qui évoquent, pour le premier, les Khmers rouges et, pour le second, la vie de Yersin, découvreur du bacille de la peste et grand explorateur de l'Asie (il a été le premier à cartographier une partie du Laos). Deux romans à lire.

Et la moto? Après un contrôle des douanes (un mois après notre départ) où ils ont tout -mais vraiment tout- ouvert, elle a pris la mer sur un cargo chinois à pavillon russe, dans son container particulier jusqu'à Singapour, puis a changé de cargo direction Tanger puis le Havre. Elle devrait arriver en France début mai. Nous savons qu'elle a déjà un clignotant cassé. Est-elle tombée au milieu de toutes les caisses fabriquées?!

Inspection de la moto à Jakarta; le cargo vient de franchir le Cap de Bonne Espérance!

Et l'Australie? Ce sera un voyage à part entière! C'est tellement grand que nous pourrons choisir la période de l'année la plus propice pour découvrir une grande partie du pays en louant une moto cette fois-ci!