Au réveil, tout le monde est blême : même ceux qui n'ont jamais souffert du mal de mer ont passé une nuit atroce et ont dû prendre des médicaments. Pas moi. Moi, j'ai dormi comme un bébé, je suis en pleine forme, j'ai faim, j'ai hâte, bref, je suis la petite boule d'énergie qui trépigne et qu'on a envie d'égorger quand on a passé une nuit blanche. Le bateau, c'est génial.
Autour de San Cristobal, l'une des îles principales, se trouvent de nombreuses minuscules îles inhabitée. La matinée est ainsi consacrée à la découverte de Kicker Rock. À l'aide d'un petit bateau pneumatique, on débarque sur une plage où les goélands et les crabes nous attendent.
Au début, donc, rien d'extraordinaire, si ce n'est que les crabes sont aussi rouges que Sébastien dans la Petite Sirène, ce qui est une grande première pour moi. Mais il suffit de s'éloigner un peu de notre embarcation pour qu'aussitôt, on se retrouve au milieu de nos premiers groupes de lions de mer ! Les mâles, les femelles, les petits tout petits, les petits plus grands... On se promène parmi eux, on se photographie aussi, on communique, on se fait des amis, et au passage, on reste un peu béat devant la couleur de l'eau.
Le repas de midi se fait dans un coin proche du paradis. C'est là qu'ensuite, on peut faire du snorkelling en compagnie des pélicans qui plongent pécher à trois centimètres de nos têtes. C'est très impressionnant (et légèrement flippant, parce que pas à l'abris que sur un malentendu, ce soit nous qu'ils prennent pour un poisson). Des otaries se joignent au groupe et barbotent pendant qu'on se prélasse. Cela dit, il ne faut pas trop se fier au soleil : certes, sur la plage, il fait chaud (mes habits en témoignent), mais dans l'eau, c'est une autre histoire. Fin juin, l'hiver arrive ; il est indispensable de porter une combinaison (le bateau en dispose), surtout lorsqu'on s'éloigne du bord.
L'après-midi, les nuages qui se devinaient à l'horizon deviennent de plus en plus menaçants. Qu'importe, on se dirige cette fois vers Lobos Island qui, comme son nom l'indique, abrite toute une colonie de lions de mer ainsi que des iguanes noires. Lorsqu'on arrive, la colonie est en pleine sieste sous un immense arbre : un bébé lève timidement la tête, un couple de fous à pattes bleues passe par là, et la pluie arrive. Les rochers deviennent glissant, la balade s'arrête un peu plus tôt que prévue et c'est finalement l'occasion d'une bonne sieste sur le bateau.
Le soir, on amarre à Puerto Moreno, le port de San Cristobal, pour passer la nuit. C'est l'occasion aussi de se dégourdir les jambes dans le village et de se promener un peu. Mais, à peine avons-nous commencé à descendre des petits bateaux à moteur que c'est le drame : Nast glisse et se tord monstrueusement la cheville. Au début, elle fait la fière. Des lions de mer sont couchés sur les bancs, alors en boitant, elle pose à leurs côtés. Mais au fur et à mesure que les minutes avancent, sa cheville commence à doubler de volume et je finis par aller demander de la glace à un restaurant lambda.
Aux Galapagos, comme dans tout l'Equateur, les gens débordent de gentillesse. Ils sont sans hésiter venus m'aider, m'apporter de quoi m'occupe de la cheville de Nast, papoter, etc. et sans rien demander en retour. Sur le bateau, on a pu mettre de la crème, un bandage, et il ne nous est plus resté qu'à attendre.