Par loutre
Une voyage de 3 semaines au cœur du Costa Rica, joyau de la nature au centre d'une faune et d'une flore sans égal. Nous avons traversé le pays, des Caraïbes à la Côte Pacifique : un régal.
Février 2017
3 semaines
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Comme une bonne partie des visiteurs du Costa Rica, nous sommes arrivés à l'aéroport de San José après quelques 20 heures de voyage. Nous ne voulions pas nous presser pour ce premier jour afin de récupérer du décalage horaire, 7 heures depuis la France. Malgré les conseils d'amis ayant visité les lieux avant nous, nous avons décidé d'accorder une journée pour visiter la Capitale.

Ville en désordre sans cachet architectural, San José représente pourtant la vraie vie costaricienne. Un marché couvert immense et animé regorge de Sodas (petits troquets où la nourriture faite maison abonde), les rues bruyantes sont rythmées par le bruit des klaxons et des commerçants vantant les mérites de leurs avocats, ananas et autre fruits frais. C'est d'un œil amusé mais également impressionné que nous tentons de nous mêler à cette joyeuse débandade de couleurs et de sons.

Nous commençons par la visite du Musée de l'Or Précolombien. Nous avons adoré ce musée, bien construit et plongeant le visiteur dans les méandres des ruées vers l'or de l'époque. Des arts indigènes -où des figurines d'or étaient coulées dans des moules de terre cuite- aux pièces d'or espagnols, nous comprenons l'Histoire du pays et assemblons les morceau d'un puzzle que nous ne connaissions que très peu.

Notre après-midi est marqué par la visite d'une réserve de papillons dans un jardin botanique, petit havre de paix où la nature reprend sa place et où l'animation du trafic routier se fait plus distant. Les papillons foisonnent, et papillonnent. Le magnifique Morpho Peleidas n'est pas timide, il vient régulièrement nous narguer de ses belles ailes bleues brillantes, trompeuses de leur gros œil lorsque le papillon est posé.

Nous finissons notre déambulation dans la ville par la découverte du marché couvert, où produits locaux en tous genres sont exposés ou pendus entres des allées étroites et occupées.

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Cahuita est notre première étape, sur la côte des Caraïbes. Nous avons choisi de nous y rendre pour visiter le parc national dont les mérites nous ont été vantés, et pour découvrir l'ambiance si typique de la vie des Caraïbes.

Depuis San Jose, nous avons pris le bus au départ de la station Coca Cola. Après 5h de voyage, nous sommes arrivés à destination.

Il existe de nombreuses stations de bus à San José. Chaque compagnie de bus a sa propre station et dessert une région du pays. Impossible de partager les stations et destinations précises car cela change tout le temps! Un conseil : à San José visitez l'office de tourisme pour demander un carnet très précieux rassemblant toutes les destinations desservies par les compagnies costariciennes, ainsi que les arrêts principaux associés. Celui-ci sera à jour et fiable pour le temps du voyage.

Sous la chaleur et le soleil, nous sommes accueillis par une ambiance peinte des couleurs et de la musique Jamaïcaine. Dépaysement total, la communauté des caraïbes vit au rythme du bruit des vagues qui viennent lécher un sable blanc brûlant, où l'eau miroite en nous laissant profiter de sa palette de bleus turquoises.

Nous visitons le parc national de Cahuita, accessible à pied depuis la ville. Le parc est gratuit, l'entrée fonctionne sur donation. Nous choisissons d'y aller sans guide. Bordant la mer, le chemin nous fait mettre un premier pied dans la forêt primaire. Nous croisons rapidement les premiers animaux.

Singes capucins, crabes multicolors et araignées (banana spiders) agrémentent gaiement le parcours

Le tour d'environ 8km au sein du parc se termine les pieds dans le sable, au cœur de paysages auxquels nos yeux ne sont pas encore habitués.

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Puerto Viejo, à quelques kilomètres de Cahuita, est un village rempli d'animation où la fête et les surfeurs de haut niveau ont pris leurs marques. Nous parcourons la plage et profitons des exploits des surfeurs confirmés lors d'une compétition. Les courants sont forts et la roche très présente, toutes les zones ne sont pas conseillées pour la baignade.

Nous louons des vélos afin de nous rendre au Parc national de Manzanillo. La route, longue de 13km, nous fait traverser les villages alentours et nous immerge dans l'ambiance locale.

Le parc national de Manzanillo est l'un des plus sauvages et des moins fréquentés de la région des Caraïbes. Les chemins sont moins entretenus, et nous apprécions nous mettre dans la peau d'aventuriers, en évitant les branches et faisant notre passage à travers cette jungle immense.

Un premier Belvédère nous permet d'apprécier la vue sur le parc, où de nombreuses criques se découpent en bordure de forêt.

La pluie commence à tomber, mais elle ne nous empêche pas de continuer notre chemin. Le parc nous enchante, et les animaux se dévoilent.

Une famille de paresseux pendue aux arbres 
Des ratons laveurs et singes capucins nous observent avec curiosité
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Nous quittons la zone des Caraïbes pour parcourir le centre du Costa Rica afin d'y découvrir les nombreux volcans qui le composent. A partir de Puerto Viejo, nous louons une voiture pour une semaine afin de gagner en flexibilité sur les étapes de notre séjour. Dans cette zone centrale, le bus nous contraint à repasser par San Jose, et notre planning de voyage ne permet pas autant de détours.

Nous nous arrêtons au volcan Irazu, où nous avons la chance d'être accompagnés par une guide juste avant la fermeture du parc. Elle nous en apprend beaucoup sur la culture locale et les conditions de vie des costariciens, plus difficiles depuis la montée en puissance du tourisme qui a fortement fait flamber les prix des biens de la vie courante.

L'Irazu, impressionnant, culmine à 3432m d'altitude. Toujours en activité, il profite de notre présence pour entrer en éruption, et composer l'atmosphère de ses cendres grises. La température extérieur a fortement diminué depuis les Caraïbes. Elle se rapproche de zéro, et l'air est sec. La végétation est rare et basse. On se croirait dans un autre pays.

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Nous continuons notre découverte des reliefs costariciens avec un passage indispensable auprès du volcan Arenal. Mastodonte de forme conique quasi-parfaite, l'Arenal se dresse devant nous tel un roi sur les montagnes et volcans alentours. Timide pourtant, il nous laisse à peine percevoir son sommet, quasiment toujours recouvert d'un nuage. Les chanceux le verront dénudé, mais ces moments sont rares.

En attendant, l'Arenal nous laisse à notre imagination.

Nous choisissons un des nombreux sentiers privés permettant de se promener autour du site. Celui que nous sélectionnons nous donne l'occasion d'aller observer l'impressionnante coulée de lave de 1968, la dernière en date, connue comme la plus destructrice.

La faune n'est pas en reste, et nous prenons notre temps pour observer les nombreux oiseaux colorés qui s'agitent autour de nous. Certains nous amusent de leur musique originale.

Nous avons également entrepris l'ascension du Cerro Chato. Voisin de l'Arenal et aujourd'hui inactif, il est possible de monter jusqu'au cratère après 900m de dénivelé. Le lac formé y est vert, propice à la baignade pour les plus courageux. Sur le chemin, la vue sur l'Arenal est superbe.

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Nous attendions notre visite du Rio Celeste dans le parc national Tenorio avec impatience. On nous avait vanté la merveilleuse couleur bleu ciel de ses eaux, où Dieu aurait rincé ses pinceaux après avoir fini de peindre le ciel.

En février, la zone centrale du Costa Rica est au milieu de la saison des pluies, à l'inverse des côtes Caraïbes et Pacifiques, qui sont en saison sèche. Il pleut donc beaucoup durant cette période, et nous n'avons pas été épargnés...! Bottes et imperméables sont indispensables pour profiter pleinement des randonnées en forêt.

Le Rio Celeste vaut le détour, mais doit être certainement beaucoup plus beau lorsque le soleil brille. En effet, la pluie trouble fortement les eaux du fleuve qui prennent une couleur verte. Sa cascade reste cependant impressionnante et le mauvais temps disparaît de nos esprits.

La randonnée de quelques kilomètres autour du fleuve nous emmène à l'origine de la métamorphose. Il s'agit en réalité d'une réaction chimique se formant à la rencontre de deux fleuves différents. Des dépôts se forment au fond de l'eau, et donnent au Rio Celeste cette couleur bleue brillante d'où nos yeux n'arrivent que péniblement à se détacher.

7

Nous quittons la région des volcans pour le Monteverde.

En chemin, de magnifiques paysages. La route qui mène au Monteverde est très vallonnée, nous nous élevons lentement au dessus du Pacifique que nous pouvons apercevoir, coincé entre la côte et la Péninsule de Nicoya.

Nous choisissons de visiter le parc national de Santa Elena, moins touristique et plus authentique. Les chemins proposés aux visiteurs y sont sauvages et naturels, nous apprécions beaucoup cette immersion.

La zone du Monteverde est unique par son taux d'humidité égal à 100%. La température chute jusqu'à 13°. Nous l'avons visitée sans guide mais recommandons d'en prendre un : il nous a été très difficile d'apercevoir des animaux. Le Quetzal, oiseau légendaire du Costa Rica, y nicherait.

Bottes et imperméables oblige, la boue fait partie de l'excursion.

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Nous quittons le Monteverde pour la côte Pacifique. Notre destination est Quepos, où nous souhaitons visiter le parc national qui nous a été vivement conseillé par la population locale et touristique : Manuel Antonio.

Environ 4h de route nous séparent de Quepos, mais nous retrouvons rapidement les 30°C que nous avions laissés sur la côte des Caraïbes. Nous profitons de notre dernière journée en autonomie avec la voiture pour découvrir les plages environnantes.

La pause déjeuner nous offre une vue admirable sur un lézard que nous n'avons remarqué qu'au moment du dessert...!

Au hasard, nous nous arrêtons à la plage d'Esterillos Este, pas référencée dans les guides. Une magnifique surprise. Éloignée de l'agitation touristique, nous nous retrouvons presque seuls sur une plage immense de sable fin noir, où l'eau nous accueille avec chaleur.

Nous restons jusqu'au coucher de soleil, notre premier sur le Pacifique. Sublime.

9

Nous entamons la visite du parc national de Manuel Antonio. Très touristique, mais immanquable avec ses eaux bleues cristallines et sa faune abondante ; nous nous éloignons rapidement des sentiers principaux pour découvrir de superbes points de vues en toute tranquilité.

Nous restons attentifs à la faune et participons à la joyeuse déambulation de singes capucins. Grâce à un guide, nous sommes ravis de pouvoir observer des chauves-souris endormies dans leur milieu naturel.

Les chauves-souris "Fruit bats" cachées dans les feuilles pour leur sieste journalière 
Les singes hurleurs, affalés sur de solides branches dans l'attente du passage des heures les plus chaudes
Les lézards, immenses et immobiles foisonnent - attention à votre sandwich, ils pourraient se mettre à courir...!
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Nous souhaitions absolument visiter le parc national Marino Bellena, près de Bahia. Parc national marin, les eaux regorgent d'espèces de poissons, tortues de mer, baleines, dauphins et oiseaux.

Après un tour en bateau pour observer la faune marine en snorkeling dans les récifs, nous établissons notre camp de base au bord de l'eau, serviettes pendues aux branches léchant la surface de la plage. Spot parfait pour les surfeurs débutants, les vagues sont faciles et puissantes. Un régal.

Revigorés par une sieste bien méritée, nous parcourons la plage. La mer descend, timing parfait pour partir à la chasse des bernards l'hermite.

 Il est pas trop mignon avec ses petits yeux qui dépassent ?

A marée basse, nous nous rapprochons de la zone emblématique du parc Marino Ballena. La fameuse queue de baleine formée par un banc de sable et de récifs, nous permettant de marcher 1km au milieu de l'eau tels de petits Moïse heureux de voir l'océan nous faire un passage.

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C'est à la Bolita en bordure du parc national du Corcovado, à 30min de marche de Dos Brazos, que notre voyage prend fin.

La Bolita, c'est un havre de calme et de paix complètement autonome crée par un canadien il y a une vingtaine d'années. En immersion totale avec la nature, Ron a su créer un écosystème où 100% des déchets sont recyclés.

De nombreuses randonnées en bordure du parc national du Corcovado sont ouvertes aux visiteurs. Forêt primaire et secondaire, cascades, canyoning, observation des oiseaux, lézards et paresseux... Le Corcovado regorge de toutes les merveilles du Costa Rica.

Nous réalisons nos plus beaux clichés d'aras rouge et de toucans au milieu de leurs repas.

Notre dernier paresseux nous attend, blotti dans son arbre et prêt à la dégustation des feuilles vertes gorgées de soleil et d'eau.

Finalement, notre plus beau moment reste le lever du soleil, où tout simplement le réveil de la jungle. Nous nous levons à 4h30 du matin, parcourons un bout de chemin jusqu'au point de vue surplombant la jungle.

Nous avons le souffle coupé.

Le soleil perce le ciel et la jungle s'anime, sourit puis éclate d'un rire joyeux.