Après une tentative matinale d'aller rendre visite au Pico, qui s'avère être encore un échec, nous nous rendons à Santo Antõnio pour une visite et dégustation à l'Adega "A Buraca".
La petite exploitation est dans la même famille depuis plusieurs générations. On y apprend que chaque membre de la famille disposait de compétences aidant au maintien de l'activité dans son ensemble : charpentier, forgeron, vannier ou encore fileur ou tisserand.
Les exploitations de Pico appartenaient depuis le 18ème siècle à de riches familles de Faial. Après les épisodes successifs de phylloxéra, mildiou ou autres champignons, l'activité viticole sur l'île était au plus mal (dans les années 1950 à 1970). Les familles de Faial se séparèrent ainsi des vignobles qui revinrent aux habitants de Pico. Depuis quelques décennies, les familles ont repris l'exploitation des vignes mais le plus souvent à des fins de tradition familiale. On fait les vendanges entre amis et en famille et c'est l'occasion de faire la fête.
Ce n'est que plus récemment que le vin a repris sa dimension commerciale qu'il avait perdu depuis quelques dizaines d'années. L'appellation des vins de Pico (D.O. Pico) aide d'ailleurs dans ce sens, avec un suivi très précis des récoltes et des méthodes de traitement du raisin.
Nous dégustons 3 vins emblématiques de la région : un "Verdelho", un "Arintho dos Açores" et le plus traditionnel, le "Vinho Licoroso Seco", vieilli plusieurs années en barrique (et titrant autour de 17-18° du fait de l'importante teneur en sucre de ces cépages).
L'art de faire du vin est à nouveau en pleine découverte, aussi bien que les vignerons expérimentent les méthodes de vieillissement et d'assemblage.
On ne peut qu'encourager ce mode de fonctionnement, d'autant qu'à l'Adega "A Buraca" la philosophie est d'abord d'accueillir et de faire découvrir le vin de Pico (au travers d'une maison et table d'hôte notamment) et son histoire, plutôt que d'être dans une démarche purement commerciale. N'hésitez pas à leur rendre visite !
https://www.adegaaburaca.com
Visite et dégustation privée à l'Adega "A Buraca"Le midi nous gagnons la petite route côtière, bordée de vignes, pour flâner le long des massifs basaltiques. Des falaises de roche noire parcourent la côte et contrastent fortement avec l'écume des vagues venant s'y échouer.
Les maisons que l'on croise sont également tout en contraste : le noir profond de la pierre de lave, le blanc immaculé des joints à la chaux et le rouge vif des boiseries et menuiseries.
La route côtière, ses falaises et ses maisons qui partagent le même ADN.Pour déjeuner, nous prenons place au Baco's, un petit bar à Lajido pour goûter aux fameuses "lapas grelhadas", les patelles grillées (avec beurre, ail et sauce pimentée). Un régal, servies sur une plaque bien chaude et arrosées d'un filet de citron !
Lapas grelhadas au Baco's à LajidoLe soleil semblant être décidé à rester un moment sur l'île, nous reprenons la route pour le lagoa do Capitaõ. Victoire ! Le Pico est bien là.
Le temps de rendre visite aux vaches à proximité (certainement les vaches avec une des plus belles vues au monde) et nous redescendons vers Madalena.
La vue dégagée sur le mont Pico depuis le lagoa do Capitaõ, à proximité de l'EN3Avant de rendre notre voiture, il nous reste un endroit à visiter, le Cella Bar, à l'entrée de Madalena.
Un bar (et un restaurant) à l'architecture moderne, épurée et inspirée de la nature. On y trouve une piscine naturelle en contrebas.
Le temps d'y déguster un cocktail et un verre de vin de Pico (le traditionnel, si vous avez suivi les explications du matin) et nous sommes à nouveau piétons. Direction Santa Luzia (en stop, et non sans mal !) pour notre dernier soir sur Pico.
Le Cella Bar est une bonne adresse pour boire un verre dans un bel environnement.Les habitants des Açores sont fiers de leur terre. Bien qu'une grande partie de la population ait émigré vers les USA et le Canada, ils reviennent régulièrement sur leurs îles.
Fiers notamment de leurs produits locaux. À l'approche de notre gîte, deux soeurs de retour dans le village natal pour l'été nous ont partagé quelques figues cueillies dans leurs parcelles entre deux anecdotes sur le village.
- Figue fraîche -