San Cristóbal de las Casas
La ville est très différente de celle que nous avons connues précédemment au Mexique. Les bâtiments sont bas, un étage maximum, les rues sont presque toutes à sens unique dans le centre historique, avec souvent de tout petits trottoirs. Les maisons sont toutes colorées. Et beaucoup de populations indigènes perdurent avec leurs vêtements traditionnels. Le centre est très agréable avec des rues piétonnes bordées de nombreuses boutiques.
On y trouve également de nombreuses églises à la façade colorée beaucoup moins austères qu'en France. Nous grimpons même de nombreuses marches pour aller en visiter une en hauteur mais nous resterons dehors pour ne pas interrompre la messe en cours. D'ailleurs, contrairement à chez nous, tous les bancs étaient remplis et quelques personnes étaient même debout à l'extérieur.
Ayant choisi de nous loger dans un petit appartement, nous cherchons un marché pour nous ravitailler en fruits et légumes frais. Celui que nous trouvons est très local et assez tortueux pour avoir une bonne chance de nous y perdre. Ici, on ne pèse pas nos achats car tout se vend en pyramide : les fruits sont mis dans une petite assiette puis placés les uns au-dessus des autres pour former un lot. Il suffit alors de choisir la pyramide que nous voulons en échange de quelques pesos. Il n'est donc pas possible de n'acheter que 2 mangues, ce sera 6 ou 7 minimum 😀
Nous croisons des femmes à l'habit traditionnel, jupe noire, souvent faite avec une sorte de poil long, une large ceinture colorée, un haut et un gilet. Il faut dire que la température a nettement chuté par rapport à Palenque, environ 10° de moins. Nous ne sommes pas forcément beaucoup plus haut qu'à Mexico, mais ici, nous ressortons nos polaires le matin tôt ou en soirée. Nous avons même des couvertures, bien appréciables. Cela nous change du climat chaud et humide...
Après le ravitaillement, nous passons voir un autre marché mais d'artisanat. De nombreux marchands se sont installés tout autour d'une belle église empêchant même de la voir de la rue. On y trouve essentiellement des marchands d'ambre et de tissus traditionnels. Il faut s'aventurer parmi les étals pour parvenir au parvis et à une petite porte ouverte pour enfin y entrer et la visiter.
Sur la route pour venir jusqu'à San Cristóbal de las Casas, nous avons vu de nombreuses carrières à flanc de montagne, certaines juste à côté de la route ce qui explique en partie son état dégradé. La ville étant réputée pour ses bijoux en ambre, peut-être que ces carrières n'étaient pas uniquement des carrières de pierres et de graviers...
Les murs de la ville sont toujours agrémentés de belles fresques.
San Juan Chamula
A 10 km de San Cristóbal de las Casas, se trouve le petit village de San Juan Chamula. Il est réputé pour la communauté qui y vit, les Tzotzils, et surtout pour leur manière de pratiquer la religion catholique. Après nous être acquittés d'un droit d'entrée, nous pénétrons dans l'église. Malheureusement, les photos y sont interdites.
A l'intérieur, le sol est recouvert d'épines de pin, tous les bancs ont été enlevés, toutes les icônes et les statues ont été descendues. Les statues des saints sont habillées de tissus et installées, tout autour de l'église, dans des vitrines à hauteur d'homme avec un miroir autour du cou pour refléter l’âme des fidèles. Devant ces vitrines de grandes tables sont disposées sur lesquelles brulent d'innombrables bougies. Des bougies sont également disposées sur le sol, alors nettoyé à des épines de pin pour éviter les incendies. Seules des tentures sont accrochées au plafond. Des cloches sombres sont également remisées sur un banc alors que d'autres toutes dorées sont bien en place dans le clocher.
Il n'y a plus d'autel, les tableaux ont disparus, seul le baptistère est encore présent mais recouvert d'une bâche.
L'intérieur de l'église est sombre et enfumé avec une forte odeur d’encens. Et les fidèles sont assis par terre en famille, autour des bougies. Certaines brodent, allaitent, d'autres font de la musique. Nous en avons vu arriver avec un poulet vivant à la main. Quelques minutes plus tard nous l'avons revu mort... Ce sacrifice est apparemment réalisé quand on prie pour un personne malade.
Notre visite est émaillée de bruits d'explosion se produisant à proximité de l'église. Des pétards ou fusées de feu d'artifice sont tirés de temps en temps, mais nous n'en savons pas la raison.
Les photos suivantes sont tirées d'internet et illustrent bien ce que nous avons vu.
http://www.racontemoiunehistoire.net/chamula--village-maya.html Sur la place de l'église, nous sommes interceptés par une jeune femme qui souhaite nous vendre quelque chose de sa production artisanale. Elle nous demande notre origine et finit par nous parler dans un français rudimentaire. Visiblement le français tient une place particulière ici car les indications devant l'église étaient marquées en espagnol d'abord puis en français, l'anglais n'arrivant qu'en troisième place, ce qui ne nous était jamais arrivés en Amérique Centrale. Nous avons même conversé avec un vieil homme sur le parvis afin de s'apprendre mutuellement des mots de tzotzil et de français.
Avant de rentrer sur San Cristóbal de las Casas, nous visitons le marché à coté de l'église qui nous fait penser au film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain où l'héroïne plonge sa main dans les sacs de grains.
Nous terminons ici cette étape du Mexique où nous reviendrons par la suite. Mais nous profitons de la proximité de la frontière avec le Guatemala pour y faire un petit détour. Pour cela, nous devons repartir vers Palenque, mais cette fois-ci, nous faisons le grand détour pour éviter de repasser par les routes de montagne et leurs lacets. Nous prenons donc le bus à 12H pour arriver vers 22h. Nous retournons dans le même hôtel, juste à côté de la station de bus pour une nuit reposante avant notre périple du lendemain. Mais c'était sans compter sur les singes hurleurs qui vont nous réveiller très tôt le matin en poussant leur cri installés dans l'arbre juste à côté de nos fenêtres !
Avant de revenir sur ce carnet de voyage, la suite de notre odyssée se trouve sur le carnet du Guatemala.