Nous voilà depuis déjà quelques jours en Afrique du Sud. Les journées passent vite, vu qu’elles démarrent tard pour nous! Réveillés à 14h le premier jour avec les 8h de décalage horaire, nous décalons le réveil petit à petit. Heureusement le soleil est là jusque 20h.
Nous nous acclimatons à la conduite à gauche, et retrouvons le bruit de la ville à la place de celui des animaux.
Nous logeons pendant une semaine à Hout Bay, une petite ville côtière prêt de Cape Town, dans un lodge tenu par des allemands vivant en Afrique du Sud depuis 50 ans. c’est calme et tout confort.
Le premier après midi suivant notre arrivée, nous avons brièvement visité Hout Bay le premier contact a été bien agréable, paysage côtier magnifique et plage de sable blanc avec vu sur les montagnes…
Nous poursuivons le lendemain par une première découverte de Cape Town par le centre. Nous traversons à pied pendant 2 ou 3 heures le centre- ville avant de nous orienter vers le port touristique qui se nomme « Waterfront».
La circulation est facile et l’accès au port agréable, la température est douce, il fait 25 26 degrés avec un petit vent frais et un grand soleil. c’est très agréable, On retrouve cette ambiance typique des ports, les odeurs des restaurants de produits de la mer mêlés aux embruns de l’océan…
Sur une des places principales, Nous profitons d’un concert de percussions africaines avant de nous diriger vers les quais. Nous découvrons avec stupéfaction, de nombreux « seals » africains (ou otaries en bon français). Ils ont l’air de très bien s’accommoder de la circulation fluviale.
Cette espèce se porte bien, il y aurait environ 2 millions de « seals » sur les côtes d’Afrique du Sud.
La visite de Waterfront est également l’occasion de savourer une vue magnifique de Table Mountain.
Le lendemain nous partons pour la plage de Simon’s Town pour découvrir les pingouins d’Afrique du sud.
Pour y accéder nous prenons la route de chapman’s peak à flanc de montagne, la vue est à couper le souffle.
Les pingouins ne sont aujourd’hui plus que 20000 sur la côte contre plusieurs millions au début du vingtième siècle. Ils sont bien évidement protégés mais leur survie s’avère très compliquée. C’est toujours la même histoire, prédation humaine, destruction de l’habitat , prédation naturelle ,raréfaction de leurs ressources alimentaires, pollution et réchauffement climatique, ….
L’après midi nous traversons la réserve naturelle du cap de bonne Espérance. Attention, paysages grandioses! Du haut du phare nous avons une vu imprenable sur toute la péninsule. C’est magnifique.
Pour la petite anecdote, il y a beaucoup de babouins à cet endroit, la journée ils sont très mignons et assez discrets. Ils embrassent et câlinent les nouveaux nés comme des humains le feraient, c'est très mignon! Mais le soir venu c’est autre chose.
Nous avions bien vu les panneaux avertissant du danger et de leur potentielle agressivité….
Effectivement, sur le parking juste avant notre départ, un singe se met à courir après une femme pour lui prendre son sac. N’écoutant que mon courage, j’ai (jérôme) voulu faire peur au babouin. Et bien, j’ai eu une sacrée frousse lorsque le mâle est venu droit sur moi en hurlant et en montrant les crocs.
On est reparti très vite dans la voiture!
Le lendemain, nous décidons de retourner à Waterfront pour prendre le départ vers Robben Island, l’ île où ont été emprisonnés de nombreux prisonniers politiques du régime de l’ apartheid, dont Nelson Mandela pendant une vingtaine d’ année.
La traversée en bateau est assez rapide et nous sommes invités des la descente à monter dans un bus pour faire le tour de l’île.
La visite est entièrement en anglais, et il faut bien dire que nous avons eu du mal à suivre la totalité des explications…
La visite de cette île permet de faire vivre le souvenir de l’apartheid et il est très important pour les sud africains de nous transmettre ce qu’était ce régime politique.
La deuxième partie de la visite se déroule à l’intérieur de la prison. c’est un ancien détenu qui y a séjourné 5 ans qui détaille les conditions de détention. Tenues, alimentation, conditions de détention, sont différentes selon les catégories de prisonniers (Noirs, métis, indiens, etc) pour les diviser.
On se sent vraiment tout petit devant cet homme qui a vécu tant d’humiliation de la part des blancs « Afrikaners » et qui aujourd’hui prône le pardon et la réconciliation des peuples.
Le quotidien était particulièrement difficile pour les prisonniers politiques noirs. Ils étaient isolés socialement et devaient travailler 5 jours sur 7 pendant 8 heures dans une carrière.
La force de conviction de ceux qui n’ont pas était broyés par le système carcéral force le respect.
libération des derniers prisonniers politiques cellule de Nelson Mandela pendant 18 ans
Nous commençons à travers cette visite à comprendre l’apartheid. Il s’agit d’un régime politique mis en place par les « Afrikaners » blancs (immigrés hollandais et anglais essentiellement), pour leur permettre de conserver leur pouvoir économique, social et culturel devant la grande menace démographique noire.
Le principe est de compartimenter la société en catégories figées, (les blancs, les noirs, les "colorés", les indiens etc..) et d’accorder des droits à certains et pas à d’autres.
Les populations sont également physiquement séparées. Cette ségrégation existait avant l’apartheid mais cette fois c’est inscrit dans la loi!
Les conséquences sont que les différentes communautés de la société ne se connaissent pas et entrent en conflits car n’ont pas les mêmes droits, laissant les afrikaners (la race blanche) se partager le gâteau des ressources du pays.
Beaucoup d' hommages sont rendus ici à Robert Sobukwe, chef du parti PAC, parti concurrent et plus radical que le parti ANC de Nelson Mandela. Il a joué un grand rôle dans la lutte contre l' apartheid. Il a été détenu dans des conditions particulièrement difficiles, dans un isolement extrême, sans que la parole ne puisse lui être adressée, même de la part d'un gardien. Une loi a été promulguée spécialement pour lui, autorisant le ministre à le garder prisonnier malgré la fin de sa peine, tant ils le considéraient dangereux. Il est décédé en 1978. C’est très intéressant, nous comprenons que l’apartheid n’est pas arrivé en un jour et qu’il faudra encore de nombreuses générations pour effacer ses traces, et les grandes inégalités socio-économiques qui résultent de ce système.
L' apartheid a été aboli en 1991. Nelson Mandela, le premier président noir , a été élu en 1994.
Pour un de nos guides, l’Afrique du sud et à la fois le pire et le meilleur de l’humanité, car elle a su vaincre ce régime et se tourner vers la réconciliation.