C'est dans les yeux de ses habitants puis de ses occupants que Varsovie, plus que tout autre ville, aura vu le désespoir, le courage, l'espérance, la folie et l'horreur. Pour n'aborder que le XXe siècle, la ville et la Pologne ont connu tour à tour la brutalité du nazisme et le joug soviétique. Le premier ne laissa de la capitale polonaise qu'un champ de ruines, le second, ne la reconstruisit que pour mieux l'asphyxier économiquement.
Désormais, depuis la chute de l'URSS, Varsovie cherche à rattraper ses voisines de l'Ouest, devant conjuguer son riche passé avec les enjeux économiques d'une capitale européenne. C'est ainsi qu'à l'orée de la vieille ville fidèlement reconstruite à l'identique dans l'après guerre se dressent les buildings de grandes firmes, étendards du libéralisme et la liberté qui y est associée, convoités durant tant d'années.
Le centre-ville historique s'ouvre au promeneur au terme de la rue Nowy Swiat. Le quartier fut le plus marqué par les combats que connu la ville lors de son insurrection en 1944 (dont il sera question plus tard) et de la fureur nazi qui s'ensuivit (ceux-ci allèrent jusqu'à dynamiter les ruines restantes). Pourtant aujourd'hui, le quartier semble inchangé aux regards des toiles du passé. C'est l'oeuvre des communistes et de la population dans l'immédiat après guerre qui reconstruisirent à l'identique le centre historique, se basant sur des photos et des peintures de l'artiste italien Canaletto, l'entreprise prit près de 40 ans.
Le centre ville historique est ceint par des remparts qu'il est possible d'arpenter depuis la place de l'Obélisque et jusqu'à la Barbacane. Si le quartier n'est pas étendu, il est très agréable de se balader dans ses ruelles colorées, loin du tumulte de la place centrale et de sa sirène, emblème protecteur de la ville.
A quelques encablures de là, en sortant par la Barbacane, il est possible de rejoindre l'imposant et saisissant monument de l'insurrection, rendant hommage aux nombreux combattants tombés durant le soulèvement.
Pour approfondir la question de l'Insurrection de Varsovie on ne peut que conseiller de se rendre au musée qui y est dédié. Celui-ci, extrêmement ludique et instructif, retrace l'insurrection de son premier jour jusqu'à la reddition des polonais, le tout agrémenté de reproductions et d'images d'archives.
Le musée de l'Histoire juive.
Le musée Polin quant à lui retrace l'histoire juive en Pologne depuis le Moyen-Age où les Juifs connurent une relative paix dans le pays jusqu'au XX siècle où la question juive fut très délicate. Le musée traite notamment de la montée de l'antisémitisme, des deux guerres mondiales notamment du ghetto et de l'insurrection qu'il a connue mais également des pogroms commis par les Polonais dans l'immédiat après guerre.
A Varsovie, l'histoire ne se trouve pas que dans les musées mais également à tous les coins de rues où vous pouvez croiser les statues de grands noms de l'Histoire polonaise, tels qu'Adam Mickiewicz (écrivain et poète) ou Frédéric Chopin.
Il est également possible de croiser des vestiges de l'ancienne ville, comme à l'entrée du jardin saxon, où se dressent d'anciennes colonnes datant d'avant guerre, mais également des pans de mur criblés de balles, vestiges des intenses combats que la ville a connus !
Le Palais de la Culture:
En se baladant à Varsovie, il est difficile de manquer le grandiloquent et très socialiste Palais de la culture, "cadeau" du Petit Père des Peuples. Mal-aimé des Varsoviens, en raison de son origine et de sa démesure, le Palais de la Culture a failli être démoli à plusieurs reprises afin de laisser la place aux nouveaux gratte-ciels modernes.
Aujourd'hui il fait partie intégrante du paysage urbain et du patrimoine, de plus, la tour offre certainement le plus beau panorama de la ville sur les alentours, le tout pour une dizaine de zlotys.