3/05
Fès, ses ruelles étroite, la fraicheur des murs, les foules de touristes, les rabatteurs et vendeurs de tapis, les enfants qui courent, notre nouvel ami Abdul, les tanneries ... quelle intensité ! Contente d'être venue, mais tout aussi contente de repartir vers l'air, l'espace et le calme.
Notre ami Abdul Aujourd'hui c'est parti pour un long trajet à deux sur la moto, direction les petits villages au sud de Fès puis la montagne. On prend le thé dans un petit café de Bhalil et en discutant, on apprend que le tenancier est agriculteur ! On visite son "jardin" et discutons ... c'est marrant, à part quelques fruits, il cultive la même chose que nous à la maison (betteraves, carottes, fenouils, courgettes, coings...) ! On échange sur les cultures, le manque d'eau. Toujours le même constat: il n'a pas plu cette année et tout le monde est inquiet. Rachid ne récoltera pas son champ d'orge car pas assez de rendement, ça lui coutera trop cher de louer la machine nécessaire. Heureusement, dans le jardin potager, il a un puits qui lui fourni l'eau pour le moment. On lui parle de Quinoa, de Sorgho, il ne connait pas et est bien intéressé. On est venu pour apprendre à cultiver avec moins d'eau, et j'ai de plus en plus l'impression qu'ils sont dans les mêmes questionnements sans avoir les réponses. Peut-être devons nous aller plus au sud ?
Rachid, merci pour ton accueil On continue la route vers Azrou, capital de la cerise et croisons de nombreux champs de fruitiers. Ici, filet pour les oiseaux et les insectes en l'air, tuyaux de goutte à goutte au sol pour l'eau... Pas très différent de chez nous. Les arbres sont bien verts, mais nous croisons de nombreux lacs qui ressemblent plus à des prairies, l'herbe y ayant bien poussé après 1 an sans s'être remplis. Mais quelle végétation tout de même ! On traverse une foret de cèdres dans laquelle vivent des singes. C'est fou, en quelque dizaines de km les « paysages » changent du tout au tout, quelle richesse !
Quentin le romain mange ses raisins On continue à chercher l'eau et remontons jusqu'aux sources de l'Oum Erabia. C'est un des plus grand fleuve du Maroc et avec ses 8 barrages, il joue un grand role dans l'irrigation des terres, jusqu'à l’océan Altantique. On appelle d'ailleurs la région das laquelle on est ( le parc de Kenhifra) la réservoir du Maroc. Arrivés au sources, l'eau coule à grand flots et de nombreux marocain.e.s se prélassent dans des petites cahutes au bord de la rivière.. Ouf, il y a encore de l'eau ! Enfin on dirait mais quand on monte dans la montagne, on croise tout de même beaucoup de rivières sèches. On apprendra plus tard que seules 3 sources des 20 qui coulent normalement dans le parc de Khénifra, ne sont pas taries.
Aux sources de l'Oum Erabia On croise de nombreuses familles de bergers Amazig qui vivent en altitude dans des campements de cabanes en bois et de tentes. L'atmosphère du plateau est austère, le paysage est rocailleux et la vie a l'air bien dure ici. On ne parviendra pas rentrer en communication avec les gens, et on fini par mettre la tente sur une petite plaine où personne ne semble vivre pour passer la nuit. Superbe couché de soleil mais quelle nuit! Entre les jeunes qui passent en 4x4 et vont faire des drôles de cris dans les bois, et les coup de feu pas très loin de la tente (on imagine que les bergers éloignent les lynx ou les loups de leurs troupeaux), on a pas vraiment fermé l’œil de la nuit. J'ai toujours un petit peu d’appréhension en bivouac, mais ici, en ne connaissant pas la culture et le fonctionnement des gens on ne se sentait vraiment pas à notre place.
Quelle lumière pour notre 1er bivouac à deuxQuelle étrange sensation de passer en moto dans des villages ou campements où les gens vivent de presque rien. Je me sens souvent un peu indécente avec tout le confort dont je dispose et ne sais quelle position adopter. Quand les gens ont le sourir et semblent heureux de nous accueillir, c'est facile, mais quand j'ai l'impression que la vie est rude et qu'on est pas spécialement les bienvenu.e.s, c'est vraiment déstabilisant...
Les cabanes amazig 5/05
On se lèvera de bonne heure pour reprendre la route et ne trop croiser grand monde, on ne sait jamais (brrr, il fait 6°c à 6h du matin ici en haut)... Après quelques km, la route n'est plus une route mais une piste. On s'y avance à deux et ça se passera super bien car elle est vraiment lisse, les voitures et mobilettes y circulent aisément. Et on s'en prend plein la vue, c'est vriament magnifique, et je n'imaginais pas du tout le maroc comme ça.
Embouteillage ce matin sur le plateau Sur le plateau que nous avons quitté, nous n'avons pas vu de cultures (céréales ou légumes), depuis 3 ans, ces peuples de bergers ne parviennent plus à faire pousser les céréales dans la montagne car il fait trop sec. Mais en descendant, les petites parcelles de culture s’enchainent et les systèmes d'irrigation tournent à plein régime. De petit hameau en petit hameau, on croise des chèvres, des ânes, des champs d'orge, de blé, des légumes, je trouve l'atmosphère plus chaleureuse et les habitants plus souriants.
Petit troupeau de chèvres On commence doucement à descendre de la montagne pour arriver à 1500m d'altitude, on sent qu'on se rapproche du désert. La végétation se fait rare, sauf le long des cours d'eau (enfin de e qu'il reste d'eau), le sable et les pierres dominent les "paysages". On approche de Midelt, capitale de la Pomme et après avoir croisé de nombreux vergers irrigués, et certains vergers désèchés, on rentre en ville accueillis par l'eau des asperseurs automatiques qui arrosent les fleurs du rond point. A-t-on conscience ici du niveau de stress hydrique ?
L'eau, où es-tu ? En se baladant en ville, on rencontre M qui est d’origine berbère et s'occupe de la coopérative qui rassemblent tous les artisanats des familles amazig de sa régions. On prend le thé, lui pose plein de question sur sa culture, son mode de vie et les traditions. Il est aussi inquiet que nous à cause du manque d'eau. Depuis 3 ans, il s'occupe d’approvisionner les familles en céréales achetées en ville avec l'argent des ventes car plus possible pour eux d'en cultiver la haut... Il nous indique des familles où on pourra surement aller loger pour échanger, chouette ! On repart évidemment avec une belle couverture en soie de cactus, nos sac de couchages sont un peu trop gros pour les températures qui nous attendent... Ce soir on dort au camping pour s'assurer une bonne nuit... après la nuit dernière, on a bien besoin d'un peu de sérénité hihi. Petites nouilles sauce tomate, on contacte des fermes dans le désert, encore plus motivés que jamais d'aller voir là bas comment ça se passe, et au lit ! Demain Quentin va faire un grand tour en moto et moi je prend le bus pour le retrouver quelques villes plus loin.
Voyez-vous les poules du camping qui se baladent librement entre les emplacements ? Ps : On n'a pas beaucoup de connexion internet ces jours ci, désolée pour le délais !
Pps : si je trouve une meilleure connexion je mettrai plus de photos mais pour le moment ça ne charge pas hii