Road trip en Slovénie

A la découverte de la Slovénie, d'est en ouest, à la recherche des plus beaux sites naturels. Accompagnez-nous pour la visite de ce magnifique pays trop peu connu.
Août 2020
2 semaines

Deux vidéos, deux visages de la Slovénie, deux aperçus de notre road-trip.

Slovénie, entre ville et côte Adriatique 
Slovénie entre montagnes, lacs et rivières 

850km, trois frontières et une nouvelle vignette sur le pare-brise plus tard, nous voilà arrivés en Slovénie ! Plus que quelques kilomètres pour rejoindre la ferme touristique Grašič - Gradišnik, où nous passerons nos 2 premières nuits, non loin de Maribor.


Malgré quelques difficultés à nous rendre sur place (le gps voulant nous faire passer par un chemin de randonnée ...), la propriétaire nous accueille sympathiquement avec quelques mots d'anglais et un apéritif local en guise de bienvenue : le borovničevec, un alcool de myrtille, vin et schnaps.

La ferme Grašič - Gradišnik est clairement logée dans un écrin de verdure (et de bovins à poils longs).

Le temps de s'installer et l'on nous sert un réconfortant repas traditionnel, composé notamment d'une délicieuse soupe de champignons, cueillis a quelques pas de là.

Malgré l'arrivée une peu chaotique, la tranquilité de l'endroit plante le décor de la dolce vita à la slovène. Autour de nous, des montagnes et pâtures à perte de vue, et des petites vaches (highland cattle) en guise de voisines.

La Laško, une des deux bières Slovènes (industrielles du moins) et la tournée de soupes (champignons des environs et bouillon)

Un cadre privilégié dans les montagnes se mérité ! Nous recommandons très largement la ferme auberge Grašič - Gradišnik (Hočko Pohorje) pour découvrir cette région. Les chambres sont simples et agréables, et les repas qui y sont servit très copieux (soupes, plat, crudités, dessert pour 10€). Les petits déjeuners sont tout autant variés et copieux.

Avant de démarrer la journée, passage par le petit déjeuner. A l'image du dîner, c'est du copieux : oeufs brouillés, knacks (eh oui), pâté de foie, pain, confiture, café et "babičji čaj" (litterallement le thé de grand-mère, au fruits rouges) ... Bref de quoi tenir quelques jours, ou du moins une grosse partie de la journée.


La seconde ville du pays, Maribor, sera notre première étape. Une fois les blocs d'habitations des anciens temps passés, le beau petit centre historique se livre à nous. Agreable et parsemé de terrasses, il se parcours rapidement. Le parc de la ville offre une pause ombragée par ce dur soleil d'août. Un concert jazzy y est même donné depuis un petit kiosque, trônant au mieux des arbres et des par-terres de fleurs.

La château est transformé en musée, mais nous ne nous y attardons pas. De même pour la cave viticole de Maribor, fermée le dimanche matin. Dommage, la ville de Maribor s'affichant fièrement comme étant l'origine des plus vieux vins d'Europe (des flacons de plus de 400-450 ans tout de même) et les vignes les plus vieilles au monde !

Une glace plus tard et nos pas nous conduisent ensuite le long de la Drava, où certains anciens édifices ont été changés en lieux de vie et de détente.

Le château de Maribor et son oeuvre d'art, la Tour de la rivière, donnant sur la Drava.

Plus loin le long de la vallée de la Drava, nous rejoignons la ville de Ptuj (prononcer "ptouille"). Successivement village celte puis camp militaire romain important, ce lieu stratégique serait occupé depuis 5000 ans avant notre ère.

Son château médiéval domine la ville et la Drava. Celui-ci a été reconstruit au XVIII ème siècle, après avoir subit de nombreux incendies au cours de son histoire. Il est aujourd'hui transformé en musée contenant diverses collections de peintures, de mobilier, d'armes et armures. Une exposition dans les anciennes écuries présente notamment les Kurenti, ces déguisements utilisés lors des carnavals, composés de peaux de moutons et devant chasser les esprits de l'hiver au profit de ceux du printemps.

Ici encore, les belles terrasses sont légion, y compris dans l'enceinte du château où nous nous attardons pour nous rafraîchir avec un jus de sureau, dont la culture semble répandue dans la région.

  Le château de Ptuj (Ptujski grad) domine la ville et offre un beau point de vue sur les toits de la ville.

Pour rejoindre notre prochaine destination, il faut prendre un peu de hauteur. Depuis Stahovica nous prenons le téléphérique, inchangé depuis l'époque soviétique, qui nous emmène près de 1300 mètres plus haut. L'accès est également possible en voiture, plusieurs parking étant à proximité du plateau, mais la montée vertigineuse vaut le coup.

Encore une heure de marche, accompagnés des troupeaux de vaches en liberté et nous atteignons le plateau de Velika Planina.

Des guides locaux nous accompagnent sur un tronçon de la montée sous le télésiège.

Ces maisons tout de bois construites sont d'anciennes habitations d'estive pour les éleveurs, accompagnant et veillant sur leur bétail.

Aujourd'hui le plus souvent transformés en gites ou auberges pour les touristes de passage, il n'en reste pas moins encore certaines en activité, en témoigne le nombre de bovins en liberté sur ce plateau.

Isolées ou en "village" les petites maisons de bois peuplent le plateau

Les vues sont à couper le souffle et la randonnée autour du plateau est à la hauteur de nos attentes et de sa réputation. Quelques heures sont nécessaires pour profiter de ces trésors de la nature.

Le soir, nous prenons nos quartiers dans une auberge au pied du téléphérique. Un repas réconfortant et bien mérité, dans un cadre une fois encore des plus zen, nous y attend.

Cuisine traditionnelle et réconfortante dans cette auberge

La guest house Kraljev Hrib est idéalement située à moins de 5 minutes à pied de la télécabine pour monter sur le plateau de Vélika Planina. La cuisine du soir est traditionnelle et très bonne.

Nous recommandons de ne pas opter pour le petit déjeuner sur place, assez cher et peu varié.

Ljubljana, la capitale slovène est l'étape culturelle du jour. Celle-ci compte 280.000 habitants (autant que Strasbourg...) et un nombre de terrasses qui ferait rêver n'importe quel français en mal d'extérieur.

Pour bien commencer notre petite journée et nous réveiller, la première étape sera un petit-déjeuner, tout naturellement pris sur une terrasse.

Tous pleins fait de cappuccino et 'autres bonnes choses, la journée est lancée.

Petit déjeuner en bord de la Ljubljanica.

Nous sommes tombés par hasard sur le petit bar Nabrežje 15 en bord de Ljubljanica (quelques pas au sud du pont Ribja, berge côté chateau), qui propose de bon petits déjeuners. Une offre particulièrement intéressante le matin : pour une boisson chaude achetée, pain, miel, beurre et confiture offert. Autrement dit un petit déjeuner pour le prix d'un cappuccino, soit 1€70 !

L'attraction immanquable de Ljubljana étant son château, direction les hauteurs de la ville.

Âgé de près de 900 ans mais propriété de la ville depuis à peine plus d'un siècle, le château se veut lieu de mémoire, culture et événements. Aussi, vous pourrez célébrer votre mariage dans ce lieu ! Il s'en est fallu de peu que celui-ci ne soit rasé au profit de divers projets, donc celui d'un parlement slovène. Aucun doute sur le fait que l'attrait touristique en aurait été amoindri !

La tour principale et le chemin de ronde offrent un point de vue tout azimut sur les toits de la ville.

Le château de Ljubljana et la vue sur la ville depuis la tour principale 

La capitale abrite également une des deux principales brasseries du pays, la "pivovarna" Union, non loin du centre. Malheureusement pour nous les visites se limitent au jeudi, vendredi et samedi ... Tant pis.

On en profite pour un passage dans le parc de la ville, le parc Tivoli, qui en plus de divers terrains de sports et gymnases, accueille le centre international des arts graphiques. Dans l'allée centrale du parc figure une rétrospective sur l'équipe de foot de la ville et du pays. Avis aux fans.

Le centre international des arts graphiques de Ljubljana, construit en 1986

La fin d'après midi sera un enchaînement de flânerie dans le dédale de ruelles de la ville, terrasses et goûter dans le (second) point culminant de la ville, j'ai nommé la tour Nebotičnik, gratte-ciel de ... 12 étages !

Il n'en reste pas moins un lieu agréable pour boire un verre (ou deux) et goûter a la fameuse pâtisserie de la région, la Gibanica. La terrasse panoramique offre en fin de journée une belle vue sur le château.

Gourmandise et flânerie dans Ljubljana.

Boire un verre sur la tour Nebotičnik en fin de journée pour profiter du coucher de soleil sur la ville.

Petit focus nécessaire sur la Gibanica, spécialité de la région du Prekmurje, la pâtisserie la plus connue de Slovénie. Ce gâteau apprécié dans tout le pays est originaire de la région traversée par la rivière Mura. Deux types de pâtes et 4 fourrages différents, répartis en 8 couches, et 2 types de sauces : voilà la richesse de cette spécialité traditionnelle garantie qui est cuite dans un moule rond en terre cuite.

Les différents fourrages et sauces se superposent pour ravir autant les yeux que le palais.

Manger une cuisine balkanique généreuse à quelques pas du centre-ville et sur une terrasse entourée de végétation ? C'est possible à la Gostilna Čad. Réservation conseillée selon la période. Accès en voiture rapide depuis le centre, ou pour les plus courageux en traversant à pied une partie du parc Tivoli.

Programme apparemment chargé aujourd'hui. Avant de quitter la vallée pour de nouvelles aventures, nous prenons la direction d'une petite marche matinale. Mais avant cela (avant de quitter la vallée et avant la marche donc), petit café avec un hôte bien singulier, nostalgique de Tito ... grosse moustache, bretelles, clope au bec et visage buriné, le décor est planté dans cet ancien relais de chasse. A quelques pas de là, un second relais de chasse, ayant celui-ci appartenu au dictateur Tito.

Deux relais de chasse, deux ambiances.

Ce n'est pas le meilleur café que l'on aura bu pendant le séjour, mais arrêtez vous à l'International Piknik Centrer "Pri Jurju", ne serait-ce que pour profiter du décors atypique et de son propriétaire, non moins atypique ! Accessible en quelques minutes depuis le parking face à la source de la Kamniška Bistrica (Izvir Kamniške Bistrice).

Première récompense, face au parking se trouve un petit lac, d'un vert et bleu éclatant, source de la rivière Kamniska Bistrica. Ces couleurs sont en fait l'œuvre de particules minérales en suspensions, ainsi que d'un lit calcaire et donc très clair. Avec le soleil qui vient frapper sa surface, l'effet est magique !

La source de la rivière Kamniska Bistrica, formant un petit lac d'un bleu-vert éclatant.

Notre marche nous mène en moins de 40 minutes aux abords des gorges de Veliki Predoselj, en pleine forêt. Encore quelques efforts et nous nous retrouvons au fond de celles-ci, le décor s'offrant a nous seul ! Il semble que le coin ne soit que peu prisé des matinaux.

Les gorges de Veliki Predoselj vues de haut puis de la bonne hauteur. La baignade est possible mais là non.

Nous arrivons ensuite à Kamnik, petit bourg slovène. Bien que le centre ville soit très mignon, celui-ci ne constitue pas une étape incontournable. Nous faisons le tour du centre, l'ancien château et la petite église. En vitesse car les deux sites sont fermés ce jour...

À noter que Kamnik abrite la brasserie "Mali Grad", dont l'IPA, a minima, est très bonne !

Kamnik, son centre, sa petite église et la vue sur les Alpes Juliennes.

C'est au tour de Kranj et de son fameux canyon "urbain". Bon on ne va pas épiloguer, même si le centre est joli, c'est une étape clairement dispensable. Malgré le fait que les touristes soient de passage grâce au rayonnement de Ljubljana, celle-ci n'a malheureusement que peu à leur offrir et souffre d'une industrie très présente. Et cela jusque dans son canyon.

Le canyon urbain de Kranj, et ses industries, depuis le point de vue de la ville.

Škofja Loka, cité médiévale et pittoresque, tournée vers les Alpes Juliennes. On accède à son petit centre par le pont des Capucins.

Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est au sommet de la ville que Château se dévoile. Transformé en musée, la visite ne sera pas au programme. Le petit parc du château en revanche, offre une pause fraîcheur par cette journée une nouvelle fois bien chaude.

Petit centre coloré, château musée, on y accède par un pont en pierre, le pont des Capucins.

Une randonnée, 3 villes et quelques kilomètres engloutis, on finit la soirée à la gostilna Dobnikar, à la vue panoramique aussi bien à notre gauche qu'à notre droite. Une belle fin de journée !

Belle vue et très bonne cuisine traditionnelle à la gostilna Dobnikar.

La gostilna Dobnikar, LE coup de cœur de ce voyage ! Aussi bien pour la vue que la qualité de la cuisine. Plats traditionnels vraiment très bien préparés et pour un coût modeste. Vous la trouverez à Medvode, dans les hauteurs et approximativement entre Ljubljana et Škofja Loka.

Les températures estivales en Slovénie sont assez hautes et le soleil cogne dur. Ce ne sera pas un souci avec le programme de la journée.

On se dirige vers les grottes de Postojna, qui se distinguent par leur étendue (20 kilomètres de galeries découvertes) et leur biodiversité. Celles-ci sont en effet notamment connues pour avoir mis en lumière un certain nombre d'espèces cavernicoles, dont le Proteus anguinus (Protée anguillard ou salamandre blanche) découvert par hasard par des paysans, l'ayant pris pour un bébé dragon.

À proximité des grottes, le vivarium permet d'observer quelques individus de cette espèce, pouvant dépasser les 100 ans et se passer de nourriture pendant 10 ans !

Le vivarium et un spécimen du Protée anguillard dans un milieu reconstitué.

La visite commence par un trajet dans un petit train qui nous conduit 5 kilomètres plus à l'intérieur des grottes, audio-guide en main. Prévoyez un vêtement chaud, les grottes sont à 10°C...

Après une dizaine de minutes, la suite du parcours de fait à pied. Les salles s'enchaînent et nous dévoilent les merveilles des entrailles de la terre. De la salle rouge à la salle aux spaghetti, en passant par le pont russe, on retrouve tous une âme d'enfant, émerveillés devant ces trésors de la nature. La visite se termine par une immense salle, accueillant de temps à autres des orchestres, jouant dans cet environnement insolite pour un public comportant jusqu'à 10.000 personnes !

Après 1h40 de visite sous terre, il est temps de retrouver la surface et la chaleur du soleil.

Quelques salles, dont celle aux spaghetti, on vous laisse deviner...

Deux sites troglodytes sont dignes d'intérêt dans cette région : les grottes de Postojna et celles de Škocjan. Avec le temps suffisant, nous aurions volontiers visité les deux sites (pas le même jour afin de varier les activités), mais à postériori, si le choix devait se faire à nouveau, je privilégierai plutôt le site de Škocjan.

Pourquoi ? D'après les avis de différents blogs, ce second site possède des salles aux dimensions vertigineuses et possède ses propres caractéristiques remarquable. En second point, l'aspect trop touristique de Postojna, avec son allée de magasins de souvenir, le flux de touriste, l'énorme parking... Un parc d'attraction sous-terrain en quelques sortes. Mais aussi, pour le prix : à partir de 20€ pour le site de Škocjan, contre 28€ à minima pourPostjona. Enfin, autour du site de Škocjan, d'autres randonnées sont possibles, mais également l'accès à un gouffre.

Quelques kilomètres plus loin, nous rejoignons le château de Predjama. Niché au creux d'une falaise de 123 mètres de haut et bâti il y a plus de 800 ans, c'est le plus grand château troglodyte au monde. Un de ses occupants notables fut Érasme de Predjama qui s'y réfugia après avoir assassiné un proche de l'empereur d'Autriche (alors en guerre contre l'empire hongrois). Érasme, lors du siège de l'armée autrichienne qui dura une année entière, empruntait le réseau de galeries pour aller chercher hors des murs de quoi ravitailler ses occupants. Il n'hésita d'ailleurs pas à faire parvenir des victuailles aux assaillants et notamment un veau rôti à l'occasion de Pâques. Notre Robin des Bois slovène périt durant ce siège, alors qu'un serviteur du château, soudoyé par l'ennemi, indiqua le moment où Érasme se trouvait aux latrines. Un boulet de catapulte eut alors raison de lui.

Audio-guide à l'appui, la visite tend à mettre le visiteur dans l'ambiance de la vie au château. Un quotidien rude et difficile, en raison des conditions de vie dans ce château troglodyte, froid, sombre et humide.

Immersion dans le plus grand château troglodyte au monde.

Nous poursuivons notre route en direction de la côte Adriatique, pour une randonnée en bord de falaise, surplombée par un fort en ruines, et nous offrant une vue dégagée sur la côte, jusqu'au port de Koper et de Trieste. On poursuit notre chemin pour arriver en surplomb d'une ligne de chemin de fer, unique passage ferroviaire pour le port de Koper. Impressionnant de voir les trains passer dans un tel environnement !

Balade pittoresque à flanc de falaise

À Koper, les vignes ont élu domicile sur une grande partie des coteaux. Quoi de mieux pour se mettre dans l'ambiance qu'une coupe de champagne slovène, entourés de vignes et avec vue sur la mer ?

Un verre de champagne slovène ? N'en parlez pas aux champenois ...

De petites chambres modernes, un accès à une terrasse, une belle vue sur la côté adriatique pour profiter du petit déjeuner ou d'un apéro, nous avons trouvé un petit nid douillet pour 2 nuits chez Parus (Koper)

Afin de changer des "sauts de puce" en voiture, on opte aujourd'hui pour le vélo. Après quelques détours pour trouver un loueur, nous voici à bicyclette au départ de Koper. On quitte rapidement la ville pour se retrouver sur la Parenzana, une longue promenade réservée aux vélos, piétons et baigneurs, ancienne ligne ferroviaire reliant au XXème siècle l'Italie à la Croatie.

Arrivés à Izola, nous déposons les vélos à la marina pour se permettre quelques pas dans les ruelles étroites de son vieux centre. On y découvre un calme et une atmosphère agréable, relativement peu touristique, pour ce petit port de pêcheurs.

Marina d'Izola et son petit marché local, à l'ombre des tilleuls et entourés de terrasses de cafés

Pour bénéficier d'un point de vue sur la ville, quelques efforts sont nécessaires pour rejoindre le Belvédère. Les paysages de la côte Adriatique s'enchaînent, le long des oliviers et des marais salants.

Vue sur Izola, depuis le Belvédère

Il faudra encore bien appuyer sur les pédales pour atteindre Piran, une des plus belles villes de l'Adriatique. La vue splendide sur la vieille ville depuis les anciennes murailles et le campanile, vaut les quelques marches supplémentaires à gravir.

On s'offre une pause glacée puis une baignade avant de continuer notre chemin. Ici pas de plage de sable fin, ni même de galets, on rejoint les eaux limpides de l'Adriatique directement depuis la promenade, en pleine ville.

À peine le temps de sécher que nous arrivons sur la station balnéaire préférée des slovènes, Portoroz. La visite est de courte durée, la ville ayant assez peu d'attraits touristiques, si ce n'est ses restaurants, bars, plages aménagées et casinos.

On s'attarde d'autant moins que le vent se lève fortement et qu'un orage arrive... Les premières gouttes nous surprennent à peine sortis du tunnel de la Valeta (550 m) et nous accompagneront une bonne partie du trajet.

Sur le retour on découvre la marina d'Izola assaillie par les vagues, à tel point que l'eau arrive sur la route. Un yacht en perdition décide même de prendre la mer tant il est malmené dans le port.

Nous remontons la promenade jusqu'à Koper, le ciel toujours menaçant et les vagues grossissantes, pour terminer ce parcours de près de 40 kilomètres.

Une nouvelle journée qui débute à nouveau par un voyage sous terre. Un saut dans le temps dans la vallée d'Idrija où était jusque récemment, extrait un métal rare et aux usages pendant longtemps difficilement remplaçables : le mercure.

Fermée depuis les années 1980, la mine était exploitée depuis 1500 environ. La visite débute par une vidéo de présentation du mercure, son exploitation, son utilisation et la vie des mineurs.

La suite de la visite se passe dans d'anciennes galeries qui ont été conservées pour le tourisme. Celles-ci étaient tellement nombreuses que la ville menaçait de s'effondrer sur elle-même. Par la suite on entrepris de combler les parties de la mines qui n'avaient plus de minerais à donner.

Les galeries d'Antoine qui vous plongeront dans le labeur des mineurs

Toujours à Idrija, un second site retrace le traitement du minerai extrait de la mine. Celui-ci pouvait contenir du mercure natif (présent sous forme liquide) ou sous forme intégrée à une roche, comme le cinabre. Dans ce second cas, la roche sera concassée, chauffée puis les vapeurs condensées pour en récupérer le précieux métal.

Le musée présente l'histoire de ce métal ainsi que l'évolution aussi bien de son utilisation que des méthodes d'extraction. Il se veut ludique et les explications par audio-guide sont très complètes. Un très bon complément à la visite des mines.

Tolmin constitue le point d'entrée le plus au sud dans le parc national du Triglav. Les gorges de Tolmin sont l'attraction naturelle la plus importantes de la commune. On y découvre la Tolminka qui après avoir érodé les massifs calcaires, chemine au fond de ces gorges. Là encore, c'est une eau d'une couleur bleue qui attend le visiteur, de par la nature des sédiments et des minéraux qui y sont contenus. L'envie de s'y jeter est là mais ne vous méprenez pas, ce n'est pas la source chaude sous le pont du Diable et ses 18-20°C qui suffiront à réchauffer les 5 à 9°C de la Tolminka. Seule la truite marbrée semble se complaire dans ces températures.

L'accès au site est naturellement payant mais les infrastructures permettent une visite de qualité et en toute sécurité. Une visite à privilégier en début ou fin de journée pour bénéficier d'une belle lumière et d'une plus faible affluence.

Balade aisée dans les gorges de Tolmin

Le soir, nous nous retrouvons une fois encore dans un lieu reculé, au gîte Nikrmana. Pentes raides et très sporadiquement goudronnées au menu. À l'arrivée toutefois, un superbe panorama sur Tolmin et sa vallée.

Le panorama qui s'offre le matin sur Tolmin depuis le "Sobe Nikrmana" vaut la peine de monter les quelques kilomètres de petites routes sinueuses. On rejoint le centre de Tolmin en 20-25 minutes et l'hébergement est très agréable. Salle de bain partagé, pas de petit déjeuner sur place, mais une cuisine tout équipée à disposition et à la décoration champêtre.

La long de la Soča on peut observer nombre de chutes d'eau. Un peu de route au nord de Tolmin est nécessaire pour rejoindre la cascade Kozjak. Le site est une fois encore payant mais en amont du check-point, plusieurs sentiers peuvent être empruntés pour découvrir la zone.

Avant de repartir, on découvre la Soča sous le pont Napoléon, arborant toujours ces belles teintes de bleu.

Nous consacrons l'après midi à la découverte de la source de la Tolminka. La voiture garée en lisière de forêt, nous entamons la marche. Au bout de 30 minutes nous comprenons que nous sommes garés très, très, très en amont du point de départ de la boucle... Tant pis, on continue !

Sur le chemin on croise des vestiges de bunker de la première guerre mondiale, encore en bon état et accessibles aux visiteurs. Pensez tout de même à vous munir d'une bonne lampe (et d'un peu de courage).

Les kilomètres s'enchaînent, on dépasse le chemin pour l'église de Javorka, une première ferme, Planina Polog, d'autres bunkers et enfin la montée s'engage.

On arrive finalement à la source de la Tolminka, perchée dans les montagnes, sur son lit de sédiments calcaires.

Pendant la descente, les panoramas qui se dévoilent à nous sont magnifiques. La Tolminka doit être traversée en un point du chemin à l'aide d'une petite nacelle manuelle, pouvant accueillir quelques passagers.

Encore un petit effort et nous retrouvons la voiture, après une marche de près de 21 kilomètres.

Très connue des touriste et pour cause, elle est idéalement située en bord de route qui mène du centre de Tolmin, vers les curiosités locales, la gostilna Slavečki Stjepan à Zatolmin est un bon choix pour manger une cuisine traditionnelle et locale. Si possible et si beau temps, venez tôt pour profiter de la terrasse.

On continue le tour du parc du Triglav avec ce qui est certainement un des plus beaux lacs de Slovénie, le lac Bohinj.

Pour le rejoindre, vous pouvez opter pour le train... à bord de votre voiture ! Une ligne spécialement dédiée, construite en 1900, permet de rallier Nova Gorica (frontière italienne) à Jesenice (près de la frontière autrichienne). Pour une somme très abordable, vous pourrez profiter des paysages, sans vous soucier de la route, au fil des 31 gares, 36 tunnels et 53 ponts ou viaducs que compte le parcours. Nous n'avions pas connaissance de cette possibilité, la route est nettement plus longue mais reste magnifique.

Afin d'éviter les coûteux et bondés parkings autour du lac, nous laissons la voiture à Bohinjska Bistrica et rallions le lac par la piste cyclable d'environ 6 kilomètres. Celle-ci est plate, à l'exception de 2 petites montées.

À l'instar des autres lacs ou rivières, le lac constitue un lieu de baignade pour les slovènes. Il faut dire que la vue et la couleur de ses eaux appellent à la baignade. Appel auquel nous ne résistons pas. Un café en bord de lac plus tard, nous prenons le bateau touristique pour rallier le point opposé du lac, Ukranc. De là, retour à pied le long du lac pour découvrir une multitude de petits coins de paradis, toujours avec une vue magnifique.

Le lendemain, nous empruntons le même itinéraire en direction du lac, mais à destination des gorges de la Mostnica puis de ses chutes, plus en amont. Pour les rejoindre, on traverse des pâtures entourés de sommets des Alpes Juliennes.

En milieu d'après midi, nous sommes surpris en pleine pause café sur le bord du lac par la pluie, ce qui écourtera notre sortie. Retour au ranch sous une pluie battante, à travers les pittoresques villages de cette vallée.

Une recommandation sur Bohinja Bistrica, n'hésitez pas à vous rendre à la Gostilna Strud'l. Une excellente cuisine et un cadre chaleureux vous y attendront !

Un medley de la cuisine slovène, dont : Ričet, Jota, štruklji, choucroute, écrasé de pommes de terre et autres charcuteries

La gostilna Strud'l, sans aucun doute, l'adresse à recommander pour une nourriture traditionnelle locale dans un cadre chaleureux et pour un prix plus que raisonnable.

Nous avons opté pour un Air Bnb dans les hauteur, à Bohinjska Češnjica, très simplement appelé Boutique Ranch. Bien qu'aucun cheval ne soit à proximité, notre hôte, haute en couleur nous accueille avec toutes les informations nécessaire pour profiter des environs. Des vélos sont à disposition pour les occupants, de même qu'une grande cuisine.

S'il y a bien une image connue de la Slovénie, ce sera celle du lac de Bled et sa petite île avec son église pittoresque. On étaient quelques peu sceptiques sur ce que l'on allait découvrir, tant Bohinj nous a plut et tant on nous a décrit Bled comme très touristique.

Covid aidant, il a été très simple de se garer à proximité du centre sans avoir à opter pour les coûteux parkings horaires, près du lac.

Le programme est simple, faire le tour du lac, avec 3 arrêts : un point de vue, une baignade et une kremšnita.

Un sentier piéton suit le contour du lac et permet au fil de la balade de découvrir la petite île sous différents angles. Le lac propose, comme à l'habitude, location de barques ou paddle. Vous pourrez aussi embarquer dans de petites embarcations propulsés à la force des bras et des rames d'un courageux pilote à l'instar des gondoliers de Venise.

Bien que de nombreux hôtels se soient implantés pour répondre à la demande touristique, ceux-ci sont regroupés dans une même zone et sont de taille modeste la plupart du temps. Cela permet au lac de conserver son charme.

Le lac de Bled, haut lieu de la culture Instagram

La montée au point de vue est assez abrupte mais dévoile une superbe vue sur le lac et l'église. Deux points de vue sur le même côté du lac sont possible. Les avis sont unanimes, le premier et le plus facile à atteindre donne la meilleure vue.

Sans, et avec vos serviteurs

Après ces quelques efforts nous optons pour une baignade sur une petite plage au calme et peu bondée. Eau cristalline à bonne température et vue sur l'île, un petit coin de paradis, encore un.

Trempette avec vue sur l'île

À la recherche de la meilleure kremšnita, nous avons recherché les bonnes adresses. Deux lieux présumés : le Grand Hotel Toplice près du centre ou le Café Belvédère. Nous optons pour le second, celui-ci offrant une vue imprenable sur le lac et l'île. Le pavillon sur les hauts piliers au-dessus de Vila Bled a été conçu comme une "salle d'attente" par Alexandre, le roi de Yougoslavie. Tito y a notamment reçu des tête couronnées du monde entier, des présidents et des célébrités.

Aérienne, goutue et avec une belle vue, foncez déguster la kremšnita du café Belvédère.

Le Café Belvédère : un de nos endroits coup de cœur du séjour !

A quelques kilomètres au nord de Bled, nous rejoignons les gorges de Vintgar. L'accès au site n'est pas bon marché mais la visite des gorges sur des passerelles en bois, suivant la Radovna qui serpente entre les montagnes Hom et Boršt mérite le détour. Comme pour la plupart des autres sites, ne faites pas comme nous, préférez le début de matinée ou la fin de journée pour avoir une belle luminosité ou une envoûtante brume sur la rivière.

Balades le long des plateformes aménagées des gorges de Vintgar

Pour notre dernière soirée près du lac, nous restons une autre gostilna recommandée par nos hôtes, la gostilna Ema à Srednja vas v Bohinju Plutôt bon, terrasse très agréables et grande, les pizzas sont de taille gargantuesque ! Jugez plutôt ...

Pizza "grande"... Ne faites pas comme nous, prenez là pour 2 !

Le road-trip dans le parc du Triglav se poursuit, toujours à la découverte de ses sites d'exception. Nous nous rendons auprès des chutes de Pericnik, considérées comme les plus belles de Slovénie. Il faut dire que le premier site avec sa cascade de 52 mètres de haut a de quoi décoiffer ! Et quelque peu vous mouiller également, le chemin vous conduisant littéralement derrière la chute d'eau. Cela est rendu possible par une érosion plus lente des roches accueillant le cours d'eau, par rapport aux roches en surplomb. Un superbe spectacle, au milieu des montagnes et de la forêt.

 L'impressionnante cascade de Pericnik et ses 52 mètres de haut

Il faudra gravir davantage le sentier en direction de "zgornij slap", pour se rendre sur une deuxième cascade. Moins haute (environ 15 mètres) mais encore plus belle et moins fréquentée. Point commun entre les 2, prévoyez un imperméable si vous ne souhaitez pas être mouillés !

 La seconde cascade de 15 mètres de haut

Vous aurez alors le choix entre redescendre vers la première chute puis le parking, ou bien vous aventurer sur un des sentiers poursuivant plus en avant sur la falaise. Notre voiture étant bien avant le parking, nous faisons le second choix en espérant se rapprocher de la voiture par la même occasion ! Le sentier se poursuit le long de cavités creusées à même la roche, de telle sorte que l'on se demande si l'on est dans une grotte ou une falaise. La vue sur les monts du Triglav est magique. Nous continuons en direction de la forêt et fort heureusement le sentier se met à descendre, pour nous reconduire à notre voiture.

Grotte ou falaise, on ne sait plus trop. La vue met tout le monde d'accord, magnifique 

Située à la limite nord du parc du Triglav, la réserve naturelle de Zelenci se rejoint en à peine 10 minutes de marche depuis le parking, non loin de la station de ski de Kranjska Gora. Se dévoile alors un magnifique bassin de couleur émeraude. Ces étangs constituent des réserves biologiques riches dans lesquelles de nombreuses espèces cohabitent, dont la fameuse truite marbrée. Un magnifique site, dont une toute petite partie seulement est accessible, pour en assurer la protection et la conservation.

Un des étangs de la réserve de Zelenci et ses eaux turquoise

Ce soir nous dormirons à proximité de Bovec, notre dernière étape pour ce voyage. Pour la rejoindre, nous avons le choix entre le passage par l'Italie ou la traversée du parc Triglav. Notre choix se porte bien entendu sur la traversée du parc, ce qui nous vaut une belle balade à travers les hauts sommets Triglav. Une pause bière panoramique et un arrêt mouton au col de Trenta plus tard, nous arrivons dans les environs de Bovec et à nouveau sur la Soča.

Pour notre dernière journée en Slovénie nous avons opté pour une descente en rafting. Après avoir tellement apprécié la Soča au long du séjour, il est désormais temps de "naviguer" dessus.

Nous avions un peu peur que ce soit l'usine, compte tenu de la multitude d'agences proposant ces activités. Toutefois, les agences et guides fonctionnent en bonne intelligence et la descente des différents rafts se fait en petits groupes, ce qui rend l'expérience plus agréable.

 La Soča, prête à accueillir notre embarcation de fortune

Nous avons été orientés vers "Soca Rafting" pour cette activité. Le personnel était accueillant, le matériel en bon état et l'expérience au RdV. Ce qui nous a décidé : c'est une agence tenue par des Slovène, à la différence d'autre agences.

La descente se fait en deux "tronçons", un premier de niveau 1, extrêmement calme, qui permet de se familiariser avec le support et avec les ordres, en slovène. La seconde partie devait présenter un secteur de niveau 4... Malgré tout, l'été étant déjà bien avancé, les débits et les rapides sont relativement doux. Un peu déçus sur ce point, on s'attendait à plus de sensations. Il n'est reste pas moins que le décor offert par la Soča est magnifique !

On se décide l'après midi à cheminer le long de la vallée de Lepena pour tomber sur de nouveaux petits endroits préservés, toujours aussi magnifiques. Quelques cascades plus tard, nous remboîtons le pas vers notre chambre.

Dernière soirée, un apéro en terrasse et un dîner dans une gostilna à mi-chemin entre Bovec et notre gîte, pour déguster une des spécialités locales : la truite ! La Soča coulant à moins de 300 mètres, elle est de toute fraîcheur.

La truite de la Soča, préparée le plus simplement possible ! À côté, une autre spécialité, les chaussons de Bovec ou Buški krafi.

Arrêtez vous à la Gostišče Hedvika, à quelques kilomètres de Bovec pour profiter d'une bonne cuisine traditionnelle.

Un dernier borovničevec et il est temps de nous endormir une dernière fois dans ce pays. Demain, une longue route nous attend.

2800 km en voiture, 200 à pied, 45 en vélo et une dizaine en rafting. Deux semaines intenses pour découvrir un pays qui nous était presque totalement inconnu, avant que nous ne commencions à préparer ce voyage.

Ce qui nous aura certainement le plus conquis, c'est la richesse et la diversité des paysages et milieux naturels que nous avons découvert. Des massifs montagneux imposants, une végétation dense et luxuriante, des cours d'eau aux couleurs enchanteresses ou encore des lacs paisibles.

On ne peut évidemment pas omettre les habitants ! Les Slovènes et leur sens de l'accueil, leur appétence pour une douceur de vivre, qui dès les touts premiers jours nous ont mis dans l'ambiance.

Que dire enfin de la gastronomie... C'est riche, copieux et varié ! On a découvert avec plaisir tout une multitude de spécialités à boire ou à manger, des plats typiques ou réinterprétés, le plus souvent dans un cadre adorable dans les différentes gostilna que l'on a pu tester.

Idéalement, il nous aurait fallu une petite semaine complémentaire pour profiter encore plus des activités d'extérieur : via-ferrata, canyoning, spéléologie ou encore une journée chill en bord de lac avec un paddle.

Le seul risque à visiter ce pays serait le flot touristique, concentré dans les lieux les plus populaires. La Slovénie étant encore peu visitée, notamment du fait de la proximité avec la Croatie, les infrastructures sont en train de se développer. Nous avons cependant eu de la "chance" avec le contexte sanitaire de cet été 2020, qui a eu un impact très fort sur les choix de destination des vacanciers, et nous a permis de visiter la quasi-totalité des sites dans des conditions exceptionnelles.

En définitive, foncez visiter la Slovénie ! Chaque saison semble avoir son lot de surprises, et même un temps gris et brumeux apporte un filtre charmant aux sites naturels.

Avant de refermer ce carnet de voyage, remerciements au blog "Slovénie-secrète", qui nous aura apporté énormément d'informations pour la préparation et le déroulement de notre séjour.