Carnet de voyage

Mexique

Par
Par les4A
Olmèques, Toltèques, Aztèques, Mayas, Zapotèques, Mixtèques...
Du 12 avril au 9 juin 2022
59 jours
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Après seulement 3h40 de vol entre San José et Mexico, nous arrivons tranquillement en milieu d'après-midi au Mexique. Pour ce pays, pas besoin de test de PCR, pas même de justificatif de vaccination. Cependant, ils sont assez stricts sur l'analyse du formulaire d'immigration. Nous devons obligatoirement avoir un billet d'avion de sortie du territoire afin de s'assurer que nous ne deviendrons pas des immigrés clandestins. Sur le papier, nous devons aussi justifier de revenus couvrant l'intégralité de notre séjour chez eux. Et il peut arriver que quelques étrangers soient refoulés si les douaniers ont des doutes sur leur raison de venir dans le pays.

Nous avions préparé le formulaire en ligne auparavant et fait imprimer les deux feuilles par notre dernier hôtel. La justification des ressources financières nous laissait dans le flou ne sachant pas vraiment comment faire. Bref, nous arrivons devant la douanière un peu dans l'expectative mais assez confiant.

Cette dernière nous indique dans un sourire qu'elle ne parle pas vraiment anglais, ça commence bien. Puis elle aperçoit nos formulaires et nous indique qu'ils ne sont pas conforme, l'impression aurait dû être faite recto-verso... Mais comme elle voit bien qu'on est désolé, elle nous laisse gentiment un bout de comptoir et nous garde sous le coude le temps que nous remplissions les formulaires papier, tout en prenant d'autres voyageurs entre temps.

Une fois ces bouts de papier remplis, elle nous reprend et traite tranquillement chaque formulaire. Elle nous demande notre billet retour et est surprise de nous voir repartir plus de 2 mois plus tard. Pour faire plus simple, elle nous autorise à rester 3 mois sur le territoire. Et elle ne nous questionne même pas sur nos ressources.

Bref, pour une arrivée dans un nouveau pays, ce fut assez simple, assez rapide (malgré la réécriture des 4 formulaires) et en plus avec de l'aide et des gens très agréable. Notre premier contact est très positif.

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Nous commençons par visiter la capitale mexicaine. Elle nous fait penser à l'Espagne avec sa place principale nommé Zocalo ici, sa cathédrale et ses terrasses le long des rues colorées du centre ville. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, nous nous sentons bien, en sécurité. Après le Costa Rica, nous continuons à reprendre nos repères. Ici, les marques américaines sont un peu plus présentes encore.

Pour notre première journée, nos pas nous mènent sur le Zocalo, la grande place du centre historique. Nous visitons la cathédrale dont le plan est particulier puisqu'il y a deux églises en une. La plus grande, à gauche sur la photo, est sombre et très ornementée, comme si elle était davantage faite pour l'apparat. Quand on arrive dans la seconde église, on y voit davantage de fidèles se recueillant. L'intérieur est plus petit, jaune et lumineux, avec des statues et des peintures, mais beaucoup moins de doreries. Elle respire la foi et non la richesse.

De l'autre côté du Zocalo se trouve le palais présidentiel, très grande bâtisse qui abrite aussi un musée. Mexico comporte près de 150 musées, alors nous en trouverons partout. Sur le côté de la Cathédrale, nous nous faisons emporter par le son du tambour et le rythme des danses. Deux groupes de danseurs tribaux sautent et tournent sous le soleil. Et de nombreuses femmes proposent des purifications à base de fumée et de plante. La plus curieuse d'entre nous en tente une, sans effet remarquable après.

Comme Mexico est une ville de musée, notre hôte nous en conseille deux. Dans le premier, nous voyons essentiellement une fresque murale de Diego Rivera, peinte en 1948, nommée "rêve d'un dimanche après-midi au parc alameda". Elle représente 4un peu moins de 100 personnages de l'histoire mexicaine. On y découvre Hernan Cortez, Zapata et Frida Kalho par exemple.

Le second musée est le palais des beaux-arts. Il n'est pas très grand, même s'il attire l’œil de l'extérieur avec sa coupole. L'intérieur peut être assez abscon pour les étrangers. Il y a quelques pièces sur l'art précolombien mais surtout des fresques assez impressionnantes, dont les références nous manquent en tant qu'européen, et comportant des images un peu dures.

Entre les musées et le Zocalo, nous déambulons le long des ruelles et des grandes avenues ou dans les parcs. Nous croisons un artiste de cirque faisant un petit numéro rapide sur le passage piéton à destination des automobilistes arrêtés au feu pour ensuite récupérer quelques piécettes.

En allant visiter un autre musée dont nous parlerons dans un autre article, nous passons par un grand parc, un jour férié. Ici une partie de la semaine sainte est fériée. Et nous nous retrouvons submergés par des familles venues se reposer, profiter des petits marchands et de l'ombre des arbres.

Comme ça devient une habitude en Amérique Centrale, nous nous arrêtons devant des fresques de rues ou dans le métro. Elles sont souvent très colorées et créatives. Les deux premières sont dans une partie du métro destinée aux britanniques. Nous y avons pourtant trouvé des personnages plutôt américains 😀.

Après les arts mexicains, notre hôte nous conseille d'aller voir de la Lucha Libre, la lutte libre. C'est un sport national ici. Cela ressemble au catch. Et après avoir hésité de peur de la violence des combats (et regardé quelques vidéos sur internet), nous achetons nos billets. Et nous ne sommes pas déçus ! Nous assistons à 5 combats en 2h dans une très grande arène pouvant contenir plusieurs milliers de spectateurs. Chaque combat met en scène deux équipes de 2 à 3 lutteurs et un arbitre. D'un côté, les bons sont souvent habillés de couleurs vives ou de blanc et les méchants sont souvent plus sombres. Il y a 3 rounds à chaque fois et l'équipe qui remporte 2 rounds a gagné le combat. Le public participe en huant ou encourageant chaque lutteur. Mais en y regardant de près, c'est davantage un spectacle qu'un combat. Les prises s'enchainent et on sent que tout est plus ou moins scénarisé. Les protagonistes s'entrainent de nombreuses heures pour arriver à rendre le tout avec une telle fluidité et pour éviter de se blesser.

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Le long du Zocalo, à côté de la cathédrale, nous visitons les ruines et le musée du Templo Mayor. Le site abrite ce qui reste de la grande pyramide de Tenochtitlan, l'ancienne capitale aztèque. Celle-ci ayant été détruite à l'arrivée des espagnols, l'emplacement exact de la pyramide a été perdue dans le temps. Et c'est seulement en 1978 qu'un ouvrier trouve une grande dalle ronde sculptée signalant un site sacré. Une grande campagne de fouille est alors mise en œuvre et plusieurs bâtiments sont rasés afin de mettre au jour les restes du site.

Comme la plupart des constructions de l'époque préhispanique, la pyramide fut agrandie plusieurs fois et nous pouvons distinguer les 7 couches les unes au-dessus des autres. Il ne reste pratiquement que des murs, parfois percés d'aqueduc construits par les espagnols afin d'apporter l'eau dans les quartiers alentours.

Le musée accolé regroupe quelques vestiges des fouilles et des photos des travaux entrepris pour la mise en valeur des restes de la grande pyramide.

Pour continuer avec l'Histoire du Mexique, nous visitons le musée d'anthropologie. Nous y allons un jour férié et nous devons faire la queue pour y entrer. Arrivant un peu tard, nous ne visitons que quelques salles mais le musée est tellement fourni que cela nous suffit.

Nous parcourons les pièces dédiées aux Olmèques, Toltèques, Zapothèques, Aztèques et Mayas, les civilisations que nous risquons de croiser le long de notre séjour au Mexique.

Pour nous aider à comprendre l'enchainement et l'emplacement géographique de ces civilisations préhispaniques, nous nous référons régulièrement à wikipédia.

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Teotihuacan se situe à environ une heure de Mexico. Nous prenons donc le bus de bonne heure le matin qui amène directement au niveau de l'une des entrées du site. Pas de mauvaise surprise à l'entrée : le prix d'entrée est identique à celui des musées de Mexico et les enfants y entrent gratuitement.

L'horaire précoce nous permet de voir un groupe de montgolfières qui survole le site. Le temps d'arriver, il n'en reste que deux au dessus des pyramides.

Teotihuacan est un grand site préhispanique qui a commencé à se développer vers 100 avant JC pour atteindre son apogée vers 500. A cette époque, il formait la plus grande ville de l'Amérique précolombienne voire du monde, abritant plus de 125 000 habitants. Le ou les peuples à l'origine de sa construction fait encore débat mais nous savons que certains zapotèques y ont séjourné même si cette civilisation se situait plus au sud, vers Oaxaca.

Son influence sur la méso-amérique était telle que de nombreuses ethnies étaient présentes dans la ville et que son déclin a permis aux autres civilisations de retrouver une certaine indépendance. Les raisons du déclin de Téotihuacan ne sont pas totalement connues : sècheresse, épuisement des ressources, problèmes internes, certainement un ensemble de tout ça. La cité a été complètement abandonnée vers l'an 700.

Pour preuve, les aztèques qui ont découvert cette cité beaucoup plus tard, ont appelé l'allée principale "l'allée des morts" en pensant que les édifices la bordant étaient des tombeaux alors que ce n'était que des centres religieux et administratifs.

L'allée des morts aboutit à la pyramide de la lune en passant à côté de la grande pyramide du soleil, dont la base fait les mêmes dimensions que celle de Kheops mais est moitié moins haute. (plan)

Vues de la pyramide du soleil

Vues de la pyramide de la lune

Vues plus générales

Seuls quelques édifices comportent encore quelques sculptures. Nous admirons les jaguars et les serpents à plumes du palais du Quetzalcoatl et un serpent à la langue coupée sur un autre temple. Le long de l'allée des morts, une fresque conservée montre une partie des couleurs dont était parée la ville entière. Et les garçons s'amusent à passer sous les escaliers par des trous aménagés pour faciliter l'évacuation de l'eau certainement.

Nous croisons un cactus en manque d'affection et quelques plantes et lézards, même si le site est globalement très aride.

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Puebla est une jolie ville coloniale située à 2h de Mexico. Nous la rejoignons en bus. Les réseaux de transport sont très développés dans le pays et de nombreuses compagnies de bus proposent de rallier les différentes villes. Nous partons avec ADO, la compagnie la plus plébiscitée par les blogs de touristes et présente dans tout le pays.

Nous commençons la visite par le Zocalo (la place principale) et par sa cathédrale. La porte principale étant fermée, nous tournons autour pour en trouver l'entrée. Contrairement à celle de Mexico, cette cathédrale est très claire avec ses murs blancs et ses fenêtres. Elle est remplie de dorure mais sans être surchargée.

La ville est assez coloniale avec ses belles bâtisses colorées et son très grand nombre d'églises.

Le quartier des artistes nous attire beaucoup car les peintres locaux y exposent leurs tableaux tout en continuant de travailler dans leur petite échoppe. De nombreux vendeurs de souvenirs sont installés tout près et nous en profitons pour déambuler parmi eux.

Notre hôte de Mexico avait encensé les confiseries de Puebla. Toute une rue est réservée aux confiseurs qui proposent des biscuits, des pâtes de fruits, des assortiments divers et variés. Nous goûtons donc ces fameuses pâtes de fruits, spécialités d'ici, mais elles ne nous convainquent pas d'acheter un paquet... tant pis.

Les fresques murales sont toujours aussi présentent en ville. Même dans le quartier de notre hôtel qui abritent de nombreuses maisons délabrées, nous trouvons des dessins à photographier.

La ville de Puebla renferme aussi la bibliothèque Palafoxiana qui est l'une des plus ancienne du continent américain. Elle fait un peu penser à la bibliothèque de Poudlard dans Harry Potter. De nombreux livres sont exposés et même certains en français. Cela donne envie de farfouiller et de feuilleter ces vieux documents. Mais tous ces ouvrages sont bien protégés.

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Cholula est une petite ville proche de Puebla. Elle est connue pour sa Grande Pyramide située au coeur de la ville. On ne la distingue pas vraiment en arrivant car elle ressemble à une colline sur laquelle se dresse une belle petite église jaune.

Pourtant cette pyramide a une base nettement plus grande que la pyramide du soleil de Teotihuacán et de la pyramide de Khéops de Guizèh. Les espagnols en arrivant ont voulu marqué les esprits et implanter la religion chrétienne de force en installant une église au sommet du lieu le plus sacré de la ville et ont donc puisé dans les pierres de la pyramide pour leur construction.

L'église est dédiée à la Vierge des remèdes et on peut passer derrière sa statue via la sacristie pour observer les fidèles sur les bancs. Tous les murs et les plafonds sont très décorés et malgré sa petitesse, elle est impressionnante.

De là-haut, nous avons une belle vue sur la ville et normalement sur le volcan Popocatepelt. Mais celui-ci est resté caché derrière les nuages. En ce moment, dans tout le pays, des fumées s'élèvent dans le ciel, formant des nuages épais car c'est la saison des brulis dans les champs.

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Après Puebla, nous descendons vers le sud du pays, dans l'état de Oaxaca dont la capitale est Oaxaca de Juárez. Le trajet en bus nous plonge dans les westerns avec quelques hommes à cheval dans un paysage aride où les cactus sont rois. Il ne manque plus que Speedy Gonzales pour faire retomber les adultes en enfance.

Notre hébergement étant un peu loin du centre et une petite tourista s'étant invitée, nous n'allons pas souvent en ville. Mais nous visitons tout de même la cathédrale située sur le Zocalo et croisons quelques écureuils et peu de fresques.

Nous profiterons de notre séjour à Oaxaca pour visiter un site zapotèque et une cascade très particulière.

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A quelques kilomètres de Oaxaca, sur une hauteur de 400m au-dessus de la vallée, se trouve le grand site de Monte Albán. Même si les alentours sont assez désertiques, le site est assez vert. Et le mariage entre les vieilles pierres et la végétation rend le lieu très agréable.

Les Zapotèques ayant habité cette cité, ont tissé des liens avec les habitants de Teotihuacán car l'apogée de Monte Albán se situe entre 200 et 600 après JC, donc dans la même période que la très grande cité proche de Mexico. Monte Albán était la plus importante cité de la culture Zapotèque.

Le nom du site n'est pas le nom d'origine, mais après son déclin, le site ayant été totalement oublié, son nom a disparu. Le nom actuel pourrait venir d'un soldat espagnol ayant récupéré cette terre mais d'autres hypothèses existent et aucune n'a vraiment été tranchée.

Sa chute, comme ailleurs, pourrait être due à plusieurs causes : sécheresse, pénurie, dissensions... Cependant quelques zapotèques continuèrent pendant un temps à venir y faire des offrandes.

De nombreux bâtiments sont disséminés parmi la végétations, des temples, bien entendu, mais aussi des habitations, contrairement à Teotihuacán.

La tradition de cet endroit impliquait d'enterrer ses morts dans le patio des maisons voire, plus rarement, juste à côté. On y a retrouvé une centaine de tombes ce qui en fait un site très particulier au Mexique.

La place publique de la ville, entourée de plusieurs temples, est impressionnante. Au centre, on y trouve un observatoire, construit de travers afin de mieux suivre le chemin du soleil et des étoiles. Seuls les astronomes pouvaient y entrer. Sur ses côtés, des pierres gravées montrent des ennemis capturés à des fins de propagande pour afficher la puissance de la cité, autant aux habitants qu'aux étrangers de passage.

Près d'un temple situé sur le côté, de nombreuses pierres debout montrent des personnages dans des positions particulières : ennemis, personnes difformes... les explications ne sont pas très claires. Cela étant dit, les gens différents (bossu, trisomique, louchant...) étaient considérés comme ayant été choisis par les Dieux et pouvaient monter socialement contrairement aux autres qui restaient à la même place sociale que leurs parents. Ces déformations étaient assez courantes, notamment au sein des castes dirigeantes, en raison de la consanguinité : les personnes ne pouvaient se marier qu'avec d'autres personnes de la même caste.

Comme dans beaucoup de site, on retrouve un terrain de jeu de balle. Seuls les joueurs et les prêtres étaient présents. Les marches étaient recouvertes de plâtre décoré de fresques et une partie du jeu se passait au centre et la second sur ces zones inclinées. Même si à Monte Albán, ce n'est pas prouvé, ces jeux de balle se terminaient souvent par un sacrifice humain.

Et un peu de flore pour compléter notre collection.

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Après Monte Albán, nous nous éloignons un peu plus de Oaxaca pour voir une cascade particulière. Le trajet commence par 1h30 de bus de ville pour rejoindre la ville de Mitla. La distance n'est pas très grande entre les deux villes mais le bus s'arrête très souvent. Au retour, il s'arrêtera même au bord de la route pour interpeler une marchande de tacos et acheter son en-cas. Une passagère assise derrière lui en profitera pour acheter aussi quelques galettes de maïs.

Une fois à Mitla, nous attendons 1h qu'il y ait suffisamment de monde pour rentabiliser la camionnette collective qui nous permettra de monter jusqu'aux cascades. Le véhicule est une sorte de jeep avec 6 places dans l'habitacle (les deux à côté du chauffeur sont un peu serrées) et de 8 à 12 places dans la zone derrière : 4 serrés sur chaque banquette sur les côtés, deux au milieu sur des tabourets en plastique entre les jambes des 8 précédents et 2 coincés dans une niche au-dessus de l'habitacle. Et tout ça, sans ceinture ou quoi que ce soit qui nous retienne. En France, ça ne pourrait évidemment pas se faire ! Le trajet jusqu'en haut dure 45mn et selon où on est placé, ça peut être très agréable de grimper tranquillement sur les chemins de terre en admirant la vue sur la vallée ou bien un peu plus sportif pour éviter de chuter à la moindre bosse.

Bref, une fois là-haut, le spectacle vaut le coup. Tout d'abord, nous voyons des bassins naturels où on peut se baigner. Le sol est rugueux et fait de sels minéraux déposés par l'eau venant du sol. L'eau est un peu fraiche mais la vue est grandiose, nous surplombons la vallée à partir d'une piscine naturelle à débordement.

Derrière les bassins, une petite source protégée par des barrières sort de terre à une température comprise entre 22°C et 27°C. L'eau s'écoule doucement formant des dessins dignes de photos de Thomas Pesquet prises de l'espace alors qu'on est à 50 cm du sol.

Puis l'eau glisse le long du sommet pour s'écouler tranquillement vers le bas de la vallée mais à cause de la faiblesse du débit et de sa composition riche en minéraux, la cascade ne s'écoule pas. Elle forme une gigantesque stalactite à ciel ouvert.

Et comme d'habitude, quelques photos de fleurs :

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Après Oaxaca et les zapotèques nous prenons l'avion pour rejoindre la péninsule du Yucatan où nous retrouvons Papy et Mamie pour 2 semaines. Cette parenthèse ravit les enfants qui vont enfin pouvoir parler et jouer avec d'autres personnes que les parents. Et elle ravit aussi les parents qui pourront se libérer un peu de temps pour eux 😀

Nous arrivons à Cancun mais nous installons deux nuits à Playa Del Carmen où nous pensions trouver de belles plages. Mais celles-ci sont couvertes d'algues et cela rend la baignade impossible. De plus, en ville, tout est très cher. De nombreux touristes américains profitent de cette partie du Mexique ce qui explique que les prix soient affichés en dollars et soient beaucoup plus élevés que tout ce qu'on a vu ailleurs au Mexique.

Nous profitons donc de ces deux jours pour nous retrouver avant de partir pour un circuit organisé sur la péninsule du Yucatan. Cette fois-ci, pas besoin d'organiser le transport ou les hébergements, tout est déjà prévu. Cela nous fait des vacances 😀

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La première étape de notre tour du Yucatán est le site d'Ek Balam qui signifie "Jaguar Noir'. C'est le premier site Maya que nous arpentons et même si nous retrouvons des éléments des autres civilisations, il y a quelques différences.

La porte voutée correspond à l'entrée du site. De nombreux chemins blancs utilisés pour le commerce parcourent toute la péninsule d'un site à l'autre. Et l'un d'eux arrive juste devant la muraille protégeant cette entrée. L'arche est typiquement maya. Les murs sont érigés indépendamment l'un de l'autre et arrivé en haut, les mayas ont posé une grande pierre dessus pour fermer la porte mais sans système de clef de voute. L'un des murs pouvait alors s'écrouler sans entrainer l'autre dans sa chute.

Le site comporte plusieurs bâtiments servant au culte ou à l'administration.

L'arbre sur la droite est un ceiba ou kapokier. Nous en avons trouvé aussi au Costa Rica. Mais il a une autre dimension ici puisque c'est l'arbre sacré des Mayas.

Pour les Maya, le ceiba correspond à leur univers. Ses racines représentent l'inframonde où vivent les morts et les astres une fois couchés. Le tronc représente le monde des vivants. Et les branches et le feuillage représentent le supramonde ou le ciel où se retrouvent les gagnants du jeu de balle qui ont eu l'honneur d'être sacrifié pour garantir la bonne marche du monde. L'inframonde et le supramonde ne sont pas à opposer dans la culture maya, il n'y a pas de bons et de mauvais. C'est juste l'ordre des choses.

Ek Balam est un des rares sites où nous sommes autorisés à grimper sur la grande pyramide et même si la montée peut être délicate car les marches sont assez petites, la descente est impressionnante. Il est même recommandé de l'effectuer en marche arrière, face à l'escalier pour éviter la forte sensation de vertige.

A mi-parcours, nous nous arrêtons sur une plateforme latérale pour admirer l'entrée de la pyramide en forme de gueule de jaguar. La décoration est toujours bien présente même si elle a perdu ses couleurs. On distingue des têtes de Ara avec leurs plumes, des statues d'"anges" qui sont en fait des hauts dignitaires habillés pour une célébration, une représentation stylisée de l'arbre sacré...

Arrivés en haut, nous surplombons la forêt à perte de vue sans une montagne ou colline à l'horizon.

Après la visite du site archéologique, la deuxième activité au programme de la journée n'est qu'à quelques mètres et elle est beaucoup plus ludique : baignade en cénote.

Les cénotes sont de grands trous remplis d'eau, que l'on trouve aussi bien sur terre que dans l'eau (dans la lagune de Bacalar par exemple). Il y en aurait près de dix mille dans la péninsule du Yucatán


Et ils méritent un peu d'histoire : Il y a quelques millions d'années les dinosaures disparaissaient à la suite de la chute d'une grosse météorite sur notre planète. La zone où a eu lieu l’impact se trouve au large de la côte nord de la péninsule du Yucatán. L'impact de cette catastrophe aurait fracturé l'immense plateau calcaire que forme cette péninsule, l'eau a ainsi pu s'infiltrer et venir dissoudre la roche, creusant des galeries qui se sont effondrées donnant naissance à ces cénotes.


Fait intriguant, il n’y a aucune rivière de surface qui traverse le Yucatán. Autre fait remarquable, aujourd'hui où nous parlons de la montée des eaux liée au changement climatique, le phénomène inverse se produit au Yucatán : la péninsule s'élève par rapport au niveau de l'eau !


Le cénote du jour est particulièrement bien aménagé pour les activités nautiques, rampe d’accès, chambres à air à disposition, corde pour se jeter dans l'eau et petite cascade. Le tout en présence de poissons chats peu farouches et de quelques oiseaux bleus magnifiques que nous aurons suivi toute la matinée. Nous en profitons donc longuement avec les enfants avant d'aller déjeuner.

Sur le site d'Ek Balam, que ce soit parmi les vieilles pierres ou à côté de l'eau, nous croisons de nombreux iguanes et un oiseau particulièrement beau, le motmot à sourcils bleus, avec sa longue queue et ses couleurs bleu, turquoise, vert, marron et orange.

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Après 1h de route, nous nous retrouvons près de la mer des Caraïbes mais pas pour nous baigner. Nous visitons des salines très industrialisées. Le sel issu de cet endroit était déjà récolté par les Mayas bien avant l'arrivée des espagnols et transitait dans toute la région jusqu'à Teotihuacan ou Monte Alban via ces fameux chemins blancs. Même si les Mayas connaissaient la roue, ils ne l'utilisaient pas pour transporter des charges. Tout se faisait à dos d'homme.

Les salines ont une belle couleur rose due aux petites crevettes présentent dans l'eau et dont raffolent les flamants roses. Les températures ayant été très chaudes ces derniers temps, la récolte est en avance et nous pouvons assister au ballet incessant des machines travaillant jour et nuit à cette période.

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Ce matin, nous partons faire une balade en bateau au milieu de la mangrove pour aller voir les flamants roses. La période de reproduction commence et ils viennent par groupes sur cette côte du Yucatán déguster ces fameuses petites crevettes roses qui donnent cette si belle couleur aux salines.

Sur le chemin, nous voyons de nombreux oiseaux que notre capitaine, ainsi que ceux des autres bateaux, nourrissent allègrement de poissons frais. Le premier que nous voyons est un grand aigle pêcheur qui plonge chercher le poisson qui lui a été lancé.

Nous croisons aussi quelques cormorans peu farouches.

Quelques pélicans nous attendent sur un petit banc de sable. Ils s'approchent de notre bateau sachant très bien que du poisson frais leur sera jeté. Nous en profitons pour les prendre en photo facilement.

Depuis notre départ du ponton, les frégates volent au-dessus de nous. Elles sont reconnaissables par leur vol caractéristique.

Notre capitaine nous approche d'un héron tigre et d'une aigrette tricolore (qu'on perçoit surtout grise).

Une fois arrivés au bout de la mangrove, nous descendons du bateau et marchons jusqu'au bord dans l'eau, l'argile et les herbes sous-marines. Nous nous enfonçons et manquons de perdre l'équilibre plusieurs fois. Une fois sur le bord, nous avançons sur l'argile sèche jusqu'à une autre étendue d'eau où nous pouvons admirer un grand groupe de flamants roses. Leur couleur est très vive, presque orangée. Nous restons un petit moment à les observer avant de repartir par le même chemin.

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Après notre petit tour sur l'eau, nous descendons en direction de Chichen Itza et nous arrêtons à Valladolid pour une petite pause déjeuner. Depuis le Covid, la cathédrale n'est ouverte que pendant la messe. Nous n'avons donc pas pu la visiter.

La ville est très colorée et nous faisons un petit tour malgré la chaleur écrasante.

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Pour visiter ce site emblématique du Mexique, nous partons tôt et prenons un bus en forme de train de notre hôtel vers l'entrée de Chichén Itzá. En chemin, nous dépassons les vendeurs trainant leur cargaison de souvenirs pour les installer aux alentours du site.

Dès l'entrée, nous ne pouvons pas rater la Pyramide de Kukulcan, l'une des 7 nouvelles merveilles du monde. Elle est seule au milieu de l'esplanade à la fois à l'ombre et au soleil. Nous ne pouvons plus y grimper, seuls trois chiens, habitant sur le site, continuent à fouler les marches. Sur l'une des faces, on distingue qu'une partie seulement est restaurée. Étant maintenant classée, la restauration s'accompagne d'un cahier des charges très strict ce qui limite les travaux.

Autour de la pyramide, plusieurs temples et plateformes sont disséminés, ceux des Aigles, des Jaguars et de Vénus.

https://www.chichenitza.com/fr/cartes 

Un mur couvert de sculptures de crânes est un peu à l'écart. Sur certains sites, des fouilles sur ce genre de mur montrent des restes de crânes humains faisant penser à des sacrifices. Mais à Chichén Itzá, aucune trace de reste humain n'a été trouvée.

Sur ces plateformes, on peut voir de nombreux dessins bien préservés : jaguar, aigle, serpent ou guerrier.

Près de ces plateformes, on trouve un "chac mool", une statue humaine allongée sur ses avant bras avec les jambes repliées. Un récipient pouvait être posé sur son ventre afin de recueillir des offrandes. Ces statues sont souvent présentes sur les sites pré-hispaniques à côté de temples.

D'un côté de l'esplanade se trouve l'espace du jeu de balle. Juste devant, une grande structure garde quelques traces des couleurs que pouvait avoir l'ensemble du site. Il faut s'imaginer du rouge, du bleu, du jaune partout.

Les dimensions du terrain du jeu de balle sont beaucoup plus grandes que sur les autres sites qui dépendaient de Chichén Itzá. Celui-ci semble bien trop disproportionné et les anneaux, toujours en place, beaucoup trop hauts pour être utilisés. L'absence de squelettes issus des sacrifices et les proportions de ce terrain font dire aux archéologues que Chichén Itzá était une sorte de ville centrale servant aux représentations mais pas aux cérémonies elles-mêmes qui avaient lieu dans les sites satellites.

Ce sont notamment grâce aux bas-reliefs trouvés sur le terrain de balle de Chichén Itzá que les archéologues ont pu reconstitué une partie des règles de ce jeu. Deux équipes de 7 joueurs s'affronte. Ils se lancent une balle en caoutchouc faite à base du latex de l'hévéa qui rebondit beaucoup. Le sol et les murs inclinés sont recouverts de pierres et de plâtre faisant une surface plane. Les joueurs ne servent de leurs articulations pour renvoyer la balle : hanche surtout mais aussi genou, poignet, cheville. Un des objectifs est de mettre la balle dans le cercle de son côté. Et si la balle se retrouve sur la partie centrale, l'autre équipe la récupère. Mais les règles ne sont pas toutes connues, notamment, on ne sait pas combien de fois il fallait marquer.

Il existe plusieurs variantes : lancer avec des bâtons ou avoir un cercle commun portatif au milieu de l'espace ouvert. La société maya étant organisée autour de genre de caste, les enfants et petits-enfants d'un joueur de balle devenaient joueurs eux-aussi. Ils étaient entraînés tout petit et mettaient toute leur énergie pour gagner. Cela peut nous paraître étrange quand on sait que jusqu'à l'an mille environ, un des membres de l'équipe gagnante était sacrifié. Pour la société maya, il rejoignait les étoiles et il vivait ça comme un privilège. Après l'an 1000, la tradition s'inverse, les guerriers remplacent les prêtres à la tête des villes et ce sont les perdants qui sont sacrifiés (peut-être des ennemis).

Les mayas étaient plus savants que d'autres tribus et se servaient de leurs connaissances pour asservir pacifiquement leurs voisins. Une grande communauté s'est développée autour de Chichén Itzá et chaque site avait une ou des productions particulières : maïs, élevage, apiculture... et chaque ville conquise rétribuait la "capitale" pour les connaissances apportées. Comme indiqué précédemment, à partir de la période post-classique (après l'an mille), les conquêtes se font davantage par la force.

De l'autre côté de l'esplanade se trouve le temple des guerriers et les milles colonnes. Étant sur le site le matin, nous ne le voyons qu'à contre jour mais les enfilades de colonnes sont impressionnantes. Ce temple a servi de cadre à la scène finale du film de Coluche "La vengeance du serpent à plume".

Un peu excentré, les archéologues ont trouvé un cénote mais les premières fouilles ayant été faites à la dynamite, une partie de son histoire a disparu.

Comme habituellement, nous croisons des iguanes et des motmots à sourcils bleus, toujours présents à côté des cénotes car ils y nichent.

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Après ce très beau site archéologique, nous visitons la petite ville d'Izamal aux murs jaunes. Cette belle teinte jaune a été décidée par le gouvernement juste avant la venue de Jean-Paul II, le premier pape à venir au Mexique. Il y est revenu deux fois ensuite et reste dans le coeur des mexicains depuis. Dans les églises, il n'est pas rare de voir une de ses photos sans pour autant voir celle du pape actuel.

A leur arrivée, les espagnols se trouvaient en terre maya avec un grand site sacré au centre de la ville. Les franciscains les accompagnant ont voulu évangéliser la population et comme celle-ci n'était pas très réceptive, les moines décidèrent de construire un très grand monastère dédié à St Antoine de Padoue. Comme les cérémonies se tenaient à la fois dans l'église pour les espagnols et dans la très grande cour fermée du monastère pour les mayas, ceux-ci pouvaient continuer à vénérer le soleil tout en écoutant les prières des franciscains.

L'église garde encore quelques traces des fresques réalisées pour enseigner la culture chrétienne aux mayas.

Et comme les espagnols voulaient éradiquer les anciennes croyances, dont les sacrifices humains, les croix ne montrent jamais Jésus crucifié pour plus de cohérence dans leurs discours.

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Lors des premières réflexions pour le choix de notre itinéraire, l'un d'entre nous voulait aller au Mexique au moment de la fête des morts, en novembre. Notre tour du monde commençant après, nous nous rabattons sur un joli cimetière coloré.

Les tombes sont souvent des mausolées familiaux qu'on agrandit par le haut en fonction des besoins. Elles sont peintes en couleurs vives et agrémentées de dessins plutôt joyeux.

Quand une concession n'est plus renouvelée, les restes sont enlevés mais la structure en pierre est déplacée vers le côté du cimetière au cas où un membre de la famille en aurait besoin plus tard. La seconde partie du cimetière comporte essentiellement des tombes récentes ce qui explique le peu de hauteur des édifices.

En novembre, pour la fête des morts, la famille se rassemble autour des tombes de leurs proches pour manger, boire, chanter, faire la fête en leur compagnie. C'est un moment très gai.

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Afin de changer un peu des sites archéologiques mayas, nous visitons une hacienda datant du XVII. C'est à cette période que les espagnols exploitaient les mayas dans le Yucatán d'une manière assez proche de celle de l'exploitation des esclaves noirs plus au nord. Ils travaillaient dans les champs sans être payés, seulement nourris, logés et habillés en échange de jours de travail. S'ils n'avaient pas assez travaillé pour nourrir leur famille, on leur faisait crédit. Mais au bout de 3 enfants, la famille était endettée à vie et le propriétaire récupérait le 3ème enfant pour le vendre.


L'hacienda que nous visitons avait plusieurs activités dont l'agriculture, l'élevage et la production de sisal. Cette fibre est tirée d'une plante appelée henéquén (prononcé presque comme Heineken), une espèce d'agave, mais nous la connaissons sous le nom de sisal car ce nom était marqué sur tous les ballots envoyés en France à Marseille, principale destination, en provenance d'un port mexicain nommé Sisal 😀

Cette fibre était réputée pour sa résistance et était utilisée pour faire des cordages notamment et des tissus grossiers. Le travail était manuel et fastidieux jusqu'à ce que le boom du sisal permette aux haciendas mexicaines, les seules à exporter cette production, s'industrialisent et investissent dans des machines à vapeur. D'autres fibres ont depuis détrôné le sisal et la production n'est plus que très marginale ici.

L'hacienda comportait aussi une petite chapelle dédiée à la famille du propriétaire. Les péones, nom donné aux employés des haciendas, n'étaient pas autorisés à entrer et devaient rester dehors. Ce nom de péones signifie à la fois ouvrier non spécialisés et pion.

Cette chapelle nous interpelle car son Christ semble réversible, à la fois tourné vers l'intérieur et vers l’extérieur.

Dans le jardin, nous nous arrêtons devant un gros arbre tombé et à moitié déraciné par une très grosse tempête, mais toujours vivant, même les racines à l'air libre refont des feuilles.

Après la visite culturelle, nous passons à la partie plus ludique de la journée. Le Yucatán comporte de nombreux cénotes et l'hacienda en utilisait deux pour assurer leur approvisionnement en eau et l'irrigation nécessaire des champs. Ces deux cénotes sont espacés de quelques centaines de mètres et sont maintenant reliés par un canal artificiel.

Nous commençons par le cénote "Charlotte" en référence à Charlotte de Belgique mariée à l'archiduc Maximilien d'Autriche, empereur du Mexique de 1864 à 1867. Elle passa quelques jours à l'Hacienda et un escalier fut construit en son honneur afin de lui permettre de descendre jusqu'au cénote avec ses grandes robes. Ce cénote est ouvert sur l'extérieur et l'eau est très clair (et un peu fraiche). Nous faisons partie d'un groupe d'une vingtaine de personnes, tous avec un gilet de sauvetage. Nous nageons tranquillement vers le canal puis vers le second cénote.

Le second, nommé Azul Maya, est totalement sous-terrain, sauf deux petites ouvertures sur la voute servant de puits à l'époque de l'hacienda. L'eau est aussi très claire et les lumières installées au fond illuminent la cavité d'un beau bleu. Les stalactites nous surplombent et la surface de l'eau est parsemée de dépôt de calcaire. La fraicheur de l'eau, la profondeur du cénote, la faible luminosité des lieux et la menace des stalactites n'ont pas totalement rassurés les enfants, mais nous, on a adoré !

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Mérida est fondée en 1542 par les espagnols à l'emplacement d'une cité maya dotée de 5 pyramides. Beaucoup de pierres des bâtiments mayas furent utilisées pour bâtir la nouvelle ville et ses maisons coloniales ainsi que sa cathédrale. Celle-ci étant fermée en-dehors de la messe, nous ne la visiterons pas.

Mérida, actuellement la capitale de l'état du Yucatán, marqua l'implantation définitive des espagnols dans cette région.

Nous visitons le palais municipal ouvert au public où un peintre local, Fernando Castro Pacheco, a peint l'Histoire de la rencontre des mayas et des espagnols, de la conquête à l'indépendance. L'une d'elle montre bien la période des péones dans les haciendas. On y voit un homme portant un énorme ballot de sisal sur son dos.

Plus tard, dans la soirée, nous assistons à une reconstitution du jeu de balle ou de pelote des mayas. Avant la partie proprement dite, il y a tout un cérémonial à base de lecture, de chant, de musique et de danses. Puis nous avons un aperçu de la dextérité et de la souplesse des athlètes essayant de faire passer la balle dans le cercle en utilisant que les hanches.

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Après l'hacienda et la période hispanique, nous revenons en arrière dans l'Histoire du Mexique en retrouvant les Mayas avec l'ancienne cité d'Uxmal. Celle-ci était liée à Chichen Itza et ne date que du IX et X siècle, donc relativement récent par rapport aux précédents sites que nous avons rencontrés.

Le premier bâtiment que nous voyons en arrivant est la pyramide du magicien. Elle a une forme ovale ce qui contraste avec les formes rectangulaires ou carrées des autres bâtiments. Son histoire est particulière. Un jeune garçon aurait désobéi à sa mère et aurait profité de son absence pour faire sonner un instrument indiquant ainsi qu'un nouveau gouverneur était arrivé. Le gouverneur en place défie alors le garçon pour vérifier que celui-ci est bien amené à prendre sa place. L'un des défis fut de construire une pyramide, ce qu'il fit avec cette forme si particulière.

De l'autre côté de la pyramide du magicien se tient une cour fermée, nommée le quadrilatère des nonnes par les espagnols mais qui devait être des bâtiments du gouvernement. Les façades sont décorées de guerriers, de serpents et d'un petit homme représentant le magicien.

La cité avait aussi un terrain de jeu de balle et un palais pour le gouverneur. On aperçoit sur le côté aussi quelques bâtiments bas où se trouvait le marché.

Seule une petite partie du site a été découverte et restaurée. Il reste encore de nombreux bâtiments en ruine, cachés par la végétation.

Et comme d'habitude, nous croisons de nombreux iguanes peu farouches et un drôle d'insecte.

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Afin d'affiner encore nos connaissances des mœurs mexicaines, nous faisons un petit tour dans un cimetière très particulier. Cela peut choquer, mais la coutume dans ce village est de laisser les crâne à l'air libre. Au bout de 3 ans, les corps sont déterrés et les os sont regroupés dans une boîte en bois ouverte, avec un joli tissu brodé et placés dans une petite niche dans le cimetière. Et le jour de la fête des morts, chaque famille se regroupe autour des tombes, récupère chaque boîte et reconstitue le puzzle de leur ancêtre pour faire la fête avec lui. Sur les photos suivantes, vous verrez des crânes jouer à cache cache dans leur boîte et un couple faisant boîte commune.

La petite ville a aussi de belles fresques, très représentatives de leur relation avec la mort.

Nous en profitons pour déguster un bon pain fait spécialement ici. Nous en choisissons un avec un peu de chocolat pour plus de gourmandise.

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Après Uxmal et le petit détour vers le cimetière, nous rejoignons notre étape du soir : Campeche, ville côtière. Cette cité a été fondée par les espagnols sur un site maya et est ceinte de murailles pour la protéger des pirates. Campeche est la capitale de l'état de Campeche 😀 Mais le cœur de la ville n'est pas très grand et les maisons sont assez basses.

La place centrale (Zocalo) comporte un kiosque en son centre. Le dimanche, après la messe, les habitants avaient l'habitude de se retrouver sur la place, les familles des jeunes garçons à marier sur le côté et les familles des jeunes filles à marier faisant le tour du kiosques en discutant. L'objectif était de former les couples en s'observant mutuellement.

La place est aussi entourée de sa cathédrale et de deux beaux bâtiments. Le rouge est historique et est classé de par la présence d'arcades sur deux étages. Mais le jaune a été construit assez récemment, à l'image du bâtiment historique d'en face, pour le tournage d'un film sur Che Guevara.

Les rues de la ville sont agréables à arpenter. Les maisons sont colorées, initialement en jaune pour la venue de Jean-Paul II, mais maintenant, chacun peut utiliser la couleur qu'il souhaite.

Comme nous y sommes le soir, nous ne résistons pas à profiter du coucher de soleil. Le plus difficile est de choisir parmi les 40 photos du même sujet (on en a vraiment pris 40 !).

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Edzná est notre étape maya suivante. Ce site est beaucoup moins connu et fréquenté que ceux proches de Cancun mais il vaut le détour. Il est assez proche de Campeche dont le site pré-hispanique dépendait justement d'Edzná.

La cité a été fondé 400 avant J.C. et ne fut abandonné que vers 1450. Elle fut une très grande ville pouvant accueillir 25 000 personnes à son apogée, elle était la capitale de la région de Campeche. Edzná fut une des cités précurseures dans la gestion de l'eau et son approvisionnement grâce à des canaux et des réserves lui permettant de développer les cultures agricoles nécessaires à sa croissance.

Son bâtiment le plus impressionnant est une grande pyramide à 5 étages surmontée d'un "chapeau" de pierre ajouré et encore en partie debout. Les archéologues l'ont trouvé ainsi, toujours en place alors qu'une partie des autres bâtiments du site étaient écroulés et mangés par la végétation. On distingue sur la première photo la partie rénovée de l'escalier à gauche et à droite, l'état des marches lors de leur découverte.

Ce site est aussi intéressant pour la mise en valeur des structures mais aussi de l'état dans lequel les premiers archéologues les ont trouvé.

D'ailleurs, les premiers bâtiments que nous voyons lorsque nous arrivons sont de petites structures à moitié écroulées. Et nous passons par une arche affichant bien la petite taille des mayas, enfin, de la majorité du peuple Maya car les personnalités haut placées pouvaient atteindre 1m80.

Contrairement à Chichén Itzá où une partie du site était fermée, nous pouvons voir ici les ruines d'un observatoire construit en cercle. A l'intérieur, une salle rectangulaire est construite le long du mur arrondi du fond. Cela leur permettait de suivre facilement les saisons en fonction des étoiles et planètes en ce plaçant dans un des coins de cette petite salle.

Tout leur savoir se basait sur l'observation : étoiles, animaux, végétaux. Les prêtres se transmettaient les observations de génération en génération et ainsi ils pouvaient faire des prédictions et manipuler le peuple en le laissant dans l'ignorance. Par exemple, l'arrivée des serpents impliquait l'arrivée de la pluie.

Ils leur fallait donc plusieurs cycles pour construire leur édifices dont les premiers étaient utilisés à l'observation du ciel et de la nature afin de s'assurer de la meilleure orientation en fonction des étoiles et des astres. Leurs grandes pyramides étaient toujours alignées sur le lever et le coucher du soleil et d'autres bâtiments les entourant l'étaient aussi sur le ciel et sur certains points des pyramides.

De petites structures sont encore visibles avant d'arriver sur la grande place. Celles-ci montrent des restes de colonnes.

Un dernier effort est nécessaire pour arriver sur la place principale : nous devons escalader (ou contourner selon l'envie) la Casa Grande. Cet édifice est formé de marches d'un côté comme de l'autre. Peut-être servait-il de gradins.

Ensuite, nous arrivons sur la grande place publique, entourée de nombreux bâtiments.

Un peu en retrait, une autre pyramide reste dans son jus, mangée par la végétation. Elle n'a pas été restaurée depuis sa découverte et est indiquée sur le plan comme la structure 501.

Bien entendu, un site d'une telle importance avait son terrain de jeu de balle où on distingue encore sur la partie droite le pied noirci de l'anneau, hélas, disparu.

Dans le petit musée avant d'entrer dans le site, on peut voir quelques stèles bien conservées. Et dans un des bâtiments entourant la place, des statues sont encore bien visibles avec même quelques restes de couleurs par endroit.

Tout au long de notre visite, nous sommes, comme toujours ici, accompagnés de quelques iguanes plus ou moins cachés.

Après cette rude matinée très chaude, nous faisons une pause déjeuner en bord de mer à Champoton. Nous sommes à l'ouest du Yucatán et nous partons ensuite pour l'est où nous retrouverons la mer aussi 😀

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Sur le trajet vers l'est de la péninsule, nous passons devant des petites maisons ovales avec un toit de chaume ou de paille. C'est exactement la même architecture que celle retrouvée pour les maisons mayas préhispaniques. Elles étaient en bois pour les gens du peuple et en pierre pour les prêtres et les hauts dignitaires. Le toit n'est pas joint avec les murs afin de garantir un courant d'air constant. On retrouve encore régulièrement de petites maisons comme celle-ci dans les petits villages, encore habitées par des mayas.

Une fois arrivés de l'autre côté, nous nous arrêtons à Bacalar, connu pour sa grande et belle lagune. Nous partons faire une petite balade en bateau pour la contempler de plus près.

La couleur de l'eau est multiple, selon la luminosité et l'endroit où nous sommes, nous passons du vert au bleu très clair et jusqu'au bleu très foncé. Ceci s'explique par

  • la présence de sable partout, très fin et doux sous les pieds
  • l'absence ou presque de vie sous-marine : peu de poissons et pas d'algues
  • la présence de plusieurs cénotes directement dans la lagune qui peuvent aller à une profondeur de 80m sur quelques dizaines de mètres de diamètre. Ces cénotes sont très bien visibles et leur délimitation est très nette. C'est comme si un gros nuage s'était positionné au-dessus de l'eau à cet endroit.

L'eau est peu profonde sur une bonne partie de la lagune et nous pouvons nous baigner très facilement, sauf sur les cénotes où, à cause des courants arrivant par dessous et de la grande profondeur, la baignade est interdite. L'eau n'est pas très froide et nous en profitons pour batifoler en toute sécurité à côté du bateau. Quelques minutes de snorkeling nous confirme le manque de vie sous-marine ici où pourtant l'eau de mer est très majoritaire, sauf aux endroits des cénotes où l'eau douce remonte des fleuves sous-terrains parcourant la péninsule du Yucatan.

Après notre balade et nos deux baignades très agréables, nous déjeunons dans un restaurant de tacos, à la décoration très mexicaine.

Pour terminer la journée, nous passons à côté du fort de Bacalar, construit en 1729 pour garantir la sécurité des habitants contre les pirates et corsaires qui venaient se réfugier dans l'embouchure de la lagune pour y cacher leur butin.

Comme d'habitude, nous voyons de nombreuses fresques sur les murs de la ville. La première en photo est dédiée à Frida Kahlo, toujours très représentée sur les murs mexicains.

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Site archéologique

Nous continuons notre périple et remontons vers le nord. Le site de Tulum se situe en bord de mer, ce qui constitue une exception parmi les sites mayas rencontrés sur le reste du Yucatán. Sa situation géographique en fait un site très photogénique qui a été très utilisé dans les agences de voyages pour y représenter les voyages au Mexique.

Le site est plus petit que ceux précédemment visités, mais étant situé sur la Riviera Maya et bénéficiant d'un tourisme de masse, d'autres activités ont été mises en place tout autour, notamment pour profiter des plages adjacentes. Notre première action est donc d'aller récupérer 4 vélos, pour nous rendre sur le site mayas puis sur la plage ou nous ferons un peu de snorkeling.

Nous arrivons sur le site de Tulum à midi passé, la chaleur y est étouffante et comme il est très connu et proche de Cancún, il y a beaucoup plus de monde que lors de nos précédentes visites (même si ce n'est pas visibles sur les photos, on les a choisies 😀).

La première "rencontre" entre espagnols et mayas aurait eu lieu ici, mais elle ne s'est faite que de loin.

Les espagnols à bord de leurs bateaux seraient passés devant cette cité, sans y débarquer, ils aborderont le continent plus tard vers Veracruz, bien plus au nord. Ils commenceront donc par rencontrer les Aztèques qu'ils combattront avant de descendre sur le Yucatán vers le territoire maya. Ils ne rencontreront d'ailleurs aucune résistance, une partie du peuple maya ayant déserté leurs villes pour se réfugier ailleurs. Les historiens ont perdu leurs traces pendant une centaine d'année après l'invasion espagnole.

Mais l'information, dans le monde maya, de l'existence de ces navigateurs étrangers circulera rapidement. Les aztèques étaient prévenus lors de l'arrivée de Cortés et il sera accueilli avec des cadeaux et un festin. Ce n'est que bien des années plus tard que les espagnols reviendront dans la région des mayas.

Nous y croisons également quelques animaux : écureuil, iguane et geais du Yucatán.

Les plages, comme sur une grande partie de la Riviera Maya, sont malheureusement envahies par les sargasses, des algues en provenance du Brésil qui pullulent et viennent s'échouer sur les plages empêchant toute baignade.

Snorkeling

Notre sortie snorkeling se fera donc en bateau. Et comme ni les enfants ni les grands-parents n'ont souhaité nous accompagner, nous ne serons que 2 en compagnie de l'équipage.

L'objectif ici est de voir des raies et peut-être des tortues.

Après un arrêt photo, pas très réussi, face au site de Tulum, le bateau rejoint une demi-douzaine d'autres embarcations près de la barrière de corail.

Il y a beaucoup de monde dans l'eau au milieu de ces bateaux. Une fois masques et tubas en place nous sautons donc du bateau pour les rejoindre. Le spot est peuplé de nombreuses raies pastenagues nous en dénombrons une dizaine.

Mais nous y découvrons également quelques tortues qui passent à quelques centimètres de nous. Elles nous feront sursauter tous les 2 : soit dès notre entrée dans l'eau où nous avons failli lui sauter dessus, soit quand l'une d'entre elles nous a doublés en passant à quelques centimètres sous le ventre.

Le spectacle est assez exceptionnel, mais les poissons semblent agités un peu comme des requins qui sentent la nourriture.

Nous avons l'explication quelques minutes plus tard en voyant les équipages des bateaux plonger dans l'eau et les nourrir. Pour certains directement dans la gueule de l'animal. Ces mêmes personnes n'hésitant pas à approcher de très près les tortues et les faire caresser aux touristes.

Le bilan de cette baignade est donc mitigé, nous avons vu des raies, des tortues et d'autres beaux poissons mais dans des conditions qui nous ont un peu gâché le plaisir.

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Après cette découverte de la presqu'ile du Yucatán, nous revenons pour quelques jours à Playa del Carmen pour passer un peu de temps en famille et nous reposer un peu de ce circuit.

Ce sera l'occasion de faire quelques plongées.

La ville de Playa Del Carmen, à l’instar de ce qui est fait dans le reste du Mexique, a beaucoup de murs peints de magnifiques fresques.

La plage ici aussi est également victime des sargasses, mais est nettoyée régulièrement afin que les touristes puissent profiter des magnifiques étendues de sable clair. Mais comme à Tulum, la baignade est proscrite. Les sargasses sont présentes sur les 10 premiers mètres du rivage.

Un club de plongée francophone permettra à l'un d'entre nous de profiter de 2 journées dédiées à cette activité.

Les 2 premières plongées se font en cénote. Claustrophobes s'abstenir !

Le cenote de Dos Ojos (deux yeux) est constitué de 2 cavités séparées de plus 200 m. L'eau de ce cénote y est tellement claire, que d'une cavité nous pouvons apercevoir la lumière de l'autre.

Nous suivons deux parcours dans la grotte, balisés par des cordes tendues au fond de l'eau (les pointillés blancs sur le plan). Armé chacun d'une torche électrique, nous suivons ce fil d'Ariane pour chacune des plongées : la boucle de gauche pour la première plongée, celle de droite pour la seconde. Chacun des "chemins" est d'environ 40 à 45 minutes en fonction de la consommation d'air de chaque plongeur. La plongée est peu profonde, guère plus de 6 m, mais elle se passe quasi intégralement sous la roche. Et même si des points de sortie sont accessibles rapidement, cela reste impressionnant et se rapproche de la spéléologie.

L'entrée se fait via une aire bien aménagée ou se côtoient plongeurs et baigneurs.

Le spectacle est impressionnant avec des jeux de lumière magnifiques dans un décor de stalactites et stalagmites. Pour ce qui est des poissons, cela reste anecdotique, nous en croisons quelques petits uniquement dans l'air de mise à l'eau ensuite dans la partie sombre, nous n'en verrons plus.

Le point d'orgue de cette plongée est le passage dans la "bat cave". Une grande grotte où nous pouvons sortir la tête de l'eau pour apercevoir quelques chauves-souris et qui est percée d'un trou par lequel la lumière du soleil produit un faisceau lumineux vers midi.

Après chacune des boucles, nous retournons vers la lumière et vers les quelques baigneurs qui sont arrivés sur les lieux.

Pour la deuxième journée plongée, c'est plus classique avec une sortie en mer.

La première est une plongée dérivante. En gros, on saute du bateau et, quand le groupe est rassemblé, on descend au fond à environ 18 m et on se laisse porter par le courant à 2 ou 3 m du sol. Aujourd'hui le courant est particulièrement fort et même si quelques poissons ou coraux attirent notre attention, il est très difficile de s'arrêter pour en profiter. Une tortue a quand même la gentillesse de croiser ma route.😀

Emportés par le courant, nous finissons à 25 m de profondeur. Et faute d'intérêt la plongée est arrêtée au bout d'1/2 h.

La seconde plongée est plus intéressante.

Nous explorons un récif corallien, et même si le courant est également présent à cet endroit, nous nous abritons derrière ce récif pour pouvoir nous mouvoir à notre guise et nous nous aidons du courant en remontant pour avancer vers un autre emplacement.

Outre de nombreux poissons colorés que nous avons déjà croisés, nous voyons en début de plongée quelques barracudas, mais ils ont été plus rapides que moi.

Une grosse murène cachée derrière un banc de poisson nous a montré sa jolie dentition.

La plongée aura durée près d'une heure et me laisse un très bon souvenir

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De nouveau seulement à 4, Papy et Mamie tout juste montés dans le taxi pour l'aéroport, nous partons pour la station de bus. Nous avons choisi un bus de nuit pour parcourir les plus de 750 km qui nous séparent de Palenque. Nous partons donc pour treize heures de bus et arrivons à destination, un peu fatigués, pour le petit déjeuner.

Palenque se situe tout au sud de la péninsule du Yucatán dans la région du Chiapas, juste avant les montagnes.

Cette ville est connue pour sa cité maya qui est évidemment la raison de notre présence ici. Nous la visitons le lendemain de notre arrivée de bonne heure pour éviter les grosses chaleurs.

Contrairement à la majorité des sites préhispaniques que nous avons visités, celui-ci est entouré d'une jungle luxuriante. Seul 10% du site a été exploré. La cité comprendrait en tout 1400 structures, il en reste, donc, encore beaucoup à découvrir dans la forêt alentour. Malgré notre arrivée matinale, nous ressentons la chaleur humide de la jungle et des cours d'eau alentour. Heureusement, la présence des arbres sur le chemin et entre les bâtiments nous donnent un peu d'ombre.

 https://alma-de-chiapas.com/visiter-palenque/

Groupe du temple des inscriptions

Nous commençons par un ensemble constitué du temple des inscriptions et de la tombe du roi Pakal. Ce souverain est le plus connu des rois mayas, notamment par la longueur de son règne. Il arriva sur le trône à l'âge de 12 ans et régna pendant 68 ans. A ses débuts, Palenque déclinait, attaquée régulièrement par ses voisins mais il réussit à remettre la cité au premier plan et construisit de nombreux bâtiments en témoignant. Il s'allia notamment avec Tikal, la très grande cité voisine (située au Guatemala).

Malheureusement, nous ne pourrons pas nous approcher de sa tombe, pourtant aménagée pour être visitée, car les restrictions covid tiennent les visiteurs à l'écart des bâtiments. Nous finirons notre visite assez frustrés d'ailleurs, car d'autres structures comportaient des inscriptions, stèles et sculptures détaillées dans les guides mais que nous ne pourrons qu'imaginer.

Palais

Le palais est au centre de la ville et surmonté d'une tour ajourée, la seule que nous ayons vu jusqu'à présent. Elle aurait servi d'observatoire, toujours pour évaluer et suivre les saisons. En prenant de la hauteur, nous voyons l'envers du décor et les restaurations détonnent sur le reste du bâtiment. Ici aussi, nous imaginons les couloirs et les pièces du grand palais qui nous est inaccessible.

Groupe de la Croix

Un peu à l'écart, nous rejoignons un groupe de petit temples autour d'une place. Deux d'entre eux ont perdu leur façade ce qui explique la partie blanche visible. Cela est dû aux troupes escortant quelques uns des premiers archéologues espagnols qui détruisirent des pans de murs sculptés pour les ramener à leur roi. Certains temples sont donc irrémédiablement abimés et ne sont plus protégés des intempéries.

Jeu de balle

En repassant derrière le palais, nous rejoignons le terrain du jeu de balle. Nous n'en avons jamais vu d'aussi verdoyant. La nature et la végétation omniprésente sur ce site en fait un des plus beaux que nous ayons visité.

Groupe nord

Le dernier groupe de monuments nous permet de voir quelques sculptures préservées et situées sur le devant d'un temple, donc accessibles. La chaleur devenant assez usante, nous profitons des arbres et des bancs disséminés sur les pelouses pour nous reposer devant ces majestueuses structures.

Palenque étant assez loin de la Riviera Maya, nous ne rencontrons pas autant de monde qu'à Tulum ou Chichén Itzá,

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La région de Palenque possède de nombreuses rivières et cascades. Et pour ce 3ème jour dans la ville, nous décidons d'aller voir les cascades de Roberto Barrios qui se trouvent à une trentaine de kilomètres. Le site est moins connu que les autres cascades de la région et plus tranquille en semaine.


Quelques tours proposaient cette excursion l'après-midi combinée à d'autres activités. Mais afin d'être plus libres de nos horaires, nous préférons partir à la recherche d'un "collectivo" (van ou pick up collectif). Nous avions eu l'adresse d'un point de départ d'un de ces collectivo par l'hôtel. Nous y allons donc tranquillement après un bon petit-déjeuner (gaufre, crêpe ou toast selon les goûts) sans avoir d'informations sur les horaires.


A quelques rues de l'arrivée, un van nous klaxonne. Notre allure de touriste dans ce quartier peu touristique nous a démasqué, il restait 4 places, c'est parfait, nous partons donc pour une petite heure de van. Arrivés sur place le spectacle vaut vraiment le détour. Après une petite marche qui nous fait passer près d'une église, nous rejoignons le cours d'eau.

Le long de cette rivière de belles cascades forment des piscines naturelles. 7 cascades en tout sont indiquées. Nous nous mettons en route pour les admirer et trouver un bon endroit pour nous baigner.

Finalement nous nous arrêterons à la cinquième. Bien que fraîche au premier abord, l'eau est claire et nous y restons près d'une heure. La profondeur varie beaucoup et les rochers sont glissants mais c'est très agréable de s'assoir au milieu du courant, à l'ombre des arbres omniprésents. Nous croisons quelques touristes mais aussi des habitants du coin venus pique-niquer au bord de l'eau. Certains plus courageux que d'autres passent en glissant sur ces toboggans naturels d'un bassin à un autre, avec l'aval d'un garde des lieux.

Le retour se fait par le même chemin, en taxi collectif, même si celui que nous prenons est un peu plus rustique que le premier, à l'image de celui de la photo suivante. Nous nous contentons de monter à l'arrière du pick-up contrairement aux enfants qui sortent de l'école et qui préfèrent le grand air.



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Pour rejoindre notre prochaine étape, San Cristóbal de Las Casas, nous passons par un tour organisé qui nous propose de nous arrêter voir deux cascades sur le chemin. En effet, la route que nous prenons passe par la montagne et il vaut mieux mutualiser les temps de trajet sur cette route peu agréable.

Nous commençons par un arrêt d'une demi-heure à la cascade de Misol-Há haute de 30m. Ici fut tournée une scène de Predator avec Arnold Schwarzenegger, que nous n'avons "malheureusement" pas vu.

Mais cette cascade est surtout réputée pour le chemin qui passe juste derrière le rideau d'eau.

Nous repartons pour notre prochain arrêt qui durera un peu plus longtemps.

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La première impression est étrange, nous nous attendons à trouver une rivière à l'eau bleu azur comme son nom l'indique, et quelques petites cascades à la place de quoi nous ne voyons que boutiques et restaurants.

Arrivés près de l'eau, cachée derrière les restaurants, nous profitons de la vue de l'eau bleue laiteuse. Seule la partie directement derrière les boutiques semble autorisée à la baignade. Ce qui est plus proche des cascades est interdit. Nous remontons donc le long de la rivière afin d'explorer les lieux et dénicher un autre coin pour se rafraichir dans l'eau.

Le site est plus important qu'il n'y parait à première vue. Nous faisons près d'une demi-heure de marche et tombons sur d'autres zones plus calmes où nous décidons de nous baigner.

Il y a assez de peu de monde dans l'eau mais également dans les boutiques, même si leur nombre est vraiment impressionnant, il y en a tout le long de notre parcours.

Après 2h30 de pause, nous repartons vers notre destination finale, San Cristóbal de Las Casas. Comme une partie des personnes venues avec nous repartent vers Palenque, nous changeons de Van pour continuer. Nos bagages sont stockées sur le toit accrochées par des sangles. Mais nous ne partons pas seuls, au moins trois vans se suivent en convois. Des policiers prennent en photos le cortège avant de partir et nous en verrons d'autres, téléphone portable à la main sur le bas côté pendant le trajet.

Ces précautions sont dues à la route que nous prenons. C'est la seule route qui traverse la montagne et la contourner transforme un trajet déjà long de 7h en un trajet de 10h. Mais cette route est sujette à quelques barrages de militants zapatistes qui peuvent la bloquer et faire rebrousser chemin, voire racketter les usagers (surtout non accompagnés de personnes connaissant le coin). Mais nous ne verrons personne, tout se passera bien, malgré l'état dégradé de la route en travaux à de nombreux endroits et le nombre effarant de ralentisseurs.

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San Cristóbal de las Casas

La ville est très différente de celle que nous avons connues précédemment au Mexique. Les bâtiments sont bas, un étage maximum, les rues sont presque toutes à sens unique dans le centre historique, avec souvent de tout petits trottoirs. Les maisons sont toutes colorées. Et beaucoup de populations indigènes perdurent avec leurs vêtements traditionnels. Le centre est très agréable avec des rues piétonnes bordées de nombreuses boutiques.

On y trouve également de nombreuses églises à la façade colorée beaucoup moins austères qu'en France. Nous grimpons même de nombreuses marches pour aller en visiter une en hauteur mais nous resterons dehors pour ne pas interrompre la messe en cours. D'ailleurs, contrairement à chez nous, tous les bancs étaient remplis et quelques personnes étaient même debout à l'extérieur.

Ayant choisi de nous loger dans un petit appartement, nous cherchons un marché pour nous ravitailler en fruits et légumes frais. Celui que nous trouvons est très local et assez tortueux pour avoir une bonne chance de nous y perdre. Ici, on ne pèse pas nos achats car tout se vend en pyramide : les fruits sont mis dans une petite assiette puis placés les uns au-dessus des autres pour former un lot. Il suffit alors de choisir la pyramide que nous voulons en échange de quelques pesos. Il n'est donc pas possible de n'acheter que 2 mangues, ce sera 6 ou 7 minimum 😀

Nous croisons des femmes à l'habit traditionnel, jupe noire, souvent faite avec une sorte de poil long, une large ceinture colorée, un haut et un gilet. Il faut dire que la température a nettement chuté par rapport à Palenque, environ 10° de moins. Nous ne sommes pas forcément beaucoup plus haut qu'à Mexico, mais ici, nous ressortons nos polaires le matin tôt ou en soirée. Nous avons même des couvertures, bien appréciables. Cela nous change du climat chaud et humide...

Après le ravitaillement, nous passons voir un autre marché mais d'artisanat. De nombreux marchands se sont installés tout autour d'une belle église empêchant même de la voir de la rue. On y trouve essentiellement des marchands d'ambre et de tissus traditionnels. Il faut s'aventurer parmi les étals pour parvenir au parvis et à une petite porte ouverte pour enfin y entrer et la visiter.

Sur la route pour venir jusqu'à San Cristóbal de las Casas, nous avons vu de nombreuses carrières à flanc de montagne, certaines juste à côté de la route ce qui explique en partie son état dégradé. La ville étant réputée pour ses bijoux en ambre, peut-être que ces carrières n'étaient pas uniquement des carrières de pierres et de graviers...

Les murs de la ville sont toujours agrémentés de belles fresques.

San Juan Chamula

A 10 km de San Cristóbal de las Casas, se trouve le petit village de San Juan Chamula. Il est réputé pour la communauté qui y vit, les Tzotzils, et surtout pour leur manière de pratiquer la religion catholique. Après nous être acquittés d'un droit d'entrée, nous pénétrons dans l'église. Malheureusement, les photos y sont interdites.

A l'intérieur, le sol est recouvert d'épines de pin, tous les bancs ont été enlevés, toutes les icônes et les statues ont été descendues. Les statues des saints sont habillées de tissus et installées, tout autour de l'église, dans des vitrines à hauteur d'homme avec un miroir autour du cou pour refléter l’âme des fidèles. Devant ces vitrines de grandes tables sont disposées sur lesquelles brulent d'innombrables bougies. Des bougies sont également disposées sur le sol, alors nettoyé à des épines de pin pour éviter les incendies. Seules des tentures sont accrochées au plafond. Des cloches sombres sont également remisées sur un banc alors que d'autres toutes dorées sont bien en place dans le clocher.

Il n'y a plus d'autel, les tableaux ont disparus, seul le baptistère est encore présent mais recouvert d'une bâche.

L'intérieur de l'église est sombre et enfumé avec une forte odeur d’encens. Et les fidèles sont assis par terre en famille, autour des bougies. Certaines brodent, allaitent, d'autres font de la musique. Nous en avons vu arriver avec un poulet vivant à la main. Quelques minutes plus tard nous l'avons revu mort... Ce sacrifice est apparemment réalisé quand on prie pour un personne malade.

Notre visite est émaillée de bruits d'explosion se produisant à proximité de l'église. Des pétards ou fusées de feu d'artifice sont tirés de temps en temps, mais nous n'en savons pas la raison.

Les photos suivantes sont tirées d'internet et illustrent bien ce que nous avons vu.

http://www.racontemoiunehistoire.net/chamula--village-maya.html 

Sur la place de l'église, nous sommes interceptés par une jeune femme qui souhaite nous vendre quelque chose de sa production artisanale. Elle nous demande notre origine et finit par nous parler dans un français rudimentaire. Visiblement le français tient une place particulière ici car les indications devant l'église étaient marquées en espagnol d'abord puis en français, l'anglais n'arrivant qu'en troisième place, ce qui ne nous était jamais arrivés en Amérique Centrale. Nous avons même conversé avec un vieil homme sur le parvis afin de s'apprendre mutuellement des mots de tzotzil et de français.

Avant de rentrer sur San Cristóbal de las Casas, nous visitons le marché à coté de l'église qui nous fait penser au film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain où l'héroïne plonge sa main dans les sacs de grains.

Nous terminons ici cette étape du Mexique où nous reviendrons par la suite. Mais nous profitons de la proximité de la frontière avec le Guatemala pour y faire un petit détour. Pour cela, nous devons repartir vers Palenque, mais cette fois-ci, nous faisons le grand détour pour éviter de repasser par les routes de montagne et leurs lacets. Nous prenons donc le bus à 12H pour arriver vers 22h. Nous retournons dans le même hôtel, juste à côté de la station de bus pour une nuit reposante avant notre périple du lendemain. Mais c'était sans compter sur les singes hurleurs qui vont nous réveiller très tôt le matin en poussant leur cri installés dans l'arbre juste à côté de nos fenêtres !

Avant de revenir sur ce carnet de voyage, la suite de notre odyssée se trouve sur le carnet du Guatemala.

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Après notre escapade au Guatemala et au Belize, et un peu déçus d'avoir raté les requins baleine, nous décidons de remonter au Mexique d'où part notre prochain avion. Cette fois-ci, nous partons un vendredi afin de profiter d'un des deux bus quotidiens pour Belize City, notre première étape, on apprend de nos erreurs. Le départ est à 6h du matin pour une arrivée vers 11h. C'est le même genre de bus scolaire américain qu'à l'aller. Cette fois-ci, il est plein et nous finissons avec notre plus gros sac sur les genoux.

Arrivés à Belize City, nous sommes tout de suite interpellés pour connaître notre prochaine direction. Nous allons à Santa Elena, à la frontière avec le Mexique. Le prochain bus partant dans 30mn, nous en profitons pour déjeuner de sandwichs et de gaufres au jambon. Ce nouveau bus est plus confortable et plus récent. Le trajet dure entre 4h et 5h avec un arrêt à Corozal, la dernière grande ville avant la frontière, pour changer de bus et reprendre un vieux bus américain.

Nous sommes lâchés à la frontière et nous passons assez facilement celle du Belize, moyennant une taxe de sortie (officielle). Puis une fois, sortis du poste frontière, on ne sait pas trop par où aller. Aucun autre bâtiment à l'horizon pouvant faire office de poste frontière mexicain. De l'autre côté d'un grillage, un taxi nous appelle et nous demande où nous souhaitons aller. C'est visiblement un taxi mexicain et il vient nous chercher.

Il nous emmène alors à la frontière mexicaine qui est à bien 5km de là. Entre les deux pays, il y a une très grande zone libre qu'il n'est pas simple de traverser à pied visiblement. Nous passons un long moment à remplir le formulaire d'immigration pour s'apercevoir après le tamponnage d'un premier passeport que le douanier nous a accordé 7j de présence sur le territoire mexicain... or il nous en faut davantage pour prendre notre avion. Après explications, pour un séjour supérieur à 7j, nous devons repayer la taxe d'entrée (que nous avons déjà payé en arrivant par avion la première fois, mais sans avoir eu de reçu !!). Nous refaisons deux formulaires d'immigration, passons à un autre guichet, payons et revenons faire tamponner nos passeports.

Mais ce n'est pas terminé, sur la route, le taxi doit s'arrêter pour faire contrôler nos bagages (et son coffre et sa boîte à gants). Nous sortons nos sacs, ouvrons les cadenas et les poches. La douanière, très sympa et plus intéressée par les enfants qu'elle croit jumeaux, fouille un peu pour la forme mais ne s'attarde pas sur tous les sacs de vêtements etc...

Nous repartons enfin et arrivons à Chetumal, capitale de l'état du Quintana Roo, où nous passons une nuit. Cette ville qu'on pensait assez peuplée, ressemble davantage à une ville fantôme. Le premier jour, nous trouvons peu de monde dans les rues et beaucoup de magasins fermés. Nous nous dirigeons vers la baie pour tenter d'y voir des lamantins et trouver à dîner. Nous réussissons à manger mais nous ne voyons rien apparaître dans l'eau.

Le lendemain, comme notre prochain bus est à 18h, nous avons tout le temps de nous promener. C'est un samedi, nous espérons voir plus de monde. Mais c'était sans compter sur la pluie. Et même le lancement d'une course de vélo en centre ville n'a pas attiré grand monde. Nous repartons donc sans avoir vu les fameux lamantins ni avoir compris vraiment la ville.

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Ayant été enchantés par Tikal, nous poussons un peu plus dans la jungle mexicaine pour visiter Calakmul. Cette ancienne cité était une des plus puissantes cités maya et on estime que pendant son apogée, 50 000 personnes y vivaient. Depuis son abandon, la jungle a repris ses droits et seuls une petite partie de la ville est dégagée. Le site n'est pas très visité car situé assez loin de la Riviera Maya, au centre de la péninsule du Yucatan. Et il faut ajouter 1h30 de route au milieu de la jungle pour arriver jusqu'à l'entrée de la cité.

La jungle l'entourant est une réserve naturelle protégée considérée comme l'un des poumons de l'Amérique. Nous nous acquittons donc de deux billets d'entrée : un pour la réserve et l'autre pour les ruines. Voyageant à 4, il est parfois judicieux de comparer les prix des trajets en van collectif et ceux en taxi. Nous préférons donc la seconde option qui nous revient nettement moins cher finalement.

Sur le trajet au milieu de la jungle, nous devons ralentir et esquiver fréquemment des dindons ocellés, comme ceux rencontrés à Tikal. Nous en croisons bien une trentaine, peu pressés de se pousser. Nous traversons aussi des nuages de papillons.

Une fois sur site, nous devons nous limiter au chemin le plus court, la zone rose sur le plan étant fermée. A l'entrée, des sculptures et des peintures sauvées de la jungle sont exposées et montrent un exemple des couleurs dont était parés les différents bâtiments.

Comme à Tikal, nous nous baladons, seuls, au milieu de la jungle en nous arrêtant régulièrement sur les restes d'un mur, d'un temple ou d'une habitation. Les moustiques sont très présents ici et ils n'hésitent pas à nous attaquer malgré la lotion anti-moustique dont nous nous sommes aspergés. Ils nous laissent plus ou moins tranquilles uniquement en haut d'un bâtiment.

Ici nous retrouvons aussi un peu de certains temples du Cambodge où les arbres poussaient allégrement au milieu des pierres, même si ce ne sont pas de gros ficus étrangleurs ici.

Contrairement à Tikal, la place centrale est encore envahies d'arbres et il est difficile d'avoir une vue globale sur les bâtiments qui l'entourent. Elle semble néanmoins moins impressionnante.

Ce site est celui où a été découvert le plus de stèles. Nous en voyons partout et surtout devant chaque pyramide.

Au bout de cette place, la structure 2 nous attend. Les noms sont aussi parlants que ceux de Tikal 😀 Cette pyramide fait 45m et est la plus haute du monde maya côté mexicain au moins.

De devant, elle ne semble pas très impressionnante, mais une surprise nous attend en haut.

En passant, nous distinguons des stèles sculptées et le reste d'une tête qu'on distingue mieux de profil avec son nez noir proéminent.

Les marches sont un peu plus facile à grimper que celles de la pyramide d'Ek-Balam mais ça reste difficile, surtout pour ceux qui sont un peu sujet au vertige 😀 Pour redescendre, nous passons par un des côtés où les marches sont plus larges mais plus hautes. L'exercice est donc plus simple, surtout en descendant sur les fesses !

Le temple vue du ciel tel que nous ne l'avons pas vu, car en escaladant la première pyramide, nous ne voyons pas la seconde qui est en hauteur et cachée par la première. Mais c'est bien en haut de cette seconde que nous sommes montés.

https://culturacampeche.com/turismocultural/monografias/calakmul.html 

Juste après notre ascension, nous nous dirigeons vers le dernier gros temple dégagé, mais nous renonçons à y grimper, de toute façon, il est moins haut et la vue devrait être plus ou moins la même 😀

Pendant notre petite balade, outre les moustiques, nous croisons un insecte, tombé sur l'une d'entre nous. Il a glissé tranquillement par terre. Mais nous rencontrons surtout des amphibiens, beaucoup moins colorés que ceux du Costa Rica.

Nous voyons aussi quelques oiseaux dont des pics mais nos photos ne rendent pas.

Et pendant une bonne partie de la visite, nous sommes accompagnés de cris très agréables, ressemblant étrangement à ceux qui nous ont réveillés à Palenque et qui nous auraient facilement effrayés si nous ne savions pas que ce n'était que des singes hurleurs. La première vidéo ne montre rien, ils étaient trop loin, mais on entend bien leur cris.

Et les deux autres vidéos montrent des singes araignées (avec un petit) que nous voyons très régulièrement sur notre chemin. Il suffit de lever les yeux au moindre mouvement de feuillage pour avoir une grande chance de les apercevoir.

En conclusion, le site est moins dégagé que celui de Tikal et davantage envahi de moustiques, mais la présence des animaux et de quelques belles pyramides ne nous font pas regretter notre détour dans la jungle.

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Pour terminer notre voyage au Mexique, nous retournons une nouvelle fois à Playa del Carmen.

2 raisons nous y poussent :

- la première, notre prochain billet d'avion est au départ de Cancún qui est à moins d'une heure d'ici,

- la seconde, c'est à partir de ce lieu que notre plongeur a encore d'une chance de réaliser l'un de ses rêves : nager avec les requins baleines.

La saison des pluies commençant nous avons la surprise d'être envahis par les papillons. Il y en a des milliers qui volent autour de nous. Le phénomène se répète plusieurs fois.

Nos balades dans les rues de la ville sont aussi l'occasion de poursuivre notre collection de photos de fresques, Playa Del Carmen en possédant de nombreuses.

Quelques autres photos du bord de mer :

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Pour éviter la même déconvenue qu'à Placencia, nous prenons des renseignements auprès du centre de plongée qui avait déjà accueilli le plongeur de la famille lors de notre précédent passage à Playa Del Carmen. Et ici aussi, les excursions pour nager avec les requins baleine ont commencé. Et bonne nouvelle, ils en ont déjà rencontré.

La "petite" balade en bateau pour les rencontrer prenant toute la journée, le reste de la famille reste tranquillement profiter de la piscine du logement et faire les devoirs.

Rendez-vous le matin de bonne heure, 5h, pour prendre un bus en direction de l'embarcadère de Cancún, puis départ en bateau pour 1h30 de navigation vers le large pour rejoindre la zone de recherche de ces fameux requins baleine. C'est l'occasion d'apercevoir 2 dauphins et quelques poissons volants. La météo est avec nous, il fait un temps magnifique, mais malgré ça, nous n'avons pas chaud sur le bateau. Nous sommes répartis en une dizaine de touristes par embarcation, un guide du club de plongée et deux membres d'équipage. Le bateau file rapidement sur la mer des caraïbes, mais, chose surprenante, nous ne sommes pas abrités sur le bateau, nous recevons donc constamment des gerbes d'eau et sommes rapidement trempés.

Arrivés dans la zone de recherche, nous enfilons nos combinaisons, ça nous tiendra un peu plus chaud, et partons à l'est pour tenter d’apercevoir ces gros poissons. Nous passons plus de 2h à les chercher. Différents bateaux viennent nous rejoindre et nous sommes finalement 5 ou 6 embarcations à quadriller la zone.

Les raies manta

Enfin nous stoppons les moteurs car nous apercevons des raies mantas. Du pont du bateau, nous les voyons assez nettement. Elles font entre 3 et 4 m d'envergure, et tantôt c'est une tache sombre presque noire que l'on voit en surface, tantôt, c'est une tache d'un bleu très clair selon si elle nage sur le dos ou sur le ventre.

En quelques minutes, nous enfilons palmes, masques et tubas. Un premier groupe de 3 personnes se jette à l'eau.


Le spectacle est très beau, les raies semblent voler dans l'eau, et comme elles nagent très près de la surface nous les observons sans effort. Nous ne restons pas longtemps dans l'eau afin que chacun puisse en profiter. Mais pendant le passage du 3ème groupe de nageurs, le capitaine s'agite sur le bateau et fait remonter tout le monde : un requin baleine a été repéré (enfin...) !


Le requin baleine

Il nage à côté d'un autre groupe de raies manta. Tous les bateaux qui étaient dans la zone forment alors un genre de ronde autour de ce requin baleine pour déposer à tour de rôle les nageurs par groupe de 3 sur le trajet du requin et les récupérer ensuite.

Ce requin, comme les raies, nage en surface, on l'aperçoit grâce à son aileron dorsal et à sa queue qui dépassent hors de l'eau. Il mesure au moins 6m de long et se trouve dans cette région, à cette époque de l'année, car le plancton y est très abondant. Il profite également de la reproduction des thons car il est très friand de leurs œufs.

Nous avons 2 occasions pour nager avec lui. La dernière est la plus marquante, la dernière vidéo ci-dessous le montre. Passer à quelques centimètres de ce géant des mers, le plus gros poisson du monde, et essayer de le suivre en nageant alors que lui avance sans effort, est une expérience extraordinaire.

Finalement ce n'est pas un requin baleine qui était dans la zone, mais au moins 2 ou 3. Les bateaux qui tournent autour de ces animaux pour y déposer les nageurs sont certainement une source de stress pour cet animal qui ne cherche qu'à se nourrir ici. Néanmoins quand il se sent trop dérangé ou en danger, il peut plonger pour s'éloigner rapidement de nous.

Après cette dernière rencontre avec ce mastodonte, retour sur le bateau, 2h de navigation nous attendent avant de profiter d'un barbecue sur l'île "Isla Mujeres" pour partager nos émotions et vidéos, puis retour à Playa Del Carmen en fin d'après-midi après une journée bien remplie.

Objectif atteint, le rêve est réalisé ! Les coups de soleil en mode shorty de plongée (les premiers du voyage) sont vite oubliés. Le souvenir de cette rencontre risque, lui, de durer beaucoup plus longtemps.

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Avant de quitter le Mexique, une dernière sortie plongée est programmée.

Après avoir plongé en cénote, puis à dans la mer à Playa del Carmen, la plongée du jour à lieu près de l'ile de Cozumel (« terre des hirondelles » en maya yucatèque). Elle se situe face à Playa Del Carmen à 30 minutes de ferry. Cozumel attire de nombreux touristes notamment pour la plongée sous-marine. C'est un milieu protégé, l'un des tout premiers parcs naturels marins. Il a été classé en 1979, il y a plus de 40 ans, grâce à J.Y. Cousteau qui a plongé ici de nombreuses fois autour des années 60 et 70 après y avoir découvert et fait découvrir au monde la beauté du récif de corail de Cozumel.

Une fois notre matériel récupéré dans le centre de plongée, direction le bateau qui va nous accueillir toute la matinée.

En chemin pour rejoindre le premier site de plongée, nous croisons le paquebot de luxe "Symphony of the Seas", construit à Saint-Nazaire il y a quelques années, mais à quai ici depuis le début du Covid. Il est actuellement le deuxième plus gros paquebot au monde (en tonnage) derrière le "Wonder of the Seas"

Une fois les gros bateaux derrière nous, nous entrons dans la réserve naturel de Cozumel. Le trafic est très limité ici, seuls les bateaux de plongée y circulent, et encore pas dans toutes les zones. Certaines sont temporairement fermées pour préserver le site.

La première plongée a lieu sur la barrière de corail. La visibilité est excellente. On longe le récif pendant près d'une heure. La barrière de corail forme ici un vrai tombant, un plateau descend tranquillement jusqu'à 15 à 20 m et au delà c'est un à-pic qui atteint à son point culminant à -457 m.

Nous croisons pendant cette première plongée une belle tortue verte qui partage son repas avec quelques poissons. Nous profitons de sa présence pendant plusieurs minutes.

Nous croisons également un barracuda et un requin nourrice mais pour ce dernier ce ne sera que fugacement et de loin.

La deuxième plongée à lieu un peu plus au nord. Nous nous rapprochons également de la plage, et quittons la zone de l'à-pic. La visibilité reste toujours aussi excellente. Nous croisons une jolie raie pastenague.

Lors de ces 2 plongées nous rencontrons de nombreuses espèces de poissons différents.

Quelques collègues plongeurs :

Et quelques magnifiques coraux, et un homard qui se cache :

L'intérêt de ce site repose surtout sur la diversité et la qualité des coraux qui est ici préservée, on trouve beaucoup moins de coraux morts que dans les zones de plongées précédentes.

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Notre passage au Mexique a duré près de deux mois entrecoupés de quelques jours au Guatemala et au Belize. Dès notre arrivée, nous avons été surpris par l'amabilité et la gentillesse des gens et ça s'est confirmé sur une bonne partie de notre périple. Entre les agents du métro qui viennent spontanément nous aider, les policières qui se creusent la tête pour nous trouver le bon arrêt de bus ou le vendeur d'excursion en bus qui négocie le taxi pour nous et nous explique comment utiliser plutôt les bus de ville pour telle excursion, nous avons été très bien accompagnés. Seule la Riviera Maya dénotait car trop touristique et mercantile.

Nous avons croisés des mexicains de multiples origines : des espagnols bien entendu mais aussi des mayas ou autres ethnies. Dans certaines villes, les coutumes et les croyances anciennes sont encore bien ancrées et cohabitent avec l'héritage des espagnols. Mais il semblerait que tous ont un rapport avec la mort bien différent du nôtre. Au Mexique, la mort est joyeuse car leur proche part pour un monde meilleur, ils se réjouissent donc pour lui.

En dehors des gens, les paysages nous ont aussi subjugués. On passe de zones urbaines très étendues à des paysages escarpés désertiques avec des cactus et des chevaux comme dans les westerns, ou à des jungles à perte de vue. Et encore, nous n'avons visité qu'une petite partie du pays.

Au Yucatán, que nous avons beaucoup parcouru, les temples se disputent l'espace avec la forêt et les cénotes. D'ailleurs, autant les temples proches de la Riviera Maya sont bondés, autant nous retrouvions le plaisir d'être seuls dans ceux du centre de la péninsule, comme au Cambodge. Mais la pandémie n'y était pour rien cette fois-ci.

Les cénotes ont été une bonne surprise aussi pour nous 4, à la fois pour leur côté rafraichissant entre deux visites et pour l'expérience de Sébastien lors de plongées sous-marines.

La vie marine est très variée ici et les adultes en ont aussi bien profité malgré l'impossibilité de nous baigner directement de la place à cause des sargasses. Nous n'avions pas anticipé ce désagrément et clairement cela fut une grande déception.

Sur le côté rafraichissant, nous avons aussi beaucoup aimé nous baigner dans les bassins des cascades. Leur couleur nous invitait, malgré la fraîcheur de l'eau, à rester jouer et profiter du paysage.

Si on quitte un peu la nature, nous pouvons évoquer les routes, droites et bien entretenues en général (en faisant abstraction de celle traversant la montagne du Chiapas). Nos trajets en bus étaient faciles et nous pouvions dormir tranquillement (enfin, si on oublie la climatisation excessive et les films en espagnol).

Mexico, aussi, est très agréable à visiter. Nous nous sommes toujours sentis en sécurité, surtout en restant dans les quartiers touristiques. Dans le centre historique, nous nous sommes retrouvés à Barcelone, même ambiance 😀 Et c'est là que nous avons découvert la Lucha Libre, très belle expérience inattendue. Et comme au Costa Rica, nous nous sommes régalés des belles fresques murales, un peu partout dans les villes du pays.

Un dernier mot sur la nourriture : comme nous expliquait notre guide du Yucatán, beaucoup de plats traditionnels mexicains sont préparés avec une galette de farine de maïs ou de blé : la tortilla. Il suffit ensuite de la mettre en dessous, de la rouler, de la découper, la frire... et on a des tacos, des burritos, des enchiladas, des nachos, des fajitas, des soupes...

Bref, le Mexique nous a beaucoup plu et il a été difficile de choisir entre nos différents coups de cœur :

  • Amabilité des gens
  • San Cristobal de las Casas
  • Cénotes
  • Plongées et requin baleine
  • Fresques