Un court voyage à la découverte de Fribourg-En-Brisgau, Maulbronn et Heidelberg, pour s'imprégner de l'ambiance médiévale !
Du 1 au 5 août 2019
5 jours
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L'Allemagne est un pays qui m'a toujours attirée, mais je n'aurais jamais cru convaincre si facilement Virginie de me suivre dans une virée estivale. D'un naturel tout ce qu'il y a de plus casanier, elle se contentait depuis des années de hausser les sourcils à chacune de mes propositions de vacances et j'avais un peu fini par abandonner. Sauf que cette fois, la corde sensible a parlé : comment convaincre une doctorante en histoire médiévale de prendre des vacances ? En lui exhibant des photos de monastères, voyons ! C'est ainsi que j'ai réussi à l'embarquer pendant cinq jours dans un petit roadtrip... en Flixbus (parce qu'évidemment, aucune de nous n'a le permis ; ç'aurait été trop facile).

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L'arrivée fait mal : six heures du matin à la gare après une nuit de cinq heures, cahotée dans un bus, un café amer en bouche pour essayer de retrouver un semblant de cerveau, et c'est encore un peu assommée qu'on se traîne à l'hôtel où, évidemment, la chambre n'est pas disponible. À sept heures tapantes, on erre. Il n'y a évidemment rien à faire, mais le soleil est au rendez-vous et c'est donc tout naturellement qu'on a donc décidé d'aller grimper en direction du Schlossberg. Au moins, ça réveille.

Une vue pas trop mal sur Fribourg-en-Brisgau 

À une vingtaine de minutes, cette colline offre un point de vue imprenable sur la ville. Pour les moins courageux, il est possible de prendre un funiculaire qui part du centre-ville, mais il n'amène pas au point culminant et il faut donc quoiqu'il arrive terminer à pied la balade – qui n'a rien d'insurmontable, d'ailleurs : le sentier est ombragé et parfaitement indiqué.

En redescendant, le centre commence doucement à s'éveiller. Sur la place de la cathédrale, les maisons colorées se succèdent et le marché a investi les lieux. On déambule et très vite, on est happé par les petites boutiques d'antiquaires qui se trouvent partout ; ce sera un peu notre grande occupation de la journée : entre deux photos, deux nez levés sur les façades, du shopping.

À travers les rues... 

Après cette première balade, on s'arrête pour un énorme brunch parce que bon, quand on a dormi cinq heures, on mérite de reprendre des forces, et ça tombe bien : l'Allemagne raffole des petits-déjeuners. Après une orgie de pain, beurre, oeufs et chocolat, on s'est écroulée pour une sieste fort méritée à l'hôtel.

Deux heures après, on s'est remise en marche. Fribourg-en-Brisgau est une ville à taille plus qu'humaine : pas besoin de prendre un tram, tout se fait à pied et tout est beau. On est donc repartie se perdre dans le centre en allant notamment voir les deux tours qui délimitent la ville, à savoir la porte de Martin et la porte des Souabes (et en continuant notre shopping, évidemment).

À travers les rues... 

Nos pas ont fini par nous ramener autour de la fameuse cathédrale Notre-Dame, symbole de Fribourg-en-Brisgau, qui date de XIIIème siècle. C'est presqu'un miracle que cette église gothique ait survécu aux bombardements qui déferlèrent sur la ville durant de la Seconde Guerre mondiale ; en effet, en 1940, la Luftwaffe lâcha malencontreusement des bombes sur Fribourg-en-Brisgau et la vieille-ville fut extrêmement endommagée. Mais la cathédrale se porte bien, et elle vaut clairement de détour. Surtout, il ne faut pas hésiter à prendre un peu de hauteur pour mieux admirer la ville !

La Majestueuse 

On continue toujours à se promener au bord de l'eau ; entre deux boutiques, on n'oublie pas d'aller saluer le crocodile qui émerge des canaux et de boire une bière (ou deux). On passe aussi devant le musée d'archéologie (sans y entrer, malheureusement, manque de temps).

Ah les jolies places ! 

En fin de journée, on se décide à aller voir ce qui se passe de l'autre côté de la ville, c'est-à-dire derrière la gare. Pour ça, on traverse le Wiwilibrücke (ce joli pont bleu) et on arrive à la Sacred Heart Church qui est bordée d'un immense parc où les familles se rassemblent. Le quartier est beaucoup plus populaire, dépourvu de touristes d'ailleurs, mais agréable pour une petite balade.

De l'autre côté du pont 

De retour en vieille-ville pour la soirée, on s'offre des dégustations de bière et un repas choisi presque au hasard sur la carte. Parce que oui, à Fribourg-en-Brisgau, il ne faut pas trop s'attendre à trouver des cartes en anglais, et nos notions d'allemand sont très rouillées...

Le lendemain, c'est notre dernière matinée dans la ville et elle est consacré à une découverte du quartier Vauban, premier éco-quartier au monde. Se trouvant un peu en dehors du centre (et notre temps étant un peu limité, sans parler de la pluie qui pointe l'air de rien le bout de son nez), nous avons préféré prendre le tram, mais en soi, il est tout à fait possible de faire les quelques kilomètres à pied !

Le quartier Vauban 

Il y a plein de belles choses à voir, à Fribourg-en-Brisgau ! On a adoré cette petite ville, parfaite pour un week-end, accessible aussi bien en train qu'en bus. Pour les amateurs, Europa Park se trouve à quelques kilomètres seulement de cette ville, donc pourquoi ne pas allier les deux visites ?

De notre côté, on a continué le petite voyage direction Heidelberg, à deux heures de bus seulement.

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Depuis Heidelberg, le but était de découvrir le monastère de Maulbronn, à 60 km de là. Mais pour s'y rendre, sans voiture, c'est un peu l'expédition : deux train (avec une petite gueule de bois qui pointe, évidemment), dont le dernier qui nous pose à Maulbronn, certes... Est-ce qu'on y est ? Que nenni ! De la gare, il faut encore 40 minutes à pied à travers une forêt pour atteindre enfin le village ! Mes sandales n'étaient pas prêtes à entreprendre un tel périple, mais une fois qu'on y est, on en prend plein les yeux.

Un bond dans l'histoire ! 

Maulbronn, c'est l'ensemble monastique médiéval le mieux préserver d'Europe, à en croire le site qui lui est consacré. Rien que ça. Classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO, le lieu est absolument magnifique : dès l'entrée, on fait un plongeon dans le XIIème siècle et dans la vie quotidienne des moines qui développaient différentes activités (bière, potagers, pisciculture, bière, etc.) Les différents bâtiments en témoignent.

Le bijou reste le monastère, avec une magnifique fontaine et des arcades splendides dans chaque pièce. On déambule de pièce en pièce, de la chapelle au réfectoire, en admirant les colonnes et les quelques peintures qui restent. L'après-midi n'est pas de trop pour pouvoir se plonger dans cette ambiance très particulière !

Le cloître 

Enfin, on peut se promener un peu aux alentours. Le site est entouré d'arbres ; à une vingtaine de minutes se trouve également un lac (mais on n'a pas tenté l'aventure jusque là). De quoi faire un pique-nique ou se détendre... si on n'a pas de train à prendre.

Et de retour en forêt 

Sur le chemin du retour, mes sandales ont définitivement déclaré forfait. Je suis rentrée à Heidelberg avec une semelle en moins, mais sans regret.

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La fin de notre virée est consacrée à la découverte d'Heidelberg, une ville qui me tenait particulièrement à coeur. À vingt ans, j'y avais passé un mois, tentant – en pure perte – d'apprendre l'allemand. Mais j'étais tombée un peu folle amoureuse de la ville, et rien n'a pas changé en sept ans !

Déjà, parce qu'on trouve des livres partout (et des petites librairies absolument incroyables).

Des livres partout tout le temps ! 

Ensuite, parce que le Heidelberg Schloss est absolument magnifique et offre une vue plongeante sur la ville. On a pris le funiculaire, cette fois, on ne se sentait pas vraiment en forme : l'Allemagne et sa bière nous font passer des soirées mouvementées...

Datant du XIIIème siècle, ce château a été bombardé au XVIème siècle et n'a ensuite été que partiellement reconstruit. Ce côté à moitié en ruines a définitivement fait de lui un symbole hautement romantique de la ville. Dans l'aile Ottheinrich, extrêmement bien conservée (il n'y a qu'à voir sa façade), se trouve le musée de la Pharmacie dont le prix est compris avec le billet d'entrée au château. Dans un autre bâtiment, on trouve aussi un immense tonneau (200 000 litres de capacité !) datant du XVIIème siècle.

Le château 

Le parc autour du château vaut la peine d'être parcouru aussi. Etang, statues, et surtout, une très belle perspective sur le château lui-même. Tout pour plaire, vous dis-je !

Le centre-ville est lui aussi charmant, avec des places plus colorées les unes que les autres, mais très touristique, surtout l'été. Mieux vaut définitivement se promener le matin pour éviter les foules. En effet, beaucoup de gens ne semblent faire qu'une excursion d'une journée à Heidelberg, les lieux principaux sont donc pris d'assaut dès midi (et donc oui, on a beau boire des bières, on se lève !)

À travers les rues 

Bien entendu, la cathédrale trône. Quand on vient de Fribourg-en-Brisgau, on reconnaît le style, mais, il faut l'avouer, elle est quand même moins impressionnante d'un point de vue architectural ! De fil en aiguille, on arrive à l'Université, qui vaut vraiment la peine d'être visitée.

La cathédrale et l'Université 

C'est là que ce trouve un lieu hors du commun : le Studentenkarzer, à savoir, une prison où, au XIXème siècle, les étudiants un peu trop troublions étaient jetés pendant quelques jours, voire (si vraiment ils avaient fait n'importe quoi dans les rues de la ville) quelques semaines. Ils s'en donnaient alors à coeur joie, comme en témoignent les graffitis qui ornent les murs ! En effet, pas traumatisés pour deux sous de leur sort, ils ont refait la décoration du sol au plafond : poèmes, slogans, portraits (mais toujours en ombre afin de ne pas dévoiler son identité), rappel de leurs exploits... tout y passe !

La prison des étudiants 

Enfin, je suis folle de cette ville parce qu'il y a de l'eau et qu'il n'y a rien de plus beau que de se promener au bord d'un fleuve. Lorsqu'on vient de la vieille-ville, rien de mieux que d'emprunter l'Alte Brücke (en saluant au passage la statue de singe, il paraît que ça porte bonheur), avant d'emprunter le Philosophenweg pour prendre un peu de hauteur. Le chemin serpente des vignes ; ça grimpe sec, mais une fois arrivé au bout, rien de mieux que de souffler et de se poser en admirant la vue qui embrase tout, y compris le château, avec le soleil qui décline.

Jusqu'au Philosophenweg... 

Rien de plus joli que de terminer la visite de la ville par là. Le soir, après une (ou deux bières), on file sagement au lit : après cinq jours, le Flixbus de retour nous attend, cette fois pour le long trajet de retour...

Ce séjour n'a fait que confirmer mon amour pour l'Allemagne et ses petites villes du sud qui, non contentes d'être à taille humaine, sont absolument magnifiques. Les Allemands sont des gens absolument adorables et serviables, très patients lorsqu'on tente de rassembler les quelques mots qui nous restent. À l'inverse de mes diverses expériences berlinoises, les serveurs sont toujours d'abord venus nous parler en allemand, ce qui n'a l'air de rien, mais que je trouve vraiment agréable, avant de passer à l'anglais si on avait besoin d'informations supplémentaires. Je n'ai qu'une hâte : retourner en Allemagne et découvrir d'autres villes.