Pour conclure ce carnet de voyage, nous voulons partager notre quotidien de cyclo-voyageurs nomades sur les routes du Laos.
4h45, le reveil sonne une première fois puis à nouveau à 5h. Lise remue à peine et grogne, Simon se lève pour commencer à se préparer et ranger les sacoches. Lise finit par se lever et fait de même. Selon la forme du moment nos montures sont harnachées vers 5h45-6h au moment où le ciel commence à s'éclaircir.
Deux options s'offrent alors à nous, soit nous sommes autonomes pour prendre un léger petit-déjeuner: café soluble avec l'eau encore chaude de la veille dans les thermos et pain de riz avec miel ou beurre de cacahuète et parfois même muesli!!!
Soit, si nos réserves sont à sec (très rare), nous prenons juste une boissons chaude avant de démarrer, thé ou café. Dans la plupart des guesthouses, nous trouvons de l'eau chaude.
Nos premiers coups de pédales oscillent entre 6h15 et 6h30, le soleil est déjà bien levé.
Le ventre vide, nous cherchons rapidement de quoi nous restaurer : nous espérons croiser une vendeuse de petits pains de riz mais le plus souvent nous tombons sur des boutiques qui vendent un tas de cochonneries suremballées… On y trouve quand même des biscuits acceptables. Il nous est aussi arrivé de manger un phô ou du riz gluant en derniers recours!
Etale d'une boutique comme on en a croisé des centainesPause café ++ au bord du MékongRassasiés, nous roulons 10-20 bornes avant de faire une "pause café" qui ressemble plutôt à un deuxième p'tit dej!
Et nous repartons pour une bonne session de roulage, psychologiquement nous aimons bien franchir la moitié de l'objectif journalier avant de nous arrêter pour déjeuner, généralement vers 11h. Soit nous avons prévu un pique-nique, souvent un délicieux sandwich acheté le matin même (pain de riz avec une sorte de pâté ou tofu, du soja fermenté, plein d'herbes et plein de sauce aigre-douce pimenté!), soit nous nous arrêtons dans une gargote ou un marché le long de la route pour manger des grillades de poulet et du riz gluant ou encore un pho.
Pour nos pique-niques Lise fait son marché:
Ou dans les grandes villes, qui se sont limitées à Vientiane et Luang Prabang, Sim fait les courses!
Le riz c'est pour la photo, ici il s'achète uniquement par paquet de 5kg!Un super spot de pique-nique au bord d'une rivièreSur la route nous faisons partie d'un joyeux mélange hétéroclite de véhicules, surtout aux abords des villes et dans les centres urbains. Ecoliers à vélo, charrettes tractées par une sorte de motoculteur, scooters en tout genre, du plus pétaradant et fumant au plus clinquant, motos, petits camions-bennes, le plus souvent surchargés qui polluent et puent bien (!), "Sŏrngtăaous", mini van ou pick-up modifiés pour accueillir un maximum de personnes et de marchandises, mini-vans et mini-bus de touristes, bus de nuit, camions…. et des pick-up, toujours des pick-up, sans oublier les tuk-tuk!
Tuk-tuk tricycle. A droite, il existe aussi des tuk-tuk sur une base de pick-up semblable aux SŏrngtăaousLorsque nous traversons des villages nous avons droit à des "Sabaïdi", bonjour en Lao, de toute part. Le plus souvent ce sont les enfants qui nous saluent mais aussi certains adultes. Parfois un petite voix s'exclame "sabaïdiiiiiiii!!!" sans que l'on n'aperçoive son auteur bien caché. Les villages sont de véritables basses-cours, coqs (à chaque maison son coq!), poules et poussins et moults espèces de gallinacés et palmipèdes. Il n'est pas rare de voir traverser à toute allure un petit cochon tout noir. Les chiens sont laissés en liberté mais ils sont élevés à la dure et craignent l'homme, ils ont souvent peur de nous. Des petits troupeaux de chèvres et de vaches broutent les bas côtés et des buffles d'eau paissent dans les rizières.
Généralement, nous mettons à profit les jours off pour établir une sorte de road-book prévisionnel avec les villes-étapes idéales. Le plus souvent nous arrivons à être dans les clous, d'autres fois non... Nous devons nous arrêter avant à cause du soleil. Dans tous les cas, nous essayons de respecter un horaire : vers 16h30-16h45, nous commençons à chercher notre logement du soir, ce qui nous laisse environ 1h avant la tombée de la nuit. Lorsque la guesthouse que nous avions repérée la veille ou le jour même est convenable et dans nos prix, c'est cool! On a le temps de se poser! Sinon, on cherche, on demande aux gens et il est possible que nous continuions à pédaler une bonne dizaine de kilomètres avant de trouver une solution. Nous avons dû "planter" la tente seulement deux fois.
Nous devons négocier le prix des chambres la plupart du temps. Nous devons parlementer car ils veulent systématiquement nous loger dans les chambres les plus chères ! Avec clim, ventilateur et télé… Ils pensent nous faire plaisir en nous montrant la clim mais après une journée d'effort sous des températures de plus de 30° la clim ce n'est pas bon ! Mais ça ils ont du mal à le comprendre. Nous leur disons: "no, no, only fan and hot-water". Et oui, ici ils louent des chambres sans eau chaude et même parfois, sans douche! Avec seulement un tonneau d'eau froide et une écuelle! (on ne parle pas de la fois où on a dormi chez l'habitant mais de vraies guesthouses qui s'apparenteraient à des motels chez nous).
Une fois installés, nous ne faisons pas de vieux os ! Nous cherchons une gargote pour dîner, ou si la guesthouse est vraiment trop paumée nous demandons de l'eau chaude et nous « tapons » dans notre stock de nouilles instantanées!
Puis on lit quelques lignes avant l'extinction des feux vers 21h30-22h dernier carat!