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Entrepreneur depuis une dizaine d'années, voyageur régulier, amateur de photo :)
Carnet de voyage

Une semaine en Bosnie-Herzégovine

15 étapes
10 commentaires
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Road trip d'une semaine pour découvrir la Bosnie-Herzégovine, un pays unique à la croisée de l'Orient et l'Occident
Août 2017
8 jours
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Notre voyage en Bosnie commence en fait en Croatie, à Dubrovnik plus précisément. En effet, c'est le seul aéroport de la région qui était desservi en direct depuis Paris, et puis c'est une superbe ville proche de la frontière bosniaque. Autant faire d'une pierre deux coups 😀

Pourquoi partir en Bosnie ? J'ai eu l'occasion il y a dix ans de faire un aller-retour express à Mostar et Sarajevo, lors de vacances en Croatie, et j'avais gardé un bon souvenir du pays. Les carnets sur la Bosnie de MyAtlas nous ont convaincu d'y retourner plus longuement cette fois 😀

Plus de doutes, on est en vacances 😀

Arrivés dans l'après-midi, nous avons pu visiter la ville en fin de journée. Le temps est superbe et la côte croate fait qu'on se sent vraiment en vacances ! Pour découvrir la citadelle de Dubrovnik, rien de mieux que de faire le tour des remparts de la vieille ville. Il faut compter une bonne heure et c'est assez physique vu le nombre de marches, surtout que le soleil tape fort, même en fin de journée.

Vue de la citadelle depuis les remparts 

À l'origine, Dubrovnik faisait partie du royaume de Venise, et on retrouve ainsi des similitudes dans le style des bâtisses et les fonctions des grands bâtiments (comme le modeste équivalent du palais des Doges). La ville est superbement bien conservée depuis sa reconstruction partielle après la guerre de Yougoslavie. Elle a d'ailleurs servi pour le tournage de plusieurs épisodes de la série Game of Thrones.

La cathédrale de l'Assomption, le Palais des recteurs et l'église Saint-Ignace
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Le lendemain matin, il nous faudra moins d'une demi-heure depuis Dubrovnik pour rejoindre la frontière entre la Croatie et la Bosnie. Nous arrivons dans la région d'Herzégovine qui se trouve au sud du pays, où les paysages sont plutôt montagneux, arides et secs.

La Bosnie n'est pas dans l'union européenne et donc les frais de données Internet à l'étranger sont élevés. Nous avons acheté une carte SIM de Bosnie dans une boutique telecom, avec 1Go de forfait pour la semaine. Parfait pour Google Maps sur la route !

Notre premier arrêt est à Trebinje. Cette petite ville est assez charmante et les terrasses du centre sont pleines en ce vendredi midi, jour de marché. En se promenant on se rend vite compte de la réalité du pays : on trouve une église catholique, une orthodoxe et une mosquée dans un mouchoir de poche. La ville n'est pas très touristique, malgré plusieurs beaux monuments et sa vieille ville fortifiée ottomane. La ville en est d'autant plus authentique et attachante.

Le centre ville de Trebinje

Trebinje est aussi connue pour son église orthodoxe Hercegovacka, en haut d'une colline qui surplombe la ville. Il s'agit d'une réplique d'une église du Kosovo. L'intérieur de l'église brille de partout, comme souvent dans les églises orthodoxes j'ai l'impression. Les dragons au sol de l'église étaient pour le moins surprenants. À quelques pas se trouvent un campanile et un café. La vue est sympa sur la ville, il y a même le pont Arslanagic en contrebas, le premier pont ottoman de notre séjour !

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Dans l'après-midi, nous avons repris la route en direction de Pocitelj, non loin de Mostar. La route sillonne dans de grandes vallées, les montagnes qui l'entourent sont plutôt arides, mais assez jolies. Non loin de Trebinje, on trouve aussi quelques vignes.

Plus loin la route se rétrécie, ce qui me rappelle les routes aveyronnaises ! Que de la caillasse autour, de petits arbres déjà rouges à tel point qu'on se croirait à l'automne. On roule en fait sur une ancienne voie de chemin de fer transformée en liaison douce de Dubrovnik jusqu'à Mostar en vélo. De part et d'autre de la vallée, on a aperçu des villages abandonnés, certains brûlés, probablement lors de la guerre.

Attention aux distances en Bosnie. Bien que le pays ne soit pas si grand, en pratique on ne dépasse guère les 70 km/h sur ces routes, et souvent on se croise difficilement, ce qui rend la conduite fatigante. Mais les paysages récompensent largement le conducteur !

La bonne surprise ce fut quand la route déboucha sur le magnifique lac de Hutovo avec ses petits îlots de roseaux. Une réserve ornithologique de 7500 hectares y a été créée, qu'il est possible de parcourir en kayak. La vallée est superbe, elle mériterait de s'y arrêter une demi-journée en fait !

Si c'était à refaire : on prévoirait une journée dans la réserve de Hutovo, et éventuellement en s'y rendant en vélo depuis Dubrovnik !

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Dernière étape de cette première journée : Pocitelj. Ce petit village est une ancienne forteresse médiévale sur une colline, le long de la rivière Neretva. C'est typiquement le genre de patrimoine qu'on ne soupçonne pas forcément quand on pense à la Bosnie, à tort !

Le château de Pocitelj, devant la rivière Neretva 

Pocitelj fut construit au XVème siècle par les croates puis occupé par les turcs, d'où la présence d'une mosquée. Ce mélange des cultures est une constante qu'on retrouve dans tout le pays. Le village est cerné par des remparts et deux tours de guet, et on y trouve une tour de l'horloge ainsi qu'une grande tour qui faisait partie d'un château. En haut de cette tour, la vue est superbe surtout avec le soleil couchant.

Le village médiéval de Pocitelj 

La Bosnie est à la même heure que la France, mais beaucoup plus à l'Est ! Résultat, le jour se couche plus tôt, et il vaut mieux se coucher et lever tôt pour bien profiter du voyage.

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Au deuxième jour, nous avons pris la route en direction des chutes de Kravica. Ce sont les chutes les plus larges de Bosnie en s'étalant sur plus de 120 mètres en arc de cercle. Elles ne sont pas sans rappeler celles de Plivitce en Croatie, bien que moins nombreuses et moins hautes aussi.

L'avantage de Kravice, c'est un cadre de rêve où il est possible de se baigner, jusqu'au pied des chutes, ce que de nombreux locaux font. Et vu qu'il faisait 40° lors de notre passage, on ne s'est pas fait prier pour se baigner aussi 😀 Et passer la tête sous la cascade de 26 mètres rafraichit bien aussi !

Un peu plus loin, après une demi heure de marche, on arrive à la petite chute de Mala Kravica. Comme pour sa grande sœur l'eau est très claire et d'un beau vert. On peut aussi rejoindre cette seconde chute en kayak, c'est sympa.

Nous avons visité la Bosnie fin août-début septembre, mais je pense que le printemps est peut-être mieux. Les chutes et lacs ont plus d'eau, et le ciel est probablement moins poussiéreux que pendant les longues semaines de canicule l'été.

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Sur la route vers Mostar, nous avons fait une pause à Medugorje. Cette ville est un peu le Lourdes bosniaque : la Vierge Marie serait apparue à quatre enfants dans les années 80. Bien que cela n'ait pas été reconnu par les autorités religieuses, la ville est devenue un lieu de pèlerinage important, comme en témoigne l'immense place circulaire pour les messes extérieures. Un véritable chemin de croix a lieu sur la montagne avoisinante et pour ceux qui ne peuvent pas, un chemin de croix réduit a été réalisé.

Bien que n'étant pas croyant, il faut reconnaître que beaucoup de visiteurs étaient émus, certains la larme à l’œil. Et la file d'attente pour aller se confesser est impressionnante. Le reste de la ville tourne entièrement autour du business du pèlerinage, rien de spécial à voir !

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À seulement 15 minutes de Mostar, nous passons une matinée à Blagaj. On y trouve une résurgence : la rivière Buna prend sa source depuis une grotte au pied de la montagne. L'eau y est très fraîche, pas de baignade cette fois-ci 😀

Le lieu a une réputation d'être mystique, car adossé à la roche se trouve le plus vieux tekke du pays. Les tekkes sont une sorte de monastère, ou couvent, où se recueillaient les derviches, musulmans qui pratiquent la méditation. Le lieu est effectivement propice à la réflexion, à l'époque en tout cas : la vie dans le tekke est assez sommaire, basée sur le recueillement et la prière. Aujourd'hui, le tekke est cerné de restaurants et terrasses où les habitants de Mostar viennent chercher la fraîcheur l'été.

À l'intérieur du tekke de Blagaj 

On aurait tort de quitter Blagaj sans prêter attention à une autre attraction. Au dessus de la falaise, 200 mètres plus haut, se trouvent les ruines de la forteresse de Stepjan Grad du Xème siècle. La visite se mérite car il faut une bonne demi-heure d'ascension en plein soleil... Mais le château est impressionnant avec ses murs de plus de 15 mètres de haut, sa bonne conservation, et surtout la vue sur la vallée. Il n'a rien à envier à nos châteaux mais comme souvent dans le pays, il n'est pas très mis en valeur pour les touristes.

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Nous visitons ensuite Mostar dont l'icône est bien sûr son vieux pont ottoman. Il a été totalement reconstruit en 2004 après sa destruction lors de la guerre de 92-95. Il avait pourtant résisté à toutes les guerres depuis sa construction en 1566, à partir de quand, il a permis la prospérité de la vie grâce au commerce. De part et d'autre, on trouve les ruelles de la vieille ville ottomane. Même envahies de restaurants et boutiques, elles ont leur charme. La ville compte beaucoup de mosquées, plusieurs minarets sont visibles depuis le pont.

Un club de plongée organise des sauts tous les jours depuis le pont, c'est assez impressionnant. À environ 25 mètres de haut, il ne faut pas se louper ! La rivière Neratva est d'un beau bleu qui donne envie de se baigner.

Presque 25 ans plus tard, la guerre est malgré tout bien présente visuellement en Bosnie. Les impacts de balles sont courants sur les murs d'immeubles. On voit aussi énormément de maisons dont la construction semble abandonnée. Cela m'avait déjà marqué quand j'étais venu en 2008. À l'époque je pensais que c'était lié à la crise mais en regardant de près on voit aussi des impacts de balle sur ces constructions. Elles ont dû être stoppées net avec la guerre.

Les traces de la guerre à Mostar 

La guerre est encore visible autour de la moderne place d'Espagne et du parc Zrinjevac, juste à côté de la sniper tower. Ce bâtiment, initialement tout en verre, siège flambant neuf d'une banque avant la guerre, était le plus haut de la ville. Les snipers y contrôlaient la ligne de front, et ont eux-même été pris pour cible, ce qui détruisit toutes les façades en verre.

Jeunes et anciens, face aux vestiges de la Sniper Tower 
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En quittant Mostar en direction de Jajce, nous remontons la vallée de la rivière Neratva qui passait à Mostar, jusqu'au lac de Jablanica. La route est superbe avec les montagnes en arrière-plan. Maintenant, je me souviens que c'est cette route qui m'avait plu en 2008 quand on avait fait la route Mostar-Sarajevo. Le temps y était couvert, mais aujourd'hui c'est ensoleillé et mes souvenirs étaient bons, c'est très beau 😀

La vallée de la Neratva entre Mostar et Jablanica

Le lac Jablanica

À Jablanica nous avons visité le petit musée de la bataille de 1943. C'est ici qu'a eu lieu la plus grande bataille de la seconde guerre mondiale dans les Balkans. L'enjeu stratégique était un pont ferroviaire, défendu par l'armée soviétique de Tito contre les allemands. Une réplique à taille réelle du pont se trouve à côté du musée, elle a servi pour un film sur cette bataille.

Nous avons déjeuné ensuite au bord du lac de Jablanica. Il s'agit d'un lac artificiel qui s'étire sur plusieurs dizaines de kilomètres, créé suite à la construction de barrages sur la Neretva et ses affluants. Le niveau est assez bas en cette fin août mais il y a quelques bateaux qui se promènent. On ne croise bizarrement aucun touriste international à ce grand lac, seulement quelques locaux. On a souvent l'impression que le pays ne manque pas de lieux touristiques mais qu'ils ne sont pas mis en valeur.

Le lac de Jablanica

Le lac de Rama

On a repris ensuite la route de Jajce avec un arrêt à un autre lac artificiel, celui de Rama, sur la rivière du même nom. Le niveau est aussi très bas mais surprise, les abords sont tout en couleurs, du vert au rouge en passant par le jaune. À côté du bleu du lac, c'est superbe même si le temps s'est couvert entre temps. Une petite île se trouve au milieu du lac où subsistent quelques agriculteurs et un monastère. Les chanceux, car la vue est superbe. Quand le lac est plein cette île avec l'église donne le même effet que Bled en Slovénie.

Le lac de Rama
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Après le lac de Rama, nous arrivons à Jajce par la vallée de la Vrbas. On est entourés de moyennes montagnes, très vertes, c'est encore différent des montagnes arides au sud de Mostar en Herzégovine. Pour le coup, c'est étonnant de voir encore des minarets dans ce genre de paysage.

Dans la vallée de la Vrbas

Nous avons passé une matinée à Jajce. La ville est dominée par une forteresse qui date du XIVeme siècle. On a aussi accès à des catacombes, juste à côté d'un vieux clocher. La vieille ville est au sein de remparts et grandes portes, mais l'architecture des maisons récentes n'y est pas très heureuse hélas.

Ce qui fait la réputation de Jajce, ce sont les chutes de la Pliva qui se jette dans la Vrbas. Ce n'est pas courant de voir de telles chutes (presque 30 mètres) aussi proches de la ville. En bas des chutes, ça rafraîchit fortement avec les projections d'eau, ce qui complique d'ailleurs les photos.

Quelques kilomètres en amont de la ville, toujours sur la Pliva, se trouvent d'anciens moulins datant de l'époque ottomane. On dirait des ruches en fait. Plus petits qu'un moulin classique, ils devaient sûrement permettre à plus de personnes d'en posséder un. Ils fonctionnent avec une roue horizontale sous le bâtiment. L'endroit est très bucolique !

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Pendant tout notre séjour, nous n'avons quasiment pas vu de chaînes de fast-food, type McDonalds, Starbucks ou autre. Les bosniens sont fiers de leurs deux spécialités et préfèrent manger des cevapis ou des burecks.

Les cevapis sont des boulettes de viandes, généralement accompagnées de légumes ou de frites. Les meilleurs que nous ayons mangés, et de loin, étaient au restaurant Tirma Irma dans la vieille ville de Mostar. Les burecks sont des sortes de pâtes feuilletées, fourrées avec divers accompagnements (épinard, fromage, etc.) puis enroulés et servis avec une crème fraîche. On recommande le restaurant Buregdzinica Bosna, dans la vieille ville ottomane de Sarajevo !

Mais la vraie spécialité et fierté de la Bosnie, c'est son café ! Hérité de l'occupation ottomane, il est néanmoins différent du café turc. L'eau est en effet chauffée avant d'y ajouter le café, contrairement au turc. Une mousse plus ou moins dense se forme au dessus. Servi dans un superbe récipient en cuivre, la dzezva, et accompagné d'un loukoum, prendre le café en Bosnie était un vrai plaisir 😀

Le café bosnien 
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La route entre Jajce et Travnik nous permet de découvrir le pays tel qu'il est : un pays de moyennes montagnes, vert et très vallonné. Le cadre est joli avec tous les chalets mais cela dit, les traces de la guerre sont aussi bien présentes ici.

À Travnik, nous découvrons ce qui a été la capitale du pays pendant la période ottomane. L'influence musulmane se retrouve un peu partout dans la ville, notamment avec la superbe mosquée Sulemanija. On trouve aussi deux tours de l'horloge, ce qui est assez rare. C'est en haut de la forteresse, la seconde visitée aujourd'hui, qu'on voit l'influence musulmane. Il y a même un minaret dans la forteresse, pourtant construite avant l'arrivée des ottomans.

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Nous voici enfin dans la capitale, Sarajevo ! Cette ville a une histoire tellement riche et complexe que nous avons passé la matinée avec un guide pour la visiter et mieux la comprendre.

La ville est surnommée la Jérusalem européenne car on y trouve quatre confessions parmi les 500 000 habitants. Les bosniaques (70%, musulmans), les bosno-serbes (18%, orthodoxes), les bosno-croates (10%, catholiques) et les autres dont une minorité juive. À noter que je fais un raccourci entre ethnies et confessions, en pratique la réalité est plus complexe que cela. Tout au long de son histoire, de par les occupations slaves, ottomanes et austro-hongroises, la ville a donc souvent été au carrefour de l'Orient et de l'Occident.

Sarajevo fait le lien entre orient et occident.

On associe souvent Sarajevo à la première guerre mondiale : en effet, c'est sur un pont de la ville que fut assassiné l'héritier de l'empire austro-hongrois, Francois-Ferdinand, par un nationaliste serbe. De là, tout s'est enchaîné en quelques mois par le jeu des alliances, et la première guerre mondiale éclata.

En quelque sorte, la première guerre mondiale a commencé ici...

De la visite, nous retenons que la plupart des conflits, que la ville a subits, furent souvent d'origine politique, et non pas religieuse. Les Bosniens se considèrent avant tout comme des slaves (premier royaume de la région avant les ottomans), la question religieuse étant surtout personnelle et privée. La ville est même, sous plein d'aspects à travers les siècles, un modèle de multi-culturalisme et d'ouverture.

Par exemple, les juifs sont arrivés à Sarajevo au XVIème siècle, chassés d'Espagne et du Portugal. L'empereur ottoman les a accueillis, leur refusant uniquement la création d'un quartier juif, afin qu'ils s'intègrent. En remerciement, leur synagogue est exceptionnellement orientée vers Constantinople au lieu de Jérusalem. Les juifs ont représenté jusqu'à 25% de la population avant la seconde guerre mondiale. On remarque qu'il n'y a aucun policier qui surveille la synagogue, et ça se passe bien...

Les lieux de culte des différentes confessions sont souvent très proches !

Autre exemple, celui du magnifique hôtel de ville, devenu désormais musée. De style mauresque, on pourrait penser qu'il date de l'époque ottomane. En fait, il a été construit pendant l'occupation austro-hongroise par un architecte tchèque pour qu'il s'intègre bien dans le quartier ottoman de la vieille ville. Détruit pendant la guerre de Yougoslavie, il a été totalement reconstruit !

Hôtel de ville de Sarajevo 

Les caravansérails (une quarantaine à l'époque, dont un seul subsiste aujourd'hui dans la vieille ville) sont aussi le symbole de cette ouverture. Ces lieux étaient des sortes d'hôtels pour les marchands. La ville étant à la croisée entre orient et occident, tant les marchands de Venise que ceux de Perse pouvaient s'y retrouver. Finalement, l'époque était déjà internationalisée et globalisée 😀

On a pris un bon café Bosnien ici :)

Les musulmans sont aussi assez ouverts, le pays ne connaissant guère d’extrémisme. Ils forment eux-mêmes leurs imams dans la Madrassa Husrevbegova qui en est à sa 480ème promotion annuelle ! Ils évitent ainsi les influences d'autres pays islamiques aux intentions pas toujours claires. La mosquée Husrevbegoca, à côté, est la plus grande de la ville, qui en compte une centaine en tout.

Il est assez agréable de se promener dans la vieille et nouvelle ville avec tantôt l'impression d'être en Orient avec les appels des muezzins, tantôt celle d'être en Europe. C'est réellement dépaysant. Sur la grande place, j'ai repris en photos les anciens en train de jouer aux échecs, ça n'a pas changé depuis ma visite il y a 10 ans 😀

L'après-midi, nous avons visité le musée d'histoire de la Bosnie-Herzégovine, surtout consacré à la guerre de 92-95. Le bâtiment est dans un état de délabrement, encore criblé d'impacts de balles (il se trouve le long de la sniper alley). Mais c'est une visite très intéressante pour comprendre l'horreur du siège de la ville pendant près de 4 ans... Des photos avant et après la reconstruction montrent l'effort qui a été fait depuis la guerre. Partout dans la ville, des plaques au sol commémorent les obus tombés avec des pétales de roses, symbolisant le sang perdu...

Bien que fantastique et pas directement inspirée de la guerre de Yougoslavie, je recommande de lire ou relire l'excellente BD Le sommeil du Monstre, d'Enki Bilal.

On termine la journée au bar d'un hôtel au 9ème étage avec une superbe vue sur la ville ! Que ce soit hier soir ou ce soir, même en semaine les terrasses sont pleines et les locaux sortent beaucoup. La ville est très animée et vivante, bien loin de l'image qu'on peut s'en faire.

Vues depuis le bar de l'hôtel Hecco Deluxe, ne manquez pas d'y prendre un verre ! 
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Notre semaine en Bosnie touche à sa fin, puisque nous prenons la route vers le Monténégro pour la seconde semaine de notre voyage, qui fait l'objet d'un second carnet de voyage 😀 Nous quittons la capitale et le monde urbain pour rejoindre petit à petit les paysages de montagne qui ont fait notre quotidien en début de semaine.

Alors que nous remontons petit à petit la vallée de la Tara, on croise les derniers minarets du pays, ils seront beaucoup plus rares au Monténégro. La dernière section de la route de montagne menant à la frontière est très étroite, avec de nombreux petits ponts en bois et effondrements de la route qui ne rassurent pas...

Cela dit, les paysages de montagnes traversés sont superbes, et quand on aperçoit la Tara, elle est d'un vert-bleu magnifique, très claire. Tout au long de la vallée, on aperçoit des campements de randonneurs. Le pays donne envie de l'explorer à pied, mais mieux vaut être accompagné par des locaux. De nombreuses agences proposent des randonnées accompagnées.

Il est déconseillé de s'aventurer hors de sentiers battus en Bosnie. Même si elles sont très rares, il reste quelques zones non déminées dans le pays. Des cartes les indiquant sont disponibles.

En fait, le meilleur moyen de découvrir les belles vallées de Bosnie, c'est clairement le rafting, car souvent il n'y a tout simplement pas de chemin de randonnée pour les explorer. Que ce soit sur la Neretva vers Mostar ou dans le canyon de la Tara ici, les rivières de Bosnie sont tout indiquées pour le rafting. On se le note pour notre prochain voyage 😀

Rafting dans le canyon de la Tara, en Bosnie
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Ce voyage en Bosnie-Herzégovine fut une excellente découverte, et mon impression suite à mon premier voyage en 2008 confirmée : la Bosnie mérite un voyage.

Le pays a plein de richesses, comme ses superbes régions montagneuses, un patrimoine architectural riche et un mélange de culture entre orient et occident assez unique. On est loin des images de guerre qui peuvent rester ancrées dans nos mémoires, bien que cette réalité soit toujours présente.

Cerise sur le gâteau : le pays n'est qu'à quelques heures de Paris, et les coûts d'hébergements et restauration y sont très abordables. Que de bonnes raisons pour s'y rendre en vacances 😀

Pour la suite du voyage, je vous invite à lire le second carnet Découverte du Monténégro en une semaine.