Deux semaines aux Açores : Sao Miguel, Pico et Faial.
Septembre 2021
15 jours
Partager ce carnet de voyage

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel des Açores quand le petit bimoteur se range sur le tarmac de l'aéroport de Faial, une des plus petites îles de l'archipel portugais. Le ciel azur a revêtu sa cape grise et ne nous laisse malheureusement pas la possibilité d'admirer le mont Pico, sur l'île voisine.

Ni la courte nuit passée sur Ponta Delgada la veille, ni les trombes d'eau qui nous ont accompagnés ce matin jusqu'à l'aéroport n'ont pu entamer notre enthousiasme de découvrir cette île.

Le Bombardier Q400 en survol de Faial puis débarque ses passagers à l'aéroport de Castelo Branco

Pour se plonger dans la culture azorienne, nous avons fait le choix d'une maison chargée d'histoire à Feteira, à quelques kilomètres du petit aéroport de Castelo Branco. En quelques minutes nous trouvons une voiture qui nous déposera près des grilles du "Azores Vintage B&B", maison familliale multi-centenaire, dans la même famille depuis 1876 ! Un bond dans le temps, à mesure que nous investissons les lieux.

Azores Vintage B&B : un véritable saut dans le temps

Horta, la ville principale de l'île est toute proche et constitue notre première destination. En quelques minutes à nouveau, une voiture s'arrête pour nous conduire aux portes de la ville. Le petit déjeuner matinal à l'aéroport de Ponta Delgada (pasteis de nata !) est déjà bien loin et nous prenons la direction d'une adresse dénichée par Ophélie, le restaurant Genuino. Du nom de son propriétaire, Genuino Madruga, qui fût le premier marin portugais à avoir réalisé deux tours du monde par les 3 caps. Son restaurant en porte d'ailleurs les nombreux souvenirs. Les poissons grillés pêchés localement sont excellents (aussi bien le thon que l'espadon) et la vue sur la petite baie de Porto Pim n'en rend que meilleur le déjeuner, une douceur de vivre nous enivre.

Dans le restaurant, les t-shirts glanés durant ses tours du monde sont exhibés comme autant de trophées.

"Genuino Restaurante" une adresse à ne pas manquer sur Horta, localisée à Porto Pim et offrant une belle vue sur la baie. Au menu, du poisson frais et préparé simplement. On aurait envie de rester discuter après le repas avec Genuino en personne de ses aventures !

A la sortie du restaurant, nous traversons la petite plage de sable noir de Porto Pim et partons pour le belvédère de Monte da Giua, qui nous offre un panorama sur toute la baie de Porto Pim et de Horta. Une ascension aisée car le point haut culmine à peine à 145 mètres. On y découvre un cratère éventré, qui s'ouvre sur l'océan. En redescendant, nous tombons sur la Caldeira do Inferno, qui porte bien son nom, puisque l'ancien cratère s'observe depuis un point de vue vertigineux, au dessus des vagues se brisant contre la roche volcanique.

Des caldeiras aux portes de Horta et Porto Pim

Nos pas nous mènent ensuite vers le centre de Horta et notamment sa Marina. Il s'agit d'un des ports de plaisance les plus célèbres au monde. Nombreux sont les marins et aventuriers à faire escale dans ces eaux et à laisser pour trace de leur passage, une peinture sur les quais de la marina. Un véritable musée en plein air qui s'offre aux passants.

La célèbre Marina de Horta et ses peintures. Dans le fond, la dame de la Conception veille sur les marins.

La pluie s'est invitée dans notre découverte de Horta, mais nous prenons tout de même le chemin du Miradouro Senhiora da Conceçao. Malgré la raide montée, les gouttes et les nuages, on découvre sous un nouvel angle la ville et son port.

Un ambiance bitonale pour cette fin d'après midi dans les hauteurs de Horta.

Nous regagnons tranquillement le centre de Horta et après quelques courses nous regagnons notre gîte. À nouveau nous trouvons une bonne âme qui nous ramène sur Feteira. Une première journée de voyage intense malgré la fatigue. Demain direction la caldeira du centre de l'île.

Pour rejoindre la caldeira nous faisons appel à un taxi, plus rapide et plus sûr pour rejoindre les hauteurs de l'île. À peine le pied posé à terre que l'on est saisi par le vent puissant et glacé, qui harcèle le flanc de la caldeira.

Malgré les nuages et la brume omniprésente, le paysage est saisissant. On domine l'île de Faial, l'océan Atlantique et au loin, le mont Pico (lui aussi entouré de nuages, une fois de plus).

Nous entamons la marche sur le bord de la caldeira, le long d'un étroit sentier, au travers d'une végétation luxuriante. Notamment, les hortensias, importés il y a plusieurs centaines d'années sur l'île pour séparer les pâtures et protéger les cultures du vent. L'île de Faial y trouve d'ailleurs son surnom d'île bleue, du fait des inflorescences colorées de cette plante.

En moins d'une demi-heure, nous sommes rattrapés par l'épaisse couche nuageuse qui fond sur l'ancien cratère. On peut clairement distinguer les langues de brume se déposer dans le centre de la caldeira et restreindre petit à petit notre visibilité. Très vite une ambiance mystique s'installe et nous suit sur notre trajet, toujours à flanc de cratère.

La Caldeira et son sentier, bordé de végétation

Arrivés sur le flanc nord du volcan, nous prenons la direction de la côte par un chemin de randonnée qui nous met rapidement à l'abri des bourrasques de vent. Les Açores sont connues pour leur végétation luxuriante et ce n'est pas pour rien, l'eau est omniprésente. Les sentiers sont de fait en certains endroits assez difficiles à pratiquer.

Nous croisons sur le parcours différents environnements, tantôt des forêts de résineux, tantôt des flancs de collines aux airs de garrigue. Toujours, toutefois, un sol noir, composé de roches volcaniques. Nous sommes en plein dans la réserve naturelle de la Caldeira et de Capelinhos.

Les sentiers nous conduisent de volcan en volcan, offrant à chaque fois des paysages grandioses sur les côtes de Faial. Le dernier sommet est celui de "Cabeço do Fogo" qui restera l'endroit le plus venteux de la randonnée.

Nous redescendons sur Capelo et à proximité de la maison de l'artisanat nous retrouvons une voiture pour nous ramener sur Feteira. Il s'agit ni plus, ni moins, que de la même personne qui nous a véhiculé la veille depuis l'aéroport... Pensée pour ce retraité portugais, émigré aux USA qui revient chaque année profiter de sa terre natale.

Les volcans s'enchaînent sur ce sentier et offrent des panoramas à couper le souffle (littéralement du fait de la force du vent..)

À l'extrémité ouest de l'île de Faial, le Capelinhos a pris ses quartiers depuis tout juste 63 ans. Nous nous rendons aux abords de la ville de Capelo (covoiturés par un couple franco-russe) pour y découvrir un paysage exceptionnel.

Un phare permet de situer l'emplacement de l'ancienne côte, désormais occupée par les matériaux volcaniques libérés de 1957 à 1958. Bien que la presqu'île formée alors n'est pas accessible, nous pourrons l'observer depuis les hauteurs du volcan. La roche volcanique et le sable noir donnent un spectacle lunaire.

La presqu'île du Capelinhos, formée lors des éruptions de 1957 à 1958.

Nous prenons le chemin des sentiers de randonnée que nous avions abandonné la veille, vers le "Cabeço da Canto". Depuis son sommet, nous découvrons une vue panoramique sur le volcan Capelinhos et la côte nord-ouest de Faial.

Le tour du cratère se fait au travers d'une végétation dense composée d'arbustes et nous découvrons à son opposé, une vue dégagée sur la caldeira.

Le Capelinhos depuis la montée vers le Cabeço da Canto.

Nous abandonnons les ascensions de volcans à répétition pour gagner la côte et faisons route vers Praia da Norte. Après avoir traversé un petit village et croisé quelques animaux ici et là, c'est à coup de pick-up, à côté des bidons de lait, que nous finissons le trajet.

Une fois Praia da Norte, nous descendons sur la plage de Fajã et son sable noir, à flanc de falaise. Le spectacle est saisissant entre l'écume blanche des vagues, et la noirceur du sable et des roches volcaniques. Nous profitons du paysage, sans oublier de libérer, enfin, le drone, pour immortaliser le moment.

La plage de sable noir de Fajã, surplombée par les falaises de roches volcaniques.

Les pieds rafraîchis par l'océan, nous reprenons la montée vers Praia da Norte pour regagner Feteira. Il nous faudra 3 voitures pour nous conduire à bon port.

C'est notre dernier soir sur Faial et nous prenons la route d'Horta pour prendre un verre dans l'immanquable Peter Café Sport, face à la marina. La décoration est à l'image de la renommée du port, les marins y déposent leurs souvenirs de navigation, donnant un style tout particulier au bar. On vient y boire une bière ou un gin tonic, mais surtout profiter de cette ambiance chaleureuse.

Décoration chargée (de souvenirs de marins) au Peters Café Sport.

Le "Peters Café Sport" mérite un arrêt en fin de journée. Préférez l'intérieur à la décoration chargée ! La terrasse et sa vue sur la marina n'en est pas moins agréable.

Deux bières et deux gin to' plus tard, nous faisons un dernier tour sur la marina en cette fin de journée. Nous reprenons ensuite le chemin de Feteira (en taxi cette fois-ci) pour nous restaurer. Manque de chance, le restaurant que nous voulions tester est fermé ce jour. Ce sera repas frugal pour notre dernier soir : melon vert et fruits secs...

Le soleil rasant illumine la coline d'Espalamaca, derrière la marina de Horta.

Le soleil nous fait grâce de sa présence et on distingue même le mont Pico en quasi-totalité depuis notre logement. La journée s'annonce belle. D'ailleurs, à l'arrière du pick-up qui nous dépose à Porto Pim, Ophélie profite pleinement du soleil sur fond d'océan.

Le mont Pico depuis notre hébergement et Ophélie qui travaille sa photosynthèse en pick-up.

Bien que sur les autres iles la voiture est fortement recommandée, nous n'avons eu aucun mal à nous déplacer aux quatre coins de l'île en faisant du stop. Un peu plus difficile de sortir de Horta en stop, on vous recommanderai de marcher jusqu'à la sortie de la ville.

La liaison entre le port de Horta (île de Faial) et celui de Madalena (île de Pico) ne prend que 30 minutes. Ce qui laisse largement le temps d'admirer le mont Pico qui culmine fièrement au milieu de l'océan, à plus de 2300 mètres d'altitude. Malgré la faible distance entre les deux îles, la traversée est quelque peu mouvementée en certains endroits.

Droit devant nous le mont Pico, derrière nous, l'île de Faial qui s'éloigne petit à petit.

Nous débarquons dans la ville de Madalena et prenons le temps de récupérer de la traversée sur une petite terrasse du centre ville. Notre nouvelle maison est à l'extérieur de la ville, à Santa Luzia.

Pour s'y rendre, le stop est bien moins efficace que sur Faial... En persévérant nous sommes emmenés par un employé de l'aéroport qui non seulement fait un détour pour nous, mais nous présente également les spécificités architecturales de l'île de Pico.

Pico est une île volcanique et on comprend rapidement pourquoi elle est surnommée l'île Noire : tout ou presque est construit en pierre de lave. Des maisons aux murets délimitant les vignobles, en passant par le revêtement de nombreux "jardins" sur la côte sont faits de basalte.

Récupération active après la traversée Horta - Madalena

Nous découvrons à Santa Luzia cette petite maison traditionnelle à deux toits, son sous-sol envahi de plantes (qui a autrefois servi de stockage ou pour le bétail), sa citerne à eau et le petit lavoir en pierre. Tout autour, des vignes et des figuiers parcourent la terre entre les murets de pierre de lave (les "courrais").

Outre le style traditionnel de cette habitation, c'est aussi sa vue imprenable sur le mont Pico qui nous a séduit. Deux toits + le Pico, bienvenue à la Casa 3 Picos !

La Casa 3 Picos à Santa Luzia (un "Alojamento Locale") : deux toits et une vue imprenable sur le mont Pico

Le soir, nous choisissons une table repérée sur plusieurs blogs, la Casa Ancora, dans la ville de São Roque.

Les critiques avaient visé juste. Un cadre minimaliste dans un ancien bâtiment, face au port. La cuisine est traditionnelle mais le chef y apporte sa touche de modernité. On y déguste des plats de viande ou poisson préparés avec précision et avec des produits simples. Une très bonne table !

Plats de poisson (ce jour du barracuda) et desserts à la Casa Ancora.

Certains blogs mettent en avant la "Casa Ancora" comme une des meilleurs adresse de Pico, voir même des Açores. On vous invite à vous y rendre et à vous y faire votre propre idée, mais une chose est certaine, c'est une très bonne adresse, de bons produits très bien préparés, de manière différentes à ce que l'on trouve dans les autres restaurants de l'île.

A bord de notre Honda Jazz, nous rejoignons les hauteurs de l'île en direction d'un lac de montagne, depuis lequel nous devrions avoir une vue imprenable sur le mont Pico. En chemin, nous profitons d'un point de vue qui nous dévoile l'île de São Jorge et en contrebas la ville de São Roque et son port industriel.

Nous arrivons dans les hauteurs au Lagoa do Capitaõ, sous les nuages. Sur la courte balade nous croisons quelques vaches à qui le soleil ne semble pas manquer.

Ce que nous craignions s'avère être effectivement le cas, point de Pico en vue...

Une vue claire et dégagée sur São Jorge, malgré tout le Pico a la tête dans la brume.

Nous poursuivons la route sur l'EN3, qui suit le centre de l'île pour nous emmener vers Madalena. Les paysages y sont magnifiques et les massifs d'hortensias se déploient le long des bords de route. Nous rejoignons la côte et le vignoble de Pico et découvrons également un ancien moulin, perché au milieu des vignes.

La culture de la vigne fait partie intégrante du paysage de Pico. Les ceps y sont cultivés très bas et inclus dans de véritables labyrinthes de murets de basalte, les "currais". Ces méthodes sont une réponse aux conditions météorologiques dures des Açores (notamment le vent...).

Un ancien moulin au milieu des vignes, entourées des "currais"

Nous profitons de la proximité de la côte pour nous reposer un moment et contempler l'océan depuis un "misterios". Ce sont d'anciennes coulées de lave qui s'étendent jusqu'à la mer et décrivent des formes caractéristiques. Comme si l'éruption avait été figée dans le temps.

Misterios à proximité de Madalena. Les coulées noires de lave contrastent avec le bleu de l'océan.

Nous finissons la journée en explorant une partie du sud de l'île. Les limites mécaniques de la Jazz ne nous permettent pas d'emprunter le chemin voulu jusqu'au bout. Nous nous contenterons d'un beau panorama, avant de reprendre la chemin le plus sûr, par l'EN2, qui relie São Roque au nord et Lajes do Pico au sud.

Les derniers mètres de bitume avant de devoir rebrousser chemin. La Jazz a montré ses limites (et le conducteur aussi).

Le soir venu, notre hôte nous a recommandé le Café dos Arcos, dans la ville du même nom et à proximité de notre gîte, pour y déguster les "lapas grelhadas". Il s'agit de patelles grillées (ou bernacles, ou berniches,...) avec du beurre, de l'ail et du piment. Malheureusement le restaurateur en est à court et l'on se rabattra sur des choses plus simples. Le bar, bien que modeste, s'offre un emplacement de luxe, face à l'océan et siégeant sur un socle de lave.

Repas simple et bon au Café dos Arcos

L'île de Pico a une étroite relation avec les cétacés. Pas uniquement en bien (de notre point de vue du XXIème siècle...) car une des activités de l'île était la chasse à la baleine.

De nos jours, les rencontres avec les cétacés sont bien plus amicales et se font au travers d'études et observations. Nous prenons ainsi ce matin la route pour Lajes de Pico, pour aller à la rencontre des cétacés.

Côté météo, ce matin, il fait beau, clair et le Pico se dévoile enfin a nous.

Vue sur le mont Pico en drone, depuis Santa Luzia.

Nous avons rendez-vous à 9h au Espaço Thalassa à Lajes do Pico où nous rencontrons notre skipper, notre guide et le groupe avec lequel nous partageons la petite embarcation.

C'est parti pour environ 3h en mer, à la recherche de cétacés. Le bilan de la sortie est plutôt positif. Nous avons eu la chance de côtoyer de très près deux espèces de dauphins (dauphin commun et tacheté), un groupe de globicéphales, qui se sont laissés approcher de près, ainsi qu'une espèce très rare et encore quasiment inconnue, la baleine à bec. Sur cette dernière espèce, nos connaissances sont pour ainsi dire nulles. On ne connaît pas leur mode de vie, d'alimentation, les zones de populations ou encore leur espérance de vie. Raison de plus pour protéger nos océans, nous en avons encore tant à découvrir.

L'équipage est attentif aux moindres instructions de notre guide !

Après un débriefing de notre sortie en mer et une collation offerte par Espaço Thalassa, nous nous rendons au musée des baleiniers (les entrées nous sont également offertes par l'organisme).

La visite commence par un film d'époque retraçant le métier de baleinier et témoignant d'une chasse. Le musée met ensuite en scène les outils, modes de vie et l'économie autour de la chasse à la baleine.

On en retiendra que les hommes qui partaient en mer risquaient leur vie pour nourrir leur famille. Tous avaient un autre métier, mais quand le guetteur, du haut de sa vigie, repérait un groupe de cachalots, l'alerte était donnée et tous partaient aux navires. L'approche devait se faire vite et silencieusement. Les voiles hissées et les rames sorties, les hommes s'approchaient au plus près de ces géants des mers. La chasse durait des heures. Une fois l'animal abattu, les hommes y plantaient un drapeau et attendaient que le courant le ramène près du rivage, où il sera découpé et utilisé en totalité.

La chasse a cessé notamment avec l'arrivée des huiles synthétiques, rendant les produits issus des baleines dépassés. L'économie de l'île de Pico a ainsi dû se passer de la chasse à la baleine.

Le musée retrace l'épopée des baleiniers sur l'île de Pico

Notre journée découverte se poursuit à Madalena avec la visite du musée du vin. C'est une tradition sur l'île de Pico qui remonte à plusieurs siècles, suite à la venue d'un moine franciscain.

La malédiction de Pico, c'est de rendre le travail de la terre difficile. Pour pousser, les ceps de vignes sont protégés grâce aux currais, des trous ont été creusés dans la roche volcanique et une bonne terre a été amenée de Faial.

La bénédiction de Pico, c'est d'avoir rendu ce travail possible et de permettre aux hommes de produire du vin.

Des méthodes de culture au pressage du raisin et en passant par l'économie du vin de Pico, le musée aborde la thématique dans sa globalité.

Le musée du vin à Madalena reprend l'histoire et les méthodes du travail de la vigne sur Pico.

Le musée est également connu pour abriter des dragonniers, ces arbres impressionnants donnant une sève rouge qui lui vaut le nom de sang de dragon. Un des spécimens présent est âgé de plus de 800 ans ! Ce qui en fait le second plus ancien au monde, après un individu de 1200 ans sur l'île de Madère.

À l'ombre d'un dragonnier de 800 ans.

Après une tentative matinale d'aller rendre visite au Pico, qui s'avère être encore un échec, nous nous rendons à Santo Antõnio pour une visite et dégustation à l'Adega "A Buraca".

La petite exploitation est dans la même famille depuis plusieurs générations. On y apprend que chaque membre de la famille disposait de compétences aidant au maintien de l'activité dans son ensemble : charpentier, forgeron, vannier ou encore fileur ou tisserand.

Les exploitations de Pico appartenaient depuis le 18ème siècle à de riches familles de Faial. Après les épisodes successifs de phylloxéra, mildiou ou autres champignons, l'activité viticole sur l'île était au plus mal (dans les années 1950 à 1970). Les familles de Faial se séparèrent ainsi des vignobles qui revinrent aux habitants de Pico. Depuis quelques décennies, les familles ont repris l'exploitation des vignes mais le plus souvent à des fins de tradition familiale. On fait les vendanges entre amis et en famille et c'est l'occasion de faire la fête.

Ce n'est que plus récemment que le vin a repris sa dimension commerciale qu'il avait perdu depuis quelques dizaines d'années. L'appellation des vins de Pico (D.O. Pico) aide d'ailleurs dans ce sens, avec un suivi très précis des récoltes et des méthodes de traitement du raisin.

Nous dégustons 3 vins emblématiques de la région : un "Verdelho", un "Arintho dos Açores" et le plus traditionnel, le "Vinho Licoroso Seco", vieilli plusieurs années en barrique (et titrant autour de 17-18° du fait de l'importante teneur en sucre de ces cépages).

L'art de faire du vin est à nouveau en pleine découverte, aussi bien que les vignerons expérimentent les méthodes de vieillissement et d'assemblage.

On ne peut qu'encourager ce mode de fonctionnement, d'autant qu'à l'Adega "A Buraca" la philosophie est d'abord d'accueillir et de faire découvrir le vin de Pico (au travers d'une maison et table d'hôte notamment) et son histoire, plutôt que d'être dans une démarche purement commerciale. N'hésitez pas à leur rendre visite !

https://www.adegaaburaca.com

Visite et dégustation privée à l'Adega "A Buraca"

Le midi nous gagnons la petite route côtière, bordée de vignes, pour flâner le long des massifs basaltiques. Des falaises de roche noire parcourent la côte et contrastent fortement avec l'écume des vagues venant s'y échouer.

Les maisons que l'on croise sont également tout en contraste : le noir profond de la pierre de lave, le blanc immaculé des joints à la chaux et le rouge vif des boiseries et menuiseries.

La route côtière, ses falaises et ses maisons qui partagent le même ADN.

Pour déjeuner, nous prenons place au Baco's, un petit bar à Lajido pour goûter aux fameuses "lapas grelhadas", les patelles grillées (avec beurre, ail et sauce pimentée). Un régal, servies sur une plaque bien chaude et arrosées d'un filet de citron !

Lapas grelhadas au Baco's à Lajido

Le soleil semblant être décidé à rester un moment sur l'île, nous reprenons la route pour le lagoa do Capitaõ. Victoire ! Le Pico est bien là.

Le temps de rendre visite aux vaches à proximité (certainement les vaches avec une des plus belles vues au monde) et nous redescendons vers Madalena.

La vue dégagée sur le mont Pico depuis le lagoa do Capitaõ, à proximité de l'EN3

Avant de rendre notre voiture, il nous reste un endroit à visiter, le Cella Bar, à l'entrée de Madalena.

Un bar (et un restaurant) à l'architecture moderne, épurée et inspirée de la nature. On y trouve une piscine naturelle en contrebas.

Le temps d'y déguster un cocktail et un verre de vin de Pico (le traditionnel, si vous avez suivi les explications du matin) et nous sommes à nouveau piétons. Direction Santa Luzia (en stop, et non sans mal !) pour notre dernier soir sur Pico.

Le Cella Bar est une bonne adresse pour boire un verre dans un bel environnement.

Les habitants des Açores sont fiers de leur terre. Bien qu'une grande partie de la population ait émigré vers les USA et le Canada, ils reviennent régulièrement sur leurs îles.

Fiers notamment de leurs produits locaux. À l'approche de notre gîte, deux soeurs de retour dans le village natal pour l'été nous ont partagé quelques figues cueillies dans leurs parcelles entre deux anecdotes sur le village.

- Figue fraîche -

Une journée de transfert nous attend. Nous retournons sur l'île principale de São Miguel pour la seconde semaine de notre escapade, à bord d'un petit coucou à hélices.


Le petit frère du Q400, le Q200 est encore plus intimiste !

Arrivés à Ponta Delgada, notre route nous mène (à bord de notre Fiat Panda "Hybride"...) vers le sud-est de l'île, dans la ville de Povoação. Nous apprendrons par la suite qu'il s'agit du premier point de colonisation de l'île.

Notre gîte, le Quinta Atlantis, est niché dans les hauteurs, à proximité d'une petite église. C'est une ancienne demeure totalement rénovée avec un goût et un raffinement qui nous enchante dès les premiers instants ! Nous prenons ainsi nos quartiers dans la chambre "souvenirs".

Le Quinta Atlantis à Povoação et notre chambre "Souvenirs"

Pour finir l'après-midi (entre les averses), nous faisons quelques pas dans le centre de Povoação et sa marina. On est loin des villes côtières bondées et agitées. Povoação est une petite ville calme, étalée entre deux "coulées" du volcan qui surplombe la région.

Le dîner se fait dans un petit bar du coin. Une énorme pizza, une bière et un match de foot dans le fond avec les supporters locaux au rendez-vous.

Premier soir à Povoação

La météo n'étant pas avec nous en ce début de journée, une fois notre copieux petit déjeuner avalé, nous partons pour une randonnée dans les environs, à Faial da Terra. Comme Povoação, la ville est étalée entre deux coulées du volcan, allant jusqu'à l'océan.

La pluie nous accompagne presque tout du long, ce qui ne donne pas les plus belles lumières pour admirer les deux cascades sur le parcours.

Le chemin de randonnée est assez escarpé et la pluie rend la marche assez périlleuse en certains endroits. En environ 4 heures, nous faisons le tour du Salto do Prego et Salto do Carragao (pauses photo/vidéo inclues).

Sur le chemin du retour, nous traversons un petit hameau, Sanguinho, qui semble coupé de tout, noyé dans une végétation luxuriante au sein du volcan. Il y a quelques années, la BBC a fait un reportage sur ce village et lui a attribué le sobriquet de "The Lost Village".

Les cascades et Faial da Terra depuis les hauteurs de Sanguinho.

Nous poursuivons notre route en direction de la région du Nordeste, faisant halte de point de vue en point de vue. De temps à autre, le ciel nous accorde une éclaircie que nous saisissons au mieux pour immortaliser les panoramas.

Points de vue sur l'océan et la côte du Nordeste

Nous arrivons finalement à Nordeste où une marche sur une route extrêmement pentue (déconseillée à certains véhicules...), nous conduit vers le phare Arnel (Farol do Arnel) puis le port de pêche de Nordeste. Encastré à flanc de falaise, ce petit port de pêche et ses maisons ont une allure de petit village côtier isolé.

Le phare Arnel (Farol do Arnel) et le port de pêcheurs au pied de Nordeste

Après une courte pause dans un café donnant sur l'océan, nous reprenons la route pour Povoação. Nous dînons dans un petit restaurant recommandé par nos hôtes, O Jardim. Cuisine simple, locale et très copieuse. Nous goûtons notamment le "pudim flan", un des desserts typiques portugais.

Ce n'est pas vraiment un secret, les Açores sont une zone sismique intense (à cheval sur 3 plaques...) et de fait regorgent de sources chaudes naturelles.

Nous arrivons sur Furnas et l'odeur ambiante nous confirme que l'on est bien dans la caldeira, en pleine ville. Même si les eaux bouillonnantes et les fumerolles sont localisées au niveau d'un petit parc, il est plutôt fréquent de croiser une plaque d'égout ou un rebord de trottoir d'où s'échappent une vapeur à l'odeur caractéristique.

Pour les plus courageux, vous pourrez également goûter aux eaux naturellement gazeuses et très riches en fer. De notre côté, nous avons préféré garder l'eau du robinet dans les gourdes...

Fumerolles, sources chaudes et points de captation d'eau naturellement gazeuse dans la caldeira de Furnas.

Nous avons réservé au Tony's, LE repas qu'il convient de manger quand on est de passage à Furnas : le Cozido. C'est une sorte de potée de viande et de légumes, cuits dans une marmite enterrée dans le sol, à proximité du lac de Furnas où l'activité géothermique est également importante. À partir de midi, on observe le va-et-vient des fourgonnettes des restaurants, qui récupèrent les marmites.

Les "Cozidos" en attente d'être prélevés, à proximité des fumerolles du lac de Furnas.

Chez Tony's, le service est rapide et pour cause, presque tout le monde vient pour la même chose. Le Cozido que l'on déguste contient de quoi nourrir un ogre : paleron de boeuf, travers de porc, poulet, oreilles de porc, chouriço, boudin et des légumes (choux, pomme de terre, carottes,...). Le plat pour deux nourrirait aisément 4 personnes. On se demande pourquoi ajouter un bol de riz sur le côté ?

Le copieux Cozido, de chez Tony's à Furnas.

Une fois plus que repus, nous retournons au lac de Furnas, en espérant une éclaircie. Nous empruntons un sentier dans le parc Grenn (ou Grena), totalement réaménagé pour les visiteurs depuis 2019. Il abrite une ancienne demeure qui a successivement appartenu à un notable anglais, un hôtelier portugais et quelques privés, avant de finir dans les mains du gouvernement portugais. Il y avait le projet de créer un espace d'accueil pour les dignitaires étrangers en visite, mais le projet n'a jamais vu le jour et le bâtiment s'est dégradé pendant des décennies. En 2009, le gouvernement autonome des Açores a lancé une démarche qui lui a permis de récupérer et mettre aux enchères le bâtiment et son parc. C'est un propriétaire privé qui est aujourd'hui à l'origine du projet, mettant en avant la beauté de la nature.

Un beau parcours balisé, qui respecte l'ambiance environnante et nous mène successivement de ruisseaux en cascades, en passant un magnifique pont en bois et pierre.

Le parc de Grenn (Grena) et son ancienne demeure, aujourd'hui à l'état de ruine.

Nous finissons la journée en empruntant l'unique route menant au village de pêcheurs de Ribeira Quente. Quelques virolos, deux tunnels et un barrage hydroélectrique plus tard, nous voici au bout de la route, sur la côte de Ribeira Quente.

La longue plage de sable noir est plutôt déserte en cette fin d'après midi. Un rapide bain de pied nous suffit avant de profiter des derniers rayons du soleil avec un petit verre face à l'océan.

Plage de Ribeira Quente, un verre à la main

10h30, lorsque les portes du Parc de Terra Nostra à Furnas s'ouvrent, nous sommes parmi les premiers à y pénétrer. Les eaux thermales sont déjà occupées par quelques clients de l'hôtel qui semblent bénéficier d'horaires privés pour en profiter.

Le bassin prend place devant la belle demeure du parc (en travaux actuellement), au sein du parc botanique. La température de l'eau y est parfaite, à condition de ne pas vouloir y faire des longueurs. Sa couleur ocre ne trompe pas, l'eau est très riche en oxyde de fer. D'ailleurs, en sortant de l'eau c'est tout notre corps qui a pris un teint orangé.

En plus du bassin principal, nous accédons à un second bassin, plus petit (le "jacuzzi"), entouré de plantes. De quoi barboter au chaud et au calme dans un cadre exceptionnel.

Le bassin thermal du parc Terra Nostra à Furnas

Après une vivifiante douche froide (pour tenter de se débarrasser au mieux de notre teinte ferrugineuse), nous faisons quelques pas dans le magnifique parc botanique. Plus de douze hectares aménagés autour de petits jardins, plans d'eau et chemins sinueux, où l'on découvre des arbres centenaires et des plantes exotiques. Un immanquable de São Miguel.

Le jardin botanique de Terra Nostra à Furnas

Avant de poursuivre, nous prenons un moment pour profiter de la terrasse du bar de l'hôtel. Service soigné pour cet établissement haut de gamme. Mention particulière pour le café glacé aux notes d'agrumes...

Pause rafraîchissante au bar Terra Nostra Garden

Nous remontons vers le nord avec quelques arrêts ici et là, notamment au gré des miradouros qui croisent notre chemin. Le Salto do Cavalo offre un panorama sur la côte et le lac de Furnas.

Panorama depuis le Salto do Cavalo

Le thé est l'un des produits phare de l'île. Deux principaux points de production sont présents sur São Miguel. Nous nous arrêtons à proximité de Maia, chez Cha Gorreana.

La visite du centre de production est libre et l'on découvre les différentes étapes de production, du roulage des feuilles au séchage, en passant par l'étape de fermentation pour le thé noir. Tout y est encore fait de manière artisanale et leur thé s'exporte un peu partout, jusqu'au Japon. Une dégustation conclut la visite.

La maison de thé "Cha Gorreana"

La visite se poursuit par une balade dans les plantations de thé, face à l'océan. Toutes les parcelles n'ont pas les mêmes expositions, ce qui induit des qualités différentes, bien entendu mises en avant par la maison.

Les plantations de thé "Cha Gorreana"

De point de vue en point de vue nous continuons la découverte de la côte nord, toujours sous un ciel bien dégagé.

Une halte au "Miradouro do Salto da Farinha" et au "Miradouro Pedra dos Estorninhos" puis nous entamons de longs escaliers pour se rendre au Poço Azul, en contrebas du petit village d'Achadinha. Le soleil étant déjà hors de portée, nous ne profitons pas des reflets bleus supposés magnifiques de ce site.

Poço Azul et points de vue sur la côte nord à proximité d'Achadinha

Nous finissons notre journée dans le village de pêcheurs de Porto Formoso où une fête religieuse est en préparation. Un beau petit village, une fois encore perché sur les falaises au dessus de l'océan. Nous dînons dans un petit restaurant, "O Amaral" (ou Casa de Pasto). Un bar occupe le rez-de-chaussée et ce n'est qu'à l'étage que l'on découvre une belle terrasse couverte, joliment aménagée.

Le menu est comme souvent, composé principalement de poisson frais. Ce sera filet de poisson baliste (triggerfish) pour nous ce soir, copieusement préparé.

Le petit port de Porto Formoso, son église et notre copieux repas au "O Amaral".

Avant de quitter la région ouest de l'île, nous faisons un dernier arrêt au lac de Furnas afin d'en profiter une dernière fois. Nous longeons le lac sur son côté sud, jusqu'à la chapelle Notre-Dame de la Victoire, de style gothique qui contraste fortement avec les autres églises que nous avons croisées jusqu'à présent.

Le lac de Furnas et Notre-Dame de la Victoire.

Nous gagnons le centre de l'île et au bout de plusieurs lacets, nous arrivons à un point de vue nous dévoilant un des plus beaux lacs de l'île, le lagoa do Fogo.

Malgré le fait que le ciel soit voilé, les quelques rayons qui atteignent le lac font éclater le bleu de l'eau.

La descente est abrupte entre sentiers, escaliers et même échelle de fortune.

Une fois au pied du cratère, le lac paraît s'étendre en certains endroits, sans distinction entre le ciel et l'océan. Seules quelques carpes et goélands viennent troubler le calme de l'eau.

Nous prenons un moment pour nous reposer sur le sable de pierre ponce et attendre quelques éclaircies pour admirer les effets du soleil sur l'eau et les flancs du cratère.

Lagoa do Fogo

A proximité, se trouve le site de la caldeira Velha. Des sources chaudes sont accessibles au sein d'un parc paysager. Le site accueille également un petit centre présentant l'histoire géologique, botanique, faunistique et volcanique de l'île. Nous y passons un moment mais malheureusement les sources chaudes étant très convoitées, les entrées étaient déjà toutes vendues ce jour.

Le plafond nuageux se rapproche à mesure que l'on monte sur la caldeira. Au détour d'un virage, noyé dans une épaisse brume, nous croisons le fameux hôtel fantôme de l'île : le Monte Palace. Un projet qui n'aura jamais vu le jour, seul le gros œuvre a été terminé.

Il en reste un site apprécié des photographes pour ce cadre particulier, entre urbanisme et nature.

Les ruines du Monte Palace, surplombant la Caldeira de Sete Citades.

Quelques dizaines de mètres plus loin, un premier point de vue nous surprend au détour d'un virage. Il offre une vue exceptionnelle sur les lacs de Sete Citades, sans nul doute une des vues les plus connues des Açores. Les deux lacs, le lac vert et le lac bleu, partageant le même cratère, semblent ainsi se disputer, à qui sera le plus majestueux.

Les nuages ne se sont pas encore totalement dispersés et ajoutent une dimension supplémentaire à la beauté du site. En à peine 20 minutes, les nuages se dissipent et les rayons du soleil commencent à pénétrer dans le cratère.

La caldeira de Sete Citades.

Nous croisons à notre surprise quelques voitures de rallye à proximité du point de vue. Et pour cause, d'ici deux jours va se disputer le 55ème rallye des Açores ! Un parcours mythique semble t-il, car les pilotes empruntent notamment un chemin à flanc de cratère le long de la caldeira. Ce jour, il ne s'agit que du repérage pour les catégories libres.

Une voiture de rallye en repérage sur le tracé du 55ème Rallye des Açores.

Pour voir la caldeira sous un autre angle, nous faisons route vers le Miradouro da Boca do Inferno, littéralement la bouche de l'enfer ! Une petite marche d'approche est nécessaire pour arriver à un belvédère, plutôt fréquenté. En s'éloignant un peu nous arrivons à un autre site, offrant une vue grandiose sur les lacs. Magique.

Vue sur les lacs depuis la bouche de l'enfer (Boca do Inferno).

Notre route nous conduit dans le centre de la petite ville de Sete Citades. De petites maisons réparties sur un côté du lac, cette ville a des airs de station balnéaire, mais dans un ancien volcan. Nous en faisons rapidement le tour, en passant notamment par l'église de São Nicolau.

La petite ville de Sete Citades.

Un des imanquables de l'ouest de São Miguel est la piscine naturelle de Ferraria. Ce n'est pas simplement une piscine naturelle comme il y en a des tas tout le long des côtes, mais une piscine naturelle ouverte sur l'océan et chauffée autour de 35°C. Il faut y aller de préférence à marée basse pour profiter le plus possible de la source d'eau chaude. Le déferlement des vagues rend cette piscine d'autant plus amusante. Une piscine à vagues générée par la géothermie et l'océan en quelques sortes.

Heureusement, des cordes sont réparties dans le bassin pour pouvoir se maintenir un minimum et éviter les collisions entre nageurs.

Piscine à vagues naturelle à Ferraria.

Pour profiter d'un coucher de soleil avec un ciel plutôt dégagé, nous poussons la route jusque Mosteiros. Sa côte basaltique et ses petits bars le long du littoral en font un endroit idéal pour flâner en attendant les derniers éclats du jour.

Coucher de soleil sur Mosteiros.

Nous restons dîner sur Mosteiros pour s'essayer à une autre spécialité azorienne : le poulpe grillé (et une morue panée pour Ophélie). On se trouve au restaurant Gazcilda, qui a fait du poulpe la spécialité de la maison. Comme toujours, les quantités sont impressionnantes. Le poulpe semble cuisiné au vin, sa chair est très tendre et la sauce généreusement épicée.

Morue et poulpe grillé au Gazcilda. Le poulpe est en demi-portion dans cette assiette ..

La fin du séjour approche et dans le petit gîte que nous occupons à Feteiras (à proximité de Ponta Delgada, sur la côte sud) depuis déjà une nuit, nous nous octroyons une journée de repos.

Balade dans le centre du village et rapide excursion sur le reste de la partie nord de la péninsule. Nous en profitons pour répérer l'itinéraire que prendra le rallye des Açores, dont le passage est prévu à Feteiras le lendemain.

Villa Verde - Casa Milhafres à Feteiras.

Les premières voitures sont attendues dans le virage en épingle vers 10h35. De nombreux visiteurs sont venus assister au passage de ces voitures qui traversent São Miguel de part en part, sur des parcours en quasi-totalité composés de graviers (97% !).

Un premier coup de sifflet et c'est une voiture de sécurité qui traverse le virage, accompagnée d'un épais nuage de poussière qui suit le bolide survitaminé.

Le drone est lâché, pour saisir sous un angle différent l'avancée des véhicules. Au loin, une fumée s'élève du chemin, le passage d'une nouvelle voiture est imminent. À chaque passage c'est le même spectacle. Une décélération rapide, accompagnée du vrombissement des moteurs sous l'effet des rapports qui tombent. La voiture dérape dans le virage, puis accélère aussitôt, accompagnée de la poussière qui semble avaler les spectateurs. Chaque voiture est applaudie par la foule, conquise par la performance des pilotes.

Sortie de virage à Feteiras, 55ème rallye des Açores.

Nous nous rendons sur Ponta Delgada, ultime destination de notre séjour. En nous dirigeant vers un établissement que l'on nous a recommandé pour déjeuner, nous remarquons que la ville est également aux couleurs du rallye. Les deux étapes s'y terminent, et les podiums sont prêts à accueillir les vainqueurs.

D'anciennes voitures compétitrices, et la porte de la ville, aux couleurs de la 55ème édition du rallye des Açores.

Notre table nous attend au restaurant Tasca. Une brasserie portugaise avec des airs de modernité où se mélangent avec goût des décorations traditionnelles et revisitées. Bien que l'attente soit un peu longue, le repas est excellent et le service aux petits soins.

A Tasca, une table portugaise moderne. Steak de thon grillé au sésame et joue de porc.confite.

Nous faisons quelques pas et quelques rapides emplettes dans le centre ville, au hasard de petites ruelles et de la marina. La ville semble plutôt animée et agréable à vivre. Peu de circulation, bon nombre de commerces et une tranquillité ambiante.

Quelques pas dans la ville principale de São Miguel, Ponta Delgada.

Il est temps pour nous de rendre notre voiture et de regagner l'aéroport. Un long trajet nous attends jusque Strasbourg. Les Açores ont été une exceptionnelle découverte. Bien que le soleil n'ait pas été avec nous chaque jour, nous avons plutôt eu de la chance avec la météo, les jours de pluie n'ont été que peu impactants pour tenir notre programme.

Nous avons pu découvrir la beauté des paysages, la gentillesse de la population et son envie de faire connaître cet archipel si particulier, sa gastronomie (généreuse et différente du continent), ses traditions et bien d'autres choses.

Nous ne pouvons que recommander cette destination à tous les amoureux de la nature et de grands espaces.

Pour nous, il est l'heure d'embarquer, on se retrouvera dans une prochaine destination !

Arrivée et départ de Ponta Delgada.