Le voyage c'est le changement !
Partie d'un hôtel avec une chambre marocaine ! Je recommande cet établissement hors saison en rapport au prix/qualité... de plus il vient d'être rénové....
Après une discussion avec la gérante de l'hôtel qui m'annonçait la pluie, me voilà sur la route d'Agon à la recherche de mon GR. Il fait gris mais pour le moment il ne pleut pas...donc j'avance. L'itinéraire prévu est Agon-Coudeville. Déjà lors de la réservation, j'ai eu un doute par rapport à l'établissement réservé...je me demandais si j'avais bien fait, je l'ai pris par défaut... Mes points de chute étant une bonne part de belles surprises et de rencontres, je leur donnais peut être un peu trop d'attention, d'importance...
Me voici donc partie pour mon 5 ème jour de marche, la tête dans mon voyage...je m'étais préparée à la pluie en protégeant mon sac, en mettant ma veste étanche, et mes guêtres....Le retour sur le GR commençait par des prés et forêts qui étaient encore trempés de la tempête d'il y a deux jours . j'avais toujours mes basquettes de toile aux pieds...en 5 minutes plus rien de sec..mes douleurs se sont réveillées car toutes les zones pansées se sont mises à bouger à cause de l'eau...bon tant pis , c'était comme cela et je n'avait rien d'autre à mettre au pied de toute façon.
Je continuais mon itinéraire en longeant la Sienne..petit cours d'eau qui se transforme en estuaire...bon abus de langage mais ça ressemble bien ! Généralement, on y trouve une faune et flore complètement différentes, adaptées au lieu marécageux...ce fut le cas !mais à mon grand désarrois , je n'étais pas un héron ou une grue et encore moins indiana jones dont je me suis inspirée...Pourquoi ? comme expliqué plus haut le terrain était encore trempé de la précédente tempête et très vite , il s'est remis à pleuvoir avec de nouvelles bourrasques de vent...optimiste , cela faisait parti du voyage, j'avais les pieds trempés pas grave... oui mais le chemin passait par des marécages, aucune indication qu'en cas de pluie, il n'était pas recommandé de le suivre...de 5cm d'eau , je me suis retrouvée dans 50 cm....trempée de chez trempée, mon sac et mes affaires aussi qui elles étaient protégées par des sacs poubelles !!!! bref, j'y étais j'y étais...mais là ou ça s'est corsé c'est que j'ai du marcher par défaut dans les roseaux, au milieu des poissons et des oiseaux qui fuyaient comme moi la montée des hauts de la Sienne....l'adrénaline de la peur de la montée des hauts, le challenge de sortir cet endroit le plus vite, je me suis sentie indi ! obligée de me frayer un chemin entre les roseaux serrés aux bâtons de marche, fermer les yeux quand je voyais les poissons me fuir (oui je sais c'est rien mais j'aime pas...lol, ce sont mes petites araignées à moi !), avoir l'appréhension des trous d'eau , deux ou trois fois , je me suis retrouvée l'eau à la taille , obligée de porter mon sac en l'air...si ça ce n'est pas de l'aventure !!!!
j'arrive à sortir de cette première aventure, une deuxième s'enchaîne, moins longue cependant.Il pleut toujours....j'arrive enfin dans une ville car je dois prendre un pont pas le choix ! j'en profite pour voir où je suis sur la carte et faire le point sur mes affaires....pas terrible tout cela, j'ai marché 3h00 et j'ai à peine fait 7 km et mes affaires sont en mauvais état...je ne vous dis pas l'odeur de la dame qui a marché dans la vase et qui sent le mouillé !!!! un festival nasal à moi toute seule ! Je repars avec l'idée que le chemin sera plus facile, le temps se remettra... Je retombe aussi sec dans les roseaux, la vase et tout le toutime mais avec une hauteur d'eau qui m'impressionne.l'eau est à plus de 60 cm voir 1m de hauteur...honnêtement , trempée pour trempée et puis m'amusant de la situation à la indiana, je me suis dis que c'était jouable....mais en calculant rapidement , que je n'avais pas fait beaucoup de km , il m'en restait encore au minimum 30. Ca allait être chaud. J'ai donc quitté ce fameux GR en reprenant une fois de plus la route. J'avais à peu près la carte en tête et me disais qu'en faisant une petite boucle par les terres ce serait plus simple. J'avais oublié mes chaussures non adaptées à la marche sur route et le temps qui s'est encore dégradé. On retombait dans les grandes bourrasques de vent et de pluie. J'essaye malgré tout de suivre le bord de la Sienne pour rattraper ensuite le bord de mer...Commençant à claquer des dents et ayant vraiment les talons talés de mes mauvaises chaussures, je décide de faire une pause à Regnéville sur mer.Je me suis réfugiée dans un local à vaisselle dans camping municipal à côté de la Poste de Regnéville. Personne en vue ? non c'est ok, je décide de me changer complètement, me rendant compte que je n'avais vraiment plus rien de sec sur moi y compris ma veste de pluie qui goûtait tant elle était trempée... je fouillais dans mon sac à la recherche d'habits secs....disons moins mouillé c'était le terme approprié ! je n'avais plus rien de sec ! mes chaussures sentaient à 5 km à la ronde, il bruinait encore et le vent continuait de souffler. Il m'a fallu 10 minutes pour prendre ma décision. j'étais dans une espèce de remise , mouillée mais surtout ayant froid et ne prenant plus de plaisir à marcher, j'avais un pré-sentiment quant à mon hôtel du soir...il était plus de 13h30 et il me restait encore la moitié du chemin. OK je m'arrête là ! tant pis! l'adaptation c'est le voyage et en plus j'avais je pense besoin d'une journée disons off ! la voici donc. j'annulais mon hôtel du soir ! allez savoir pourquoi et décidais d'aller directement à Granville ! J'avais décidé de m'acheter un nouveau matériel en terme de chaussure et de pluie. j'avais vu un arrêt de bus juste avant de trouver mon refuge...je laisse mes affaires et je cours à la borne du bus pour savoir à quelle heure il passe...dans 10 minutes cool ! je range mes affaires que je faisais sécher et me mets à l'arrêt de bus..il me restait une à deux minutes à attendre...Aucun bus... et pour cause..je n'avais pas lu la petite ligne indiquant que la ligne était en service uniquement en été, période d'affluence estivale ! Pas une voiture qui passe pour cause de mauvais temps et de village disons "endormi" à cette époque. Aucun touk touk en vue ??? ah non j'oubliais, je ne suis pas en Asie...il me reste le taxi. Deux heures plus tard, me voici à Granville, à la fin du célèbre carnaval, la ville encore colorée de milles confettis et des sourires de fêtes des personnes dans les rues. Entre temps, j'avais réservé un hôtel à Granville "au bout du quai" . A côté de la gare, petit hôtel qui vient d'être refait . bon rapport qualité prix. J'ai bien discuté avec la gérante, ultra sympathique, qui vu mon état , à fait sécher mon linge etc...
Ayant pris le strict minimum dans mon sac, et ayant tout mon linge trempé, j'ai du attendre quelques heures avant de pouvoir m'habiller "sec "! vers 18h00 il fallait que je me dépêche d'aller en ville pour acheter des nouvelles chaussures, vêtements de pluie et passer dans une pharmacie pour mes pieds.
Oui mes pieds, des ampoules partout...j'ai fait une réaction avec les compeeds et les pieds mouillés toute la journée...cela s'est transformé en brûlure et j'ai perdu mes ongles, plus les talons talés de ma marche sur la route.
je sors avec mes basquettes puantes mises en babouche et faisant floc floc à chaque pas avec une démarche de "j'en peux plus j'ai mal aux pieds" ! par bonheur et sans avoir regardé auparavant, en face de l'hôtel , une pharmacie et quelques mètres plus loin, un magasin de chaussures de sport ! Voeux exaucés ! je repartais avec une paire de basquettes tout terrain, un poncho et des pansements pour mes pieds ! je me sentais la reine de la rando !