Après les visites de vieilles pierres, nous allons voir le grand lac voisin Tonlé Sap. Il est associé à la rivière du même nom dont on a déjà parlé dans l'article sur Phnom Penh.
En ce moment, nous sommes en saison sèche alors le niveau des eaux est très bas. Il faudra imaginer les photos suivantes avec un niveau d'eau tellement haut que les routes disparaissent et les pilotis se voient beaucoup beaucoup moins. Les bateaux en ce moment, ne servent que pour la pêche et les touristes. Mais ils servent aussi à se déplacer dans le village au plus fort de la saison humide.
Après avoir laissé notre chauffeur de tuk-tuk se reposer (encore 😀) en nous attendant, nous suivons une femme qui nous emmène sur un petit bateau d'une dizaine de places formées de chaises d'école arrimées au sol. Ce sera elle notre capitaine. Le bateau se dirige avec un volant associé à deux cordes, une de chaque côté, longeant l'intérieur du bateau pour rejoindre le gouvernail.
Pour rejoindre le lac Tonlé Sap, nous mettons près d'1/2h à nous faufiler entre les centaines de bateaux de touristes vides depuis 2 ans sur le peu d'eau que laisse la saison sèche. Par endroit nous nous arrêtons pour que notre capitaine pousse les embarcations avec les mains voire en fonçant dedans pour se frayer un passage.
Avant d'arriver au lac, nous passons dans une partie du village flottant de Kampong Phluk où nous croisons quelques bateaux de pêcheurs voire même des pêcheurs dans l'eau avec leur filet.
De la rivière nous voyons la partie arrière du village qui se concentre de chaque côté d'une rue principale. Ça nous donne une idée de la hauteur de la montée des eaux en saison humide. Et pendant la saison sèche, le matériel de pèche est stocké sous les maisons et l'étage inférieur sert de terrasse où on voit le linge sécher ou des plantes prendre le soleil. Même un des temples est sur pilotis.
Nous arrivons proche du lac et nous traversons la forêt inondée (enfin en saison humide !). Notre capitaine entre alors dans le lac. Il est tellement grand qu'il nous fait penser à la mer car on ne voit pas les autres berges.
"En période sèche, sa superficie est de 2700 km2 pour une profondeur d’environ 1 mètre. Il atteint aisément les 9 mètres à la fin de la saison des pluies et voit sa taille plus que quintupler sur 16 000 km2. Il inonde alors les rizières et les forêts bordant ses rives sur plusieurs dizaines de kilomètres, créant ainsi un formidable écosystème adapté à la reproduction des poissons (notamment grâce à ces forêts inondées)." (https://www.cambodgeautrement.com/tonle-sap/).
Nous ne naviguons pas longtemps et nous arrivons sur une maison flottante abritant un petit élevage de crocodiles. Les petits de 6 mois environ sont dans un enclos fermé situé sur le pont. Et les adultes sont dans un enclos situé sous la maison, dans le lac.
La propriétaire de la maison flottante nous presse d'acheter des cahiers et des crayons pour les distribuer aux enfants du village ensuite. Nous ne pouvons pas refuser même si nous doutons du bien fait de cette action au final.
En revenant, notre capitaine nous dépose sur la berge, le long du village. Nous passons devant l'école d'où sortent les enfants (il est midi). Nous sortons nos crayons et commençons la distribution, ils ont visiblement l'habitude. Nous nous posons réellement la question de l'usage que ces enfants en feront ensuite car avant la pandémie, chaque jour des centaines de touristes venaient ici et donc distribuaient des centaines de crayons et de cahiers. Les enfants ne pouvaient décemment pas tout utiliser.
Bref, nous croisons une institutrice et lui demandons s'il est possible de voir une classe, elle accepte et nous montre la sienne. Elle a des élèves de 11 à 12 ans séparés en deux groupes de 20 environ, un le matin l'autre l'après-midi. Ceci explique la présence d'enfants jouant autour des bateaux dans la matinée.
Nous comparons les matières et les mêmes sujets de sciences sont étudiés au même niveau en France (digestion, reproduction...). Les enfants toujours présents dans la classe attendent patiemment que nous finissions de discuter car visiblement, ils avaient comme consigne de ranger et fermer la classe avant d'aller déjeuner. Toutes les matières sont affichées sur les murs en fonction de l'avancée de l'année. Nous sommes ravis d'avoir pu visiter une école.
En sortant, nous flânons sur la rue principale où nous sommes interpellés par un autre professeur, d'anglais cette fois. Sous une maison, des enfants étudient cette langue sur leur temps libre et un petit garçon, plus hardi que les autres, ose nous poser des questions en anglais : quelle est ta couleur préférée ? Quel est ton animal préféré ? ... et il se débrouille très bien !
En continuant notre chemin, nous voyons des crevettes sécher au soleil sur des bâches par terre et un engin composé d'un moteur qu'on croise régulièrement sur la route et qui permet de tracter des remorques facilement.
C'est là qu'il faut s'imaginer de l'eau partout, car en saison des pluies la route disparaît et les deux-roues sont remplacés par des barques.
Avant de retourner au bateau, nous visitons un temple situé sur une petite butte lui évitant d'être sur pilotis.
Nous repartons rejoindre notre chauffeur de tuk-tuk et repartons ensuite pour Siem Reap en longeant les rizières. Ce sont les seules que nous ayons vu au Cambodge car la saison n'est pas propice à cette culture. Mais ici, grâce au Tonlé Sap, elles sont toujours approvisionnées en eau.