Nous nous levons avant le soleil. Il fait encore nuit quand nous sortons de notre petite maison. En effet, nous avons rendez-vous à 6h30 pour la visite de la plantation de café de la ferme. Auparavant, les terres appartenaient à des indiens. Il n'y avait ni culture, ni élevage. La terre était vierge. Elle a été rachetée et transformée en plantation de café et élevage de bœufs. Aujourd'hui, la plantation de café existe toujours mais la ferme a été transformée en lodges, la ferme valley et la ferme house.
Le jardin potager fournit tous les légumes pour la restauration des lodges et des hôtels alentours.
Le jardin potager Notre guide du jour nous explique la culture du café arabica produit ici :
1° plantation de graines dans des petits sacs avec de la terre en pépinière
2° quand la plante atteint une vingtaine de centimètres, plantation à l'ombre avec un tuteur
3° quand la plante atteint 60 cm, plantation dans le champ en rangée, séparée de 1m ou 2. Entre les plants, des bananiers offrent de l'ombre car le caféier a besoin de chaleur mais pas des rayons directs du soleil.
4° cueillette de juin à septembre. Ramassage des cerises quand elles sont rouges foncées.
Nous en gouttons une : en appuyant sur la cerise, deux graines en sortent, un peu gluantes. Nous les suçons sans les croquer, ça a un goût sucré comme un bonbon. Ce sucre va servir pour la fermentation naturelle.
5° avec un pilon les femmes enlèvent les graines de la cerise
6° fermentation : les graines sont plongées dans de l'eau. Elles fermentent avec leur sucre.
7° séchage des grains en hauteur pour profiter de la chaleur au dessus et en dessous
8° enlever la peau
9° torréfaction
La production de cette plantation fournit les hôtels aux alentours. Production de 50 sacs de 50 kg/an
Après cette visite très intéressante, nous retournons au lodge ferme valley, non sans être passés par la petite boutique souvenir, où notre petit déjeuner nous attend en terrasse avec un verre de jus d'hibiscus frais.
Le cuisinier du lodge nous a préparé nos sacs de piquenique.
Puis notre guide vient nous chercher pour nous conduire à l'aérodrome d'Arusha, à 2h30 de route.
Nous faisons une dernière pause dans une boutique pour quelques achats de souvenirs de la Tanzanie.
Arrivés à l'aérodrome d'Arusha, nous remercions Anthony pour nous avoir si bien guidés et faits découvrir les parcs du Nord de la Tanzanie. Cette semaine restera à jamais dans nos meilleurs souvenirs. Puis nous nous quittons.
Des employés de l'aérodrome viennent nous aider à porter nos bagages, nous enregistrer et passer les contrôles. Nous pouvons maintenant déjeuner au plus près de la piste.
Un peu avant 13h, nous montons dans le petit avion qui décolle. Nous quittons le sol de la Tanzanie. Très vite, nous volons dans les nuages.
Moins d'une heure plus tard, nous apercevons les atolls et Zanzibar. Le passage des contrôles est très rapide, puisque nous avons déjà notre visa dans le passeport.
Nous cherchons notre chauffeur pour nous conduire jusqu'à notre hôtel du jour, un ancien palais dans la vielle ville de Stone Town, le Kholle House. Construit en 1860, pour la princesse zanzibari Sayyidat Kholle, fille du premier sultan omanais de Zanzibar et d'une concubine assyrienne. Elle était considérée comme une femme d'une rare beauté. Ses manières charmantes, sa grâce et son esprit brillant lui ont valu le surnom de "Njidjm il Subh" ou "Etoile du matin". Elle fit construire ce palais pour exposer ses objets de collection du monde entier et divertir sa famille, ses amis et ses visiteurs. Négligé et grandement dégradé au fil des ans, la restauration commence en 2008, en respectant les techniques de construction traditionnelles. En 2011, l'hôtel ouvre ses portes.
Kholle House Pendant le trajet jusqu'à l'hôtel, nous avons reçu un coup de fil via le chauffeur pour nous proposer la visite de la ville cet après-midi. Nous avons volontiers accepté et à 16h15, nous faisons connaissance avec Mohamed qui va nous promener dans le labyrinthe des ruelles de la vieille ville pendant environ trois heures en nous faisant un petit topo sur Zanzibar.
Zanzibar était un sultanat indépendant créé en 1861 par séparation avec le sultanat de Mascate et Oman et passé sous influence britannique en 1890 pour former le protectorat de Zanzibar. Celui-ci prend fin avec la seconde indépendance de Zanzibar le 10 décembre 1963 mais c'est la révolution de Zanzibar le 12 janvier 1964 qui met un terme au sultanat avec la fuite du sultan Jamshid bin Abdullah et la proclamation de la République. Aujourd'hui, Zanzibar a un Président et deux vice-Président sous la Présidence du Président de la Tanzanie.
L'archipel de Zanzibar vivait au début de son existence de la culture de clou de girofle (surnommé l'or noir de Zanzibar). Mais cette culture demande une main-d’œuvre importante, et en 1811, un immense marché aux esclaves voit le jour à Zanzibar. De 1830 à 1873, on estime que près de 700 000 esclaves ont été vendus. Ce commerce prend fin grâce aux Britanniques (traité de Hamerton en 1845, blocus en 1871 puis Sir Bartle Frere et le consul John Kirk qui imposent au sultan l’arrêt immédiat de la traite et la confiscation de navires négriers en 1873). Le clou de girofle reste aujourd'hui la seconde source de revenus de l'archipel, après le tourisme. La giroflier est en fait produit sur l'île de Pemba, au nord de l'île de Zanzibar, un des plus gros producteurs au monde de cette épice vendue plus de 80 € le kilo en France.
Nous passons par le marché local de fruits et légumes, de volailles, viandes, poissons, pâtes, épices,.... nous passons vite fait devant les magasins de vente d'articles souvenirs pour les touristes. Nous nous intéressons aux portes en bois sculptées.
Stone Town, la « ville de pierre », quartier historique de la capitale de Zanzibar est un mélange d'influences britannique, indienne, portugaise, omanaise et swahili. Elle est recensée par l’Unesco comme l’un des 100 sites historiques mondiaux à protéger en priorité.
ruelles Nous sommes intriguées par les portes sculptées sur des maisons quelconques. Présentes un peu partout le long de la côte est de l’Afrique, elles sont particulièrement nombreuses dans l’île aux épices, témoin d’un riche passé et d’un mélange de cultures unique en Afrique, on en dénombre environ 500 ! et la plus ancienne de 1694. Elles sont protégées par le Stone Town Conservation and Development Authority. Jadis, les portes étaient taillées dans des bois locaux, manguier, afzelia ou jacquier. Les propriétaires les plus riches les faisaient faire en ébène et les motifs témoignaient de la richesse, de la fonction et du statut social du propriétaire de la maison. Aujourd'hui, elles sont en teck, bois importé mais imputrescible et relativement bon marché et les motifs ne signifient plus grand-chose .
portes balcons marché aux volailles marché aux fruits et légumes marché aux poissonsécole Stone Town compte 32 mosquées temple hindou cathédrale anglicane sur la place aux esclaves et l’église catholique de Saint-Joseph ancien hammamcimetière des sultans palais de travail du sultan en rénovation
Nous arrivons un peu après le coucher du soleil, sur la terrasse d'un hôtel, ancienne propriété des anglais alors que les appels à la prière se multiplient. Sur les murs, des photographies anciennes nous montrent l'évolution de zanzibar qui a gagné des terres sur la mer.
Maison natale de Freddie MercuryPlage face à l'île prison où on trouve les tortues de terre des Seychelles. Non loin de là, le Vieux Fort sort de la nuit. Ce soir, il s'y déroule le festival cinématographique, le « Cannes » de Zanzibar.
Le vieux fort, également appelé Ngome Kongwe, fut construit entre 1710 et 1715 par les Arabes d'Oman sous le premier sultan Said, alors en pleine reconquête de l'île, sur l’emplacement d’une chapelle érigée par les Portugais. Son rôle principal était la protection de l'île, il servit aussi de prison au XIXe siècle, lorsque les punitions et exécutions publiques avaient lieu devant le mur Est du fort. Il a aussi servi de caserne militaire et de dépôt pour la construction de chemin de fer Stone Town - Bububu décidé par le sultan Bargach. Le fort a été plus tard rénové par les Anglais, qui ont même transformé la partie aujourd'hui couverte de pelouse en Tennis Club pour ladies distinguées ! Après la révolution, il fut délaissé. La restauration par la ville a permis de lui redonner une nouvelle vie. Aujourd'hui, on y trouve des boutiques de souvenirs, un café et surtout, il prend vie le soir avec des groupes de danse et de musique dans son amphithéâtre.
Le vieux fort Depuis l'intérieur du fort, nous apercevons à la lueur de la lune, la maison des merveilles. Construite en 1883, cette maisons fut surnommée ainsi car elle fut le premier bâtiment de l'île à installer l'éclairage ainsi qu'un ascenseur électrique. La «House of Wonders» abrite actuellement le musée d'histoire et de la culture de Zanzibar et de la côte swahili.
Vue sur la maison des merveilles Médina très fréquentée avec de nombreux marchands et vente de nourriture à emporter.Le Palais du Sultan en front de mer, est l'un des principaux bâtiments historiques du vieux quartier de Zanzibar Stone Town, classé au patrimoine mondiale de l'UNESCO. Il a été construit à la fin du XIXe siècle, sur le site de l'ancien palais, appelé Beit As-Sahel détruit lors de la guerre anglo-Zanzibar de 1896, pour servir de résidence à la famille du sultan. Après la révolution de Zanzibar en 1964, il a été officiellement renommé Palais Du Peuple et utilisé comme siège du gouvernement. Depuis 1994, il est devenu un musée sur la famille royale et l'histoire de Zanzibar
Musée « Palais du Peuple» Conservatoire de musique De retour à l'hôtel, nous montons discuter sur la terrasse avec d'autres touristes français, l'occasion d'échanger sur nos safaris. Nous sommes tous enchantés de cette merveilleuse expérience.
Repas sur la terrasse