Arrivés la veille au soir à Séville, notre état de fatigue n'aidant pas, notre premier contact avec la ville a été de s'y perdre, occasion essentielle pour dérouiller notre espagnol. Nous avons trouvé réconfort dans une charmante auberge du quartier Santa Cruz, la Pension Montorena, le personnel était des plus avenant et la terrasse de l'établissement dissimulé entre les maisons basses de la ville, permet en fin de journée, de profiter des derniers rayons du soleil Andalou.
C'est sans une véritable originalité que nous nous sommes attaqués aux deux monuments emblématiques de Séville, Le Real Alcazar et la Cathédrale. Bien que les deux édifices soient parmi les plus connus de la ville, leur force en impose toujours même au plus avisé des voyageurs pénétrant en leur sein.
Nous avons débuté notre visite par l'Alcazar, ancien palais arabe repris et agrandi par Ferdinand III lors de la Reconquista. Bien que pensant être arrivés relativement tôt, nous avons du faire face à une longue file d'attente: le Real Alcazar, joyau architectural, est devenu aujourd'hui victime de son succès. Toutefois, malgré la foule de touristes, nous avons été subjugués par la singularité de l'architecture, mêlant influences arabes et style gothique, mais surtout par la beauté de la végétation luxuriante des jardins du palais. Les infrastructures andalouses, d'hier comme d'aujourd'hui, sont marquées par l'omniprésence de verdure et d'un point d'eau, tradition héritée des maures et dû au climat extrêmement rigoureux de la région. La culture du patio est très présente, chaque habitation le permettant, même en ville, en possède un, lequel, permet lors des étés secs et caniculaires, de trouver un peu de fraicheur et de répit.
A la suite de notre visite du palais, nous nous sommes perdus dans les rues adjacentes à la recherche d'une Bodéga ou autre bar à tapas afin de nous sustenter. Il est difficile de se retrouver dans les multiples commerces qui fourmillent autour des principaux lieux touristiques, cependant en prenant son temps, il est possible de faire de belles découvertes, plus authentique: ce fut notre cas. Au sortir de l'Alcazar, dans l'une des ruelles courant sur la droite de la bâtisse, se trouve une jolie place rue Joaquin Romero Murube, sur celle-ci, en contrebas, éloignée des terrasses bondées, se trouve la boutique d'une vieille andalouse qui saura vous régaler de ses jus de naranja maison et bio. A quelques pas de là, nous avons découvert un sympathique bar à tapas, El Librero, proposant un avantageux assortiment de 5 tapas à partager pour 10 euros.
Une fois notre faim assouvie, nous avons poursuivi notre visite culturelle en nous rendant à la Cathédrale de Séville, à deux pas de l'Alcazar. La Cathédrale occupe le site de l'ancienne mosquée des Almohades (nous vous épargnerons un détail des différentes dominations de la région, à moins qu'il le soit demandé), datant du XIIe siècle. Lors de la reconquête, les Chrétiens ont gardé des éléments de l'ancienne mosquée et ont bâti autour, les autorités religieuses chrétiennes ayant pour projet de faire de la mosquée un gigantesque lieu de culte réadapter à leur foi. Ce fut chose faite, la Cathédrale de Séville est parmi les plus imposantes au monde, surpassée seulement par Saint-Paul de Londres et Saint-Pierre de Rome. L'histoire de la bâtisse illustre encore une fois parfaitement l'habile conjugaison des deux cultures et religions, récupérant l'ouvrage de l'une ou de l'autre. Subsiste aujourd'hui de l'ancienne mosquée le patio des orangers et la tour de la Giralda (bien que cette dernière ait été surélevée depuis sa création).
Le panorama qu'offre la Tour est assez impressionnant pour qui a le courage de gravir à la force de ses jambes les étages du bâtiment (97 mètres).
La Cathédrale n'est pas uniquement un monument architectural époustouflant mais aussi le lieu de la sépulture de Christophe Colomb. Il y est représenté dans son cercueil porté par les quatre rois catholiques d'Espagne.
Le soir venu, après un long périple pour trouver un endroit où manger un tant soit peu authentique, nous avons découvert à la Puerta De la Carne, une petite Bodéga où étaient attablés uniquement des habitués du coin. On y a pu déguster l'excellent vin rouge espagnol, la Rioja, et découvrir les fromages de la région.