Juillet 2019
20 jours
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Comme un voyage dans le temps, premières impressions de La Havane

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Nous sommes arrivés dimanche vers 20h à l'aéroport. Il a bien fallu une heure à mon mari pour franchir le contrôle de sécurité. Une douanière en tailleur moulant a fouillé l'intégralité de nos bagages. Elle m'a regardé de travers en découvrant le livre de la méthode assimil. Ben oui cocotte, si j'étais bilingue je l'aurais pas pris dans la valise 😀 puis elle a feuilleté le lonely planet. A la recherche d'un petit resto pour ce soir peut-être ? Et évidemment elle était bien incapable de tout remettre proprement dans les sacs et ça ne fermait pas... Bref on était contents de sortir de là ! On a vite changé les euros en cuc, et pris un taxi vers notre première chambre d'hôte. Qui visiblement ne nous attendait pas. C'était la mauvaise adresse ! Mais les gens ici sont super gentils et nous ont aidé à retrouver la bonne adresse. Nous avons pris un taxi avec voiture des années 50 customisee avec grand écran led... Et néon de cuisine au plafond.

Nous avons finalement trouvé la bonne maison. A Cuba de nombreux habitants louent des chambres pour les touristes, ce sont les casas particular.

Jesus et sa femme nous ont accueillis comme des amis en nous tapant la bise et en nous servant un jus de mangue glacé. Puis quand ils ont su qu'on habitait en Belgique ils nous ont offert des bières et nous avons trinqué ensemble !


Par contre ici à peu près personne ne parle anglais. Je dois me remettre rapidement à niveau en espagnol (ou m'y mettre tout court). Mais ça va avec quelques bases de vocabulaire on s'en sort.


Le lendemain nous avons découvert la ville. C'est assez surprenant. Tous les clichés qu'on peut avoir sur Cuba sont vrais. Il ya vraiment de la musique, des mojitos et d impressionnantes voitures anciennes partout !!!


C'est un pays pauvre, on le voit au rationnement dans les magasins. Ici pas beaucoup de biens de consommation, beaucoup de homemade. Mais on voit l'opulence du passé. Même à moitié en ruine les bâtiments sont superbes. Et ceux qui ont été rénovés sont magnifiques.


Des le petit déjeuner on découvre des fruits exotiques. Goyave, papaye, mangue, banane plantain... Puis mamey et d'autres dont je n'ai pas retenu le nom.


En cette fin après-midi, nos hôtes nous ont invités à célébrer l'anniversaire de leur nièce. On mélange gâteau au chocolat, glace, gâteaux apero avec tartinade de haricot au fromage et empanadas à la goyave.




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Pour cette deuxième journée à la Havane nous avons visité quelques musée (qui étaient tous fermés le lundi).


Nous avons ainsi pris un bain de propagande au musée de la révolution


On nous a expliqué quel héros était le Che, un homme qui savait tellement tout faire qu'après des études de médecine, puis une guérilla, il est devenu ministre puis directeur de la banque nationale.

On nous a bien sûr vanté les mérites du communisme, la création d'écoles, les médecins envoyés partout dans le monde (ils ont un taux de médecin par habitant assez impressionnant il faut l'avouer: 1/149 habitants).

Après cela nous avons visité un palais magnifique, où loge le musée de l'histoire coloniale. Les colons étaient plutôt bien posés à l'époque...


Boîte à cigares, tasse spéciale moustaches

Depuis ce palais, jolie vue sur la place de la cathédrale



Un autre palais magnifique, celui du gouverneur qui héberge aujourd'hui le musée de la ville.


Nous avons également découvert une immense pharmacie. C'était la deuxième plus grande du monde au siècle dernier. Aujourd'hui elle est encore active.



A notre retour à la casa, nos hôtes nous ont convié à l'anniversaire de leur nièce, en visite depuis les États-Unis. Au menu, un énorme gâteau au chocolat, de la glace, des enchiladas et des gâteaux apero avec une sauce salée, tout dans la même assiette, un mélange étonnant !


Ce matin, nous avons quitté la Havane.


Nos hôtes

L'autoroute donne l'impression d'un voyage dans le temps

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Après une petite heure de route, nous avons fait halte à Las Terrazas, une zone naturelle protégée.


Nous avons rejoint les bains de Saint Jean (Los Banos de San Juan, ça sonne mieux en espagnol). C'est une zone de bassins de rivière retenus par des terrasses avec des petites cascades et un aménagement pratique pour les touristes.


On y trouve des cabines pour se changer, des restaurants et moultes tables de pic nic. Les familles cubaines y sont nombreuses, le père découpe une dinde pendant que la grand-mère est assise à l'ombre et que le reste de la famille fait des concours de plongeons. Ambiance très bonne enfant et familiale, un peu de monde mais l'endroit est vaste et chacun trouve sa place. La baignade est rafraîchissante après la route !


Après le bain nous regagnons le village, nous prenons en stop des français ambitieux qui avaient fait les 3km aller à pied mais flanchaient un peu à l'idée de faire le retour avec la chaleur qui monte. On a réussi caser la famille complète à l'arrière, sous le regard amusé du gardien de parking. Ils nous ont recommandé un super restaurant végétarien innovant. Nous avons garé la voiture au seul endroit trouvé = un petit rond point. Après le déjeuner nous avons fait quelques photos et pris un café juste à côté.


Le ciel était très menaçant, et l'orage a éclaté alors que nous prenions le café, qui était d'ailleurs très bon. Nous avons attendu que la pluie se calme pour repartir, enchaînant les expressos et profitant du WiFi.

Et nous avons retrouvé notre mini 4x4... Sur une île !


PS : l'application my atlas bug complètement, je ne sais pas si je vais continuer à écrire ici, on va voir si ça s'arrange..

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Après une nuit pluvieuse, nous avons découvert une nature exubérante. Dans la cour de la casa particular où nous logeons, un avocatier gigantesque, des manguiers, des bananiers, des orchidées sauvages...



Pour commencer la journée nous visitons un jardin regroupant une collection d'orchidée, un endroit magnifique


Ensuite, nous nous sommes arrêtés à un panneau annonçant la visite d'une ferme et une petite dame nous a fait visiter tout son immense jardin. Plantes médicinales, fruits, orchidées... Une super expérience, qu'on a conclue en buvant ensemble le café de son jardin.



Nous avons ensuite pris la route pour Viñales. Si en quittant la Havane nous avions l'impression de remonter le temps, avec toutes les voitures anciennes, en roulant vers Viñales par la petite route du nord à travers la montagne, nous sommes remontés un cran plus loin.

Les voitures ont laissé place à des chevaux. Des petits chevaux chétifs et souvent malingres attelés à des sulkys à grosses roues ou montés. Les chevaux sont debourrés à 2 ans pour les males et 1 an et demi pour les femelles et... Ça se voit. Les poulains attelés font peines à voir.

Dans cette région rurale on ressent vraiment la grande pauvreté du pays.


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Après un copieux petit déjeuner sur la terrasse face aux mogotes, nous sommes partis avec Noël, qui est venu nous chercher à cheval !


Les mogotes, ce sont ces étranges collines parsemées sur la vallée de Viñales.


Viñales est une zone très fertile et humide, avec une terre rouge chargée de fer, qui donne, selon les habitants, le meilleur tabac du monde. C'est ici qu'est cultivé le tabac pour la fabrication des cigares.


Après les gros orages de la veille, nous étions bien contents de découvrir la région à cheval car les chemins sont devenus très boueux.


Nous avions un peu peur de nous retrouver avec des chevaux inadaptés, la plupart de ceux que nous croisons sur la route sont faméliques ou blessés au niveau du harnachement...

Heureusement, notre guide est un propriétaire consciencieux qui s'occupe bien de ses animaux et les chevaux étaient en très bon état.


Il faut dire aussi que les personnes qui travaillent dans le tourisme sont payées en CUC la monnaie spéciale des touristes (équivalent à l'euro). Alors que les autres reçoivent la monnaie nationale qui vaut beaucoup moins. C'est la monnaie qui permet de payer dans les "supermarchés", sortes de petites épiceries rationnées où les gens font la queue. Pour vous donner un ordre d'idée, le salaire moyen mensuel est aux alentours de 28 CUC/€, une nuit chez l'habitant en casa particular, c'est entre 15 et 30 CUC par jour. La balade à cheval, en l'occurrence, c'était 5 CUC de l'heure par personne.


Nous sommes donc partis à cheval à travers les champs, entre les mogotes, les cultures sont très, très artisanales. L'agriculture n'est pas motorisée, les rares tracteurs servent à transporter des citernes d'eau potable. Les fermiers labourent avec des bœufs. Les chevaux servent plutôt comme moyen de transport.

Ici on cultive du tabac (mais nous n'en verrons pas dans les champs car ce n'est pas la bonne saison), du manioc, du maïs, du riz et bien sûr, des fruits : bananes, goyaves, mangues...


Nous nous arrêtons dans une petite ferme où un cow boy, rasé de près, sombrero sur la tête, mode beau gosse, nous explique comment se fait un cigare.

En gros on fait germer les plants de tabac, on repique, ça pousse, on récolte. Ensuite on fait sécher et macérer/fermenter les feuilles pour leur donner du goût. Le cow boy nous explique qu'ici, ils utilisent uniquement des ingrédients naturels : miel, jus de fruits, alors que dans les usines de l'état c'est un procédé à base de produits chimiques. En gros pour faire un cigare, on fait tremper le tabac dans un cocktail proche du punch.

Au sujet des usines de l'état, les fermes doivent vendre 90% de leur production à l'état. Ils sont autorisés à fabriquer eux-mêmes leurs cigares à condition de les vendre en direct sur leur exploitation, sans aucune marque distinctive. Une marque pourrait entraîner la reconnaissance d'un bon cigare et induire de la concurrence entre les fermes... Un vil péché capitaliste.


Après nous avoir servi un délicieux Pina colada glacé, le cow boy nous a montré comment rouler un cigare.


Nous avons ensuite repris notre chemin à cheval. Leurs selles western sont un cauchemar, on devait bien marcher comme de véritables gaucho cubains après ces 3h en selle !


Le ciel est nuageux mais ne vous y trompez pas, la chaleur était bien au rendez-vous ! Je pense que les photos sont un peu sombres car il ya eu de la condensation dans la boîte étanche de la gopro... (photos avec les dates)



Voici les photos de la fabrication des cigares, séchage des feuilles de tabac puis roulage



Parce que même les cow boy en Sombrero aiment boire leur petit verre de lait

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Ce matin, petit déjeuner sur la terrasse...

Toujours une grande assiette de fruits frais (mangue, ananas, banane, goyave, papaye), une carafe de jus pressé, du café (local, Cuba produit du très bon café, ceux qui ont pris des expressos à la maison la semaine dernière: c'était du cubain), des œufs, du pain...


Ensuite nous avons fait réparer un pneu un peu fatigué (crevé à deux endroits)


Et en attendant que le monsieur répare le pneu, on a pu observer les véhicules locaux...


Une fois la voiture réparée, nous avons pris la route pour playa larga. L'autoroute est bonne, très large, vide, avec quelques chevaux.

Nous avons eu un petit stress avec l'essence, en effet les stations sont rares... La première n'avait plus de carburant bleu, celui pour les voitures de touristes, la suivante n'avait plus d'électricité (les coupures sont fréquentes) et ne pouvait pas servir d'essence. La troisième était la bonne, on a du faire la queue au milieu des voitures qui arrivent poussées à la main (et qui repartent de la même manière), mais on a pu sauver notre mini 4x4 de la panne sèche.


Nous sommes arrivés à playa larga, sur la célèbre baie des cochons, vers 16h. La chaleur était écrasante... Et l'électricité en panne.

Donc pas de clim mais pas de daiquiri non plus. Heureusement nous avons trouvé un restaurant qui cuisine au gaz.

Après nous sommes allés à la plage à 200m de la casa.

Sable blanc, palmiers, mojitos...


Mais l'eau est brune !!! Ha un mythe s'effondre. Notre première plongée dans l'eau chaude de la mer des caraïbes se fera dans une eau étonnamment... Marron.


L'orage approche, le ciel prend des couleurs fabuleuses


Finalement il ne pleuvra pas mais la température va redescendre sous les 30 ce qui est très appréciable. Apparemment l'eau est brune à cause des orages qui gonflent l'eau de la rivière qui se jette dans la mer à côté de la plage, chargée de débris de mangroves et marécages.

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Officiellement nous logeons à Caleton, petite pueblo au bord de la mer célèbre pour ses crabes.

Vous avez peut être vu ces images sur Facebook au hasard d'un moment de glandouille, où l'on voit des centaines de crabes traverser la route. Eh bien c'est ici.

Jusqu'en juin a priori, visiblement certains sont en retard, ces crabes sortent des bois pour aller se reproduire dans la mer, traversant au passage le village.

Donc quand on sort de la maison, on trouve sur le pas de la porte un ou deux crabes type tourteau.

Le matin on en compte bien 6 ou 7 qui traversent le jardin.



Autre bestiole locale, le moustique. Jusque là nous étions positivement surpris: aucune bestiole étrange, très peu d'insectes, araignées plus petites qu'à la maison... Ici pas de risque de malaria j'avais juste pris un répulsif pas trop fort, avec du deet quand même, mais pour enfant parce que quand c'est fort dosé ça brûle un peu.

Mais alors ici... On entre dans une nouvelle dimension. On se fait dévorer tout cru. La prise baygon tourne toute la journée (quand il y a du courant...)

On se fait piquer dès le matin. Le soir au resto, on a 10 moustiques chacun autour de nous. En deux jours j'ai passé le cap des 30 impacts. Jamais eu ça de ma vie. Ça gratte de partout...


Enfin la bonne nouvelle c'est qu'on a trouvé l'eau turquoise des caraïbes, la vraie ! Il suffisait d'aller un peu plus loin sur la côte.


On nous a recommandé un endroit sympa, tu payes 15 CUC et tu as transat, buffet à volonté, open bar, et l'un des meilleurs sites de snorkel de Cuba.



Comme c'est un endroit riche en corail et vie sous marine, la plage est elle même en corail, d'où l'intérêt d'avoir son transat à l'ombre.


Les photos sous marines ne rendent pas hyper bien


En vrai, ça grouillait de poissons multicolores.

On se demandait pourquoi il n'y avait pas eu de koh lanta dans les caraïbes... Ce serait plus proche de l'hôtel all-in que de la survie, entre les bans de poissons à 2m du rivage, les crabes qui vont direct dans la cuisine et les petits cochons "sauvages" dans la forêt...

Notre sieste fut interrompue par l'arrivée de l'orage, cette fois ce n'étaient pas quelques gouttes mais une pluie diluvienne. La route était un peu inondée par endroit sur le retour, aucun problème avec notre super mini 4x4. Voir les éclairs tomber sur cette mer d'un turquoise assombri par les nuages était un spectacle magnifique !



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Et des moustiques...


Ce matin nous avons rencontré Manuel, qui nous a fait visiter une partie de la réserve naturelle pour découvrir les oiseaux locaux. Cuba compte 28 espèces d'oiseaux endémiques dont 22 sont observables ici.


Je vous avais déjà expliqué que côté moustique c'était compliqué... Déjà au village c'est une invasion, mais alors dans la réserve naturelle composée de forêts et de marécages... Comment vous décrire? C'est comme la pluie mais à la place des gouttes, c'est des moustiques.

Le guide n'a pas l'air de souffrir, il dit que c'est parce que les moustiques préfèrent les touristes. Que nos répulsifs sont comme des mojitos pour eux, en gros un apero.


Bon le deet, même à dosage enfant, ça reste très efficace. Le problème c'est d'en mettre bien partout. Je me suis fait piquer sur les doigts... Le bas de la joue... Et surtout, à travers mes vêtements. Oui, je me croyais tranquille mais visiblement le mérinos leur plaît. J'avais ce même débardeur dans la jungle de Malaisie l'été dernier, aucun problème. Même au Népal en fin de mousson je n'avais pas vu ça.

Une dizaine de piqûres dans le bas du dos, quelques unes sur les hanches.


Et deux sur le bras. Pas des moustiques non non ça va les bras je gère je tartine bien. Mais quand le guide touche un essaim d'abeille caché dans une feuille de palme, sur qui se jette l'essaim ? Ben sur bibi ! Ça va elles sont moins voraces qu'en Bretagne, j'ai failli m'évanouir à l'idée d'avoir encore un essaim pris dans les cheveux mais je m'en sors avec juste 2 piqûres pas trop douloureuses. Aucun gonflement en tout cas, elles sont moins chargées que chez nous !


Bref, à part ça, on a vu des oiseaux ! Et prendre un colibri ultra rapide en photo avec le sifflement des moustiques dans les oreilles c'était du sport. Mais le guide était compétent etc utilisait son téléphone pour diffuser le chant des oiseaux pour les appâter. Ça fonctionne bien ! On a vu les principales espèces du parc.



Colibri du jardin
Oiseaux de la forêt des moustiques
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Dès le matin, nous avons pris la direction de playa giron à 30km de la casa. Objectif : aller dans l'eau salée pour être loin de ces satanés moustiques. Et apaiser les piqûres.


Sur la route de playa giron, on entrevoit le camaïeu de bleu de la mer des caraïbes de l'autre côté des arbustes. De nombreux monuments commémorent la victoire de Cuba lors de la bataille de la baie des cochons. Si tu ne connais pas cette bataille c'est que tu dois encore lire le tome 3 du siècle des géants de ken Follett, ça tombe bien c'est l'été.

En gros, les américains dans une tentative de renverser le gouvernement communiste cubain ont organisé une invasion de l'île qui fut un échec cuisant. 1400 prisonniers, une centaine de morts côté envahisseurs et une poignée de morts côté cubain. Ici c'est du coup, LE symbole de la victoire contre l'impérialisme.

A playa giron un musée célèbre la victoire.

Mais nous étions surtout là pour la plage. Nous sommes de nouveau allés sur une plage aménagée all inclusive, la calleta buena. Cette fois, un mur de corail encercle une petite baie transformée en piscine naturelle à l'eau turquoise. Les coraux sont moins impressionnants qu'à l'autre plage mais il ya de jolis petits poissons et le côté piscine est très amusant.

Nous explorons ensuite une sorte de trou d'eau, séparé de la mer par des coraux, assez profond


On voit déjà quelques poissons mais une fois dans l'eau c'est génial, des tas de poissons nagent autour de nous !


Après avoir joué quelque temps avec les poissons, j'ai pris des photos de mon mari qui plonge


Ou qui saute, c'est selon. Et puis qui sort de l'eau.


Pas facile, il faut se hisser. Et là, mauvaise idée, il prend appuie avec son pied pour sortir... et marche sur un oursin.

Du coup on est rentrés le soigner ! Ça va, il a survécu, les épines sortiront toutes seules d'après les infirmières de garde.


Le soir, gros orage et en rentra du resto, c'était fiesta chez les crabes qui étaient tous de sortie ! Photos du jardin


En parlant de resto, ici à playa larga, c'est pas mal mais c'est monotone. Du crabe évidemment, mais aussi des crevettes, du poisson et du poulpe. Midi et soir. On commence à saturer au bout de 4 jours.


Notez la panoplie anti moustique, notamment les ventilateurs qui les empêchent de voler sur nous !


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Après le petit déjeuner, toujours en compagnie de moustiques et de quelques crabes, nous sommes partis en hâte vers Cienfuegos, une ville loin des marais et mangroves.


Cienfuegos a été construite par des français fuyant la Louisiane. Les guides disent que ça se voit dans l'architecture mais on est loin du style parisien avec les immeubles aux couleurs pastel et les colonnades. La ville est située dans une grande baie qui donne sur la mer par un petit passage. Il y a un port marchand bien abrité, on voit les portes containers passer. Il y a aussi de somptueux catamarans made in France à louer pour 10 000€ la semaine (!).


La ville est très calme, un peu vide. Très peu de touristes, les habitants fuient la chaleur et se retrouve à la "plage" (un escalier qui descend dans une eau qui n'est pas la plus attirante de la région).


Fini les restaurants familiaux du petit village ici on retrouve les établissements à 5 serveurs tous aussi mal organisés les uns que les autres. A Cuba en général, il faut être patient. Genre tu arrives, on te propose un cocktail... Mais si tu ne demandes pas le menu tu peux l'attendre toute la journée.


Le centre historique de la ville est classé à l Unesco, nous avons visité un des palais, c'est très luxueux. Du marbre, des moulures, meubles en bois exotiques...


Sur la place principale, comme dans toutes les villes du pays, c'est le hot spot wifi de l'état. Le soir tout le monde s'y réuni pour appeler la famille via whatsapp ou surfer sur internet.

Il faut acheter des cartes à 1cuc qui donnent droit à une heure d'accès.

Certains hôtels ont leur propre WiFi mais il faut quand même la petite carte à 1cuc pour surfer.

Évidemment, il faut aussi du courant, les coupures sont vraiment nombreuses et le sujet est un peu tabou. A Viñales on nous disait "non c'est super rare il doit y avoir des travaux sur la ligne", à playa larga "c'est la tempête, il doit y avoir de l'orage dans une ville plus en amont".

Mouais... Depuis 2 semaines on a une ou deux coupures par jour, indépendamment de la météo...

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Nous n'avons pas vraiment eu de coup de cœur pour Cienfuegos, nous avons rapidement quitté la ville pour aller voir un jardin botanique dans la campagne. Ce jardin créé par un magnat américain de l'industrie sucrière avait pour but d'étudier les meilleures variétés de canne à sucre. Finalement il s'est dispersé et a accumulé une collection de 2000 plantes dont plus de 150 palmiers différents.

Le jardin est immense et pas structuré ou balisé. On remarque les arbres les plus remarquable comme ce palmier géant tout droit sorti de la préhistoire où ces bambous qui font des bruits de maison en bois quand la brise se lève. Pour le reste on passe à côté faute d'infos c'est dommage. J'ai quand même trouvé le truc urticant du jardin, pour parfaire ma collection de piqûres.


Ensuite nous sommes allés dans la montagne,la sierra del escambray, qui culmine à 1156m. La route est magnifique, les montagnes sont bien dessinées, la végétation tropicale est luxuriante. Nous avons rejoint un lieu touristique officiel, où on paye 10cuc pour rentrer. Étonnamment cher par rapport aux prix habituels du pays. Mais ça valait vraiment le coup. El Nicho est une grande cascade avec de multiples bassins / piscines naturelles aux eaux cristallines. Beaucoup de monde, mais de la place. Il faut quand même quelques heures pour explorer tous les chemins et faire trempette dans les bassins.

D'autres bassins plus accessibles sont pris d'assaut par les cubains qui viennent y pic niquer en famille.

Il y avait un petit resto censé servir de la truite. On a reçu un poisson pané et de multiples accompagnements (j'adore le manioc). Après la marche et le repas copieux on était HS, et au moment de payer l'addition on se rend compte qu'on nous a servi une portion pour une personne lol. C'était tout simple mais super bon, très copieux, et avec les cocktails en apero on s'en sort pour... 14 CUC/€ à deux.

En parlant de prix, une bouteille d'eau 1.5l c'est généralement 1.5-2 CUC dans les hôtels, 0.70 CUC dans les magasins (mais c'est rare d'en trouver). Une bouteille de Havana club 4 CUC au magasin touristique. On comprend pourquoi les cocktails sont chargés.


Nous sommes ensuite redescendus de la montagne pour longer la côte sud et rejoindre Trinidad.

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Trinidad est une des plus anciennes villes de Cuba, elle a été fondée en 1514. Pendant de nombreuses années c'était plus un repère de pirates qu'une ville florissante mais au début du 19ème siècle, les français installés à Haïti faisant face à une rébellion d'esclaves vinrent s'installer à Trinidad. Ils développèrent l'industrie sucrière et la ville connut son âge d'or. Après l'indépendance et la fin des sucreries et de la traite des esclaves elle tomba dans l'oubli. Quand l'état a lancé des rénovations dans les années 1950, elle était restée telle quelle. Avec des routes en pierre, des petites maisons aux toits en tuile...

Aujourd'hui la ville est comme une carte postale des années 1900, les maisons aux couleurs de l'arc en ciel, la montagne en arrière plan, la route you en "pavés" (je mets des guillemets parce qu'on est plus proche de l'amas de pierre que de la vraie rue pavée). Quelques voitures anciennes, beaucoup de chevaux, parfois un petit âne. Des musiciens partout.

On a eu quelques bonnes surprises en matière de restaurants, un peu plus d'originalité, des terrasses ou des anciennes maisons coloniales bien décorées tout en préservant leur authenticité.

C'est l'avantage ici, c'est une ville très touristique, mais qui reste très authentique. Un hôtel ou deux, tout le monde loge chez les habitants en mode chambre d'hôte. Pas de publicités, d'enseignes voyantes...

Tout autant de coupures d'électricité que dans les autres villes et internet disponible seulement quelques heures par jour. Nous avons raté la finale de la coupe d Afrique.

Ici on a jamais vu un bar ou un resto qui diffuse la télé, et côté sport le foot n'est pas vraiment populaire. Ici c'est le baseball !

Et la danse... Dans la rue les enfants ne jouent pas au foot, ils ont une enceinte portable ou un téléphone et ils dansent. Dans la casa de la Havane où ils avaient une console, pas de fortnite ou de Fifa: c'est just danse.

Donc diffuser un match... Pas vraiment leur truc !

Après la visite de la ville nous sommes allés à la plage à 20min du centre ville.

Jolie plage de sable, mer chaude et tranquille. Le seul bémol c'est que la plage est 100% occupée par les hôtels. On ne peut pas juste mettre sa serviette et se baigner il faut louer un transat, il yen a plein, c'est plutôt joli avec les parasols en paille mais c'est vrai qu'on aimerait être tranquille parfois sans un gus qui vient nous demander des sous/ce qu'on veut boire /d'où on vient. Where you from? C'est leur question préférée !


A Trinidad le seul point gênant, c'est vraiment ces rabatteurs. On ne peut pas rester 30 sec sans que quelqu'un nous propose un taxi, une balade à cheval, une rando vers une cas, un resto... Même une dame tout habillée normalement peut d'un coup lancer son "where your from? You want good restaurant? Terrasse? Not expensive free wifi" (d'ailleurs ça c'est faux même si le resto a le free wifi il faut se connecter à etecsa pour 1 CUC de l'heure)



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Non ce n'est pas une prière c'est bien le nom d'une ville ici !

L'une des plus anciennes de Cuba d'ailleurs.

Changement de plan, on décide d'arriver une journée plus tôt au paradis promis pour notre voyage de noce.

300km à parcourir depuis Trinidad, nous en profitons pour faire quelques haltes en chemin.

Juste à la sortie de Trinidad vers l'est nous traversons la vallée de Los Ingenios. C'est une vallée classée à l'Unesco, on le voit peu de loin maid elle est parsemée d'anciennes sucreries. Il faut imaginer ce paysage il ya 150 ans, avec d'immenses domaines, des champs de canne à sucre partout.


En arrière plan, la sierra del escambray. De l'autre côté, la mer des caraïbes


Notre première étape sera donc la ville de sancti spiritus, qui à l'occasion de ses 150 ans, a été bien repeinte ! C'est radical comme procédé, mais ça a le mérite d'être efficace car la ville est charmante.


Les drapeaux sont de sortie à l'occasion du 26 juillet, l'anniversaire du début de la révolution. Le 26 juillet en lui même n'était pas très glorieux, l'attaque a duré quelques minutes, ils ont tous été capturés ou tués, mais l'idée était lancée et c'est ça qui compte aujourd'hui.



Ensuite nous avons fait une dernière pause à Moron, dans le nord du pays, dans un musée très patriotique "patria o muerte" qui montre une ancienne sucrerie du début du siècle dernier maintenue en l'état, avec d'énormes locomotives d'époque.


Mais le plus incroyable, c'était ça :


Il y a des mygales à Cuba ?!!! Deux semaines que je marche dans l'herbe en tongs, que je prends les oiseaux en photo sans faire attention, et il y avait des mygales ???


On a fuit cette île dangereuse pour emprunter la route vers le paradis:


Une longue digue de plusieurs dizaines de kilomètres qui relie Cuba aux îles des Jardines del rey et surtout, de Cayo Coco, notre destination finale 😀

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Dimanche après-midi, nous sommes arrivés à Cayo Coco.

Cette île de 370km2 est faite de dunes de sable, lagubes, mangroves et hôtels. Pas de village bien que certains hôtels puissent presque compter comme des villes.

Nous avons choisis le Pullman, le plus récent. Il a 4 ans mais la route eat toujours en France construction sur la fin.

Heureusement nous avons notre jeep. Nous l'avons garée devant la porte, entre un taxi et un bus de tourisme, et nous avons rejoins la foule qui attendait dans le lobby. Un groupe avait du arriver avant nous car il y avait beaucoup de monde et des tas de grosses valises.

Avec notre 4x4 et nos sacs à dos nous passions un peu pour des ovnis. La mer turquoise est visible depuis le hall, entre deux les immenses piscines semblent grouiller de vie.

On fait la queue... Quand on arrive enfin au bout on veut absolument expliquer qu'on a réservé une chambre en plus de la réservation initiale et qu'on tient à garder la même tout le long. "oh sure you will ms Dubois" me dit Lize avec un sourire en coin. "Come with me please"

On go with her un peu surpris, elle n'a pas jeté un œil à nos passeport, on a pas reçu notre bracelet au comptoir de la réception comme tous les autres.

"nos sacs sont là" "ben prenez les" Hum OK on espérait avoir un petit coup de pouce pour les trimballer, hotel 5 étoiles quoi. On s'arrête devant la pile de valise du groupe.

"voilà, xx va vous emmener (avec les valises), vous êtes sur classés dans la partie exclusive de l'hôtel, réservée aux adultes, en suite junior. Vous pourrez aller partout mais tout le monde ne peut pas aller de votre côté"

On nous charge dans la voiture des valises et on nous emmène de l'autre côté de l'hôtel. Cette fois xx monte les valises directement à notre chambre.

Nous recevons le bracelet en or ultra top moumoute qui donne accès à notre plage privée, notre snack bar ouvert 24/24 et notre piscine.

Et on nous a réservé le restaurant pour ce soir.

On découvre rapidement que le snack bar n'a de snack que le nom (il fait des steaks et des brochettes de poisson). José le barman veut nous mettre du rhum jusque dans le café du matin.

Vue de la chambre :


On est très peu nombreux pour cet espace donc on a toujours l'impression d'être tout seuls, c'est génial !

Le resto était top, tout est inclus on peut se faire plaisir et commander des langoustes.


Le lendemain, nous devions rendre la voiture... Sur le papier, le point de drop off est écrit noir sur blanc : aéroport de Cayo coco.

L'aéroport est à quelques kilomètres, on dirait un peu celui de Lappeenranta.

Et là, aucune agence de location...

On finit par trouver quelqu'un sur le parking qui nous dit que peut-être l'hôtel memories aurait une agence... On y va, on passe devant les hôtels du groupe Iberostar, qui portent des noms de cocktail (mojito, daiquiri...)

Et on réussit à rendre la voiture au mec qui nous dit, le plus normalement du monde "oui l'agence de l'aéroport est fermée depuis longtemps"

L'après-midi nous avons fait un petit tour en catamaran pour aller voir la barrière de corail et les poissons


Petite photo du coucher de soleil sur la plage

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Pas grand chose à raconter sur ces quelques jours à l'hôtel... Nous étions pratiquement les seuls français, mais nous étions entourés de canadiens ! C'était assez amusant d'entendre les cubains parler français avec l'accent québécois ! Eux ont carrément un vol direct cayo coco Toronto !


Nous avons fait une expédition hors de l'hôtel pour aller voir la playa Pilar, une plage supposée paradisiaque. Certes elle l'était mais avec une armée de touristes qui boivent des bières dans l'eau... Bof bof ! On était bien contents de retrouver notre plage presque privée !

Le vrai luxe dans ce genre d'hôtel, c'est d'être dans une section adultes only, sans enfants, sans matelas pneumatiques...

Et l'équipe de l'hôtel était vraiment sympa et généreuse, ici c'est pas parce que c'est all inclusive qu'ils freinent la consommation bien au contraire ! On vient te voir dans la piscine pour t'apporter un cocktail. T'en commandes 2 tu en reçois 3.

Et quand tu demandes de l'eau "oh only water??"


Enfin, place aux images 😀


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Ici le paysage est parsemé d'immenses affiches de propagande, comme des speech motivationels, en voici des exemples !

Il yen a beaucoup et on tourne toujours autour des mêmes thèmes. Je ne vous fais pas une compilation des statues de José Marti parce que là ce serait interminable ! C'est LE héros national de l'indépendance, il est partout, notamment en géant sur la place de la révolution, dans chaque ville sur la place principale... Il a donné son nom à l'aéroport, la banque nationale, et probablement tout un tas d'écoles et d'administrations prestigieuses.

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Nous avons regagné la Havane en avion, une journée avant notre retour vers l'Europe (toujours garder une journée "tampon" en cas d'imprévu !)

Cette fois nous logions à Vedado, un autre quartier de la Havane, résidentiel, plus récent (que la vieille ville qui fête ses 500 ans, entendons nous bien, ça reste plutôt ancien). Il faisait chaud et sans la piscine pour nous rafraîchir, ça commençait à devenir pénible (je n'évoque pas la mer pour le rafraîchissement car elle devait plutôt taper dans les 30 degrés).


A Vedado le plan de la ville est un grand quadrillage avec des rues larges et ombragées et de grandes maisons anciennes, parfois délabrées, parfois flamboyantes (on y trouve d'ailleurs pas mal d'ambassades, dont celle de Corée du Nord, facile à reconnaître, c'est la seule qui met des photos de ses missiles pour décorer sa clôture). Et de grands immeubles en béton (très laids). Dont l'hôtel Melia Cohiba à plusieurs centaines d'euros la nuit, le plus moche hôtel du monde (depuis l'extérieur en tout cas)


Comme monument marquant dans le quartier on trouve l'immense plaza de la revolucion, avec un gigantesque José Marti en mode penseur, une grosse tour grise gardée par des soldats et un portrait du che ainsi qu'un portrait de Cienfuegos format immeuble.

C'est un peu caricatural de voir ces monuments gigantesques quand on voit les dégâts du communisme... Le pays est très pauvre, peu industrialisé, les biens de consommation sont rationnés (c'est très spécial de voir une galerie "commerciale", c'est à moitié vide, il ya 1 élément de rayon par article...) , internet est un luxe 1 CUC l'heure pour 28 CUC en moyenne de revenu par mois) , l'électricité coupe régulièrement...

Une Peugeot 306 coûte 50 000€, soit un peu plus qu'une Chevrolet de 1960 en état de rouler... Les idéaux étaient probablement louables mais la concrétisation est dramatique.

Nous avons vite regagné le centre de la vieille ville, plus touristique (impossible de trouver une bouteille d'eau autour de notre casa, on a faillit finir tout desséchés) mais beaucoup de choses étaient fermées, d'un côté à cause du 26 juillet, de l'autre la mort du cardinal de la Havane (tout le quartier de la cathédrale était fermé)

On a fini la journée en mangeant des glaces (il y a une formidable adresse, Heladoro)


Et en finissant nos derniers CUC en achetant des souvenirs !


Je vous écris de l'avion du retour... Notre périple s'achève donc ici !


J'ai beaucoup aimé le côté "touristique" de Cuba, le patrimoine est vraiment mis en valeur, la nature (peut-être plus par contrainte que par réelle volonté) est restée préservée, les côtes sont magnifiques, la météo est moins torride qu'en Asie du Sud est à la même époque. Nous étions hors saison ce qui était agréable, moins de monde, et à part les orages fréquents le soir c'était bien. L'espagnol est très facile à comprendre ce qui rend la vie facile et la communication relativement pratique avec les gens. Le système d'hébergement en casa particular est génial et très abordable, il y en a vraiment partout, pour 15-30€ la nuit.