Carnet de voyage

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68 étapes
213 commentaires
Du 1er avril au 24 décembre 2023
268 jours
Ce carnet de voyage est privé, ne le partagez pas sans l'autorisation de l'auteur.
26
mars

Voili-voilou, dans 6 jours je suis parti! Entre impatience, excitation et peur d'avoir mal aux fesses, je pense être près à surfer avec les nombreuses expériences et péripéties qui nous attendent Bethy (ma YAMAHA Tenere XT660Z) et moi.

Quelques infos pour la voyage: On part à 3 motos pour une aventure de 10.000Km. On prévoit 5000km jusqu'au Maroc et 5000km au Maroc. Ensuite, je retrouve Mo, ma compagne pour visiter des fermes au Maroc, au Portugal et en Espagne. Voici un résumé de l'itinéraire moto jusqu'au Maroc.

La France:

L'Espagne:

Le Maroc:

Alors voilà et puis comme le dit le poète Antonio Machado "Pèlerin, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant".

29
mars

Encore une petite frailleur aujourd'hui.

Bethy ne voulait pas démarrer avant le dernier tour d'essai pour voir si tout allait bien!

Après vérification de la tension de la batterie, que l alternateur et la pompe ã essence fonctionne bien. Elle se décide à redémarrer et ne plus m embêter.

230km auj dans le namurois et la famenne. C était bien sympa.


On a décidé de déplacer le départ a dimanche 2 avril pour avoir une météo moins pluvieuse!


Alors maintenant on croise les doigts pour ne plus avoir de frailleurs mécaniques avant le départ !


Big bizzz et pour de prochaines infos de l autre côté de la frontière

Q


"Pour moi, il n'y a que voyager sur des chemins qui ont du cœur, sur n'importe quel chemin qui peut avoir du cœur, et le seul défi valable est de parcourir toute sa longueur - et là, je voyage en regardant, en regardant à bout de souffle." Don Juan dans Carlos Castañeda



1
avr

Coucou tout le monde,

Après encore quelques frailleurs ces derniers jours. Une fuite a la pompe a essence 1 jour avant de partir qui est résolue grace au merveilleux travail et service du garage Atypic'all Garage SRL, on est près!


Demain avec Bronek (la moto rouge) on part pour le Morvan. Au programme 550km pour retrouver des amis qui nous accueillent dans leur maison !


On retrouve le 3eme pilote Jounne a Carcassonne dans 4 jours!


Alors maintenant je croise les doigts pour au moins passer la frontière belge hihi


Pleins de bizzz

Q

PS: je pensais être chargé mais Bronek me surpasse largement hihi


2
avr

Aujourd'hui départ à 8h00 vers le Morvan. 540km vers Buzon où des amis nous attendent pour la nuit. Bien qu'étant excité par le départ pas facile de laisser la famille pour 9 mois et de ne pas trop savoir quand je vais voir Morgane...

Nous nous attendions à une journée grise avec peu de pluie, nous avons bien fait de mettre les kway dès le départ. De Namur au Morvan nous avons eu la pluie hihi. De quoi se mettre en jambe! La bonne nouvelle c'est que à part mes bottes et mes gants rien n'a percé!

Bien que la pluie était présente, nous avons eu une belle journée. C'était la première fois que je roulais avec Bronek et nous roulons à des rythmes similaires, donc c'est chouette. Bethy allait bien aussi, plus de bruit bizarre et d'odeur d'essence pour le moment c'est une bonne nouvelle!

Nous avons eu l'occasion de croiser pas mal de compagnons sympathiques sur notre chemin: biches, milans royales, milans noirs, buses, bergeronnettes, etc... Oui maman ne t'inquiète pas je regarde aussi la route! 😀

Finalement, c'était sympa d'arriver dans la brume dans le Morvan, avec ses forêts, ses ruisseaux et ses lacs cela faisaient une belle ambiance d'hiver et d'humidité mais cela avait du charme comme j'étais au sec et que je n'avais pas froid. Nos gros points de vigilance était d'être attentif à l'adhérence avec nos pneus à galets sur des routes capricieuses.

Au soir, nous sommes finalement arrivés chez Emilie et Antoine qui nous ont accueilli avec joie et simplicité. C'était super chouette de les rencontrer, pleins de points de résonances sur nos envies de vie, d'habiter, de travailler. On partageait plein de points de préoccupations sur l'état du monde, belle rencontre! En risque de se recroiser.

"Va lentement, ne te hâte pas, chaque pas t'emmène au meilleur instant de ta vie." Thich Nhat Hanh

3
avr

Coucou tout le monde, Aujourd'hui, nous avons poursuivi notre aventure du Morvan vers l'Auvergne. Après une belle nuit dans la caravane d'Antoine et Émilie nous nous sommes levés avec la perspective d'une belle et sèche journée (d'après la météo aussi). Je suis pas sur que Bronek soit habitué aux rencontres et à la caravane old school mais il semblait comblé😀

Après un départ au sec, nous ne tardons pas à remettre nos habits de pluies car il fait froid et que les nuages commencent à menacer. Les premiers km dans le sec ont vraiment fait plaisir. On a enfin pu commencer à profiter de l’enfilade de merveilleux petits virages que se profilaient devant nous et Bethy a enfin pu commencer à mettre de l'angle. Bon on va pas encore toucher le cale pied mais c'était bien sympa, on le fera surtout pas du tout avec les pneus à galets (Maman si tu lis cela, je ne compte pas toucher la cale pied hihi)

Après 20min, on a commencé à avoir nos premiers soucis de gps. Le Garmin de Bronek est un peu capricieux et il aime bien roulé premier donc je suis obligé de klaxonner et faire des grands signes pour dire: Ohhh c'est pas par là! 😛

Plus sérieusement, on entame déjà les premiers soucis mécanique et je dois dire qu'avec soulagement ce n'est pas Bethy, elle va super bien. La Triumph n'a plus de frein arrière. En mangeant à midi, je demande à Bronek si c'est normal que ses plaquettes sont presque mortes. 1 heures après le frein ne freinait plus, il pompe à vide. Nous avons donc déjà une mission demain: trouver un garage et réparer cela.

Nous avons pu profiter de quelques moments de sec dans l'après midi et nous avons pu apprécier les jolis paysages de l'Auverge qui commençait à se dessiner. Cela n'a pas durer longtemps car nous avons beaucoup roulé dans le brouillard et à des températures assez fraiches. Par contre, c'est vraiment chouette je n'ai vraiment pas froid. Par contre, avec toutes les couches, j'attrape un peu mal aux épaules car ma mobilité n'est pas optimale. J'imagine qu'une fois en Espagne, j'aurais d'autres préoccupations.

Aujourd'hui, on a passé notre premier col. On a rien vu...

Et pour terminer la journée, nous avons été dire bonjour à la neige du Sancy avant d'aller passer la nuit dans un appartement au Mont Dore. Nous n'avons pas osé tenter la tente en étant humide alors qu'il annonce -3°C pendant la nuit. Petites natures, nous dira Tom 😉

Aller demain on va dormir dans une communauté du sud de l'Aveyron et on cherche un garage. J'ose plus trop le dire mais il devrait faire sec et soleil, affaire à suivre!

A bientôtQ.

PS: N'hésitez pas à laisser un petit commentaire quand vous en avez envie, comme ça je peux aussi prendre de vos nouvelles! 😀

4
avr

Ce matin, je me réveille l'esprit songeur. Est ce bien raisonnable de partir si tôt avec le gèle annoncé pendant la nuit ? Lorsque je me réveille après une nuit à écouter la musique à fond dans mes écouteurs pour camoufler les ronflements de mon camarade de route, je constate le gèle sur le Velux au dessus de ma tête. Mmm ca va piquer ce matin...

9h, nos motos chargées, nous partons pour le col de la Crois Saint Robert. Nous avons croisé un jardinier bien sympa qui après avoir appelé un ami qui travaille aux services des routes, nous annonce que le col est praticable. Nous voilà donc parti et quelle beauté. -6°C et seul dans les sommets de l’Auvergne, entouré d'une neige céleste et de nos premiers rayons de soleil. Une belle journée s'annonce.

Une fois passé avec vigilance nos premiers moments en altitude, ne redescendons dans la vallée pour nous diriger vers le Cantal. Et quel bonheur. Nous avons droit à une enfilade de petites routes sinueuses de montagne, en forêt, dans les près, avec les paysages lunaires. Avec le soleil et les températures qui montent, nous pouvons commencer à nous laisser aller. Bethy dompte chaque virages avec douceur et souplesse. Je me concentre pour appliquer les trajectoires de sécurités et essaie de rouler avec fluidité. Les km défile et le plaisir est au rendez-vous.

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous au garage Dafy moto de Rodez pour investiguez le frein arrière de Bronek. Nous sommes donc attendu, et en roulant je me demande si nous prenons le temps nécessaire pour respecter et apprécier ces lieux somptueux. En même temps, je me dis que la vie est affaire de choix et qu'on ne peux tout faire et tout voir. Volcans d'Auvergne, nous reviendrons et nous prendrons le temps de vous rencontrer vous, votre écosystème et vous habitants. A oui et vos fromages aussi.

Bon, les nouvelles ne sont pas super concernant le frein arrière de Bronek. Durant notre pause de midi, on voit de l'huile couler de son étrier. Dafy nous confirme que les joints sont foutu et ils n'ont pas les pièces pour réparer. Je me dépêche donc d'appeler plusieurs garage Triumph et c'est à Toulouse que les choses pourraient être les meilleurs. O ring commandés et devraient arriver demain dans la journée.

En même temps, je me rend compte que mes bottes commencent à se décomposer. Je dois malheureusement être en train de semer du plastiques derrières moi. D'habitude, je préfère semer du lin et du sorgho 😀 Il faut dire qu'elles ont plus de 12ans et sont un vestiges de ma petite carrière de jeune crossman. Il faudra donc trouver de nouvelles bottes rapidement car ça ne tiendra jamais le coup...

Nous terminons aujourd'hui, notre itinéraire en nous dirigeant vers la communauté de la Remoutarié dans le sud Aveyron. Nous y avions séjourné 1 mois et demi avec Morgane il y a plus d'un an. Leurs membres nous acceuillent encore avec joie, bonne humeur et une hospitalité rarement rencontrée. Merci à eux. Je suis heureux de pouvoir dormir dans une chambre seul pour récupérer de ma nuit précédente, hihi 😛 Bronek semble apprécier ces rencontres et ces découvertes. Mêmes si je ressens que leurs modes de vie le surprend et le laisse songeur.

Demain, nous ferons chacun route dans notre direction. Je vais me diriger vers l'Espagne pour rencontrer Max et Steph. Bronek ira quant à lui en direction de Toulouse pour les réparation. Nous comptons nous retrouver jeudi avec en plus Jounne pour continuer notre aventure. J'aurais donc au programme une belle et longue journée et en plus une mission: trouver des bottes sans devoir faire 10 magasins.

En tout cas, merci l'Auvergne, le Cantal et les toutes les petites routes délicieuse, c'était du pur plaisir aujourd'hui!

5
avr

8h00 départ de la Remoutarié. Ce matin encore un peu frais -2°C au compteur. Nous partons chacun de notre coté. Cela sera donc une journée seule. Et cela devrait être une grosse journée car 400km de prévu par les petites routes de l'Aveyron, du Haut Languedoc et du Roussillon jusqu'à Roses en Espagne. Avec une grande mission trouver des bottes et si possible les mêmes que celles cassées que j'ai au pied car je les aimes beaucoup.

Yop, c'est parti. Premier tour de roues qui nécessite la prudence. Les routes semblent être un peu brillante et j'ai pas envie de me coucher déjà la première semaine (et même pas du tout si possible). Tout se passe bien, dans le frais et les nuages. Les routes de l'Aveyron sont étroites et sinueuses tout ce que j'aime. J'ai l'impression d'être seule mais le lièvre, la biche et le milan royale m'ont vu et discrètement moi aussi.

J'arrive rapidement dans le Haut-Languedoc. Ca a vraiment été passionnant de traverser toutes ces régions ces 2 derniers jours. Les paysages, la végétation, les vaches, le habitats changent drastiquement. J'aimerais parfois prendre plus de temps pour m'arrêter à gauche à droite. Mais bon, si je mets 10 ans pour le voyage j'en connais qui vont pas être très heureux en Belgique 😀

Après 100km, au loin les Pyrénéens 

Durant cette journée seule, un peu de tristesse de faire ce premier voyage sans ma famille motard, mais ca ne sera que partie remise. Après je suis pas sur que mon père aurait aimer les petites routes que je prends, car il y a souvent du gravillons, des trous, de la terre, etc mais en tout cas pour Bethy et moi on se sent comme un petit Némo dans l'eau 😀

Tesson - Les chemins noirs 

Cette traversée de la France me fait beaucoup pensée à l'écrit de Sylvain Tesson: "Sur les chemins noirs". L'itinéraire que j'emprunte passe tellement par des petits villages et des petites routes reculées que parfois j'ai l'impression d'être dans une autre époque. Il m'arrive même de serrer les fesses pour trouver de l'essence car parfois je croise pas de pompe pendant plus de 300km... Encore une chance que j'ai un gros 400km d'autonomie.

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Tesson: "Les chemins noirs dont je tissais la lisse avaient cette haute responsabilité de dessiner la cartographie du temps perdu. Ils avaient été abandonnés parce qu'ils étaient trop antiques. Ce n'était plus considéré comme une vertu."

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11h30, j'arrive à Carcassonne. 11h40, je ressors avec une nouvelles pairs de bottes. Et surprise, exactement le modèle que je voulais, il restait une paire et en plus s'était ma pointure. Incroyable. Nouvellement chaussé, je me dirige en vitesse vers la Biocoop pour faire quelques courses et fait un tour gracieux du magasin pour faire honneur à Morgane et notre passion commune des magasins d'alimentation de France. Allez comprendre! 😀

Je continue donc mon périple vers l'Espagne, avec plein de petites routes, une végétation en métamorphose et la chaleur. J'ai pu retirer trois couches et me sens déjà bien plus confortable sur la moto avec tous ces pulls et kway en moins. Petit bémol, j'espère que les bottes vont se mettre car j'attrape mal à la malléole... oh nooooonnn!

Bethy a passé les 30.000km, j'ai calculé ca fait déjà 18.072.289 tours de roues. Et ben ca en fait déjà quelques uns. La journée est longue car avec toutes ces petites routes les kms s’enfilent lentement et c'est vraiment délicieux. L'odeur de thym dans l'air je continue ma découverte du Roussillon.

Magnifique découverte aujourd'hui: les Gorges De Galamus. A voir 😉

https://chateau-marcel.com/es/gorges-de-galamus/ 

Je continue à rouler en direction de la méditerranée et apprécie avec joie les vieux pieds de Carignan du Roussillon planter à l'ancienne. Quelle spectacle pour l'amateur de vin que je suis. Après quelques longues lignes droites, je me retrouve à la coté, à Banyuls et fait un dernier arrêt pour profiter un peu de la mer et reposer mes pieds car j'ai vraiment mal. Mettre des nouvelles bottes d'enduro pour faire 350km c'est vraiment une idée moyenne...

Aller encore 35km et je retrouve Max et Steph après cette longue et belle journée. Et là, bloqué à la frontière interdiction de passer car il semble qu'il y ait un incendie dans les terres. En plus, j'en aperçois à plusieurs endroits de la côte, quelle tristesse de voir ces paysages brûler. Je dois donc faire un détour de 100km et prendre l'autoroute pour contourner le massif.

19h00 arrivée à Roses. Il est temps d'aller prendre un douche et boire un verre! Demain journée de repos pour profiter de passer un peu de temps avec les ami.e.s et leur accueil chaleureux.

A bientôtQ.

PS: La moto de Bronek n'est pas encore réparée et Jounne doit aller au garage car sa prise USB ne marche. Il semble qu'on fasse la fine équipe tous les trois.

Sylvain Tessoin: "Certains hommes espéraient entrer dans l'Histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaitre dans la géographie."

6
avr

Aujourd'hui, journée de repos. Envie de profiter du moment avec mes ami.e.s Max et Steph qui attendent un petit boutchou. Donc on se lève cool, un peu yoga des papotes, un bon café et direction une bodega pour aller boire du vin et manger des tapas.

Jounne ne tarde pas à nous rejoindre et mange avec nous. Le courant passe bien avec Max et Steph et Max se lance dans des méga conversations en anglais et on peut voir les sourires et l’étonnamment sur le visage de Steph. Vraiment en chouette moment!

A 15h, on prévoit d'aller voir un lac à 4 et après 30km, on se rend compte que Jounne à oublier quelques choses à la Bodega. On continuera l'après midi à deux en moto pour aller recherche les bazars. Chaque jour a ses petits péripéties.

Une fois la pièce retrouvée, on s'engage pour un peu d'off road pour la première fois. Après 15 minutes, on se retrouve dans un chemin super étroit, les affaires sérieuses commencent! C'est la joie, les sensations de gamins retrouvées. Bethy est incroyable, relativement agile et facile à piloter. On dirait jamais qu'ensemble on fait plus de 300kg.

Après 15km de piste et de chemin, direction le Roi Merlin. Jounne à oublier des outils pour démonter sa roue arrière.

Après ,direction Cala Montjoi, une magnifique plage que j'ai envie de faire découvrir à Jounne. La route et la vue pour y arriver est magnifique. On prend un petit moment pour mettre les pieds dans l'eau et puis on file pour rejoindre Max et Steph. Les bottes commencent à se mettre à place et ca fait plaisir! 😀

On passera une soirée mémorable à beaucoup rigoler et s'amuser. Un grand moment entre amis. Ca sera aussi un moment de tentative de connexion de nos intercoms pour pouvoir communiquer en roulant. Ca semble être plus prudent en off road de savoir se parler car quand on est debout sur les reposes pieds, on ne sait pas regarder dans le miroir.

Pour le moment, ma seule inquiétude est l'usure rapide et prématurée de mes pneus. Les pneus à galet n'apprécient pas trop les 3000km qu'ils ont dans le caoutchouc. Affaire à suivre...

Merci à tout le monde pour les commentaires, très chouette de vous lire et de voir que je suis lu! 😛

Je vous embrasse.

Q.

“La vie quotidienne, si elle est sans compréhension, vous poussera à passer à côté de l'amour, de la beauté, de la mort.” krishnamurti

7
avr

Ce matin on commence la journée avec un peu de mécanique avec Max. J'ai décidé de redescendre la bulle qui me protège du vent car je tape ma tête dedans dans les chemins de terre et je veux avoir plus de vent pour aérer mon casque. On essaye aussi de mieux fixer mon gps qui tremble dans tout les sens. Avec les doigts de fée de Max l'opération est rapidement et rondement menée. Me voila près pour attaquer les pistes qui nous attendent dans quelques jours.

On se dirige, ensuite, vers Cadaquès pour montrer se magnifique village à Jounne, on boit un café à 4 et après des embrassades, direction l'ouest en longeant les Pyrénées enneigés. Encore un tout grand merci à Max et Steph pour l’accueil magnifique et chaleureux. Ça m'a fait super plaisir de vous voir! Merci les ami.e.s!!

J'adore rouler avec Jounne. On a des rythmes et une philosophie du voyage très semblable. Nos intercoms fonctionne et les blagues fuzent. Il est drôle, il a installé un klaxon de camion sur la BM. Je vous dis pas comment on saute quand il klaxonne haha.

Nous quittons la mer, pour les terres et la basses montagnes. Magnifique route, météo au poil, enfilade de paysages, de végétations, et de soleil. Citrons, oranges et pommes guident notre chemin. Que de joie. Après un petit pause avec un reste de fromage de Cantal. Nous accélérons un peu pour rejoindre Bronek qui est déjà arrivé au point de rendez-vous.

Nous retrouvons à 16h dans un petit café tenue par une normande. Après un thé et un peu de papotes. On sent que Bronek a des fourmis dans les jambes. Nous filons acheter des ingrédients pour le repas du soir. Pas facile pour moi d'aller dans des supermarchés et de devoir faire des compromis sur les aliments que nous mangeons car je sens l'importance de pouvoir manger des produits bio et de petites productions. On verra bien comment gérer cela dans les jours qui suivent 😀. Une fois nos petites courses terminées, on file vers un lieu de bivouac. Premier jour dans la tente, avec sa petite douche dans la rivière et sa popote du soir. Morgane me manque. Envie de partager se premier bain dans l'eau froide qui me rappelle notre vie en van.

Bon les moustiques sont en train de me bouffer. Je vais donc m'arrêter d'écrire pour ce soir et aller me réfugier dans ma tente!

Pleins de bizQ.

"Tu sens bien qu’il ne s’agit pas d’une crise, mais d’une mutation : tu n’as plus le même corps et tu ne te déplaces plus dans le même monde que tes parents." Bruno Latour

8
avr

7h00, il fait froid, comme à chaque fois que je dors en tente, je dois faire pipi depuis 3heures mais tu n'as pas envie de te lever car ca pique dehors...

7h20, je me lève, l'aube se lève. Allez yop un peu de yoga pour continuer à se sentir confortable sur la moto. Un petit coup d'oeil à la tempéture. Oups -2°C.

Bronek se lève frigorifié. Son super matériel commandé en Chine est en une nuit beaucoup moins performante que ses expectations. Il lui faudra 1h30 pour se remettre de ses émotions. Il voulait absolument partir à 9h00. Finalement on décolle à 10H30 hihi.

Chouette début de journée, la trace est encore magnifique et sinueuse, nous longeons les conforts des Pyérénées, sur la route, vers l'ouest pour rejoindre les sentiers de terre répertoriée par l’association européenne du TET qui répertorie des sentiers autorisés pour le off road.

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Le début de journée se passe bien. Bronek nous suit car son super Garmin dernière génération ne fonctionne pas si bien que cela hihi. Je me sens plus confortable quand Jounne imprime le rythme car c'est plus smooth et respectueux des vitesses, des habitants et des paysages. Aujourd'hui, nous traversons des paysages de fruitiers et de vergers et nous sommes accompagnées par les énormes rapaces, (aigle et guypete barbu) et des milans royales. Bien le bonjour chers amis.

On croise aussi beaucoup de porcheries industrielles. Ca ne fait pas trop plaisir à voir et à sentir. J'aimerais tellement les voir courir dans les champs et creuser le sol. Mais non, on a droit aux bâtiments type camp de concentration. On est fortiche quand, même...


Ce matin, nous nous arrêtons sur un petit marcher pour faire les courses et là une rencontre magnifique avec un paysan/sorcier qui propose une potion magique à Jounne. C'etait du vin... on a bien rigolé. Après du bon fromage, des légumes, du pain et du riz dans nos valises, nous continuons notre avancée pour aller pic-niquer dans les terres. Premières portions de terre de 3 minutes pour préparer l'après midi.

Après 170km, nous trouvons (enfin) les sentiers de terre. Aller c'est parti, debout sur les poses pieds. Oups Quentin calmos tu n'as plus 15ans sur une motocross, faut commencer doucement (et continuer doucement). Il ne faut pas oublier que Bethy est un gros tracteur. Mais quel tracteur, elle se faufile avec agilité à travers les sentiers de montagne. Ca fait vraiment plaisir de se retrouver dans des sentiers de terre perdu aux milieux de terre.

Laissant la poussière derrière nous, Bronek semble rencontrer une après midi difficile. Premier tour de roue en off road avec la Triumph, difficile à se mettre debout, assis pendant 70km, première chute de la moto à l'arrêt. Nous allons devoir y aller molo et prendre le temps de créer des conditions pour favoriser les bonnes habites et la sécurité. J'ai un peu l'impression qu'il veut faire le « fort » et ne pas communiquer lorsque c'est difficile. Nous allons devoir prendre le temps de discuter dans les jours à venir pour préparer au mieux le Maroc qui sera bien plus chaud et difficile techniquement que ce premier chemin.

Nous allons aussi dans les jours à venir avoir besoin de mieux préparer la moto de Bronek car elle n'est pas bien protégée pour les chutes et j'ai peur de devoir gérer des problèmes mécaniques aux Maroc qui peuvent être facilement éviter. Difficile de ne pas avoir une ou deux petites chutes dans un voyage en trail par les chemins caillouteux et sablonneux. Je passerais des coups de téléphones lundi dans les Triumph d'Espagne pour trouver le matériel.

Nous finissons la journée dans le parc de Montsant juste avant le Priorat. Et quelle magnifique région. J'y étais déjà venu et c'est un endroit merveilleux. Nous cherchons un petit camping qui se retrouve rempli de grimpeuses et grimpeurs car nous sommes jusque à coté des falaises de Siurana. Quelles paysages...

Après une petite bouteille de vin local et des papotes avec Jounne jusqu'à tard le soir en regardant les étoiles briller dans le ciel, nous nous endormons et rêvons à nos futures aventures poussiéreuses...

Pleins de bizzQ.

"Quand nous nous protégeons pour ne pas ressentir de douleur, cette protection devient comme une armure qui emprisonne la douceur du coeur" Pema Chödrön

10
avr

Une nuit dans un camping bondé, la bonne ambiance et la fête un peu partout. Par contre, à 7heure tout le monde est encore en train de dormir. Je me lève tranquillement et vais un peu me promener. Et quelle vue... On comprend rapidement pourquoi c'est un au lieu de l'escalade.



Nous décidons de prendre notre temps ce matin, un peu de maintenance sur les motos, écrire le blog, se laver, etc. Je n'aurais pas de wifi n'y de 3G, ce ne sera donc pas pour aujourd'hui les publications.



Nous nous engageons à nouveau dans des petites routes asphaltés et sillonnons vers le Priorat. Quelle beauté. Les vieux pieds de Carignan, de Grenache et de Syrah sont magnifique. Il y a même des coplantations avec des oliviers et des fruitiers. Le spectacle est superbe, c'est vraiment un des terroirs viticoles qui me fait vibrer.



Michelin fait vraiment un travail incroyable qui répertorie les belles routes et les beaux paysages avec ses cartes. J'ai presque tracé tout notre itinéraire en basant la dessus et c'est vraiment la folie.



Nous profitons d'une matinée dans le Priorat, qui est une région que j'adore, et nous nous dirigeons ensuite à nouveau vers les chemins de terre pour continuer notre progression sur le TET. Sur notre chemin, je suis assez effrayé de voir les rivières et les réserves d'eau presque asséchés en avril. Dans ces régions, l'année à venir risque probablement d'être compliquée... Je suis en tant que moderne assis sur une moto à sillonnée l'Europe vers l'Afrique et pendant ce temps là la terre crie... Même si l'intention et d'en apprendre plus sur notre relation à l'eau et de justement apprendre à en prendre soin et à la préserver, je me sens privilégier, impuissant et très inquiet pour Gaia. Autour de moi, pas un versant des montagnes n'a pas été taillé pour l'humain.



Les paysages défiles et après avoir fait le plein pour être sur que la Triumph ne tombe pas presque en panne d'essence comme le jour précédent, nous nous engageons à nouveau sur les pistes poussiéreuses. Aujourd'hui, c'est un peu plus technique, on a quelques montés caillouteuses devant nouveau.



Aujourd'hui, on change d'approche, Jounne et moi, on essaye de coacher un peu Bronek pour lui donner quelques clés de conduites dans les chemins. J'essaye de lui expliquer la position debout, de comment prendre un courbe, les freinages etc. Il est très attentif c'est assez chouette, il progresse vite et semble commencer à, prendre du plaisir. C'est cool.



Aujourd'hui première petite glissade, Bethy et moi on se couche gentillement à 5km/h dans une montée un peu raide. Je suivais Bronek pour voir comment cela se passait et il a ralenti brutalement et oups chef j'ai glissé. Mais on va bien tout les deux et maintenant la première petite chute est faite.



On s'arrête boire un coup dans un petit café et on rencontre une petite dame bien sympa qui fête son anniversaire et qui semble avoir envie de papoter. L'occasion de pratiquer mon espagnol. On rencontre vraiment des personnes sympas et souriantes durant ce voyage c'est vraiment chouette !



Après 50-70km de pistes, on trouve un super spot près d'un bivouac. Petite baignade dans la rivière et nettoyage des habits. Ensuite, je cuisine un petit risotto aux courgettes et poitrines de porc fumée qui vient sûrement des magnifiques exploitations rencontrées hier.



Je tiens à remercier Arnaud (https://www.lasellerie.be/) qui m'a fait une selle sur mesure au top ! J'ai pas mal aux fesses et peux super bien bouger en off road, je me croirais presque sur une moto du Dakar. Faut juste diviser ma vitesse par 4 ou 5 hihi. Si vous devez faire une selle pour votre moto hésitez pas ! En plus, il est super sympa et il à chambre d'hôte dans nos Ardennes belges !



Allez c'est tout pour aujourd'hui.


A très viteQ

"La vie est un bon maître et un bon ami. Les choses sont toujours transitoires, si seulement nous pouvions nous en rendre compte. Jamais rien ne se résout de la façon dont nous le rêvions." Pema Chödrön

10
avr

6h00. J'ai froid. Nous dormons près d'une rivière, il fait 3 degré. Je me sens humide.


7h00. Allez yop, debout, c'est parti pour le rituel quotidien. Plier le sac de couchage et le matelas dans la tente sans la touché sinon je suis trempé par ma transpiration de la nuit qui condense à l'intérieur. Une belle séance de yoga, un bon petit déj, et un bon café de chez « La p'tit cerise » à Rixensart (https://la-ptite-cerise.be/). C'est un motard super sympa qui fait du café vraiment trop trop bon ! En plus, je me suis acheté une fancy mini machine à espresso. J'ai alors mon petit rituel qui me prend 4-5minutes pour faire mon espresso, au yeux étonné de Bornek qui ne comprend pas l'intérêt vu qu'on à inventer le nespresso instantané.



On décolle aujourd'hui à 9h30. On a envie d'essayer de faire un peu de km aujourd'hui pour se rapprocher de Valence pour pouvoir commander les pièces pour Bronek et aller chez Decathlon car le matelas de Jounne l'empêche de dormir la nuit. Il est vrai que vu sa tête le matin, ça a l'air un peu compliqué...


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On s'arrête dans une chouette petit village pour acheter du pain. En 2min, quelqu'un me vole mais gants. Je suis pas très content que je reviens de la boulangerie et que mes camarades n'ont rien vu quand ils gardaient les motos. Bon tant pis, on est bientôt à Valence... Bronek me prête une paire en attendant.



La journée commence fort, on voulait faire des km, et on va se perdre en off road, dans la montagne. Mais les paysages sont incroyables, ca permet de vite ne plus penser à mes gants volés. On pensait pouvoir couper notre itinéraire par les pistes de terres mais on arrive dans un chemin piéton qui nous oblige à faire demi tour. Ca ne semble pas trop être le délire de Bronek de se perdre. Je lui dit à un moment, j'aime ce genre de moment et je ne sais pas si pour rire ou si sérieusement il me répond : Bohhh ces paysages, on peut les voir sur google... Moi de mon coté, gros kiffe, on est sur une large piste qui monte dans les sapins et je commence à m'habituer au poids de la moto et à être à l'aise dans les virages glissants, c'est biens sympa !


Un peu de jamon ? 


Une fois revenu sur la route, on trace jusqu'à la magnifique ville de Morella, son château et sa muraille. Les paysages commencent à devenir très différents. On sent que c'est une région encore plus sèche et qui n'a pas beaucoup d'eau. La végétation se raréfie et devient de plus en plus petites. C'est un voyage sur la piste de l'eau, mais on en voit pas beaucoup...



Après Morella on s'enfonce dans les terres et on suit un itinéraire dans les provinces de Castellon et de Teruel. Gros changement d'environnement. Ca devient un peu désertique avec des passages de cols à 1700m. On ne se croit pas du tout en Espagne. Je me sens dans des déserts des Etats Unis, la Patagonie, enfin je sais pas trop mais en tout cas on se régale.Difficile de prendre des photos à moto pour pouvoir vous faire ressentir les lieux. Faudra y passer cher lecteur/lectrice.



On s'arrêtera dans le village de Fortanete pour boire un coup. Le serveur est super sympa et on finira pas prendre un petit tapas qui se termine en un énorme assiette de Jamon Iberico et de fromages. En discutant, avec le serveur il nous explique que le bar est une ancienne petite ferme où les animaux vivaient sous les paysans/paysannes afin de leur donner de la chaleur car on est dans le village le plus froid d'Espagne. Cette hiver ils ont eu -25°C.



On décide de passer la nuit dans un camping 45km plus loin. Jounne à besoin de charger des batteries d'appareils. Camping sympa, petite douche chaude pour enlever la poussière de plusieurs jours de chemin de terre et hop on file pour faire un petit resto car on a pas trouver de magasins ouvertes pour les courses aujourd'hui. Et dans le village, tout les restos sont fermés. Après une papote avec un serveur dans un bar, sur notre voyage, sur nos motos etc, le patron nous proposent de nous faire une omelette aux jambons car on a l'air sympa. On a vraiment un accueil de ouf pour le moment.



Je me rappelais pas que les espagnol.e.s étaient si enthousiaste, accueillant et sympas. Comme quoi parfois dans la vie, on passe vraiment à coté de l'essentiel. A méditer.



Bon je file dormir, demain direction la ville, les garages et les magasins. Je vais essayer de nettoyer une fois Bethy aussi, sa chaîne, la radiateur et surtout faire souffler son filtre à air. Il y a pas le covid sur les chemins du TET mais avec toute la poussière, elle aurait peut-être bien besoin d'un masque :)



Belle journée.Q

11
avr

7h00, je me réveille pour écrire le blog. Je ne sais pas pourquoi mais je me rends compte que j'écris quand même des longs textes, donc ça me prend un peu de temps. C'est vraiment chouette de prendre ces moments pour garder la trace de cette aventure. J'espère que ca vous plait de me lire et me suivre. N'hésitez pas à aussi laisser une trace de temps en temps dans les commentaires si vous le souhaitez!

Si vous souhaitez partager le blog avec d'autres personnes, vous pouvez soit m'envoyer le mail de cette personne pour qu'elle soit inscrite à la newsletter. Vous pouvez aussi lui partager ce lien qui donne accès public sans notification au blog: https://www.myatlas.com/liboutonquentin/l-appel-de-l-eau-bethy-et-quentin-au-maroc

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Comme presque chaque matin, Jounne prends une heure en plus que prévu pour être près. Je prends donc mon temps et fait de mon mieux pour exercer ma patience. Avec l'influence de papy Robert ce n'est pas tout les jours gagné mais on y travaille hihi!

Après 200m, Jounne me dit dans l'intercom que quelques choses ne va pas à la moto. Pneu avant à plat. Allez hop c'est parti pour notre première réparation. A trois on est super efficace et le démontage ce passe hyper bien. Finalement c'était la valve qui perdait. On fait les nécessaire et on est reparti.

On décide finalement de commencer la journée par un peu de piste de terre, après 2km on s'engage dans un chemin qui commence assez sérieusement. Nous nous retrouvons dans une monté pleine de pierres et de virages serrées. Ça sera la première vraie chute pour Bronek, sans casse ni bobo. Bronek apprend vraiment vite. On peut vraiment sentir une évolution majeure entre les journées. Il a trouvé une vitesse de croisière dans le chemin terre vraiment confortable pour rouler tous ensemble, c'est chouette!

Le chemin se simplifie par après et nous enchainons 40km de pistes vraiment délicieuses. Je commence à bien sentir Bethy et comprendre ses réactions. Ca nous permet de commencer à se sentir un peu plus à l'aise et se faire bien plaisir ! Je dois être vigilant car si cela continue je vais bientôt m'inscrire au Dakar. (Papa, Maman c'est une blague 😉 ).

12:00, on retrouve la route et on file à travers les montagnes vers Valancia. J'aimerais arriver avant 19h au magasin Triumph pour pouvoir faire les commandes de Bronek.

Aujourd'hui, c'est mon premier jour un peu de blouse. Morgane me manque beaucoup, et ça semble compliquée qu'on arrive à se croiser avant juin au Maroc. On a vécu beaucoup d'aventures ensemble et passé tellement temps ensemble ces 2 dernières années que je ne suis pas habitué à ne pas la serrer dans mes bras pendant si longtemps. Snif, Snif.

Ce midi je suis un peu ronchon car on achète de la nourriture dans des supermarchés, et j'aime pas cela mais je veux pas passer pour le casse-bonbon qui veut aller que dans des magasins bio. Je tente donc de faire des compromis, mais pour le moment c'est pas un grand réussite pour ma satisfaction gustative et éthique. Mon pain est immangeable, et le fromage et la charcuterie industrielle et pas bonne. Je dois trouver une solution pour les jours à venir.

Nous continuons la journée et filons vers Valancia. On emprunte une mini route de montagne à la barrière de sécurité douteuse, aux ravins profonds et pleines de gravillons. Je roule donc au pas et évite la prise d'angle et roule vraiment prudemment. Les paysages sont encore magnifique. Nous sommes tous les trois très étonnées de la diversité et de la beauté de l'Espagne.

17:30, après 40km d'autoroute, nous arrivons au Triumph qui n'a évidemment pas la pièce. Cependant le vendeur est sympa et téléphone dans un autre garage sur notre route pour pouvoir l'installer la semaine prochaine. Pendant ce temps là, Jounne et moi on trouve aussi un petit garage sympa pour acheter plaquettes et chambre à air. Le mec est super sympa, il roule aussi en Tenere, merci pour le service et la gentillesse.

Quelques km plus loin je trouverais une nouvelle pair de gants qui feront encore perdre un morceau de bras haha. Mais bon au moins je suis près. J'ai aussi acheté du dégraissant et la graisse off road pour les jours à venir. Demain on fera un peu de maintenance et de nettoyage.

Aller direction un hostel avec chambre commune et on se fera une petite Paella Valanciana.

Aller bonne journée!Q.

"C'est dans le silence que l'on entend les plus grandes vérités" Dalaï Lama Tenzin Gyatso

12
avr

Nous avons eu une bonne nuit dans un hostel à Valencia. A par le moment, où Bronek se promène à poil dans la chambre et passe à 30cm de la tête d'une gentille petite dame (avec son engin), tout c'est bien passé. Je me lève et Bethy est encore là, ouf!

On démarre à 9h direction le Decathlon car nous avons besoin de quelques bazars. Après 20min, Jounne se rend compte qu'il a oublié son sac à dos à l'hostel. On l'attendra au decathlon. Ce matin est aussi l'occasion de faire une beauté à Bethy: nettoyage de la chaine, du radiateur, filtre à air et rinçage générale. Cela fait du bien. Je suis très content car avec la housse de protection du filtre à air, il est vraiment propre donc la moto ne mange pas trop de poussière, c'est une bonne nouvelle!

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Nous passons une chouette journée, chaque vallée que nous traversons est encore différente. Nous sommes entourés de verger basses tiges avec leurs agrumes et amendes. Nous croisons des champs de poivrons à perte de vue. Je suis vraiment impressionné, touché et un peu triste de voir à quel point la montagne à été découpé, troué, creusé à travers les siècles.

Dans chaque vallée où nous pensons être perdu, nous pouvons voir déchets, lignes électriques, maisons en ruines, la montagne devenu une succession de terrasse. J'aimerais parfois être un oiseau...

Nous continuons notre journée à un rythme de croisière. Les virages s'enchainent, Bethy est très maniable et je ne comprends parfois pas pourquoi Bronek freine autant entre les virages car je n'ai pas besoin de toucher le frein très souvent. Peut-être l'important frein moteur du mono cylindre.

Jounne a mal au dos. Nous essayons de raccourcir un peu notre étape car nous souhaitons arriver à un camping qui est juste à coté de la mer. Pas facile de trouver des bivouacs dans des lieux comme ceux la. Nous faisons une chouette pause près d'un lac artificiel afin de faire un peu d'étirement et de manger un bout.

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Dernier 50km de la journée, nous passons dans un vallée où les flammes ont tout brulé. Ils ne restent plus que des arbres noirs, droits, seules et sans feuilles. Le paysage est lunaire et stupéfiant. Ca me touche beaucoup de croiser ce lieu où pour le moment la végétation à presque disparue et où on peut se rendre compte que sur des 100 de km² tout a brulé. On se sent parfois vraiment petit en tant qu'humain...

Nous entamons notre descente vers le camping Los Pinos. Encore des paysages incroyables, avec la montagne, la mer et des canyons magnifiques. L'Espagne nous fait rêver et nous proposent des lieux et des découvertes inattendues. Ami.e.s mortad.es et vanlifer, je vous conseille la trace que nous suivons c'est vraiment ouf!

Nous arrivons au camping à 6h30 après 265km de routes encore délicieuses et sinueuses. Merci l'Espagne. Vous pourrez constater à ma tête qu'il est temps que je prenne une douche. Hihi

Je suis très content car j'ai pas mal au dos et je n'ai plus mal aux épaules (enfin pour le moment). Ça fait plaisir que les heures de préparations, de yogas, de gainages portent leurs fruits. Merci à Myriam, ma kiné depuis des années, d'avoir pris soin de m'aider dans la préparation de ce périple! C'est chouette de se sentir en forme sur la moto et en dehors!

Allez petite balade du soir, les pieds dans l'eau et dodo.

A très viteQ.

"Pourquoi vouloir maîtriser ce que l'on fait malgré soi." Matthieu Chedid

13
avr

J'écris ces lignes en attendant que le soleil passe la montagne. Il fait 4 degré, ma veste en plume est trempé car j'ai dormi sur mon camelback et l'eau a donc coulé partout dans la tente. Mmm champion le garçon!

Mmmm le soleil vient de passer la montagne. J'inspire, j'expire, je suis ici, maintenant à cette instant. (Bon en fait je pense à plein de truc et surtout à mon café qui va bientôt arriver).

Morgane me manque...

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7h30, je me lève et vais faire mon yoga le long de la mer. Il fait froid ce matin et le vent souffle fort. Ce matin ne faisons une matinée de repos. J'en profite pour nettoyer un peu mon casque, ma bulle, mes lunettes et faire quelques réglages. J'ai aussi déplacé mon thermomètre à l'ombre sur la moto car il était toujours au soleil et indiquait donc des températures un peu folles.

12h45, nous partons, avec comme à notre habitude 45 minutes de retard car Jounne prend son temps et ne semble pas avoir trop envie de respecter les propositions d'horaires que nous nous fixons la veille. C'est pas bien grave, maintenant je commence à le savoir alors je prends de quoi lire et écrire et je patiente.

Le début de journée va être un peu tendu car nous sommes à la coté et devons donc suivre des voitures dans le traffic. Mes comparses n'aiment pas trop cela et tentent alors des dépassements que je juge parfois dangereux. Et ce matin, ça a vraiment été juste. Un dépassement avant un virage, sur ligne blanche dans une zone 40. A priori, l'automobiliste a accéléré pour ne pas les laisser passer mais soit, moi je trouve que c'était dangereux et vraiment pas nécessaire.

Lorsque nous nous arrêtons, j'ai donc exprimé mes ressentis en expliquant que je n'avais pas pris ma cuillère pour ramasser de l'humain par terre et que je ne souhaitais pas devoir appeler leur famille pour exprimer un décès. Et que j'étais aussi très heureux qu'un enfant en traversait pas après le virage. Nous avons donc pu chacun exprimé nos versions, etc... Nous avons finalement décidé que lorsque nous traversons des agglomérations, nous nous donnons un point de rendez vous après et que chacun roule à sa vitesse et à sa méthode... Affaire à suivre.

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Après avoir mangé nous quittons la mer pour la montagne. Les paysages sont d'abord un peu étrange car nous traversons des énormes vergers d'abricots et d'agrumes. Mais tout est voilé. La montagne se transforme en une énorme tonnelle. C'est loin d'un joli à voir. Filons vers les sommets pour retrouver un peu d'aventure et de douceur pour les yeux.

Après 30km, nous nous arrêtons près d'un barrage, l'eau est très belle. Nous restons quelques minutes pour profiter chercher sur notre téléphone où dormir cette nuit.

Aller encore 60km, on a trouvé un spot dans la montagne près d'un lac qui semble bien. En route nous nous arrêtons dans une petite supérette. Ce soir pâtes, oignons, poivrons et sauce tomates. C'est souvent moi qui cuisine, c'est cool je dois pas faire la vaisselle.

Après un plein d'essence et l'achat d'une bouteille de vin, nous roulons encore 10km pour nous retrouver seule au monde près d'un lac/barrage et dormons dans de vieille culture d'oliviers en terrasse. Enfin, un vrai spot de bivouac, ça fait plaisir.

BisoutasQ.

14
avr

7h00, le réveil sonne, je n'arrive pas à me lever. Je suis un peu fatigué, on va souvent dormir assez tard alors ce matin ça pique un peu. En plus, on a parlé tard avec mon amour, Morgane. C'était chouette. Elle me manque vraiment beaucoup. Elle arrive à Tanger le 26 et je suis hyper content de la voir pendant quelques jours! Deux mois cela aurait été vraiment long.

Bon ce matin on attaque de l'off road un peu engagé. Tout passe assez bien. On a juste quelques passages où on doit contourner des barrières et c'est un peu étroit. Cela sera un peu tendu car la moto Bronek est peu trop large. Résultats valises complétement griffées et une chute sans conséquence pour Bronek. Mais bon c'est un peu dommage de pas avoir attendu et retirer les valises mais chacun prend soin de son matos. Apprentissage de la journée. Si tu galère en montée avec un trail: tu laisses caler la moto et tu n'embrayes pas sinon tu vas jusque dans le fond. N'est-ce pas Bronek ?

Bon sinon ce matin, on s'est perdu, les intercoms ne marchaient pas, j'ai donc du retrouver Bronek perdu d'en d'autres chemins. Puis Bronek nous a emmené dans un chemin de chèvre. Résultats: 30min pour retourner les motos. Hahahahaha, on s'amuse bien ici 😀 Quentin: Inspire par le ventre, expire par le ventre. Les heures de méditations ne portent pas tout leurs fruits haha

Ce midi, on se perd dans un village et là en 5minutes on est entouré de 10 espagnol.e.s qui veulent nous aider. On se serait cru dans un film au Mexique. J'ai l'impression que Bronek n'est pas très à l'aise avec les autres cultures. Jounne et moi, on est content de papoter avec les gens et de s'immerger.

On mangera près des parcs, et on échangera en espagnole avec des enfants et une dame super gentille. J'ai l'impression qu'on est dans un coin de l'Espagne assez pauvre mais les gens sont super accueillant et très sympa. Ca aide vraiment beaucoup de pouvoir parler Espagnol et d'être en moto chargé pour aller vers le Maroc. Je suis assez content car j'ai pas perdu beaucoup et je peux vraiment me débrouiller ca aide vraiment à faire un peu partie de la localité.

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Aujourd'hui, on se prend 50km de TET un peu pénible. Long ligne droite en terre poussiéreuse et avec des petits cailloux. Ca va vite et sa glisse. Pas trop amusant. En plus on est entouré de culture sous serres à l'espagnole. C'est pas trop mignon mais bon, on doit bien manger tomates, courgettes et poivrons toutes l'année 😉

Et la on passe un col, sur un piste large et woaaahh tout redevient vert, paysage incroyable montagne de partout. Je ralentis, me met à l'arrière du groupe et je profite. Parfois j'aimerais juste faire 50km par jour, prendre plus de temps. S'arrêter, respirer prendre de photos. Mais bon il y a un bateau qui nous attend. Mais des fois je me demande pourquoi...

J'ai un peu le blues pour le moment. J'ai vraiment des envies d'être seul, de pouvoir rouler à mon rythme de m'arrêter, accélérer, mettre de l'angle et être lent dans les villages. Mais on est en groupe et les tensions me font aussi grandir (et comme dirait mon ami daniel: Attention: Seul on va plus vite, essemble on va plus loin, enfin attention parfois on va nul part. A méditer!), alors laissons passer quelques jours.

Aller plus qu'à monter le camp, on encore trouvé un spot de folie pour mettre le tente. Ce soir, patate, burger, tomate, salade et un petit vin du pays.

Belle soirée.Q.

"Si l'on ne se compare à personne, on devient ce que l'on est." Jiddu Krishnamurti

Ps: Laissez des commentaires ca me fait plaisir de savoir que je suis lu et de vous lire.

15
avr

Aujourd'hui, j'ai envie de commencer à écrire un peu différemment car j'aimerais préciser quelques points afin de pouvoir approfondir comment se passe le voyage et la rédaction.


  1. Bien qu'ayant fait toutes mes années de secondaires et un master d'ingénieur (encore une chance j'ai pas fait littérature hihi), je fais des fautes grosses comme des maisons et je ne les vois pas. C'est la honte, mais j'en suis bien désolé. Je peux vous assurer que presque tout les jours ma maman chérie essaye de me remettre sur le droit chemin. Mais bon, j'ai malheureusement décider d'emprunter des chemins de terre pleins de cailloux, donc je ne sais pas aller en ligne droite avec Bethy et ses 250kg! Oups.
  2. Je suis très triste de ne pas arriver à partager les paysages qu'on traverse car on en prend vraiment plein les yeux ! L'Espagne est vraiment très diversifié, magnifique, reculé. On se sent vraiment parfois seule au monde et je prends pas beaucoup de photos, c'est pas évident de s'arrêter d'enlever le téléphone du support etc. J'essaye donc par les mots de vous donner un peu de partage, mais c'est bien pauvre comparé à la beauté de ce que nous voyons. Et puis, je vous conseille vraiment d'aller le découvrir:) !
  3. Bien que les 2 derniers jours ont été des jours de recalibrage du groupe, j'aimerais vraiment préciser que nous formons un chouette groupe. Nous arrivons à bien communiquer, nous exprimer et j'ai l'impression que nous faisons tous des compromis pour pouvoir mener au mieux cette aventure. C'est vrai qu'on s'est engagé dans un truc un peu bizarre car à la base je souhaitais voyagé seul. J'ai sentis que pour ma famille proche c'était pas une idée facile à vivre et j'ai donc souhaité essayé de trouver des personnes pour ne pas partir seul. Nous voilà un groupe de personnes très différentes qui ne se connaissaient pas. Nous avons donc besoin de temps pour trouver notre place et un peu nous comprendre. Mais globalement les choses se passent super bien, on s'entend bien on passe des très bonnes soirées, on passe des super journées, des supers repas, etc etc ! Donc tout va bien!


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Bon aujourd'hui, quelle journée ! Enfin, la première vraie journée d'aventure off road. Au programme 150km de chemins de terre et pas n'importent lesquelles : ca été techniques, sinueux, escarpés, caillouteux, sablonneux, des rivières etc. Bon on était en plein dedans quoi.



Je dois vous avoué que je pensais pas que les chemins allaient être aussi techniques. Je mettais d'y d'emmener mon père la dedans mais j'ai changé d'avis hihi. Pour ceux qui le connaissent ca va faire trop de griffes hihi :)


On a vraiment eu des passages où fallait quand même savoir faire de la moto. Et dans cette histoire, chapeau à Bronek qui a fait des progrès gigantesques en quelques jours. Toujours à l'écoute et en soif d'apprendre, ce cher policier à la retraite est au garde à vous !



Pas mal de petite chute aujourd'hui, c'était assez piégeux. Pour mon compte je m'en sors bien une petite couchette à l'arrêt dans un pierrier. A 4kmh Bethy fait sentir son poids et son centre de gravité assez haut. La première partie sablonneuse n'aura pas été de tout repos pour Bronek qui chute un peu fort dans un virage sous la moto. Résultat petite bobo au pied et levier de frein cassé. Bon on va bientôt chez Triumph....



Jounne en prendra aussi un bonne dans un pierrier et comme vous pouvez le voir sur la photo, c'est pas une bonne idée de suivre de trop près. Pas de bobo, pas de casse, de quoi grandir en expérience et approfondir notre expérience.



Les chemins que nous empruntons aujourd'hui sont exceptionnels. J'aimerais vraiment remercier les personnes de TET qui font un travail de partage et de mise à jour des traces exceptionnel. Pour ceux qui ne connaissent pas le TET, c'est le TRANS EUO TRAIL, une association qui partage des traces de chemins off road pour trail autorisé en Europe.



Aujourd'hui nous nous sommes vraiment perdu dans des coins reculés d'Espagne. Sur notre chemin des champs, des fermes à l'abandon. On se croyait seule au monde. L'absence d'eau et la sécheresse est inquiétante. Mais que c'est bon d'être loin de la modernité sur une moto pas trop moderne. Car moi aucune aide électronique donc pas réglage sur ma moto. Bronek à besoin chaque fois de 2-3min pour régler les 12 paramètres à changer pour pouvoir faire de la piste avec sa moto. A le progrès :)



Après 140km de pistes éprouvantes, nous sortons des chemins pour rejoindre la route. Au programme 80km pour rejoindre un camping perdu dans la montagne de la Sierra de Cazoria. On a besoin d'une douche et de recharger les batteries des caméras, intercoms etc.


Encore une fois, je suis sens chanceux face à la qualité de la route et la beauté des nouveaux paysages que nous traversons. Forêt de pin, gorges, canyons, montagne, toundra. Tout cela en 60km, c'est vraiment extraordinaire. Quelle chance de pouvoir vivre, cela. Merci à tout (la vie et ses relations complexes), à tous et à toutes familles, ami.e.s, mécanos, etc etc) qui on permis cela !



Nous arrivons à ce chouette petit camping perdu. Le papy à l’accueil est super sympa, je discute 10 minutes avec lui et il m'explique qu'il n'a pas plut de l'hiver. On voulait en apprendre plus sur l'eau avec ce voyage pour le moment mon ressentis c'est que c'est la merde ! Et on se demande quels légumes d’Espagne on va manger dans 3-4ans... (Bien que je mande pas légume d'Espagne si je suis pas en Espagne, à bon entendeur:) )



Aller un petit plat de pâtes, une piquet de vin rouge, un graissage de chaine et check de la moto, un appel de 40min avec Mo, Tom et Hélène et dodo.

Des BisoutasQ

"Par "crise de la sensibilité", j'entends un appauvrissement de ce que nous pouvons sentir, percevoir, comprendre, et tisser comme relations à l'égard du vivant. Une réduction de de la gamme d'affects, de percepts, de concepts, de pratiques nous reliant à lui. Nous avons une multitude de mots, de types de relations, de types d'affects pour qualifier les relations entre humains, entre collectifs, entre institutions, avec les objets techniques ou les œuvres d'art, mais bien moins pour nos relations au vivant. Cet appauvrissement de l'empan de sensibilité envers le vivant, c'est-à-dire des formes d'attention et des qualités de disponibilité à son égard, est conjointement un effet et une part des causes de la crise écologique qui est la nôtre." Baptiste Morizot

16
avr

7h00, je vais prendre ma douche, il fait 0°C. Il me faudra une heure pour me réchauffer. Matin pas très agréable. Nous avons dormi dans un super chouette camping comme je les aimes. Perdu dans les montagnes, rustiques et rudimentaires. Que demander de plus. Ha ben si vous demandez, je veux bien la putain de 4G pour écrire mon blog ! A ces modernes....



Aujourd'hui on commence la journée pas un super petit déjeuné à bar du village. Les gens sont tellement gentils, on est toujours bien accueilli et j'ai toujours des supers chouettes discussions avec les villageois.es. J'ai vraiment des regrets de ne pas avoir eu un esprit plus ouvert dans mes premières découvertes de l'Espagne avec Julia, mon ancienne compagne. Je me rends compte aujourd'hui que mon esprit à beaucoup changé et que je n'arrive plus avec mes pieds de « riches » belges. Je suis simplement un humain qui souhaite rencontrer d'autres membres de ma tribu terrestre!



Je vous passe les détails de la mâtiné, les choses intéressantes commencent à 15h, quand je glisse sur un tache d'huile ou je ne sais quoi dans un rond point. Bethy s'en va loin de moi en direction de la balustrade et moi je suis assis au milieu du rond point. Pas de douleur particulière, je reste assis 5 secondes, tout va bien. Je cours donc vers Bethy pour éteindre le moteur. Mes camarades m'aident à relever le monstre. Tout va bien, juste une sacoche latérale trouée et un Libouton qui crie putain de merde au milieu du rond point. Les espagnols arrêtés en voiture ont pas du comprendre grand chose. Au moins j'ai pu tester si l'airbag que mes parents mon offert fonctionnait.



Après une pause de 45 minutes pour remettre l'airbag et la moto en ordre de marche, on repart pour 30km pour aller retrouver les chemins de terres et attaquer notre premier désert : le désert de Gorafe. Je ne veux pas rester sur cette chute et je veux reprendre confiance directement. Au loin, on commence à voir la Sierra Nevada enneigé! Sublime!



On arrive sur les pistes de terre et on va (encore une fois de plus) se délecter. Je retrouve confiance et oublie vite la chute de cette après midi. Je sens que des chutes en moto, j'en ai déjà eu un tas (heuresement sans réelle gravité ni graves conséquences) car je ne reste pas traumatisé très longtemps. Après 10km de pistes larges caillouteuses, nous arrivons dans un petit village où on pourrait déjà se croire au Maroc. On est perdu dans des canyons, comme si on était seul au monde. On s'enfonce dans les pistes, les chemins se rétrécissent, on a même droit aux virages relevés et tout. Une vrai spécial de rallye raid, je prend vraiment bcp de plaisir.



On commence à prendre de la hauteur et la les paysages deviennent fou ! Pas besoin de textes , voici les photos.



20h30, longue journée, on descend dans le village de Gorafe remplir nos réserves d'eau et on file vers un spot de wildcamping. On se retrouve dans un champ entouré d'amandier avec un couché de soleil de ouf !



Allez buenas noches !


Q

"Les statistiques créent des probabilités ; or moi, ce qui m’intéresse, c’est le possible malgré les probabilités" Isabelle Stengers

17
avr

Je suis content de lire vos commentaires. Ca me fait plaisir d'avoir des retours qu'il semble que la plupart d'entre vous apprécier me lire. C'est devenu mon petit rituel qui remplace ma méditation. Écrire, respirer, trouver les photos, un titre, envoyer.



Belle nuit, calme. J'ai du mal à m'endormir, la communication par sms passe pas bien avec Mo et on se prend la tête pour des bêtises. J'ai l'impression que nous les humains ont est quand même assez fort pour se prendre la tête pour des conneries. Mais on fait de notre mieux. Mais bon je l'aime beaucoup et j'ai très envie de la serrer dans les bras de 27 !



J'ai pas très bien dormi. Avec la chute que j'ai eu, ca me fait quand même pensé qu'une petite glissade en montagne et ca pourrait vite être le dernier article du blog. Mais c'est comme ca, je me sens bien sur une moto et je prends bcp de plaisir. Je suis un peu comme un poisson dans l'eau mais il me manque mon petit némo (pour ceux qui comprendrons).



Aujourd'hui, la journée commence mal en lavant mon masque de moto, la vitre a cassé en deux et vu la poussière qu'on se prend dans le chemin c'est pas une bonne nouvelle. On gérera cela dans 2 jours à Alméria. En attendant, lunettes de soleil et je roule devant. Nous avons prévu d'emprunter uniquement les chemins de terre aujourd'hui et la journée commence fort. On se prend un méga descente pleine de pierres vraiment très technique. Je pense que là le TET a été chercher une limite de Bronek. On s'en sort comme on peut et par le suite 50km de chemin « facile » dans le désert, ca commence à sentir le Maroc. Panneaux soleils et éoliennes à gogo, les modenres nous dirons voici l'energie du future. Bon je sais je suis bien gentil sur mon engin à essence...



L'Espagne nous fait encore découvrir toute sa beauté et ses sauvageries. Chemins reculés, routes perdues dans des lieux à 20km de toutes habitations humaines. Quelle joie, quelle chance, quelle beauté !



Mes compagnons de routes ne sont pas les champions de l'essence car pour la deuxième fois, au milieu des chemins ils m'annonce qu'ils n'ont plus d'essence et nous devons donc dévier de l’itinéraire pour retourner vers la modernité. 25Km de TET non emprunté. On a pas le même sens du principe de précaution, on aura raté un beau passage du TET mais c'est la vie !



La Sierra de Baza nous réserve des surprises extra ordinaire ! Chèvre des montagnes, des dizaines de biches, bouquetins, sangliers. En une journée, j'ai vu place des frères et soeurs terrestres qu'en une vie en Belgique. A l'heure où je vous ecris, à 100m de moi 10 biches en train de brouter la terre mère ! Et pleins d'oiseaux mystérieux dont je n'ai pas envie de chercher les noms car finalement à quoi bon...



Ce soir, nous avons trouvé un refuge, ce sera donc quinoa (vous auriez vu la tête de Bronek on aurait dit mon père la premier fois qu'il en a mangé hahaha), lentille et poivrons courgettes curry. Un petit Rioja pas très bon, et un petit feu dans le refuge. La forêt nous délecte de plein de bois sec et Jounne sourrit comme un petit garçon car enfin il peut faire son feu de quand sans risquer de mettre le feu à la forêt.



Demain on retourne vers la ville, Alméria, on a besoin de faire des emplêtes et de gérer des détails sur la moto Bronek.




Belle nuit sous les étoiles !


Avec tout mon amour et ma gratitude pour la vie


Q.

18
avr

A l'heure où j'écris le soleil se lève sur la méditerranée. Aujourd'hui ce sera une journée comme ceci :



En plus c'est génial je peux regarder deux personnes faire du Qi Qong près de moi, j'irais pas faire quelques mouvements avec eux. Ca va faire du bien de faire une pause et de ne pas s’asseoir sur Bethy aujourd'hui. C'est un peu ce qui me manque dans ce voyage comme je ne suis pas seul. Il y a besoin de faire beaucoup de compromis comme nous sommes un groupe avec des personnes fortes différentes. Je ne peux donc pas vraiment respecter mon rythme, mes envies, mes visites, mes achats. Mais voilà chaque choix à ses conséquences. Hier nous avons eu une discussion avec Bronek sur le temps de midi car l'écart de vitesse devient très forte dans les pistes et donc pour Jounne et moi cela devient assez pénible de devoir attendre 1 ou 2 min après chaque km de pistes. Je tiens vraiment à préciser que la discussion n'avait pas pour but de dire à Bronek tu dois rouler plus vite car je suis très content qu'il respecte son propre rythme. Cela devient juste difficile pour respecter nos rythmes à nous aussi et pas passer à coté de la joie des pistes qui s'offre à nous. Je reviendrais sur ce point un autre jour car vous allez voir, la journée à encore été pleines d'aventures, et certaines qu'on aurait sûrement préférer ne par avoir.



Nuit compliqué, c'est la première fois dans notre relation avec Morgane qu'on est séparé si longtemps. C'est vraiment pas facile moi. Je suis hyper bien sur la moto, dans ces paysages exceptionnels. Mais il y a un grand vide, la vie n'a pas le même goût quand Mo n'est pas là, je suis comme perdu, je ne sais pas à qui partager, à qui parler, qui serrer dans mes bras. Elle me manque énormément et notre communication par what's app n'est pas toujours très claire et donc amène un peu tension pas très confortable. Apèrs un chouette appel ce matin tout rendre dans l'ordre, on sera vite le 27 pour se faire plein de bisous:)



Cette nuit, on dort dans un refuge, enfin j'ai pas dormi de la nuit tellement Bronek à ronfler. C'était horrible. Jounne et moi on est vraiment pas en forme ce matin et ca fait rire Bronek. Pas un matin très agréable, on devra trouver des alternatives par la suite.



On quitte le lieu magnifique où nous dormons, le troupeau de biches est encore à 100m de moi, c'est fou ! Ce matin on croisera deux familles de sangliers et magie, à 1m devant moi un aigle s'envole. Woaaahhh j'en suis bouche bée, il me faudra 5minutes pour me remettre. Espérons que cela soit ma prochaine réincarnation mais pas pour tout de suite.



La piste est magnifique, dans les montagne on est près des 2000m et là devant nous 2 personnes assises dans des fauteuils sur le chemin. Qu'est ce qui se passe ? Eh bien, Toyota fait des essais pour le championnat du monde de Rallye, toute la montagne est fermé. Super. Aller hop on prend la route, on se perd et on trouve plus Bronek. On se retrouvera une heure plus tard à Tabernas, la ville des westerns. Bronek n'est pas content mais on a essayé de l'appeler 10 fois ca marchait pas et son intercom ne fonctionne jamais donc c'est vraiment pas évident.



Nous décidons aujourd'hui de nous séparer car nous allons rouler dans le désert de Tabernas et nous pensons que cela sera trop difficile. Nous partons donc avec Jounne à deux, et je dois vous avouer que ca fait du bien. On prend un chouette rythme, on doit pas s'arrêter tout le temps, Bethy ronronne comme un petit poisson dans l'eau. Mmmmm je suis très content !



Milieu de la montagne, perdu, la BMW de Jounne veut plus démarrer. Il doit y avoir un court-circuit car quand il appuie sur le starter Piiouf ecran noir. Je le pousse, la moto redémarre, on trouvera le soucis à Alméria. Un câble blessé qui touche le cadre.



Nous retrouvons Bronek pour manger, après 20min j'apprends qu'il est tombé seul en allant dans des chemins de terre. Il semble avoir mal. Affaire à suivre. Moi je tombe comme un idiot sur un parking à l'arrêt. Résultat airbag déclenché pour rien fait chié. Et je me suis aussi couché dans le sable en essayant d'aller vous faire un belle photo. Désolé Bethy, mais tu es solide comme le rock alors des petites chutes à l'arrêt ne lui font pas peur ! Elle rit juste de moi quand je dois la relever haha le petit gringalet que je suis aurait bien besoin d'un peu plus de puissance musculaire dans le dos hahah



Nous filons vers Alméria pour aller chez Triumph pour la moto de Bronek et moi je dois acheter des lunettes de motocross comme j'ai cassé les miennes. La douleur de Bronek augmente, ca a pas l'air d'aller. Direction l’hôpital. Résultats cotes froissés, pleins de médocs et du repos.



Bronek va donc prendre du repos dans les jours à venir et veut continuer en roulant sur la route. Moi je vais continuer le TET avec Jounne jusqu'au bateau et retrouver Bronek à ce moment là. Vendredi après midi j'ai rendez-vous à Grenada pour remplacer mes pneus, changer l'huile moteur et le filtre à air pour être près pour le Maroc.


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Ces un voyage plein d'aventures, de questions, de doutes, de joie, et d'émotions. Je me rend vraiment compte que j'aime le contact avec les gens, les relations humaines mais aussi les relationx aux autres terrestres. Cette idée de chambre d'hôte que nous avons avec Mo me trotte beaucoup dans la tête. J'ai envie de construire un chouette lieu d’accueil qui permettent de chouettes expérimentations terrestres et surtout un chouette lieu où voir grandir mes enfants et boire des petites tisanes de plantes avec mon amour ! (Je t'aime choudibou)



Avec amourQ.


“L’élégance est de se comporter dans la solitude comme en société.” Tesson Sylvain

20
avr

Pas facile de se mettre ne route aujourd'hui. La journée de repos à fait du bien mais je sens que j'ai un peu perdu le rythme. Aujourd'hui, c'est une journée sans Bronek qui se reposera de son coté. J'apprendrais par le suite qu'il aura fait 230km de moto. Il semblerait qu'on ne se repose pas de la même façon hihi.

Après un belle soirée avec notre hôte, nous nous levons pour avaler une grosse journée de TET. Et la journée commence fort ! 20Km de chemin hyper technique avec des cailloux partout ! Enfin parfois des rochers haha. C'est sympa mais fatiguant.

https://mrmondialisation.org/agriculture-intensive-comment-landalousie-se-transforme-en-desert/ 

Au loin, nous voyons toutes les serres entre la montagne et la mer. La région est défiguré. J'ai presque envie de pleurer. Pour pouvoir manger des légumes qui ne sont pas de saisons, les modernes font produire toutes l'année dans des conditions (très limité) des légumes pour nos assiettes en hiver. A quoi bon se poser toutes ces questions, je tourne la tête et fais au mieux dans mon quotidien de ne pas contribuer à cette horreur.

Nous finissons la boucle du TET Alméria et nous dirigeons vers le Sierra Nevada. On a besoin d'essence, et la pompe Repsol est en rupture d'essence. Petit détour, café, et une pause et on reprend notre chemin vers les pistes. Et on se prend 50km de pistes, délicieuses, un peu technique et roulante sur le flan sud de Sierra Nevada. Super agréable et comme Bronek est pas là une file sans s'arrêter cela fait beaucoup de bien !

Je suis content de pas avoir une moto plus puissante ni bien suspendue car quand parfois je regarde le compteur, je me met à un peu ralentir. Sans forcer, ni essayer d'aller vite Bethy file comme une hirondelle dans le ciel bleu de la méditerranée. Avec finesse et agilité ! Quelle beauté cette petite coquinette ! Mo ne t’inquiète pas je ne suis pas tombé amoureux d'une autre femme merveilleuse, je t'aime trop pour çà et on a trop de belles choses à faire ensemble choubidette:)

On fini les chemins et on file vers Grenada. Je suis très stressé sur la route, j'ai peur de perdre l'avant tout le temps. La chute dans le rond point laisse de gros séquelle c'est vraiment pas cool. Il va me falloir du temps pour reprendre confiance, j'espère en tout cas ! Sinon ca craint le boudin ! Car je roule comme un papy et je touche le frein arrière dans chaque virage car je stress psss... Enfin mieux vaut cela que le ravin.


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Je cherche un petit caviste pour acheter pour une fois une vrai bouteille de vin. Je trouve un vin nature de Grenade de 2014 qui passe tout seul ca fait enfin plaisir car jusqu'à maintenant ce qu'on buvait j'appelle pas cela du vin. On se trouvera un petit spot de Bivouac dans la montagne. La belle vie quoi...

BisoutasQ.

Plus d'info sur les serres d'Alméria: https://mrmondialisation.org/agriculture-intensive-comment-landalousie-se-transforme-en-desert/

21
avr

Je me lève et je me sens pas bien. Gros début de journée dans le blouzzzz. Je me sens loin de la Belgique et me demande pourquoi je fais ce que je fais. Je commence à avoir ma dose de faire la moto tout les jours. J'étais pas parti pour cela. J'étais parti pour rencontrer des gens, des lieux, des terrestres, et je me retrouve à rouler en moto de 10h à 20h. Notre groupe est chouette mais je dois faire trop de compromis. Pendant 20 jours c'était chouette. Aujourd'hui je dois trouver une nouvelle équilibre.


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Nous partons avec 45min de retard ce matin, comme presque à chaque fois... Bon je travaille ma patience. Nous allons vers le point haut de Sierra Nevada mais j'ai pas la tête à rouler, je suis pas là. Je veux pas continuer le voyage. On s'arrête pour prendre un café et je prends la décision d'annoncer ce soir à Grenade à Bronek (il est pas avec nous aujourd'hui) que je préfère continuer de mon coté le voyage au Maroc.



J'appelle Mo, et en discutant je lui propose de revoir notre voyage et d'essayer de voyager plus à deux en mai. Nous prenons la décision qu'elle emporte des vêtements de moto avec elle afin qu'on puisse aller visiter des choses reculer des villes ensemble facilement et aller bivouaquer en amoureux dans des super lieu. Pas dans le but de faire de la moto, Mo prendra le bus pour les grandes liaisons et moi la route et les pistes. Enfin pas encore beaucoup de clarté. J'ai envie de plus vivre le voyage au jour le jour et de vraiment prendre le temps de rencontrer. On verra comment cela évolue. Et surtout j'ai pas envie de continuer à vivre ce voyage loin de Morgane. J'ai envie de partager les découvertes et surprises avec elle pour nourrir la construction de notre futur lieu de vie.



J'espère juste que Morgane ne fait pas cela pour me faire plaisir, lors de mes anciennes relations, trop de fois j'ai tiré mes compagnes (je précise sans le vouloir, je me rendais pas compte à l'époque. Comme quoi parfois on grandit dans la vie, ou pas) pour lesquelles j'avais beaucoup d'amour et pour qui finalement cela à fait beaucoup de blessures. J'essaye vraiment d'être vigilant à cela, car je veux vraiment faire de mon mieux pour respecter les besoins de Mo, son espace, ses envies, et essayer de me faire ralentir pour laisser de la place à celle que j'aime.



Cette après midi on essaye de visiter l'Alhmabra de Grenade. Fallait réserver. Mieux valait venir en bus avec airco, etc que comme un aventurier. Vite que je retourne vers les montagnes. J'aime pas la ville, je m'y sens mal.



Je suis en train d’écrire du garage Yamaha de Grenade. On fait une petite beauté à Bethy. Je suis assez stressé par ce qui m'attend dans quelques heures. Annoncer à Bronek. Je pense qu'il ne va pas bien le prendre mais bon c'était la condition première de notre mise en groupe. Avoir la liberté de partir si le voyage ne correspondait pas à nos attendes. Et aujourd'hui, ce n'est plus le cas pour moi car j'ai l'impression d'être un guide de voyage qui amène et attends quelqu'un dans les lieux reculés. Et c'est pas pour cela que je suis parti. Rien de personnel vers Bronek qui est une chouette personne. Juste des représentations et manières d'être au monde qui font que notre association commencent à nécessiter trop de compromis chez moi en tout cas ! Bon affaire à suivre, je vous dirais demain, commet cela c'est passé !



Bon je vous laisse et prépare mon discours pour ce soir hihi.


Q.



“Du dire au faire la distance est grande.” Miguel de Cervantès

22
avr

Grenade, 3h, du matin. Un mec bourré rentre dans le dortoir, se couche presque par terre et se mets à ronfler comme une tronçonneuse. Impossible de dormir. Après plusieurs tentatives de le réveiller qui échouent, je décide à 6h de me lever et d'aller marcher. Je prendrais bien un café à 7heure mais tout est fermé. Les cafés ouvrent beaucoup plus tard ici. Je marche pendant des heures dans la ville avant d'aller déjeuner avec Jounne.



Aujourd’hui, on ne peut pas partir de bonnes heures car un cordonnier répare un des sacs de Jounne qui a cassé. On partera donc de Grenade à 13h et comme chaque fois on s'arrête après 5min car Jounne perd une chaussure, son sac de couchage, il a oublié de resserrer son retro donc on doit aller chercher les outils etc etc. Ca commence à pomper.



Je vais pas la faire longue aujourd'hui. Les paysages sont encore superbe et les traces de TET délicieuses mais je suis pas là et j'ai pas envie d'être là. J'ai plus la tête à rouler. En ayant voulait faire plaisir à tout le monde, je me rend compte que ce voyage n'est plus le mien. Je décide de partir seul à l'hotel pour faire le point. J'ai pas envie d'avoir un accident.



C'est un brève et pas très joyeux partage. Mais le petit démon déprimé qui est en moins et retour. Faudra quelques temps pour retrouver le sourire.



Bisoutas


Q.

25
avr

Coucou tout le monde,

Petite période pas facile (qui arrive malheureusement un peu trop souvent chez moi). Pas trop la tête a roulé, ni a écrire.

Morgane me rejoint finalement plus tôt afin de combler le vide. Merci a elle de prendre de soin de moi et de nous comme cela.


Aujourd'hui hui je vais aller faire un peu de piste autour de Jerez pour me changer les idées et attendre Morgane.


Je vous écris de nouvelles aventures seduisantes dans quelques jours.

Pleins de bizzz

Q



27
avr

Hello tout le monde,

Avec Mo ont a décidé de changer un peu l'écrire du blog car nous sommes maintenant (enfin pour moi!) réuni. On se propose de changer de plume chaque jour. Nous alternerons donc une fois un article de Mo et une fois un article de Quentin. Nous avons tout les deux très envie de laisser place à nos singularités, nos personnalités, nos sensibilités, nos émotions pour continuer à vous faire le récit de nos périples et aventures.

Aujourd'hui, cela sera Quentin qui écrira afin de vous faire une transition entre mes moments difficile des derniers jours et notre traversé très tumultueuse de la méditerranée. Alors c'est parti pour un nouvel écrit ! Et n'oubliez pas n'hésitez pas à nous laisser des commentaires, c'est avec beaucoup de joie qu'on vous lit et qu'on se sait lu !

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Morgane m'a finalement rejoint plus tôt que prévu en Espagne, le 25 avril. J'avais de très grosse difficulté à gérer des émotions et des turbulences émotionnelles. Je la remercie infiniment d'être venu plus tôt et je suis désolé pour les personnes en Belgique qui ont du subir les conséquences (j'imagine pas très agréable) de nos choix et d'un départ précipité.

On se retrouve après un avion retardé de plus de 2 heures, avec amour et tendresse. Un câlin et une prise dans nos bras avec beaucoup d'émotions et d'amour. Cela fait vraiment plaisir. Une partie de moi, retrouve ce qui faisait un vide énorme et très désagréable. On charge Bethy comme on peut et on file vers la mer. Mo a trop envie d'aller se baigner. Comme vous pourrait le constater, vu notre chargement on pourra bientôt faire concurrence au pétrolette de l'Afrique !

On dort chez Angela à San Fernando. Elle est super gentille et accueillante, c'est vraiment chouette d'être accueilli par de super chouette et belle personne !

Le 26, on se prend un moment un peu craquage, j'invite Mo dans un resto étoilé. Ça faisait longtemps que je n'y avais plus été et Mo n'avait pas encore eu l'occasion de vivre une expérience comme cela. Alors je me dis que ca nous permettra de créer un chouette moment pour nous retrouver autour d'une passion commune : manger et découvrir de nouvelles saveurs.

Le chef et sa super chouette équipe, du Codigo de Barra, nous fait découvrir l'histoire de Cadiz à travers un long menu de petit plat, d'un magnifique Albarino sur Lie, et de fin de Jerez. Une belle découverte, on est tout les deux ravis. On passe vraiment un chouette moment !

On finira la journée par baignade à la mer, car oui on est sorti à 17h30 du resto hihi, des errances dans la vieille Cadiz et une chouette pizza sans Gluten.

27, c'est le grand jour ! On passe en Afrique ou pas on verra hihi. On décide de rejoindre Tarifa tout les deux en moto car le bus pour Mo semble compliqué et en plus on pourra aller boire un café et vite faire un petit tour du magnifique village de Vejer de la Frontera ! Et on va passer 30minutes horrible après Vejer. On se prend un vent latérale à plus 100kmh et avec la moto super chargé, à deux dessus, je suis obligé de rouler hyper concentrer. Je suis beaucoup plus stressé quand Mo est avec moi car je veux absolument qu'on ait un accident. Je me concentre à fond et on arrive à Tarifa épuisé d'une longue ligne droite de 40km avec Bethy qui va de gauche à droite ! Mais tout va bien on est arrivé.

Allez hop, on prend le bateau, quelques comprimés pour la mal de mer et on est parti. Adios Espana vamos en Maruecco ! Et l'horreur, le bateau tangue de ouf, et après 40min je mets à avoir envie de vomir et je fais un crise de tétanie (ce qui m'est déjà arriver 2 fois l'année passé quand j'étais malade, bizarre) en plein milieu du bateau, je sais presque plus respirer et plus bougé haha J'ai une partie de centre de l'attention et Bronek qui se foutait de ma tête un chouette moment ! Il me faudra un bon moment pour me remettre !

On passe lentement la douane mais sans contrôle compliqué et nous voilà à Tanger ! Après avoir échanger un peu de cash, trouver des cartes SIM on file vers l'hôtel. Je sens qu'il va me falloir un peu de temps pour m'acclimater car pour la première fois du voyage on se sent vraiment d'une un culture et un lieu très différent de mes habitudes. Alors on va essayer de prendre le temps de s’immerger, de rencontrer et de vivre de belles expériences tels de baroudeuse et baroudeur qui veulent découvrir des humains, des terrestres, des vivants.

Avec amour et tendresse. Et encore merci mon amour d'être là! Je t'aime!

Ton complice Q.

“L’attente est pareille à des ailes. Plus les ailes sont fortes, plus le vol est long.” Rumi

28
avr


Bonjour tout le monde, c'est à mon tour de prendre la plume ( enfin le clavier plutôt) !


Ça y est j'ai rejoint Quentin ! Après ces quelques semaines de délais mon dos commence à être bien en forme et je me sens d’attaque (doucement bien sur).Départ un peu précipité, un peu stressant mais soulagée de retrouver Quentin qui n'allait pas trop bien. Pas facile à gérer quand ça ne va pas trop et qu'on est loin de la maison, de la famille et des amis.


Après les belles émotions de retrouvailles, nous trouvons doucement un rythme de voyage. Au programme, visite du Maroc, rencontre de ses habitants, quelques pas dans le désert et surtout : visiter et rencontrer des paysans et paysannes et apprendre leurs pratiques. Tanger sera donc notre première entrée en matière. Après quelques doutes en arrivant dans le quartier de l’hôtel, nous trouvons une jolie chambre un peu vieillotte mais toute propre avec vue sur la mer (ouf, c'est moi avait réservé par Booking, j'ai eu peur d'avoir fait une bêtise). C'est parti pour une bonne sieste pour se remettre de la traversée agitée.On part se balader dans la médina (vieille ville entourée de muraille) et là ça y est, on est transportés dans la vie traditionnelle marocaine. Souk pour faire ses courses, petite ruelles commerçantes avec de magnifiques objets, splendides tapis ... c'est délicieux ! (heuresuement on est à moto sinon on ramenrait beaucoup trop de trucs hihi). On retrouve Bronek pour manger le repas du soir dans un chouette petit resto, au menu, tajines pour nous et poissons pour lui. Chouette, il remercie chaleureusement Quentin pour le début du voyage, pour tout ce qu'il a appris, et nous explique sa route pour les jours à venir. Il partira tôt demain matin, il ne se sent pas du tout à sa place dans cette ville qu'il trouve sale et bruyante, il est plutôt adepte du camping et des petits villages. On rentre à l’hôtel, on se serre la main, se souhaite bonne nuit en se promettant de se tenir au courant de nos aventures respectives .

Entrée du souk 

La nuit fut loin d'être bonne pour moi haha, je n'ai jamais été dans un hôtel si bruyant. Entre la boite de nuit en face, la rue sous la fenêtre et les marocain.e.s qui semblent vivre jusque tard ans la nuit, ... mes boules Quies sont bien impuissantes face à tout se vacarme. Quentin lui semble ne pas trop souffrir du bruit et se repose. Fin de la nuit ça se calme heureusement et on se réveille doucement au son des mouettes avec un joli soleil qui filtre par la fenêtre. Je sais maintenant pourquoi le matin, il fait très calme dans les rues de Tanger, tout le monde doit encore être couché haha.




Cest parti, on va prendre un thé dans la vieille ville pour commencer la journée. On fini par s'arreter dans ce qui doit être me café le plus touristique de la médinan et on se demande vraiment pourquoi on a choisi celui là haha. Enfin, on boit notre thé, tellement sucré que mon coeur commence à battre plus vite (il n'a plus trop l'habitude du sucre à mon avis) et on paye cher et vilain. Au programme de ce matin, monter en haut de la vieille ville voir la Kasbah et la vue surplombant la ville et le port. Au détour de petites ruelles, on croise des cafés qui ont l'air trop chouette puis on descend le long de la muraille. Top beau ! On va voir le port de pêche, ici pas de gros chalutiers en vue mais beaucoup de petites barques de pêcheurs, c'est décidé : ce soir ce sera poisson au menu !


Ce midi on se prépare une mega salade sur la terrasse de l'hotel, la cout de la vie n'est pas aussi bas que prévu et on commence à se dire qu'il va falloir faire un peut attention à nos sous pour que le voyage puisse durer un peu. On va voir car Tanger est très proche de l'Espagne mais le petit resto tous les soir ne sera pas tenable sur la durée. Et comme on ne peut pas manger de gluten, va falloir être inventifs hihi.


Cette aprem on prépare le voyage, objectif : doucement descendre vers Merzouga puis Ouarzazate voir le désert avant qu'il ne fasse trop chaud. Après on tourne un peu en rond dans la ville, Bronek avait peut être un peu raison de partir rapidement car une fois le tour de la Medina fait on ne sait plus trop où aller. Petit coup de blues pour tous les deux cet après midi, un peu tracassé par le budget, sursaturés d'odeurs et de sons, on tourne en rond. C'est vite désamorcé par un repas dans un super petit resto sur lequel on est tombé par hazard, dans une belle rue qu'on n'avait pas encore vue. On est reçu comme des amis pour manger de délicieuses grillades de viandes ou poissons avec de bons légumes. Repas et atmosphère haut.e.s en couleur avec des gens supers souriants, juste ce qu'il nous fallait. Tout est fait maison avec beaucoup d'attention miamii. On clôture le repas par un traditionnel thé a la menthe qu'on sait comment commander avec ou sans sucre en arabe (on le fait version traditionnelle, avec sucre, ça servira de dessert en même temps).

On rentre main dans la main (enfin en fait ça on évite car ça attire les regards et on n'est pas sur que c'est ok par ici) en achetant un petit bout de nougat au passage. On range nos affaires car demain on part vers Chefchaouen Quentin en mot et Moi en bus. Curieuse de voir ce que ça va donner, ce mode de transport hybride où on se sépare et se retrouve.

Chez Hassan 


J'ai failli oublier, regarder ce qu'on a trouvé au détour des rayons d'une super chouette librairie !!

Latour, morizot, Coccia, ... Q est au paradis hihi 
29
avr

Après un doux matin (29/04), nous voilà en route pour Chefchaouen. Mo en bus et moi de mon coté avec Bethy qui devient de plus en plus chargée car je dois transporter le casque et les habits de moto de Mo. Dans cet écrit je vous raconterai ma journée en moto et nos visites à l'extérieur de Chefchaouen. Mo vous racontera nos expériences et vadrouilles en ville demain ou après demain.

Alors c'est parti, premier tours de roue au Maroc. Je sors de Tanger prudemment, fait le plein d'essence et fil le long de la coté sur la rocade méditerranéenne. Au programme aujourd'hui suivre la cote, passer par les terres, suivre la cote et traverser le Rif.

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La journée commence avec pas mal de trafic, je suis pas encore hyper à l'aise et décide de commencer vraiment calmement pour prendre le temps de m'habituer à la conduite locale. Pour le moment, c'est vraiment moins pire et assez proche de notre conduite en Belgique. Il y a juste des coups de klaxons dans tous les sens et des arrêts parfois un peu brutal au milieu de la route mais rien de difficile à gérer.

J'ai faim, je m'arrête le long de la mer pour manger une bonne omelette aux fromages de chèvres et une salade marocaine : oignons, tomates, concombres, olives et une bonne huile d'olive. Avec ceci, un petit thé marocain et me voilà près à affronter les 240km qui me sépare de Chefchaouen.

Je quitte la mer en direction des terres. Je traverse de très beaux paysages vallonnées où toutes les prairies, les champs sont rempli de fleurs colorées. En roulant, je croise paysannes et paysans en train de travailler la terre à la main où à l'aide de mulets. Je continue à rouler et traverse Tétouan, rien d'intéressant pour ma part et continue mon chemin pour reprendre une portion de route qui suit les courbes de la côte. La mer est très belle. Pentues, les falaises tombent vers l'eau. Terre argileuse et mer sont séparées par des plages de sables gris et de galets. Tout au long de la coté, petit village de pécheurs, bergères et bergers. Bonjour les ami.e.s.

Je quitte la mer direction le Rif. Le Rif, c'est ce massif célèbre pour la culture de la marijuana et tout ce qui tourne au tour, il est conseillé d'être vigilant car on peut vite se faire arnaquer ou bien certaines parties pourraient être dangereuse. Comme je suis en train d'écrire, rassurez-vous je n'ai pas été kidnappé. Après 15km de routes larges, je tourne à droite, direction ce qui devrait être une petite route de montagne. Bon apprentissage du jour. Ce qui est blanc sur la carte, au Maroc, ce sont des chemins de terre. Après 4km, ça commence à grimper, la piste est pleine de sillon de pluie. Comme je suis seul, j'aborde les choses lentement, calmement et le plus prudemment que possible.

Les paysages sont incroyables, je me retrouve dans des toutes petites parcelles de culture de blé, d'orge, de mais, de légumes, de foin. Les paysannes et les paysans travaillent encore tout à la main, fauche et stockent le foin à l'extérieur. C'est un très beau spectacle pour moi. Une vie simple, proche de la vie et de ce qui nous permet d'être ici. Je suis un peu triste de ne pas avoir le temps de m'arrêter, d'essayer d'aller dormir chez l'habitant et d'en apprendre plus avec eux. Morgane m'attend, on discutera plus tard de comment permettre cela dans notre périple.

Je suis très touché de voir cet mosaïque de champ, de couleur, de fleurs. A Gauche à droite, bergères et bergers font brouté des petits troupeaux de brebis et de chèvres. L'harmonie des lieux me semblent tellement plus juste que notre manière de faire de l’agriculture en Belgique. Pas de gros building, pas de clôture, des cornes, des couleurs, des oiseaux, des insectes, des fleurs. Avec efficacité et la rentabilité, la modernité aurait-elle oublié la beauté, la justesse et l'humilité d'être vivant. La plupart de vous savent ce que j'en pense, mais c'est très touchant de voir des lieux où il me semble que c'est encore possible. Alors oui, je vois des villages où on ne trie pas les déchets et où on brûle de plastique importé trop rapidement, mais nous avons tellement à apprendre et sourire de ces montagnes.

Je continue mon aventure et à deux reprises, je me retrouve bloqué dans une montée trop compliquée pour Bethy et sa charge. Pas de panique, je laisse la moto calée, je respire un grand coup et prend le temps de calmement analyser la situation. Je me replonge dans tous les tutos youtube que j'ai regardé et fait sereinement (c'est pas tout à fait vrai) un demi tour en pente raide et continue mon chemin par d'autres pistes. J'aime ces moments seule dans la montagne car je peux juste être humble, fragile et à l'écoute. Ici fini la domination moderne, je suis obligé de m'adapter, de prendre le temps et d'accepter de renoncer et de contourner. Telle une éloge de la lenteur, les terres et les habitant.es nous apprennent le calme, la patience et la lenteur.

Après 15km, j'arrive dans un village perdu, de plus en plus de parcelle attendent le plan de Cannabis. Un villageois me fait des grands signes que je ne peux continuer plus loin. C'est vrai que le chemin devenait vraiment compliqué et je ne sais pas si il voulait aussi que je n'aille pas mettre mon nez dans des choses que je devais pas voir... Soit, je fais demi tour et refais mes 40km de pistes en sens inverse pour retomber sur la route qui rejoint Chefchaouen.

En haut d'un col, deux aventuriers portugais contents de voir un compagnon de route me font des grandes signes pour aller manger ensemble. Je m'arrête, prendrais une tajine végétarienne et un thé et après quelques échanges et une invitation à reprendre son exploitation de pignon de pin et d'olivier. Je fil vers la ville, pour rejoindre ma douce Morganita !

Avec amourQ

“Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui.” Claude Lévi-Strauss

1
mai

Sur comment s'adapter à un pays et une culture inconnue ...

Une heure de marche me sépare de l’hôtel à la gare routière de Tanger. Je pars de bonne heure pour parcourir à pied le trajet qui me sépare dubus pour Chefchaouen. Je me retrouve rapidement dans des quartiers résidentiels et moins touristiques de la ville et là, je sens que les gens me regardent bizarrement. Est-ce simplement le fait de voir une Belge dans ce quartier plus reculé ? Est-ce le drôle de spectacle que je fais avec mon gros sac à dos rose fuchsia bien rempli et mon chapeau de paille ? Ou Peut-être est-ce le fait que je sois en T-shirt, les bras à l'air et rien sur la tête ? Le doute s'installe et je me sens de moins en moins confortable, je ne veux pas choquer ni paraitre indécente dans ce pays que je ne comprend pas encore très bien. Il fait étouffant mais peu importe, j'enfile mon foulard sur mes épaules et continue ma route. Effet placebo ou avais-je mis le doigts sur l'inconfort? Je me sens tout de suite plus à l'aise et arrive bien à l'avance à la gare des bus.

Chefchaouen est une ville aux maison peintes en bleues, je l'ai repérée dans le guide du Maroc achetée en Belgique et avait bien envie de venir la visiter.

Arpès 2h45 de bus un peu chaotique me voilà à arrivée, enfin presque ! Je grimpe la ville qui est à flan de montagne et arrive à l’hôtel, un peu avant Quentin. Accueil très gentil mais oups, on m'avait dit qu'on pouvait garer la moto dans la cours de l’hôtel et là, je crois que ça va être compliqué car ils proposent en fait de littéralement faire rentrer la moto dans le hall de l’hôtel, entre les marches d'escaliers, les pots de fleurs et les canapés. Quentin arrive et confirme : après quelques négociations, la moto dormira dehors sous la vigilance (potentiellement toute relative) du gardien de parking de la rue.

On part découvrir les rues bleues de la médina, et c'est magnifique. Il y pas mal de touristes et de rabatteurs qui tentent de nous attirer dans les magasins de (très beaux) tapis pour nous en faire acheter (en fait, ils sont très sympa et dès qu'on dit non merci, ils lâchent l'affaire et nous souhaitent une bonne journée et bienvenue au Maroc), mais on trouve des ruelles plus calme et on flâne dans ce labyrinthe géant. On termine aux cascades qui bordent l’extrémité de la vieille ville pour se rendre compte qu'on a plus ou moins fait le tour de ce qu'il y avait à voir. On va manger une tajine dans un mini resto pas trop touristique. La tajine est servie avec des pdt et donc pas de gluten, c'est pratique pour nous! Le tout est de ne pas craquer pour un petit morceau de pain qui permet si bien de saucer le fond du plat (oups).

Je suis assez touchée de voir le soucis du détail dont font preuve de nombreux.ses marocain.e.s. Même les devantures un peu vieillies sont nettoyée, les trottoirs devant le magasin passés à l'eau chaque jour, les entrées des maisons et des hôtels décorées de petites plantes, les rues bien fleuries. Comme si, humblement et en toute discrétion, chacun.e prenant soin de ce qu'il/elle avait.

J1 à Chefchaouen On se réveille fatigués, on pensait aller randonner mais ça sera pour demain... aujourd'hui direction la mer pas trop loin, Quentin aimerait me montrer un chouette coin. C'est vrai que moi, en prenant le bus, je passe par les grands axes et ne sais pas m'arrêter dans les petits villages. Après un traditionnel thé et des oeufs, Quentin est un peu KO alors on rentre à l’hôtel se reposer et réfléchir à comment organiser un peu mieux le voyage. Quentin n'a pas envie de ne voir que les villes (il a même plutôt envie de voir majoritairement autre chose que les villes) et moi, qui suis bien d'accord avec lui, avec le bus je ne sais pas vraiment faire autrement que de relier les grandes cités. Comment faire pour rencontrer les paysans, paysannes ? C'est pas dans les villes pleines de touristes qu'on va y arriver... Et si on essayais d’intégrer un peu plus de moto à deux ? Je continue à faire les gros trajets en bus et je grimpe sur Bethy pour quitter les grands axes. Q fait une sieste, on mange un petit bout et on embarque sur Bethy pour tester directement notre idée.

On part dans les montagnes du Rif et je découvre une campagne magnifique, où le blé pousse sous les oliviers et les chèvres gambadent dans la montagne. Je comprend que Quentin voulait me faire voir tout ça ! On arrive à la côte, sur une superbe petite plage pleine de pécheurs et d'enfants qui jouent dans l'eau. Il y une petite baraque, on s’assied et on prend un thé évidemment. (sans sucre pour moi cette fois-ci). Il fait chaud, l'eau est d'un bleu éclatant, ça donne envie de se baigner mais est-ce que je peux ? Sur la plage, les femmes que je vois restent habillées à l'ombre de leurs parasols... Pas de soucis nous dit un monsieur qui passe par là, tant que je mets bien mon maillot!

Bon à deux on est un peu serrés sur la moto, on ne sait pas trop quoi faire mais ça ne semble pas très réaliste de faire plus de moto à deux... Et comment faire pour rencontre des personnes avec qui on ne sait pas échanger deux mots ? On pensait que pas mal de gens parlaient français mais dès qu'on quitte les villes c'est plutôt faux. Petit coup de mou, comment ne pas être juste des touristes qui passent par là en étant déconnectés de la vie d'ici ?

Surprise agréable, les jeunes qui travaillent à la baraque nous proposent de se joindre à eux pour manger un bout. Deux belles tajines sont sur la table, une aux légumes et à la viande, l'autre avec des tomates et des poissons, trop bon! On mange avec plaisir, tout en se demandant si on va nous demande une contribution à la fin... Et bien non, nos nouveaux amis nous invitaient simplement à partager le repas. Entre nos deux mots d'arabe et leur quelques mots de Français et d'espagnol, on échange tant bien que mal, avec beaucoup de rires et de sourires. Une petite photo souvenir avant de repartir ? Un monsieur du village nous invite aussi à se joindre à la pêche cette nuit, sur leur petite barque. Dommage, on allait justement se mettre en route mais qui sait on repassera peut être ?

On repars nourris de ces échanges et rassérénés, on peut rencontrer des gens en quittant les zones très touristiques ! En plus, on a un peu bougé les sacs et on a beaucoup plus de place pour s’assoir à deux sur la moto. On est rechargés à bloc, soulagés d'avoir une piste pour composer le voyage ensemble et ainsi partager ce qu'on aime. Maroc on arrive !

On rentre dormir pas trop tard, car demain on va marcher dans la montagne jusqu'au pont de dieu, jolie formation rocheuse connue dans la région. J2 : Je m'étale un peu donc je vous laisse découvrir notre randonnée en image.


On vous embrasse bien fort !

"Today is life, tomorrow never comes " (Auteur inconnu, sur un mur de la medina)

2
mai

Aujourd'hui journée de liaison entre deux villes importantes du Maroc : Chefchaouen et Fès. C'est un peu les moments qui m'excite le plus dans les voyages je crois. Bien que je sois touché par l'architecture, les fraîcheurs, le travail et le soin qu'il y a dans les villes . On en discutait avec Morgane, comment pouvons nous rester calmes, sereins, bien et sensible à la vie avec l’effervescence, le bruit, l'activité, la dynamique qui nous semble tout le temps présente. Ce n'est pas une pensée globalisante, c'est une réflexion sur notre bien-vivre et notre sérénité. Bruno Latour nous invite à penser que la ville pourrait être métaphoriser par la termitière. Peut-être ne devrions nous pas séparer la thermite de la termitière mais « voir » cela comme un « écosystème » qui se co-construit. Mais ne devrions pas ajouter un peu le réflexion Illichienne, de la convivialité et des questions d'échelles. Comment co-construire un écosystème qui permettent l'émergence mutuelle de sérénité, de justesse, d'épanouissement. Des espaces qui permettent encore de nous situer, de sentir nos dépendances, de créer des relations où ne sommes pas extraits de la vie. Comment créer des espaces, des lieux de vie terrestres, de vivant.es à vivant.es. Dans mon monde, la ville et ses balbutiements ne me permettent pas cette émergence.

Alors en route, j'enfourche Bethy chargé à bloc pour aller découvrir les terres, les montagnes, et les campagnes qui me sépare de Fès. Peut-être que des belles surprises me permettront de questionner et d'approfondir la co-construction que j'aimerais tisser avec la vie. Affaire à suivre !

De son coté, Mo prend le bus, c'est parti pour 4h45, ce qui me laisse l'opportunité de tracer une belle liaison. De nos discussions, le parcours de Mo sera très agréable et ponctué de quelques surprises agréables.

Je quitte Chefchaouen et assez rapidement emprunte une petite route direction le sud. Enfin amies et amis belges, je ne sais pas si dans notre contrée nous oserions appeler cela une route . Vous pensiez avoir rencontrer un nid de poule dans votre vie ? Je vous invite à emprunter la R419 parce que là il y a des trous, des fosses, des ornières, des nids de poules de 50cm de profondeurs. Je pense que c'est genre une départementale mais tu comprends assez rapidement pourquoi c'est sympa de partir avec un trail par ici. (Trail : moto avec de grandes suspensions et des grandes roues pour chevaucher les trous et les fosses [et bien plus]. Définition rapide de Quentin). L'avantage c'est que quand je vais rentrer en Belgique, j'aurais l'impression d'avoir des routes d'une belle qualité. Comme quoi nos ressentis seraient peut-être relatifs et métamorphosable ? Impermanence quand tu nous tiens hihi:)

Après 1 bonne heure de routes, je m'arrête pour mon premier café marocain qui se révélera délicieux. Je tombe sur un charmant monsieur qui parle espagnol car vécu 10 ans en Espagne et nous partageons une papote de 30min qui me permettent d'un peu mieux sentir les terres, la situation économique et agricole. On voulait suivre l'eau pendant ce voyage. Partout où je passe j'apprends que l'eau n'est pas tombé cette hiver et que la situation est quelques peu critiques. Certaines et certains crierons le GIEC nous avait prévenu ! De mon coté, je me sens beaucoup plus touché de rencontrer des paysan.nes qui galèrent, qui voient les prix et les salaires devenir fou et qui n'ont pas d'eau qui coule du robinet. Ici quand la rivière et les puits sont vide, on se met à prier et à danser... qui sait...

Au plus je m'enfonce dans les terres au plus je sens mon cœur s'ouvrir et au plus je commence à ressentir (peut-être) notre intuition de venir au Maroc. A gauche, à droite, des champs où on trouve des co-plantations d'olivier, de vignes, de blés, de légumes et d'autres. Et nous pensons parfois (ou pas) que l'européen devrait venir expliquer la permaculture et l'agroforesterie. Je ressens quelques peut de tristesse de ne pouvoir emprunter un mode de vie comme celui qui m'entoure au fil des kilomètres dans mon pays. Je rencontre dans la majorité des cas, des personnes qui ne courent pas, qui prennent leurs temps, qui semblent faire des gestes souples et méditatifs. Oui les tâches semblent difficiles, mais tels un chat, je vois très régulièrement des gens se reposer, boire le thé, prendre du temps à l'ombre des oliviers et des pins. Attendre sans attentes, je ne sais pas mais peut l'espérer. Je ne veux pas rejeter le tout de la modernité et revenir à l'age de pierre. Même si les postulats de Marshall Sahlins dans « Age de pierre, age d'abondance » soulèvent des questions intéressantes. Je poursuivrais ma réflexion ou pas dans d'autre article.

A midi, je m'arrête dans le village de Ghafsai, ancienne ville de la conquête francaise. Au loin, je vois du boeuf pendre à l'aubette d'un boucher. Je me ferais une petite Kefta dis donc ! Et la surprise, Oussama, son frère et son oncle. Rapidement, il me négocie une assiette et s'asseyent à ma table et on se retrouve à partager un chouette repas, de chouettes papottes et le tout finalement offert par l'oncle d'Oussama qui souhaitent m’accueillir dans son pays. La plupart des personnes que nous avons rencontré ont un sens de l’accueil très différent de mon influence culturelle personnelle. Curieux de suivre l'évolution de nos aventures et de nos rencontres vers les peuples de l'atlas et du désert !

Allez hop je file, Morgane va m'attendre à Fès et c'est cool d'arriver plus ou moins en même temps pour gérer les bagages de la moto et la surveiller le temps de la vider. On se synchronise bien à 5 minutes près pour notre arriver à Fès mais les choses vont un peu se compliquer. Je suis google map pour arriver à l'hôtel et là une personne me fait des grands signes. Vous ne pouvez pas rouler ici Monsieur, dans la Medina. Oups, bizarre, je peux pas faire confiance à Google Maps. Pourtant l'hôtel avait dit pas de problème pas de problème pour venir en moto haha. J'ai l'impression (à prendre avec des pincettes) qu'ici on aime bien dire ca va aller et gérer les complications après. Va falloir lâcher prise sur la prévision et la prévention, tant d'apprentissage potentiel...

Morgane arrive à l'hôtel et l'hôtel a été overbooker. Donc pas de place pour nous. Super ! Pendant ce temps là, je trouve un parking à l'extérieur de la Medina, enlève les bagages importantes, et fond au soleil et ses 37° avec tout l'équipement moto. Morgane me retrouve et en quelques cliques modernes (comme quoi je suis pas qu'un homme des cavernes hihi) on trouve un petit hotel sympa dans la Medina. Avec un peu plus confort que nos nuits précédentes, ca fait du bien quand même un peu de confort hihi.

Aller une douche, un peu de repos, un petit repas. La visite ca sera pour demain, ce soir repos. On est parti pour 9mois de voyages, alors j'ai pas envie de me gaver de visites et d'avoir peur de manquer quelques choses. On verra ce qu'on verra, avec nos intuitions, nos envies, nos ressentis, nos sensations.

Demain opération ceinture ! On est dans la ville du cuir alors on va quand même essayer de s'acheter un petit souvenir pas trop volumineux. Enfin pas volumineux, on aimerait bien s'acheter un tapis berbère et je crois pas que Bethy va apprécier alors on va devoir trouver une solution alternative. Le vendeur nous dit pas de problème pas de problème je vous l’envoi à votre maison. Tapis à suivre...

Avec gratitude pour toutes les paysannes et les paysans de cette terreQ.

« Marche tout doucement, car le sol sous ton pied est tapissé d'yeux noirs de magique beauté » Omar Khayyâm

5
mai

3/05

Fès, ses ruelles étroite, la fraicheur des murs, les foules de touristes, les rabatteurs et vendeurs de tapis, les enfants qui courent, notre nouvel ami Abdul, les tanneries ... quelle intensité ! Contente d'être venue, mais tout aussi contente de repartir vers l'air, l'espace et le calme.

Notre ami Abdul 

Aujourd'hui c'est parti pour un long trajet à deux sur la moto, direction les petits villages au sud de Fès puis la montagne. On prend le thé dans un petit café de Bhalil et en discutant, on apprend que le tenancier est agriculteur ! On visite son "jardin" et discutons ... c'est marrant, à part quelques fruits, il cultive la même chose que nous à la maison (betteraves, carottes, fenouils, courgettes, coings...) ! On échange sur les cultures, le manque d'eau. Toujours le même constat: il n'a pas plu cette année et tout le monde est inquiet. Rachid ne récoltera pas son champ d'orge car pas assez de rendement, ça lui coutera trop cher de louer la machine nécessaire. Heureusement, dans le jardin potager, il a un puits qui lui fourni l'eau pour le moment. On lui parle de Quinoa, de Sorgho, il ne connait pas et est bien intéressé. On est venu pour apprendre à cultiver avec moins d'eau, et j'ai de plus en plus l'impression qu'ils sont dans les mêmes questionnements sans avoir les réponses. Peut-être devons nous aller plus au sud ?

Rachid, merci pour ton accueil 

On continue la route vers Azrou, capital de la cerise et croisons de nombreux champs de fruitiers. Ici, filet pour les oiseaux et les insectes en l'air, tuyaux de goutte à goutte au sol pour l'eau... Pas très différent de chez nous. Les arbres sont bien verts, mais nous croisons de nombreux lacs qui ressemblent plus à des prairies, l'herbe y ayant bien poussé après 1 an sans s'être remplis. Mais quelle végétation tout de même ! On traverse une foret de cèdres dans laquelle vivent des singes. C'est fou, en quelque dizaines de km les « paysages » changent du tout au tout, quelle richesse !

Quentin le romain mange ses raisins 

On continue à chercher l'eau et remontons jusqu'aux sources de l'Oum Erabia. C'est un des plus grand fleuve du Maroc et avec ses 8 barrages, il joue un grand role dans l'irrigation des terres, jusqu'à l’océan Altantique. On appelle d'ailleurs la région das laquelle on est ( le parc de Kenhifra) la réservoir du Maroc. Arrivés au sources, l'eau coule à grand flots et de nombreux marocain.e.s se prélassent dans des petites cahutes au bord de la rivière.. Ouf, il y a encore de l'eau ! Enfin on dirait mais quand on monte dans la montagne, on croise tout de même beaucoup de rivières sèches. On apprendra plus tard que seules 3 sources des 20 qui coulent normalement dans le parc de Khénifra, ne sont pas taries.

Aux sources de l'Oum Erabia 

On croise de nombreuses familles de bergers Amazig qui vivent en altitude dans des campements de cabanes en bois et de tentes. L'atmosphère du plateau est austère, le paysage est rocailleux et la vie a l'air bien dure ici. On ne parviendra pas rentrer en communication avec les gens, et on fini par mettre la tente sur une petite plaine où personne ne semble vivre pour passer la nuit. Superbe couché de soleil mais quelle nuit! Entre les jeunes qui passent en 4x4 et vont faire des drôles de cris dans les bois, et les coup de feu pas très loin de la tente (on imagine que les bergers éloignent les lynx ou les loups de leurs troupeaux), on a pas vraiment fermé l’œil de la nuit. J'ai toujours un petit peu d’appréhension en bivouac, mais ici, en ne connaissant pas la culture et le fonctionnement des gens on ne se sentait vraiment pas à notre place.

Quelle lumière pour notre 1er bivouac à deux

Quelle étrange sensation de passer en moto dans des villages ou campements où les gens vivent de presque rien. Je me sens souvent un peu indécente avec tout le confort dont je dispose et ne sais quelle position adopter. Quand les gens ont le sourir et semblent heureux de nous accueillir, c'est facile, mais quand j'ai l'impression que la vie est rude et qu'on est pas spécialement les bienvenu.e.s, c'est vraiment déstabilisant...

Les cabanes amazig  

5/05

On se lèvera de bonne heure pour reprendre la route et ne trop croiser grand monde, on ne sait jamais (brrr, il fait 6°c à 6h du matin ici en haut)... Après quelques km, la route n'est plus une route mais une piste. On s'y avance à deux et ça se passera super bien car elle est vraiment lisse, les voitures et mobilettes y circulent aisément. Et on s'en prend plein la vue, c'est vriament magnifique, et je n'imaginais pas du tout le maroc comme ça.

Embouteillage ce matin sur le plateau  

Sur le plateau que nous avons quitté, nous n'avons pas vu de cultures (céréales ou légumes), depuis 3 ans, ces peuples de bergers ne parviennent plus à faire pousser les céréales dans la montagne car il fait trop sec. Mais en descendant, les petites parcelles de culture s’enchainent et les systèmes d'irrigation tournent à plein régime. De petit hameau en petit hameau, on croise des chèvres, des ânes, des champs d'orge, de blé, des légumes, je trouve l'atmosphère plus chaleureuse et les habitants plus souriants.

Petit troupeau de chèvres 

On commence doucement à descendre de la montagne pour arriver à 1500m d'altitude, on sent qu'on se rapproche du désert. La végétation se fait rare, sauf le long des cours d'eau (enfin de e qu'il reste d'eau), le sable et les pierres dominent les "paysages". On approche de Midelt, capitale de la Pomme et après avoir croisé de nombreux vergers irrigués, et certains vergers désèchés, on rentre en ville accueillis par l'eau des asperseurs automatiques qui arrosent les fleurs du rond point. A-t-on conscience ici du niveau de stress hydrique ?

L'eau, où es-tu ?  

En se baladant en ville, on rencontre M qui est d’origine berbère et s'occupe de la coopérative qui rassemblent tous les artisanats des familles amazig de sa régions. On prend le thé, lui pose plein de question sur sa culture, son mode de vie et les traditions. Il est aussi inquiet que nous à cause du manque d'eau. Depuis 3 ans, il s'occupe d’approvisionner les familles en céréales achetées en ville avec l'argent des ventes car plus possible pour eux d'en cultiver la haut... Il nous indique des familles où on pourra surement aller loger pour échanger, chouette ! On repart évidemment avec une belle couverture en soie de cactus, nos sac de couchages sont un peu trop gros pour les températures qui nous attendent... Ce soir on dort au camping pour s'assurer une bonne nuit... après la nuit dernière, on a bien besoin d'un peu de sérénité hihi. Petites nouilles sauce tomate, on contacte des fermes dans le désert, encore plus motivés que jamais d'aller voir là bas comment ça se passe, et au lit ! Demain Quentin va faire un grand tour en moto et moi je prend le bus pour le retrouver quelques villes plus loin.

Voyez-vous les poules du camping qui se baladent librement entre les emplacements ? 

Ps : On n'a pas beaucoup de connexion internet ces jours ci, désolée pour le délais !

Pps : si je trouve une meilleure connexion je mettrai plus de photos mais pour le moment ça ne charge pas hii

6
mai

Grosse journée en perspective aujourd'hui. Mo fait une liaison en bus entre Midelt et Errachidia afin de reposer un peu son dos après 2 jours de moto et quelques pistes un peu trouées. De mon coté, une première étape sérieuse au Maroc. Je vais attaquer par le Cirque de Jafar. Célèbre pour ces gorges et sa vue, ça risque d'être un peu chaud avec tout mon barda car c'est plus compliqué qu'on simple piste, enfin on verra.

On a passé une belle nuit, en tout cas plus sereine que le bivouac précédent. On se lève de bonheur, je veux être parti de bonheur car j'ai 400km à faire et sûrement un bon 150km de pistes/routes défoncées. Après avoir tout empaqueté, pleins de bisous et les calins quotidiens, je met en route et je laisse Morgane se reposer à Midelt.

La journée commence par une large piste roulante qui longe, par le nord, l'atlas vers l'ouest. Après 20km, le chemin se rétrécit et devient plus technique. Je vois au loin un groupe de motards. Je me dis que ca pourrait être bien de les rattraper pour passer Jafar avec eux et ne pas être seul. Je les rattrape juste avant Jafar et un cycliste nous annonce que la piste normale n'est pas pratiquable à cause des ravinements des pluies. Ca sera donc par les gorges et oued. En gros la piste la plus compliquée haha. Avec Bethy, nos 60kg de chargements, on va bien s'amuser. Je pars avec les trois motards marocains qui sont sans bagages. Ils m’apprennent que la piste est plus dur qu'avant car les cailloux ont été concassé, en gros c'est comme si tu roules dans du sable. Pas évident. Je passe les gorges, et le cirque sans chutes mais c’était pas évident. Voilà c'est fait mais c'était pas très amusant.

Après cette interlude sportif, je file vers les montagnes pour aller voir des villages berbères. J'ai un peu du mal à me mettre dans le rythme mais après 60km la montagne se dévoile comme une douce poésie. Les courbes sont souples, précises, dessinées par le vent. Les couleurs sont vives et douces à la fois. Inhabituelle pour moi, chaud et chaleureuse, comme les personnes que nous rencontrons. J'ai pas vraiment les mots, ni des photos de qualités pour vous partager correctement la beauté. Faudra vous déplacer les ami.es:)

11h30, c'est l'heure d'un petit thé (je suis devenu accro). Je m'arrête dans l'Auberge Jbel Raids, à Tagoudit. Village berbère, le long de l'eau. Hassan m’accueille avec un grand sourire. Avec le vue sur la montagne, les culture, nous papotons 1h. Rapidement, il me parle de l'Europe, qu'il aimerait quitter la Maroc et trouver du travail par chez nous. Avec Mo, on ne sait jamais trop quoi répondre et que dire car on ressent que l'image qui est faite de l'Europe est un doux rêves idylliques. Mais qui sommes-nous pour casser leur rêve, et donner notre opinion sans demande. Alors j'écoute et je réponds à des questions si on me les pose.

L'eau, enfin la non présence d'eau. Le peuple berbère du Moyen Atlas avait avant 27 sources, il n'y en a plus que deux qui coulent. Les oued sont secs, cela fait 4 ans que la pluie n'a pas coulé. On était venu observer les systèmes d'irrigation. Pour le moment, c'est plus les larmes qui coulent de nos yeux, des zones qui ne sont plus cultivés et des personnes qui prient pour que la pluie tombent car on ne sait plus récolter que nous croisons. Les choses risques vraiment d'être difficile ici car les personnes que nous rencontrons on peu d'argent et dépendent de l’autonomie alimentaire de leurs villages qui dépend directement de l'eau du oued. Et pendant ce temps là je bois mon thé à la menthe avec Hassan et son grand sourire. Ils finiront même par m'offrir le thé. Quelle hospitalité...

Je continue mon chemin, traverse encore plusieurs village, les vues sont splendides. Je lisais dans un livre hier. Le oued est comme le printemps en plein de milieu de l'été. C'est tellement juste. Au long du oued, une verdure intense entourée d'aridité et de couleurs opposées.

• • •

J'arrive à Imilchil. Le ciel devient gris. Ca pue l'orage. Merde mon intuition me dit que ça sent pas très bon. Je devais aller à Er Rich mais la montagne est trop noir. Je décide de contourner tant que possible les nuages menaçant. Je vais donc direction les gorges du Todra et Tinghir. On vous parlera de cela plus tard car on va y repasser avec Mo car c'est très beau.

L’opération se solde par 100km supplémentaire, les pieds mouillés et 125km d'une longue et un pénible ligne droite sous les 35 degrés direction Errachidia pour rejoindre Mo. Je me mets un peu de bonne musique, tue du pneus et laisse passer le temps en contemplant le désert qui commence vraiment à se faire sentir. Merzougha on arrive !!

Mo m'appelle, bus bloqué par les pluies dans le Moyen Atlas, j'ai donc eu une bonne intuition de contourner. 2heure d'attente pour que l'eau soit évacué de la voirie. Nous nous retrouvons à Errachidia à 21h30. Entre temps j'avais monté la tente et préparer notre chambre. Les voisins français du camping nous invite à manger. Mmmm allez au dodo car aujourd'hui c'était 470km...

BisoutasQ.

“Le passé et le futur n'existent qu'en relation avec toi ; tous deux ne sont qu'un, c'est toi qui penses qu'ils sont deux.” Rumi

7
mai

Aujourd'hui nous filons vers le désert. Nous avons réserver un camp à Ousina et deux jours d'excursions avec Moustafa. Pour se faire, journée de liaison tranquille à deux sur la moto par les nationales.

Je suis très content car notre relation avec Mo est très fluide. J'ai l'impression que nous sommes bien présent l'un à l'autre et que les compromis que nous faisons dans le voyage nous permettent à chacune et chacun de profiter et d'apprécier les couleurs et la beauté du Maroc. Les décisions et les plans sont faciles à faire. On est bien quoi, c'est chouette et épanouissant. Ahhhh l'amour... hihi (Elle vous dira dans un prochain post si elle pense autre chose hihi)

Après avoir retirer du cash, fait un peu de provision, pris de l'eau, nous filons direction Erfoud. La famille d'Abdoul, que nous avons rencontré à Fèz, nous invite à manger. Et quel accueil ! On va être reçu mais de ouf. C'est même gênant car ils/elles vont nous préparer un festin et nous regarder manger. C'est un acte de politesse ici de t'inviter, de te faire un festin, de te regarder manger et de manger après. Étrange pour nous mais on essaye de s'adapter, de rencontrer, de s'immerger et en plus c'était très bon. Merci à eux pour cet accueil. On remerciera Zakari d'être la pour faire la traduction avec la maman et la belle sœur d'Abdoul car sinon on aurait bien galéré.

On aura même droit à notre cérémonie de mariage. Si un jour on décide finalement de se marier, nous sommes invitez après au Maroc pour une grande fête hihi. Je vous laisse contempler les photos...

Bon c'est pas tout ca mais il est presque 17h et on doit filer vers le désert, j'ai pas envie de finir la journée par de la piste dans le noir. A 19h, on croise notre hôte à Merzougha, qui va nous emmener, Mo dans 4x4, jusqu'à notre camp. Nous voilà au cœur du désert, au porte du Sahara, comme le nom du campement.

A demain pour de nouvelles aventures désertiques et authentiques.Q.

« J’ai toujours aimé le désert. On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence… » Antoine de Saint-Exupéry

9
mai

On arrive finalement sous les étoiles pour notre première nuit dans le désert. Il y a du vent et donc plein de sable qui vole, ça croustille dans la tente au matin. Mais avec le vent du nord vient la fraicheur et il fait super bon au réveil. On mange quelques fruits, faisons un peu de yoga, déchargeons les valises de Bethy, et c'est parti pour notre première aventure dans le désert !

Aux portes du Sahara 



J'embarque avec Mustafa, notre hôte et guide, dans le 4x4 et Quentin démarre seul sur la moto, sans valises elle semble toute légère. Mustafa est hyper attentionné, et propose à Quentin de rouler devant pour qu'il puisse profiter à fond. On convient à chaque fois d'un endroit ou Quentin doit nous attendre. Que c'est gai de voir Quentin démarrer plein d'entrain et profiter à fond de chaque mètres de la piste !


C'est impressionnant le désert ! Grand, très grand, et calme surtout ... Seuls les bruits des oiseaux, des occasionnels chameaux ou véhicule viennent faire vibrer nos tympans. Mais pas de bruit de fond. Moi ça me fait le plus grand bien ce silence. C'est aussi évidemment très sec, mais contrairement à ce qu'on imaginaire me faisait penser, les dunes ne sont qu'une partie du désert et il y a aussi beaucoup de zone en caillasse, des montagnes, des lac sechés, ...



Mustafa nous a concocté un petit tour qui permet en une journée de voir plein d'ambiances différentes, mais aussi de passer par des endroits spéciaux de la région. On va visiter une mine de BXXX, Où des hommes travaillent à la main dans des grands puits profond de jusqu'à 80m. Le propriétaire de ces mines a un petit jardin dans lequel nous allons prendre le thé. Des maçons sont à l'ouvrage dans la bonne humeur. Ici tout le monde travaille avec le sourire, sans se presser tout en étant pourtant bien efficace. Il nous parlent d'un dicton qui dit que les gens pressés ont déjà la tête dans le cimetière.

Est-on loin de l'ambiance des mines de charbon belges d'il y a quelques décennies ? 

Surprise pour nous, l'eau coule à flots pour irriguer la petite parcelle de luzerne cultivée pour les chèvres. On découvre petit à petit que la sècheresse du désert est apparente, le sol est en fait assez bien gorgé d'eau. Ici il s'agit d'une source vivante, qui, à l'inverse d'une source qu'ils appellent morte, se rempli continuellement. Dans ce petit jardin luxuriant au milieu du désert, l'eau semble plus abondante qu'à la montagne. Savez-vous aussi que les Dunes ne se forment que sur des lacs ? L'humidité de l'eau retient le sable et si vous creusé quelques mètres, vous êtes sure d'y trouver de l'eau ! Pas si sec que ça le désert alors ? Bon, ça fait tout de même 4 ans qu'il n'a pas vraiment plus et les cultures de céréales ne sont plus possibles mais pour le reste, l'eau est bien là. On cueille quelques piments et on se remet en route

Petit écrin de verdure au milieu du désert 


On rend visite à une famille nomade un peu plus loin. Leur vie est impressionnante de simplicité, et on est accueilli tout sourire pour le thé et quelques brochette d'agneau de leur troupeau. Le sens du partage et de l'accueil est vraiment touchant par ici ! On échange un peu, grâce à Mustafa qui fait l'interprète. Les gens ont l'air heureux, souriants, et posés. On est heureux d'avoir pris un guide et d'ainsi arriver à rencontrer des gens en étant sur de ne pas les déranger. Leur vie doit être parfois rude, surtout quand il y a des tempêtes de sable à mon avis car ils n'ont pas grand chose pour s'abriter. Mais il n'ont pas de grands besoins, et vende un animal quand ils ont besoin d'un peu d'argent. Mustafa nous dit qu'ils n'ont pas grand chose mais qu'ils sont tellement riches dans le cœur et que c'est le plus important.

Un petit thé ? 


On les salue et continuons la route, visions un village abandonné, un oasis, prenons un petit thé au village d'à coté et on rentre au campement. On partage un petit peu de tagine avec Omar le cuisinier et Hassan puis repos jusqu'au soir : on va aller voir le coucher de soleil dans les dunes. Pour épargner u peu la moto, Q grimpe avec nous dans le 4x4. Quel spectacle, ces montagnes de sables sont énormes. Le sable est sec et brulant, dur d'imaginer qu'en dessous, il y a de l'eau.


On rentre et Omar nous sert la tagine qu'on a préparée ensemble cet après midi (j'avais envie d'apprendre) et une "petite" salade composée. Trop bon, présenté avec minutie et amour par Omar et évidemment trop gros ... on donne tout ce qu'on a pour faire honneur au plat mais on en parvient pas ou bout haha. On est abonnés aux grandes portions pour le moment mais doit-on tout manger par politesse ? On n'a pas encore saisi tous les codes. Ce soir les étoiles sont bien visibles, le ciel et beau et on dort avec juste la moustiquaire de la tente pour pouvoir les admirer.


On se réveille avec un énorme petit déjeuner (décidemment, on n'aura jamais aussi bien mangé qu'au Maroc). C'en est presque trop mais bon, omme c'est pour une fois, on en profite bien ! On range tout et on charge le 4x4, Mustafa va nous faire traverser un bout du désert (Q en moto moi en voiture) et nous déposer preès d'une route pour qu'on puisse continuer le voyage. Toujours assez sec ce désert, avec pourtant des petits buissons et des arbres à gauche à droit, un troupeau de dromadaire qui s'abreuve à un puits, ... On s'arrête pour un thé chez un amis, puis un autre thé dans une auberge, pour finir par un thé dans un café d'un ami de Mustafa au bout de la piste. On se repose un peu rechargons la moto et on repart à deux par la route.


Quentin a trouvé un super petit endroit pour ce soir. Une petit ferme bio qui fait en même temps bivouac. Juste l'ambiance qu'on adore et une fraicheur impressionnante dans ce petit oasis, comparé à la chaleur environnante. Impressionnant le pouvoir de la végétation pour rafraichir l'air ! Petite cueillette de courgettes et navets du jardin et la tagine de ce soir mijote doucement. Seul bémol, notre hôte ne parle pas français ni anglais, on va devoir être inventifs pour converser. Mais je sens qu'on est dans la même énergie. Comment va-t-on échanger ? Affaire à suivre... je vous laisse car la tajine va bientôt arriver !

Hddou farm camp 

Merci mon amour pour toutes ces belles aventures ! Tellement chouette de partager les mêmes envies, impressions et découvertes. <3


"Votre ignorance du coeur, c'est ma mort. Lisez dans votre coeur. C'est un continent qui ne demande qu'à être exploré" La forêt de Cèdre

10
mai

On quitte la magnifique ferme de Hddou. L'oasis qu'il a accompagné est sublime. Je suis vraiment étonner qu'au milieu du désert de pierre et de sable, 1000m² de végétation puisse accueillir une telle faune et flore. Quel travail, quelle soin et quelle gentillesse. Merci pour l’accueil camarade. (Petit dédicace à mon ancien chef Fred qui nous lit? J'ai trouvé ta prochaine moto. Un tricycle YAMAZUKI hahahah)

Aujourd'hui, nous filons en direction de l'atlas. J'ai bien envie de faire découvrir les gorges du Todra et les merveilleux plateaux de montagnes qui se cachent juste après à Mo. L'ambiance est pas au top aujourd'hui car on a eu quelques discussions un peu sérieuse sur mes états d'âme des derniers jours espagnoles avant l'arrivée de Mo et on a encore besoin de clarifier et prendre le temps de soigner tout cela...

Nous filons vers Alnif une petite ville qui se trouve avant un magnifique massif montagnard dont je ne connais le nom (j'en aurais pas l'occasion mais il y a de la piste dans tous les sens dans ces montagnes. Ca donne envie). La veille avec mes petites folies désertiques à moto et mes crapahutages, j'ai cassé un clignoteur (je précise sans tomber). Alors je me dis que c'est l'occasion de prendre soin de Bethy et de réparer deux trois bricoles. Après avoir demandé à un local nous arrivons au garage Aziz (je vous recommande). Ce que je trouve génial au Maroc, c'est que la notion de service existe encore. On arrive au garage, j'explique que mon clignoteur est cassé. D'abord, on nous installe chaise et table et nous sert le thé. Le mécano, m'informe qu'il y a pas de soucis, et son collègue part 5 minutes en voiture et reviens avec deux clignoteurs neufs qui fittent parfaitement avec la moto. Il a surement du aller à l’entrepôt Dieteren local hahahha. (Ici faut pas 2 semaines pour avoir une pièce et l'agenda d'entretien est libre à la minute). C'est incroyable dans un village de 100 maison, il trouve des clignoteurs neufs qui sont parfait pour Bethy. J'en profite pour faire réparer le vase d’expansion du radiateur qui fuit à nouveau après ma tentative de réparation qui aura tenu 15 jours. Toutes les interventions se font dans le calme, la douceur et les sourires et le tout agrémenter de thé ! Est ce que je suis chez BMW ? A non oups, je suis dans le désert marocain.

Alors j'en profite pour faire une petite dédicace à O. Isa tu lui feras la lecture stp ! Ici pas de tableau d’efficacité, de rénion hebdomadaire, de manager qui veut un rendement à 120%. Ici des passionnés qui aime la mécanique, avoir les doigts dans la graisse et prendre leur temps pour te rendre service et contribuer à ton aventure. Alors O, peut être tu dois te délocaliser pour retrouver de la mécanique qui te fait sourire ? En tout cas, si tu viens par ici on ira faire une petite tour dans le désert car maintenant je connais plein de piste !

J'en reviens à Bethy, on en profite aussi pour recoller un protège levier casser et aussi faire des trous d'aérations dans les protèges mains. Tout cela fait avec amour et patience. Et c'est super bien fait ! Et la meilleur, c'est que à part les clignoteurs qui on un prix fixe (18€ les deux) je paie ce que je veux pour la main d’œuvre. (Et je vous dis tout de suite on est pas au taux horaire de BMW...

Aller après cette petite beauté, aussi un nettoyage et graissage de la chaine, on file vers l'atlas. Les gorges de Todra sont sublimes et le montagne qui se dévoilé avec les champs verts et colorés qui entourent les oueds comme une limace qui mange une laitue. On est bien ici. Après la chaleur du désert, la fraîcheur des montagnes. On aura besoin de notre petite laine ce soir en mangeant nos brochettes et nos frites, qui sont à chaque fois exceptionnelles. Il me faudra venir au Maroc pour ré apprécier les frites haha.

On a décider de calmer un peu le rythme du voyage et de favoriser les routes car Mo à un peu mal au dos après la jeep dans le désert. Alors on à réserver des auberges locales, où on vit avec des berbères pour quelques jours. Ce sont toujours de très belles expériences.

Allez pleins de bizQ

« En Europe vous avez une montre, nous on a le temps » dicton local.

11
mai

Aujourd'hui on avait prévu d'aller marcher à 9h. C'était sans compté la visite de l'atelier de tissage de tapis de laine de l'auberge. Résultat, 12h, 4 tapis acheter et à envoyer vers la Belgique et 2 petits thés.

Bon moi j'ai très envie d'aller me perdre dans les pistes qui rejoignent les gorges du Dades afin d'aller voir un peu plus de sauvagerie. Mo est partie voir les systèmes d'irrigations et les paysannes. Elle vous racontera tout cela dans un suivant article.

Le Maroc me touche profondément par sa beauté, sa diversité, ses peuples vivants. C'est magnifique. Dans un livre que je suis en train de lire, un homme qui vit dans la forêt de Cèdre d'Azrou dit : « Etre à l'écoute de la vie, du vivant, de la forêt c'est nourrir son cœur spirituel. Non pas juste le cœur biologique, mais celui qui vibre dans tout votre corps. » Le Maroc me fait cette sensation. J'ai lu beaucoup de livres spirituels, passé et passe quelque année à méditer, et sa turbine encore bien là haut. Ici, dans l'atlas, avec le sourire des gens, des enfants, les yeux profonds des femmes qui travail au champ, l’accueil chaleureux, la justesse relationnelle avec le vivant, je sens « mon cœur spirituel vibrer ». Ici j'ai l'impression que tout s'arrête. Les lieux me donnent les larmes aux yeux, me donnent envie de ralentir, de prendre le temps, de juste m'arrêter, de respirer et de vivre.

Dans ces lieux, j'ai l'impression d'être à l'endroit de tout ce qu'on cherche avec Mo. Des petites cultures diversifier, de l'entraide, de la joie, des sourires. C'est la première fois de ma vie que la plus part des gens que nous rencontrons, nous accueillent vraiment comme leur famille, comme des frères et soeurs. Comme des vivants. Ici on s'en l'amour de la vie, du présent et de la simplicité

J'ai pas envie de la faire longue ce soir, j'ai envie de me laisser profiter de toutes ces belles émotions et sensations que je ne serais expliquer. Je ne serais juste que vous conseiller de venir barouder, vous perdre dans ces contrées pleins d'amour et de vie.

Un très belle soirée, avec tout mon amour pour la vie et mon respect profond pour les peuples nomades. Merci de nous montrer que d'autres manières d'être vivants sont encore possible.

Q.

"À l'aube, partir juste pour rencontrer, sans savoir qui ni quoi. C'est un nom possible de la vie." Morizot

12
mai

Ce mercredi soir, trop chouette, un ancien du village nous propose de découvrir le système d'irrigation des deux vallées du village. On monte dans sa voiture direction la montagne pour découvrir comment l'eau d'en haut arrive jusqu'aux champs. J'apprendrai plus tard que ce système s'appelle Khettaras (ou Khattaras).



L'idée semble simple : canaliser les différentes petites sources qui coulent en une coulée plus importante qui permettra d'atteindre les champs. La conduite principale est en fait enterrée assez profondément et tous les quelques mètres, des puits permettent d'y accéder pour nettoyer.Mais quel travail ! Imaginez que tout ça a été creusé à la main, en passant par les puits et en les joignant par des portions de tunnel... Je suis vraiment impressionnée par ce que les villageois ont accompli comme travail au fil des années. Aujourd'hui, l'entretien continue à être manuel, mais les grosses réparations se font à l'aide de machines qui permettent de creuser le sol jusqu'à la canalisation.


Système souterrain des kettharas 


Le son de l'eau est cristallin, et il y a tout de même pas mal de débit ! La conduite débouche dans un grand bassin qui sert de réserve, pas très rempli en ce moment... De ce bassin partent des rigoles qui sinuent dans toutes les petites parcelles comme un labyrinthe dont seuls les villageois ont la carte.

Ici chaque famille a ses parcelles, y sont cultivés blé, orge, luzerne, pomme de terre, ... des légumes sont plantés après les moissons qui ont lieu en juin. Les récoltes servent à nourrir la famille et les animaux qui sont présents dans chaque maison. L'eau des rigoles est dirigé vers les parcelles par un jeu de petit canaux que chacun ouvre ou referme avec de la terre, des pierres, et parfois un linge roulé en boule. Pour garantir une répartition équitable entre les 67 familles qui composent le village, une rotation est organisée et chacune a droit à 3h d'irrigation. Le temps que tout le monde y passe, les parcelles peuvent recevoir de l'eau tous les 8 à 10 jours.

Les petits canaux 



Cette organisation, précisément définie et respectée est supportée par tout le monde. Le personne dont c'est le tour dévie l'eau en ouvrant ou refermant les canaux jusqu'à ses parcelles. Ensuite, petite zone par petite zone, chaque parcelle est recouverte d'eau avant d'être refermée pour amener l'eau à la suivante. Et ça va assez vite ! Il faut être bien organisé pour que tout s'enchaine fluidement et ainsi éviter le gaspillage. C'est dingue de voir comme chacun se coordonne, s'entraide et connait bien le système. Aujourd'hui, c'est l’équivalent de la régie des eaux qui s'occupe de la gestion des khettaras, mais quand il y a un travail à faire, les villageois et villageoises viennent volontiers donner un peu de temps à la collectivité.


Ouverture et fermeture des canaux 


En discutant avec un paysan, je me renseigne : est-ce suffisant de pouvoir irriguer tous les 10 jours ? Ne fait-il pas trop sec en plein été ? Il me dit qu'ils sont habitués et que si c'est tous les 10j maximum, pas de soucis. Il y a aussi les orages qui viennent parfois mouiller les plaines et remplir la rivière juste à coté. Cet hiver, il y a eu pas mal de neige sur les sommets ce qui garanti un bon stock d'eau... un nouveau puits vient d'être creusé et le paysan me dit qu'il est temps que les panneaux solaires arrivent pour lancer la pompe car il croit que l'eau va manquer si les orages ne passent pas par ici cet été. L’État a offert un grand nombre de pommier que tout le monde a planté dans ses parcelles et il serait dommage de ne pas savoir les arroser comme il faut.



Ce qui me marque surtout, c'est la coopération que demande ce système, mais aussi la simplicité de mise en place et sa durabilité dans le temps. Bon pas sure que j’apprécierais de devoir venir irriguer mes planches de minuit à 3h du matin mais ça a sans doute ses avantages en plein été. Je rejoints Quentin sur l'impression qu'ici, l'agriculture est tout à fait en phase avec nos envies, encore connectée au vivant, aux humains et chaque personnes que j'ai croisée au champ avait vraiment l'air de prendre plaisir au travail.


Un petit assistant qui attend paisiblement 


C'est ici la première vallée où l'eau semble encore bien disponible et le système bien organisé. Il y a juste la pluie qui se raréfie. Peut-être parce que de plus en plus de villageois creusent un puits près de la maison nous dit M avec qui on discute ? Un texte sacré (du Coran? Pas sure d'avoir compris) dit que l'eau du sol attire l'eau du ciel. Au plus on puise l'eau par les puits, et donc, on plus l'eau disponible deivent profonde, au plus les nuages dans le ciel s'éloignent. Par encore de recherche là dessus mais quand on sait que +- 25 de l'eau contenue dans un bassin de réserve part en évaporation, on se dit que l'intuition pourrait avoir du sens...


Hommage au travail des paysans, à l'eau qui continue de couler et à tous les cœurs que j'ai croisés.

13
mai

Hier, nous sommes arrivés au début des gorges du Dadès. Les vacances marocaines sont terminées et il y a très peu de touriste hors Maroc. Nous sommes donc assez seul (ce qui me réjouis) avec les locaux dans ces lieux éblouissants.

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Je vais faire une petite parenthèse car en discutant avec Steph, Max, Hélène et Tom qui nous ont appelé durant un repas belge, je me rend compte que j'ai pas très bien expliqué comment nous nous sommes séparés avec Jounne et Bronek. A Grenade, j'ai annoncé à Bronek que je voulais continuer seul au Maroc. Il a pas très bien pris la nouvelle mais quand 8 jours plus tard nous nous sommes vu sur la bateau pour aller à Tanger il semblait être ok. Il a presque fini le Maroc, et semble ne pas avoir hyper apprécié. Nous n'étions pas dans la même dynamique je pense, je suis souhaite belle continuation.

Avec Jounne, je suis juste parti 2 jours plus tot que prévu de mon coté car lui remontait direct par le Portugal pour rejoindre sa compagne. On est toujours en relation via What's app et semble aller super bien pour lui et il semble avoir apprécié le Portugal.

Un tout grand merci à tous les deux pour la magnifique Espagne que nous avons fait et avons découvert et bon vent !

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Les gorges du Dades, célèbre endroit de l'atlas et une fois qu'on s'y engorge on peut rapidement comprendre pourquoi. Je vais pas faire de blabla, voilà les photos.

Ce matin, nous montons jusqu'au village de M'semir. Il y a un grand souk. J'aime beaucoup aller me plonger dans la vie local et essayer de sentir un peu comment les personnes vivent ici. Des produits frais, des machines réparées, de la viande fraîche tuée du jour, du thé, des habits (made in China), etc. En gros, les petits marché comme on les aime. Je suis même tombé sur une paire de chaussure européenne type pied nu qu'un touriste à du oublier. J'ai pu les acheter pour 5€ au lieu de 150€. Le marchand et moi on semblait avoir fait une bonne affaire hihi.

Avant d'entrer dans le souk, on rencontre Said, on discute deux minutes et rapidement on se retrouve à aller boire le thé chez notre nouvel ami. Il nous reçoit avec quelques gâteaux et un thé Amazigh. Il nous explique plein de truc sur la culture Amazigh, les relations avec l'Algérie et on en apprend plein sur l'agriculture locale. On essaie de ne plus les appeler berbère qui veut dire sauvage dans la langue arabe. Est ce sont loin d'être des sauvages si on prend le temps de comprendre leur monde de représentation. On apprendra aussi que les nomades transhume entre le désert (l'hiver) et la montagne (l'été). Certaines familles à pied et d'autres en camion. Dans les montagnes, les familles se partagent les terres de manières ancestrales en suivant la distinction de 3 tribus. Vraiment passionnant, inspirant et plein de respect pour ce mode de vie sobre, proche du vivant et de la vie (à mes yeux). (Vous allez me dire tu me fais rire toi le nomade à moto:) )

Niveau agricole, lorsque que les personnes vivent de manière fixe, on est pas très loin du modèle qui nous fait rêver avec Mo. Des cultures diversifiées, sur petites surfaces, des arbres, des fruits, des rotations et associations de cultures, des animaux. Petits bémol sur les animaux, ils sont souvent à la corde et n'ont que peu de liberté. C'est très touchant de voir les jardins, ca ressemble vraiment à ce qui nous fait vibrer et Said nous explique qu'il travail que quelques heures par jour, à son aise, à son rythme et au rythme du vivant. A méditer.


On apprendra aussi, que les villageois.es. Partage un taureau pour féconder les vaches. Tout cela est organisé autour du thé, à la parole au serrage de main et à la confiance. Ici pas besoin de papiers et de signature, on comprend l'importance de ce qu'on fait pour l’autonomie et la résilience de la communauté. Même chose pour les moutons, les chèvres. Au centre du village on partage le moulin et la batteuse pour les céréales. Quelle collaboration, entraide, naturelle et fraternelle. C'est très inspirant. Il semblerait que la prochaine génération ne sont plus vraiment dans cette dynamique. Said nous explique que pour le moment personne ne reprendra son jardin... Les jeunes aspirent à la modernité d'après lui. Au vu de ca tête, il n'est pas convaincu.

Ce qui me touche profondément aussi c'est qu'il n'y a pas de clôture, pas de propriété privé mise en avant. Ici j'ai l'impression qu'on vit sur terre, entre frère et soeur terrestres. Affaire à suivre.

Avec tout les gens qu'on rencontre sur le chemin, quand on reviendra au Maroc on pourra très facilement aller dormir et partager la viie des habitant.es. Locaux, c'est une bien chouette et belle perspective.

Ha oui j oubliais Said nous a expliqué sa première expérience avec l'absinthe. Il nous dit mon corps ne bougeait plus et mes yeux tournaient tous seul hahaha

Demain, on file à nouveau vers le désert. Direction Zagora et M'Hamid en passant par de la très belle montagne d'après les locaux. Moi j'ai prévu d'aller faire un peu de piste pour profiter de cela car ici ca bétonne à fond les ballons !

Pleins de biz

Q.

Emanuele Coccia : « Nous sommes tous une seule et même vie »

15
mai

Aujourd'hui, grosse journée de moto à deux en perspective. On retourne vers le désert du coté de M'Hamid en passant par la montagne. Sur ce trajet de 250 km, ça me frappe encore : quelle diversité de milieux il y a au Maroc.

On démarre dans le bas de la vallée du Dadès, près des formations rocheuses appelées "les doigts de singes" (on a d'ailleurs dormi à l'auberge des Monkey Fingers)... La roche est ici d'un rouge puissant et le fond de la vallée est une oasis où se côtoient arbres et cultures céréalières.

Beau contraste du rouge et du vert 

On quitte la vallée et prend la direction du Djebel Sargho, une montagne bien connue dans la région, en passant par un immense plateau rocailleux. Le Sargho est magnifique et impressionnant ! On boit le thé en haut à l'auberge Tizza, qui est tenue par une famille des plus gentilles. Ils vivent ici toute l'année, ça doit être rude en hiver... Ils vivent ici toute l'année, ça doit être rude en hiver... Ce matin il fait froid, depuis les gorges on n'a pas dépassé les 17°C.

Auberge Tizza 

En descendant de la montagne, le thermomètre grimpe petit à petit, normal on se rapproche du désert. "Petite"grillade de kefta à midi : 500gr de hacher épicé plus des frittes, une salade et une tajine ... Petit souci de compréhension à la commande, la tajine n'était pas prévue, mais on parvient à presque tout manger. On partage la table avec des Français qui font un tour du Maroc avec un guide, et celui-ci a justement une ferme pas très loin. Il nous y invite et on y passera peut-être sur le trajet du retour !

Jarre en argile qui purifie l'eau. Ici, beaucoup de monde utilise ce procédé 

Il nous reste une heure de longue ligne droite jusqu'à la ville de Zagora, où on aimerait passer au garage pour deux trois bricoles. On nous recommande chaudement le garage d'Ali, mais on croise sur la route quelqu'un du garage Aziz qui demande si on veut bien venir faire une photo devant le garage pour son compte Instagram. Ok haha on y va et comme ils ont l'air sympa, on finit par leur demander de faire les petites réparations et l’installation d'un phare en plus. 2 h, un peu de fumée due à un court circuit (aurions nous mieux fait d'aller chez Ali ?) et quelques verres de thé plus tard, ça semble être bon!

Garage chez Aziz (mais c'est pas aziz sur la photo :-D )

Je rencontre les enfants du quartier pendant ce temps et apprends à tresser des dromadaires en feuilles de palmier. On rigole, bien, on balbutie quelques mots de Français, d'Arabe, d'Anglais d'Espagnole et on rigole encore ! Évidemment les enfants tentent leur chance en demandant des bonbons, je leur dis que non ça n'est pas bon pour les dents et ils lèvent les yeux au ciel en acceptant de bons cœurs les oranges que je leur propose.

Tressage de dromadaires et autres aventrures 

Partout où l'on passe, on croise des enfants qui nous demandent soit des bonbons, soit une petite pièce. On en a parlé avec un gars du coin qui nous demande de ne pas donner d'argent. Si les enfants ramènent de l'argent à la famille, il y a de fortes chances qu'ils passent leur journée au bord de la route à demander des sous plutôt que d'aller à l'école. Bon et les bonbons, ce n'est pas terrible pour les dents. Alors on s'assure d'avoir avec nous des dattes et des figues séchées ou des fruits à donner. Quentin a ravitaillé toute une équipe de foot ce matin.

On termine notre route au Tinfou Desert Camp, bivouac dans une petite zone de dunes. On regarde le coucher de soleil, on mange une salade et des brochettes, on écoute de la musique traditionnelle autour d'un petit feu et au dodo ! Demain on se lève à 6h30 pour regarder le lever de soleil.

Tinfou Desert Camp chez Tarik et son équipe
15
mai

6h30, ring ring, le réveil sonne. Morgane ouvre les yeux tel un petit chat qui fait le petit chou après sa sieste sous les acacias du désert. Nous allons aller regarder le levé de soleil après une nuit passé dans ce camp dans les dunes.

Chouette petit moment de complicité. Quel silence dans le désert. Quel calme. Enfin pour le moment hihi.

On déjeune tôt et aujourd'hui je file pour une journée de piste. Mo restera au camp pour se reposer, écrire, lire, dormir... Avec le boule d'énergie Quentin, faut bien lui dire d'aller faire un tour de temps en temps hihi.

Avant de prendre la piste direction le célèbre garage de Ali à Zagora pour essayer de trouver un pneu arrière pour Bethy (car merdre on bouffe du pneu ). Pinpin m'a chaudement recommandé d'aller la bas et on a des amis marocains qui l'ont déjà appelé pour nous aider. Ici les choses vont vite hihi. Bon j'arrive à 9h et pendant 2heures Said (le frère d'Ali) sera au téléphone pour essayer de me trouver un pneu. Bethy à du 17pouces et c'est plus trop courant aujourd'hui... Finalement on trouve un Dunlop à Casablanca (à 1000km) qui arrivera demain matin à 8h. Encore une livraison type Dieteren hahaha. C'est ouf ce pays. Ici j'ai l'impression qu'on est jamais en panne plus d'une journée...

Bon 11h, je file. Je vais aller un peu me perdre dans un désert de pierres et de montagne entre Zagora et N Kob. Après 10 minutes, je tombe sur une énorme serre de tomates. Le proprio me fait faire la visite. C'est tellement bien étanche, que plus d'insectes, donc plus de pollinisation, donc besoin de boites de bourdons pour polliniser les fleurs de tomates et avoir des fruits. Mmmm tout ce que j'aime ! Par contre, les gens sont super gentil, je fais le tour et on m'offre 3kg de tomates, que malheureusement je vais perdre de la moto après 5min... le boulet !

La piste est très belle, un peu technique et cassante. Je dois de temps en temps me rappeler que je fais pas le Dakar (ou pas encore haha car reprend gout à la moto hahaha) et un peu ralentir. Sans forcer, en roulant « tranquille », ca va vite assez vite...

Je passe la montagne pour arriver dans une autre vallée. J'ai l'impression d'être dans des steppes africaines. C'est très joli. Je longe quelques champ de pastèque. Ici je suis un peu au milieu de nul part, je ne trouve pas de quoi manger pour la première fois. Aller pas grave je continue. La piste devient un peu plus technique. Beaucoup de passages de rivières asséchées, des trous, des cailloux, des portions molles. En s'en sort bien avec Bethy et on chante notre plaisir chacune et chacun à notre manière. Et là, patatra, une valise me dépasse. Oui vous avez bien lu ! Je prend un trou et je perd ma valise. La 6fixation se casse et elle se retrouve par terre à 70kmh. Mes affaires sont partout.

Et la je me dis trop bien ! Je vais enfin pouvoir tester les vrais réparations à la marocain. Et je suis bien plus heureux d'avoir cela ici qu'en Belgique. Je remet mes affaires dans la valise, la fixe comme je peux sur la moto. Heureusement j'étais pas avec tout la barda donc j'ai la place pour l'installer derrière. Je fini les 15km de piste qui me reste avec une moto bien déséquilibré et je file à nouveau vers chez Ali. Pas une mauvaise chose d'avoir cela près de Zagora.

15h, Said appelle le soudeur.

15h15 on trouve une solution avec le soudeur.

17h première valise boulonnée et soudée à la moto

18h deuxième valise soudée à la moto.

Entre temps moi je passe un bon moment au garage, croise plein d'aventurier.es, mange de la pastèque. La belle vie quoi... C'est décidé quand je rentre, j'ouvre un garage : Le Garage de Quentin à la marocaine. Je déconne mais quel plaisir ! On se croiserait presque chez Attipic'all (super garage en Belgique. Encore merci les gars pour la super prépa de la moto !!!)

Bon allez faut que je file moi ! Je dois aller chercher Mo au camp, charger la moto et on a encore 80km de route pour aller au camp de M'Hamid !! On arrivera dans le noir, ca sera l'occasion d'utiliser mais nouveaux phares ! Et c'est bien mieux qu'avant c'est cool !

On arrive au camp, comme à chaque fois on est super bien accueilli, les gens sont super gentil, on mange super bien et on fini la soirée autour du feu de camp, musique, étoile et calme de désert...

Allez bonne nuit !

16/05.

Je me lève tôt car j'ai une réunion pour le projet terrestres concernant un subside. La réunion se passe bien et je prévois de filer en moto vers le désert et le lac Iriki. Aujourd'hui, c'est le désert qui appelera au repos. Tempête de sable.

Alors cela sera promenade, visite d'une vieille Kashba, thé avec les locaux, dodo, lecture, etc...

Morgane en profite pour observer une autre élaboration d'un tajine. Je trouve ce plat brillant. Facile à préparer, sain, plein de légumes, facile à cuire et toujours délicieux. Rohhh je suis amoureux du Maroc... Je crains les futures séparations... hihi

Allez j'espère que demain, le désert sera plus clément pour m’accueillir avec Bethy et de nouvelles aventures !

Bisoutas Q

PS : Mon pneu est déjà arrivé chez Ali haha. Ici c'est le toutouk amazon expressssss

17
mai

Aujourd'hui, encore tempête de sable. Le désert appelle au ralentissement. Nous décidons d'appeler Madani afin de visiter sa ferme un peu plus tôt. Morgane l'appelle et directement nous sommes les bienvenu ! Il vient nous chercher au centre du village, à l'auberge du petit prince.

Madani, c'est un personnage atypique que nous rencontrons. C'est le Don Juan du désert pour ceux qui connaissent Carlos Castaneda. On rencontre ce genre de personne qui dégage une énergie, une aura. Je me sens directement connecté, inspiré. Ce fils de chef de tribu nomade, qui à quand même 20 frères et 4 soeurs (son père là eu à 87ans), née dans le Sahara, on s'en qui respire et comprend le désert.

En 2005 et 2006, il traverse le désert avec une australienne qui lui parlera des arborigènes d'Australie. Il apprendra que ceux-ci sont nomades mais cultivent dans le désert. Même si son père lui avait dit que son peuple ne cultivent pas et mangent uniquement de la viande, des céréales et des légumineuses, Madani se lance à la culture dans le désert. Il faut dire que le doute avait été semé lorsque qu'un jour après un tempête, une pastèque arriva en flottant par le Oued dans le village. Le père de Madani lui explique qu'au village sédentaire, les gens cultivent légumes et fruits et Madani n'en revient pas ces yeux. C'est suprenant comme notre perception du monde, nos certitudes, nos croyances sont tellement influencées par ce qu'on vit et ce qu'on voit. Comme quoi parfois vaut peut-être mieux n'être sur de rien.

Depuis 15 ans, Medani recrée un Oasis en plein de milieu du désert. Car depuis la construction du barrage de Ouarzazate, l'eau ne coule plus dans le oued Draa. La désertification s’accentue. Autour de nous, culture à l'abandon. Les personnes migrent vers la montagne, ici ne reste que le tourisme pour les européens. Trop de tourisme, trop de camps, trop de compétions entre les hébergements. On peut lire la détresse dans yeux de cet homme touchant et bon. Actuellement il semble encore être seul à essayer de refaire venir la vie dans le désert. L'oasis qu'il a récréer est superbe car bien que le oued est à sec, l'eau en souterrain coule encore. Mais ici c'est une ancienne mer et l'eau est donc chargé en sel à 10gr ce qui donne de grande difficulté pour la culture. Madani nous présente donc différents systèmes de désalinisation. Ici le low tech est de mise. Le travail est impressionnant. Ici fleurit à nouveau dattiers, poivriers, accacias, eucalyptus, figues, grenades, raisins. Il travail aussi à créer des variétés de graines qui s’adapte à l'arrosage salain. Il part de graines kokopeli car il a un partenariat. C'est chouette car c'est hyper dur d'envoyer des graines qui sont bloquer à la frontière. Alors pendant plusieurs saisons, commencent par 1 jour eau douce, 1 jour eau salée, l'année d'après juste eau salée et ainsi de suite pendant quelques années pour avoir une plante adaptée.

On parle beaucoup avec lui et je sens beaucoup de sagesse en lui. Je pense qu'il a très bien cernées tous les déboires de la modernité. Il nous invite à une vie calme, sereine, plein d'amour et de gratitude pour les autres. Il nous invite à vivre aujourd'hui car dans 1 heure tu seras peut être mort mon frère !

Il me fait rire, il dit à ma première voiture j'etais content 3 jours, ma deuxième 1 jour, ma troisième j'etais déjà plus content avant de signer les papiers. C'est ca la matérialité mon ami ! A méditer !

Lors d'une discussion, il me dit que chacun à un pouvoir et qu'il faut le trouver. Cela me fait directement pensée à Carlos Castaneda et Don Juan. Daniel Cauchy, mon grand et sage ami, m'avait conseillé de lire ces magnifiques ouvrages. Et Don Juan parle souvent du pouvoir de chacun.e dedans. Madani me fait donc replonger dans ces questionnements avec justesse ! Est ce que j'ai trouvé mon pouvoir, ma singularité, mon cadeau et mon épanouissement pour le monde. Est ce que cet appel du Maroc se voulait être une quête pour approfondir cela et trouver une voie juste, simple et humble. Une voie à partager avec ma tendre et chère Mo. Comment ensemble trouver nos voies singulières et partageables pour partager l'amour, l'entraide et la joie de vivre dans ce monde en désertification de sens, de connexion à la vie, à l'autre...

Lorsque l'on sort en ville, tout le monde le salue, lu fait un grand bonjour. On s'en dans sa simplicité l'incarnation de l'amour et de la confiance dans la vie. Sur le chemin, dès que l'on croise un passant, il l'invite à monter dans la voiture, donne des melons et pastèques. Pour la justesse du geste, sans attentes de retour. Ici ce n'est pas l'argent qui fait la richesse. C'est le geste, l'entraide, la vie dans le présent.

A méditer... A respirer... A aimer

Q.

"Si je passe mon temps à regretter ce que j'ai fait hier, je néglige les décisions que je dois prendre aujourd'hui". Don Juan dans Carlos Castaneda

20
mai

Le vent continue de souffler dans le désert et soulève beaucoup de sable sur son passage. L'agitation extérieure nous invite a la patience et au calme. La vie est au ralenti en attendant que le vent s'apaise, on profite du petit oasis de Madani.

Quand les plantes filtrent l'eau pour les autres plantes

EnFin le calme interieur est théorique hihi. Un jour d'immobilité c'est agréable mais 3 jours c'est plus challengeant. Quentin pensait aller rouler dans le désert mais ça ne sera pas encore pour aujourd'hui... C'est un peu frustrant et décevant de devoir annuler nos plans mais on arrive à relativiser, le désert ssra encore là la prochaine fois qu'on viendra au Maroc ( on pense bien que notre voyage ici ne sera pas le dernier hihi).

Madani m'avait proposé d'aller poser du henné sur mes main chez la femme de son frère. Ces dessins traditionnels se font pour les fêtes, pour les voyages, ou simplement pour le plaisir. Comme Q ne va pas rouler il viendra avec nous et le tout se transforme finalement en couscous chez la maman de madani. Départ initialement prévu dans la matinée, on se mettra finalement en route vers 14h. La maman a fait elle-même une sorte de semoule de maïs maison (ça lui pris 3h!!) pour qu'on puisse manger le couscous (avec de la viande de dromadaire ... full experience nomade !).

Symboles berbères 

On rentre et on fait une petite sieste avant de se mettre en route pour la prochaine étape : ce soir on a rdv dans une ferme a 30 min d'ici pour aller y bosser quelques jours. Mais au réveil le vent souffle comme jamais et la tempête de sable qui s'était calmée reprend de plus belle! Et chose rare, on a même un peu de pluie qui tombe. Quelques gouttes mais ça fait du bien !

On va donc rester ici ce soir et on se mettra en route demain pour la ferme. Après la pluie le vent tombe et la calme après la tempête est des plus agréables ! Une bonne tajine kefta, la préférée de Quentin, fini de remonter le moral des troupes !

Calme de fin journée 

"Quand tu bois de l'eau, pense à sa source"

Proverbe d'ici

18
mai

18/05

On se réveil ce matin avec un message de Khalid, ça n'est finalement plus possible pour lui de nous accueillir dans sa ferme car il doit se rendre dans une ville à quelques heures de route pour 2-3 jours. Mais il fait grand bleu ce matin alors, on salue Madani bien chaleureusement et on se met en route de bonne humeur. On remonte doucement la vallée direction Marrakesh, dans quelques jours on va y retrouver Partick et Myriam, oncle et tante de Q, qui sont en vacances.

On va faire un petit coucou à Tamegroute à nos amis qui ont une boutique de poterie traditionnelle et on fini par manger le couscous avec eux (enfin surtout la garniture pour éviter le gluten). On eu beau dire qu'on avait déjà mangé, pas le choix, "mange encore" nous ont-ils répondu haha. C'est chaque fois tellement touchant de voir l'accueil alors qu'on se connaît à peine. On n'achète évidemment pas de poterie qui casserait sur la moto et on se remet en route. Direction Zagora pour aller changer le pneu de Bethy et rencontrer Imad, passionné de permaculture.

Tout au long de la route, les traces laissées par la sécheresse sont bien visibles. Je suis vraiment émue de voir les palmeraies et oasis, autrefois luxuriants, qui souffrent du manque d'eau. Les palmiers sont jaunes, les carrés en dessous normalement remplis de cultures sont vides, les puits et rivières sont sans eau, et l'agriculture disparaît peu à peu de la vallée du Draa. Ça me fait vraiment une drôle de sensation de voir cette vie qui peine à se maintenir, moi qui adore le vert luxuriant des forets.


Arrivé à Zagora, Imad, chez qui on pensait aller dormir va dans le même sens. Face au manque d'eau, il se voit contraint de suspendre son projet de ferme-auberge. Son puits est à sec et il n'a pas les moyens de creuser plus profond. Il avait un accord avec son voisin pour lui « acheter » de l'eau, ce qui lui a permi de continuer un peu le travail. Mais depuis peu, ce dernier veut racheter le terrain d'Imad pour éviter la concurrence qu'il pourrait représenter et ne lui donne plus d'eau pour faire pression. Imad a bien remis plein de demandes d'aide à l'état et à la région mais il dit que les petits projets sont peu soutenus. C'est touchant de voir ce passionné d'agroécologie, qui a étudié l'agro et veut promouvoir une culture qui respecte sa terre natale, devoir mettre en attente son projet. Il ne pourra pas nous héberger ce week-end car il étudie un examen pour être guide touristique dans la région de Marrakesh. Peut-être pourra-t-il ainsi mettre assez d'argent de coté pour reprendre la construction de la ferme ? Assez pragmatiquement, il nous dit que de toute façon son terrain ne va aller nulle part donc il prendra le temps qu'il faut.

Avant de se séparer, Imad nous montre où acheter une bouteille de vin marocain. Assez drole : on rentre dans une auberge, passe à coté de la porte des toilettes derrière un paravent pour déboucher dans un grand salon à l’abri des regards. Ici des hommes papotent autour d'une petite bière et on peut aussi acheter du vin.

On se trouve un petit camping pour passer la nuit, on cuisine un bon petit plat, partage le vin avec les voisins (il est vraiment pas très bon haha) et au dodo. Demain, on continue la route vers Skoura qui est une des plus vieilles palmeraie du Maroc, classé patrimoine mondial de l'Unesco.

19/05

On se réveille de bonne heure, un petit yoga, on replie tout, un petit thé évidemment et en route ! Et quelle belle route ... on retrouve la montagne de l'Anti-Atlas avec une belle route qui sinue juste comme il faut pour la moto. Q manie Bethy avec douceur et précision, dynamique tout en restant prudent il est bien attentif à ma présence et fait tout pour épargner mon dos (merci!!!). Nous dépasserons tranquillement un groupe de motards équipés fulls options dans les lacets de la montagne. Ils ont du se demander ce qu'il se passait quand un espèce de dromadaire à roues super chargé et chevauché de deux personnes est passé à coté d'eux haha. Bon ils nous ont rattrapés dans les lignes droites et salués chaleureusement mais chuut.

On fait un petit détour pour aller visiter une vallée et les cascades de Tizgui. C'est dingue comme la roche des montagnes peut ici prendre milles et une couleurs ! Bon évidemment il n'y a pas d'eau qui coule aux cascades, ni dans le reste de la vallée d'ailleurs. On arrive soudain à une barrière qui ferme la route, et on voit derrière qu'il y a un barrage, on comprend donc pourquoi il n'y a pas d'eau en bas. Est-ce plus dur ou plus facile pour les gens qui vivent ici maintenant que ce barrage est là ? On se questionne pas mal sur les choix politiques de mettre ou non un barrage, d’assécher une vallée pour en irriguer une autre... On ne comprend évidemment pas tous les tenants et aboutissants, mais on peut bien imaginer que c'est à chaque fois controversé. Isabelle (ma maman) se souvient des grandes discussions qu'avait soulevé la construction du barrage à Ouarzazate qui a asséché toute la vallée du Draa. J'imagine que quand l'eau vient à manquer, il n'y a pas vraiment de bonne solution.

On passe par la ville de Ouarzazate et on en profite pour faire un petit tour au Carrefour market (supermarché de luxe ici). Ce soir c'est la folie, au menu : pâtes sans gluten, sauce tomate et véritable Pecorino ! On arrive à Skoura, trouvons un petit camping et je m'atèle à la cuisine pendant que Q monte la tente. Bon en fait, la sauce tomate est vraiment vraiment pas bonne donc notre plat tant attendu est dégueu haha. Peut-être va-t-on s'en tenir aux tajines à l'avenir... On s'endort dans la tente pour une nuit qui sera bien fraiche.

"Le Maroc est une succession de portes qui s'ouvernt au fur et à mesure que l'on avance." Tahar Ben Jalloun

21
mai

La frustration se fait sentir. Cela fait une semaine que les pistes défiles à coté de nous et que je ne fais que les regarder. Alors aujourd'hui, c'est parti je vais aller me perdre dans les méandres terreux et caillouteux du Djebel Sanghro. Au programme (quel horreur ce mot au Maroc. Les locaux me dirait le programme c'est maintenant mon frère) 250km de pistes dans ce massif sauvage et oublié.

A 8h30 je suis en route, après 3km de route me voilà sur la terre. Mmm ça fait du bien. Debout sur les cales pieds, le vent frais dans l'aération de ma veste, à chaque trou et chaque coup de gaz me voilà replongé dans l'enfance. C'est étonnant comme le corps, l'esprit est formé par nos répétitions du passé. J'ai beau vivre dans le demain, mes gestes d'aujourd'hui sont les gestes de mon enfance, ma descendance et de ma culture. Et des répétitions sur une moto j'en ai fait, alors sur la piste je suis comme un petit poisson dans l'eau. Bien que la métaphore de l'eau n'est pas idéale pour les faibles filets qui épousent notre voyage.

Ce matin, je file vers la montagne, les paysages sont à nouveau somptueux. Ce pays est plein de surprises, de beauté, de sensibilité. Avec la frustration de dernières jours, j'ai envie de voir les km défilés et d’emmagasinés de la piste. Et rapidement, je sens que ce n'est pas juste. Je ne suis pas ici pour consommer des paysages, des virages, des cailloux. Alors je m'arrête. Car je ne veux pas compté en km. Je veux juste être là et respirer. Au pourtour d'un virage, une femme m'arrête. Habillée en habit locale, elle veut me vendre quelques trucs. Rapidement les enfants accourt. Toujours avec le sourire. Quel apprentissage, toi tu te prends la tête pour emmagasiner de la piste, ils/elles te demandent juste un bic à moitié foutu et repartent en courant.

Ici au milieu de Djebel Sanghro, je me serais bien arrêté, avec Mo. Rapidement j'imagine nos enfants courir, découvrir la montagne et se faire des nouveaux copin.es. À 50km de pistes des premières villages macadamisés, ici le calme et la puissance des montagnes se fait sentir. Alors non aujourd'hui, je n'irais pas faire mais 250km de pistes. Il n'y a plus besoin. J'ai juste besoin de m'arrêter de respecter la lenteur et le potentiel de temps que ces montagnes et leurs habitant.es m’appellent à réapprendre.

Je me dirige vers l'auberge de Mohammed pour manger une petite omelette berbère. On en profite pour visiter sa ferme. Ici l'eau coule encore un petit peu alors le grain, les amandes, les prunes, les pêches, les légumes sont en présence mais encore pour combien de temps. Sur c'est 12 enfants, 10 sont partis vers les villes, nos échanges sont limités par la langue. Je n'arriverais pas trop à comprendre leur motivation. Mais c'est tellement étrange de voir la plus part des jeunes filer vers la ville, son effervescence, ses horloges et ses folies, alors que je rêve moi de la beauté de cette vie paysanne, connecté à la vie et à son respect. Suis-je si à coté de la plaque ?

Après avoir passé 2 petits heures, ici et avoir envoyé un message satellite à Mo pour lui dire que je suis pas mort car quand je roule seul, j'ai une balise de sécurité qui envoi ma position à Mo. Ici pas de réseau, donc difficile de lui dire : « Chérie, je suis pas dans le ravin, je bois juste le thé mais j'ai pas vu le temps passé ».

On était motivé à venir au Maroc pour en apprendre plus sur des techniques agricoles et c'est le cas. Cependant, ce qui me touche vraiment c'est leur manière d'être, leur manière d'être en relation avec le temps, l'espace, la vie. Dans une autre cosmologie, que je ne comprends encore absolument pas, je ressens ce voyage actuellement beaucoup plus comme une potentielle transformation de mon être, de la présence que j'aimerais incarné. Mais comment revenir chez nous et incarné la qualité de temps que la vie propose ici, comment vivre simplement et sobrement dans la vacarme moderne belge, je ne le sais pas, on ne le sait pas avec Mo et cela nous rend bien triste...

Je reprend la piste en coupant 150km. Le rythme n'est pas la même, je me promène doucement, me laisse guider par la beauté de ces paysages. Je suis triste de quitter cette vallée. Mais je sais que je reviendrais...

Un petit café... 

Je trouve la route, je dois aller rechercher Mo à Skoura. Pendant mes escapades, Mo a visité la grande palmeraie de Skoura et la Kasbah. En voici quelques photos.

C'est pas hyper fluide entre nous pour le moment. Je sens bien que le départ précipité de la Belgique a laissé des traces. On arrive plus trop à aussi bien s'alligné que pendant les premiers jours. Pas de panique, dans des longs voyages où on est beaucoup à deux on a déjà connu cela. Alors on a perdu un peu de romantisme et de sensibilité mais j'imagine que cela reviendra. Ca me rend un peu triste car on sent qu'on ose moins être authentique ces jours-ci de peur mutuelle d'être blessé par la réaction de l'autre. Surprenant comme on s'aimant on peut se faire chier et se faire du mal...

Je retrouve Mo au camping, je fais les valises pendant que Mo prend le thé, fait le packtages sur Bethy et yop on file vers l'atlas. C'etait peut-être pas le meilleur jour. Rafale de vent à 80km/h, 1heure de pluie et de froid, 5°c, sur une route en travaux. Pleins de trou, de cailloux, de boues. On arrive vivant, congelé et content de recevoir le thé. Aller on va un peu se poser et essayer de réchauffer.

Avec amour.Q.

“Sans amour, le monde serait inanimé.” Rumi

Ps : N'hesitez pas à laisser une petite trace après votre lecture afin qu'on sache qu'on est un peu lu. Merci 😀

22
mai

On a décidé de dormir une nuit de plus à l'auberge des Coquelicots pour pouvoir profiter de la montagne! Q a une réunion ce matin pour le boulot en Belgique et moi je prend le temps de me réveiller, m'étirer et faire quelques bricoles. En fait, il fait méga froid, le soleil se cache souvent derrière les nuages et je traine à mettre mon nez dehors...

On discute avec Q de son travail pour le projet terrestre, de nos futurs projets, de nos envies et de la possibilité de les faire coïncider avec le monde dans lequel on vit. Dans quel sens faire ? Rêver de notre projet idéal et voir comment le mettre en place ? On risquerait alors de mettre beaucoup d'énergie à imaginer un rêve qui ne sera pas réalisable et être forts déçus. Partir de nos possibles, tant économiques, géographiques que sociaux semble plus raisonnable. Mais n'oublions pas de rêver un peu quand même, je n'ai pas envie de finir par me retrouver à mener un projet qui ne me correspond pas. Ça cogite dans ma tête, et dans mon cœur aussi...

Bon entre temps il est presque 13h et on va chercher un petit buibui pour manger. On prend la dernière tagine de chez Mohamed et on complète avec une omelette car c'est un peu juste pour deux sans manger de pain. C'est marrant : je peux choisir combien d’œufs je veux dans l'omelette... en vrai ça serait vachement pratique de toujours pouvoir calibrer la taille des plats au resto ! On échange tant bien que mal car lui ne parle pas du tout Français à par les chiffres et moi pas du tout Amazig. Mais on échange quelques sourires et même si c'est bref, c'est très doux.

Le temps froid nous invite à nous reglisser sous la couette après le repas, il fait maussade à l'extérieur, et nos coeurs semblent s'être alignés sur la météo. C'est surprenant pour moi comme les humeurs peuvent changer tellement fort et tellement vite. On se met un petit film sur l'ordi et je m'endors assez rapidement pour une petite sieste. Au réveille, je me fait un peu violence pour sortir du lit (avec l'aide de Q) ! Moi qui adore marcher dans la montagne je ne vais tout de même pas passer la journée au lit! Q préfère continuer à se reposer, on se retrouvera plus tard.

Les touristes/voyageurs sont relativement rares dans le village, et c'est assez récent qu'il y en ai. Avant que notre hôte, Mohammed (un autre que celui du resto) n'ouvre son auberge, il n'y avait personne qui s'arrêtait ici. Je le sens en me baladant dans la rue principale, les regards sont surpris mais je reçois généralement une réponse bien chaleureuse à mes sourires et mes bonjours. Mohamed du resto de midi me voit et m'invite à monter sur le toit de sa maison : quelle vue splendide ! Il me montre juste le chemin et ne reste pas avec moi, il est d'ailleurs sorti du resto quand je redescend et je le croise plus loin dans la rue. Entre pudeur, timidité et attention ... on se fait un sourire, un petit signe de tête pour dire merci et l'échange est clos.

Mohammed (notre hôte) me conseille de monter sur une colline pour avoir une vue globale du village et puis, comme à cette heure-ci les femmes travaillent au champ, je peux aller m'y balader sans souci. Les parcelles d'orge ne sont pas très vaillantes cette année, il a fait trop sec sans doute. Par contre la luzerne et le maïs ont surement adoré la belle pluie d'hier. Je croise quelque femmes mais les échanges sont impossibles et je n'ai pas l'impression qu'elles aient vraiment envie, concentrées à leur tâche. Je suis impressionnée par le poids que certaines d'entre elles peuvent porter sur leur dos ! Une dame me fait comprendre que c'est dur et que ça fait mal aux genoux... Je lui aurait bien proposé de l'aide mais avec mon dos je n'ose pas.

Je fini par croiser une dame qui a un grand sourire et lui demande par des geste si je peux venir voir ce qu'elle fait. Je me retrouver à récolter l'orge avec elle, et une dame qui descend de la montagne avec sa fille trouve apparemment très drôle de me voir travailler. Elle se met au boulot avec nous et nous achevons rapidement de récolter le champ. Elles crient alors à une autre dame un peu plus pour proposer mes services et elle accepte avec plaisir ! Me voilà ouvrière agricole du village haha. C'est frustrant de ne pas savoir échanger verbalement, mais aussi impressionnant de voir tout ce qu'on peut se dire avec des gestes et quelques mots. Bon la petite fille de la dame que j'aide maintenant a vraiment peur de moi et n'ose pas s'approcher à moins de 50m. Elle aidait normalement sa grand mère et je vois bien que je la dérange. Alors je propose de me retirer pour qu'elle puisse revenir au champ. C'est directement accepté et ma saison des moissons prend fin aussi rapidement qu'elle n'a commencé ! Enfin maintenant je sais faire des petites bottes de céréales à la main ! ( pas de photo de mes comparses de travail, elle ne semblaient pas à l'aise avec l'idée et je n'ai pas voulu gâcher la délicatesse du moment).

Je rentre retrouver Q à l'auberge le retrouve toujours au lit, je me glisse sous la couette brrr en fait je suis frigorifiée. On m'a dit que le Maroc est un pays froid avec un soleil chaud. Je comprend bien l'expression maintenant ! Les écarts de températures sont impressionnants, et assez fatiguant pour l'organisme. Ce soir, on mange à l'auberge, et comme à chaque fois c'est délicieux. Une sorte de caviar d'aubergines à la tomate, qui a cuit très lentement nous dit Mohamed, dans lequel on trempe un pain 100% maïs que sa femme a préparé juste pour nous. Trop chouette, et c'est vraiment gai de pouvoir manger un peu de pain, aussi au petit dej' ! On mange ensuite une tagine d'agneau aux fruits sec, les douces saveurs des pruneaux, abricots, dattes et raisin se mélangent avec délice aux épices et la viande. Aller encore un petit morceau de pain pour saucer le fond de la tajine, une petite verveine et au dodo ! Je suis contente de me blottir sous la couverture bien chaude !

"Le silence est plus fort que la connaissance" proverbe amazigh

23
mai

La route. Qu'est ce donc une route ? Pourquoi dois-je traverser pour aller voir dans la vallée d'à coté ? Pourquoi dois-je me déplacer quand il fait froid, quand il n'y a plus à manger. Lorsque je me déplace dans ces vallées, je comprend que l'expression l'herbe est plus verte dans le prés du voisin, n'est pas d'application. Ici, je pense que les peuples se déplacent quand les conditions de subsistance ne le permettent plus. Dans mon boulot, en Belgique, on parle souvent des questions de résilience, de robustesse, de sobriété, d'enjeux systémiques. Ici dans les montagnes, je n'ai pas ma tête dans les bouquins (étonnant hein Daniel Cauchy?), ni dans des études, ni dans des recherches. Ici j'observe, j'essaie de comprendre le peu que je peux du présent et du passé. Les personnes et les peuplent que nous rencontront, n'essaient pas d'être résilient par réponses à des questions environnementales présentes et futurs. Elles le sont car le manière de vivre, le présence à la singularité du tissu qui les tissent l'imposent. Bien que l'électricité traverse la montagne à coup de grand pilonne, ces peuples Amazirgh ont une manière de vivre qui en fait des peuplent résilient car ils connaissent encore de quoi est ce qu'il dépendent. Ils comprennent le vent, l'eau, le soleil. Ils ont cette sensibilité de soin à la terre qui leur permet de vivre en harmonie. Pas par choix, je pense mais parce que cette manière de vivre, ces lieux de vie impose une diplomatie et interdépendance relationnelle

Dans nos travaux et recherches en Belgique, on se questionne beaucoup sur ce que Morizot appelle une crise de la sensibilité. Moi moderne moyen, je n'ai pas appris par ma manière de vivre à voir, à sentir (ressentir) mes relations de dépendance au vivant. On pourrait comme dire que je n'ai plus les pieds sur terre. Avec la modernité, je me suis envolé. Je regarde la terre depuis l'espace comme si je pouvais la dominer. Comme si j'étais un humain, ou plutôt un homme, qui peut dominer la nature inanimé, ce décor qui m'entoure. Et bien que neni mon ami. Aujourd'hui je ne sais pas de quoi est ce que je dépend. Et quand je me pose la question, je me rend vite compte que mon tissu relationnel n'est plus ma tribu et la vallée où je vis mais la terre de la globalisation. Alors que faire, qu'être. Comment apprendre, réapprendre à incarner une manière de vivre qui prend soin de la vie, de notre tissu d'appartenance. Comment ne plus dominer, mais reprendre une place sensible dans un tissu relationnel fragile en perpétuel mouvement. Affaire à suivre ou pas...

La route. C'est assez étonnant de sillonné l'Atlas de long en large car c'est la première fois que je vois la construction de grandes nationales dans la montagne. Et depuis quelques jours, roulé sur ces larges routes macadamisé me met très en colère. Ben oui mais bon mec faut bien amener le coca-cola et les pringels ?

Après avoir fait plusieurs semaines de pistes, de petites routes. Je pourrais dire que la construction des nouvelles routes commencent doucement à effacer le dicton : En Europe vous avez une montre, au Maroc on a le temps.

Aujourd'hui, le temps disparaît, le chrono apparaît. Il faut aller vite, il faut vite être capable d'aller chercher des touristes à Marackech en 2heure depuis le désert. Ben oui mec, on a 7 jours et on veut voir tout le Maroc ! Il faut être capable d'échanger les pastèques de Zagora avec le Cannabis du Rif. Bon d'accord, d'accord. J'arrête mon cynisme.

Les nouvelles routes sont pour moi la métaphore de notre déconnexion à la vie. Les anciennes pistes, les étroites et petites routes trouées étaient sensible. Dessinées par le passage des humains et de leurs mules. Ces chemins longeaient, épousaient les courbes sensibles de la montagne. Empruntes ces chemins difficiles, c'est emprunter une poésie pour le coeur et l'esprit d'une manière de vivre que nous ne connaissons pas. On essaye pas d'aller au plus vite. On suit un parcours possible, en respectant les courbes des vallées. Par ces manières la montagne n'est pas défiguré. Je dirais qu'elle est sensiblement restylisée. Tel un bouquetin qui trace sa voie, nous avions permis des déplacement et des échanges.

Aujourd'hui, les nouvelles nationales sont bien différentes. On essaie plus de longer, de lire les courbes sensibles des vallées. Aujourd'hui pelleteuses, grues, camions, troue et découpe la montagne. La montagne pleure à travers ces nombreux éboulement et nous n'écoutons pas. Nous déblayons. Telle des bons modernes, nous restons dans notre doctrine tout problème à une solution. C'est pour moi vraiment un massacre. Afin de gagner 100m, on creuse une saignée de 50-100m dans la montagne, on charcute la vieille piste. Aujourd'hui le semi remorque peut traverser la montagne. Mais où est encore la place de la mule et de la bergère dans cette histoire. D'un point vu rationnel moderne je comprend la dynamique. Si je sors de ma tête pour aller vers mon coeur. Je pleure et ne comprend pas pourquoi nous perpétuons ces gestes non vertueux...

Aller la bonne nouvelle c'est que dans 10ans il y aura sûrement un tunnel avec le wifi. Je pourrais regarder mon film Netflix à la place du paysage hihi.

A bon entendeur...

Bisoutas.

Q.

"Ajoute de l'eau à la mer !" Dicton d'ici

29
mai

Hello tout le monde,

Petite pause des news, mais on est toujours bien en route ! Et on a d'ailleurs parcouru un sacré bout de route depuis le dernier message.

Les terres rouges de Telouet, les rizières du Vietnam (a non, c'est une vallée du Maroc qui nous y fait penser), la vallée des noyers, le lac Ifni, la vallée de l'Ourika et l'ardente Marrakesh... Notre route a encore été jalonnée de rencouleurscontre et de découvertes. Les sont superbes à cette saison, on a vraiment de la chance !

Toujours un peu dur entre nous, les choses mettent du temps à s'apaiser et on s'est pas mal questionné sur la suite de nos aventures. Le voyage, le dépaysement rendent encore plus intense toutes mes émotions mais je suis en même temps tellement souvent surprise par les paysages, les sourires des enfants, le bonjour des parents que tout passe plus vite ! Et si on laissait le temps au temps ? On continue le périple et retrouvons de envies communes qui nous motivent tous les deux, et ça ça fait plaisir !

Petit moment marrant qui s'est passé une tasse de thé à la main dans un petit village : on m'a proposé d'échanger la moto contre une mule. Après un essai concluant j'accepterais l'échange avec grand plaisir, mais je crois que Q était moins convaincu haha. C'est fou tout ce qu'il se passe ici autour du thé.

Le 26 on a retrouvé Patrick et Myriam comme prévu à Marrakech. Au programme, petit repas sympa et ballade dans la médina de Marrakech. Ils sont là depuis plusieurs jours et Patrick, qui se révèle être un excellent guide, nous fait une super visite guidée de la vieille cité. On avait un peu peur de se sentir oppressés après Fès, mais à première vue c'est beaucoup plus agréable ici. On nous apprend qu'il y depuis quelques temps une sorte de vigie de protection du tourisme qui interdit les rabatteurs etc. Les amendes sévères semblent avoir calmé les commerçants marrakis. Contrairement à Fès, les rues ne sont pas piétonnes et il faut bien prendre garde de toujours serrer à droite pour éviter de rentrer en collision avec les centaines de scooters qui circulent à vivent allure dans la médina. Impressionnants comme ils arrivent à se faufiler dans les foules les plus denses tout en restant souriants et courtois !

Q a cassé ses lunettes de motos et on arpente les magasins pour en trouver. Ça ne coure pas les rues et les seuls magasins sensés en avoir sont en rupture de stock... finalement, après plusieurs tentatives vaines un commerçant appelle un ami d'Agadir qui nous met une paire de coté. On y passe dans quelques jours et si tout va bien, l'histoire sera réglée! Surprenant comme ce fut difficile à trouver dans une si grande ville...

Pour éviter la sursaturation qu'on ressent vite en ville, on avait pris un hôtel à 40km de Marrakech dans la vallée de l'Ourika pour les premières nuits. Et le soir du 26, vers 19h, il se met à pleuvoir des cordes toute la nuit (il parait qu'à Marrakesh aussi). C'est pas encore cette nuit qu'on va avoir chaud, mais ça fait le plus grand bien aux arbres qui sont en train de se désecher. Il a plu sans s'arrêter jusqu'à 11h du matin, du jamais vu à cette saison !


Le 27 au soir, on mange de nouveau avec Myriam et Patrick, ils nous invitent pour l'anniversaire de Q (le 7 juin pour ceux qui ne le savent pas) dans un superbe riad. Quelle chouette façon de découvrir les joyaux de l'architecture d'ici ! Le riad est vivant, meublé jusqu'en haut et superbement préservé. Au menu : nourriture marocaine finement préparée et dégustation de vins d'ici. Chouette moment avec des belles discussions sur la vie, les voyages, les différentes cultures, ... On termine le repas en ayant un peu trop mangé, inévitable au Maroc haha, et on se dit au revoir car il reprennent l'avion pour la Belgique le lendemain.

Nous on passe encore une journée à visiter Marrakech, on visite le musée de l’histoire du tapis berbère, les jardin de Majorelles (jardins d'Yves Saint Laurent) et le musée d'art berbère, deux repas indiens (ça fait du bien d'un peu changer de gouts hihi), la visite de la médersa Ben Youssef (école coranique splendide), le musée de la photographie et je fini la journée par un massage dans un hammam traditionnel. Ce fut intense mais très chouette cette visite, par contre Q et moi sommes bien d'accord sur un fait : la ville, on aime bien quelque heures, mais on a vite envie d'en sortir hahaha. On se sent saturés d'odeurs, de sollicitations ( on reçoit finalement pas mal de proposition pour rentrer dans les boutiques etc), de bruit, de tout.

Notre visite à Marrakesh fut brève mais bien intense et ce matin (le 29) on a pris la route vers la côte pour aller prendre le grand air de la mer.






On vous embrasse bien fort et à demain sans doute .

31
mai

Catastrophe, notre ordinateur est en panne !

On vous met quelques photos depuis notre téléphone en attendant, c'est plutot joli par ici !

Des bisouss

 Les ruelles, le marché au poisson, les fortifications Essaouira 
1
juin

Ordi en réparation pour le moment, on croise les doigts !

On est depuis quelques jours dans un "surfcamp" (hôtel de surfers) à Ouessane.

Voici nos aventures en images :

Surfhouse Ouessane 
Ouessane, le cap Sim, la plage, les anes errants et les vaches du village 
Journée playa a Sidi Kaouki

Des bisous

4
juin

Depuis une petite semaine, nous avons élu résidence dans la chouette petite auberge de deux frères pas très loin d’Essaouira. Ambiance chill et surf, l’auberge et son cadre sont bien sympa. Nous avions décidé de venir nous poser un temps un peu long à la mer, pour réfléchir, travailler, construire un projet qui émergeait avec Mo (on va vous en parler plus bas).

Que ce soit au visuel ou au figuré, nous alternons calme et tempête. En passant une semaine ici, on comprend vite pourquoi c’est un coin branché pour le kite surf. Un jour sur deux il fait un vent à déraciner les oliviers. C’est aussi un moment de tempête assez intense dans notre relation avec Mo. On était venu ici pour co construire notre projet et ca ce fait, mais ca sera aussi un bon moment de secouage d’émotions et de questions pour notre relation.

Les plus sages et spirituels diront, c’est dans ces moments que les grandes questions et les plongés dans notre blessure etc arrivent. Vous en sortirez plus fort… Et bien pour le moment j’ai juste envie de vous dire : Je vous emmerde hihi. Non blague à part, au loin on voit la houle et les vagues sur la mer. Cette semaine Mo et moi on s’est bien fait secoué par nos vagues émotionnelles. Reste à savoir si on va vers l’accalmie ou vers les tsunamis haha. En tout cas, depuis quelques jours, on essaie de lâcher prise et de prendre cela un peu moins au sérieux. Impressionnant comme on peut se faire parfois mal, se faire chier et s’embourber dans des bêtises quand on s’aime beaucoup ( et souvent pour des conneries). Affaire à suivre. Ou plutôt à emballer, bruler et jeter à la mer…

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Si Don Juan (Castaneda) nous voyait, il se foutrait bien de notre poire et penserait qu’on a une petite tendance à se prendre trop au sérieux. Et je pense qu’il a bien raison par contre, si il pouvait nous envoyer une lettre pour nous dire comment faire autrement et joyeusement, je suis preneur…

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Bon à part ces petites détails, notre projet ce co-construit bien. De mon côté, comme d’hab, je dois essayer de pas foncer pour laisser de l’espace à l’autre. Ce qui n’est pas facile au vu de ma manière de fonctionner. Je fais au mieux pour déconditionner cela et essayer de laisser de l’espace pour que Mo puisse avoir le temps et l’espace de donner toutes ces couleurs pour ce projet. Mais alors c’est quoi ce projet ?

Et bien on a été profondément touchés par les personnes, les coutumes, les manières de vivre qu’on a rencontré dans l’Atlas. On se sent un peu comme poussé dans le dos d’y retourner et d’essayer d’aller vivre avec des familles nomades et paysannes de la vallée de Todra pour quelques semaines. Avec Mo, on a une envie commune, d’essayer de documenter, photographier, dessiner, conter ce qu’on vit afin d’en faire un partage en Belgique. La forme exacte n’est pas encore définie. On pense à la co-écriture d’un livre, peut-être des expos, des conférences et autres. Enfin le résultat n’est pas encore très clair et on veut pas le déterminer maintenant pour laisser émerger ce qui peut l’être de cette expérience. On n’a pas envie d’arriver avec trop de contraintes.

Je me sens vraiment obliger de témoigner de ce qu’on voit, ressent et vit ici. C’est sans doute pour moi un des apprentissages les plus grand et les plus vrais dans une quête vers une vie plus juste et qui respectent des conditions d’habitabilités de la terre.

Plus concrètement, on a demandé l’aide d’un ami guide afin d’aller à la rencontre des peuples nomades dont nous ne parlons pas la langue. Amid chez qui on a dormi il y a quelques semaines souhaitent nous aider dans l’expérience. Pour le moment, on a juste un petit souci c’est qu’on a fait envoyer un bon appareil photo de Belgique et qu’il est bloqué à la Douane à Casablanca. Donc pour le moment on attend sagement. Enfin, sagement, je devrais dire turbuleusement.

Le projet on le découpe pour le moment en deux phases. Et ouais c’est sérieux cette histoire haha. La phase 1 c’est aller sur le terrain pour répondre à notre intuition, vivre l’expérience, documenter et voir si on à la nourriture pour aller plus loin. La phase 2, c’est après l’expérience voir si on se lance dans la rédaction et la réalisation de productions pour partager ce qu’on a vécu et pouvoir partager nos témoignages, réflexions et expériences.

On aimerait remercier profondément nos parents, mon grand père Papymoust et Fred Bostyn qui nous aident financièrement pour réaliser la phase 1 ce projet. On avait pas vraiment prévu cela dans notre voyage et notre budget et on va devoir payer le guide pendant un temps long (et cela coute vite cher), on aimerait ne pas arriver les mains vides dans les familles, etc. On a pas demander d’aide à d’autres personnes pour le moment car avec l’aide reçue on avait assez pour se lancer sereinement dans l’aventure. En fonction de l’évolution, on verra comment lever des fonds pour réaliser au mieux la phase 2 ! Affaire à suivre…

En attendant pour le moment, Morgane se promène et profite de l’océan, moi je mange des pâtes avec plein de parmesan. Et ouais on a une cuisine, on est passé au carrefour et on a acheté full fromages ! J’aime les tajines et les grillades mais je commençais à être en manque de pasta haha. A oui et aussi je bosse pour le projet terrestres à distance pour la Belgique. Cette semaine pas mal d’appel prévu avec Daniel, Thérèse et le projet Terrestres France pour concrétiser et permettre de nouvelles métamorphoses de ces beaux projets qui sont très important pour moi et qui motivent mes recherches et quêtes depuis plusieurs années !

Bisoutas Q.

« Être inaccessible ne signifie en aucun cas se cacher ou faire des secrets. Être inaccessible signifie que l'on touche le monde environnant avec sobriété. Tu ne manges pas cinq perdrix; une seule suffit. Tu ne t'exposes pas au pouvoir du vent si ça n'est pas indispensable. Tu n'utilises pas et ne presses pas les gens jusqu'à les réduire à la peau et aux pépins, particulièrement ceux que tu aimes. N'être pas disponible signifie que tu évites délibérément de fatiguer toi-même et les autres. Cela signifie que tu n'es ni affamé ni désespéré comme ce pauvre diable qui croit qu'il ne mangera jamais plus et qui dévore tout ce qu'il peut, cinq perdrix ! Se faire du souci c'est devenir accessible. Une fois que tu es inquiet, tu t'accroches à n'importe quoi de manière désespérée, et une fois que tu t'accroches tu t'épuises et tu épuiseras inévitablement ce à quoi tu t'accroches. » Don Juan dans Carlos Castaneda

7
juin

L’appareil photo devrait arriver demain, Youpiee !!

Après pas mal d’attente, tout semble s’être débloqué. Notre hôte Amin nous a dit en rigolant : bah oui, c’est comme ça au Maroc, les choses vont traaaanquuiile ... Alors, pas le choix, on est obligé de profiter du moment présent. Pour moi, c’est assez marrant comme ça fonctionne ici, car parfois ça m’impressionne d’efficacité et d’autres fois, je ne comprends pas pourquoi c’est tellement lent. L’appareil qui devait mettre 48 pour nous parvenir a mis bien plus longtemps (et je touche du bois, il n’est pas encore entre nos mains haha), mais cette petite pause marine m’a fait le plus grand bien. Après avoir bougé quasi tous les jours pendant plus d’un mois, j’ai beaucoup apprécié le repos que procure le fait de rester une semaine au même endroit, de croiser les mêmes têtes, d’explorer tranquillement les environs. Le cadre super agréable que la famille d’Amin a créé et la cote qui est super belle ont bien évidemment joué un grand rôle là-dedans. Je me suis aussi liée d’amitié avec l’épicier du village, qui rigolait chaque jour de mon marocain débutant avec beaucoup d’affection. Ce monsieur, qui a bien passé l’âge de la retraite, tient la boutique avec l’aide de son fils, et connait tout le monde dans le village. Retour en enfance pour moi, je repars chaque fois avec une poignée de noix, d’amandes grillées, ou autre gourmandise et un grand sourire aux lèvres et dans le cœur. C’est fou ces rencontres parfois, où le contact passe en voie directe, sans parole, juste avec le cœur… c’est peut-être ça qu’on veut dire quand on parle d’âmes qui se rencontrent ?

Retour en enfance 

Depuis que Q vous a écrit, nous sommes restés au même endroit pour loger. Que ça faisait du bien de cuisiner : Pâtes, risotto, « pizza » sans gluten, nouilles, salades, je m’en suis donné à cœur joie avec les ingrédients disponibles ! J’ai même fait un gâteau au chocolat sans gluten à la poêle hier soir en prévision d’aujourd’hui … car pour ceux et celles et ceux qui ne le savent pas, le 7/06 c’est l’anniversaire de Q !

Lundi justement, ne sachant pas trop où on serait le jour J, je propose qu’on aille se faire un bon petit resto à Essaouira. J’avais repéré le Triskala, petit resto avec une micro carte qui change chaque jour, du poisson frais, des légumes d’une ferme bio toute proche, le tout à petit prix. On a donc testé ça et c'était très chouette !

Parmentier de sardines et fallafels 

Pendant le repas, on découvre l’existence d’une ferme/chèvrerie/fromagerie à 15 min de la ville qui propose un menu Mechoui qui a l‘air bien tentant ... Bon bah on y va le soir même, c’est un peu plus cher mais ça sera la vrai resto d’anniversaire. En attendant on se balade dans le rue d’Essaouira et sur la plage, on regarde les kite-surfeurs qui apprennent, cette petite ville est vraiment très agréable je trouve avec juste ce qu’il faut d’animation et de tranquillité. Je comprends pourquoi pas mal de Belges et de Français viennent s’installer ici !

Du fromage, chose rare au maroc ! 

Quentin nous en a fait une belle hier ! Il est parti rouler près de l’hôtel, le long de la coté qui est superbe, après avoir fait un peu de repérage à pied au matin. Comme à chaque fois, il me partage sa position en directe par Whastapp pour que je puisse le suivre. Mais comme on a déjà vu l’endroit et que des gens en quad nous ont dit que ça passait sans soucis, je ne me tracasse pas trop. A tort car Quentin m’a appelé au secours, il est dans tous ses états et je ne comprends pas très bien ce qu’il dit… gros coup de stress ! Ouf je comprends qu’il n’est pas blessé mais juste embourbé dans le sable. Pas besoin d’appeler les secours mais juste besoin de trouver un quad ou un 4x4 pour aller le tirer. Chose pas si facile dans le petit village, le seul gars qui a un quad n’est pas là, le 4x4 de l’hôtel est en panne, … et au bout du fil Q, épuisé d’avoir poussé/tiré/creusé pour essayer de dégager la moto, commence à bien stresser, à avoir la tête qui tourne, des nausées et sent la crise de tétanie encore une fois arriver. Heureusement, il n’est qu’à 4 km de l’Hotel alors pas de grands risques, on décide avec Amin d’aller l’aider à pied. Q arrive à se calmer et attend patiemment qu’on arrive pour l’aider à tirer la moto. Et tout est bien qui finit bien ! On a juste besoin d’un peu de temps pour se remettre de nos émotions. Ça fera un sacré souvenir et je suis bien contente que ça soit arrivé près de la civilisation et pas au milieu du désert !

Oops 

Ce matin, après un bon petit déj, on s’est mis en route vers Safi où l’appareil va arriver. Une superbe route nous emmène le long de la côte, entre forêts, plaines, plages et falaises, c’est très joli ! Petite pause pour le lunch au bord de l’eau, notre repas sera composé uniquement du fameux gâteau au chocolat, on n’a pas son anniversaire tous les jours haha.

Contrastant avec les ambiances précédentes, Safi est une ville industrielle. Alors on longe raffinerie, usine de pétrochimie, entrepôts et usines diverses, … c’est pas très bucolique mais ça fait aussi partie de la vie et je suis contente de passer par ici. On croise pas mal de monde aux abords des usines, et même ici, quasi tout le monde a le sourire !! Hamdoula me diraient surement les gens si je leur demandais comment ça va, traduisant leur gratitude d’avoir la santé et que tout aille pour le mieux.

Alors ce soir, j’ai envie de célébrer la vie, la santé qui nous accompagne, les rencontres, les amis, la famille et tout ce qui nous permet d’exister !

Je vous embrasse, Mo

"Richesse et pauvreté sont affaire d'opinion: qui ne croit pas les avoir, ne les a pas." Proverbe Marocain

Ps: hésitez pas a laisser un petit commentaire après votre lecture, merci

9
juin

Hier, nous avons récupéré l’appareil photo que nous avons fait envoyer de Belgique afin de prendre de belles photos (en tout cas on espère) durant nos futures escapades avec les nomades. Il y a quelques jours, j’aurais surement dit, nous avons enfin récupéré l’appareil. Aujourd’hui, je vois les choses différemment. Cette incertitude sur son arrivée, ne pas savoir si on peut bouger demain ou pas, m’ont beaucoup appris. Appris à juste être là et vivre les beaux moments (et les moins beaux haha) que nous vivions et de juste le vivre au jour le jour. Avec le luxe que nous avons de ne pas savoir quand nous rentrons à quoi bon courir à demain ?

Pour moi c’est toujours des moments un peu challengeant car avec mon impulsivité, mon envie de foncer quand j’ai une idée en tête, le DHL express du Maroc m’a permis de ralentir, de prendre le temps, de laisser du temps à notre couple pour la co-construction du projet. Ça nous à permis de nous poser dans notre vagabondage. En fait, avec le recul, je remercie cet express à l’africaine !

Pour le moment, je me sens un peu trimballé par mes émotions. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais en tout cas, je ne veux pas rester dans cette dynamique. J’avais emporté juste un livre avec moi. Ce livre c’est un magnifique livre de Pema Chodron, une maitre bouddhiste, que j’ai déjà lu plusieurs fois. Je n’osais pas l’ouvrir jusqu’à présent car je sais qu’à chaque fois cela pousse juste où ça fait mal avec justesse, tendresse et sensibilité. Depuis quelques jours, j’en ai repris la lecture, avec lenteur, sans avoir envie de consommer cette sagesse mais plutôt avec une envie d’infusion lente, comme une petite verveine. Ça me pousse un peu dans le dos à me remettre à méditer plus sérieusement en plus du yoga quotidien. J’ai l’impression que pour le moment, ça semble me recentrer et ramener plus de sérénité mais pas d’emballement, on verra comment les choses évoluent…

Hier, nous avons donc quitté la mer et Safi. Au programme 250km de ligne droite pour rejoindre Demnate et l’Altas. On croise de grandes pleines, les blés sont récoltés, la terre est à nu et semble manquer crucialement d’eau. Beaucoup d’oliveraies et d’arbres semblent être en train de mourir. Pas un spectacle très amusant. Aller un peu de musique dans les oreilles, la poigné bloqué à 100km/h, on bouffe du pneu, on fait des pauses régulières et on regarde patiemment le paysage défiler.

Oups haha 

On arrive à Demnate sous la pluie, le prix des auberges ne fait qu’augmenter dans les jours à venir. On a vraiment fait les boulets de renvoyer un duvet en Belgique car il fait assez frais la nuit et on a trop froid pour dormir dans la tente. Une fois arrivé chez Hamid, notre guide, dans quelques jours, on essayera de trouver une couverture de dépanne pour recommencer à bivouaquer.

Le petit point noir c'est Morgane 

Aujourd’hui, petite journée, 80km pour rejoindre un petit village, Tabant, dans les confins de l’Atlas. Cette montagne est à chaque fois d’une douce poésie. Ça fait du bien de mon coté de retrouver la montagne et ses habitants très très accueillants. On n’est vraiment pas dans la même ambiance que les jours précédent. A midi, directement, on se retrouve à manger dans le plat Tajine de l’aubergiste d’un petit village. Ici pas de chichi, des sourires, des tentatives de se faire comprendre et il me semble juste une relation de vivant à vivant. C’est à chaque fois très inspirant.

On est dans la vallée du bonheur apparemment. C’est vrai que les gens qu’on rencontre semble être très sympa. On va rester quelques jours par ici avant de rejoindre notre guide dans la vallée du Todra. J’ai bien envie d’aller faire un peu de piste dans les jours à venir, ça fait plus 2 semaines que j’ai pas vraiment été roulé dans les sentiers car la dernières fois après 4km je me suis ensablé comme un boulet…

Allez plein de bisoutasQ.

"La vie est un bon maître et un bon ami. Les choses sont toujours transitoires, si seulement nous pouvions nous en rendre compte. Jamais rien ne se résout de la façon dont nous le rêvions." Pema Chodron

11
juin

Bonjour tout le monde !

Petit retard dans la publication, je pensais vous écrire hier soir mais on a été tellement bien accueillis que je n’ai pas eu le temps (je vous raconte plus bas). Je vous présente nos aventures de vendredi soir à dimanche soir et Q prendra le relais pour la suite demain.

La vallée heureuse 

Quelle ambiance dans la vallée heureuse ! Ici, l’eau coule abondamment et les arbres sont richement garnis. On est arrivés au gite des noyer en même temps que 3 françaises qui terminent leur trekking en bivouac organisée par le fils du gite. Elles ont voyagé avec l’agence « vision du monde » qui propose des voyages organisés « écoresponsables » ; au programme : accueil paysan, immersion, soutien aux initiatives écologiques dans les villages, ça a l’air super ! Demain est leur dernier jour dans la vallée alors ce soir, c’est la fête. Même avant le repas, l’effervescence est communicative et tout le monde est convié : nous, la famille de nos hôtes, les enfants, … Entre repas partagé, habillement en costumes de fête amazigh, séance de henné, les discussions vont bon train et les fous rires aussi. Il faut dire que les trois comparses françaises sont super dynamiques et bien complices. Et nous, on est très heureux de retrouver cette ambiance chaleureuse de la montagne !

Le lendemain (samedi), Brigitte nous propose de joindre à elles pour aller découvrir le système d’irrigation du village avec leur guide Youssef. Ce dernier se révèle être un passionné d’apiculture, d’agriculture, d’histoire et connait énormément de choses passionnantes sur la région. On traverse le village de l’eau, où l’eau ne s’arrête jamais de couler, découvrons ses moulins à farine, les systèmes d’irrigation et on reçoit plein d’autres informations. Dans les années 80, les premiers pommiers du village ont étés plantés en test, et 40 ans plus tard, les pommiers remplissent la vallée, impressionnant ! En explorant cette vallée luxuriante d’un peu plus proche, on se rend compte que, poussés par l’état, les agriculteurs ne sont pas loin de la monoculture de pomme, avec quelques noyers. Ça rapporte plus que les céréales, et des coopératives s’organisent autour de la transformation en produits tels que le jus de pomme, de l’huile de noix, … Les bonnes années, c’est super, l’argent récolté permet largement d’acheter les farines et tout ce qu’il faut aux familles pour se nourrir mais les mauvaises années c’est plus dur. On nous explique que les questions de résiliences commencent à se poser au sein du village. Affaire à suivre....

On passe par le champ de luzerne que les femmes de la famille sont en train de récolter, je reste un peu, apprend à couper et tente une discussion autour d’un petit verre de thé. On partage un « petit » repas à l’auberge et Q va rouler en moto sur une superbe route qui va vers la vallée des roses. Il passera deux cols à plus de 3000 m d’altitude, les montagnes sont vraiment géantes ici ! Pendant ce temps, je papote avec la famille du gite, je me ballade dans le village, joue au foot dans la rue et vais voir les traces de dinosaures qui sont visibles dans la pierre un peu plus loin. Je continue aussi mon apprentissage du Darija marocain, j’ai encore du travail hahaha.

Dimanche matin, c’est le jour du Souk à Tabant. Alors on a été s’y balader. Qui a besoin d’un supermarché quand chaque semaine, tant de vendeurs, producteurs et artisans se rassemblent ? On trouve au souk tout ce qu’on peut avoir besoin, de la carotte, aux habits, en passant par le cordonnier et le maréchal-ferrant. On a vu récemment des images de ce même souk en 1990 et l’ambiance semble y être restée la même, même si les marchandises vendues ont un peu évolué ! Tout le monde se connait, se salue, discute, … le plaisir de se retrouver se marque sur les visages, et on dirait que ça vient vraiment du cœur. Beaucoup de gens des environs viennent en mules ou à dos d’âne, alors on trouve un « parking » à équidé à l’entrée du village, marrant ! (Bon, il y a aussi des voitures, des bus, des taxis collectifs et des motos évidemment !

Après on se met en route en direction de la Cathédrale, nom d’une montagne dont la forme rappelle celle de nos édifices religieux. Et de nouveau, la route est superbe ! Encore des atmosphères différentes et magnifiques … ici, il y a des pins et l’odeur me rappelle celles des forêts de pins du sud de la France. Notre route devient piste au milieu de la montagne et c’est l’occasion de réaliser que mon dos va nettement mieux ! Tous ces exercices d’étirement et de musculation que je fais quotidiennement commencent à porter leurs fruits, ouf. Alors, on roule (doucement bien sûr) et on profite de cette sensation d’immersion que procure le fait re rouler sur piste. Arrivés à cette fameuse cathédrale, on réalise que la route prévue pour le lendemain et trop longue et qu’on ferait mieux de rouler encore un peu ce soir. On contact un gite à Tagelft et on remonte sur Bethy pour 2h de route. Un peu longuet, Q en a marre de rouler et moi, je suis dans ma mauvaise période du mois qui n’est franchement pas très agréable, mais on arrive sans encombre au gite. Enfin presque car on a failli faire une belle chute. Dans un virage sur une route en travaux, on se retrouve dans les petits graviers en voulant éviter un bus qui prenait un peu beaucoup de place sur la route. On n’avait pas vu que c’était des gravillons bien glissants, et après une manœuvre à peu près contrôlée, on se retrouve dans le caniveau mais toujours bien droits sur la moto. On a eu de la chance dit Quentin, et moi je pense aussi qu’il a eu les bons réflexes.

Nous arrivons donc à Tagelft, et là quel accueil ! Dès notre arrivée, les enfants viennent nous saluer, on joue un peu, je fais le clown et tout le monde rigole. Alors on reste dehors et passons la soirée avec la famille, jouant avec les enfants, discutant avec les parents et les grands parents, les voisins, les cousins, et la soirée passe bien vite. C’est la première fois que j’ai un contact si proche avec les enfants, mais aussi avec deux jeunes filles un peu plus jeunes que moi et c’est vraiment chouette. Séance de coiffure, rigolades, attaque au fusil à eau (je m’écroule par terre en faisant semblant de mourir et ça fait rire tout le monde, particulièrement la grand-mère hahaha). Ici, on sent qu’il n’y a pas beaucoup d’européen qui passent, les lits sont faits un peu originalement mais l’accueil est des plus touchants. Je vous laisse avec quelques photos de la soirée que Q a prises ( je trouve qu’il a vraiment réussi à immortaliser l’ambiance, trop cool !)

“Les voiles des coeurs sont déchirés quand les coeurs se regardent en face.” Proverbe Amazigh

14
juin

A l’heure où je vous écris (Quentin), nous attendons notre petit déjeuné à l’ombre d’une jolie tente berbère chez nos amis et amies Moustafa, Kya et Hamid. Nous avons très mal dormi car dans l’auberge précédente on s’est fait piqué de ouf par des insectes. On n’arrive pas à savoir si des moustiques ou des punaises de lit. Cette nuit c’était vraiment horrible, ca a gratté vraiment beaucoup, on s’est endormi à 4heure du matin. Enfin l’aventure quoi hihi. C’est dingue comme un groupe de petits insectes pour te rendre la vie un peu (dans mon cas de petit sensible, très) pénible haha.

Alors on s’était arrêté où ? A oui, avec ce magnifique accueil à Tagelft. Le matin du 12 juin, nous partons de bonne heure pour traverser la montagne car nous avons rendez vous avec Hamid pour discuter de l’organisation de notre aventure future avec les nomades. Encore une fois les paysages sont vraiment magnifiques. Ces montagnes sont vraiment étonnantes. Chaque vallée, chaque col, chaque route nous emmènent dans des ambiances très différentes. Et tout ceci s’accompagne aussi d’une architecture au couleur et au matériaux changeant. Bien que le béton arrive en force de gauche à droite encore pas mal de construction sont faite avec les matières que l’ont trouvent sur place. Il n’est pas rare de voir des gens faire des blocs de constructions en argile le long de la route.

Ce qui est touchant c’est quand une maison traditionnelle devient vieille et devient une ruine, elle retourne juste à la terre sans laisser de trace car elle est un mélange de terre, de paille, de bois et de pierre parfois… Les ruines se mêlent aux couleurs des montagnes et nous rappel à des temps de vie différent.

Après une belle Kefta et tajine, j’adore la Kefta avec des frites hihi. Ensuite, nous poursuivons notre route dans la vallée connue de Toghra. Paysage sec et aride, c’est très différent comme montagne que ce que nous connaissons en France. On était déjà passé par ici il y a un mois, et on voit qu’il a pas mal plu à certain endroit car les cultures autour des oueds sont verdoyantes et luxuriantes.

Au détour d’un virage, nous croisons un berger qui nous fait signe et nous demande de l’eau. Vu notre packtage, ce n’est pas toujours facile d’emporter beaucoup de nourriture que nous aimerions partager avec les gens qui semblent en avoir besoin. Nous croisons souvent de très jeunes enfants qui demandent eau, nourriture et dirham au bord de la route. Quand nous pouvons et avons, nous partageons et donnons avec plaisir.

Ca sera le cas ici, car nous avons des bouteilles d’eau en rab. Nous nous arrêtons donc pour donner de l’eau. Le berger, Ahtman, parle un peu francais. Morgane se retrouve rapidement à faire la papote et en quelques minutes, nous nous retrouvons à boire le thé au milieu de la montagne. La vie de Ahtman semble rude et difficile. Malheureusement dans cette partie de la montagne, il n’a pas plu pendant des semaines. Les touffes d’herbes et de buissons sont tout petit. Il manque crucialement de nourriture pour les moutons. Nous passons une heure à papoter avec lui.

Très souvent, lorsqu’on dit qu’on aimerait faire une petite ferme, les personnes nous demandent un contrat de travail pour venir en Belgique. Nous ne nous étendrons pas encore sur cela aujourd’hui, mais ce n’est pas facile à gérer comme situation pour Morgane et moi.

Nous continuons notre chemin vers l’auberge Amazirgh de Tamtatouch. Nous retrouvons nos ami.es, nous installons dans une chouette chambre. En prenant le thé, nous commençons à discuter de nos expéditions avec Hamid. Après quelques papottes, nous décidons de commencer avec une première visite vers une famille nomade qui est à 3h de marche. Nous irons vivre avec eux pendant 4 jours et avec un guide pour l’introduction et la traduction.

Ensuite, nous reviendrons quelques jours à l’auberge, pour ensuite repartir pour une période plus longue vers une autre famille qui est isolé plus loin dans la haute montagne. Nous aurons donc plus de difficulté pour vous donner des nouvelles régulières dans les jours qui viennent ! On écrira le blog quand cela sera possible. On finira la soirée autour d’un bon tajine, de fruits et de thé avec la vue sur les montagnes.

Mardi 13, nous avons rendez vous au souk (marché hebdomadaire) pour rencontrer un des membres de la famille chez qui nous irons à partir de jeudi. Le feeling passe bien, on fait déjà des courses qu’il reprendra vers les tentes, et Hamid négocie les modalités et les détails. Le monsieur viendra nous chercher avec une mule pour le portage jeudi matin, l’aventure berbère semble prendre place… Chouette ambiance, c’est vraiment un petit souk de village pour les locaux et les nomades qui descendent de la montagne chaque semaine. On discute, on sourit, parfois on tire la tête, on boit le thé, petit moment sympa.

On aura juste un moment un peu compliqué où des personnes nous demandent de l’argent, et on finira par se faire arracher des pièces des mains par 5 dames. Un peu tendu et pas agréable…

En revenant, du souk, j’ai les pieds qui grattent super fort, c’est à partir de ce moment qu’on se rend compte qu’on s’est bien fait piquer. Ne sachant pas si moustiques où autres choses, on lave toutes nos affaires, on met le reste en plein soleil, etc. Un vrai camp de Rom devant notre chambre. Sacrée aventure encore haha mais je m’en serais bien passé de celle-là. Avec sagesse, disons que cela sera l’opportunité de aussi laver tous les habits de motos qui deviennent poisseux, mes bottes qui ferons bientôt des champignons Paris, etc.

Cette après-midi, nous avons rendez-vous avec l'oncle d'Hamid, qui va nous faire visiter son jardin. Très belle visite, jardin luxuriant, diversifié, de légumes et de fruits ! La surface est déjà grande et c’est juste sa femme et une de ses filles qui s’en occupent. A part quelques fruits comme la pêche, l’abricot, les grenades, les cultures sont très proches de ce que l’on fait par chez nous.

Évidemment, on finit par boire le thé avec toute la famille. Nous rencontrons la grand-mère qui à 80 ans et qui est cassé en deux. Son corps est littéralement plié à 90 degrés. Elle s’est mettre ses coudes par terre mais elle ne sait plus se redresser. C’est déjà la deuxième personne que nous rencontrons qui à cela !

La pluie semble peut être pointer le bout de son nez. Nous filons donc vers l’auberge pour replier tous notre barda qui était au soleil. Début de soirée, vers 19heure, nous allons porter du mais à un moulin de village pour faire de la farine afin qu’on puisse faire du pain quand nous montons dans la montagne.

C’est Kya, la femme de Moustafa et les enfants qui nous y emmène. On fera ensuite un tour dans les champs du village pour aller voir l’orge et le blé de l’auberge. Très beau moment de calme, de travail dans le silence des machines absentes et respectant à mon sens le rythme de la montagne et d'une certaine manière de vivre.

Avant d’aller dormir, je discute avec Moustafa qui m’explique qu’il y a pas longtemps il a passé 48heures en prison et que si son oncle n’avait pas été une personne reconnue il aurait pu y passer plus d’une année. Le Kaid du village l’accuse d’avoir voler de la terre pour faire un verger. Il m’explique que tout cela avait été gérer en 2009 avec le chef du village mais que aujourd’hui il faut faire beaucoup plus de papier etc et que ca ne fonctionne plus juste autour de la confiance et d’un thé. A travers les lectures que je fais pour le moment, certain anthropologue mettent en avant la difficulté de cette transition d’une manière de fonctionner plus traditionnel et l’arrivé de la centralisation de l’information, des papiers, de l’état etc. Dans le village de Tamtetoucht, c’est notre guide qui est l’écrivain de tous les papiers obligatoires car la plus part des gens ne savent pas les remplir.

Aller au dodo. Enfin dans mon lit à me gratter sans dormir plutôt. Q

« Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez vos biens. C'est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement. » Khalil Gibran - Le prophète

19
juin
20
juin

Retour à l’auberge. Après cette immersion dans un autre monde, plein d’émotions, de gratitude et de respect pour la manière de vivre et d’être au monde que nous découvrons. C’est assez surprenant et confortant ici car se mix des modes de vie très différents. On se retrouve à aller chercher de l’eau avec le mulet à se retrouver en ville à boire un café où tu peux arriver en belle voiture et regarder la Champion League.

Nous mettons actuellement notre énergie à la préparation de la prochaine expédition. Hier nous avons visiter le souk de la ville de Tinghir. C’est un beaucoup plus grand souk, ambiance beaucoup moins conviviale, les personnes semblent moins souriantes. Nous ressentons qu’en se rapprochant de de la ville, les personnes sont plus fermées, rentrent moins en contacte avec nous. Il y a beaucoup de monde, car c’est la préparation de la fête du mouton qui aura lieu à partir du 29 juin, donc cela fourmi de partout.

Nous nous sommes rendu au souk pour acheter des choses que la famille d’Ali avait besoin. Sandales, chaussure, chaussettes, un gsm d’occasion, un foulard, des vêtements, un mini panneau solaire pour l’électronique (qui commence à faire rapidement son arrivée dans leur tente) et de la nourriture. L’autre Ali, notre guide, nous emmène et négocie des prix convenables pour nous. Lorsqu’on dit que c’est pour aider les nomades, les vendeurs semblent ne pas avoir envie de contribuer à une meilleure négociation et laisse le prix comme annoncé. Je ne m’attendais pas trop à cela mais bon c’est la vie.

En remontant du souk, nous nous arrêtons dans les gorges de Todra et participons à un chouette moment musicale avec des vendeurs de tapis berbères. Beau moment mais assez confrontant pour moi car nous sommes assis à jouer, chanter et boire le thé. Pendant ce temps-là, descente de la montagne femmes, enfants et mulets nomades pour venir chercher de l’eau dans la rivière. J’ai envie de me lever pour aller les aider. Ces personnes vivent dans les grottes dans la montagne c’est assez ouf mais nous continuerons notre chemin vers l’auberge et je continuerais mes cogitations.

Jeudi matin, nous partirons pour notre deuxième expédition de 5 jours dans d’autres familles plus en altitude. Alors ce matin, nous allons au petit souk du village de l’auberge que nous trouvons beaucoup plus convivial. Nous allons acheter et faire envoyer vers la montagne, de la nourriture et des denrées à offrir aux différentes familles que nous allons rencontrer. Nous rencontrons sur le souk différents nomades, buvons le thé et Mo se fait entrainer à des achats pour les enfants de la famille de l’auberge. Comme nous participerons à la fête du mouton chez eux, nous achetons deux trois vêtements pour les enfants, c’est un cadeau de tradition pour cette fête.

Alors nous voilà bientôt repartit et nous avons vraiment envie d’essayer de contribuer à la pérennisation de ce mode de vie. Nous avons discuté avec des nomades qui vivent de cette manière par choix et non par dépit. Actuellement, il semble que la pérennisation de ce mode de vie soit de plus en plus difficile car le prix de l’achat des moutons et des chèvres n’est pas très bon et avec le manque d’eau qui s’accentue, il n’y a pas assez à manger dans la montagne. Les familles que nous avons rencontrées sont obligées de complémenter l’alimentation des animaux par des céréales.

Avec Mo, nous souhaitons essayer d’aider les familles dans une zone géographique que nous allons définir à partir de notre prochaine expé. Nous souhaitons aller rencontrer plus de familles qui vivent autour et plus en altitude que la famille d’Ali. Notre intention est de continuer notre immersion et aussi de pouvoir observer, questionner, discuter pour mieux comprendre quelles sont les besoins urgents pour les familles, ce qu’elles veulent afin de pouvoir apporter une aide de qualité. Nous voulons être particulièrement attentif de ne pas apporter une aide avec un regard uniquement européen mais de bien s’immerger et de comprendre au mieux comment nous pouvons aider pour pérenniser leurs pratiques sans arriver avec nos gros sabots et créer des dépendances qui pourraient être dangereuses sur le long terme. Pour ce faire, nous discutons beaucoup avec Hamid notre hôte qui semble avoir une bonne expérience et surtout avoir des pieds dans plusieurs monde afin de pouvoir vraiment se concentrer sur ce qui semble être important et urgent.

Ce n’est pas encore clair et défini, mais il est probable qu’à notre retour de l’expé nous essayions de faire une cagnotte/crowfunding afin de pouvoir acheter de la nourriture et des couvertures et que nous essayons de collecter des choses (habits, chaussures, etc) de Belgique pour faire un envoi que nous pourrions réceptionner et distribuer lorsque nous sommes encore au Maroc. On vous mettra évidement dans la boucle si vous souhaitez contribuer !

A notre retour en Belgique, nous réfléchirons à comment continuer à pérenniser notre aide car c’est vraiment important pour nous de maintenir un lien et une aide avec les familles que nous rencontrons ! A voir comment nous allons matérialiser et rêver cela.

Je ne m’attendais à être autant toucher et bouleverser par ces personnes, ces lieux, ces manières d’être au monde. Daniel Cauchy m’avait toujours dit un jour on tombe (ou pas) sur ce qui semble être une de nos quêtes, de notre contribution au monde et je pense que celle-ci je veux qu’elle fasse partie de ma vie, de mes engagements. La rude et belle poésie qu’est leur vie, leur authenticité, leurs sourires, leurs accueils, leurs invitations à entrer dans leur tente comme un frère et une sœur, je ne l’oublierais pas et tant que ces nomades que je rencontre me dirons qu’ils/elles veulent continuer ce mode de vie, je ferais d’une partie de ma vie une aide à leur soutient.

Merci à vous les ami.es. Avec Amour Q. "Lorsque tu rencontres ton ami au bord de la route ou sur la place du marché, fais en sorte que l’esprit qui est en toi anime tes lèvres et commande ta langue. (...) Car son âme gardera en elle la vérité de ton coeur comme on garde en mémoire le goût du vin" Khalil Gibran

PS: Aujourd'hui on a vu une huppe de tout près, trop chouette et beau moment!

23
juin
26
juin

Coucou,

On vous partage encore quelques photos.

Ici beaucoup de réflexions sur comment apporter un soutien de la manière la plus juste que possible. Sur quels besoins mettre la priorité de notre action etc. Ça cogite pas mal sur notre posture et nos conditionnements. Après la fête du mouton, on ira en ville avec Hamid pour se rendre compte des budgets etc. Enfin chouette le projet se construit doucement. On appelle des personnes de confiances aussi pour prendre du recule et guider aux mieux les choix que nous faisons afin de nous situer au mieux dans la complexité des situations.

On essaye aussi de trouver un autre guide pour nos prochaines immersions afin de pouvoir avoir des traductions plus rigoureuses.

Ah oui, et on continue aussi à se faire piquer de partout par les moustiques hihi

Bisoutas

Mo et Q

1
juil

Cela fait maintenant quelques jours que nous sommes redescendu de notre deuxième immersion. Actuellement nous sommes dans un moment de flou car nous faisons la fête du mouton avec la famille d’Hamid et nous nous attendions à la grosse grosse fête. Pourtant, on à l’impression de juste manger des brochettes tous les midis et d’attendre le reste du temps hihi.

Attendre sans attente, cela pourrait être le titre de notre voyage. Une des choses qui me bouleverse ici, c’est cette impossibilité d’un quelconque contrôle sur les situations que je vis. Quand on nous annonce une marche tranquille de 3h on a en fait 20km et on met 5h, lorsqu’on mange avec la famille on ne sait jamais si on va manger à 14h, 15, 16h. Si on va boire le thé à la tente voisine, on ne se sait jamais si on va « devoir » manger le couscous, une tajine ou si on va tuer une chèvre pour nous qu’il soit 9h, 13h, 15h, ou 22h,… Si je raconte cela c’est parce que je ressens que ce que l’on vit ici vient titiller mes représentations personnelles, mes manières de percevoir le monde et je suis très content. Ça nous montre à quel point il y a d’autres manières de vivre, d’autres manières d’être. Et ici, je ne recherche absolument pas une meilleure ou à dire que cela est mieux que l’autres. Je souhaite laisser de l’espace à la cohabitation de différentes cosmologies.

Je ne crois pas à une pensée qui dirait que toutes les civilisations doivent tendre vers le progrès moderne, se métamorphoser pour suivre les pensées occidentales, etc. Je ne crois pas que notre manière de vivre en Europe soit le Walala. Je pense simplement que c’est une manière de vivre avec ses influences comme toutes autres manières de vivre. Je pense que le monde est plus complexe et que même si aujourd’hui la pensée moderne est dominante, aux quatre coins de la terre, d’autres manières de vivres suivent des métamorphoses pour permettre des mondes pluriels et non unitaire.

C’est donc une joie pour moi de me laisser bouleverser par de nouvelles représentations du monde suite à nos immersions et notre voyage car cela me permet de prendre conscience, de voir un peu plus clairement et le plus humblement possible une partie de mes filtres culturelles. Sans vouloir les juger comme un bourreau mais simplement d’en prendre conscience pour s’ouvrir, devenir plus souple et laisser de l’espace à des métamorphoses dans mes représentations et mes manières d’être au monde. Je précise directement que je ne souhaite pas vivre à pied nu et dans une tente berbère toutes ma vie en Belgique (petite dédicace à ma grand-mère 😊) enfin je sais pas encore hahahaha…

Ça me touche profondément de rencontrer des personnes qui vivent d’une manière qui ne dépassent pas la biocapacité de la terre. Avec nos manières de vivre occidentale, il nous faudrait de 3 à 5 planètes terres pour régénérer nos manières de vivre, alors oui je souhaite me laisser influencer par ce que je vis ici, si cela me permet d’apprendre à vivre en faisant plus partie de ce que j’appellerais la vie. Oui je souhaite me laisser bouleverser, si cela me permet de mieux ressentir les conséquences de mon agir et donc apprendre à vivre en respectant les conditions d’habitabilités et laisser une chance aux vivants qui viennent après nous de vivre. Oui, bouleverser nous si cela m’apprend à vivre parmi les vivants comme un vivant et non comme un Homme qui dominerait la nature. Bien sûr ce qu’on vit ici n’est pas parfait. Et ce n’est pas ce qu’on cherche. Dans le prolongement d’une pensée complexe à la Morin, Stengers, Latour, je pense que chaque agir à des conséquences avec sa palette de couleurs. Si nos immersions nous apprennent à mieux écouter le réseau complexe dans lequel nous vivons pour permettre un agir plus juste, je trouve cela très chouette.

La fête du mouton, c’est l’occasion de rencontrer des gens et de faire murir un peu notre projet de soutien aux nomades. Il y a quelques jours j’ai eu un chouette appel avec Stephanie qui bosse sur des projets de coopérations avec l’UCL et qui nous a aidé à complexifier et à donner plus de justesse et de profondeur à notre projet. Merci à toi Steph ! 😊

Suites à nos immersions, nos recherches, nos discussions et nos rencontres nous avons croisés les infos pour arriver à une maquette de projet à 6 grands piliers. (Je précise le projet et encore en construction/discussion).

1. Apporter la lumière : Les nomades recherchent à avoir un peu de lumière avec des ampoules de manière durable.

2. Apporter la chaleur : Il y a aujourd’hui un manque d’équipements pour le froid hivernal. Tapis, couverture, vêtements, chaussures,…

3. Ëtre au sec : Besoin d’avoir une tente plus étanche.

4. Pouvoir communiquer : Besoin de communication et de multimédia (musique, photos, etc)

5. Compétences vétérinaires : Besoin de comprendre les produits vété qu’ils utilisent et les conséquences sur les troupeaux et la consommation humaines des « produits » animaux.

6. Redonner une voix : Redonner une voix, des canaux de discussions avec les pouvoirs locaux, les offices, l’états, etc

Nous aurons encore besoin d’immersions et de rencontres pour affiner notre compréhension qui ne sera jamais parfaite (et ce n’est pas ce qu’on recherche). Avec les discussions que nous avons eu jusqu’à présent, nous nous rendons compte, que la notion de confort est en train de changer là-haut. Il y a 30ans l’eau pouvait couler dans la tente c’était ok. Aujourd’hui ce n’est plus ok et le nomadisme est en transformation. A l’image des nomades de Mongolie qui pratique toujours le nomadisme pastoral en ayant le satellite et le smartphone pendant la journée.

Pour le moment, nous avons décidé de ne pas mettre le soutient alimentaires pour les humains et les animaux dans le cadre du projet que l’ont construit. Nous ne voulions pas avoir un cadre trop large pour commencer. Ce n’est pas fixe, on verra comment cela évolue dans les semaines à venir.

Morgane et moi, nous tentons d’avoir le plus conscience possible que notre intervention dans le système aura des conséquences de toutes les couleurs. Et on est ok avec cela. C’est pour cela que nous faisons ce travail d’immersions, de rencontres, de prendre le temps de rester un temps long. Nous voulons le mieux possible sentir et comprendre ce que l’on peut comprendre avant d’agir afin que cela soit le plus juste et agiles que possible pour toutes et tous. Nous tentons de nous inspirer de d’incarner la posture de l’écologie de l’action proposé par Edgar Morin.

Nous souhaitons préciser que notre intention n’est pas une démarche de soutien car on trouve que cette vie est précaire. Nous souhaitons soutenir car nous avons entendu que les personnes souhaitent continuer à vivre comme cela et si nous pouvons donner un coup de pouce pour soutenir une manière de vivre qui souffre beaucoup de la sècheresse et que nous trouvons belles. Nous ne nous considérons pas externe à ce système, nous en faisons aujourd’hui partie par le fait que nous nous sommes arrêtées ici, que nous sommes parti pendant plusieurs semaines à la rencontre etc. Nous sentons notre agir dans une relation de don contre don tel qu’évoqué par Marschall. Par qui nous sommes nous pouvons activer des compétences et contribuer à des transformations. Par qui sont les personnes que nous rencontrons nous nous transformons aussi dans notre être et nos pratiques.

Il y a 2 jours, nous avons rencontré le président du conseil des villages de la vallée. Nous lui avons parlé de notre projet et il semblerait que nous puissions construire potentiellement un projet ensemble. Morgane et moi, nous pourrions prendre un rôle de compréhension des besoins actuelles des nomades de la vallée afin de fournir un « cahier des besoins » au conseil du village pour approuver un budget et un projet.

Afin d’affiner ce projet, dans les jours à venir nous allons essayer de rencontrer des personnes à l’office de l’agriculture et de la protection sanitaire. Essayer d’aller toquer à la porte des universités. On a aussi envoyé des mails à des personnes de contacts dans les universités marocaines pour essayer d’activer des réseaux. Nous avons aussi encore un appel avec Quinoa, une association belge qui fait des projets avec des pays d’Afrique afin de questionner, approfondir et apporter le plus de justesse que possible à ce projet.

On essaye aussi de réfléchir aux mieux avec les locaux le projet afin de pouvoir faire des liens économiques et sociaux déjà présent dans le village. On essaye de réfléchir à comment mettre en réseaux des coopératives déjà présente afin de soutenir aussi les nomades qui se sont « sédentarisés » à la suite des sècheresses de ces dernières années.

Bon voilà, pas mal de réflexions qu’on essaye de rendre le plus complexe et situé que possible. Merci à Benasayag et aux autres penseurs et « penseuses » de guider notre cheminement et notre agir dans la complexité ! Et merci à Daniel d’avoir mis ces pensées sur mon chemin…

A un agir situé, complexe et engagé.

Avec Amour.

Q.

“S'engager c'est être happé par la vie”, Miguel Benasayag

1
juil

Un bébé est né chez les voisins !

Une petite Fatima (nom qui signifie « femme libre ») a pointé le bout de son nez il y a quelques jours, alors ce samedi, dans la continuité de l’Aïd, c’était la fête! Voisins, voisines, familles, amis, amies, beaucoup de monde était convié pour célébrer l’arrivée de cette nouvelle membre de la famille, et nous aussi ! Chouette de commencer à faire partie du village, et de voir une facette plus intime de la vie des personnes qu’on côtoie. Adultes et enfants confondus, on doit être une bonne centaine, mais ici, la tradition veut que les hommes et les femmes aient chacun leurs espaces. Déroutant pour nous, les hommes ne passent même pas voir le bébé et sa maman …

Quentin a de la chance, Mustafa a proposé de rester avec lui car il parle Français, comme ça il pourra suivre les discussions. Enfin ça c’était la théorie car 5 min plus tard il se retrouve seul oups, Mustafa a disparu pour ne pas revenir haha. Heureusement Q trouvera notre ami/guide Ali qui découpe la viande des brochettes et passera l’après midi avec lui. Moi je suis Rkya et arrive dans la maison où une trentaine de femmes (quarantaine ?) sont rassemblées avec autant d’enfants. Je fais le tour des salutations et m’assieds. Au début j’observe, et suis assez bien observée aussi haha, mais le temps devient un peu long sans savoir communiquer. Des jeunes filles me regardent et rigolent, les grands-mères demandent qui je suis et je suis un peu mal à l’aise. Nora, sœur de la jeune maman et organisatrice de la fête, et qui est super sympa, repère mon désarrois : Machi mouchkil me dit elle (pas de problème), elle me présente à tout le monde et m’assoie gentiment à côté d’une de leur cousine qui vit en Espagne, et parle donc espagnol… Je suis sauvée ! Entre mon espagnol balbutiant, quelques mots d’italien et un peu de Français, on arrive à discuter de plein de choses. Puis les jeunes filles qui rigolaient viennent me parler, en fait ça fait 1h qu’elles n’osaient pas m’aborder en Français balbutiant et c’est pour ça qu’elles riaient. Tout le monde semble s’être habitué à ma présence et je passe un agréable moment.

Finalement, hormis le fait qu’hommes et femmes soient séparés, et que tout le monde est assis par terre sur des tapis et coussins, ça ressemble à une fête de chez nous. On papote, on boit le thé et grignote des cacahuètes, les enfants jouent, on mange des grillades, un bon couscous et une tagine de viande aux pruneaux, puis des melons et pastèques en dessert. Et chacun.e reprend la route de la maison ou reste pour papoter encore un peu. L’ambiance était cette fois-ci vraiment festive, pour fêter ce "petit paradis" comme on appelle les nouveaux nés ici et je suis bien contente d’avoir participé !

Ps : pas de photos de la fête, nous n’avons pas osé.

La fête continue

Il y a encore eu un mariage au village le lendemain soir, musique traditionnelle jusqu’au bout de la nuit. Et chose qui dénote avec nos a priori, l’alcool semblait couler à flot. On n’y a pas été car trop crevés, mais au vu de la tête des gens le lendemain, la soirée a dû être bien arrosée haha. Au plus on passe du temps ici, on plus on se rend compte que pas mal de gens boivent de l’alcool, et pas toujours avec modération. Simplement ça ne se fait pas de façon explicite sur les terrasses des cafés. On dit ici qu’on s’est bronzé la tête, et dans les pires des cuites, qu’on s’est pris un âne sur la tête. Par contre, hormis dans les grandes villes, les femmes ne boivent pas. Ça fait d’ailleurs beaucoup rire les femmes quand je dis qu’en Belgique les femmes boivent aussi.

Je découvre dans le village, la séparation homme/femme un peu plus intensément que dans les autres endroits de notre passage. encore un peu du mal à me positionner mais ça reste déroutant. Moi comme je suis une étrangère je peux généralement choisir si je reste avec les hommes ou vais avec les femmes. C'est selon les exigences de nos hôtes, mes envies et les possibilités ou non de discuter. Très peu de femme parlent français alors ça reste limité.

Le mariage clôture les célébrations de l’Aïd et lundi la vie reprend doucement son cours ... avec un petit mal de crane pour certains haha.

Souk et battage d'orge 

"Hamsad Ziad" à tous les jeunes parents qui nous lisent (= Beaucoup de bonheur avec votre petit paradis)

9
juil

Bonjour tout le monde!

Un petit message pour vous annoncer que le projet de livre est suspendu et qu'on a repris la route. Entre déception et soulagement pour ma part, mais on reviendra sur les raisons de cette décision dans quelques jours ... on voulait déjà vous l'annoncer !

Alors quels sont les plans ?

Et bien comme on a tous les deux le blues de l'Europe et que ça fait un petit temps qu'on se dit qu'on serait heureux de retrouver une culture moins déstabilisante, on remonte doucement vers Tanger. Objectif, repndre le ferry en sens inverse et arriver a Tarifa en Espagne. À nous les tapas et le bon vin !

 Bethy retrouve ses bagages !

Hier on a roulé un bon bout et fini la journée dans une montagne verdoyante (ça m'a fait penser aux Cévennes). Et surprise, il y avait une piscine à l'auberge alors petit plouf obligé. Ça m'a fait du bien de voir des arbres et plus de "verdure", c'était plus aride là où on était.

Ce matin on a repis la route et on dort à Moulay Idriss. Ambiance plus touristique alors on ne traine pas trop dans la petite ville.

Demain encore une journée de route jusqu'à Asilah, petute ville côtière a 1h de Tanger. Et mardi, si tout va bien on traverse le détroit de Gibraltar.


On vous embrasse

12
juil
15
juil
20
juil

La vie a la portugaise, calme, ouverte et souriante. Enfin c'est en tout cas l'image que je m'en fait pour le moment ! C'est surprenant, en passant la frontière espagno-portugaise, de voir comme la culture semble differente ici.

On a passé quelques jours délicieux a chez Freek et Holly. Lui est Hollandais et elle est Anglaise, alors pour l'ambiance a la portugaise on repassera mais nous avons eu beaucoup de chouette discussion avec eux autour d'un repas ou d'un verre et ça donnait l'impression de passer de bonnes soirées entre amis.

Mmmh ca a fait du bien de socialiser... le courant passait bien et j'avais l'impression de discuter avec de vieux amis. On se rend compte que ca nous a bien manqué au Maroc, avec la barrière tant linguistique que culturelle. On a même été voir un concert de musique traditionnelle ensemble un soir et Q et Freek on fait une virée moto sur une route assez fameuse pour ça dans la région.

Durant ces quelques jours on sillone la région, entre plage et montagne, chouette contraste. Peu de monde par ici, c'est étonnement calme mais ce n'est pas pour nous déplaire. On est tout pres du fameux TET que quentin suivait en Espagne et il en profite pour tester les postes portugaises de temps en temps !

Toujours avec cette idée de chambre d'hôte, on a échangé un soir avec nos hôtes qui ont une guesthouse (2 chambres louées dans leur maison) et 5 emplacements de camping sur leur terrain qui est couvert de fruitiers (oranger, amandiers, oliviers, figuiers caroubier... ). On pose quelques questions sur les choses qu'ls auraient aimé savoir en lancant le projet. Ce qui les marque le plus c'est la difficulté a trouver leur équilibre entre vie privée, travail, maison, et de trouver chacun leur place dans le projet, de beaucoup travailler ensemble. On en avait déjà parlé avec Q de cette recherche... Sinon ils semblent bien emballés par notre projet et nous ont donné quelques adresse à visiter en hollande.

Eux aimeraient un peu changer leur terrain, les orangers consomment enormement d'eau et ils ne trouvent pas ça super. Dans leur village, il n'y a pas de reseau d'eau. Donc chaque habitation a soit un puits, soit une citerne d'eau qui est remplie par le passage d'un camion citerne (et ça coute assez cher). Mais si un puit vient a sécher, plus d'eau disponible. L'eau est donc une denrée précieuse !

L'eau est bien une problématique qui tracasse pas mal de gens. Elle manque ici, plusieurs rivières sont anormalement sèches, et ça préoccupe. De nombreuses fermes sont abandonnées a cause du manque d'eau nous a-t-on dit. Les arbres souffrent s'il n'y a pas de bon système d'irrigation. Les villageois critiquent aussi pas mal les plantation d'avocatiers qui sont recentes et consomment énormément d'eau. Peut-être sommes nous tard dans la saison mais on ne voit pas beaucoup de culture autour de nous. Affaire à suivre !

Nous avons repris la route le long de la côte et avons visité la ville de Lagos qui était très agréable. On alterne un peu de route, des visites et des séances à la plage avec des belles baignades. Au pluson avance vers l'ouest, au plus la cote devient abrupte et nous arpentons de magnifiques falaises. Et ce jusqu'au cap ... qui est la pointe sud-ouest du Portugal, et donc de l'Europe. Bizarre de penser que c'était le bout du monde pour certains avant que Colomb ne travers l'Océan.

Après une nuit chez une portugaise qui est en train de planter des vignes, nous avons installer notre campement au Flor do ... tenu par un charmant couple Hollandais ( ils sont nombreux à venir s'in scs taller par ici et je pense comprendre pourquoi). On est entourés d'eucalyptus qui embaument l'air, mmmh ca sent bon ( Par contre bonjour la monocunture a perte de vue ).

Flor do Bejo, c'est un petit terrain de camping sous de jeunes Chênes liège une douche, une toilette sèche et suprise, une tente nous est proposée ! Bon, ça n'est pas une tente Cabanon (petite dedicasse à Pierre et Francoise ) mais c'est super et ça nous fera un bon point de depart pour nos excursions des jours à venir!

Il fait frais ici, et le soir on sort nos gros pulls. Il y a apparemment un ouragan dans l'Atlantique qui empeche chaud de remonter jusqu'ici.

Le 24, on a rendez vous dans la montagne pour aller passer un peu de temps dans une communauté qui a l'air bien sympa. Histoire de bosser un peu, de poser nos valises un petit temps, de socialiser, et aussi de reposer un peu notre portefeuille hihi. Ils ont l'air bien sympa, organisent des activités culturelles et une pizza night tous les vendredi, soirée apparemment célèbre dans la région.


On vois embrasse bien fort !

24
juil

Bonjour tout le monde !

Nous sommes restés au même endroit jusqu'à ce matin, Flor do Brejo proche du village de Sao Teotonio. Et depuis vendredi, c'est la fête au village !

Cette fête, c'est la Faceco. Une sorte de grande foire ressamblant un pannel suprenant d'activités diverses et variées. Étrange mélange pour nous que de retrouver un stand de couture zero dechet a coté d'un luthier, d'une banque, d'un club de randonnée, un vendeur de moto et d'une dégustation pour un concours du meilleurs alcool local (le merhono). 3 hangars rassemblent cet ensemble étrange de stand, un autre rassemble des producteurs locaux (saucissons, patisserie, fromage, ...) un concours de vaches Limousine a aussi lieu et nous avons pu voir les 4 "meilleurs" toreaux Limousin du Portugal. Le tout ponctué de foodtrucs, de bars, de concerts et d'un DJ jusqu'à tard dans la nuit. Ça a en tout cas l'air de l'événement a ne pas manquer par ici donc on est allés s'y balader samedi fin de journée.

Avant ça, Quentin était parti rouler sur le TET. Normalement pour toute la journée, mais il est revenu vers midi pour passer au garage ... drôle de bruit à la suspension arrière de la moto. Ça tombe bien, il y a un garage Yamaha au village et après quelques négociations, le garagiste accepete de jeter un rapide coup d'oeil avant de prendre sa pause de midi. Verdict : il faut remplacer les roulements de bielette (Quesaco me direz vous ? Je me suis posé la même question ... apparemment ce sont les roulements qui attachent l'amortisseur arrière au cadre). Bon rien de très grave mais la pièce mettrait 5j à arriver, et ça c'est un peu long. On apprécie encore plus la rapidité des services et la disponibilité des garagistes du Maroc hihi. Demain, on s'arrête pour un peu de wwofing et il y a un garage pas trop loin, on peut encore rouler un peu comme ça alors on passera commander la pièce là bas... ca sera plus simple ! On a aussi trouvé une toute petite pièce metalique cassée mais on ne sait pas d'où ca peut venir... Betty devrait tenir jusqu'au garage sans encombre, je l'espère du moins.

Edit : le temps que je publie nous sommes arrivés au garage sans encombre et le pièces sont commandées. Ça arrive la semaine prochaine et on peut rouler sur la route zn attendant !

A propos de woofing, petit changement de plans pour nous : nous avons finalement trouvé une petite ferme bio qui fait aussi gite et est disppnoble pour nous accueillir. En plus, apparemment ils organisent des dégustations de vin. La ferme s'appelle la Humus Farm si certains veulent regarder. Ça va me faire du bien de mettre un peu les mains dans la terre je pense. Et Ana, qui est Portugaise, propose aussi de nous apprendre des recettes du coin. On aura un carnet de recette d'une paetite partie du monde bien rempli pour la table d'hôte si on continue comme ça !

Je precise qu'elle est Portugaise car jusqu'a present la majorité de nos hôtes étaient étrangers, installés depuis plus ou moins longtemps au Portugal. Identiquement, de nombreuses fermes qui propose du volontariat sur woofing sont tenue par des gens du nord. Le Portugal serait-il attirant pour les gens du Nord en quête d'une vie un peu differente ?

Pour le moment, je me rejouis de pouvoir passer un peu de temps dans une famille Portugaise. De discuter avec eux aussi de comment se passe d'agriculture par ici. On voit des champs de serres a pertes de vue, c'est impressionant...

Chaque jour ou presque, on passe un petit moment à la mer. C'est superbe ici, des petites criques de sable entourées de falaise. Il fait grand soleil presque tous les jours mais pas si chaud on oscille entre 20 et 25 degrés selon les jours avec un petit vent frais. On ne reste pas longtemps dans l'eau fraiche de l'Atlantique (quand je mets plus que les pieds dedans haha. Q avec grand etonnement, va chaque fois sse baigner !).

Depuis ce matin, on roule pour se rapprocher de Lisbonne et de la ferme où on arrivera demain (mardi) fin de journée. La côte juste après Setubal était grandiose ! Je vous fait des photos de ça pour le prochain post.

On vous embrasse

Une chanson en citation de fin. Bonne écoute...

29
juil

Avis a tous les amateurs de hummus, vous êtes bien evidemment les bienvenus à la ferme (on a mangé du bon houmous a la betterave! ).

Humus ou hummus ?  

Mais ici, on parle surtout d'humus, cette belle matière organique qui vient nourir le sol. Ana a lancé un projet pour tester l'agroforesterie syntropique. Pour les intéressés, voici ue video de 15 min qui presente brievement ce que c'est.

Ana la propriétaire de la ferme a créé une "petite" parcelle il y a 3 ans pour tester. Alors évidemment toutes les espèces brésiliennes ne poussent pas ici, mais la culture entre les lignes d'arbre semble présenter bien des avantages. Dont l'ombre que ça procure en été, la matière organique à disposition, ... les arbres sont plantés en lignes diversifiées espacées de 6 m, et entre ces lignes se trouvent des bandes de culture.

Ici, on travail 6h par jour, ce qui est plus que les 4 ou 5h habituelles dans le contrat de wooging, 3 h le matin et 3h fin de journée pour eviter les heures les plus chaudes. Entre les deux, nous bossons sur l'ordi pour la Belgique ou nous reposons. L'ambiance est assez differente des autres fermes ou nous sommes passés, nos hôtes sont très attentionnés mais l'ambiance est un peu moins conviviale que d'habitude. Dur de mettre des mots sur le pourquoi de ce ressenti mais il est partagé par les autres woofers. Enfin pour une semaine ça fera l'affaire, surtout qu'on apprend des choses bien intéressantes et qu'on met en pratique des choses qu'on a lues mais jamais expérimentées.

Nous ne travaillons pas avec Ana qui est fort occupées par la gestion de leurs hotes, mais avec Walter, un Bresilien qui habite au portugal depuis pas mal de temps et semble vraiment bien calé sur l'agroforesterie. Une mine d'information et ça c'est chouette !

Deux autres woofers sont là aussi, Ruby et Rory, donc on travail a 5 et ça avance bien. On a évidemment fait du désherbage (que serait un woofing sans désherbage de longues lignes de jungle... pas tres fun mais heureusment on a de bonnes discussions). Mais aussi planté plein de légumes entre les rangs et Walter melange les légumes sur la ligne selon leur complémentarité. Principe connu de pas mal de gens mais, on ne l'a jamais vu appliqué, sauf dans notre jardin l'année passée! Donc pour moi assez chouette de voir que d'autre le font pour de vrai.

Ce weekend, on ne travaille pas alors on va aller faire un petit tour a la plage et visiter les environs. Il y a un festival de musique pas loin, mais on n'est pas d'humeur pour des grandes festivités alors on va faire un week end tranquille. Je clôture ce poste avec mes photos du parc naturel promises dans le poste précédent. On va doute y retourner cette apres midi.

"We are not the smart ones, we are part of a intelligent system. I am not the owner, nor the boss or manager. I am an endobiont of the macroorganism” Ernst Götsch

"Nous ne sommes les seuls êtres intelligents, nous faisons partie d'un système inteligent. Je ne suis pas le prorietaire, le patron ou le manager. Je suis une incanration du macro-oransime" ( traduction approximative par moi)

8
août

Hello tout le monde !

Désolée, ça fait un petit bout de temps qu'on ne vous a pas donné de news... Pourtant, il y a des choses intéressantes à raconter !

A la Humus Farm, la tradition veut que les woofers cuisinent un soir pour tout le monde. Au menu de mercredi passé, des galette bretonnes (petit clin d’œil à toutes celles et ceux qui ont partagé notre quotidien ces dernières années, mercredi c'est soirée crêpes ! ). On s'est donc mis au fourneau pour préparer une belle montagne de galettes au sarrasin et de bonnes garnitures.

Après avoir gouté notre cuisine et appris que nous savions faire pas mal de transformations pour conserver les légumes et fruits du jardin, Ana et Bruno nous ont proposé en rigolant de nous embaucher car il ne trouve pas de cuisinier ou cuisinière. Bon évidemment on dit non en rigolant aussi car on avait prévu d'aller dans un autre woofing un peu plus tard et puis, les parents de Quentin arrivent le 5 septembre pour voyager. Ça n’empêche qu'on a fait des belles conserve de tomates, de ratatouille et plein d'autres trésors (dont une assez bonne sauce piquante miami !).

Vendredi matin (dernier jour de travail pour nous) Ana a remis le sujet sur la table un peu plus sérieusement. Q et moi avons réfléchis et on s'est dit que cuisiner un peu pour une chambre d’hôte et continuer à apprendre l'agroforesterie avec Walter, c'était tout de même vachement intéressant pour notre projet de chambre d'hôte/fermette. Après quelques discussion, on a trouvé un chouette deal et on a décidé de rester ici jusqu'à début septembre.

Fameux avant/après! On récupère les bois infusés dans les fus de vins pour couvrir les cultures (après un bon rinçage évidemment) 

Nous voilà donc les cuistots de la humus farm ! Je m'occupe du petit-déj et puis passe la matinée en cuisine pour faire des transfos, des gâteaux et préparer le repas de midi et pendant ce temps là, Q travaille aux cultures. Fin de journée on inverse et je vais un peu mettre les mains dans la terre pendant que Quentin prépare le repas du soir.

Avec le projet de chambre d’hôte qui se concrétise doucement, on commence à réfléchir à comment sera organisée notre vie à notre retour en Belgique. Pas mal de questionnement sur nos futurs emplois, l'équilibre entre travail, famille, passion, ... Je vous partagerai un peu plus sur ça plus tard, ma plume n'est pas très inspirée aujourd'hui. Mais je voulais vous partager nos changements de plans que je trouve assez chouettes !

On vous embrasse ! Q et Mo

26
sept

Bonjour tout le monde !

On est toujours bien là malgré l'absence de nouvelles... Oops désolée j'avais pris en charge de vous écrire et vous avez pu decouvrir tout mes talents de procrastination.

On a donc passé un mois interessant a la Humus Farm mais on etait bien content de se remettre en route le 3 septembre ;-) Surtout que c'était pour aller retrouver la famille de Q qui nous rejoingnait pour 10j de vacances ensemble.

Retrouvailles pleins d'emotion et petit road trip au programme entre Lisbonne et Porto en passant par la montagne. Météo pas au beau fixe, mais on s'en sort mieux que prevu au final.

Après quelques jours de vacances supplementaires (merci les grèves des pilotes Ryanair), il y a eu un chassé croisé :

Alors que Didier, Patricia et Daniel (Alias papy moustache) passent leur dernier soirée a Porto, ma maman se joint a nous fin de journée pour une semaine ensemble.

Avec elle, nous avons sillonné les côtes escarpées de la Galice, Quentin sur Bethy a travers les chemins de terres et nous par la route, fait de belles balades et profité du temps plus ou moins beau (on ne le croirait pas, mais en fait il pleut souvent par ici ).

Isabelle est repartie pour la Belgique ce lundi et nous reprenons maintenant doucement la route du retour.

On devrait remettre les pieds dans notre cher pays aux alentours du 15 octobre. On vous mettra un petit mot pour vous le dire et clôturer le blog :-)

On vous embrasse

20
oct

Bonjour tout le monde,

Nous sommes arrivés sur le sol belge il y a quelques jours, juste avant la pluie ! Nous avons remonté l'Espagne et la France accompagnés du beau soleil qui nous a fait honneur jusqu'à la maison (ou presque).

Chouette pour moi de prendre un peu de temps à deux, hors du temps, avant de replonger dans la vie Belge. Le trajet fut une belle clôture du voyage et j'arrive prête pour nos nouvelles aventures. Après des retrouvailles chouettes avec la famille, une fausse alerte Covid, et quelques jours de rangement et nettoyage/entretien de Bethy, j'ai l'impression d'avoir atterri !

Ce dimanche nous allons installer le van à la ferme nourricière de Gentissart. Jean-phi, Justin, Ida, Fix et les enfants nous accueillent pour un petit temps. Pendant ce temps, nous lançons les recherches pour trouver où installer notre petit nids et lancer notre projet de chambre d'hôtes. Vous vous en doutez, plein de questions, d'idées mais de peurs et de remises en questions... Pour plus de détails sur nos réflexions, rdv autour d'un petit verre ou pour une belle balade !


Bises et à bientôt surement !

Morgane