De retour à Mörön, capitale de l'aïmag de Khövsgöl (province administrative de Mongolie) nous nous sommes arrêtés à la BataGuesthouse, dans l'espoir de pouvoir refaire quelques jours de cheval, conquis par notre première expérience autour du lac. Le sympathique propriétaire, Bata, nous proposa tout autre chose, à savoir un séjour chez des nomades avec lesquels il entretenait un lien de parenté que nous avons eu du mal à saisir. Moyennant une petite rémunération consistant en l'approvisionnement en nourriture et le transport sur place nous allions pouvoir nous immerger pendant trois jours dans le mode de vie traditionnel des nomades mongols. Bloqués par le mauvais temps nous avons passé une journée à Mörön, qui en soit, comme la majorité des villes de province de Mongolie, ne représente pas un grand intérêt. Nous noterons tout de même son petit temple bouddhiste situé en périphérie de la ville qui vaut le détour, ne serait ce que pour son immense statue de Bouddha.
Bouddha Par ailleurs, nous avons été charmés par son marché à ciel ouvert dans lequel on prend plaisir à se perdre et à déambuler entre les stands divers et variés grâce auxquels le voyageur de passage pourra s'approvisionner en matériel de camping, pièces détachées, nourriture ou même acheter un deel (vêtement traditionnel mongol) moyennant un prix entre 65000 et 80000 tügrik (30-35 euros).
Essayage d'un del mongol. Le lendemain matin, un break nous attendait devant la cour de la Guesthouse pour nous transporter jusqu'au campement des nomades situé à un cinquantaine de kilomètres plus à l'est. Pour l'occasion, Bata nous prêta deux deels mongols et des selles russes. Apres une heure de trajet à travers la steppe, nous sommes arrivés dans une plaine vallonnée où trônaient deux yourtes, constituant l'habitat de la famille chez qui nous allions loger.
Nous appréhendions quelque peu notre séjour dans la mesure où la barrière de la langue allait se dresser entre nous et une découverte complète et parfaite de la culture mongole. Nous n'avions pour nous que les quelques mots de vocabulaire que nous avions assimilés et ceux présents dans notre guide de voyage, donc en somme, très peu.
Une fois nos deels enfilés, nous avons directement pris part aux activités quotidiennes de la famille, notamment la fabrication des fromages dont nous parlions plus haut (l'aruul). La vie sous la yourte est radicalement différente de tout ce que l'on peut connaitre par chez nous, le rythme de vie est effréné (surtout pour les femmes), il y a constamment quelque chose à faire. La promiscuité favorise la vie en groupe et l'esprit de famille, celle-ci vivant dans ce petit espace.
Confection d'aruul Nous avons quand même pu nous dégager du temps libre pour partir explorer la steppe alentour à pieds. A cette occasion, nous avons fait la rencontre d'un berger et de son troupeau, l'homme nous proposa de monter son cheval pour quelques instants, de quoi assouvir provisoirement nos envies d'équitation. Par la suite, il accepta gentiment de poser devant nos objectifs en compagnie de sa monture.
Le lendemain, le père de la famille nous convia à une après midi à cheval dans les environs. Il nous fit passer par des chemins assez périlleux au milieu de la forêt, dans laquelle il mit en pratique ses connaissances botaniques en nous faisant cueillir de savoureuses baies sauvages. C'est à cette occasion que nous avons appris qu'il était un authentique chaman.
Notre balade fut écourtée par les douleurs occasionnées par la selle mongole présente sur l'un des chevaux (à se demander comment ont-ils pu conquérir la moitié du monde la dessus 😉). Nous sommes donc rentrés afin d'avaler une copieuse collation et nous rabattre sur des activités plus "domestiques". Nous avons pu assister à la fabrication de buuzs artisanaux et même s'y essayer, ce qui fit beaucoup rire nos hôtes. La journée fut également marquée par la venue d'une amie de la famille qui parlait l'anglais, ce qui, allait grandement faciliter la communication par la suite. Nous avons passé une plaisante soirée en sa compagnie et en celle des autres membres de la famille à boire de la vodka mongole (de la marque Ulanbaatar), ce qui aida considérablement à dénouer les langues. Nous avons d'ailleurs été agréablement surpris par la curiosité dont ont fait preuve les mongols à notre égard, avides de renseignements sur notre mode de vie et notre pays.
Fabrication des buuzs
Le lendemain nous nous séparions avec regret de cette famille avec laquelle nous n'avions passé que trois jours mais que nous avions appris à apprécier, chose surement dû à la vie sous la yourte et la cohésion sociale qui la caractérise. Le temps d'une dernière photo de famille et nous promettions avant notre départ de re contacter notre amie anglophone une fois à Oulan-Bator afin de nous y recroiser (celle-ci y travaillant).