Quand elles ne sont pas occupées par les marais et les vignes, les terres agricoles de l'île de Ré le sont par les maraîchers. Après avoir visité deux coopératives, nous avons rencontré, un peu par hasard, Frédéric, un maraicher qui a quitté la coopérative pour lancer sa propre marque de pomme de terre et privilégier le goût au rendement. Et devinez comment elle s'appelle ? La Rebelle !
Avec 25 hectares de terre, Frédéric produit presque 400 tonnes de pomme de terres, ainsi qu'un peu de maraîchage, et ce depuis plus de 20 ans. Ce qui lui plait dans ce métier ? L'évolution commerciale depuis quelques années qui lui permet de vendre en direct, et d'avoir un vrai contact client.
Le plus dur en revanche, ce sont les aléas climatiques bien sûr, et la nécessité de toujours investir pour aller plus loin. Récemment, Frédéric s'est équipé d'une machine moderne qui assure non seulement le calibrage, mais aussi le tri qualitatif. La pomme de terre tombe d'une trentaine de centimètres, est photographiée sous tous les angles pour écarter celles aux formes bizarres et trous noirs. Les rebelles refusées iront ensuite à la banque alimentaire !
Soucieux d'innover, Frédéric aide aussi de nouvelles initiatives agricoles, et nous propose de rencontrer Hélène et Tanguy, qui se lancent dans la culture des algues. Et il connait bien leur vertu, puisque il y a peu encore elles étaient épandues sur les champs de pomme de terre comme engrais.
La boutique de Frédéric, appelée Chez Tagada, se trouve 59 route de la Mouillebarde à la sortie d'Ars en Ré, le long de la piste cyclable qui mène au phare des baleines.
Un nouveau métier : algoculteur
L'algoculture, c'est donc la culture des algues qui se trouvent sur les banches de l'estran. Protégée car faisant partie du biotope, Hélène et Tanguy ont obtenu l'autorisation d'expérimenter cette culture de l'algue après un an et demi d'étude.
Il faut savoir que l'algue est plus riche que le plus nutritif de nos légumes (le brocoli !) et ne nécessite pour autant pas d'arrosage ni d'engrais. Il y a donc un vrai enjeu pour créer une alimentation efficace et respectueuse de l'environnement. C'est ce qui donne du sens au travail de ces deux algoculteurs qui ont complètement changé de carrière pour ce projet.
Une fois récoltées, les algues sont desséchées, là aussi grâce à un procédé naturel, sous serre, à l'aide de pierres très calorifiques. Et la bonne surprise, c'est qu'elles perdent alors ce goût maritime et gagnent alors des arômes de fruits rouges ! Qui sait, face à l'augmentation de la population mondiale, dans 20 ans peut-être ne mangera-t-on plus que des algues et des insectes ! 😀
Hélène et Tanguy sont joignables par email : algorythme.re at gmail point com