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Entrepreneur depuis une dizaine d'années, voyageur régulier, amateur de photo :)
Découverte de l'écosystème startups de Bangalore, suivie de quelques jours de tourisme à Jaipur et Bombay :)
Novembre 2016
7 jours
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Après Séoul et Tokyo l'an passé, et Stockholm au printemps, nous voilà à Bangalore en Inde pour un nouveau voyage d'étude avec 50 Partners. Le concept est toujours le même : comprendre l'écosystème de startup en rencontrant ses acteurs (entrepreneurs, accélérateurs, investisseurs, médias, etc.).

Pourquoi Bangalore ? Avec 8,5 millions d'habitants, il s'agit seulement de la 5ème plus grande ville du pays. Mais c'est à Bangalore que se trouve la Silicon Valley indienne, un écosystème riche en pleine croissance et qui se fait une place à l'échelle mondiale. Nous avons 4 jours intenses de rendez-vous pour découvrir cela.

Le contraste avec le précédent voyage est saisissant. Alors que nous avions fait tous les rendez-vous à Stockholm à pied, à Bangalore nous sommes non seulement obligés de prendre des taxis, mais en plus de supporter les bouchons monstres. J'ai rarement vu un tel chaos en terme de trafic... De fait, on a rarement mis moins de 45 minutes entre deux rendez-vous, et souvent plus d'une heure.

Officiellement, les indiens roulent à gauche. En pratique, là où ça les arrange ! 

Si les bouchons sont monstres et se transforment en concert de klaxons, les indiens restent pour autant très calmes au volant. Je n'ai quasiment pas entendu de noms d'oiseaux de la part des chauffeurs. Alors qu'à Paris, cela part au quart de tour, les gens devenant vite agressifs...

Découverte de la ville

J'avais tout entendu au sujet de l'Inde et de sa pauvreté. Peut-être m'étais-je préparé à cela, toujours est-il que je n'ai pas été vraiment choqué. Oui c'est pauvre, et ce n'est pas vraiment caché car il est fréquent d'avoir des quartiers modernes aux côtés de quasi-bidonvilles. Pour autant, je me suis pas senti oppressé par cette pauvreté comme on me l'a parfois raconté. En tout et pour tout (de Bangalore à Bombay en passant par Jaipur), j'ai dû être sollicité avec insistance 4 ou 5 fois seulement.

Les vaches sur la route ne sont pas une légende, même en ville... 

Nous n'avons pas vraiment eu le temps de faire du tourisme à Bangalore, mais il me semble que la ville n'est pas réputée pour cela de toute manière. Pour visiter, nous avons poursuivi le voyage ensuite à Jaipur et Bombay, autrement plus intéressantes !

Les joies de la démonétisation

Début novembre, soit deux semaines avant notre départ, le gouvernement a pris une décision spectaculaire : du jour au lendemain, tous les billets de 500 et 1000 roupies sont devenus obsolètes, remplacés par de nouveaux billets. Objectif : lutter contre la corruption en forçant les dépôts dans les banques des revenus non déclarés.

Là où cela devient plus incroyable, c'est que le format des nouveaux billets est différent, et les distributeurs n'étaient pas adaptés... Alors qu'il était prévu 2 semaines de transition environ, il va falloir plus de 6 mois à modifier tous les distributeurs du pays. Résultat des courses : une cohue incroyable devant les banques, avec des retraits quotidiens limités. Et pour les touristes, une bonne galère ! Le comble dans l'histoire, c'est que ce sont les plus pauvres qui souffrent dans l'immédiat, même si à terme ils bénéficieront de la lutte contre la corruption.

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Bangalore n'est pas devenu la capitale des startups indiennes par hasard. Comme nous l'a expliqué le fond Aarin Capital, la ville a toujours accueilli un grand nombre d'industries publiques, notamment dans le secteur militaire. Naturellement, les industriels privés ont suivi, comme Bosh, attirés par les professionnels de la ville. Dans les années 90, la ville a prospéré grâce au développement IT offshore en proposant des ingénieurs à coût réduit aux sociétés occidentales (comme la Société Générale, très présente à Bangalore). Enfin, les entrepreneurs qui ont fait fortune dans l'IT ont commencé à financer les jeunes startups. Voilà comment un écosystème se construit, au fil du temps, brique par brique...

Publicité pour Uber, qui met en avant la possibilité de payer par cash

Le cash est très présent en Inde. Par exemple, 97% des dépenses médicales sont faites en cash. Des startups travaillent ainsi sur des systèmes de pré-paiement de ces dépenses, pour sécuriser les professionnels de la santé. Autre chiffre marquant : il y a seulement 22 millions de cartes bancaires en Inde ! D'où l'essor des systèmes de cash-on-delivery pour les besoins de l'e-commerce.


Un autre fond de capital risque, Kalaari Capital, nous en dit plus sur cet écosystème. Étonnamment, les startups ne manquent pas de financement en Inde, mais plus de compétences et d'expériences d'entrepreneuriat. On compte environ 7000 startups en Inde, dont 1% environ sont financées par du capital risque. À la différence de la France, ou d'Israël par exemple, le marché intérieur est tellement énorme qu'il y a matière à faire de très grands business sans s'internationaliser. C'est peut-être pour cela qu'on ne connait pas beaucoup de startups indiennes à l'étranger.

Quid de l'économie du partage en Inde ? Un investisseur nous explique que les modèles comme BlaBlaCar par exemple ne rencontrent pas de grand succès. La trop grande disparité de niveaux de vie dans la population complique le partage et l'atteinte de la liquidité nécessaire au bon fonctionnement d'une place de marché, malgré le milliard d'habitants...

Flipkart, la pépite indienne

Ce sont deux anciens ingénieurs d'Amazon qui ont fondé Flipkart. Ils ont commencé par vendre des livres sur Internet en 2007, comme Amazon. Ils sont aujourd'hui leader en Inde, bien devant leur ancien employeur !

On pourrait penser qu'il ne s'agit que d'un copycat, mais un des investisseurs chez Accel Partners (présent à Bangalore) nous explique que c'est plus subtil que cela. Vu le manque d'infrastructures en Inde (paiement, logistique, etc.), Flipkart a non seulement dû copier (et adapter) Amazon, mais aussi Paypal et DHL !

Un sacré challenge donc, qu'ils ont plutôt réussi : l'entreprise emploie désormais 33 000 personnes (dont 20 000 en logistique) et compte plus de 10 millions de clients actifs.

Avec plus de 200 dialectes, on pourrait penser qu'il faut une excellente localisation pour s'imposer en Inde. Eh bien non ! Flipkart n'est disponible qu'en anglais. Une manière aussi de cibler directement les classes de population éduquées et qui ont des moyens.

Admission Table pour accéder à l'université

Dans un pays avec des très grandes disparités sociales et un quart de la population qui a moins de 25 ans, l'éducation occupe une place très importante, car c'est le meilleur moyen de s'élever dans la société.

Admission Table est une startup qui s'appuie sur WhatsApp pour proposer un service de mise en relation entre les étudiants et les grandes universités. Tout le monde gagne ainsi du temps en pouvant discuter en ligne avec des conseillers d'orientation, plutôt que de se rendre dans des salons par exemple.

Find Me A Shoe, un cas d'école

Find Me A Shoe est une autre startup rencontrée à Bangalore. La concept : une application pour prendre en photo votre pied, en construire un modèle 3D et le faire correspondre avec le modèle des chaussures que vous souhaitez commander. Vous êtes sûr d'avoir la bonne taille.

C'est intéressant car nous avons déjà vu une startup similaire lors d'un startup-trip à Tel Aviv il y a 3 ans. Si les économies diffèrent d'un pays à l'autre, les idées de startup sont quand même très globalisées.

Mais surtout, malgré une promesse très forte (réduire les coûts d'envoi jusqu'à 60%), il semblerait qu'aucune de ces startups n'ait vraiment émergée. Peut-être car le bénéfice est surtout pour l'e-commercant, alors que la contrainte pèse sur le client : pourquoi perdre 5 minutes avec une app quand on peut renvoyer gratuitement les tailles qui ne conviennent pas

Des p'tits trous, des ptit's trous...

Non, l'Inde a bien passé le cap de la poinçonneuse, mais quand même, il reste une tradition forte du registre papier et du tampon assez incroyable. Partout où nous sommes allés, il faut sans cesse signer des registres, avoir son petit tampon, etc.

On atteint le comble chez Oracle (leader mondial des logiciels de bases de données, je rappelle), où on trouve à l'accueil... un grand registre papier, que tout le monde doit signer ! Et qui sera soigneusement conservé, archivé, oublié 😀 Les habitudes culturelles sont persistantes...

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Après quelques jours avec les startups de Bangalore, nous avons poursuivi notre voyage en mode touriste cette fois-ci, à Jaipur, la capitale du Rajasthan. Si la ville est plus petite, je l'ai trouvée quand même plus polluée que Bangalore, et le trafic routier encore plus chaotique...

C'est en faisant un tour en vélo dans Jaipur que nous avons découvert la ville. Le tour commence très tôt le matin, afin de ne pas se retrouver au milieu du trafic. L'avantage, c'est qu'on voit la ville se réveiller petit à petit !

À gauche, le palais de Hawa Mahal. À droite, une des portes de la vieille ville 

Notre premier arrêt a lieu au marché de la ville qui s'active dès le lever du soleil. Les femmes portent des paniers qui semblent très lourds... Lorsqu'on les croise sur les chemins étroits entre les étals, mieux vaut s'écarter ! Alors qu'on se fraie un chemin, nous avons le sentiment d'évoluer incognito, tant les marchands ne prêtent pas attention à nous, concentrés sur leur travail.

Le marché de Jaipur 

Le marché compte de nombreux fruits et légumes méconnus en France, dont je n'ai pas retenu tous les noms... Comme si ces fruits et légumes n'étaient pas assez riches en couleurs, on trouve de nombreuses fleurs coupées, qui servent à faire des colliers, ainsi que pour les rituels religieux. Notre visite se termine par une pause avec un thé chaï (thé noir avec du lait, du gingembre et plusieurs épices) et quelques gourmandises.

Les étals de fleurs au marché de Jaipur 

Notre visite se poursuit dans la vieille ville, en passant par des petites ruelles improbables où on ne se serait pas avancés seuls, c'est sûr. Nous faisons une nouvelle étape chez les parents de notre guide, où nous découvrons des conditions de vie plutôt étonnantes. Bien que nous soyons en centre-ville, le rez-de-chaussée est occupé par des vaches ! Cela étant, le moins qu'on puisse dire, c'est que la propreté règne. Les bouses sont toutes récupérées, puis séchées, pour être réutilisées dans le feu. Les vaches servent pour le lait, mais aussi pour la chaleur dégagée au rez-de-chaussée, où on peut dormir. La mère de notre guide nous accueille chaleureusement, avec quelques spécialités locales pour reprendre des forces !

Un peu plus loin, nous arrivons dans le quartier des tailleurs de pierre. La taille du marbre et des pierres semi-précieuses est une grande spécialité de Jaipur. De nombreuses sculptures ont pour objet les divinités comme Ganesh ou Hanuman et sont commandées par des temples, ou des particuliers. Elles peuvent nécessiter plusieurs mois de travail. Les pierres semi-précieuses sont légions aussi, mais attention aux fausses, nombreuses aussi en circulation. Mieux vaut se rendre dans une bijouterie pour être certain de l'origine.

Taille du marbre à Jaipur

Enfin, la visite se termine avec un ancien temple de Shiva. Il faut savoir que l'Inde présente une très grande diversité religieuse : même si l'hindouisme est pratiqué par près de 80% de la population, on compte 14% de musulmans et 2,5% de chrétiens. Le temple est très animé et on y sent une grande ferveur. On retrouve à nouveau toutes les couleurs qui font le charme de l'Inde, entre les décorations, les saris des femmes et les fleurs dans les rituels.

Temple de Shiva à Jaipur
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Nous poursuivons la visite de Jaipur l'après-midi avec le City Palace. Mais avant de rentrer dans le palais royal, nous faisons un premier arrêt à Jantar Mantar, un observatoire astronomique datant du XVIIIème siècle, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les instruments sont ici à taille humaine, voire plus, puisqu'un des cadrans solaires fait 27 mètres de haut ! On trouve différentes formes de cadrans, comme les deux scaphés géants, chacun à moitié complet de sorte que selon la saison, on puisse toujours descendre prendre les mesures.

En haut à droite, un des deux scaphés de l'observatoire 

Juste à côté de l'observatoire, le City Palace est un ensemble de palais royaux construit aussi au XVIIIème siècle. À l'origine, les maharajas résidaient dans un autre palais, à Amer, à une dizaine de kilomètres. C'est l'accroissement de la population dans la vallée à Jaipur et les besoins en eau qui ont incité à construire ces palais dans la nouvelle ville.

L'entrée du City Palace, et la tour de l'horloge 

En rentrant dans le City Palace, on arrive aussitôt dans le Diwan-i-Aam, un grand hall de marbre tout de couleur rose. Cette couleur a donné le surnom de Pink City à Jaipur. On la doit à une visite du Prince de Galles, qui deviendra Edouard VII, et pour qui les murs du palais avaient été peints en rose. On retrouve cette couleur partout dans la ville, comme le palais de Hawa Mahal aperçu lors de notre tour en vélo.

Diwan-i-Aam, le grand hall du City Palace de Jaipur

Le principal palais est le Chandra Mahal, haut de 7 étages. Les portes qui permettent d'accéder à la cour de ce palais sont magnifiques, notamment la Peacock Gate, avec ses représentations de paons incrustées. D'autres portes arborent les mêmes couleurs, beige, vert et rose, avec toujours autant de détails dans les ornements. Très impressionnant !

En bas, la Peacock Gate
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Avant de construire ce City Palace, les maharajas résidaient dans la forteresse d'Amer, un village à quelques kilomètres de Jaipur, qui en fait désormais partie. Le fort fut construit à la fin du XVIème, près de deux siècles avant le City Palace donc. Après une vingtaine de minutes en rickshaw, le fort apparait dans toute sa splendeur, pour le moins imposant !

La forteresse d'Amer 

Tout autour du fort, on aperçoit les imposantes murailles qui serpentent les collines avoisinantes, ponctuées de mini-forts. On comprend vite pourquoi l'essor de la population a eu lieu à Jaipur et non Amer : l'endroit est plutôt escarpé, pas vraiment accessible.

Les murailles autour de Amber Fort 

En contre-bas du fort se trouve le lac Maota et l'île Kesar Kyari Bagh où se trouvent différents jardins, dont une safranière qui daterait d'un Maharaja du XVème siècle. La vue depuis le fort est superbe !

L'île de Kesar Kyari

À l'intérieur, on retrouve différents lieux et fonctions déjà observés dans le City Palace. C'est le cas par exemple du Diwan-i-Aam, le hall des audiences publics avec ses 27 colonnes, où le Maharaja venait écouter les demandes des différents habitants. Dans la cour suivante, c'est le Sheesh Mahal, le palace des miroirs, qui impressionnent avec ses murs composés de nombreux petits morceaux de miroirs.

En haut, le Diwan-iAam de la seconde cour, en bas le Sheesh Mahal dans la troisième

En tout, le fort se compose de 4 cours, entrecoupées de différentes portes toutes aussi imposantes les unes que les autres. La dernière cour accueillait les nombreuses femmes des rois, avec un système ingénieux d'appartements au rez-de-chaussée et de coursives à l'étage, de façon à passer d'un appartement à l'autre, sans se faire remarquer... Malin !

Les différentes cours et portes de la forteresse d'Amer 
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Les éléphants du Rajasthan

À côté d'Amer, nous avons passé deux heures dans une ferme qui élève des éléphants. Cela faisait longtemps que je n'en avais pas approchés d'aussi près, et encore moins des éléphants en liberté (ils n'étaient pas en cage, ni attachés) ! Bien qu'imposants et impressionnants, ils se laissent approcher et caresser facilement.

Deux des éléphants étaient adultes, entièrement décorés pour participer aux célébrations, vraiment magnifiques. La troisième éléphante, plus jeune n'était pas encore prête car cela demande beaucoup d'efforts vu les chemins escarpés vers les forts. Après les avoir bien nourris avec plusieurs grappes entières de bananes, nous avons fait un tour d'une demi-heure, la marche leur étant nécessaire pour bien digérer.

Décorations des éléphants du Rajashtan

Le stepwell d'Amer

En redescendant la forteresse, nous avons visité plusieurs endroits qui méritent un détour. Le premier d'entre eux est le stepwell d'Amer. Il s'agit d'une immense citerne creusée dans le sol, dont les contours sont composés d'escaliers qui n'en finissent pas de descendre. Il est autant utilisé pour les rites et célébrations religieuses, que comme réservoir d'eau. Il faut s'imaginer en effet qu'à la fin de la saison des pluies, il est alors rempli, pour le grand bonheur des enfants qui s'y baignent. Juste à côté se trouve le temple de Badrinath, que nous n'avons pas eu le temps de visiter cela dit.

À gauche, le temple de Badrinath, à droite le stepwell d'Amer 

Le lac Sagar

Moins connu, peut-être car il n'est pas visible depuis Amer ou depuis la forteresse, le lac Sagar mérite pour autant un détour ! Entouré aussi des grandes murailles de la forteresse, le lac est composé de deux parties, Upper et Lower, avec une grande porte entre les deux. Il constituait la principale source d'eau pour la ville d'Amer. Un petit temple se trouve à côté. Au coucher du soleil, l'ambiance est vraiment exceptionnelle !

Autour du lac Sagar à Amer

Le fort de Nahargarh

Pour notre dernière soirée à Jaipur, nous terminons la journée au fort de Nahargarh, accessible depuis la route entre Amer et Jaipur. Nous l'avions aperçu déjà lors de notre tour en vélo, car il surplombe la ville de Jaipur, et offre une vue magnifique le soir. On distingue bien notamment le City Palace et l'observatoire avec son immense cadran solaire. Un café avec terrasse se trouve près de la muraille, idéal pour terminer deux jours riches en visites !

À gauche, le fort vu depuis le centre de Jaipur. À droite, la vue de Jaipur depuis le fort, avec le City Palace au centre 
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Pour le dernier jour de notre voyage, nous avons pris l'avion de Jaipur vers Bombay, où nous avons passé la journée, notre avion pour Paris étant tard le soir même.

Dharavi, le slum de Bombay

Troisième ville de notre périple indien, Bombay nous a semblé un peu plus civilisée question trafic routier que Jaipur ou Bangalore. Sortis de l'aéroport, nous nous dirigeons vers le quartier de Dharavi, le plus grand bidonville d'Asie avec près d'un million d'habitants, répartis sur 223 hectares d'anciens marécages. Aussi appelé slum, c'est dans ce quartier que fut en partie tourné le fameux film Slumdog Millionaire.

Un guide qui est né et vit dans le slum nous accompagne pour cette visite. Je ne sais pas cela dit si on peut parler de "visite", car l'intérêt pour nous était surtout de comprendre la réalité du bas de l'échelle sociale en Inde (après avoir côtoyé en début de semaine la classe bien éduquée). À de rares exceptions, les photos n'étaient pas autorisées.

Une des entrées du bidonville, délimité entre autres par les voies ferrées 

Le guide nous emmène d'abord dans la partie artisanale du slum. Je ne m'attendais pas à découvrir une telle organisation ! C'est une véritable industrie de recyclage qui a lieu dans le quartier : certains collectent les plastiques en tout genre, d'autres les trient, puis un autre artisan les broie et re-compacte pour être réutilisés. Pareil avec les différents métaux. Rien ne se perd, tout est recyclé.

Abstraction faite des conditions de travail de ces artisans, c'est une économie incroyable qui se déroule dans le quartier. Mais qui laisse aussi l'impression d'une immense usine à recycler les déchets des classes supérieures. Nous avions déjà observé depuis le début de la semaine la propension des indiens à jeter tout et n'importe quoi par terre...

Recyclage des différents déchets plastiques 

La suite de la visite a lieu dans un quartier d'habitation. Il faut s'imaginer un bidonville, avec des bâtiments de plusieurs étages, recouverts au dernier étage à tel point que le jour ne perce pas dans des ruelles qui ne font guère plus de 50 centimètres de large par endroit. Ajouter à cela des embranchements et fourches dans tous les sens : sans guide, on est forcément perdu !

La pauvreté frappe forcément, et pourtant ce qu'on retient, ce sont les sourires des enfants et les namaste ("bonjour") des gens qu'on croise. Encore une fois, à aucun moment je n'ai été sollicité ou me suis senti en insécurité, même si je me doute qu'il s'agit là de la partie la plus fréquentable du slum. En tout cas, si vous avez quelques heures à Bombay, je recommande franchement ce tour, très surprenant et qui casse beaucoup d'idées reçues.

Un tour par Bollywood

Après déjeuner, nous sommes allés faire un tour dans un des studios de cinéma Bollywood, un des symboles de Bombay et de l'Inde. Après un reportage sur l'histoire de Bollywood et une démonstration des danses typiques de ce cinéma, nous avons pu visiter une partie des studios, des décors utilisés, et même assister à deux tournages.

À droite, une photo de Jean Dujardin, venu tourner un film récemment 

Pour autant, je suis un peu resté sur ma faim pour cette visite. J'avais en tête la visite des studios à Los Angeles, et m'attendais à quelque chose de plus abouti. Malgré la renommée de Bollywood, on est encore loin du niveau d'Hollywood quand même ! 😀

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Dernière escapade en direction du centre-ville de Bombay

Avant de retourner à l'aéroport, nous sommes allés dans le centre de Bombay, prendre un verre au Taj Mahal, le plus grand palace 5 étoiles de la ville. Rien que de se promener dans les immenses halls fait rêver tellement c'est somptueux. Autant dire que le contraste avec ce que nous avons vu le matin est immense, un peu à l'image du pays en somme.

Ainsi s'achève ce périple en Inde. Une semaine bien dense, qui nous aura fait passer des startups de technologie de Bangalore au bidonville de Bombay, en passant par les merveilles architecturales du Rajasthan.

Je suis parti sans avis sur le pays, un peu curieux, ayant tout de même en tête les différents avertissements qu'on avait pu me faire, sur la pauvreté notamment. Au final, je fus agréablement surpris ! Alors que l'Inde n'était pas forcément dans ma bucket list, je songe plus sérieusement désormais à y revenir pour des vacances !

Cerise sur le gâteau : je me suis régalé pendant une semaine avec la cuisine indienne, et sans être malade ! 😀