Le lendemain petit-déjeuner à 7h, nous ne sommes pas très frais, nous avons peut-être un peu abusé de l'happy water… La nuit fut calme, on est entouré par le silence, c'est très apaisant. Un bon café soluble accompagné de crèpes au miel et de bananes nous remet d'aplomb, et nous quittons à regret ce petit havre de paix. Direction le marché de Bac Ha: celui-ci est énorme! En arrivant sur la gauche, un marché aux bestiaux avec des buffles pas commodes par dizaines, et sur la droite un marché aux chiots, autant je ne suis pas trop fan des chiens, autant là j'ai envie d'adopter toute une fratrie!!
Il y a tellement de monde que nous pouvons difficilement nous frayer un chemin pour voir les petits chiens de plus près, il n'y a que des locaux. Pour le moment nous n'avons pas vu de chiens errants, ils ont l'air d'avoir de la valeur, sont souvent attachés devant les maisons et quand ils sont en liberté ils sont tout cools et ne s'approchent pas de nous, c'est très agréable.
D'ailleurs dans les villages ça grouille d'animaux domestiqués, pleins de sortes de poules différentes avec à chaque fois ou presque une ribambelle de poussins (je dois me retenir pour ne pas prendre trop de photos!), des chats, des chiens, des cochons (en liberté ou dans leur enclos en terre cuite et au toit en feuilles de bananier), des buffles (en liberté uniquement dans les rizières, dans les villages ils sont dans leur enclos), des coqs qui ont plus peur de nous que les poules (!), des canards.... Bref c'est très vivant!
Le marché est encore plus impressionnant, sous des tentures il y a profusion de légumes, de fruits, de plantes médicinales, et même du tabac en vrac!
A l'écart il y a aussi des halles en dur avec des stands de viande en plein air, pas de vitrines réfrigérées ici!
Et toujours et encore ces tissus magnifiques, cette fois-ci nous craquons pour une sorte de chemin de table qui peut aussi servir de décoration murale. Pas sure d'avoir fait une bonne affaire, je ne suis pas encore suffisamment aguerrie pour négocier les prix...
Et toujours ces sacs, chapeaux et bibelots à profusion...Parfois on oublie même de négocier, on a carrément payé une petite bouteille d'eau 20k, soit presque 1€, ça nous a tellement vexés qu'on n'achète plus que des gros bidons d'eau de 6L au supermarché pour à peu près le même prix!
Encore une parenthèse, l'eau n'est pas potable au Vietnam, même à la capitale, il faut la faire bouillir ou l'acheter en bouteilles plastique, on ne trouve pas de marques vietnamiennes, on a le choix entre The Coca-Cola company, Nestlé ou Pepsi!!! Des marques qu'on boycotte d'habitude, sympa!
On reprend la route, direction Sapa, à une centaine de km. Nous arrivons pour le déjeuner dans un restaurant tenu par des Daos Rouges (ça se prononce Zao), tout est bien organisé, notre menu est déjà prévu, c'est encore une profusion de plats, c'est beaucoup trop! Porc, poulet, poisson, légumes, riz... Pour aller à notre home-stay, le chauffeur nous dépose à la sortie de Sapa, sur une route quasi impraticable, à moitié en travaux et pleine de trous, mais très fréquentée! Nous quittons la route et partons à pied avec Su à travers la campagne, il faut marcher sur 4km pour arriver au village de Ta Van.
Au début de la vallée de Lao Chai Nous marchons en direction de Ta VanLe home-stay n'est pas du tout à la hauteur, la famille nous accueille à peine, on ne se sent pas les bienvenus, la terrasse est en bitume avec un toit en tôle, il y a déjà un groupe d'une quinzaine de Slovènes qui nous ignorent totalement, c'est la douche froide! La chambre est affreuse dans une sorte de prolongation de la maison en briques avec des portes en aluminium et un papier peint en fausses briques blanches en relief! La déception doit se lire sur nos visages puisque Su nous propose de changer de Home-stay. Nous n'osons pas mais il insiste. En un coup de fil c'est réglé et nous filons sans même dire au revoir. Nous arrivons dans une petite home-stay à taille humaine, la famille nous accueille très chaleureusement, la chambre est toute petite mais cosy avec des murs en bois, c'est simple et charmant. Nous faisons la connaissance d'un couple d'Australiens de Perth et d'un couple d'Anglais qui vit à New-York, on a tous la trentaine, on passe une soirée très sympa, c'est beaucoup plus pour ce genre d'ambiance qu'on est venus ici! Et tout ça c'est grâce à Su, il est aux petits soins avec nous, ça nous touche.
Le lendemain c'est le grand moment tant attendu: la randonnée dans les rizières de carte postale et les forêts de bambou.
Nous comprenons mieux comment ils font pour faire des terrasses: le sol est en glaise, ce qui permet de creuser et de retenir l'eau. Pratique! Un peu moins pour randonner, c'est très glissant et escarpé, ce qui n'empêche pas tous les Occidentaux de se donner rdv ici, dans ce paysage typique et grandiose.
Nous déjeunons au même endroit que tous les autres touristes, il n'y a plus de riz gluant (!), Su se débrouille pour qu'on ait des phô et des nems. Puis nous retrouvons le chauffeur qui nous dépose dans un café de Sapa. Su nous quitte ici, on a à peine le temps de le remercier, il a l'air pressé de rentrer chez lui et il pleut des cordes. Le chauffeur nous récupère après cette pause café wifi et nous filons à Lao Cai où nous retournons au Terminus pour dîner et attendre le train de nuit. Départ à 21h40, cette fois-ci nous sommes moins secoués, les couchettes sont un peu plus grandes, mais les matelas sont encore moins confortables et le bruit de la ventilation est assourdissant, autant dire que la nuit ne fut pas réparatrice!
A Hanoï, un monsieur nous attend devant notre wagon et nous amène d'un pas rapide (on a failli le perdre) à un hôtel où nous pouvons nous reposer et prendre une douche. Il est 6h, le petit-déjeuner est à 7h et nous partons en mini-bus à 7h30 pour rejoindre la Baie de Lan Ha. Un peu trop speed comme programme!