- EQUATEUR - MES MOTS CLES.
--> A venir : montage de vidéos et photos prises au cours de ce voyage, sur la chanson adaptée du poème de Lorca, Verde, verde, que te quiero verde, chantée par ma copine Sarah.
Pour moi, l'Equateur fut un coup de cœur. Voici quelques mots-clés qui donnent un rapide survol de l'expérience que j'en ai fait.
1- Le vert.
Qu'importe où se pose mon regard, le vert est omniprésent. C'est pourquoi j'ai choisi cette adaptation du poème de Lorca, ‘’ Verde verde que te quiero verde ‘’, chanté par ma copine Sarah. Le vert de l'Equateur, c'est le vert de la nature, avec laquelle les habitants vivent en harmonie. Pacha mama, la nature, la terre, les volcans bien sur comme le souligne Michaux (voir poème cité dans mon article précédent) : ces entités sont réellement celles à partir desquelles est pensé le quotidien et le monde. Le vert se décline sous toutes ses nuances, parfois bleuté (eucalyptus), parfois fluo (l'herbe pousse en abondance dans cette terre volcanique si fertile et saturée d'eau, de lumière et de chaleur), parfois ponctué de couleurs éclatantes. La nature et avec elle les animaux sont particulièrement estimés, et est nourri jusqu'au moindre chien errant. C'est un des endroits d'Amérique latine que j'ai visités le moins pollué par les déchets plastiques.
2- Eau.
Voici un extrait de panneau photographié au musée de la culture de Quito. Il explique que des vertus, des rôles, une hiérarchie, etc., étaient attribués à l'eau, selon ses formes (certains lacs par exemple étaient des lieux sacrés où seul l'Inca pouvait se baigner, permettant de renouer avec les mythes constitutifs originels). L'eau occupait une place centrale au sein de la société, et plus encore elle était l'élément ô partir duquel était organisée, géographiquement et politiquement, la cité. Cela montre bien combien l'eau occupe une place centrale dans l'organisation de la société inca : cette dimension est vraisemblablement conservée de nos jours par le peuple équatorien, et principalement dans les Andes, terre héritière de la culture inca.
C'est ainsi un véritable leitmotiv du pays pour moi. Elle est présente dans tous ses états ! Du brouillard à la pluie diluvienne, de la cascade à l'océan, des eaux thermales aux usines de filtration qui en font l'eau la plus pure d'Amérique latine (nombreux prix attribués pour cette raison). Elle est loin d'être manquante, et les habitants l'utilisent sans compter (un peu trop sans compter d'ailleurs… Les Californiens s’indigneraient devant ce gâchis !). Cependant, pour leur décharge, l'eau qui est utilisée, y compris gâchée, est ensuite récoltée et restockée dans des réservoirs où elle est de nouveau filtrée. Le cycle est continu, et véritablement très élaboré ! L'Equateur est ainsi le pays d'Amérique latine réputé pour avoir la meilleure qualité et gestion de l'eau. Il faut dire que compte tenu la quantité de volcans et de glaciers, il y a de la matière. Je pouvais d'ailleurs boire directement l'eau du robinet et n'en ai jamais été malade, y compris en pleine campagne... !
Nb: mars - avril = saison des pluies. La plupart du temps, il fait donc, à la montagne, chaud le matin, puis un gros orage éclate, une pluie diluvienne (qui a entraîné de graves coulées de boue à Quito) s'abat, et d'un coup, une ou deux heures plus tard, la pluie cesse et la fin de journée est dégagée.
3- Communauté / solidarité.
Le pays fonctionne par communautés. Ainsi, dans la communauté, les habitants se réunissent d'eux-mêmes, au cours de Mingas, réunions, pour décider des travaux, des besoins, et lorsqu'un travail d'intérêt général est décidé, les habitants, par petit groupes alternant, vont eux-mêmes réaliser ce qu'ils ont décidé. Ça peut prendre du temps (la définition de l’efficacité latino ne tient pas compte de la rapidité…), mais chaque réservoir d’ eau, chaque route, chaque nouveau bâtiment, est construit par les habitants eux-mêmes, qui ensuite en assurent l'entretien. Une conséquence notable de ce système : le pouvoir est beaucoup plus localisé que centralisé à la capitale, et les élections municipales, qui se sont déroulées quand j'y étais, sont un événement très important ! Ils ne votent pas pour la droite ou la gauche, mais pour un programme très concret qui concerne directement la communauté.
4- Simplicité et joie de vivre.
C'est très cliché mais je dois dire un mot sur la gentillesse et la joie de vivre des Équatoriens ! Pour peu que l'on parle espagnol, et que l'on se montre travailleur, ils seront même franchement amicaux. Leur vie est plus simple que la notre, mais la famille, les amis, la nature, le rythme solaire, restent au cœur des préoccupations et passent avant toute chose. Lorsque quelque chose ne va pas, toute la famille et tous les amis sont présents immédiatement. Toutes les générations cohabitent pour chaque famille et chacun possède son rôle. La musique et la danse sont également très présentes dans leur quotidien.
5- Énergie.
Je ne sais pas bien comment expliquer ce sentiment, mais je dirais qu'il est lié à la force tranquille que dégagent les éléments de la nature, qui m'a tirée de ma léthargie. Car ici, rien n'est acquis. Il faut vivre, on ne peut pas se laisser porter. Avec le manque d'oxygène, par exemple, tout me coûte un effort, je sens littéralement brûler, se consumer l'énergie en moi vers l'extérieur. Pas un jour ne passe sans qu'une nouvelle idée ne naisse, une envie d'écrire, de photographier. Je recommence à lire, à construire des projets qu'aucuns qualifieront d'utopiques mais qui m'animent vraiment. Bref je redeviens moi, pleine d'une énergie que m'offre la nature et que je redistribue par mon travail à mon tour. Je ne m'étais pas sentie si vivante depuis une éternité !
6- Diversité.
Diversité des paysages : en très peu de temps compte tenu la petite taille du pays, vous passez de l'océan à la montagne, ou de la ville internationale et coloniale à la fois à la forêt amazonienne, l'une des parties les plus préservées d'ailleurs car les Équatoriens en prennent vraiment soin. Et vous avez vraiment la possibilité d'apprécier et de voir le changement, puisqu'on voyage en bus ici. Au fur et à mesure de la route, on voit changer les paysages, entre continuité et discontinuité. Même le ciel est une surprise : on peut voir les constellations du nord et du sud à la fois ! Tout change, mais tout est subtilement relié.
Diversité des cultures : les métisses et les indigènes sont les deux catégories ethniques les plus représentées. Les métisses sont les descendants des colons qui se sont unis aux indigènes. Les indigènes sont descendants du peuple inca et parlent toujours quichua une variante du quechua, portent les costumes tradutionnels, les cheveux longs et tressés,etc. A part cela, on trouve bien sûr les gringos, ce sont d'abord les très nombreux américains du nord venus s'installer définitivement. Mais plus largement maintenant le terme désigne les blancs, comme moi, le terme ayant a priori perdu sa connotation péjorative (m'assure-t'on en tout cas). A ces groupes ethniques dominants s'ajoutent les descendants Noirs et Asiatiques des anciens esclaves et travailleurs.
7- Lumière.
L'Equateur s'appelle ainsi parce qu'il se situe sur la ligne équatoriale. Ainsi, le soleil se lève à 6h et se couche à 18h toute l'année, et il est pratiquement toute la journée au-dessus de nos têtes. Conséquences ? La lumière est blanche, verticale : on brûle allègrement si l'on oublie sa crème (j'ai pris un coup de soleil un jour de pluie, véridique !), et les photos sont difficiles à prendre car saturées de blanc. Le ciel est blanc plus que bleu, ajouté à l'effet brouillard, les serres de roses à perte de vue, on a ainsi un pays qui éblouit !!!
8- Nuages.
Je laisse la parole à Michaux encore une fois. Il décrit avec justesse, précision et sensibilité un des phénomènes qui m'a le plus marquée dans ce pays.
Bref, l'Equateur est une des régions les plus stables et avancées d'Amérique latine. La corruption y est moins sensible, les mentalités sont extrêmement ouvertes (bon le statut de la femme est encore à revoir à mon avis, je ne compte pas les réflexions sexistes entendues de toute part…) et généreuses.
Je me souviendrai de cette synesthésie qu'a éveillé en moi le pays : des goûts, des couleurs, des sons et bruits, du contact, des odeurs.
Je me souviendrai de toutes ces personnes qui m'ont accueillie alors que je ne savais rien, qui m'ont transmis quelque chose, chacun à sa manière.
Et puis il m'a fallu partir...
Partir, c'est mourir un peu, je pensais ça, avant : mais non, c'est plutôt sentir pulser la vie en soi, faite d'attaches qui se tendent et se palpent dès l'instant où l'on cherche à s'en défaire. J'ai une nouvelle maison à présent, une maison de campagne.
- Du 10 FEVRIER AU 26 MARS : VISITES PONCTUELLES.
Chaque semaine, les mercredi et jeudi, je suis libre donc j'en profite pour explorer les environs de Cayambe.
1- QUITO.
Quito est une des plus belles villes d'Amérique latine que je connaisse jusqu'à présent. Le centre historique (colonial) est le mieux préservé du continent sud-américain d'ailleurs, avec Cuenca : ils sont tous deux classés au patrimoine de L'UNESCO. Le jugement qu'en fait Michaux est, à mon goût bien sévère... On respire plus qu'on y étouffe.
On y trouve beaucoup d'églises et lieux religieux, des jolies rues artisanales très colorées, bref une ville qui garde un côté latino authentique tout en se parant, plus discrètement et subtilement que d'autres, des couleurs uniformisantes de la ville-monde.
NB : Quito est en hauteur, il y fait assez froid la nuit, et les efforts physiques vous coûtent rapidement votre souffle.
J'ai passé deux jours (les jours de repos de ma deuxième semaine) seulement à Quito. C'est trop peu, je recommande d'y passer plus de temps.
* Jour 1 :
Promenade dans le centre historique, place centrale, j'ai tout simplement suivi le circuit proposé par l'office du tourisme (situé sur la place centrale), tracé sur une carte qu'ils m'ont donnée.
J'aime beaucoup la Virgen del Panecillo (le mont Panecillo est vivement blâmé par Michaux dans son carnet de voyage, voir citation ci-dessus, mais je ne suis pas du tout d'accord, ce mont ne ‘’ bouche’’ pas la vue au contraire pour moi il met de la perspective). On la voit systématiquement au bout de chaque rue puisque celles-ci sont des lignes de fuite continues, en quadrillage. On peut y monter par le téléphérique mais je ne l'ai pas fait. Je me suis contentée de l'admirer sous toutes ses coutures !
La rue commerçante / artisanale de la Ronda vaut le coup d'œil aussi, il y a de nombreux ateliers qu'on peut visiter, notamment de fabrique des ‘’ Panamas ‘’ : malheureuse que je suis il faut appeler ces fameux chapeaux ‘’ sombreros de paja ‘’, chapeaux de paille, car le Panama a été inventé en Equateur qui le fabriquait pour les ouvriers du canal de Panama. Aujourd'hui, le nom prête à confusion et en Equateur on déteste ça !
Le seul parc que j'ai fait cette fois-ci est El Ejido, et c'est petit mais très fréquenté des habitants. Très joli parc.
* Jour 2 :
Je suis tout d'abord montée tout en haut de la basilique pour avoir un beau point de vue sur la ville, et en effet ça vaut le coup. Cependant, quand on a le vertige ce n'est pas l'endroit le plus agréable !
Ensuite, je visite le beau monastère San Francisco, l'un des plus grands d’ Amérique latine. Son jardin est luxuriant et vraiment bien entretenu.
Je passe après cela par le musée de la culture équatorienne. L'on y apprend beaucoup sur le métissage des cultures, et sur les savoir-faire ancestraux, notamment. Une exposition temporaire de peinture latino-américaine m'a beaucoup plu !
Quito est une belle ville, j'aurais aimé y passer plus de temps, à la différence de Bogotá. Elle est fascinante, calme là où La Paz, sa plus proche cousine, est débordante d'agitation, sûre d'elle. C'est une ville où il fait bon vivre à mon avis, ni trop occidentalisée, ni trop en bazar, elle offre une acclimatation idéale à la culture latinoamericana.
2- QUITSATO - MITAD DEL MUNDO.
C'est bien là, dans ce petit bled perdu à une heure de Quito, et non à Quito même, que passe le fameux point 0 (mesuré officiellement par l'armée !). C'est un petit site / musée en plein air qui est aménagé. L'entrée vous coûte 2 dollars, et une sorte d'énorme horloge solaire au sol avec un poteau projetant son ombre pour donner l'heure constitue le site. Le tout entouré de montagnes, au loin, mais avant celles-ci, au premier plan, ce sont des plaines qui s'étendent à perte de vue et qui font que le site est dégagé, à la différence de tous les autres sites où passe la ligne. Un guide vous explique tout, et ça vaut le coup car c'est compliqué de comprendre physiquement, astronomiquement et météorologiquement ce qu'il se passe ici. De plus, il explique comment les Incas avaient organisé leurs sites à partir de la ligne équatoriale : oui oui, eux aussi l'avaient calculée ici, et utilisaient le système d'horloge solaire. Sauf qu'ils n'avaient pas d'ordinateur pour calculer… ! Ils ont toujours un train d'avance ceux-là, peut-être est-ce pour ça que les Colons ont décidé de les massacrer en faisant croire qu'ils étaient incultes ? Tout serait affaire de complexe d’infériorité ? Comme un air de déjà vu… Bref, on fait rapidement le tour, mais j'ai aimé cette visite. A la fin on peut acheter un petit kit avec toutes les explications, tant pour s'en souvenir que pour soutenir le projet de Quitsato : parce que les touristes ne savent pas forcément que le site de Quito est un faux site, et Quito ne dit rien à ce sujet, alors les chercheurs de Quitsato se battent pour faire connaître leur légitimité scientifiques à posséder le seul monument de la Mitad del Mundo.
3- OTAVALO.
Mon gros coup de cœur. Pas très original j'en conviens, c'est une ville très prisée des blancs. Et oui, c'est petit mais il y a toutes les commodités, c'est très authentique (population principalement indigène, art traditionnel, marchés très typiques, propre, jolie) et c'est vraiment à deux pas de très beaux sites. A peine sortis de la ville, vous voilà dans la nature luxuriante : cascade de Peguche, lagunas de San Pablo et Cuicocha, parc du Condor, pour ne citer que quelques sites fameux.
Le matin, nous visitons le bourg, le marché coloré et traditionnel de la plaza de los ponchos (l'endroit où l'on achète les souvenirs, mais il faut négocier ferme), quelques églises.
On déjeune dans un endroit où l'on nous sert le plat typique, avec notamment les tortillas de papas con queso dont je raffole (mais que c'est gras !). Puis direction Peguche et San Pablo.
C'est à 10 min en bus, lorsque nous arrivons l'endroit est désert et jonché de confettis et débris d'œufs. Pour cause ! Hier c'était le carnaval, et c'est l'un des endroits où il est le plus célébré du pays (alcool à flot, l'on se lance des ballons d'eau, des œufs et de la farine dessus, en privilégiant les gringos comme cible). Et le lendemain évidemment tout le monde s'en remet, donc personne ne travaille. Et la cascade normalement saturée de touristes et d'attrape-touristes par conséquent est absolument déserte.
Une fois sur le site, on doit marcher environ 15 minutes dans la forêt. Le bruit de l'eau accompagne vos pas et le grondement de la cascade se rapproche progressivement. Et voilà, elle se dresse devant nous ! On peut l'observer depuis le pont qui traverse la rivière, ou s'approcher sur un gros rocher glissant duquel vous ne manquerez pas d'être trempé jusqu'aux os.
Puis la balade continue et vous permet de rentrer à pied à Otavalo (ça descend !).
J'ai vraiment aimé cet endroit, c'est très intime, très simple et beau à la fois. Ça se couple bien avec la visite de la ville !
4- LAGUNA DE SAN PABLO.
Après Peguche, nous prenons un autre bus au terminal d'Otavalo pour aller jusque San Pablo, à 30 minutes d'ici. Encore un très bel endroit ! La lagune, première d'une grande famille, s'étend au pied du volcan. L'on ne peut pas faire grand chose (balade en bateau possible mais c'était fermé ce jour-là) si ce n'est s'asseoir et embrasser d'un seul coup d'œil l'ensemble de la vue. J'en garde un souvenir ému de paix et de sérénité !
Encore une fois, notre poète est bien sévère envers ce beau lac. Mais il est vrai que l'étonnante sérénité qui se dégage de ce lieu peut-être liée a son humilit acquise au fil des ans à force d'être écrasée non seulement par le volcan qui la surplombe mais aussi par ses majestueuses et éblouissantes lagunas voisines. Cette lagune, pour moi, tire sa beauté de l'ombre et du silence. Elle inspire une sorte de mélancolie qui ne va pas sans rappeler le romantisme de Lamartine, cette douleur ressentie face au sentiment du temps qui coule (or celui-ci est clairement en intertexte chez Michaux dans ce poème, il est presque textuellement cité dans le dernier vers...).
5- COTACAXI.
Bus d'Otavalo à Cotacachi. Le bus passe par le point de départ pour la lagune de Cuicocha, notre destination finale, mais nous avons été d'abord jusque Cotacachi (plus loin), pour voir la ville et petit déjeuner avant de revenir sur nos pas pour faire la balade. Je n'ai pas aimé du tout, nous n'y sommes restées qu'une heure en tout ! Ville peuplée d'américains du nord retraités qui restent entre eux, qui ne parlent ni ne comprennent l'espagnol et mangent des hamburgers, je préfère la Californie à choisir ! Bon c'est un peu sévère, je devrais apprendre à connaître le lieu pour le juger ainsi. Mais une impression de faux me reste sur le cœur, je ne ressens pas l'Ecuador vibes… La seule chose que j'aime, malgré le coût faramineux de ces objets, c'est le travail artisanal du cuir qui est le propre de la ville. J'admire les selles, les brides, les bottes. Ce sont des objets d'art plus qu'ils ne sont pratiques, mais l'on ressent la racine commune, oubliée à l'ère de la surproduction, entre les termes ’‘art’‘ et ‘’artisanat‘’.
De Cotacachi on reprend le bus pour revenir en direction d'Otavalo, et l'on descend au bled d'avant Cotacachi pour prendre un taxi conduisant jusqu'au point de départ de la balade autour de la merveilleuse lagune de Cuicocha.
6- LAGUNA DE CUICOCHA.
Cette lagune se situe cette fois non pas au pied du volcan mais au cœur même du cratère ! L'on n'est à ce sujet pas sûr que le volcan soit éteint. Mais pour l'instant l'activité détectée est minimale, il est en tout cas clairement au repos. L'écosystème y est tout de même très particulier, et lorsque l'on traverse en bateau la lagune (possible en saison pour faire le tour de l'île qui est au centre), l'on peut voir apparemment des bulles liées aux émissions de souffre de notre ami Cuicocha. D'ailleurs, pour la petite histoire, je crois que en Quichua (variante différente du Quechua) le nom signifie quelque chose comme ‘’mer de sang’’, c'est là qu'étaient jetés les corps des ennemis. C'est un lieu sacré, donc il y a plein de sanctuaires tout autour.
Le sentier fait le tour de la lagune il est facile (mais ça grimpe) et on peut faire le tour en 6h environ. Nous avons fait la moitié seulement mais quelle vue ! Le bleu est soutenu, les courbes de la montagne sont harmonieuses et rondes, d'un vert doux. Les papillons et colibris mènent la belle vie ici. La balade est géniale malgré une chaleur de plomb (on est très haut et il n'y a pas de nuages ce jour-là !). Un de mes beaux souvenirs !
7- LAGUNAS DE LA MOJANDA.
Cette fois, ce sont 3 lagunes pour le prix d'une. Elles sont également dans un cratère, mais celui-ci est si grand que peu à peu la lagune s'est asséchée par endroits et il y en a donc 3 plus petites parmi lesquelles une multitude de chemins s'est développée.
Trois lagunes donc, une minuscule, en cours d’assèchement, une moyenne et une très grande.
* Dans le cratère.
Aussi déchiquetée que les courbes de Cuicocha étaient harmonieuses, la montagne est noire, baigne dans le brouillard et se dessine sombre et dentelée sur le blanc. L'ambiance est froide, mystérieuse. Il n'y a que le silence.
Étant donné que le chauffeur du taxi m'attendait, puisque c'est 40 minutes de route difficile, il préfère attendre que faire l'aller-retour deux fois, je lui propose donc de venir se balader avec moi. Il accepte et s'improvise guide. Il me montre quelques beaux points de vue (vertigineux), me donne quelques informations, notamment sur la faune et la flore. Un moment super ! Quand je pense que j’'ai croisé ce taxi au moment où j'allais renoncer car tous les autres voulaient m'arnaquer (50 dollars au lieu de 25!). Vraiment il m'a offert une balade d'une très grande qualité. J'ai adoré le côté sauvage déchiqueté de ces lagunes.
Los Biscochos sont la spécialité de la région de Cayambe. En rentrant, je me suis arrêtée sur la panaméricaine pour manger la spécialité locale : les biscochos, sorte de biscuits / biscottes qui se dégustent avec une sorte de caramel (dulce de leche) et la hoja de queso (fromage frais roulé dans une feuille). J'ai été dans le meilleur et historique atelier de confection de biscochos, recommandé par le routard : los biscochos de San Pedro. On peut voir l'atelier de confection, le café y est très bon, et c'est petit budget. Mais le personnel est peu loquace !
- Du 27 MARS AU 1er AVRIL : EN ROUTE POUR LE PEROU.
La deuxième partie du voyage commence. Mon volontariat s'achève, je rentre le 10 avril aux USA et je veux absolument voir un peu du pays avant de partir, même si je suis séduite par la montagne j'ai envie de connaître les richesses que m'offre mon pays d'accueil. Alors je pars.
J'ai rarement ressenti ce déchirement : j'étais seule, dans un pays inconnu. Et je me suis fait des amis. Une famille d'accueil. Je m'y suis attachée de toutes mes forces. D'inconnus, ils sont devenus mon quotidien, ils étaient tout ce que j'avais ici. Alors vraiment, ce fut douloureux de s'extraire de cet endroit si pur, si sain, où mon quotidien quoique physiquement éprouvant était si facile de régularité. Que de rires et de larmes à la fois le jour du départ ! J'ai même pleuré en disant au revoir aux poules, que je détestais pourtant. Bref si j'avais pu m'enfuir sans dire rien à personne c'eût été plus simple.
Me voici donc partie pour un itinéraire que j'ai sagement et intelligemment (sisi !) construit afin de voir des choses différentes et représentatives tout en gagnant progressivement le Pérou d'où je prends mon vol pour la Californie.
Au programme :
Baños (entre la montagne et l'Amazonie, porte d'entrée de la forêt) ; Puerto Lopez (côte, Isla de la Plata qui offre une pseudo-alternative aux Galápagos que je n'ai définitivement pas les moyens de visiter cette fois-ci) ; Cuenca (3e grande ville du pays, dans la montagne, centre historique classé au patrimoine de l'Unesco, tout le monde m'en parle, proche du parc de las Cajas) ; Pérou (article suivant).
1. BAÑOS : 27-28 MARS.
Une fois au terminal de Baños, je gagne très facilement à pied mon auberge (pas besoin de prendre un taxi la ville est petite et tout est à environ 10 minutes de marche !).
Une fois installée, il est 4h de l'après-midi : je m'empresse d'aller jusqu'au mirador de la Virgen (600 maches, ça monte dur mais la vue est sympa. Si vous avez plus de temps le mirador de l'autre côté, Bella Vista, est plus haut et la vue est mieux paraît-il, mais celui ci m'a bien plu).
Ensuite, direction les eaux thermales de la Virgen. Il y a plusieurs piscines dans la ville mais celle-ci est la plus connue, et pour cause : les bassins sont directement au pied de la cascade. L'eau est trouble, car elle vient directement du volcan. Il ne faut pas y rester trop longtemps à cause du souffre ! Les bassins, répartis sur deux étages (NB : utiliser les cabines d'en haut et vous pouvez laisser gratuitement en consigne vos affaires), alternent entre eau froide, tiède, chaude et très chaude. Personellement je n'ai pas pu rentrer plus qu'un doigt de pied dans le bain très chaud. Apparemment, il faut d'abord aller dans le très froid puis direct se plonger dans le très chaud (en bas) : certains mettent même la tête sous l'eau, je ne sais pas comment ils font. En haut, le bassin surbondé, à 38 degrés, en plein air au pied de la cascade, est plus qu’agréable mais… Des enfants qui chahutent, des jambes qui vous heurtent constamment, pas d'espace : les gens ne respectent pas le fait qu'il ne faut pas y rester trop longtemps et il est vite saturé. L'eau est changée 2 fois par jour. Il y a enfin un bassin d'eau froide où l'on peut nager, en haut également.
A mon avis l'expérience est à tenter malgré la possible suraffluence, ne serait-ce que pour le plaisir du paysage !
A l'heure d'ouverture du magasin de vélo, 8h30 après un bon petit dej, je file louer un vélo et faire ce que j'attends avec impatience : la ruta de las cascadas.
Environ 20kms, 3h30 en tout en incluant les pauses, les marches jusqu'aux cascades, et le retour en camionnette, cette route est un incontournable à mon avis. J'ai eu la chance, il faut dire, d'y être hors saison touristique, et j'étais ainsi seule sur les sites.
Le hic : route très fréquentée par les voitures et camions qui ne ralentissent pas d'un pouce en vous doublant.
Cette route descend presque tout du long (environ 3 montées). Elle vous fait passer du centre de Baños, entouré de montagnes volcaniques, aux portes de la forêt Amazonienne à Rio Verde. Et tout du long, vous suivez la rivière avec une vue constante sur la vallée luxuriante et parsemée de cascades très impressionnantes et élégantes. Le clou du spectacle est la fascinante cascade del Pailon del Diablo.
Après avoir vu, sous TOUS ses angles (puisque l'on commence par la voir de tout en bas, puis on monte sur des balcons thérapeutiques en pierre à différents niveaux pour finalement, après littéralement avoir rampé sous la roche, arriver au dernier balcon humide sous la cascade-humide est un euphémisme !- et ensuite redescendre sur un pont suspendu vous permettant de la voir de face (nb : le pont d'au-dessus et sur un autre site)) cette impressionnante cascade, il faut rentrer au parking à vélos pour y prendre une camionnette qui vous ramènera à Baños.
Une fois rentrée à Baños, je prends un bus pour monter jusque la Casa del Arbol, qui est un mirador connu sur le volcan et aussi de là où l'on peut faire la balançoire très connue qui vous balance au-dessus du vide (1$ bus aller, 1$ balançoire + mirador, 1$ retour). Il y a plusieurs sites ‘’ casa del árbol ‘’, je suis allée au plus haut mais ce n'est pas le site ‘’ officiel ‘’ qui se situe un peu avant (même bus, demander au chauffeur où il faut descendre).
Et voilà, épuisée, je rentre récupérer mes affaires pour un long voyage de nuit en bus jusque Santa Elena (nom du terminal terrestre régional proche de Salinas, ce n'est qu'une gare, pas un lieu touristique : on y prend tous les bus qu'on veut pour la côte, pour les petites destinations régionales ainsi que les grosses villes du pays). De là, à 6h du matin quand j'arrive, je prends un autre bus jusque Puerto Lopez sur la côte (après Montañita), ma prochaine étape.
2. PUERTO LOPEZ ET LA ISLA DE LA PLATA : 29-30 MARS.
Premièrement, je voulais, après 2 mois en montagne, voir la côte pacifique. Ce petit port est réputé assez authentique, tranquille, et plein de charme car niché dans une jolie anse. Je ne suis pas vraiment séduite par le lieu, mais bon, c'est vrai que c'est assez représentatif de la vie quotidienne des habitants de la côte. Les routes ne sont pas bétonnées à part l'axe principal et les habitants vivent de la pêche, de l'artisanat, du tourisme. Car tourisme il y a ! C'est la raison principale de ma venue ici, Puerto Lopez est le point de départ pour l'Isla de la Plata, une réserve naturelle qui, soit disant, serait une alternative aux Galápagos pour ceux qui ne peuvent dépenser 500 dollars pour voir les merveilles de la faune et la flore des fameuses îles. Je pense que malgré le charme indéniable de cette île très riche quant à ses fleurs et ses animaux l'appellation est un peu abusive, à visée marketing sans aucun doute. Mais j'ai vraiment aimé en tout cas !
- Jour 1 : Puerto Lopez, repos et plage.
J'ai choisi un hostal en bord de mer, car elle m'a manqué celle-ci ! Et je ne regrette pas. Le soir, je vais marcher dans l'eau alors que le soleil se couche.
Et le matin réveillée comme toujours à l'aube je vais voir le lever cette fois, alors que la forêt verdoyante est noyée dans la brume et que les formes des rochers se dégagent progressivement du trouble.
De ma chambre, j'entendais l'océan ! C'est un vrai spot de surf et je ne regrette pas, malgré l'ambiance excluante pour ceux qui ne pratiquent pas le sport, d'avoir choisi la proximité de la mer plutôt que de la ville (je suis obligée de prendre le bus, 20 minutes, pour aller au bourg). Sans compter que je me suis fait des compagnons de route avec qui je vais visiter l'île, deux Allemandes et un Estonien, et ça m'a fait du bien de m'extraire de ma solitude.
- Jour 2 : Isla de la Plata.
On ne peut visiter qu'avec une agence (elles abondent sue le front de mer et proposent toutes la même prestation).
La visite se déroule comme suit :
- en bateau pendant 1h30 jusque l'île (vous croiserez peut-être, comme moi, des baleines, ou des dauphins ! Dans ce cas le bateau s'arrête !)
- sur l'île, il y a des toilettes ; vous débarquez sur une crique, et ensuite vous partez pour une marche commentée par le guide pendant 2h (choix entre chemin qui monte et chemin des falaises, on ne voit pas les mêmes oiseaux ni paysages, j'ai choisi les falaises et j'ai vraiment aimé). Il y a beaucoup de plantes médicinales, pourvues de vertus spécifiques (gomme, fleurs vitaminées…), comestibles. On croise des bernard-l'hermite, des caméléons, des oiseaux à pattes bleues, et des Frégates, dont le mâle pour séduire la femelle gonfle une membrane sur son cou qui est d'un rouge-orange vif (on les voit mieux sur l'autre chemin mais on en a vus quand même). Sans compter des dizaines de papillons. Le guide explique que lorsqu'il ne pleut pas (et ça peut être un très long moment sans pluie) l'île est privée de toute verdure, j'ai peine à le croire car c'est très verdoyant pour nous !
- Après la marche nous retournons au bateau et là des tortues (auxquelles les guides jettent un peu de nourriture pour qu'elles s'approchent) nous tournent autour.
- Pic-nic (fruits, coca ou eau, deux petits sandwichs, gâteau à la banane)
- Dans une petite crique, on peut se mettre à l'eau. On nous prête masque et tuba et à nous l'exploration d'une barrière de corail blanc et ses poissons multicolores. Les plus chanceux verront des tortues également ! L'eau est fraîche mais vu la chaleur ça fait du bien de plonger. On y passe environ 1h. Puis retour à Puerto Lopez vers 3h30 /4h.
Allez,c'est à nouveau le temps de repartir ! Direction Cuenca. Mais j'ai été un peu optimiste à ce sujet… Il faut que je prenne le bus, qu'on attend sur la route principale (la E15, sur cette route passe le bus qu'il faut prendre et par ailleurs c'est le seul bus hors bus touristiques qui passe, il dessert Puerto Lopez dans un sens, Montañita et Santa Elena dans l'autre et passe toutes les 20 minutes, pas d'erreur possible), jusque Santa Elena. Mais là-bas, surprise, aucun bus direct jusque Cuenca ! Je dois passer par Guayaquil, la 2e grande ville du pays, et prendre un bus pour Cuenca à 11h du soir qui me fera arriver à 3h30 du matin… Mauvais ! Alors je prend en hâte une chambre dans un hostal familial proche du terminal à Guayaquil et je diffère mon voyage à Cuenca pour le lendemain matin. Les aléas de la route... !
Tenue par une très jeune gérante qui vient d'ouvrir, c'est une maison d'hôte / hostal. Formule idéale, pas chère, et la jeune fille est plus qu’agréable. Très compétente, elle conseille tant pour la ville (ça ne me concerne pas mais elle a plein de doc !) que pour tout le pays. Elle a séjourné comme volontaire en France et en Europe, et son auberge est bien placée, bien tenue simple et efficace (pas le grand luxe mais tout le nécessaire pour des backpackers).
- Un tout petit mot sur Guayaquil :
Les habitants de cette ville ont pour réputations d'être snobs, très (trop) fiers de leur ville portuaire et internationale (le déplaisir de revoir l'enseigne Macdonald pour ma part est pour eux une fierté). Je dois avouer qu'à part la gérante de l'auberge, tout le monde a été exécrable avec moi. Chauffeurs de taxi, de bus, passants à qui je demandais mon chemin… Pas eu envie de m'y attarder.
- 31 mars au matin, de Guayaquil à Cuenca: 8$, départ immédiat, à 8h du matin je suis dans le bus.
3. CUENCA : 31 MARS - 2 AVRIL.
3e ville du pays, Cuenca est une étape importante sur le chemin de l'Inca (route des anciens messagers) entre Cusco et Quito. Site préalablement Cañari (communauté matriarchale, XIIIe s environ), puis Inca, puis bien entendu haut-lieu du colonialisme, la ville est caractérisée par la beauté de son centre historique colonial extrêmement bien conservé.
Les rues sont magnifiques : façades à balcons et colonnes colorées et fleuries, peintures de rue, bords de la rivière, multiples églises, dont l'énorme cathédrale à la fois en brique et aux domes bleutés, parc Calderón central possédant en son centre 8 énormes arbres, etc. C'est un plaisir de se promener dans les rues (tout se fait à pied), de dénicher des petits restaurants délicieux et pas chers, de faire des musées très intéressants, etc. Vraiment une ville à découvrir !
Le 31 en arrivant, il pleut un peu. Je décide de visiter à pied le centre historique et les bords de la rivière. Et je ne regrette pas, car le soleil perce et la lumière est magnifique après la pluie !
Autour de Cuenca, deux sites majeurs : le parc de las Cajas, une merveille apparemment mais le temps est trop mauvais on ne peut le faire que quand il fait beau or en ce moment c'est la saison des pluies… La prochaine fois ! ; le site archéologique d'Ingapirca.
- Jour 2 : Ingapirca ; Cuenca.
- Ingapirca.
Site à la fois Cañari et Inca, dans la montagne, Ingapirca est le plus grand site archéologique d'Equateur.
Le site voit coexister la culture cañari et la culture inca. Les Incas se sont appropriés progressivement le site pour en infléchir à leur manière l'architecture, les lieux de culte, etc.
On trouve parmi les restes cañaris un espace ouvert énergétique, c'est-à-dire que le lieu a été construit suivant les courants telluriques et énergétiques qui passent précisément là. Un élément qui le prouve ? Le climat change à tout instant, vent, pluie, soleil. Sur tout le site bien sûr, pas juste en cet endroit précis, mais la ligne énergétique passe par cette esplanade, comme l'ont constaté les Cañaris en observant la météo, les phénomènes physiques et chimiques, les astres.
Les Incas ont ensuite construit leur temple du Soleil selon la ligne equinoxiale qui passe… Par le lieu tellurique cañari ! Par exemple on trouve une pierre, dans l'alignement avec la montagne et le soleil le jour de l'équinoxe du 21 juin, qui a été placée là par les Incas afin de pouvoir déterminer l'emplacement du temple du Soleil.
Le temple du Soleil :
Il est évidemment voué au culte du Soleil, il est construit avec une pierre différente des autres monuments Incas. Il n'y a pas de ‘’ ciment ‘’ (à l'époque mélange de boue et de paille) entre les pierres, elles sont taillées selon leur forme naturelle de façon à s'emboiter paefaitement. La pierre est très verte.
Les Incas taillent les pierres, à la différence des Cañaris. On peut voir ci-dessous des pierres pour soutenir les troncs servant aux charpentes des maisons ; d'autres pour la circulation de l'eau ; d'autres enfin pour mettre la tête des animaux sacrifiés.
- Sur le site, on voit également des plantes très connues pour leurs vertus. Une plante par exemple possède les mêmes propriétés que la feuille de coca : elle aide à lutter contre le mal des montagnes. D'une autre plante qui ressemble à un cactus on extrait une sorte de fil très résistant utilisé par les cañaris pour faire du tissu ou accrocher des choses solidement, mais aussi comme matériau en guise de bois (avant que les colons n'apportent des arbres il n'y en avait pas !) ; et enfin l'on en buvait le jus comme liqueur.
- Enfin, cette dernière plante (photo) aux couleurs du drapeau bolivien (ce n'est pas un hasard) est connue pour purifier tant spirituellement que physiquement, et est encore aujourd'hui utilisée pour se laver (dans les gel douches etc.).
Après la visite du site en lui même il y a un sentier qui fait une boucle (entre 45 minutes et 1h30) depuis lequel on peut accéder à notamment un point de vue sur la Cara del Inca, une roche en forme de visage Inca (pas un hasard là encore). Il emprunte en parti l'ancien chemin de l'Inca. Malheureusement je n'ai pas pu faire le tour car il s'est mis à pleuvoir des cordes et je n'étais pas équipée. J'ai simplement été voir la tronche dudit Inca, et suis rentrée trempée.
Vous pouvez aussi voir d'anciens bains thermaux (l'eau est sacrée chez les Incas et selon le rang on peut se baigner ou non), et visiter un musée intéressant mais qui reprend surtout les éléments expliqués par la guide.
2. Après-midi : Cuenca.
Cette fin d’ après-midi, j'ai un programme chargé. Je prévois un musée, quelques églises, et pourquoi pas aller jusqu'au mirador de Turi ?
Bilan : je n'ai rien fait, il tombe une pluie diluvienne et je me heurte à des portes closes (il est trop tard tous les musées et les églises sont fermés). Bon. Dinner time! Je me fais un petit plaisir pour me remettre de mes déceptions : je vais dans un restau français et je commande un sandwich (avec du vrai pain craquant et du fromage de chèvre !!!). Le bonheur. Puis, je rentre. Demain avant de partir ma journée déjà chargée de base va être plus que remplie puisque je n'ai rien pu faire aujourd'hui ! Ah les orages de la montagne…!
- Jour 3, 2 avril : Cuenca.
Grand soleil ce matin ! Je pars de bonne heure prendre quelques photos des bâtiments et rues ensoleillés puisque jusqu'ici je ne les avais vus que sous la grisaille voire la pluie.
La cathédrale.
Je me promène sur la magnifique place principale, et je monte en haut des tours de la Cathédrale. La vue y est vraiment chouette, mais 2$ c'est franchement abusé.
Mirador de Turi.
Ensuite, je me dirige au mirador, à pied. Temps estimé : 1h aller, 1h retour. Sans doute un peu plus en réalité en incluant les pauses photos au bord de la rivière !
En haut du mirador, une jolie église bleue et blanche et tout un petit village où sont ouverts un certain nombre d'ateliers artisanaux. Agréable pour flâner ! Je redescends pour aller au musée des cultures aborigènes.
Balade dans les rues de Cuenca
Musée des cultures aborigènes.
On en apprend des choses ici ! Ce musée explique, à partir d'une énorme collection d'objets issus de l'artisanat de tous les peuples ayant occupé l'Equateur, l'histoire de ces différentes cultures. Il n'y a définitivement pas que les Incas ! Et ceux-ci ont joué le rôle des Conquistadors avant l'heure, ils ont tout détruit : on a souvent tendance à l'oublier et à ne les voir que dans le rôle de la victime, mais ils se sont eux aussi comportés en tyrans et guerriers conquérants.
Chaque peuple, selon sa localisation géographique, a développé différentes spécificités (culinaires, artistiques, artisanales, guerrières…). Cependant, on retrouve des points communs, notamment la représentation de la femme, aux courbes généreuses, la prédominance du rond, le travail du figuratif (animal et humain), etc.
Il pleut à verse, ça y est. Alors je cherche un autre musée : ce sera le musée municipal d'art moderne.
Musée municipal d'art moderne.
Le site est magnifique, probablement un ancien cloître, parsemé de jardins. En revanche les peintures, de Charco, artiste national, ne m'ont pas vraiment plu. Très abstraites, parfois proches du style Picasso, mais elles ne m'ont pas touché du tout. Cependant pas de regret, quelle tranquillité dans un si joli lieu ! A croire que les termes ‘’ art moderne ‘’ font fuir les touristes… !
Ma journée s'achève, il est 6h, un rapide dîner dans mon nouveau QG (le restaurant français, oui je suis faible ! Mais je rêvais d'une salade, et non pas de friture encore et toujours… ), puis je récupère mon sac, sous la pluie toujours, et direction terminal terrestre. Adiós Cuenca!
Je prends le seul bus de la journée (il faut bien le réserver à l'avance du coup, genre 2 jours, pour éviter les mauvaises surprises !) pour aller au Pérou à 9h30. 13h de route (incluant pauses, frontière, et le repas est offert !) jusque Chiclayo, la ville la plus au sud du Pérou possible.
En route pour le Pérou, au revoir l'Equateur. Je sais que je reviendrai ! J'aimerais vraiment m'y installer un temps, à voir si cela sera compatible avec ma vie personnelle et professionnelle. Mais en tout cas je suis sous le charme !