Pourquoi partir loin de notre domicile, quand près de chez nous, nous avons encore tant à découvrir... C'est pourquoi, nous avons choisi de séjourner quinze jours à Belle-Île.
Juillet 2018
15 jours
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Des vacances sans voiture ? Pour une fois, nous changeons nos habitudes, nous qui sommes proches de la soixantaine et partons de Nantes en Flixbus, direction Vannes, avec nos deux grands enfants. Un passager dans le car a fait un malaise, ce qui nous occasionne 35 mn de retard avant que les secours n'arrivent. Ouf, nous prenons le bateau à Vannes à temps pour la traversée du golfe et à Port-Navalo une deuxième vedette pour Belle-Île.

Embarcadère à Vannes 
  Des îlos plus beaux les uns que les autres
Changement de navette à Port-Navalo 
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Arrivée à Belle-Île au port du Palais 

Après nous être installés dans notre gîte, nous terminons la journée par une promenade au port Fouquet.

Petite crique où nous admirons la transparence de l'eau. 

Le soleil revient en fin de journée à la grande joie de tous. On se sent vraiment en vacances !

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Au premier étage dans une maison agréable, notre appartement est bien agencé. Derrière, c'est la campagne avec ses champs de blé. Nous sommes à Bellevue, juste au-dessus du port du Palais.

Un petit tour en ville.

Intérieur église du Palais 

Une invasion de méduses en ville ? Voici une espèce aérienne !

Promenade autour du port où nous louons des vélos.

Le port du Palais avec la maison des éclusiers 

Promenade jusqu'à la plage de Bordadoué. Il n'y a pas de piste cyclable et nous sommes surpris par le relief de l'île avec ses rues pentues et montées sportives. Heureusement, les vélos électriques aideront les plus âgés... Nous traversons la citadelle de Vauban à vélo.

On retrouve également la marque de Vauban à l'entrée de la plage de Bordadoué.

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Nous allons sur les lieux découvrir la batterie d'artillerie du fort de Taillefer. La visite doit être prudente, car si un sentier est aménagé et si les blockhaus sont ouverts à tous, la lande qui entoure le fort cache des pièges comme des tranchées allemandes partiellement rebouchées. Ce qui occasionnera une chute dans les ronces. Ouille ouille ouille !

 Construites à la fin du XIXe, ces fortifications ont été renforcées par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. 

Descendons à l'intérieur...

La rouille, les tags et un réseau électrique à revoir !

Petit à petit, la nature colonise ce site et nous fait oublier les horreurs de la guerre pour profiter encore une fois d'un panorama magnifique à travers les ouvertues du blockhaus.

Retour tranquille par la côte.

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En vélo ou en bus et à pied, nous partons à la pointe du Poulains. Nous voici à Sauzon, qui s'étire le long de la rive gauche de la ria qui constitue son port. Cette commune à l'avantage de posséder à la fois une côte abritée et une impressionnante côte sauvage.

Sauzon 

Le temps est au beau fixe comme notre moral et le GR 34.0, nous conduit doucement à la pointe des Poulains. C'est une succession de petites criques et de ports au noms des plus charmants, à consonnance bretonne : port puce, porh de Penhoët, plage de Deuborh...Après une heure de marche, nous apprécions de nous baigner dans une eau certes fraîche, mais tellement pure.

Les petites criques abritées 

En chemin, nous passons devant une fontaine entourée de lys, et des hortensias bleus. Tiens, un lézard qui se laisse approcher !

Enfin, en fin d'après-midi, nous arrivons à la Pointe des Poulains. Ce lieu , célèbre par son phare et le fort de Sarah Bernhardt accueille pourtant aujourd'hui peu de touristes. C'est d'ailleurs ce qui nous frappe depuis que nous sommes arrivés sur Belle-Île (84 km²) : il y a peu de vacanciers, si l'on compare avec l'île de Ré (85 km²)que nous connaissons bien. La densité n'est pas la même : 5 200 bellilois (habitants l'île toute l'année) et 5 100 résidents secondaires, pour une population qui atteint les 40 000 en été. Pour info, 18 000 rétais pour presque 400 000 toursites l'été.

La pointe des Poulains et son phare 
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Pour changer des petites criques, nous partons en bus sur la plus grande plage de l'île : les Grands Sables. Les routes sont étroites et on se croise difficilement. De plus, le relief est important. Lîle est vallonnée, recouverte de lande ou de forêts et l'on apprécie de se laisser conduire.

Cette plage longue de 1 500 m offrait, par son étendue et la proximité d'un bon mouillage, un lieu privilégié pour un débarquement ennemi, si bien qu'à la fin du XVIIème, elle était déjà défendue par cinq batteries. On y voit encore le corps de garde de la Ferrière, bâti en 1859 ou des restes de fortifications allemandes.

Les Grands Sables 
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Les Aiguilles de Port-Coton

La côte sauvage

En route vers le grand phare de Goulphar, le plus majestueux de l'île. Il télécontrôle l'ensemble des 58 établissements de signalisation maritime du Morbihan et surveille le bon fonctionnement des stations de GPS différentiel de France et d'Outre-Mer. Est-ce pour cette raison que de partout dans l'île, nous bénéficions d'une très bonne connexion internet ?

Nous visitons l'intérieur du phare et courageusement grimpons les 245 marches. Le dernier escalier est raide et le vertige nous guette ! La vue de la-haut nous récompensera de nos efforts !

Fanaux et lanternes
Salle des machines 
Du haut du phare 

En route vers les aiguilles de Port-Coton. Nous traversons des landes sèches à bruyère vagabonde, où nous admirons une grande variété de végétaux. Les couleurs sont vives témoignant d'un espace idéal encore préservé.

Nous arrivons sur les aiguilles de Port Coton. Ainsi nommées parce que lors des grandes tempêtes, les vagues s'y écrasent avec tant de violence que l'écume s'amoncelle et s'envole sous forme de gros flocons mousseux semblables à du coton. Le lieu est grandiose. On reste en silence devant ce site d'une beauté exceptionnelle que Claude Monet a immortalisé par ses tableaux impressionistes. Pas de bar, ni de cartes postales, le site est à peine sécurisé et les parois sont vertigineuses et friables.

Puis, en continuant notre chemin...

nous terminons notre journée dans un cadre toujours aussi exceptionnel : la baie de Goulphar.

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Aujourd'hui, visite pendant une heure et demie de la citadelle par une guide passionnée. Devenu propriété privée en 1960, ce site démilitarisé a été remarquablement restauré par des amoureux du patrimoine. Il appartient aujourd'hui à un groupe hôtelier. La Caserne du Grand-Quartier (140 m de long) est devenu un hôtel. On y trouve également un restaurant, une salle pour les festivités de la ville et un musée. C'est un site historique vivant, restant un lieu de promenade privilégié pour les bellilois.

Intérieur de la citadelle

On descend dans les oubliettes du château qui servirent de prison, la poudrière et ses couloirs d'aération. C'est un site défensif avec de nombreux canons.

Intérieur du musée retraçant la vie de Belle-Île de l'antiquité à nos jours.


portrait de Sarah Bernhardt  sur une boîte à chapeaux et moules à canons

De toute son imposante hauteur, la Citadelle surplombe une profonde ria formant le port de Palais.

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Grotte de l'Apothicairerie

Vers la Grotte de l'Apothicairerie

Le bus nous dépose à la pointe des Poulains, que nous découvrons sous un autre jour, avec une mer un peu plus agitée . Nous nous arrêtons à la maison de la nature et prenons connaissance du travail important réalisé par le conservatoire du littoral pour réhabiliter cette côte sauvage.

Manoir de Sarah Bernhardt aux Poulains

Magnifique cette côte sauvage... Claude Monet dira :"Je suis dans un paysage superbe de sauvagerie, un amoncellement de rochers terribles et une mer invraisemblable de couleurs". Formée de vertigineuses falaises, de failles, d’arches, de grottes, de pinacles et d’îlots, elle borde un vaste plateau schisteux où pelouses et landes atlantiques s’étirent à perte de vue. Le GR 34 serpente dans la lande rase et moussue qui crée un tapis moelleux et doux sous les pieds. Que demander de mieux ?

 Lande rase de bruyères

Plus en douceur, la côte révèle d'étonnants havres maritimes, comme Ster Vraz et le petit couloir qui s'ouvre sur la rive sud : Ster Ouen. Véritable fjord à la bretonne, entouré de collines verdoyantes, c'est un mouillage apprécié des plaisanciers. Nous profiterons de cet endroit calme pour déjeuner à l'abri.

Ster Vraz et Ster Ouen 
La grotte de l'Apothicairie n'est plus accessible, car l'accès est extrêmement dangereux.

Merci au conservatoire du littoral, qui pour laisser ce site le plus naturel possible, n'a pas hésité à démolir un hôtel en vente et autres bâtiments.

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La pluie est au rendez-vous pour cette journée. Que peut-on bien faire ? Le tour de l'île à vélo ou à pied ? Nous préférons un tour de l'île en bus à la découverte des quatre communes : le Palais que nous connaissons déjà bien, Sauzon : le quatrième village préféré des français d'après Stéphane Bern, Bangor plus central et Locmaria. En route grâce aux quatre lignes principales de bus qui sillonnent l'île.

La gare routière 

Il règne une bonne ambiance dans le bus, le chauffeur répondant facilement aux exigences des touristes. Pas de grande vitesse, car sur les routes étroites, on se croise difficilement. Montées et descentes, routes virageantes, on se croirait dans le Massif Central, si la vue de la mer ne nous rappelait pas Belle-Île. On apprécie de se laisser conduire par des professionnels .


Ce qui nous frappe en sillonnant l'intérieur de l'île, c'est l'homogénéité des habitations. On pensait trouver des maisons bretonnes, aux entourages de granit. A part celle-ci de 1696 située au Palais, nous n'en avons pas vu d'autre. La raison est toute simple : il n'y a pas de granit sur l'île.

Difficile au premier abord de reconnaître les maisons les plus anciennes. Nous n'avons pas vu de manoir ou de maison de maître. Ici, les maisons, toutes à peu près de la même taille, orientées souvent est-ouest, sont peintes de façon caractéristique.

Maison datée de1885 


La maison bellîloise a des fenêtres cernées de lisérés ou d'aplats de couleurs (de 20 cm de large). Cette tradition est héritée des populations maritimes de l'île qui recyclaient ainsi les restes de la peinture de leur bateau. Souvent une des facade est colorée et la couleur reprise comme entourage sur les autres facades .


Les carreaux des fenêtrs sont par ailleurs ornés de rideaux caractéristiques, en coton crocheté, tendus de haut en bas ou flottant mais toujours en finesse, pour ne pas occulter la lumière entrant chichement dans ces maisons conçues à l'origine pour protéger du vent et non jouir des panoramas !



Si vous aviez à repeindre ces maisons, que choisiriez vous ? Des tons vifs ? Des tons pastels ?


On aime la couleur ! 
Des tons plus pastels 

Vous n'aimez pas les aplats de couleur, optez pour un liseré ! Un liséré bleu sur fond blanc ou l'inverse ?




Vous faites encore quelques essais sur votre portillon ?





Et pour tous ceux qui n'arrivent pas encore à se décider, nous avons trouvé la solution à Sauzon pour cette maison du 19ème relookée de façon étonnante !

Aujourd'hui, jour de pluie, nous en avons vraiment vu de toutes les couleurs !

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Sur Belle-Ile, à la jonction des vallons d’Anter, Donnant et Kerhuel, les dunes de Donnant présentent un paysage de sable aux proportions gigantesques. Formées progressivement vers la fin des âges glaciaires, elles sont parmi les plus grandes dunes perchées de Bretagne. La plage de Donnant est sans conteste un des grands sites naturels de l’île. Un ensemble de dunes avec l’anse de plus de 350 mètres, orientée plein Ouest qui s’ouvre sur le large. L’arrière dune, qui s’avance d’un kilomètre à l’intérieur des terres, mesure, à certains endroits, plus de quarante mètres de hauteur.

Les dunes de Donnant 

Très prisée des amateurs de fortes vagues, la plage de Donnant a déjà servi de cadre aux épreuves de Championnat de France de bodyboard. Deux écoles de surf y sont installées.

En avant les surfeurs ! 

C'est une des deux seules plages surveillées sur l'île. La moindre houle déferle en rouleaux idéaux pour le surf, mais très dangereux pour les nageurs en raison du courant puissant qui porte au large et des courants traîtres vous entraînant vers les rochers de part et d’autre.

Les vagues sont magnifiques et nous essayons de les saisir, mais avec notre portable cela ne rend pas la réalité, aussi voici trois photos de l'école de surf qui vous donneront une idée de la beauté de ces vagues.

Les joies de la glisse 

Voici une légende belliloise : "Il y a bien longtemps, un navire transportant un cirque et sa ménagerie fut poussé à la côte par une tempête et s'échoua sur les bancs de sable face à Donnant. Les animaux, s'ils ne périrent pas tous noyés, moururent exténués d'avoir nagé dans les fortes vagues puis d'avoir tenté de gravir les hautes dunes de la plage. Ainsi, en creusant par endroit, vous pourriez retrouver des restes d'ossements ou de squelettes de quelques zèbres ou girafes. Le clown, statufié au bas de la dune, serait d'ailleurs resté pour veiller à jamais sur ses anciens compagnons de cirque.

Rocher du clown 

Nos estomacs criant famine, nous quittons à regret la plage de Donnant que nous admirons cette fois-ci du haut du sentier côtier.

Nous passons l'après-midi juste à côté, à l'anse de Vazen. Cette plage très plate, se découvrant totalement à marée basse, est très réduite à marée haute. Il y a peu de vacanciers et nous profitons de la mer qui s'engouffre avec fracas dans cette échancrure de 750 mètres sur 50. C'est un vrai spectacle que nous contemplons longuement, jouant avec les vagues qui nous obligent régulièrement à reculer. La nature est d'une force impressionnante. Un rocher obstruant en partie cette anse, les vagues se fracassent dessus retombant en cascades. C'est magnifique !

L'anse de Vazen 
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On ne "fait" pas Belle-Île, on la découvre lentement, indéfiniment, au rythme de la marche. L'île est ceinturée par un sentier côtier de 90 km qui permet d'en faire le tour en quatre jours de marche. Le GR 340 serpente dans la lande de la côte sauvage, parfois à flanc de falaise, ou prend ses aises en surplomb des à-pics offrant des panoramas à couper le souffle (dénivelé positif de 2 825 m et dénivelé négatif de 2 823 m).

Notre jeune de 20 ans, en cinq jours, aura fait deux fois le tour de l'île, soit 180 kms ! Bravo le sportif !

Toujours souriant, pas l'air d'être plus fatigué que cela. Qui aura souffert le plus dans ce tour de l'île ?

 Réponse : les chaussures et les chaussettes ! 

Quant aux parents, ils préfèrent regagner leur bus par l'intérieur des terres et découvrir la Belle-Île rurale. Aujourd'hui, on compte plus d'agriculteurs (une cinquantaine d'exploitations agricoles) que d'inscrits maritimes (une trentaine). 150 hameaux répartis sur 4 communes, c'est l'occasion de rencontrer les bellilois et de découvrir un autre visage de l'île.

Le premier troupeau de l'île est de celui des ovins. Les agneaux nés et élevés sur l'île sont commercialisés sous l'appellation "agneaux du large" après un petit tour à l'abattoir communautaire. Pauvres bêtes !

Il n'y a pas de laiterie sur l'île, alors à 4 h du matin, c'est un camion de la communauté des communes de l'île qui assure la collecte de lait produit par une quinzaine d'exploitants. Il embarque ensuite sur le premier bateau et achemine sa citerne réfrigérée jusqu'à une laiterie d'Auray. Quel parcours !

La campagne belliloise 


Les abeilles noires de Belle-Île sont protégées par un arrêté préfectoral interdisant l'introduction de toutes abeilles du continent. Il existe deux apiculteurs sur l'île.




Par le sentier côtier ou par l'intérieur des terres, on ne se lasse pas de découvrir les milles facettes de Belle-Île, si bien nommée.

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Après les aiguilles de Port-Coton et Port-Goulphar peintes par Claude Monet, sites que nous avons découverts en début de séjour, nous découvrons aujourd'hui Domois. Imaginons notre peintre enveloppé dans un ciré pour se protéger des embruns, son chevalet amarré avec des cordages et des pierres pour résister aux rafales ! Les conditions métérologiques changeantes l'obligent à travailler sur plusieurs toiles en même temps : en moins de deux mois, il peint 39 toiles. Il dira "Pour peindre vraiment la mer, il faut la voir tous les jours à toute heure et au même endroit pour en connaître la vie à cet endroit-là, aussi je refais les motifs jusqu'à quatre, six fois."

"C'est sinistre, diabolique mais superbe et je ne crois pas retrouver pareille chose ailleurs"

 Les paysages de Domois et le regard du peintre

"La mer est d'une beauté incroyable et peuplée de rochers fantastiques...Je suis enthousiasmé par cette terrible contrée et cela parcequ'elle me pousse à sortir de ce que j'ai l'habitude de faire" Claude Monet.

Après le sémaphore du Talut, nous descendons ensuite sur la plage de Kérel. La plage passe pour une des plus chaudes de l'île. Nous en faisons l'expérience en ce moment où le thermomètre avoisine les 30°. Heureusement, la mer reste fraîche.

Vers Port Kérel

Sur la plage, nous admirons les rochers très colorés et les châteaux de sable !

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Pointe du Skeul

Prenons de la hauteur

Et pour finir notre parcours, nous partons de Port Lost-Kah vers la pointe du Skeul. Le sentier longe des falaises particulièrement élevées, où foisonnent les curiosités naturelles telles la roche du Pylor ou la grotte de Porthos. Ça grimpe, on se croirait en montagne ! L'effort est vite récompensé par une vue splendide sur la côte sud

Des falaises abruptes


La pointe de Skeul et la roche du Pylor

Nous poursuivons également jusqu'à Locmaria, commune fondée en 1070, qui présente encore aujourd’hui des caractères particuliers qui l’ont toujours distinguée des autres communes de l’île : une agriculture plus développée, un habitat rural dense avec des hameaux importants et une absence presque totale d’activité maritime. Un petit tour par l'église, la plus ancienne de l'île.

Locmaria et son église 

On rapporte de cette église une curieuse légende, celle de Notre-Dame du Bois-Tors, vierge patronne de la paroisse. L'histoire raconte le démâtage d’un navire hollandais. Pour remplacer l’espars indispensable, l’équipage abattit, contre l’avis des paroissiens, un orme situé dans l’enclos de l’église. Mais sitôt coupé, l’arbre se tordit et devint inutilisable. On y vit là l’intervention de la vierge. Dans l’impossibilité de se servir d’un mât ainsi vrillé et, sans doute aussi, fortement impressionnés, les marins repartirent aussitôt.

Eglise Notre-Dame de l'Assomption 

Point culminant de l’île, Locmaria conjugue de manière exceptionnelle l’âpreté de la côte sauvage avec les falaises les plus hautes de l’île et le charme des grandes plages de Port-Andro, Samzun et des Grands Sables. Un coup d'œil à Port-Maria la plage la plus proche.

Port Maria 

A la petite plage de Port Maria, nous préférons nous installer à Port-Andro où nous admirons le mouvement inlassable des vagues.

Port Andro 
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Plage d'Herlin

Le retour

Que faire pour cette dernière journée ? Avons-nous tout vu de Belle-Île ? Non, il nous manque la plage d'Herlin. Trois vallons aboutissent ici et forment un aber (ou ria) caractéristique de la Bretagne. La belle plage de sable d'Herlin s'est formée à leur embouchure commune. Ou plutôt deux plages Herlin et Baluden, séparées à marée très haute. Plage probablement inchangée depuis l'homo erectus (si ce n'est un poste de secours et quelques piquets pour préserver les dunes), le décor est somptueux avec une double anse profonde et sableuse. Accolée à cette plage, Baluden, qui bénéficie d'un cadre exceptionnel fait de landes bordées de falaises. Face à l'ouest, la lumière du soir augmente encore de quelques crans sa beauté naturelle.

A l'entrée de la plage, pédiluve naturel faisant le bonheur des tout-petits 

Il n'y a que deux plages surveillées sur l'île : Donnant et Herlin. Ici, les surveillants sont très actifs et sur leur paddle, ils incitent les baigneurs à ne pas s'éloigner. En effet, l'avancée rocheuse au milieu de la plage nous ferait presque croire à une piscine naturelle. Il faut cependant se méfier des courants qui peuvent se montrer dangereux et nous projeter sur les rochers à l'ouest.

Une piscine naturelle ? On s'y croirait ! 

32°... Nous pensions être en Bretagne ? Et oui, le climat de Belle-Île est océanique à la limite du climat supraméditerranéen. En effet, Belle-Île connait une saison sèche pendant les 2 mois d’été et bénéficie d’un ensoleillement particulièrement important. Les gelées sont rares, il pleut beaucoup moins que sur le continent. Les hivers sont doux, l’ensoleillement généreux (dépassant peut-être 2 000 heures par an) ce qui permet à des plantes méditerranéennes, comme le palmier, la vigne, le figuier, de prospérer dans les vallons abrités. Aujourd'hui, il y a du monde sur la plage et les touristes ont sorti les parasols colorés. Nous préférons nous installer à l'ombre de la falaise.

Les parasols colorés. 

Soyons réalistes, il nous faut revenir à la maison : le ménage de l'appartement et les valises nous attendent...

Nos bagages 

Et, c'est parti. Le cœur serré, nous voyons la cité, puis l'île s'éloigner...

En sortant du port du Palais 


Nous profitons d'une traversée du Golfe du Morbihan très agréable et revoyons nos îlots du départ sous un autre jour, avec le soleil. Cette fois-ci, nous croisons des bateaux de toutes sortes.

Toutes sortes d'embarcations 


De belles maisons sur les îlots

2h30 d'attente à Vannes avant de prendre notre FlixBus pour Nantes. C'est l'occasion de nous promener dans la vieille ville et d'admirer les douves et belles maisons moyenâgeuses.

La veille ville de Vannes

Je conclurai ses merveilleuses vacances avec les paroles d'un président de la République, pour une fois que je partage sa vision des choses ! Il s'agit de François Mitterrand qui est venu plusieurs fois à Belle-Île, d'abord en 1977, puis à nouveau en 1991, 1992, 1993 et 1994. Il aimait se promener sur la côte sauvage. Lors de son dernier séjour en 1995, il disait: « Tout ici m’a séduit : l’air, les couleurs, le ciel, il y a ici quelque chose d’inimitable, une sorte d’équilibre de forces… J’ai parcouru le monde mais ici, que c’est beau, que c’est beau !!! ».

Inutile de vous dire que nous pensons sérieusement revenir à Belle-Île, peut-être à une autre saison moins touristique pour la revoir sous un autre jour. Un grand merci à My Atlas et aux concepteurs de ce site, qui nous ont permis de trier nos photos et de vous partager ces quinze jours de bonheur. C'était notre première expérience de My Atlas ! Merci également à vous tous, qui avait lu ce carnet de voyage jusqu'au bout.

Notre prochaine destination... Belle-Île-en-Mer !