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Après 4 mois de voyage nous voici arrivés en Thaïlande, une destination particulièrement attendue! Va t-elle tenir ses promesses?
Du 31 janvier au 15 mars 2020
45 jours
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Publié le 7 mars 2020

Ça y est! Il est temps de repartir de Siem Reap où nous avons pris du bon temps. La ville était étonnement agréable à vivre, très verte, bien aménagée autour d'une charmante rivière, avec pleins de sympathiques restaurants, des bonnes boulangeries et des marchés de créateurs. Nous pédalons vers l'Ouest en direction de Poipet, la ville frontalière avec la Thaïlande avec des images pleins la tête. Nous rêvons à la civilisation Khmer, ses rois, ses éléphants et cette cité mystérieuse en plein milieu de la jungle avec tous ses temples extraordinaires.

La route jusqu'en Thaïlande n'a rien de palpitant, c'est droit, c'est plat… Cependant, elle a le mérite de ne pas être en travaux et la circulation y est « correcte ». Arrive le moment de passer la frontière, Poipet est un point de passage important, beaucoup de monde s'y présente. On doit faire la queue pour obtenir notre tampon de sortie du Cambodge. Nous ressentons pour la première fois directement la crise du coronavirus qui commence à gagner la planète, on nous distribue des masques… Après une légère attente, et sans backchish!, nous pouvons reprendre les vélos avec notre tampon pour passer en Thaïlande. Ce qui est une simple formalité car en tant que Français nous bénéficions d'une exemption de visa de 30 jours, pratique!

Nous basculons dans un autre monde, le changement est assez radical! Tout d'abord nous devons rouler à gauche, ce qui est assez déroutant! Mais surtout, les infrastructures n'ont plus rien à voir, tout est plus moderne, plus propre, il y a davantage de voitures et la route devient une large 2x2 voies lisse comme un billard. Nous filons vers notre warmshower où nous sommes accueillis comme des rois: chambre avec salle de bain privée pour la première fois, excellent dîner thaï généreusement offert, génial !

Avant de rejoindre Bangkok nous prévoyons un léger détour pour visiter le parc national de Khao Yai situé dans un massif montagneux au Nord-Est de la capitale. En chemin, nous trouvons un super spot de camping gratuit au bord d'un petit lac. Le seul hic c'est qu'une meute de chiens sauvages y a élu domicile. Rien de dangereux mais ils sont tout de même assez bruyants la nuit et se battent entre eux… On nous avait prévenus, en Thaïlande faites gaffe aux chiens! En tant que cycliste c'est un gros problème! Tout d'abord, chaque famille a un ou plusieurs chiens mais ils ne les éduquent pas vraiment et ils n'ont aucune autorité sur eux, contrairement au Laos et au Cambodge où les chiens sont élevés à la dure et craignent l'homme. Et cerise sur le gâteau, un grand nombre sont abandonnés et forment des meutes semi-sauvages... C'est la première fois que nous croisons autant de chiens errants!

Le lendemain, après une longue ascension d'une trentaine de kilomètres et 1000m de dénivelé positif, nous nous retrouvons en plein milieu du parc national sur un petit plateau à environ 900m d'altitude. Nous plantons la tente dans la zone de camping pour 3 nuits afin d'explorer la jungle et sa faune sauvage.

 Qu'est-ce que c'est agréable de camper et d'avoir des soirées fraîches, en compagnie de cervidés très peu farouches!

Dès notre arrivée à la nuit tombante nous tombons nez à nez avec… un éléphant sauvage! Ou plutôt nez à cul, nous le voyons sur la route au loin de dos en train de se dandiner tranquillement à la recherche de son repas du soir. Un ranger à moto nous avait doublés précédemment, sûrement averti par un collègue et nous fait signe de nous arrêter. C'est un moment particulièrement émouvant, même si nous savions que cette forêt tropicale abrite parmi les derniers éléphants d'Asie à l'état sauvage, c'est une rencontre plutôt rare!

A gauche notre première rencontre avec un éléphant!

Le lendemain nous faisons 2 belles balades dans la forêt tropicale pour nous familiariser avec cet environnement préservé, parmi les gigantesques arbres centenaires et les bruissements de la vie sauvage. Sur la même route que la veille nous recroisons un éléphant! Cette fois-ci nous ne sommes pas seuls, des touristes visitent le parc en jeep en mode safari, mais en restant sur la route et sans faire de balade dans les multiples sentiers aménagés, donc sans être immergés et à l'affût des sons de la nature…

Nous sommes tellement ravis de cette expérience que nous restons une journée supplémentaire pour faire un "trek" avec un guide. Il connait très bien la zone et il nous sensibilise aux différents signes de présence des animaux (griffes sur les troncs, empreintes, déjections, et bien sûr les sons). Il connait les endroits où vivent les gibbons, singes emblématiques de la jungle asiatique et comme beaucoup d'espèces tropicales pour ne pas dire toutes, ils sont en danger d'extinction. Nous les entendons de plus en plus près mais comme ils vivent dans la canopée ils sont difficiles à voir. Nous restons un bon moment pour habituer nos yeux aux mouvements des arbres et nous réussissons à en apercevoir! Ils se déplacent très vite de branches en branches grâce à leurs longs bras. C'est encore une fois très émouvant d'observer ces animaux dans leur milieu naturel. Nous voyons aussi un calao, oiseau symbole du parc au bec jaune surmonté d'une sorte de casque jaune également.

En bas à gauche, on distingue un calao 
La forme blanche suspendue c'est un gibbon!!
Eléphant pris au réveil de sa sieste dans le lac avant de tranquillement retourner dans la forêt!
Comme nous sommes à vélo nous sommes silencieux et nos sens sont à l'affût! 

Nous quittons ce petit paradis à regret et redescendons vers Ayutthaya, ancienne cité royale. Mais que la descente est dure! Non pas que la route soit mauvaise mais nous nous retrouvons tout de suite agressés par le bruit et surtout par les chiens! La journée est tellement ponctuée par les "attaques" de chiens que nous décidons le lendemain de rejoindre notre prochaine étape, Ayutthaya en stop...

Posés dans une sympathique auberge de jeunesse, nous partons à l'assaut des nombreux temples inspirés de la civilisation khmer de l'ancienne capitale du royaume des Siams, fondée au XIVe siècle. Construite à la confluence de deux rivières, la ville était traversée par de nombreux canaux qui assurèrent sa prospérité en tant que centre majeur du commerce fluvial. A son apogée au XVIIe siècle, c'était une des plus grandes villes d'Asie du sud-est avec près d'1 million d'habitants, avant d'être détruite par les Birmans à la fin du XVIIIe siècle. La capitale fut alors transférée à Bangkok et la ville ne s'en est jamais remise.

Nous faisons le choix d'arriver à Bangkok en train en compagnie de Giorgio, collègue cyclo italien rencontré à l'auberge de jeunesse. Nous devons attendre le train qui a une bonne heure de retard et lorsqu'il arrive, surprise!, c'est un wagon couchette qui fait office de wagon cargo! Et nous voilà obligés de passer les vélos par la fenêtre du wagon!! A part ça le voyage se déroule sans encombre et en 2 heures nous voici arrivés à Bangkok! Il ne nous reste "plus" qu'à rejoindre notre warmshower à une quinzaine de kilomètres de la gare centrale, toujours en compagnie de Giorgio. Le chemin se passe étonnement bien, circuler à vélo dans Bangkok n'est pas aussi compliqué qu'à Saigon! Nous allons passer une petite semaine dans la capitale avant de repartir plein sud.

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Publié le 31 mars 2020

Après 2 heures de trajet, notre train arrive enfin à son terminus, Hua Lamphong, la gare principale de Bangkok! Le temps de ressortir nos vélos par la fenêtre et de descendre toutes les sacoches, nous sommes les derniers sur le quai. Après une pause glaces de rigueur, nous entamons notre rando urbaine de 15km jusqu'à chez Mike, notre warmshower pour 2 nuits qui habite un quartier excentré à l'Est. Dès les premiers coups de pédale nous nous sentons bien. Certes c'est très impressionnant, la capitale déploie ses immenses artères sous nos pieds et au dessus de nos têtes, avec sa « sky line », ligne de métro aérien ultra moderne, mais la circulation est plutôt fluide, pas de klaxons intempestifs et feux rouges respectés. C'est la première fois que nous revoyons des grattes-ciel depuis Saïgon, qui sont bien intégrés au tissus urbain et ne sont pas étouffants.

Il y a de larges trottoirs avec des piétons dessus et ce ne sont pas des touristes ! Contrairement aux métropoles vietnamiennes, il y a plusieurs lignes de métro et une ligne de bateau bus, et pour conséquence beaucoup moins de scooters dans les rues, logique !! Bref la première impression est très positive, et elle ne fera que se renforcer à mesure que nous sillonnons la ville.

Pendant les 2 premiers jours nous faisons notre logistique habituelle et découvrons avec joie notre premier street food market puis nous revenons vers le centre historique pour 5 nuits chez Granny Bike Bed, une auberge exclusivement réservée aux cyclos !

Et lorsque nous débarquons ô surprise ! Mais qui est là, John! Un cyclo croisé à Saïgon chez Mr Biker un mois et demi plus tôt, de passage à Bangkok pour refaire son visa vietnamien. Nous passons une charmante soirée en sa compagnie, le lendemain il reprend un vol pour Hanoï. Depuis notre point de chute nous rayonnons et visitons les monuments principaux qui sont presque tous regroupés dans le secteur. Durant ces jours passés à Granny Bike Bed nous nous sentons comme chez nous. Et pour cause, nous avons l'auberge pour nous tout seul, mis à part deux cyclos anglais de passage pour une nuit. Nous apprécions la vie de quartier, son marché matinal où nous faisons nos courses pour le petit déjeuner, ses charmants canaux pour se balader au calme, ses stands de street food où nous prenons vite nos habitudes.

Le petit canal à deux pas de notre guesthouse 
Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit si bucolique!

Capitale de la street food, une réputation pas usurpée ! Nous avons été bluffés et enthousiasmés par la diversité et la qualité à un point tel que nous avons mangé midi et soir en extérieur ! Nous commençons à être bien habitués au piment et n'hésitons plus à demander "thaï spicy" au moment de la commande ou à laisser faire les cuisinier-es (ce ne sont pas toujours des femmes!) qui nous régalent: pad thaï poulet ou porc, riz épicé à la viande marinée avec supplément œuf frit, omelette thaï, longues pâtes épaisses un peu gluantes avec une sauce sucrée et épicée, le tout arrosé de citron vert et agrémenté de cacahuètes concassées.

Nous prenons un bac pour nous rendre au Wat Arun et traversons le fleuve Chao Praya, "le fleuve des Rois" 

C'est la première fois qu'une ville du sud-est asiatique nous apparaît vraiment agréable à vivre. Lors de notre visite, la chaleur fut supportable car il y avait de l'air, surtout en matinée et en soirée.

Le Wat Phra Kaeo est le sanctuaire le plus sacré de Thaïlande, il regroupe plusieurs temples, autels, chédis ou encore prangs.

Dans l'enceinte du Wat phra kaeo, le chedi d'or au second plan; au premier plan, la bibliothèque.
A gauche, les gardiens des entrées de Wat Phra Kaeo et à droite, ceux d'inspiration chinoise du Wat Pho, un temple voisin.
Le chédi d'or, reliquaire de Bouddha et à droite la frise de 112 Garuda, divinités protectrices entourant le temple principal
Dans l'enceinte du Wat Pho on peut admirer une statue monumentale de Bouddha couché: 15m de haut et 46m de long!
Le Wat Arun, fait de porcelaine, est un temple d'inspiration Khmère.

Tous les monuments remarquables de la capitale se concentrent dans un petit périmètre, ce qui est très pratique! Nous avons tout fait à pied depuis notre guesthouse située à une dizaine de minutes. Juste avant de partir en visite, notre hôte nous rappelle : "Habillez-vous en pantalons! Avez-vous bien pris de quoi vous couvrir les épaules?" Eh oui, les temples sont toujours des lieux de culte très actifs et l'accès y est interdit si les visiteurs ne sont pas vêtus correctement! Les agents sont intransigeants. Heureusement pour les touristes étourdis des petits malins ont senti le filon et les attendent à l'entrée en leur proposant de louer des pantalons le temps de la visite! Du coup c'est assez comique de voir tout ce monde déambuler dans le temple habillé du même pantalon à motifs.

Entre deux visites, nous essayons de trouver le moyen d'étendre notre visa de 30 jours supplémentaires. On nous balade du Tourism Police Office à l'Immigration Office. Nous finissons par comprendre que tous les services ont été centralisés à une vingtaine de kilomètres au nord du centre ville et bien évidemment il n'y a aucun transport en commun pour s'y rendre! Nous ne sommes pas du tout motivés pour faire 40km A/R en pleine ville et nous apprenons grâce au groupe cyclos sur WhatsApp que la démarche est possible à Hua Hin, notre prochaine étape. Tout cela aura au moins eu le mérite de nous faire découvrir d'autres quartiers de Bangkok allant du plus populaire à celui des expat', où nous trouvons le meilleur spot piscine de la capitale, la piscine du Goethe institut!!

Pour ne rien gâcher il y a aussi un café qui vend des glaces

Le quartier chinois de Bangkok a la réputation d'être l'un des plus authentiques de toute l'Asie du Sud-Est. N'ayant jamais été en Chine, nous ne pouvons pas en juger mais en tout cas, sa visite nous a beaucoup impressionnés.

Une des entrées du souk à la chinoise
L'avenue principale avec toutes ses enseignes vintage en mandarin!

Nous marchons au hasard dans l'immense marché semi-couvert, on y trouve de tout! Puis, comme à notre habitude nous nous arrêtons à un petit stand de street food, c'est nouilles sautées ce midi! Il y a pas mal de touristes occidentaux mais nous sommes les seuls Blancs à manger en extérieur, attablés à l'unique table de la gargote à l'écart de la grande avenue mais au spectacle de l'activité permanente. Et nous reprenons notre marche pour découvrir le plus grand temple chinois de Bangkok. Comme dans tous les temples les photos à l'intérieur sont interdites.

Voilà déjà une semaine de passée à sillonner la mégalopole et il est temps pour nous d'envisager la suite de notre voyage. Notre prochain objectif sont les îles de la côte Est, Koh Tao et Koh Samui. Pour cela nous devons rejoindre Chumphon pour y prendre un bateau. Nous avons été séduits par cette capitale attachante et bouillonnante, nous nous sommes régalés dans tous les sens du terme, Bangkok a tenu toutes ses promesses et c'est le cœur serré que nous reprenons la route, ou plus précisément le rail direction le Sud et la ville balnéaire de Hua Hin. De là, nous prévoyons 5 jours de vélo jusqu'à Chumphon.

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Le train nous épargne une sortie de Bangkok qui promettait d'être compliquée et une bonne centaine de kilomètres qui suivent inintéressants. Nous descendons ainsi à Hua Hin.

Nous ne passons qu'une soirée et une matinée à Hua Hin avec comme principal objectif: obtenir notre extension de visa! Il faut être enregistrés dans un hôtel, pas de camping ce soir! Le lendemain nous nous rendons au bureau de l'immigration une heure avant son ouverture et nous avons bien fait car il y a déjà la queue! 2h30 plus tard nous ressortons avec le sésame: notre extension de visa pour 30 jours supplémentaires contre 1900 Bat (55€) chacun tout de même !

Hua Hin a été une des premières stations balnéaires de Thaïlande, très prisée au début du XXème siècle, notamment par la famille royale. De cette époque subsiste un magnifique hôtel de style colonial. Pour nous détendre avant de reprendre les vélos, nous décidons d'aller y jeter un œil et humer le luxe, très sobre, très british ! Nous craquons et dégustons un excellent cappuccino et un cocktail (sans alcool) mangue citron vert et menthe.

C'est un endroit hors du temps, avec jardin luxuriant et piscines ombragées. Le Centara Grand Beach Resort & Villas Hua Hin invite à la rêverie. Nous profitons longuement de la terrasse du Railway Hôtel, son ancien nom et partons un peu tard dans la fournaise de l'après midi… En fin de journée, nous devons nous rendre à l'évidence, nous n'arriverons pas à temps au spot de camping repéré plus tôt et la question quotidienne revient : où allons nous dormir ce soir? Au détour d'un virage, un petit groupe de chiens nous repère et commence à nous courser! Heureusement, à ce moment précis, la propriétaire de la maison d'à côté rentre chez elle en voiture et fait fuir les chiens. Elle voit Lise en panique et vient à notre rencontre. Elle comprend tout de suite que nous sommes en recherche d'un endroit pour dormir. Elle nous propose de planter notre tente devant son bar-boutique au bord de la plage à 5km de là!

Cat et sa sœur nous accueillent à bras ouverts et nous offrent un somptueux et copieux dîner que nous partageons avec elles. Le lendemain, après un petit déjeuner thaï également offert, nous repartons en pleine forme!

Nous devons attendre la fin d'une grosse averse soudaine pour pouvoir prendre la route
Nous traversons ensuite un parc national avec de magnifiques plages

A la fin du 3ème jour nous arrivons au « spot warmshower ». Deux collègues cyclistes ont eu l'excellente idée d'aménager une sorte de refuge à cyclotouristes. Avec un cadenas à code, nous pouvons accéder à un garage aménagé avec une douche et deux pièces ou l'on peut s’installer. Lorsque nous arrivons, 3 cyclos sont déjà dans la place! Des Catalans, Edu et Muntsa et un Allemand, Jonas. Quand il y a de la place pour 3 il y en a pour 5! On fait connaissance, Edu et Muntsa sont un couple de trentenaire/vingtenaire tour-du-mondistes mais à leur façon, 8 mois par an ils font une partie de leur itinéraire qui devrait s'étaler sur 5 ans au minimum! Jonas, tout juste la vingtaine, est parti à l'aventure vers l'Est depuis l'Allemagne. Il nous fait part de son éprouvante expérience chinoise en commençant par un franc et direct: "Don't go to China!" qui nous fait beaucoup rire. Tous les témoignages des cyclos vont dans le même sens, c'est apparemment le pays où c'est le plus compliqué pour communiquer, beaucoup de personnes ne comprennent pas que les étrangers ne parlent pas mandarin et certains pensent même qu'en écrivant en mandarin ça va aller mieux… Les gestes sont aussi très différents, même les plus basiques comme les chiffres! Du coup ça nous a au contraire donné envie d'y aller, ça a aiguisé notre curiosité!

Nous allons tous les cinq dans la même direction et allons passer 2 jours sur la route ensemble.

Happy cyclos!

C'est très agréable de partager la route et les bivouacs ! Ça faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé. Nous racontons nos projets, nos voyages et anecdotes. Bref, ça fait du bien de sociabiliser !

Merci à Edu pour cette superbe photo! / Gràcies Edu per això magnífica foto!

A Chumphon nos routes se séparent, Edu et Muntsa continuent encore un peu à longer la côte Est, Jonas décide de basculer directement à l'Ouest, tandis que nous, nous embarquons direction Koh Tao !

Les 7-Eleven, chaîne de superettes que l'on trouve presque partout deviennent nos oasis.

Nous achetons nos billets le soir pour le lendemain, le ciel s'assombrit… Nous enfourchons rapidement nos vélos et roulons très fort vers le temple repéré à 5km de l'embarcadère, nous croisons les doigts pour que ça soit possible de poser la tente. Nous arrivons de justesse avant le début du déluge! L'hospitalité thaïlandaise est une nouvelle fois à la hauteur de sa réputation. On nous propose de poser la tente dans un espace abrité et fermé, ce qui permet de ne pas avoir de visite des chiens toujours nombreux dans les temples. La dame qui nous accueille, après avoir demandé l'autorisation au chef des moines, nous demande si nous avons de quoi dîner. Dans ces cas là nous restons toujours très évasifs, il se pourrait que nous ayons vaguement quelque chose dans le fond de nos sacoches mais nous ne serions pas contre un petit complément, histoire de masquer subtilement notre appétit débordant et de ne pas abuser de leur gentillesse. Nous n'avons pas le temps de finir de nous installer que déjà la dame nous apporte deux assiettes fumantes remplies à ras bord de riz, viande marinée grillée et œuf frit. Il n'en faut pas plus pour rendre des cyclos heureux!!

Demain direction Koh Tao!

Le ponton de la compagnie Lomprayah où nous attendons le ferry-catamaran destination Koh Tao!

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Publié le 6 avril 2020

Il est temps maintenant de rejoindre l'embarcadère pour voguer vers les îles de l'Est: Koh Tao dans un premier temps puis Koh Samui, deux îles complètement différentes.

Samedi 22 Février, 13h, nous embarquons sur un gros catamaran au bout d'un long ponton, ça bouge déjà pas mal... Et c'est parti ! La houle est assez forte, nous sommes bien brassés... Lise s'accroche à mon bras tout au long du trajet. Au bout de 1h45 de traversée, nous touchons enfin au but. Les débarcadères se trouvent au niveau du seul village de l'île. Le ponton de la compagnie débouche sur une ruelle où il est difficile de circuler, nous devons slalomer entre les piétons, les scooters stationnés et ceux qui déboulent à toute vitesse ! Nous comprenons rapidement que ce n'est pas une île pour les cyclistes : à peine sortis du bourg ça monte raide! Notre bungalow est seulement à 4 km du débarcadère mais nous mettons presque une heure à vaincre les pentes à plus de 20% et les 200 mètres de dénivelé.

Nous pouvons enfin souffler et profiter de la vue grandiose depuis le balcon. Le site et le bungalow sont rustiques et très basiques, ce qui ne nous gênerait pas en temps normal si ce n'était le prix demandé. Nous trouvons dommage le peu de soin apporté à l'ensemble, surtout dans un cadre comme celui-ci. De surcroit, la propriétaire n'est pas très sympathique et le restaurant est excessivement cher, plus de 2 fois les prix habituels! Comme l'île est petite et très touristique il n'y a pas d'endroits alternatifs meilleur marché. Nous nous sentons un peu coincés et à cause du dénivelé nous ne pouvons pas circuler à vélo.

Nous profitons tout de même de la micro plage du "resort"

Nous nous replongeons dans le guide et sur internet pour trouver une activité. Nos lectures nous confirment que l'île est réputée pour ses spots de plongée, pas pour ses plages qui sont littéralement mangées par les resorts en plus d'être petites et peu nombreuses. Ce n'était pas du tout prévu au programme, nous n'étions pas venus pour ça mais nous avons envie de nous laisser tenter! Quitte à être ici, autant en profiter pour découvrir les fonds marins.

L'idée fait son chemin pendant la nuit et le lendemain matin nous décidons d'aller faire un tour à l'agence de plongée francophone AquaTao repérée sur le net. Nous filons à pied le long de la côte par un petit chemin escarpé. 40 minutes plus tard, nous retrouvons l'effervescence du village et repérons l'agence facilement. Nous disons au gars de l'accueil que nous serions intéressés par un baptême de plongée. Il jette un œil à son planning de la semaine : "Pour un baptême, j'ai de la place dans 2 jours, mais si vous voulez, il m'en reste 2 pour tout à l'heure, vous avez juste le temps de préparer vos affaires!" Nous nous regardons, allez, banco! C'est parti!

Et nous voici avec Patrick, notre moniteur, à préparer notre matériel, à essayer palmes, masques et combinaisons. C'est déjà impressionnant, ça ne rigole pas du tout! Les sacs finis, un sandwich, un café et nous suivons toute la troupe, moniteurs et plongeurs, direction le port. En tout nous sommes une petite vingtaine. En guise d'échauffement nous devons passer de bateau en bateau pour rejoindre le nôtre qui est amarré tout au bout ! Nous appareillons, le stress monte ! Pendant le trajet, jusqu'au premier spot de plongée, on nous explique comment tout va se dérouler et on nous donne les premières consignes de sécurité, comme par exemple de ne jamais retenir sa respiration sous l'eau et savoir équilibrer les pressions qui s'exercent sur les tympans.

(Lise) C'est le moment de s'équiper, combinaison, masque autour du cou, ceinture avec des plombs, puis nous nous asseyons dos à nos bouteilles et enfilons le gilet sur lequel elles sont accrochées. Ensuite il faut se lever à la verticale pour sortir la bouteille de son socle et ça pèse une tonne (au moins)!! Je galère déjà à me lever, le réflexe est de partir vers l'avant du coup je suis bloquée par ma bouteille. Quand j'arrive enfin à me mettre debout j'ai du mal à marcher à cause du poids de la bouteille, je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi lourd! Les plombs sur la ceinture me font mal aux hanches, et il faut maintenant réussir à enfiler les palmes! L'espace d'un instant le doute me traverse l'esprit, est-ce que je vais vraiment sauter du bateau avec tout cet étrange attirail et arriver à gérer la respiration sous l'eau et tous les mouvements techniques??? Heureusement que ça va vite et qu'on n'a pas le temps de trop réfléchir parce que je crois que j'aurais renoncé. Nous sommes le premier groupe de plongeurs à nous jeter à l'eau après les "snorkeler", plongeurs de surface (les petits joueurs 😛). Nous sommes 4 avec notre guide qui est devenu notre meilleur ami. Il est calme et posé, il explique tout d'une voix très tranquille, il nous a tout de suite mis en confiance et ça nous a aidé à nous dire que oui on allait le suivre et y arriver !

C'est déjà technique de sauter du bateau, il n'est pas équipé de plateforme arrière, nous devons sauter depuis le côté. Il faut grimper et se tenir en équilibre sur le bord TRÈS étroit du bateau, avec des palmes au pied donc, puis tenir de la main droite la ceinture de plombs et de la main gauche maintenir le masque et le détendeur contre le visage et enfin faire un grand pas en avant dans le vide! Patrick passe devant, Simon s'élance sans aucun problème puis vient mon tour, j'ai du mal à me hisser sur le rebord d'une main, puis à lâcher le cordage et à rester en équilibre sur le rebord, heureusement ils ont l'habitude des boulets, euh… des débutants et un des membres de l'équipage me maintient le temps que je sois prête à sauter. A peine le temps de comprendre ce qui m'arrive que je suis en train de flotter sur le dos en attendant l'autre couple. Nous palmons sur le dos pour arriver proche du rivage, puis nous devons dégonfler nos gilets et nous mettre à genoux sous l'eau histoire de vérifier que nous avons assez de poids pour être bien stables.

Quelques exercices faciles plus tard (savoir vider l'eau de son masque, récupérer son détendeur si on le perd - un coup de palme est si vite arrivé, connaître les signes pour dire si ça va ou pas) et nous voilà partis en balade parmi les poissons!! La sensation est incroyable, tous les doutes se sont envolés, je me sens très vite à l'aise, je palme avec (trop) d'entrain et me fais régulièrement rappeler à l'ordre par Patrick: il faut rester à côté de son binôme! J'avance à peine que déjà je perds le visuel sur Simon! Nous découvrons un univers totalement nouveau, nous n'avions pas idée de toute cette vie qui existe sous la surface! Contre toute attente je suis la plus à l'aise du groupe, je me fais même chambrer par Patrick une fois de retour sur le bateau. Nous nous déplaçons à un autre spot pour une deuxième plongée, cette fois-ci nous descendons à près de 7m (contre 4m la première fois), c'est absolument magique de longer les massifs de coraux et d'avoir des poissons de toutes les couleurs qui passent au dessus de nos têtes. De retour sur la terre ferme, nous n'avons qu'une seule envie: recommencer!!

Nous passons une nuit de plus et décidons de prendre le bateau le lendemain après-midi pour Koh Samui. Nous profitons de la matinée pour nous promener et rejoindre une plage dont l'accès est libre à une vingtaine de minutes à pied. Cette nouvelle balade nous confirme que les plages sont la plupart du temps accaparées par des « resorts » dont les installations vont jusqu'à l'eau! Parfois même, la petite plage est bétonnée pour y installer une piscine ! Sur d'autres, on ne peut s'y baigner que si l'on s’acquitte d'un « petit » paiement de 100 voire 200 Baths (3 ou 6€!). Mais on doit s'estimer heureux, on peut les traverser gratuitement! C'est très dépaysant pour un Français habitué au front de mer libre d'accès avec de larges plages, visibles depuis la route ou la promenade! L'île ne nous invite pas vraiment au farniente. Ça tombe bien car nous ne devons pas trop tarder pour être à l'embarcadère à 15h.


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Publié le 7 avril 2020

Le 24 Février vers 17 heures, nous débarquons au Nord de Koh Samui. Le temps d'arriver à notre guesthouse quelques kilomètres plus à l'Est, nous constatons avec soulagement que Koh Samui n'est pas une île 100% touristique comme Koh Tao. Nous retrouvons une vie locale comme sur le continent avec des petites cantines comme on les aime qui pratiquent des prix corrects. Nous en profitons pour prendre un verre les pieds dans le sable dans un beach-bar à l'ambiance très tranquille.

L'île est plutôt agréable à pédaler, mis à part un relief important au centre, elle est relativement plate sur les bords. A titre de comparaison, sa superficie est légèrement supérieure à celle de l'île d'Oléron mais contrairement à cette dernière, Koh Samui est presque ronde. Nous décidons de la découvrir en itinérance sur trois jours.

Le long de la côte Est, nous roulons de plages en plages, de criques en criques du Nord vers le Sud. Les plages ressemblent enfin à ce à quoi l'on s'attendait, de "vraies" plages qui invitent à étendre la serviette! Seulement, pour avoir du calme, il faut veiller à s'installer à l'écart des beach-bars à la mode avec des D-J à longueur de journée, mais il y a de la place pour tout le monde!


Contrairement aux plages en France, ici on recherche l'ombre!!

A la fin du deuxième jour, nous quittons l'Est qui est très urbanisé et traversons l'île pour rejoindre la côte Ouest en évitant la pointe Sud moins intéressante. Nous restons tout de même dans la partie Sud-Ouest qui est moins touristique. Et pour cause! Il n'y a plus de grande plage et très peu d'endroits propices à la baignade. Nous trouvons une guesthouse plantée au pied d'une colline au milieu de la jungle. L'endroit est vraiment tranquille et zen. Koh Samui nous séduit plus que Koh Tao. Plus grande, elle laisse encore de la place à des endroits à l'écart du tumulte touristique. Par chance, nous tombons à deux reprises sur des guesthouses dont les proprios sont très ouverts. Ils comprennent très bien nos contraintes budgétaires liées à notre manière de voyager. Ils nous permettent de profiter de leur terrasse sans pour autant devoir consommer chez eux. Ainsi nous ramenons de la street-food achetée au marché voisin et nous puisons dans notre stock pour manger nos petits déjeuners habituels.

Côté continent, les plages de l''Est sont réduites en un petit couloir mais l'océan moins agité laisse transparaitre les fonds mar...

Le 28, nous parcourons les 5 kilomètres vers les ferrys qui assurent les rotations quotidiennes pour la population locale et l'approvisionnement de l'île. Contrairement aux compagnies exclusivement tournées vers les touristes, le confort est rudimentaire mais cela nous convient tout à fait, surtout que la traversée coûte 3 fois moins cher!

Petit port de pêche à l'écart des zones touristiques
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Publié le 11 avril 2020

En quittant Koh Samui notre objectif est de rejoindre le plus rapidement possible Krabi, sur la côte Ouest. La région que nous nous apprêtons à traverser n'a rien d’intéressant. A vrai dire nous appréhendons pas mal de retourner dans des régions moins touristiques et plus isolées car nous sommes certains de recroiser des chiens hostiles ! Nous espérons y arriver en 3 jours. C'est assez ambitieux, d'autant plus que nous passons la matinée de la première journée sur le bateau.

Cette après-midi là, nous réalisons une petite cinquantaine de kilomètres avant de nous arrêter dans un village à une quinzaine de kilomètres à l'Est de Surat Thani.

Sur le continent, nous reprenons nos habitudes et nous nous dirigeons vers un temple bouddhiste pour la nuit.

Il faut savoir que les temples bouddhistes sont très souvent de grands espaces avec une multitude de bâtiments: le temple principal avec la salle des prières et ses éventuelles extensions, les habitations des moines, d'autres bâtiments annexes pour les grands événements avec des préaux et de nombreux espaces extérieurs où les habitants viennent faire du basket ou leur gym collective. La plupart du temps lorsque nous arrivons dans l'enceinte d'un temple nous ne voyons personne et nous devons chercher quelqu'un avec une tunique orange, parfois en nous avançant jusqu'aux habitations.

Ici, nous trouvons rapidement un jeune homme mais il n'est pas habillé en moine, nous apprendrons par la suite qu'il est sur le point de le devenir. Génial, il parle un peu anglais ! Il comprend assez vite que nous voulons dormir là. Il nous dit que c'est OK. Cependant, pour être certains que ce soit possible nous essayons de lui faire comprendre que nous voulons voir le chef des moines.

Au bout d'un moment il nous dit : "You want to see Big Bouddha?"

Nous nous regardons un bref instant et réciproquement, nous lisons dans nos yeux notre interrogation: "Big Bouddha? Mais qu'est-ce qu'il nous raconte?" Nous faisons rapidement le lien : Big Bouddha = chef des moines!

"Yes, yes, let's see Big Bouddha!".

Et nous partons nous présenter à Big Bouddha. Tout va bien, nous pouvons dormir ici, le jeune homme nous montre où nous pouvons nous installer.

Nous partons tôt le lendemain et vers 10h il fait déjà chaud, la journée s'annonce difficile. Dans un premier temps, afin de rejoindre Krabi au plus vite, nous privilégions les grands axes, plus directs. Notre stratégie fonctionne, le long des grandes routes nous avançons bien mais sous un soleil de plomb ! Pas la moindre ombre à l'horizon, la végétation est trop éloignée du bas côté pour nous protéger et pour couronner le tout les stations services qui sont devenues nos oasis de fraîcheur se font rares... Nous avons l’impression de pédaler dans un désert, mais dans un désert vert. Pendant cette traversée d'Est en Ouest, nous commençons à rouler le long de très grandes étendues de monocultures, soit de palmiers à huile soit d'hévéas pour le caoutchouc.

Nous roulons encore une bonne trentaine de kilomètres avant qu'une station se pointe enfin à l'horizon. "Station, station!" m'exclamais-je, tel le matelot au sommet du mât. "Zut, elle est de l'autre côté!" Heureusement, nous pouvons faire un U-TURN un petit kilomètre plus loin.

Les pays d'Asie du Sud-Est sont très friands du concept du U-TURN, en particulier la Thaïlande! Lorsque l'on doit traverser un grand axe dont les voies sont séparées par un terre-plein central, on doit prier pour que cela soit possible sinon on doit continuer jusqu'à la prochaine intersection où il est possible de faire un U-Turn, un demi-tour en français, et rebrousser chemin. Cette petite blague peut "coûter" jusqu'à des dizaines de kilomètres supplémentaires si vous êtes malchanceux ou si vous n'avez pas bien préparé votre itinéraire! Sachant cela, nous comprenons mieux pourquoi nous croisons souvent des scooters à contre-sens!

Petite pique au passage, cette tolérance ne s'applique pas quand il n'y a PAS de terre-plein central, quand la route n'est pas large, quand il n'y a pas beaucoup de circulation et qu'il n'y a donc AUCUNE raison de nous faire ch.... de rouler à contre-sens !! Surtout en klaxonnant comme au Vietnam ;) A préciser qu'en Thaïlande la plupart des deux-roues font attention à nous et ralentissent ou s'arrêtent carrément sur le côté pour nous laisser passer, plutôt sympa !

Aujourd'hui, nous ne ferons pas autant de kilomètres que l'on aurait voulu. Après la pause, nous faisons une petite dizaine de kilomètres seulement avant de se mettre en quête d'un endroit pour dormir. Nous débusquons un petit temple où poser nos hamacs.

Le lendemain plus de 100 kilomètres sont au programme pour atteindre Krabi. Nous quittons les grands axes pour des routes plus tranquilles. Fidèles à notre stratégie anti-chaleur, nous partons à l'aube pour rouler au maximum le matin mais la journée s'annonce encore plus chaude que la veille! Nous sommes obligés de stopper à midi dans une ville-rue sans charme. Nous cherchons du regard le 7-eleven, vu ! Nous nous installons devant, impossible de rester à l'intérieur : il fait trop froid !! Nous trouvons tout ce dont nous avons besoin, il y a une très bonne cantine à deux pas et même une prise électrique à l 'extérieur de la supérette ! Nous rechargeons nos batteries et celles de nos appareils par la même occasion.

Nous repartons une fois que la chaleur est un peu plus supportable mais il est déjà tard… Nous donnons tout pour pouvoir atteindre les faubourgs de Krabi avant la nuit et pouvoir profiter de l'éclairage public. Car il est inenvisageable de rouler de nuit dans la campagne, la route n'est pas large et nous craignons les attaques de chiens...

Il est 18h15 et il nous reste encore 10 bornes pour arriver sur le grand axe menant à Krabi et Lise arrive au bout de ses réserves. Nous ne pouvons plus continuer longtemps, nous devons prendre une décision. Soit nous cherchons un endroit pour dormir aux alentours et finissons les 25 bornes jusqu'à Krabi le lendemain, soit nous faisons du stop. Nous ne sommes pas des acharnés du vélo et prenons l'option stop. Le premier pick-up que je hèle s'arrête ! Sauvés ! Une adorable famille nous aide à charger nos vélos et les sacoches dans la benne et nous dépose à 100m de notre hôtel. Nous arrivons en début de soirée lessivés mais soulagés !

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Par précaution nous avions réservé un hôtel avec piscine en centre-ville et bien nous en a pris. Après une grasse matinée et un bon petit-déjeuner sur notre balcon (ah oui pour ne rien gâcher il y a aussi un grand balcon), je vais vérifier comment est l'eau de la piscine. La réponse est... tiède !! Les seuls moments fraîcheur que nous avons connus se résument aux soirées au Laos et au parc de Khao Yai, à la clim des 7 eleven et des chaînes de café des aires d'autoroute et aux douches à l'eau froide !

Nous prenons nos vélos pour une petite visite de la ville qui est décrépie et sans charme. Heureusement nous trouvons une super cantine musulmane pour le déjeuner où nous nous régalons avec des biryanis au poulet (Sim a pris la version panée maison) avec une variété incroyable de goûts et d'épices, nous demandons un rab de sauce piments aigre douce maison, une pure merveille. Nous allons ensuite à l'embarcadère pour nous renseigner sur le prix de la traversée pour Koh Lanta. Déjà tous les bateaux n'acceptent pas les vélos, la traversée est longue (2h30 à se faire brasser) et en plus c'est 700 baths par personne plus 100 par vélo (ben voyons). L'idée commence à germer de se rendre directement au bac juste en face de l'île qui transporte les véhicules et qui met 10 min à rejoindre l'île nord de Koh Lanta pour une poignée de baths ! Il faut compter environ 80 km, en partant tôt et en pédalant bien on peut y être avant 17h. Nous ne mettons pas longtemps à choisir cette seconde option.

Nous passons le reste de l'après-midi au bord de la piscine, à alterner les longueurs et la rédaction du blog et des cartes postales. Comme c'est une ville de passage obligé pour les touristes qui veulent se rendre sur les îles, il y a beaucoup de restos pour étrangers que nous préférons ignorer car totalement hors budget et ça fait trop d'Occidentaux d'un coup, nous ne sommes plus habitués! Nous nous rendons donc au night market pour le dîner, un de nos repères habituels.

Le lendemain lever 5h pour un départ à 6h pétantes (ou presque!). C'est la pleine saison de récolte des ananas et nous tombons sur de nombreux stands qui vendent des montagnes d'ananas archi mûrs dont le parfum chaud et sucré embaume l'atmosphère. Nous ne résistons pas à l'envie d'en acheter ! Bien sûr les vendeurs sont morts de rire parce que nous sommes ébahis de voir autant d'ananas et nous n'en voulons qu'un seul alors que ce sont des grossistes qui les vendent par 5 ou 10 ! Ils ne parlent pas un mot d'anglais (et nous que 2 mots de thaï) mais ce n'est vraiment pas difficile de se comprendre ! Nous leur demandons un ananas bien mûr à manger tout de suite. Nous ne résistons pas longtemps, ce sera notre dessert du midi. Habituellement nous n'étions pas fan de l'ananas frais, nous le préférions en jus ou en smoothie, nous le trouvions acide et filandreux. Mais ça c'était avant. Avant de goûter à ce délice de sucre, fruité et juteux, tiédi par le soleil et à parfaite maturité ! En fait l'ananas c'est hyper bon !!

Une fois la 2 x 2 voies quittée, la route est très agréable, c'est assez sauvage, légèrement vallonné et nous sommes quasi seuls. Comme ce n'est pas très fréquenté les cantines du bord de route se font rares et nous sommes soulagés d'en trouver enfin une d'ouverte, nous sommes les seuls clients sur place, les habitants passent prendre des plats à emporter.

C'est aussi la saison des noix de cajou, nous voyons des grandes nattes sur le bord de la route sur lesquelles elles sont mises à sécher et nous croisons même une boutique qui en vend ! Simon ne résiste pas à l'envie d'acheter sa « nut » préférée, juste devant les cacahuètes !

Nous raccourcissons la pause du midi car nous sommes impatients d'y être! Nous arrivons enfin à proximité de l'embarcadère. Il y a un passage obligé par une sorte de péage où on nous prend la température, ça nous sort de notre cocon et nous ramène à la réalité de ce virus qui continue à se propager. Officiellement il y a peu de cas en Thaïlande, avec l'arrêt net des voyages des Chinois hors de Chine, nous nous sentons plutôt épargnés, nous sommes beaucoup plus inquiets pour l'Europe.

Une bonne surprise nous attend à l'embarcadère, c'est seulement 25 baths par personne et 5 pour les vélos! Le bac est déjà là, nous embarquons en dernier, il y a en majorité des locaux mais aussi quelques touristes dans des mini-bus (les feignasses! 😉).

La traversée dure une dizaine de minutes, nous débarquons sur l'île nord (Koh Lanta compte 2 îles, la touristique avec les plages c'est celle du sud, au nord c'est uniquement des plantations avec quelques villages) et nous avons encore une quinzaine de km à parcourir avant d'arriver à notre guesthouse située au nord de l'île sud (c'est pour voir si vous suivez). Un pont relie les 2 îles, comme c'est pratique!

Nous ne savons plus si nous l'avions déjà précisé, "koh" signifie île, donc sur les panneaux c'est parfois simplement indiqué Lanta. Nous avons prévu de rester 3 jours ici, la suite au prochain épisode!

Nous arrivons suffisamment tôt pour pouvoir profiter de la plage!