Carnet de voyage

Voyage en Europe de l'Est

48 étapes
78 commentaires
Départ le 11 Avril avec mon sac à dos, en transport en commun pour trois mois de voyage dans plusieurs pays : Slovénie, Croatie, Serbie, Grèce, Roumanie...
Du 11 avril au 16 juillet 2019
97 jours
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Le départ arrive ! Journée de train aujourd'hui. D'abord Besançon -> Mulhouse, puis Mulhouse -> Zürich et enfin Zürich -> Innsbruck

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Ma première étape était en Autriche, dans la région du Tyrol.

J'ai pu passer deux jours à visiter Innsbruck. La ville se situe dans les Alpes. J'avais donc prévu de faire au moins une grosse randonnée dans les sommets. Malheureusement, la période n'est pas vraiment propice... La neige est encore présente sur les hauteurs et le risque d'avalanches étant élevé, les chemins de randonnée sont fermés.

Je n'ai pas eu de chance non plus au niveau de la météo, ces deux jours ont été très gris, avec beaucoup de brouillard. Impossible de reconnaître les beaux paysages que j'avais repéré en amont de ma visite sur internet...

Malgré tout cela, ces deux jours ont été très plaisant et dépaysant !


Le premier jour j'ai visité la ville et découvert une architecture très colorée ! La ville compte énormément de bâtiments religieux. J'ai trouvé Innsbruck très plaisante, avec de nombreux espaces verts, une ville aérée et apaisante. Les habitants paraissent très sportifs. J'ai croisé énormément de coureurs, de vélos, des personnes avec des skis ou snowboard... D'ailleurs les feux tricolores pour piétons représentent différents sports.


Samedi, je suis montée en téléphérique a plus de 2250 mètre d'altitude. J'ai décidé de monter une partie à pieds. Mais il est possible de partir en téléphérique directement depuis le centre ville. C'était une ballade improbable. En l'espace de quelques minutes, je suis passée du printemps à l'hiver, du centre ville à la station de ski.

En montant j'ai compris le sens de l'expression "être dans le brouillard". A certains moment il m'était difficile de voir mes pieds. Normalement, le sommet sur lequel je suis allée donne la meilleure vue sur Innsbruck... Raté pour cette fois ! J'imagine que cette ville est magnifique par temps clair. Mais j'ai beaucoup apprécié l'ambiance dans ce brouillard. C'était très surprenant et plutôt drôle d'avancer dans la neige sans voir à plus de quelques mètres.

Je reviendrai un été pour profiter des belles randonnées !

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J'ai passé deux jours à Salzburg, ville située à la frontière avec l'Allemagne, dans les Alpes autrichiennes. Le temps est resté assez gris pendant mon séjour. Encore une fois je n'ai pas pu profiter des magnifiques paysages montagneux en arrière plan de la ville.


J'ai visité la ville la première journée. Salzburg est le lieu de naissance de Mozart. De nombreux sites lui sont consacrés. De plus, la musique classique est très présente dans les propositions culturelles de la ville. J'ai pu assister a un concerto de piano dans une petite chapelle. En tant que novice, j'ai été très impressionnée par la prestation de la pianiste.

Un autre élément phare de la ville se situe sur les hauteurs de la ville: la forteresse de Hohensalzburg. Une balade a partir du château permet de faire le tour de la ville sur ses hauteurs, très agréable !


Malgré la grisaille persistante lors du deuxième jour, je suis sortie de la ville pour faire une randonnée dans les montagnes. J'ai pris le bus pour Flusch am See. Un petit village, à une demi heure de Salzburg, juste a coté d'un lac et de plusieurs monts. La période n'est pas la plus propice pour les randonnées. J'ai passé une bonne partie du temps dans des chemins forestiers. Il y avait encore beaucoup de neige. Pas très rassurant de marcher sur ces chemins en évitant les sapins tombés au sol... Mais ça valait la peine ! Le soleil s'est montré juste au moment où je suis arrivée au sommet !


La dernière photo est la vue que j'ai actuellement depuis le train. (Il fait beau aujourd'hui !) Je quitte Salzburg pour me rapprocher de la Slovénie. Direction Villach.

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Je ne pensais m'arrêter a Villach, petite ville au Sud de l'Autriche, toute proche de la frontière slovène et italienne. Je pensais aller directement à Bled, en Slovénie. Mais j'ai effectué mes réservations trop tard... Plus de place pour mardi soir à l'auberge de jeunesse de Bled. J'ai donc ajouté une étape supplémentaire à mon parcours !

Et je suis très contente d'être passé par Villach. C'est une ville très apaisante. Je n'ai pas effectué beaucoup de visites ou de randonnée, j'ai passé 24h très tranquille. Le soleil était au rendez vous et les terrasses aussi !

Voici quelques photos de la ville et de ses alentours.


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Me voilà en Slovénie ! J'ai passé plus de deux jours a Bled. Village magnifique au Nord du pays. Bled est un repère touristique. Cela n'est pas étonnant, avec son lac et ses montagnes ce site est un petit coin de paradis ! J'en ai pris plein les yeux !

J'ai fait le tour du lac et profité des sentiers de randonnée pour avoir les meilleurs point de vue. Le château de Bled, sur les hauteurs et la petite île sont tres convoités des touristes. Sur les conseils du gérant de l'auberge je ne me suis pas rendue sur l'île qui, selon lui, n'a rien d'intéressant.

Pour ne rien enlever au plaisir de ces beaux moments, j'ai découvert une auberge de jeunesse particulièrement conviviale et confortable ! L'occasion de parler d'avantage en anglais avec d'autres voyageur(se)s. Je dois avouer que pour l'instant c'est un peu laborieux. Mais je ne peut que progresser.

Lors de cette étape, je suis aussi allée au lac de Bohinj. Ce lac est situé dans le parc national du Triglav, a une demie heure de Bled

Le lac de Bohinj n'a rien a envier à celui de Bled. Le site est moins prisé des touristes (sans doute plus protégé du fait qu'il soit dans un parc national...) Le lac paraît donc plus authentique.

Tout autour, comme dans l'ensemble du parc, de nombreux sentiers de randonnée de croisent. Les plus courageux peuvent se rendre jusqu'au Mont Triglav à 2860 mètre d'altitude. Là encore la période n'est pas vraiment propice à cette ascension. Je me suis contentée d'un petite randonnée le long d'une rivière. J'ai pu profiter de magnifiques paysages : la rivière creuse la roche tout le long de son parcours. Très belle découverte !

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Je suis arrivée vendredi soir à Ljubljana. Avec ses 280 000 habitants, cette ville est l'une des plus petites capitale d'Europe. J'ai tout de suite été charmée par cette ville à taille humaine.

Le vendredi soir, c'était "Open kitchen" sur la place centrale du Marché. Un événement hebdomadaire au printemps et en été. C'est une sorte de marché d'alimentation. Le centre de Ljubljana était très animé, et en même temps très paisible : les terrasses le long de la rivière, les lumières éclairant les beaux monuments, les groupes de musique à chaque coin de rue... Je découvrirai dans les jours qui viennent que cette atmosphère n'était pas dû au marché. C'est toujours ainsi a Ljubljana !

L'ambiance au sein de cette ville est sans doute lié au fait qu'une très grande partie du centre ville est piéton. Aucune voiture à l'horizon !

Les deux jours qui ont suivi j'ai vadrouillé dans la ville, je suis montée sur la colline de Ljubljana pour voir son château, et je me suis promenée dans son grand parc boisé à quelques minutes du centre ville, le parc de Tivoli.

Je me suis laissée aller a la Dolce vitæ dans laquelle nous invite Ljubljana. J'ai profité du marché pour acheter des produits locaux (fromage, charcuterie, gâteau...). J'ai passé pas mal de temps en terrasse de restaurants ou de bars. J'ai mangé des crèmes glacées (ici il y a des vendeurs de glace a chaque intersection de rue), je me suis allongée dans des parcs verdoyants.

Pendant ce weekend j'ai aussi découvert un lieu particulièrement surprenant : le squat de Metelkova. C'est un lieu d'alternatives et d'expérimentations artistique. C'est un squat immense, d'une dizaine de bâtiments. Les propositions culturelles sont multiples. Le lieu est réputé pour être très festif les soirs de fin de semaine. J'y suis passé en journée. Je peux donc seulement vous montrer quelques photos du lieu en journée.

Au revoir Ljubljana !

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J'ai passé deux jours à Postojna, au Sud Ouest de la Slovénie. Cette zone du pays laisse place à de plus petites montagnes. Les paysages m'ont beaucoup fait penser aux paysages jurassiens. Cette région contient surtout un immense réseau karstique.

Lors de ces deux jours, j'ai visité les grottes de Postojna et le château de Predjama. Deux lieux très touristiques.

Les grottes de Postojna sont très réputées. Elles sont devenues un parc très touristiques. Les visites se font depuis 1818... Aujourd'hui les visiteurs viennent du monde entier. La file d'attente pour acheter mon ticket a duré trois quarts d'heure. Mais ça en valait vraiment la peine ! La visite est tout simplement extraordinaire. Une partie se fait en petit train. Un chemin de fer a été mis en place dès 1882. On se croirait dans l'attraction des mines a Disneyland. Et une autre partie se fait à pieds. Durant une heure et demie, nous découvrons 5km de galerie sur les 24 déjà découverts. À l'intérieur de la grotte, de nombreuses stalagmites et stalactites. C'est un site vraiment époustouflant. Les photos ne sont pas de très bonnes qualités mais elles donnent une idée plus précise de l'endroit.


Le château de Predjama est le second grand lieu touristique de la région. Il a été un peu difficile de s'y rendre car, bien que les billets soient vendus ensemble, les deux sites ne proposent pas de navettes en dehors de l'été. Heureusement, j'ai trouvé une voyageuse australienne avec qui j'ai partagé le taxis.

Le château de Predjama est un château troglodyte. C'était un des châteaux les plus sûrs a l'époque du Moyen Âge car la roche est imprenable. Sous le château, des immenses grottes offraient un passage secret pour se rendre de l'autre côté de la vallée. Ainsi le château a été assiégé pendant plus d'un an... Les ennemis ne comprenaient pas comment les habitants pouvaient encore avoir des vivres. En fait, ils passaient tout simplement par ce passage dans la roche pour s'approvisionner.



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Me voilà sur la côte Adriatique !

J'ai passé deux nuits à Koper. En fait, les villes sur la côte : Koper, Izola, Piran et Portoroz sont très rapprochées. J'ai eu l'occasion de toutes les visiter en vélo ! J'en ai loué un pour une journée. Une piste cyclable a été aménagé le long de la côte, elle est très plaisante !!

Ce sont de très belles villes. Elles m'ont fait penser a des villes Italiennes avec les petites ruelles, les portes ouvertes et le linge qui pend entre les fenêtres. Le paysage aussi m'a fait penser a la Méditerranée : oliviers, petite maison et leur toit presque plat, couleurs des murs...

Cette étape m'a aussi permis de reposer mon cerveau. J'ai croisé pas mal de francophone. Ouf, une petite pause pour l'anglais et de très belle rencontres !

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De Koper, j'ai passé la frontière entre la Slovénie et la Croatie. J'ai longée la côte Adriatique jusqu'à Pula. Bien que Koper et Pula soient assez proche, le chemin en bus a été long... En plus des nombreux arrêts, le passage à la frontière a pris du temps... Arrêt du bus pendant plus d'une demi heure et contrôle de tous les passeports. Bien que la Croatie fasse partie de l'UE, elle n'est pas dans l'espace Schengen.

La Croatie ayant sa propre monnaie, les kunas croates (1€=7,4 HRK), je mets mes euros de côté pour un moment. La vie est moins cher en Croatie qu'en Slovénie. Les nuits en auberges de jeunesse sont environ à 19€ la nuit en Slovénie et 12€ en Croatie par exemple.

La ville de Pula est très belle. Elle est réputée pour son magnifique amphithéâtre romain. Elle compte d'autres vestiges. J'avoue ne pas avoir fait beaucoup de recherches sur l'histoire de la ville. J'ai été attiré par la côte Adriatique très rapidement. Les paysages y sont magnifiques. Il y a eu une très belle journée pendant cette étape, plus de 22° et un ciel magnifique. J'ai pu mettre mes pieds dans la mer. Mais pas plus. Certains courageux se baignaient déjà...

L'auberge de jeunesse dans laquelle je suis restée était propice aux rencontres. Lors de cette étape j'ai passé du temps avec de nombreux autres voyageurs de nationalités différentes : australienne, colombienne, allemande, anglaise, espagnole... De très bons moments, très riches en rencontre et en échange.


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Après pas mal de temps passé dans le bus, et une mini étape à Rijeka, me voilà à Zagreb, capitale de la Croatie.

Je n'ai pas vraiment eu de beau temps pendant ces deux jours. Je suis restée dans l'enceinte de la ville. Zagreb compte un bon nombre de monuments réputés comme l'église St Marc et son toit très coloré, sa cathédrale... Pour accéder à ces monuments, la ville a installé un mini funiculaire, 19 secondes de montée je crois. C'est le plus petit funiculaire du monde. Il y a aussi de nombreux parcs et espace vert à proximité du centre ville. L'ambiance au sein du quartier historique est très sympathique. Les rues piétonnes accueillent de nombreuses terrasses de restaurants et bars. Les paysages de Zagreb sont agrémentées de nombreux tramways bleus qui desservent toute la ville.

Et pour la petite anecdote, la première cravate a été créée à Zagreb.

Je suis contente d'avoir visite cette ville mais je n'ai pas été totalement séduite comme j'ai pu l'être à Ljubljana par exemple. La météo influence sûrement beaucoup mes visites.

Cette étape pluvieuse m'a permis de prendre du temps de repos au sein de l'auberge. Celle ci était à nouveau très conviviale avec des soirées très animées.


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En étudiant mon itinéraire avant mon départ, je ne savais pas à quel moment intégrer Banja Luka, ville au Nord de la Bosnie. La ville est à 4h de bus de Sarajevo. En regardant de plus près la carte, les réseaux de bus et en échangeant avec d'autres voyageurs, j'ai décidé d'y aller depuis Zagreb. Ce choix m'a fait faire un aller retour Zagreb - Banja Luka mais il me semblait le plus propice à découvrir d'avantage la Bosnie. En fait, la distance séparant les deux villes n'est pas énorme mais le temps de bus a été beaucoup plus important que ce que je croyais. Eh oui il y a une frontière, je suis sortie de l'UE. Le temps de voyage est donc passé de 1h30 à 3h.

Première chose a laquelle j'ai pensé en arrivant en Bosnie : je ne me rappelais plus ce que c'était de passer des douanes (en dehors de aéroports). Il faut dire que nous étions le 1er Mai et il y avait beaucoup de monde sur le route au moment du passage de frontière. Plus d'une heure d'attente avant de franchir les douanes côté croates et demi heure de contrôle du bus et des voyageurs.

Deuxième surprise en arrivant en Bosnie Herzégovine : mon forfait ne marche pas là bas. Oups... Heureusement, aujourd'hui le wifi est partout et bien évidemment dans les gares.

Troisième chose déroutante, les bosniaques utilisent deux alphabets. Et certains panneaux sont seulement écrit en cyrillique, pour les bus de ville notamment.

Si la quasi totalité des personnes que j'ai croisé au cours de mon voyage jusque là parlaient anglais, à Banja Luka c'est beaucoup moins évident.

Voilà plusieurs éléments qui me font entrer dans une autre dimension du voyage. C'est la première fois depuis mon départ que je me suis sentie dans un endroit vraiment inconnu, ou j'ai été obligé de faire appel à ma débrouillardise et a lâché prise. J'ai pris ça avec une certaine légèreté et j'ai vraiment apprécié me sentir "ailleurs".


Concernant Banja Luka, elle est la capitale de la République Serbe de Bosnie, (d'où l'utilisation de l'alphabet cyrillique) et la deuxième plus grande ville de Bosnie-Herzégovine. Je dois avouer que je manque cruellement de culture pour comprendre ces distinctions... Il est temps que je me mette à lire d'avantage pour mieux comprendre les distinctions culturelles et identitaires présentes dans les Balkans. Ce n'est pas un sujet facile à aborder avec les habitants du coin je crois. En tout cas, dans la ville, les drapeaux vont par deux : Bosnie Herzégovine et République Serbe de Bosnie.

De nombreux monuments à Banja Luka ont été reconstruit après 1995. Toutes les mosquées de la ville par exemple avaient été détruites.

J'ai pu voir de nombreuses églises orthodoxes et des mosquées, parfois côte à côte.

Le centre ville compte aussi un château. C'est assez surprenant car il est au milieu de la ville, a la même hauteur que le reste des bâtiments.

Pendant ma visite j'ai assisté a un défilé de jeunes bosniaques en tenues traditionnelles, très colorées !

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Je reprends mon circuit en Croatie. Aujourd'hui j'ai visité le magnifique parc national de Plivitce, très approximativement au centre du pays. Pour le coup, j'ai vraiment pas eu de chance avec le temps. Il a plu toute la journée, pas une seconde de repis. Malgré cette pluie, j'ai passé une très bonne journée. Le parc est magnifique. De nombreux lacs aux eaux turquoises (16 apparemment) se succèdent et donnent lieu à de très nombreuses chutes d'eau. Pendant presque 5h dans le parc, je suis restée époustouflée de voir tant de cascades. La visite se passe à pieds, en marchant entre les lacs sur des beaux aménagement en bois, en bateau et dans un bus. Le parc propose plusieurs circuits.

La météo a donné lieu à une atmosphère assez particulière. J'ai eu l'impression d'assister à un défilé de mode genre "Croatian week". La tendance ici est aux parapluies multicolores et capes de pluie bleue.

J'imagine qu'avec le soleil ces paysages sont grandioses.

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Me voilà en Dalmatie, région croate. Je commence a me dire qu'il faut que j'avance un peu plus vite si je veux voir les autres pays... Mais il y a énormément de choses à voir. Le dilemme est constamment présent. J'ai retenu certains lieux a voir et j'ai choisi de ne pas aller dans d'autres, notamment deux parcs nationaux : Krka et Paklenica et les îles croates le long de la côte.

Je suis passée a Zadar, ville côtière. La vieille ville est construite sur une sorte de presqu'île. Ici, de nombreux bâtiments et vestiges romains côtoient les hôtels et les restaurants. Tout est accessible. Les enfants grimpent sur les ruines. Ça m'a surprise que l'on puisse conserver ces vestiges ainsi et qu'il n'y ait pas d'explications aux alentours mais je l'ai vu a plusieurs reprises en Croatie. Cela dit, il y a un musée archéologique dans la ville mais je n'y suis pas rentrée. En tout cas, Zadar avait une grande richesse historique et architecturale qui a été presque totalement détruite lors de la seconde guerre mondiale par des bombardements alliés. Selon ce que j'ai pu lire, la plupart des bâtiments austro-hongrois, qui faisait la réputation de la ville, ont été détruits à cette période.

Le long de la mer, un orgue hydraulique joue des notes au gré du vent et des vagues. C'est une très belle expérience sensorielle.

Après Zadar, Split. Comme pour Zadar, j'ai eu de la chance avec le temps. Même si c'était gris, j'ai pu visiter la ville sans me faire mouiller.

Encore une magnifique découverte, un lieu magnifique et intéressant du point de vue historique. Un empereur romain, Dioclétien, a fait construire un palais sur la presqu'île ou se situe aujourd'hui Split. Depuis le palais s'est transformé en ville. Il est aujourd'hui inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au sein des murs, c'est un dédale de petite rue avec de nombreux bâtiments historiques, témoins de chaque époque, des dix sept siècles écoulés depuis sa construction.

J'ai passé quelques heures a me perdre dans ce petit labyrinthe, fascinée par les ruelles, les arches... Ce cœur historique m'a semblé tantôt magnifique et préservé, tantôt délabré. Certaines ruelles sont en effet moins entretenues que d'autres.

Au delà des murs de ce palais, la ville profite des charmes de la côte Adriatique. Que demandez de plus ?

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Je suis retournée en Bosnie-Herzégovine, cette fois du côté Sud-Ouest. Premier arrêt à Mostar.

C'est encore une très belle et très intéressante étape de mon voyage. Mais c'est aussi une étape assez remuante. A Mostar, impossible de passer a côté de la guerre qui s'est déroulé entre 1992 et 1995. La ville est un témoin des conflits passés.

J'ai eu la chance d'assister à un "free city tour" (in english please). Pendant plus de deux heures, un guide originaire de la ville nous a fait visiter les plus beaux coins et nous a raconté l'histoire de celle-ci. Je vais essayer de résumer les éléments les plus importants (en espérant ne pas commettre d'erreurs).

D'abord Mostar a toujours été un endroit touristique. La réputation de cette ville tient a son pont, Stari Most, construit en 1566. A l'époque la construction de ce pont était une véritable prouesse technique. Le cœur de ville, autour de ce pont, est magnifique : petites ruelles en dalles, toit en vieille pierre. La rivière est bleu turquoise et les montagnes entourant la ville forment une magnifiquement toile de fond à ce paysage.

Mais cette belle ville a surtout été l'un des théâtres de la guerre au sein de l'ex Yougoslavie en 1992. A Mostar, les trois communautés cohabitaient : bosniaques (musulmans), croates (catholiques) et serbes (orthodoxes). Il y a d'abord eu une première phase de guerre dans la ville, au moment de la montée du nationalisme, où les croates et les bosniaques se sont liés contre les serbes. Assez rapidement la communauté serbe présente dans la ville a battu en retraite. Puis, quelques mois plus tard, le contrat qui liait la communauté croate et la communauté bosniaque a été rompu. La ville a alors connu plusieurs années de conflit pendant lesquelles elle a été scindée géographiquement en deux. Une partie Croate (Ouest) et une partie Serbe (Est). Les forces serbes assiegeaient la ville sur les hauteurs. De nombreux bâtiments témoignent de la violence des conflits. Pas loin du centre historique des bâtiments sont totalement détruits. On peut voir les impacts de tirs et même les traces laissées par les explosions. Le vieux ponts a été démolis a ce moment là, afin qu'il n'y ait plus de possibilités pour les bosniaques de rejoindre l'autre rive. La guerre a durée jusqu'en 1995.

Le pont a été reconstruit, en imitant la technique et en reprenant le meme type de pierre en 2004. Le cœur historique de la ville a elle aussi été reconstruite aussi conforme que possible a ce qu'elle était avant la guerre.

Mais aujourd'hui encore, la ville est divisée en deux. Aujourd'hui encore il y a deux hôpitaux, un de chaque côté, un pour chaque communauté et si une personne se blesse du "mauvais côté", elle préfèrera prendre plus de temps et se rendre dans l'hôpital de sa communauté. Il y a aussi deux postes, deux compagnies d'électricité, deux compagnies de taxis et chacun reste dans sa zone... Les architectures sont différentes des deux côtés de la ville. Ça ne se ressent pas quand on visite le centre historique car il est très touristiques mais il suffit d'aller un peu plus loin de deux côtés pour constater cette différence.

Afin de comprendre d'avantage l'histoire de cette région et du pays j'ai visité le musée de la guerre et des déportations. Autant vous dire que c'était un moment très émouvant. Les témoignages de survivants permettent de se rappeler ou de prendre conscience des privations multiples que les populations ont subi, des horreurs commises dans les camps de déportation, des génocides réalisés a cette période.

J'ai terminé ma visite de Mostar par une petite randonnée dans les collines voisine (en restant sur les sentiers car la Bosnie n'a pas encore été totalement déminée).

Pour finir avec un peu plus de légèreté; il y a deux sports très importants à Mostar, le football et le saut. De nombreux athlètes s'entraînent afin de sauter du vieux pont, soit la tête soit les pieds en premier. Il s'agit presque d'une tradition, d'une façon de prouver que l'on est un homme. Il est important de maîtriser la technique car ce sait peut être meurtrier... Pendant ma visite, un plongeur a fait une démonstration. Les touristes se cotisent pour assister à cette coutume.



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Après Mostar, j'ai pris le bus pour rejoindre Sarajevo. Les paysages bosniens sont magnifiques ! Des montagnes, des rivières à perte de vue.

Le nom Sarajevo résonnait dans ma tête comme un lieu symbole de la guerre. C'est la première chose auquelle je pensais : morts, conflit, reconstruction, pauvreté. Les bons plans de l'auberge de jeunesse (encore une vraiment super) m'ont à nouveau amené à une visite guidée gratuite de la ville. Cette fois, la visite a été axée sur l'histoire de la ville et du pays au sens large. La visite m'a permis de prendre du recul et ne pas voir la Bosnie-Herzégovine seulement comme un territoire endeuillé par sa guerre récente. Je vais essayer de faire ressortir les principaux points que j'ai pu retenir. J'ai bien conscience que ce qui va suivre est très simplifié.

La ville de Sarajevo a 500 ans. Elle a été créé au XVièm siècle par les ottomans. Le XVIièm siècle a été une période florissante pour Sarajevo qui est alors la deuxième plus grande ville des Balkans après Istanbul. Elle est connu pour ses mosquées et ses marchés. Le centre historique est, encore aujourd'hui, très agréable à visiter.

A la fin du 19em siècle, les Balkans sont au main de l'Empire austro hongrois. Cette occupation durera 40 ans, jusqu'à la première guerre mondiale. A Sarajevo, ces quarante années ont eu une forte influence sur l'architecture de la ville. Les bâtiments de style austro-hongrois cohabitent donc avec les plus vieux bâtiments ottomans.

Et puis l'histoire de Sarajevo nous amène à l'événement déclencheur de la première guerre mondiale : l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand, qui allait hériter de l'Empire austro-hongrois et son épouse, en visite à Sarajevo. Cet attentat a été commis par un groupe de sept jeunes nationalistes serbes. Pour l'anecdote, cet attentat a d'abord été raté. Le premier explosif n'ayant pas atteint le véhicule de l'archiduc. Le deuxième essai, par arme à feux était hasardeux. Il a été mené par un membre du groupe, Gavrilo Princip, 19 ans. Il a atteint ses cibles et a ensuite essayé de se suicider, en vain. Suite à cet événement, l'Autriche Hongrie réagi et souhaite s'imposer d'avantage avec un ultimatum lancée a la Serbie. La Serbie refuse. Le conflit débute alors avec toute une série d'alliance impliquant de nombreux pays d'Europe.

Après la première guerre mondiale, Sarajevo, et plus largement la Bosnie, fait partie du Royaume de Yougoslavie (pays des Slaves du Sud). Nous sommes alors dans une monarchie constitutionnelle jusqu'en 1928, puis une monarchie absolue. Drastique, elle combat les forces opposantes sur le territoire.

Au cours de la seconde guerre mondiale, le Royaume de Yougoslavie reste neutre jusqu'en 1941. En 1941, le régent, Pierre Ier de Serbie, signe un pacte avec les puissances de l'Axe, côté des allemands. Cette décision est tres contestée Des forces opposantes font un coup d'état pour détruire le pacte. Hitler envahit alors la Yougoslavie qui capitule. La famille royale se réfugie à l'étranger.

La seconde guerre mondiale amène aussi la fin de la présence juive a Sarajevo. Elle était auparavant très représentative. Aujourd'hui il n'y a plus qu'une synagogue dans la ville. Elle est même la seule en Bosnie-Herzégovine.

Le départ de la famille royale durant la guerre donne le champ libre aux forces opposantes pour s'imposer a la fin de la seconde guerre mondiale. La période Tito commence. Tito s'impose et tient lié les différentes communautés et territoires : Slovénie, Croatie, Bosnie, Serbie, Monténégro et Macédoine. A sa mort, en 1980, la Yougoslavie connait une montée de nationalisme. Chaque peuple revendiquant son indépendance. Pour certains territoires, l'indépendance est plus facile à obtenir que d'autres, en fonction des populations qui vivent sur place. La Slovénie accède la première à l'indépendance en 1991, puis la Croatie la même année et la Macédoine.

La Bosnie qui devient indépendante en 1992, après un référendum boycotté par les serbes de Bosnie. La proclamation d'indépendance donne lieu a des conflits très violents. Les serbes revendiquent une partie du territoire. La Bosnie connait une guerre de 3 ans. Le guide de la visite nous a expliqué qu'il avait 7 ans lorsque ça a commencé. Il vivait avec sa famille à Sarajevo. Toute sa famille a vécu la période de guerre dans le sous sol de leur appartement. Un professeur venait faire cours quelques heures par jour.

Après des nettoyages ethniques (dont le massacre de Srebrenica qui fera environ 8000 victimes bosniaques et la "Tempête" a Krajina qui fera un millier de victimes et 200 000 réfugiés serbes), des déportations... la guerre de Bosnie se termine avec l'implication des forces internationales. Les accord de Dayton sont signés en Août 1995. Ils créent la République Serbe de Bosnie. Un territoire, en deux parties, est délimité pour les serbes au sein de la Bosnie-Herzégovine. Je comprends donc mieux les deux drapeaux à Banja Luka, qui fait partie de la République Serbe de Bosnie. Je ne comprends pas encore tout à fait qu'est ce que cette république implique. Notre guide l'a comparé à la Catalogne en Espagne.

Aujourd'hui Sarajevo est composé à 85% de bosniaques. Au sein de la ville, les différentes périodes et influence sont visibles : voilà quelques photos pour que vous puissiez le voir par vous même. J'ai essayé de les mettre dans l'ordre de mon récit.

Promis les prochains articles seront moins longs...


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J'ai quitté Sarajevo et rejoins Trebinje, une petite ville au Sud Ouest de la Bosnie Herzégovine. Quel plaisir de retrouver un coin un peu plus paisible. La nature me manquait... Les montagnes bosniaques sont vraiment magnifiques.

Trebinje fait partie de la République Serbe de Bosnie. J'ai loué un vélo afin de profiter de la région. Ici, il y a beaucoup d'églises orthodoxes. J'ai pu en visiter deux ainsi qu'un monastère qui faisait son propre vin.

L'auberge de jeunesse était aussi très apaisante avec un très grand salon et une belle cuisine.

C'était aussi ma dernière étape en Bosnie. Encore un très beau pays où j'aurais envie de retourner pour profiter d'avantage de la nature. Ici ma 106 aurait toute sa place, la plupart des voitures sont même beaucoup plus vieilles...


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Lors de mon séjour à Trebinje, j'ai fait un aller retour d'une journée à Dubrovnik, en Croatie. En fait la Croatie est coupée en deux par la Bosnie-Herzégovine. Dubrovnik se situe dans la seconde partie, au Sud.

Encore une magnifique place en Croatie !!! Pour les fans de Game of Throne, certaines scènes de la série ont été tourné à Dubrovnik. Eh oui je suis allée à Port Real !!

La vieille ville se situe dans une forteresse. Celle ci a prouvé sa résistance pendant la guerre en Croatie, entre 1991 et 1995. En effet, Dubrovnik a été encerclée et prise pour cible. En Croatie, la guerre est beaucoup moins présente dans qu'en Bosnie. On en parle pas ou très peu. L'emplacement du pays a sans doute permis de passer a autre chose plus rapidement grâce au tourisme.

La ville est aujourd'hui remplie de touristes. Quand on voit les paysages, il est aisé de comprendre pourquoi. La petite ville avec ses mini-ruelles entourée de sa grande forteresse est splendide. Elle est située sur la côte Adriatique avec de nombreuses petites îles autour.

Je termine sur cette belle note ma visite de la Croatie. Quel magnifique pays ! J'ai l'impression que j'aurai pu y passer des mois entiers.

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Je découvre maintenant le Monténégro, petit pays d' environ 662 000 habitants. Je retrouve par la même occasion mes euros.

Je suis déjà passé par Niksic, deuxième ville du pays puis j'ai rejoins la côte. En fait, Kotor n'est pas vraiment sur la côte. A cet endroit, la mer Adriatique rentre dans les terres du Monténégro, formant une baie, la baie de Kotor. Au premier regard sur la carte, on pourrait même y voir un lac, l'embouchure presque fermée.

Le paysage est très montagneux au Monténégro. Kotor est situé tout proche du mont Lovcen.

La vieille ville est entourée de murailles assez impressionnante. C'est un très bel endroit a visiter.

Le temps n'est pas vraiment en ma faveur en ce moment. J'ai quand même pu passer entre les gouttes pour faire une belle randonnée sur le mont le plus proche de la ville. Malgré la grisaille, les paysages restent très beau. J'ai pu pique niquer avec les produits locaux du marché : légumes frais, fromage de chèvre et charcuterie type jambon fumé.

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Le temps s'améliore ! Un grand soleil et de belles températures m'ont permis de profiter à fond d'Ulcinj, ville sur la côte, tout au Sud du Monténégro.

Ulcinj contient la plus longue plage de la côte Adriatique, 15 km de sable fin. En été de nombreux touristes s'y rendent. Le coin est aussi réputé pour deux autres plages : la plage des femmes ou a été mis en avant la présence de souffre dans l'eau, réputé pour ses vertus pour la fertilité des femmes et aussi des plages nudistes, les premières de la côte Adriatique.

La vieille ville est elle aussi très attrayante. Elle est très petite. Après ma baignade dans la mer, j'ai passé un peu de temps à arpenter ses petites ruelles. J'ai eu la chance rencontrer le gérant du musée d'archéologie et d'ethnologie. Il m'a expliqué de nombreux faits historiques et permis de voir les plus beaux endroits autour de la ville.

Ulcinj est la plus vieille ville du Monténégro. Ici, un grand nombre de mythes et légendes se racontent. Le plus grand nombre concernent les pirates et l'époque où ils régnaient sur la côte Adriatique.

Cette région aujourd'hui très paisible, est pleine de petites curiosités. En plus de la plage de souffre, il y a une immense forêt d'oliviers, assez impressionnante. La rivière Bojana, toute proche d'Ulcinj, suit son court du lac Shkroder à la mer avec deux branches distinctes, formant une petite île : île Bojana. Cette rivière est la frontière naturelle entre le Monténégro et l'Albanie. On m'a expliqué qu'en fonction de la période de l'année et du niveau de l'eau du lac, la rivière peut changer de sens. Elle serait la seule au monde dans ce cas. Il est aussi possible de voir des flamands roses mais je n'ai pas été à cet endroit.

Encore une très belle étape !!!

Au moment où j'écris cet article je suis en Albanie. Le passage au Monténégro aura été rapide. Je ne plannifie pas mes étapes en avance. Mon itinéraire prévisionnel commence à ne plus être d'actualité. La météo, les rencontres et les discussions avec les personnes du coin me permettent de faire des choix au jour le jour. J'ai décidé de suivre la côte en Albanie.

Je sais qu'il y a beaucoup d'autres choses à voir au Monténégro, dans les terres. Ce sera pour une autre fois !


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Première étape en Albanie ! Une très belle journée pour commencer à découvrir ce pays. Nous nous sommes arrêtés pas très loin de la frontière (Je co-voyage actuellement avec un suisse que j'ai rencontré il y a un petit moment. Nos itinéraires sont semblables. Nous partageons donc certaines étapes ensemble.)

Shköder est sur le bord du lac du même nom. Ce lac immense est à moitié en Albanie, a moitié au Monténégro.

Mes premières impressions en Albanie sont vraiment positives : Shköder est une ville paisible, les gens y sont accueillants et aidants.

Après une visite de la vieille ville avec ses mosquées et sa cathédrale, nous avons visité le grand château, en périphérie. Ce château est très grand en superficie. Le site est laissé tel quel. Il n'y a pas d'aménagement spécifique. Les visiteurs découvrent les ruines et les murs restant du château. Le château date de 1400 par les Vénitiens.

Après le château, un petit tour au bord du lac. On pensait que celui ci était vraiment plus proche. On a beaucoup marché. Cela nous a donné l'occasion de passer par la périphérie de la ville, assez pauvre visiblement.

Pour le retour, nous avons tenté le stop. Nous avons été très rapidement pris dans une voiture avec deux jeunes femmes et deux enfants. Ici, pas de siège ou de ceinture pour les enfants. Le plus petit (2 ans) etait sur les genoux de la passagère et le plus grand (6 ans) naviguait sur les sièges arrières. Les filles étaient vraiment sympathiques et contentes de nous aider. Elles nous ont expliqué que Shkoder est la seule ville en Albanie ou trois religions cohabitent sans aucune difficulté : catholiques, orthodoxes et musulmans. Le reste du pays est quasi totalement musulmans.

Après une belle soirée barbecue à l'auberge de jeunesse et un très bon petit déjeuner, nous reprenons déjà la route pour Berat.

La monnaie en Albanie est le leks. 1lk = 124€. Ici, une nuit en auberge de jeunesse coûte environ 5€ (600lk).

Je pense que ce pays me réserve encore beaucoup de belles découvertes !

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J'ai pris un peu de retard dans la rédaction de ce blog...

Il y a deux jours j'étais à Berat. J'ai décidé de ne pas visiter Tirana, la capitale albanaise. C'est une grosse ville et j'avais plutôt envie de rester dans des endroits calmes. J'ai donc passé une bonne partie de la journée dans les bus.

Prendre le bus en Albanie, c'est une expérience de voyage. Aucun site internet ne relaie les informations quant aux départs et prix des bus. Il faut se rendre à la station. À la station, il n'y a pas de point information. Les plus grands arrêts de bus ressemblent en fait à des marchés. Tous les bus sont stationnés avec une pancarte et le nom de leur destination. Les chauffeurs crient chacun la ville où ils se rendent. Pas besoins de chercher son bus. En arrivant, une floppée de chauffeur vienne directement pour essayer de vendre un ticket. C'est assez surprenant. Certains bus ont des horaires de départ, pour d'autres il faut attendre qu'il soit complet. Quand le voyage commence, je ne suis pas au bout de mes surprises. Le bus s'arrête ou les gens lui demandent. Et il fait aussi office de livraison. Il s'arrête dans plusieurs magasins et prend des colis qu'il déposera dans une autre ville, en échange de quelques billets. Avec tout ça, le voyage peut être bien rallongé.

Autre chose sur les transports en Albanie : le nombre de route est très restreint. Il ne faut jamais se fier au premier regard sur la carte. Les détours sont nombreux. De plus, les routes sont souvent des mauvaises routes. C'est rare de pouvoir rouler a plus de 80 km/h.

Les paysages sont en revanche très beaux : L'Albanie aussi à ses montagnes. Les déplacements en bus permettent de découvrir bien des les réservoirs d'eau sur le toit des maisons, les maisons presque toute en travaux (attendant sûrement que les propriétaires aient plus de temps et d'argent pour les agrandir), les troupeaux de vaches, chèvres et moutons dans les prairies et le long de la route avec leur berger (ici pas de barrière, et quand on voit un animal, il y a toujours son propriétaire assis dans l'herbe un peu plus loin)....

Après toutes ses surprises et contemplations, j'arrive à Berat. Cette ville est nommée la ville aux milles fenêtres. Installées dans la montagne, les petites maison de cette vieille cité sont construites toutes de la même façon, les unes à côté des autres, les unes en dessous des autres, collées a la montagne. Une rivière traverse le village, offrant un très beau paysage.

Berat a aussi son château où plutôt sa citadelle. La encore, il s'agit plutôt de ruines. La citadelle entoure un espace assez vaste. Elle date du XIIIem siècle.

Il s'agit là du village historique. Aujourd'hui, Berat est une ville assez importante. Tout autour de ce centre historique, de nombreux bâtiments, maisons... ont été construites.

J'ai bien aimé cette ville. Le vieux centre m'a beaucoup plu, il est très touristique. La visite des lieux plus récents m'a permis de ressentir d'avantage l'ambiance des villes albanaise. Il me semble que les gens se retrouvent ensemble dans la rue ou les cafés très souvent, en tout cas beaucoup plus qu'en France. Les rues sont donc plus animées.

Après, Berat ou je suis restée une nuit. Je me suis rendue à Gjirokaster, autre très belle ville en Albanie.

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Après la ville aux milles fenêtres, la ville de pierre. Je suis descendue au Sud de l'Albanie à Gjirokaster. Gjirokaster est, elle aussi, une ville assez touristique. Tout comme Berat, elle peut se vanter d'une architecture historique remarquable. Ici, les maisons sont toutes en pierres, même leur toit. Les maisons semblent accrochées à la montagne. De très beaux paysages !

Gjirokaster a elle aussi été marquée par la période byzantine. Le château de la ville date de cette époque, XXIIèm siècle. Celui ci a été très bien conservé. En fait, les défense de la ville, à partir de ce château ont été renforcée en 1811 par Ali Pasha, gouverneur albanais. Il fit aussi construire un aqueduc de 10 km pour approvisionner la citadelle en eau. Il a été détruit en 1932. La ville de Gjirokaster a été revendiqué et sous influence de plusieurs pays au cours du XXem siècle.

La visite du château me donne l'occasion de me pencher d'avantage sur l'histoire de l'Albanie. Son histoire contemporaine diffère des autres pays des Balkans. Elle n'a pas fait partie de l'ex-Yougoslavie. L'histoire de ce pays, comme un grand nombre des pays des Balkans, a été marquée par l'invasion de l'Empire ottoman (turc) a partir de 1478. Cette période a été dévastatrice pour la culture albanaise. Il y a eu un rapport de force entre deux cultures et deux religions: catholiques et musulmans. L'Empire Ottoman a cherché longtemps a éradiquer la culture albanaise. L'apprentissage de la langue albanaise était par exemple interdite dans les écoles. Une loi en 1779 renforce cette interdiction sous peine de mort.

À partir de 1870, l'Empire turc est en difficulté pour maintenir son occupation dans les pays des Balkans. Les albanais sont les premiers à développer leur conscience nationale.

La fin du l'Empire ottoman en Albanie date de 1912, date de l'indépendance du pays. Du XVIièm siècle à 1912, de nombreuses révoltes anti-ottomanes ont eu lieu par le peuple albanais. Celles ci ont été sévèrement réprimées. En 1912, les protestations contre l'Empire ottoman se sont généralisées. Des forces militaires albanaises, serbes, du Monténégro, de la Grèce et de la Bulgarie se lient contre les Turcs présent sur leur territoire. C'est la première guerre balkanique. Les troupes turques ayant été affaiblies quelques années auparavant dans des conflits contre la Russie, la coalition s'impose rapidement. Les rivalités au sein de la coalition restent présente, chacun revendiquant son territoire. L'Albanie parvient à son indépendance. En 1913, des accords internationaux règlent la question des frontières. Le pays obtient 60% du territoire voulu (l'Albanie convoitait une partie de la Macédoine et le Kosovo qui comptent une population importante albanaise). La fixation des frontières albanaises amènent des mouvements de population.

L'histoire des influences et domination sur l'Albanie ne s'arrêtent pas à cette date. Juste avant la seconde guerre mondiale,elle est en effet envahi par l'Italie (Mussolini). Elle sera libérée totalement en 1944. L'Albanie devient une république populaire (communiste). Le régime est très dur. Le dictateur Enver Hodja meurt en 1985. Cela permet aux albanais de mettre en place un régime parlementaire. Il verra le jour en 1990.

Voilà un condensé de ce que j'ai pu comprendre de l'histoire de l'Albanie.

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Ce matin là, j'étais à Gjirokaster. J'avais prévu de passer du temps sur la côte albanaise. Direction Sarranda, assez proche de Gjirokaster. Sarranda est une ville à la frontière de la Grèce.

Arrivée à Sarranda je me rends compte que le paysage est très loin des paysages paradisiaque de bord de mer. Ici, des buildings et gros hôtels à perte de vue. Le temps n'est pas au beau fixe, il fait gris... Je prends le temps de manger sur la "plage", quelques mètres de cailloux devant les hôtels, avant de me rendre à mon auberge. Et puis en quelques minutes je prends la décision d'annuler ma réservation à l'auberge. Je retourne à la station de bus. Un départ pour Tirana est prévu dans la foulée, je monte dans le bus pour cinq heures de route. Tirana est assez loin et...je vous ai déjà parlé des transports en Albanie...

Aller à Tirana me permet de me rapprocher de la Macédoine. Je passerai donc seulement une nuit là bas, dans le premier hôtel pas cher trouvé (vraiment miteux).

Quelle liberté offre le voyage ! C'était une journée de bus... Peut être que j'aurai pu aimer la côte albanaise pour finir mais j'y suis allée à l'intuition pour cette fois.

La visite en Albanie aura donc été assez rapide... Dès le lendemain matin je suis partie pour Ohrid, en Macédoine, où je suis actuellement. Il n'y avait pas de bus avant 17h... Mais je commençais à comprendre le fonctionnement en Albanie. Je suis restée dans la station de bus et plusieurs "taxis" m'ont proposé de m'amener jusqu'en Macédoine. J'ai fait le trajet avec trois touristes autrichiennes. Le chauffeur était très intéressant. Il nous a parlé de la corruption omniprésente en Albanie. On en a été témoin a la douane.... Il a dû donner de l'argent pour que l'on passe plus vite. Il nous a aussi dit que L'Albanie avait énormément de richesse naturelle, de minéraux dans ses sols. Mais ce n'est pas à la population que ces richesses reviennent.

Il nous a parlé de beaucoup d'autres aspects de la situation politique et économique en Albanie : présence et influences des russes, des italiens... Je vous avoue que mon niveau de compréhension de l'anglais et des aspects économiques internationales n'est pas assez élevés pour pouvoir en faire des conclusions.


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Le voyage a été assez intense les derniers jours : seulement un jour par ville et pas mal de kilomètres parcourus. Et depuis le début de mon voyage, j'ai été presque seulement en auberge de jeunesse (20 dortoirs exactement). La fatigue se faisait sentir après ses six semaines.

Une petite pause en bord du lac Ohrid était le meilleur programme que je pouvais envisager. Je me suis accordée un autre type d'hébergement pour cette fois, un appartement. C'est le grand luxe d'avoir une salle de bain pour soi !

Le lac d'Ohrid est situé en partie en Albanie et en partie en Macédoine. C'est un des plus vieux lac du monde. La ville où j'étais s'appelle elle aussi Ohrid. C'est une ville très agréable. En plus de ce magnifique lac, elle bénéficie d'une très belle vieille ville dans des remparts. La ville est assez touristique. L'atmosphère reste très apaisante.

Malheureusement il ne faisait pas assez chaud pour une baignade mais le lac compte quelques plages.

J'ai aussi visité Struga, une autre ville autour du lac, à quelques kilomètres d'Ohrid. Les paysages diffèrent un peu. Struga n'a pas de centre historique. De plus, le lac parait plus sauvage à cet endroit.

Belle première découverte de la Macédoine ! A nouveau, je change de monnaie. Ici c'est les Denars, 1€ = 61,51MKD. L'alphabet utilisé est le cyrillique, difficile de se repérer avec les bus, les noms de ville... Mais je commence à déchiffrer.

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Pas très loin d'Ohrid se trouve le parc national de Mavrovo. Pas très loin...c'est un peu pareil qu'en Albanie, ça met toujours plus de temps pour se déplacer et on ne sait jamais à quelle heure sera le bus et si on aura une correspondance. Pour aller à Mavrovo c'était encore plus compliqué car c'est un tout petit village. J'ai eu pas mal de chance et j'y suis arrivée plutôt facilement... Pour m'appercevoire que mon auberge n'était pas dans ce village ! Et qu'il n'y avait pas de bus pour le rejoindre... Heureusement le stop existe ! Et souvent le stop donne lieu à de belles rencontres. Pour cette fois, je me suis retrouvé avec deux personnes qui s'arrêtaient à chaque hôtel du arc national pour faire des photos. Ils travaillaient sur un magazine pour promouvoir le parc. Plutôt atypique, sympathique et drôle.

Cette anecdote était une belle entrée en matière. J'ai passé deux jours dans une auberge dans un tout petit village au milieu d'une nature luxuriante : lac, montagne, forêt.. Même à l'auberge j'étais la seule voyageuse.

Il y a pleins de choses à voir au parc Mavrovo mais...le parc est grand et sans moyen de déplacement c'est très compliqué. Je me suis donc contentée de faire une grande randonnée au départ de l'auberge. Les paysages étaient vraiment magnifiques. Le chien de l'auberge n'a pas voulu me lâcher pendant mon séjour, il est donc venu avec moi.

Moments très reposant mais j'avoue un peu frustrant. Être dans un si bel endroit en ne pouvoir en découvrir qu'une petite partie c'est agaçant.

En fait Mavrovo est plus connu pour ses pistes de ski. Les montagnes atteignent 2000 mètres d'altitude. D'où le travail des personnes qui m'ont pris en stop pour communiquer sur les activités estivales.

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Après Mavrovo, Skopje : grand changement entre la campagne macédonienne et sa capitale.

Je suis arrivée en début d'après midi. J'ai décidé d'aller me promener dans la ville de façon hasardeuse. Je n'avais rien lu sur Skopje. J'avais, en revanche, entendu des avis divergent à son propos. Ma première impression a été plutôt positive. La ville est agréable. C'est une ville assez grande mais il y a de l'espace.

En arrivant dans le centre, mon regard est appelé de tous les côtés. Il y a des choses à voir partout : statues, grands monuments... La place principale est impressionnante : une immense statue trône en son centre. Tout autour et dans les rues alentours, il y a des dizaines de statues différentes. Il y a notamment deux ponts avec une quinzaine de statues de chaque côté. Au départ c'est assez éblouissant "Wahou !" Mais rapidement ce sentiment se transforme "C'est quoi toutes ses statues ? Pourquoi il y en a autant ? C'est qui toutes ces célébrités ?" Et très rapidement mon questionnement se transforme : "Ça a dû coûter très cher..." Impossible de penser à autres choses par la suite. J'imagine seulement le coût que la ville a mis dans l'édification de tous ces monuments. J'ai déjà eu l'occasion de voir en Macédoine qu'il y aurait besoin d'argent ailleurs... De plus, je vois très beau de statues représentant des femmes si ce n'est avec des enfants dans les bras...

Je reste donc assez partagée. J'ai beaucoup apprécié certains quartiers, notamment "the old bazar", quelques rues piétonnes marchande, tel un zouk.

Pour ne pas rester sur ces incompréhensions, je participe à une visite guidée de la ville. L'occasion, aussi de me pencher sur l'histoire de la Macédoine. Bon je vous avoue que j'ai eu du mal à tout comprendre. Mon anglais est encore très approximatif. Ce que je peux comprendre c'est que la Macédoine a été envahie par plusieurs empires. Elle a fait partie du premier empire bulgare au Xe siècle. Puis, elle est retournée à l'Empire byzantin. Ensuite, en 1282, la Macédoine est conquise par les serbes qui ont font de Skopje la capitale de l'Empire serbe en 1346. Mais l'Empire Ottoman vainc les serbes quelques années plus tard, en 1392. La ville est alors en grande partie musulmane. Elle est occupe une place centrale dans les Balkans. Certains quartiers sont marqués par cette partie de l'histoire, notamment "the old bazar". Mais la ville est incendiée en 1689 lors de la deuxième guerre austro-hongroise. Par la suite la ville redevient serbe. En 1918, elle est intégrée à la Yougoslavie. Elle devient indépendante en 1991. Le territoire de la Macédoine a donc changé de nation (même si ce concept n'existait pas à ces périodes) à de nombreuses reprises. Pour l'anecdote la rue principale aujourd'hui nommé "Macedoine street", en anglais, a eu six dénominations différentes en fonction des périodes.

L'histoire racontée au début de la visite n'a pas encore répondue à mes questions sur les fameuses statues... C'est parce que ces statues sont très récentes. L'immense statue du guerrier à cheval, représentant Alexandre le Grand date de 2011. Elle fait partie d'un grand projet d'urbanisme de la ville, avec les nombreuses autres statues. En fait,une grand partie de la ville a été détruite en 1963 par un tremblement de terre. Plus aucun bâtiments historiques n'étaient donc existant. Ce projet d'urbanisme avait pour but de donner un nouveau visage à la capitale. Les différentes statues représentes des personnalités importantes pour la Macedoine, dans toutes les périodes de son histoire. Le guide nous a dit que ce projet a coûté plus de deux millions d'euros ! J'avais eu une assez bonne intuition... Il était du même avis que moi d'ailleurs. Et beaucoup d'habitants semblent penser que ce projet est démesuré dans un pays qui aurait bien besoin que l'on investisse deux millions dans des infrastructures plus utiles...

Un autre bâtiment réputé est consacré à Mère Térésa, qui est née à Skopje. Une grande fierté pour la ville !


Une partie des bâtiments du projet Skopje 2014 et le "Old bazar"

Voilà donc une découverte assez surprenante de Skopje. Mais la ville a bien d'autres atouts, notamment sa nature toute proche. J'ai fait une grande randonnée pour rejoindre le Canyon Matka à une quinzaine de kilomètres de la ville. J'ai pu prendre le funiculaire jusqu'à la grand croix au point culminant de la ville. La croix fait 66 mètre de haut.

La marche a été longue. Et comme j'ai l'art de me perdre...elle a été vraiment longue. Mais le canyon Matka en valait la peine ! J'ai été conquise. Arrivée au Canyon, lieu assez touristique, j'ai fait un tour en bateau pour profiter un maximum de ce paysage. Le bateau nous a amené dans une grotte toute proche. Encore de très belles découvertes !!

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Après la Macédoine, le Kosovo. Je commence la découverte de ce pays par sa capitale, Pristina. J'avais pas mal d'aprioris sur ce pays. J'imaginais voir la pauvreté, les séquelles de la guerre toute récente.... En fait tout cela n'est pas visible. Les firmes internationales sont omniprésentes dans les villes.

J'avoue ne pas avoir grand chose à raconter sur Pristina... Il n'y a pas grand chose à visiter. Je n'ai pas accroché avec cette ville que j'ai trouvé très impersonnelle. Je suis restée seulement une nuit.

J'ai rencontré des jeunes originaires du Kosovo. Nous avons eu une discussion intéressante à propos de leur pays. Eux, se disent albanais. Ici, le conflit avec les serbes est encore très proche même si on ne le ressent pas en tant que touriste.

Avant de partir pour Prizren, je suis allée faire une randonnée proche de Pristina, aux chutes Mishuka. Très bel endroit. La nature au Kosovo est, encore une fois magnifique.

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Après Pristina, j'étais plutôt réticente à visiter une autre grande ville au Kosovo. Mais de nombreux voyageurs m'ont assurés que je ne serai pas déçue par Prizren. En effet, mes deux jours dans l'ancienne capitale du Kosovo m'ont beaucoup plu.

La ville a beaucoup de cachet. Elle est construite autour d'une rivière. Il y a pas mal de visites à faire : le château en hauteur, les rues piétonnes, les mosquées et églises... De plus, de nombreux chemins de randonnées sont accessibles depuis le château. La vue est très belle depuis de nombreux lieux.

Le Kosovo est en très grande majorité albanais. La plupart des habitants sont musulmans. À Prizren, il y a 42 mosquées dans la ville et quelques églises orthodoxes. C'est assez impressionnant d'entendre les appels à la prière qui viennent des différentes mosquée. Chacun des muezzin se fait écho. De plus, en cette période de ramadan la fin du jeûne est marquée par un coup de canon au coucher du soleil. J'avoue que la première fois que je l'ai entendu au Kosovo ça m'a fait bizarre...

Concernant l'histoire du Kosovo. Je commence à comprendre d'avantage la particularité de ce pays par rapport aux autres pays des Balkans. Les albanais sont majoritaires au sein du Kosovo depuis la fin du XIXem siècle. Suite à la première guerre balkanique, en 1913, la Kosovo, comme la Macédoine deviennent Serbe. Par la suite, la République populaire fédérative de Yougoslavie, géré par Tito, comprend six républiques et deux régions autonomes : le Kosovo et la Voīvodine. En 1974, Tito reconnaît l'indépendance du Kosovo au sein de la République de Serbie. Après la mort de Tito, les nationalistes albanais réclame une République. Mais les choses évoluent dans les sens contraire. En 1989, Slobodan Milosevic, premier ministre de la Yougoslavie, abolie le statut autonome du Kosovo. En 1991, les albanais du Kosovo organisent un référendum clandestin et proclame l'indépendance du Kosovo. Cette indépendance n'est alors seulement reconnue par l'Albanie. Le processus continue : des institutions parallèles à celles serbes sont mises en place au Kosovo. Un vote est effectué pour élire un président. Les Serbes jugent tout cela illégal. En 1996, l'armée de libération du Kosovo voit le jour : l'UCK. La guerre commence entre les serbes et les albanais du Kosovo en 1998, la répression serbe fait, en février et mars, 80 morts. La communauté internationale menace Belgrade de sanctions. L'UCK se montre plus offensive et prend le contrôle de certains territoires. Les Serbes lancent des contre - offensives. Pendant cette période de guerre, l'ONU essaie d'imposer des ententes pour faire cesser les conflits. L'OTAN est intervenu, envoyant des frappes sur les forces serbes au Kosovo. La guerre au Kosovo a fait plus de 10 000 victimes, des milliers d'albanais ont été déplacés soit en Macédoine, soit en Albanie ou a l'intérieur du Kosovo. Les conflits armés ont duré un peu plus d'un an, jusqu'au 10 Juin 1999. Des accords de démilitarisation ont été signé à cette période entre l'OTAN et la Serbie.

Aujourd'hui la Serbie ne reconnaît pas l'existence du Kosovo en tant que pays. Le gouvernement serbe considère le territoire comme sien, même si des institutions différentes sont mises en place. Concrètement, par exemple, il est impossible de passer la frontière du Kosovo à la Serbie directement. Pour continuer mon voyage, je vais donc devoir passer soit par l'Albanie, soit par le Monténégro avant de rentrer en Serbie. Je laisse le suspens sur ma prochaine destination.

Mon passage au Kosovo a été court. Mais il m'a permis de passer au delà de mes représentations. Selon moi le Kosovo a énormément de richesses qu'il développe et qu'il va continuer de développer. La guerre récente n'est pas visible physiquement. Elle n'est pas visible pour les touristes en tout cas (grande différence avec la Bosnie). Au delà de cette apparent équilibre, les difficultés sont toujours présentes entre serbes et albanais. L'équilibre me paraît même très précaire.

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Je vous l'accorde, mon itinéraire n'est vraiment pas très logique à présent. J'avais d'abord imaginé passé quelques jours à Peja, ville au Nord Ouest du Kosovo. Les voyageurs que j'ai pu rencontrer à Prizren me l'ont déconseillé. La ville serait en effet très belle mais il y a très peu de bus pour y aller et très peu de moyen de transport dans la ville.

De plus, j'ai beaucoup entendu, à de nombreuses reprises, parler d'un endroit "wonderfull" "beautiful" "gorgeous" en Albanie, dans le Nord. Il s'agit de villages perdus dans les montagnes de l'Albanie, très peu accessibles. Quelques hôtels, auberges, agence de voyage organisent des randonnées dans ce coin. En fait je suis passée tout près lors de ma première étape en Albanie. Étant assez proche, je décide de retourner à Shkroder. Tout est organisé par l'auberge. Depuis Shkroder, nous partons en mini bus direction les petits sentiers de montagne. A un moment donné, plus de chemin, nous prenons donc un ferry qui avance sur la rivière. Nous naviguons deux heures sur un magnifique fjord. Arrivé pas loin de Valbonne, nous prenons à nouveau un bus qui nous amène à une auberge. Quel magnifique lieu ! Les repas sont compris, rien d'autre à penser que regarder le magnifique paysage et se balader. Le temps n'a pas été top l'après midi. La première randonnée a été donc réduite. Le lendemain départ pour Teth, un autre village. La randonnée est annoncé à 6h de marche. Les paysages sont encore une fois merveilleux ! Je vous laisse voir. Depuis Teth, obligé de prendre un 4*4 pour rentrer à Shköder. Les routes ressemblent plus à des sentiers. J'avoue avoir eu peut plusieurs fois. Il n'y a pas de place pour se croiser et le ravin est proche...

C'était un magnifique petit séjour. J'ai a nouveau fait de belles rencontres.

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Comme je disais mon voyage ne prend pas un itinéraire très logique. J'ai eu du mal à intégrer la Serbie dans mon parcours, pourtant elle est au milieu. Mais ça y est j'y suis ! Après mon passage dans les montagnes libanaises, je suis passée à Ulcinj (Monténégro) pour me baigner dans l'Adriatique avant de repartir dans les terres. Mauvais choix, il a plu toute la journée à Ulcinj. Pas de baignade donc...

J'ai ensuite rejoins Podgorica la capitale au Monténégro pour prendre un bus de nuit jusqu'à Belgrade ! Les bus de nuit ça permet d'avancer assez rapidement mais c'est loin d'être confortable...

Arrivée à Belgrade, je profite encore d'une visite guidée gratuite de la ville. Celle ci me permet de découvrir petit à petit cette grande ville. L'architecture ici ne ressemble pas à celle des autres villes des Balkans que j'ai pu visiter. Les explications du guide nous permet de comprendre que la ville a été plusieurs fois détruite. Même si l'on voit encore différentes influences dans la construction de la ville, en fait, un grand nombre de bâtiments historiques n'existent plus.

La Serbie a été sous occupation ottomane de 1459 à 1804. Pendant cette période le territoire a aussi connu trois invasions autrichiennes infructueuses. Au XIXem siècle deux révolutions successives permirent la création du royaume de Serbie. De 1903 à 1914, une monarchie constitutionnelle a été mise en place. Écoles publics, liberté de la presse, et syndicat garantisse la liberté du peuple serbe. Ce fonctionnement démocratique restera jusqu'à la première guerre mondiale. Cette constitution est resté une référence et un idéal a atteindre pour la Yougoslavie dans les années suivantes.

Il y a eu avant la première guerre mondiale, les deux guerres balkaniques avec une coalition contre la Bulgarie.

J'ai déjà un peu évoqué les guerres mondiales et l'implication des pays Balkans dans celles ci et la période Tito en Yougoslavie.

La Serbie s'est vu petit à petit "réduite" suite a la guerre du Kosovo en 2000, puis en 2006 avec la séparation officiel du Monténégro. En fait le Kosovo n'est pas reconnu par tous les états, et pas non plus par l'ONU.

Depuis 2009, ma Serbie a fait une demande d'adhésion au sein de l'UE.

Voici quelques points de l'histoire.

La ville de Belgrade a été détruite par les différentes guerres : guerres balkanique et du Kosovo, mais aussi lors de la période communiste. Des bâtiments ont apparemment été démolis car ils n'étaient pas conformes aux idées politiques : trop de démonstrations de richesses par exemple.

La guide nous a beaucoup parlé des pertes serbes pendant la guerre en 1998. En effet de nombreux bâtiments ont été bombardés. La perte au niveau du patrimoine a été importante. Elle a aussi attiré notre attention sur de nombreux enlèvements qui ont eu lieu en cette période de guerre. Apparemment, les libanais du Kosovo ont enlevé des dizaines de citoyens serbes pour du trafic d'organes. Autres aspects qu'elle a mis en avant : le patrimoine serbe qui est sur le territoire du Kosovo: monastère orthodoxes... Pour elle c'est une perte d'une partie de leur culture. La visite était loin d'être objective et j'ai regretté de ne pas avoir fait de musée ou de visite guidée au Kosovo afin d'avoir plus d'informations. Cela met en avant les difficultés qu'il peut y avoir au niveau politique en Serbie et ai Kosovo.

Pendant ces deux jours j'ai aussi eu l'occasion d'aller au musée de la Yougoslavie. Ce musée se penche sur l'histoire de la Yougoslavie, à partir de 1918. La plupart des éléments sont consacrés à Tito. J'ai été assez surprise de voir que Tito est encore adulé par une partie de la population. Ici, peu de choses négatives ressortent de cette période. On met en avant la façon dont Tito a élevé l'économie du pays et très peu la répression dont il a fait preuve. J'ai trouvé ce musée très intéressant pour les nombreux témoignages vidéos de citoyens des différents pays ayant fait partie de la Yougoslavie. Ils expliquent chacun leurs analyses et visions des choses. L'ensemble de ces témoignages mène à un ensemble plutôt objectif.

Et après la ville, je décide de prendre un vélo pour longer le Danube et visiter différents lieux : le château de Belgrade par exemple.

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J'avais quelques jours de retard dans les articles. Un long voyage en bus permet de m'y remettre...

Après Belgrade, je suis allée visiter Novi Sad, au Nord de la Serbie, dans la région de la Voïvodine. Novi Sad est une belle ville. Elle a un beau centre ville avec quelques beaux monuments à voir : églises catholiques et orthodoxes, hôtel de ville... Ses terrasses et son centre animé sont très agréables. Les deux soirées que j'ai passé à Novi Sad, il y avait des spectacles de danses traditionnelles par les enfants de la ville.

Novi Sad peut aussi se vanter de sa forteresse, toute proche du Danube et de ses nombreux parcs et espace vert.

Je vous avoue ne pas m'être informé sur l'histoire de la ville cette fois ci.

Ma deuxième journée sur place, je suis allée au parc national Fruska Gora, tout proche de la ville. C'est une grande forêt avec de nombreux chemins de randonnées et pas mal de vestiges. Sans voiture j'ai seulement pu rejoindre un chemin de randonnée. J'étais contente de passer la journée au frais, a l'ombre des arbres. Il a fait plus de 30° pendant ces deux jours (Pile quand je m'éloigne des côtes...)


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Mes cinq heures de bus m'ont mené à Nis, une ville au Sud de la Serbie. Les trajets sont plus simple en Serbie. Il y a pas mal d'autoroutes. De plus il y a moins, voire pas de montagne, c'est donc plus simple pour aller d'un point A à un point B.

La visite de la ville a été assez rapide. Il faisait très très chaud ce samedi. J'ai profité des parcs de la ville. La citadelle de Nis a été aménagé en un grand parc arboré. Il y a des aires de jeux pour les enfants, des restaurants et bars. l'ambiance y est très conviviale. Plus globalement je pense que la ville de Nis est agréable à vivre. Ce samedi soir, les rues étaient assez animés. Les familles se promenaient,profitant des vendeurs de pop corn et de glaces.

J'ai visité un monument assez atypique : la tour de crânes. La bataille du mont Cegar, en 1809 est le premier soulèvement serbe contre l'Empire ottoman. Cette bataille a été perdu par les serbes. Une tour a été érigée après cet événement avec les os crâniens des victimes par les ottomans afin d'avertir les serbes quant aux tentatives de rébellion. Cette tour resta en place jusqu'en 1878. Nis était alors libérée de la présence Ottomane. Quelques temps après, une chapelle fut construite autour du monument afin de commémorer les soldats serbes morts dans cette bataille.

Et me voilà déjà en train de quitter la Serbie. Je crois que j'etais pressée d'être en Bulgarie, et bientôt, rejoindre la Mer noire. Il faut dire qu'il fait vraiment chaud ces derniers jours...

Le paysage entre la Serbie et la Bulgarie est vraiment magnifique. On retrouve un paysage montagneux. De plus la rivière qui sillonne les montagnes amene un vrai plus à ces paysages. J'ai pris le train pour rejoindre Sofia. Celui ci roule aux alentours de 30 km/h et s'arrête dans de très nombreux petits villages. C'est sympathique, pas cher mais assez long... Ça m'a permis de varier les moyens de locomotion !

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Je quitte les pays de l'ancienne Yougoslavie pour rejoindre la Bulgarie, nouvelle étape de mon voyage. Premier arrêt dans la capitale, Sofia.

Pas de visite guidée cette fois, je me suis promenée au hasard dans la ville, profitant des nombreux bâtiments historiques. Les églises orthodoxes sont nombreuses. L'une d'entre elle, la cathédrale St Aleksandar Nevski est très réputée. Elle est, en effet, particulièrement impressionnante. Sofia compte aussi une synagogue, des mosquées, une très jolie église de type russe. Son théâtre national est remarquable. Les bâtiments dans la ville semblent être d'influences différentes. Je reconnais le style byzantin. La période ottomane est visible elle aussi avec la présence de mosquées entre autre. Les bâtiments administratifs et politiques sont assez nombreux.

Dispatchés entre tous ces monuments, plusieurs sites archéologiques sont visibles L'histoire de ce territoire est très anciens. La péninsule des Balkans a été bien occupée durant les différentes périodes de la Préhistoire. Des fouilles se focalisent aussi sur la période romaine.

Au niveau de l'histoire récente de la Bulgarie, voici ce que j'ai pu en retenir

La Bulgarie a été indépendante en 1878

Les guerres des Balkans (1912 - 1913) virent la Serbie, la Grèce, la Macédoine et la Bulgarie se liguer contre l'oppresseur turc. Puis, les alliés vont se retourner contre la Bulgarie. Vaincue, la Bulgarie a été privée de quelques territoires qu'elle avait conquis auparavant.

Lors de la première guerre mondiale, avec le jeu des alliances, la Bulgarie perdit a nouveau quelques territoires au profit des Grecs et des Roumains.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la Bulgarie prend partie pour le Troisième Reich. A cette période, la politique instaurée est semblable à l'Allemagne nazie. Si la législation est antisémite, la Bulgarie refusera cependant de livrer les juifs à l'Allemagne. Ce choix lui permettra de ne pas rompre le lien avec l'URSS. En 1941, la Bulgarie refuse d'envoyer ses troupes sur le front de l'Est.

Le roi Boris III est mort en 1943. En, 1944 : troupes soviétiques pénètrent sur le territoire. Le communisme a rapidement pris l'ascendant

Les deux guerres sont désastreuse pour la Bulgarie qui s'est trompe d'alliers à deux reprises. Elle a perdu des territoires.

Après la deuxième guerre mondiale, le pays a connu une longue période communiste. La Bulgarie était considéré comme le bon élève de Staline. A la tête du pays pendant 35 ans : Jodor Jivkov.

Sous cette période la répression par rapport aux Turcs a été importante : démolition des mosquees, "bulgarisation" des noms musulmans... Ces aspects de la politique ont révolté une partie de la population. L'aspect écologique avec des usines très polluantes par exemple a ajouté à la protestation des Bulgares. Jodor Jivkov est chassé en 1989.

En 1990, la Bulgarie a soif de liberté. Un nouveau parti voit le jour avec le "Mouvement pour les droits et le libertés". La démocratie a mis du temps à prendre ses marques et à se stabiliser. Sept gouvernements se sont succédés entre 1991 et 1997. Cette stabilisateur est aujourd'hui incontestable. La Bulgarie rejoint l'OTAN en 2004 et l'UE en 2007.

Un des "immanquables" de la Bulgarie est le monastère de Rila. Il n'est pas très loin de Sofia, dans le parc national de Rila. Ce site se situe en effet dans un très beau coin de nature, entouré de montagne.

J'ai trouvé ce lieu vraiment magnifique. Il s'agit d'un monastère orthodoxe. Il fut fondé au Xem siècle. Le monastère entoure la chapelle. Les bâtiments sont magnifiques. Les détails sont impressionnants. A l'intérieur de la chapelle, les murs sont recouverts de fresques. Magnifique lieu !

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Plovdiv n'a pas mis longtemps à me séduire ! En sortant du bus, j'avais une bonne demi heure de marche pour rejoindre mon auberge. J'ai traversé un très grand parc et un bout du centre ville. J'ai trouvé cette ville tres plaisante. Il faisait très beau (voire même chaud). De nombreuses personnes étaient dans les parcs et sur les terrasses. En traversant rapidement, j'ai pu voir pas mal de vestiges romains. Et ce n'était que le début !

En effet Plovdid regorge de ruines et de vestiges de l'époque romaine, dont un grand théâtre, aujourd'hui utilisé comme lieu de spectacle.

Quand j'ai visité la vieille ville, j'ai eu l'impression de voir un condensé de plusieurs types architecturales, de plusieurs époques. De nombreux murs contiennent de belles fresques. Il y a beaucoup de choses à voir !

Ces deux jours ont aussi marqué par plusieurs rencontres à l'auberge, dont un couple de français avec qui j'ai partagé quelques jours. Ils voyageaient en voiture. Ils m'ont amené faire une randonnée dans le parc national tout proche : la parc national du centre des Balkans. Très belle randonnée le long d'une petite rivière.

J'avoue que nous avons aussi et surtout pris du temps dans les rues,où il y avait de nombreux spectacles de rue et des représentations de danses traditionnelles bulgares, et dans les restaurants. Plovdid a une proposition culturelle assez importante. D'ailleurs elle est nommée ville culturelle européenne pour l'année 2019. Je me suis sentie en vacances plus qu'en voyage durant ces quelques jours !!

Plovdid
Parc national des Balkans
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Ça y est j'y suis, j'ai atteint la Mer Noire ! Me voilà de l'autre côté de l'Europe.

Pour cette première journée à Bourgas, j'étais toujours avec le couple de français rencontré à Plovdid. La journée a été très difficile...: Baignade, bronzage (pour moi c'est plutôt crème solaire, crème solaire et crème solaire...) et petit tour dans la ville de Bourgas avant de trouver un camping pour planter nos tentes à deux pas de la mer ! Première nuit en camping avec en bruit de fond les vagues, parfait !

(La visite de la ville a été tellement rapide que je n'ai pas de photos...)

Après cette journée à Bourgas et le départ de mes nouveaux amis pour d'autres contrées, je suis remontée à peine plus au Nord. J'ai trouvé un super camping a quelques kilomètres de Nessebar, une des villes les plus touristiques de la côte en Bulgarie. Je voulais planter ma tente mais le gérant du camping m'a proposé une très belle alternative : une petite bicoque au bord de la mer, qui ressemble à un bunker. Bon en tout cas c'était du camping grand confort !

Cette fois ci j'adopte un rythme entre vacances/ farniente et voyage /visite: une baignade le matin, une baignade en début d'après midi et une le soir. Mais entre temps je visite ou je marche le long de la côte.

Nessebar est une très belle ville. La vieille ville est construite sur une presqu'île. Ce lieu a une histoire très riche. La ville a été construite il y a 3000 ans. Elle a été grecque, puis romaine, puis byzantine puis bulgare a partir de 812. De nombreux bâtiments y ont été alors construit, dont énormément de lieux de culte. Elle est d'ailleurs surnommée "la ville aux quarante églises". Si aujourd'hui, il y a encore énormément d'églises sur cette presqu'île, j'ai eu du mal à croire qu'il y en avait 40 à une période. En effet la ville est assez petite. J'ai beaucoup aimé flâner dans ces petites ruelles, allant de découvertes en découvertes. Les différentes périodes de l'histoire sont marqués par les différents type archéologique. Ce qui est aussi intéressant à Nessebar c'est le grand nombre d'artisans qui vendent leurs créations.

Avant de remonter un peu plus au Nord sur la côte, j'ai testé les bains de boue du lac Promorie. Il y a un lac situé à quelques mètres de la mer dont la boue est réputée pour être bonne pour les problèmes de peau et la circulation du sang. C'était à quelques minutes à pieds du camping. Protocole à suivre : s'enduire de boue ou carrément rentrer dans le lac (pas très plaisant car ça ne sens pas très bon au début), retourner sur la plage (on passe incognito car il y a d'autres personnes toute noire, ça a l'air assez réputé), se mettre sous le sable pendant 30 min, et se rincer dans l'eau de mer. La boue est noire et sa texture ressemble à celle de l'argile. En effet après ça la peau est toute douce ! Moi je l'ai fait juste une fois et j'ai trouvé ça assez drôle mais beaucoup de personnes avec des problèmes de santé le font sous forme de cure.


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Le début de cette étape est plutôt synonyme de galère... J'avais envie de continuer à camper. Mais ce n'est décidément pas le choix le plus simple et pratique quand on voyage sans voiture. En effet les campings sont plutôt excentrés des villes. Et j'ai beaucoup de mal à les trouver sur internet. J'avais repéré un coin au sud de Varna où il y avait l'air d'en avoir. Après le premier bus, j'en reprends un deuxième (Vive les applications du téléphone pour savoir quel bus prendre car les personnes que j'ai croisé ne connaissaient pas l'endroit où je voulais aller...). Après ce deuxième bus, il me restait 2 km à marcher pour me rendre au camping repéré avec le GPS. Après 2km de marche en plein cagna (plus de 30°), je me rends compte que le camping n'existe plus. On m'indique un autre endroit. Mais ce camping est seulement avec des mobil'home. On m'indique un autre endroit... Bon j'ai beaucoup marché avec mon gros sac sur le dos (environ 12 kg). J'ai enfin trouvé un camping qui acceptait les tentes. Au vu de l'état du terrain ça n'arrive pas souvent... Mais j'étais à deux pas de la mer à nouveau et très tranquille !

La première journée était presque passée. Le coin que j'ai découvert en marchant est vraiment très beau. Une grande forêt juste derrière les plages. Bien sûre j'ai pu profiter de la mer et me baigner à volonté.

Le deuxième jour je voulais visiter Varna, troisième ville de Bulgarie. C'est une ville de la côte très prisée par les touristes car elle est très proche des stations balnéaires, notamment "Les sables d'Or".

En fait ma visite dans cette ville a été très rapide. J'ai vu la cathédrale, les termes romains et le parc "Sea garden", grand parc juste derrière les plages. Il faisait très chaud ce jour là et comme je supporte assez mal la chaleur, j'ai préféré changé mon programme : baignade et visite d'un monastère à l'extérieur de la ville : le monastère Aladzha. La petite balade dans les bois, dans le parc naturel des sables d'or, pour rejoindre ce monastère était beaucoup plus agréable que la visite de la ville au soleil.

Le monastère Aladzha est vraiment surprenant car c'est un monastère troglodyte. Il n'y a plus d'activités, hormis touristiques, depuis bien longtemps. Le seul témoignage d'une vie monastique est la présence de quelques fresques au plafond. Sur deux étages, j'ai découvert une chapelle, une église, une chambre mortuaire, les cellules des moines et la cuisine. J'ai eu beaucoup de mal à imaginer comment des moines pouvaient vivre dans cette caverne enclavée dans la roche... Les lieux de vie m'ont semblé très petits. Ce monastère est un des nombreux cloîtres troglodyte construits dans la période entre le XIII et le XIV siècle le long de la côte bulgare (ou plutôt byzantine à l'époque). Belle découverte !!


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Retour dans les terres bulgares, à Veliko Tarnovo. J'ai eu un peu de mal à quitter la mer mais j'ai vraiment bien fait de ne pas annuler mon étape à Veliko.

Veliko Tarnovo était la capitale du second Royaume Bulgare, a compter de 1186. À cette période, la cité royale occupait Tzarevetz, sur les hauteurs de la ville, profitant d'un lieu imprenable tant du fait des montagnes et de de la rivière plus bas que des fortifications déjà existantes depuis l'époque romaine. Ils les ont renforcé et agrandit étape par étape.

Aujourd'hui, ces fortifications sont très bien conservées. Tzarevetz est un très beau lieu à visiter. La ville du Veliko Tarnovo est vraiment très belles. Les maisons sont construites les unes au dessus des autres, les long de la colline. Le tout forme une sorte de grand amphithéâtre. La nature autour de Veliko est très belle aussi. La ville est proche des montagnes "Balkans".


Comme pour Varna, je suis allée visiter un monastère au Nord de la ville. Un chemin de randonnée partait directement de la ville. Ce monastère n'est pas touristique apparemment. Le lieu est tes paisible. La chapelle est recouverte de belles fresques colorées.

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Je quitte la Bulgarie pour rejoindre la Roumanie. Je débute la découverte de ce pays par sa capitale, Bucarest. En fait, j'y suis restée moins de 24h. J'ai vu la ville très rapidement.

Je suis donc allée voir l'incontournable de Bucarest : le palais du parlement. Immense building construit en 1984, dans la période communiste en Roumanie. Ce bâtiment est immense : 350 000 M2. C'est le deuxième plus grand bâtiment administratif mondial après le Pentagone. Pour construire cet imposant bâtiment, 1/5 de la ville historique de Bucarest a été démoli. Cela a nécessité la démolition de d'une trentaine d'églises et d'environ 7000 maisons.... On imagine combien de personnes ont du être relogé et la perte patrimoniale immense que cela a amené pour la Roumanie. En fait le bâtiment était inachevé en 1989, lors de la chute de la dictature de Ceausescu. Le gouvernement de d'Ion Iliescu, a la tête du gouvernement qui a succédé, a décidé de terminer et d'utiliser ce bâtiment qui avait déjà coûté très cher. Il sera alors nommé le "Palais du Parlement". Le bâtiment accueille maintenant la chambre des députés et le sénat.

Ce "palais" est en effet impressionnant. Il marque une période noire de la Roumanie. On ne peut pas passer à côté des marques de la dictature communiste entre 1945 et 1989. J'ai juste vu le bâtiment de l'extérieur mais des visites de l'intérieur (en fait seulement 5%) sont possibles.

La visite de la ville m'a amené à m'intéresser à la fin de la période communiste lors de mon passage sur la place Plata Revolutiei, la place juste devant l'ancien siège du parti communiste. Elle a été le lieu d'événements sanglants lors de la révolution. C'est là que Nicolas Ceaucescu a donné son dernier discours, depuis le balcon de son QG. Il a pris conscience de son impopularité en se faisant huer par la foule. C'était le 22 Décembre 1989. Le 25 Décembre de la même année, son épouse et lui se font juger, condamner et fusiller par le peuple avec le même type de procédure que le régime utilisait contre ses dissidents.

Aujourd'hui, sur la place Plata Revolutiei, on peut voir le "mémorial de la Renaissance". Il s'agit d'un édifice représentant un sabre qui transperce une pomme de terre noire. Elle marque la fin de cette période sombre en Roumanie.

La révolution roumaine qui a durée quelques jours a été très sanglantes. Plus de 1500 personnes ont été tués lors d'émeutes. Les premières manifestations ont débutées à Timisoara. Je pourrais sans doute en dire plus lorsque je visiterai cette ville !


J'ai aussi passé pas mal de temps dans le centre historique de la ville. Je n'ai pas vraiment eu le temps de me pencher sur le reste de l'histoire de la ville ou même de la Roumanie. Je vous laisse regarder les photos de Bucarest... Le temps était à l'orage lors de ma visite mais il faisait très chaud !!



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Comme vous pouvez le remarquer je ne reste jamais trop longtemps dans les villes... Et avec l'augmentation des températures j'ai une petite tendance à me diriger sur les côtes... Autant en profiter, la Mer Noire est seulement à deux heures de train de Bucarest, direction donc Constanta.

La ville en elle même ne m'a pas séduite. Je l'ai même trouvé assez triste pour une ville touristique. En dehors des grandes plages, difficile de trouver de l'animation.

J'étais dans une petite auberge qui m'a permis de rencontrer de nouvelles personnes. Avec un petit groupe de voyageurs, nous avons pu profiter des plages la journées mais aussi la nuit. Ici, il y a beaucoup de bars et de boîtes de nuit à quelques pas de la mer. Ça change pour une franc-comtoise !



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(J'avais un peu de retard dans mes récits, mais me revoilà.)

C'était un de mes objectifs quand j'ai préparé mon voyage : voir le Delta du Danube. Mission accomplie ! J'ai vécue cette étape comme une aventure. L'accès à Sulina, une des villes se situant au niveau du delta n'est pas commun. Il est impossible de s'y rendre par voie terrestre. Le seul moyen d'accès est le bateau. Dans les périodes touristiques la ville est très bien desservie. Un ferry quotidien fait l'aller retour jusqu'à Tulcea, la ville sur le Danube la plus proche disposant de route et de trains. Le ferry met plus de trois heures à rejoindre Sulina. Mais il existe de nombreuses entreprises qui proposent des allers retours en bateau moteur. On peut alors compter une heure trente entre les deux villes.

J'ai donc mis une journée pour aller à Sulina : bus jusqu'à Tulcea puis le ferry. Le voyage en ferry offre déjà de superbes paysages. Les rives du Danube sont sauvages. La biodiversité est très variée. J'ai pu voir et entendre de nombreux oiseaux. Les poissons sont aussi très nombreux. Lorsque j'étais sur le ferry le temps a changé d'un seul coup. Nous sommes passés d'un grand soleil à un orage. C'était assez surprenant et plutôt amusant car bien sûre personne n'avait prévu de quoi se protéger de la pluie...

Une fois à Sulina, j'ai pu profiter des beaux paysages avec une balade en vélo. Les alentours de la ville m'ont fait penser à la Camargue en plus sauvage.

Il y a des vaches et des chevaux qui se promène dans et autour de la ville. Le Danube est divisé en de nombreux bras. Il y a donc des rivières qui semblent partir dans tous les sens, décomposant le territoire.

Je voulais faire un tour de bateau pour rejoindre la Mer mais il y avait trop de vent. Le capitaine a du annuler la visite au dernier moment. Je n'ai donc pas pu voir les pélicans... Les personnes du coin m'ont montré des photos pour que je ne sois pas déçue... C'est mieux que rien 😉 J'ai pu aussi aller sur la plage à pieds bien sûre.

J'ai aussi mangé de très bonnes soupes de poissons et d'autres mets à base de poissons. Ici, on a le luxe de pouvoir choisir entre poisson de mer ou poisson du Danube et ils sont toujours frais.

J'ai trouvé Sulina très dépaysante. La ville vit à un autre rythme. Les habitants sont totalement dépendant du fleuve. En effet, il n'y a pas d'autres issues pour rentrer ou sortir. L'arrivée du ferry m'a semblé être l'événement de la journée. Le ferry permet aux touristes de se rendre dans la ville et de faire vivre celle ci. Mais il permet aussi aux habitants d'aller faire leurs courses lorsqu'ils ont des besoins extraordinaires, il permet d'acheminer le courrier ou tout autres affaires du reste du pays à la ville de Sulina. Quand le ferry arrive, il y a beaucoup d'animation dans le port.

Les habitants ne vivent pas sur une île mais c'est comme si. Cela amène une autre façon de voir les choses. Quand on arrive à Sulina, on sait qu'on y reste pour un certain temps et qu'il n'y a pas d'autres "issues". Il n'y a alors qu'à profiter du moment ici et maintenant. Ce n'est pas difficile, la ville est très apaisante et les gens très accueillants ! J'ai vraiment apprécié ces deux jours.

J'ai quitté la ville par un bateau rapide pour tester les deux moyens de transport. Le bateau moteur est plus rapide mais on a pas vraiment le temps de profiter du paysage....

Pour rejoindre Brasov, mon étape suivante j'ai du voyager en bateau et en bus plus de 10h. Quand je vous dis que se rendre dans le Delta du Danube c'est tout une aventure, vous pouvez me croire.

Je suis assez déçue des photos que j'ai pu prendre. N'hésitez pas à regarder les photos sur internet pour avoir une meilleure impression.

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La Roumanie a vraiment beaucoup de richesses, les paysages sont vraiment différents d'un endroit à l'autre. Après la côte et le Delta du Danub, je rejoins la Transylvanie. Ma première étape dans ces montagnes était à Brasov.

La ville de Brasov m'a beaucoup plu. Le centre ville est très agréable. Les murs des bâtiments sont de toutes les couleurs, les parcs et les places sont nombreux.

L'église noire est très renommée. Elle est impressionnante par sa taille. Elle a été construite en 1385 dans un style d'art gothique. En 1689, un incendie ravagea la ville mais épargna l'église. Ses murs ont été noircies.

De plus les montagnes entourant la ville offrent l'opportunité aux habitants de Brasov de rejoindre les sentiers de randonnée ou les pistes de ski en quelques minutes. J'ai pu faire une petite randonnée pour me rendre sur le plus grand sommet entourant la ville.


Brasov est aussi touristique grâce au château de Bran, a environ 30 km de la ville. Vous ne voyez pas de quel château je parle ? Le "château de Dracula" vous éclairera sans doute plus. Ce château a été construit en 1377 sur un rocher de 60 mètre de haut. Le château de Bran a connu de nombreuses familles royales et a abrités de nombreuses annecdotes historiques. La plus connu est l'histoire de Dracula qui a rendu le château célèbre. Le romancier Bram Stoker s'est inspiré de l'histoire de Vlad Tepes (XVièm siècle). Le prince de Valachie avait pour habitude de punir toutes infractions en empalant les contrevenants ou ses ennemis, les Turcs notamment. Il est surnommé "l'empaleur". Il est décrit comme un être cruel tant par son physique que par son comportement. Il réussi a terroriser les puissances ottomanes. Le mystère qui entoure la mort de Vlad l'Empaleur a favorisé la diffusion du mythe de Dracula. Vlad Tepes aurait été victime d'une trahison. Il est poignardé par un faux serviteur et sa tête a été envoyé au sultan de Constantinople. Selon le mythe de Dracula, il serait en fait devenu un vampire assoiffé de sang et immortel.

En fait, si le château de Bran correspond aux descriptions que fait le romancier du conte de Dracula, il n'y a aucune preuve historique que Vlad Tepes soit mort dans ce château, il n'était que de passage de temps à autres. Ce château est aujourd'hui très touristique.

Il y a de nombreux châteaux à visiter en Transylvanie. Je me suis aussi arrêté à Rasnov. Il y a une très belle forteresse dans ce village. Cette forteresse habritait le petit village de Rasnov jusqu'au XVIIIèm siècle. Le village dans les murs est encore très jolie avec ses petites ruelles.

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Sur les conseils de personnes rencontrées je me rends à Sighisoara. Certains parlent de cette petite ville comme la plus belle de Roumanie. Sighisoara est la ville féodale la mieux gardée du pays en tout cas. Elle a été fondée par des artisans et des marchands allemands. La ville haute est gardée par une enceinte pourvu de 16 tours. Le cœur de la citadelle est magnifique et très paisible.

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Cap à l'Ouest ! Je suis vraiment sur le retour cette fois. Les distances en Roumanie sont assez importantes. En ce moment je passe presque autant de temps dans le train ou le bus qu'en visite...

J'ai eu le plaisir de passer une journée à Timisoara, une belle ville dans l'Ouest de la Roumanie. Cette fois je n'ai pas échappé aux fortes chaleurs, entre 35 et 40°. Heureusement la ville compte de nombreux parcs ou le ressenti de chaleur est moins élevés. De plus, le Bega, fleuve qui traverse la ville contribue lui aussi à faire respirer Timisaora. La ville compte aussi de très beaux monuments dont une très belle cathédrale, et une belle place entourée de bâtiments de style baroque (ce sont les deux que j'ai préférés à Timisoara).

Timisoara est la ville qui a vu naître la révolution en 1989, le 16 décembre pour être précise. Je suis allée au musée de la révolution afin d'en savoir plus. Je vais essayer de résumer ce que j'y ai appris. (Il y avait un film avec sous titres en français et de nombreuses pancartes en anglais.)

En Décembre 1989, le climat international, avec la chute de plusieurs dictatures communistes, commence à donner des idées aux roumains. Le climat est tendu. Il ne suffira de pas grand chose pour mettre le feu aux poudres. L'élément déclencheur de la révolution a eu lieu à Timisoara. La première manifestation s'est déroulée en soutien à un pasteur protestant, Laszlo Tokes. Il devait se faire expulser par la Securitate, police politique secrète lors de la dictatures de Ceaucescu. Laszlo Tokes a appelé à se rebeller, à défendre les minorités au sein de la Roumanie. Pendant la manifestation, la foule entame des chants libertaires et religieux, jugés anti-communiste par le régime. Cette manifestation est sévèrement réprimée par les forces de l'ordre : tir de gaz lacrymogènes, utilisation de canon à eau... Mais le lendemain, ce ne se sont plus des centaines mais des milliers de personnes qui seront dans les rues de Timisoara. Sur les ordres de Ceaucescu, les forces armées interviennent et tirent sur la foule. Les scènes ont été très violentes. Beaucoup de manifestants sont tués, blessés ou emprisonné. Pour ne pas laisser de traces de ses meurtres, le gouvernement cachent les corps ou les brûle. Les familles restent donc sans nouvelles de leur proches. Les liaisons téléphoniques avec le reste du pays sont coupées pour éviter que cette situation dépasse la ville. Après trois jours de révolte, la ville ressemble à un champ de bataille. Les militaires et équipements de l'armée sont partout. Le 19 Décembre, les ouvriers de toutes les usines de la ville sont appelés à se mettre en grève. Ce sont des centaines de milliers de personnes qui sont maintenant dans la rue, demandant la fin de la dictature communiste, le départ de Ceaucescu. D'autres villes prennent part à ce mouvement. Ceaucescu répond de manière toujours plus répressive. Il est convaincu qu'il a encore une grande partie du peuple de son côté. Il organise donc son fameux discours à Bucarest (je l'avais évoqué dans l'article sur mon passage dans la capitale roumaine). Ce rassemblement qu'il a organisé pour avoir du soutien, se transforme en rassemblement anti-Ceaucescu. Les manifestations commencent à Bucarest. Comme j'ai pu le raconter précédemment le couple Ceaucescu tente de fuire par avion mais ils seront rattrapés et jugé très rapidement le 25 Décembre 1989. Le vide au gouvernement sera comblé assez rapidement par Iliescu. Peu de temps après ces événements, des attentats terroristes ont eu lieu en Roumanie. Encore aujourd'hui nous ne savons de qui ceux ci provenaient et pourquoi...

La révolution en Roumanie amène de nombreux journalistes et chercheurs a se poser la question d'un coup d'état. Pour eux les plus de 1500 morts et personnes disparues auraient été, en fait, les victimes d'une manipulation qui impliquerait Iliescu, la Russie, les États Unis et les services secrets français et anglais. Ils auraient manipulé les roumains afin de voir Iliescu prendre la suite de Ceaucescu. Mais ces questions me dépassent. Je n'ai pas assez de connaissance en politique internationale ou en histoire. C'est cependant quelque chose qui revient souvent dans les articles que j'ai lu sur la révolution de 1989 en Roumanie.

Voilà ce que j'ai pu comprendre de cette période de l'histoire roumaine. Je n'ai pas vraiment creuser le reste de l'histoire de ce pays et me voilà déjà partie pour la Hongrie. Prochaine étape à Budapest !

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Nouveau passage de frontière pour arriver en Hongrie. Ma visite dans ce pays sera très breve. En fait je ne visiterais que sa capitale, Budapest. Dès ma sortie du train j'ai été impressionné par la ville. Me voici dans une grande capitale. Les bâtiments me semblent tous intéressants et chargés d'histoire. Je prends des photos à chaque coin de rue sans savoir vraiment ce que je photographie. Étant arrivée en début de soirée je découvre un centre ville très animé. Moi qui n'apprécie pas plus que cela les grandes villes je reconnais un côté très plaisant à être à Budapest. Cependant, comme prévu je ne resterais pas longtemps, seulement deux nuits.

J'ai passé une demi journée à me promener dans la ville, au hasard des rues. J'ai vu de nombreux bâtiments, de nombreux très beaux coins sans avoir d'explications sur ceux ci. J'ai été impressionné par le parlement hongrois, un immense bâtiment. Il a été construit entre 1884 et 1902 et fait 18 000 m2. Il est situé sur une rive du Danube. Le bâtiment est impressionnant par sa taille mais aussi par son architecture, je vous laisse regarder les photos. Je n'ai pas réussi à le prendre en entier tellement il est grand.

Des autres endroits m'ont particulièrement intéressés dont le mémorial du mensonge. Le gouvernement hongrois, avec Viktor Orban à sa tête (premier ministre) a installé en secret, dans la nuit du 20 Juillet 2014, une sculpture représentant l'invasion allemande en 1944. La Hongrie est représentée par l'ange Gabriel qui se fait attaquer par l'aigle impérial allemand. Cela symbolise l'innocence de la Hongrie dans la déportation de plus de 600 000 citoyens hongrois (juifs, tziganes, homosexuels principalement). Hors, la Hongrie a été un allié de l'Allemagne. Elle a été un des premiers pays a mettre en place des lois antisémites. Pour de nombreux historiens et un grand nombre d'habitants, cette sculpture participe a modifié de l'histoire et à la non reconnaissance des victimes de cette période. Un collectif s'est organisé pour installer à côté de cette sculpture de nombreuses affaires personnelles des personnes déportées, en signe de protestation contre ce mensonge. Il demande la destruction de la statue. Des citoyens se relaient afin qu'il ait toujours des objets devant la statue et des explications dans toutes les langues.

Le second est aussi un lieu dédié aux victimes juives de la Shoah. Il s'agit d'une soixantaine de paires de chaussures en métal installées le long du Danube. Ça représente les personnes fusillées par le partie des Croix fléchées sur ces rives qui devaient ce déchausser. Le parti des croix fléchées était un parti politique fasciste hongrois qui a gouverné le Royaume de Hongrie d'Octobre 1944 à Mars 1945.

Et puis j'ai passé une demi journée dans les célèbres bains thermaux de Budapest. Il y en a plusieurs, je suis allée au bains de Szechenyi, un des plus grands centres balnéaires d'Europe. J'ai pu profiter des bains à des températures différentes : de 18 à 40° et des saunas. Une activité plus que la bienvenue après trois mois de voyage ! Détente assurée.

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Eh oui me revoilà en Croatie ! Mon voyage prend tranquillement fin. J'ai eu le grand plaisir de passer trois jours avec Julie, ma grande sœur, à Split. Elle est venue me rejoindre le temps d'un long weekend.

Ce deuxième passage m'a permis de redécouvrir la ville. Lors de mon passage sur la côte (il y a deux mois environ), il ne faisait pas assez beau pour se baigner. De plus la saison touristique n'avait pas vraiment commencée. Cette fois ci, avec les chaleurs qu'il a fait, nous avons passé une bonne partie de notre temps sur les plages et dans la mer. Les plages de Split sont très différentes les unes des autres : sable ou galet, très aménager ou presque à l'état sauvage... Nous avons fait une journée "itinérance plage" entrecoupée de visite de la ville. L'occasion de découvrir des endroits que je n'avais pas remarqué, de rues dans lesquelles je n'étais pas passée. La vieille ville est vraiment un labyrinthe !

Nous avons pris un ferry pour passer une journée sur l'île de Solta. Nous nous sommes retrouvées sur une île paradisiaque ! L'île est magnifique avec de nombreuses criques. De plus, elle n'est pas très touristique, de quoi profiter pleinement des magnifiques paysages. Et puis nous avons profité d'être sur la côte Adriatique pour manger du poisson, Miam !

Ces trois jours sont passés très vite. Cette fois je quitte les Balkans ! Ce soir je prends un ferry pour Ancône, en Italie.

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Pour rentrer, j'ai décidé de passer par l'Italie ! C'était plus simple et ça me permettait de ne pas repasser par les mêmes endroits qu'à l'aller.

J'ai donc pris un ferry de nuit entre Split et Ancône en Italie. Le voyage a duré 11h. Voyager c'est aussi l'art de dormir n'importe où. Je suis encore pas une spécialiste mais au fil du voyage je me suis amélioré, bientôt je pourrai dormir partout. En tout cas j'ai passé la nuit de traversée sur un bout de moquette dans un des salons du ferry.

Je n'ai pas eu de chance car il pleuvait à Ancône. Alors entre la pluie et la fatigue, j'ai préféré écourté ma visite et lire dans la salle d'attente de la gare. J'ai quand même passer quelques heures dans la ville et pris quelques photos ! J'imagine bien qu'avec un ciel bleu la ville est plus attrayante.

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Après Ancône, j'ai passé une nuit (très profitable) et une journée à Bologne. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. J'avoue avoir choisi cette ville comme étape pour prendre un bus de nuit direction Lyon. Je suis très contente d'y être passé, j'ai trouvé la ville très belle. Quand je regarde les photos de la journée, j'ai l'impression que quelqu'un a mis un filtre orangée. Tous les murs de la ville sont rouge, orange ou jaune. Bologne est d'ailleurs parfois surnommée "la Rouge". Le centre ville est très plaisant avec de nombreuses places et des petites ruelles autour.

Les tours Asinelli et Garisenda sont les monuments les plus célèbres de la ville. Il s'agit de deux tours jumelles. La tour Asinelli est très grande, elle mesure 97 mètres. La vue sur la ville depuis le haut est magnifique. mais il fait gravir les plus de 500 marches avant... Au Moyen Âge, Bologne comptait une centaine de tours.

Bologne peut aussi être surnommé "la savante" car elle est le lieu qui a vu naître la première université occidentale, en 1088. La ville est aujourd'hui encore très étudiante. D'ailleurs le jour de ma visite, je pense que les étudiants recevaient leurs résultats de l'année. C'était la fête dans le quartier étudiant. De nombreux jeunes portaient des couronnes de laurier sur la tête. Peut être une tradition pour certains diplômes ?!

Enfin, Bologne est aussi surnommée "la Grasse", du fait de sa gastronomie. J'en ai bien profité ! C'est d'ici que viennent les spaghettis à la bolognaise. En fait,la vrai spécialité, ce sont les tagliatelles sauce "Ragu Bolognese". C'est bien meilleur que nos spaghettis bolognaise préparé en moins d'une demi-heure... Dans la région de Bologne on trouve aussi de très bons fromages dont le parmesan, de la charcuterie, le vinaigre balsamique de Modène...

Mais je n'aurai pas le temps de goûter à tout. Après cette journée, j'ai pris un bus pour rejoindre la France. Me voilà de retour, Bologne était ma dernière étape. Après une longue nuit de transport, j'arrive à Lyon. De là, le retour va être rapide vers la Franche Comté que je suis très contente de retrouver !

l'Italie a été un court passage mais ça m'a donné envie d'en découvrir d'avantage. Peut être que j'en aurai l'occasion plus tard !!

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Me voilà rentrée depuis quelques jours a Etalans. Voici un petit bilan pour terminer mon voyage et ce carnet de voyage.

En chiffre d'abord, mon voyage c'était :

93 jours de voyages

13 pays visités (en petite partie)

46 villes dans lesquelles je suis restée au moins une nuit

38 auberges de jeunesse

6 appartements

3 campings

2 hôtels

7 600 km dans une cinquantaine de bus différents

2 260 km dans 15 trains

500 km dans 6 bateaux

300 km dans des voitures ou taxis

Soit environ 10 600 kilomètres parcours (sans compter les km à pieds qui doivent être élevés aussi)

Des centaines de rencontres de personnes du monde entier, des voyageurs mais aussi des habitants des lieux traversés. Ces rencontres ont toujours été très riches. Ce sont des personnes avec qui j'ai passé de 10 minutes à plusieurs semaines.

De nombreux lieux visités avec son lot d'émerveillement et de surprises.


Au delà des chiffres, il m'est difficile de raconter trois mois de voyage. Ceux ci ont été bien remplis. Pendant ces trois mois j'ai adoré croquer à cette liberté presque totale : décider d'un jour à l'autre où je vais, ce que je fais ; me laisser guider au grès des rencontres, des conseils et de la météo ; être curieuse de rencontrer les personnes sur ma route ; lâcher prise et suivre ce qui se présente... Quelle belle aventure ! Il y a eu bien sûre des moments moins plaisants mais ils ne sont pas significatifs comparé à tout le reste. J'ai appris beaucoup sur l'histoire de ces pays, et sur leurs attraits géographiques. J'ai appris aussi à me debrouiller et discuter en anglais (ça n'a pas toujours été facile, même à la fin mais je me suis un peu améliorée), et j'ai surtout appris sur moi-même (étant la plupart du temps seule, mon principale interlocuteur était...moi-même).

Ces trois mois ont été intenses. Je ne suis jamais restée plus de trois nuits au même endroit (sans compter le dernier weekend à Split). Ce 12 Juillet, j'étais contente de rentrer, de revoir les paysages franc-comtois mais surtout ma famille et mes amis que je retrouve petit à petit. Je ne me sens pas particulièrement globe trotteuse, capable de vivre sans attache. J'ai rencontré quelques voyageurs sur la route depuis plusieurs années. Je n'en serai pas capable et leur mode de vie ne me donne pas vraiment envie. Trois mois ont été suffisants pour moi. Je repartirai sans doute dans quelques temps dans un autre coins du monde pendant quelques semaines et serai à nouveau contente de revenir.

Merci beaucoup à tous ceux qui ont lu mes articles et à tous ces beaux messages d'encouragement. J'ai été surprise d'avoir autant de retours ! Ça m'a fait très plaisir. J'ai vraiment apprécié écrire ces articles. J'espère vous avoir fait voyager !

Voyager est un triple plaisir : l'attente, l'éblouissement et le souvenir. Ilka Chase