Découverte de Noirmoutier
Du 5 au 12 juin 2021
8 jours
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5
juin

Ce matin, nous quittons l’île d’Oléron pour une autre île plus au Nord, l’île de Noirmoutier. La circulation est fluide. Nous passons à côté de la ville de Rochefort dont nous avons beaucoup entendu parler cette semaine pour la défense de l’Arsenal de Rochefort par les différents forts.

Nous contournons la Rochelle et arrivons en Vendée.

Nous faisons la pause déjeuner à Saint-Christophe-du-Ligneron, sur l’aire de pique-nique en bordure de la D948, au pied du Grand Calvaire du Verger installé ici en 1865. Ce calvaire breton est un monolithe, car entièrement ciselé Croix et Christ ensemble en un unique bloc de granit gris de plus de dix-huit mètres de haut.

Saint-Christophe-du-Ligneron 

Ayant repéré le clocher crénelé original de l’église, nous faisons une petite promenade digestive avant de reprendre la route.

Château fort du XV° dans une propriété privée 
église XIX° 

Le tour se termine par la « Rue du Bureau ». Nous l’évitons, nous sommes en vacances !

Nous arrivons au pont routier qui relie Noirmoutier.

 Pont de Noirmoutier

Nous arrivons au Domaine des Pins à Noirmoutier-en-l’Île. Pas besoin d’aller à l ‘accueil, nous avons reçu le numéro du logement par SMS, la porte est ouverte avec toutes les instructions.

Le temps de faire quelques courses au supermarché de l’Epine, et nous pouvons faire une première promenade pour découvrir les alentours. Grâce à l’aide de Mapsme, nous partons en direction des marais du Müllembourg par de petits sentiers. Ce Marais est un espace naturel vivant et mouvant. Les oiseaux, canards… y ont trouvé un refuge face aux prédateurs terrestres.

Marais de Müllembourg 
restes du Fort Larron 

En poursuivant un peu plus, nous arrivons sur la jetée Jacobsen.

Situées sur une voie de migration internationale, les vasières de la baie de Bourgneuf sont un immense restaurant à ciel ouvert pour les oiseaux migrateurs et hivernants, accessibles à marée basse.

Les vasières de la baie de Bourgneuf 
Les marais salants 

Une petite chapelle nous intrigue, nous pensons dans un premier temps qu’il s’agit d’une chapelle privée sur un petit terrain entre les maisons. En fait, il s’agit d’une chapelle construite au lieu même où 22 personnes ont été fusillées le 3 août 1794 et leur corps jetés dans une fosse. De janvier à août 1794, ce sont au total plus de 2000 personnes qui périrent sur l’île de Noirmoutier.

chapelle construite en 1950 dédiée à Notre-Dame de Pitié 
église Saint Philbert 

Pour rentrer à la Résidence, nous empruntons de petites rues très étroites avec de jolies maisons.

La « petite promenade » a finalement fait 7km300. Un bon début pour cette semaine de découverte de l’Île de Noirmoutier !

6
juin

Nous commençons notre journée dominicale par la visite du port de l’Herbaudière. Il s’agit du premier port de plaisance construit en Vendée (1973), situé à l’extrême pointe nord ouest de l’île de Noirmoutier. Il servait d’abri pour les bateau-pilotes de l’entrée de la Loire dès le XVII°s. Au début du siècle, le port de pêche de l’Herbaudière est un port sardinier. De nombreuses petites barques, appelées « pinasses », assuraient une pêche importante. Il y avait alors quatre conserveries, aujourd’hui fermées.

Le port de l’Herbaudière 

A côté du port, une grande plage s’étend très loin, jusqu’au village Le Vieil.

Pour nous rendre jusqu ‘au Vieil, nous reprenons la voiture. De nombreux sentiers sont prévus pour les cyclistes. Dans ce petit village, la majeure partie des maisons sont blanches aux volets bleus, les ruelles sont étroites, les voitures doivent se céder le passage mutuellement car il est pratiquement impossible de se croiser. C’est ici, que le premier sous-marin français a été présenté au gouvernement français en 1832, par Brutus Villeroy, alors instituteur à Noirmoutier avec une plongée de 20 minutes de son bathyscaphe. Malheureusement, son invention rencontre peu d’échos et, lassé d’attendre, il finira par vendre son brevet aux Etats-Unis. C’est aussi dans ce village qu’en 1972, le couple Romy Schneider – Yves Montand a tourné le film « César et Rosalie ».

Quant à nous, nous nous garons non loin de la charmante petite église. A l’intérieur, de magnifiques peintures datant du début du XX°s. Des habitants ont servi de modèle pour les personnages des peintures.

Le Vieil 
l’église du Vieil 

Au bout de la rue, la plage à perte de vue. Elle est quelque peu alguée. Les plages de l’île de Noirmoutier font l’objet d’un nettoyage raisonné pour préserver l’écosystème.

Nous avons l’intention de visiter le Bois de la Chaise et sa végétation méditerranéenne. En y regardant de plus près, le Domaine des Pins où nous résidons le jouxte. Nous rentrons donc déjeuner pour prendre des forces avant une randonnées de 7km.

Nous partons en direction du Fort Larron, aujourd’hui disparu pour protéger la jetée Jacobsen au XIV°s. Il a été construit sur un îlot au milieu de la rade pour la défense de la rade.

Emplacement du Fort Larron 
Jetée Jacobsen 
Villas du Bois de la Chaise 

Nous remontons ensuite la Plage des Sableaux, les pieds dans l’eau, en prenant gare aux méduses de belle taille et aux araignées de mer.

la Plage des Sableaux 

Le long de la Plage des Sableaux, des campings offrent à leurs campeurs l’accès direct et réservé à la plage. Pour nous, qui ne sommes pas campeurs, il faut remonter toute la plage avant de pouvoir rejoindre un chemin.

Nous arrivons ainsi près de la Pointe de St Pierre, sur une plage avec des cabines de plage blanches. Elles rappellent les premières cabines installées en 1859 par la « Société des bains de mer de Noirmoutier » afin que les baigneurs puissent s’y changer

Nous entrons dans le Bois de la Chaise caractérisé par la présence de chênes verts depuis 8.000 ans. En 1674, les Hollandais ont détruit une partie du Bois. La chênaie s’est régénérée. Mais à l’hiver 1793, le Bois est entièrement saccagé par les troupes républicaines et les habitants pour se chauffer. En 1822, Jean Corneille Jacobsen obtient la concession de la forêt et va tenter de la reboiser. C’est donc grâce à lui, que nous pouvons promener dans ce bois de pins parfumé aujourd’hui.

Pointe de St-Pierre 
Plage des dames 

L’estacade construite en 1885 a permis à la station balnéaire de pouvoir se développer grâce aux liaisons maritimes depuis Pornic.

l’estacade 
Grotte St Philbert 
Phare 

Avec le développement de la station balnéaire, de joies villas font leur apparition dans le Bois.

Notre randonnée touche à sa fin. Entre temps, un incendie s’est déclaré à la résidence. Les panneaux photovoltaïque ont pris feu sur le toit du bâtiment de l’accueil. Grâce à la vigilance et au sang-froid d’une touriste qui a appelé les pompiers, qui sont rapidement arrivés sur les lieux pour éteindre en 4h l’incendie, il ne s’est pas propagé aux habitations.

Un petit tour au centre ville pour clôturer cette journée.

Dîner familial au feu de bois ! 
7
juin

Ce matin, nous allons profiter d’une promenade guidée en petit-train pour une « découverte du nord de l’île » pendant une heure. Nous quittons le centre de Noirmoutier en île et son château amputé de deux tours détruites par les Hollandais au XVII°s, pour le Bois de la Chaise. Nous y apprenons pourquoi les chênes verts sont si tordus. Cela remonte à très très longtemps, au temps jadis, la fée Mélusine mécontente de trouver des serpents venimeux leur jeta un sort et les transforma en chênes tordus ! Depuis il n’y a plus aucun serpent venimeux sur l’île, par contre « pour ce qui est des langues de vipères, c‘est à voir ! » dixit notre guide. Nous traversons une petite partie du bois et passons à côté des grandes villas. A la fin du XIX°, ce sont principalement des familles nobles nantaises qui s’y sont installées. Par contre à l’époque, elles devaient acheter un terrain de belle taille, ce qui explique que leur maison soit un peu perdue dans la forêt de Pins et de Chênes. Une maison un peut étrange nous surprend, elle est construite dans un blockhaus allemand !

L’île de Noirmoutier a été depuis toujours l’objet de toutes les convoitises. Des traces de la présence romaine ont été retrouvées, puis c’est au tour des Vikings, des Sarrasins, des Celtes, des Anglais, des Hollandais et des Allemands.

Dans le village du Vieil, le chauffeur nous explique la signification de la couleur des volets des petites maisons blanches. Les volets bleus correspondent aux marins au long cours qui revenaient de leurs voyages avec de l’indigo. Les volets verts correspondent aux sauniers qui mélangeaient leur peinture avec de la chaux. Les volets gris correspondent aux fermiers qui achetaient leur peinture à bas prix aux douaniers qui la « dérobaient » des stocks de l’état. Les maisons typiques ont toutes un petit muret pour les séparer de la route. Derrière ce muret une haie d’arbustes dont des genêts d’un jaune éclatant, et devant le muret de jolies fleurs poussent librement sans défrichage. Le jardinet derrière la maison était réservé au potager. Dans le village du Vieil, les propriétaires ont tenté de garder cette tendance.

En reprenant la direction de Noirmoutier en île, nous arrivons sur quelques (petits) champs de pommes de terre. Les agriculteurs sèment les pommes de terre à différents moments de l’année pour profiter de plusieurs récoltes.

La balade s’est avérée intéressante grâce à notre guide, experte dans la conduite du petit train, car elle a dû en plus manœuvrer dans des ruelles très étroites où des camionnettes empiétaient sur la chaussée.

cadran solaire au sol ! (et ça marche)

Nous poursuivons la visite de la ville par l’église Saint Philbert, nom du Saint qui a transformé l’île en à peine 10 ans. A son arrivée sur l’île, les habitants Celtes vivaient dans la pauvreté et l’insécurité. Ils les a converti au christianisme en les aidant à utiliser les richesses de l’île, notamment en construisant des marais salants pour la production du sel et le défrichage des terres pour la plantation de pommes de terre. A sa mort, son corps a dans un premier temps reposé dans la crypte de l’église, puis été transporté sur le continent pour le protéger des Barbares. En 1882, une première relique est revenue sur Noirmoutier.

église Saint Philbert 

En sortant de l’église, nous décidons de nous promener encore un peu dans la ville en suivant un circuit de l’Office du Tourisme, passant par le quartier Banzeau, la rue des Coques et la réserve naturelle de Müllembourg, la rue des Saulniers et enfin le centre ville où nous récupérons la voiture pour aller déjeuner.

le quartier Banzeau 
depuis la rue des Coques et la rue des Saulniers 
l’hôtel Jacobsen 1760

Cet après-midi, nous allons visiter le château musée de Noirmoutier. Classé monument historique depuis 1994, le donjon du Château abrite aujourd’hui un musée qui regroupe les différentes collections du patrimoine de Noirmoutier depuis la Préhistoire, avec un passage sur les guerres de Vendée où les habitants de Noirmoutier se sont retrouvés coincés entre les troupes républicaines et les troupes royalistes. Ensuite, nous avons la découverte des Sirènes en général et particulièrement celles de l’île. Pour finir par l’invention des sous-marins, notamment celui de Brutus de Villeroi de Vieil.

le donjon, le logis du Gouverneur 
découverte d’une Sirène à Noirmoutier 
Sous-marin de Brutus de Villeroi 

Nous montons ainsi, au fil des salles jusqu’au toît du château, d’où nous avons une vue imprenable sur toute la ville.

Quand nous sortons du château, c’est déjà la fin de l’après-midi. Le musée Jacobsen est fermé. Nous descendons donc jusqu’au port ostréicole de la Guérinière, côté baie de Bourgneuf. C’est le point le plus étroit de l’île de Noirmoutier : 500 mètres à peine séparent la baie de Bourgneuf des eaux de l’Océan Atlantique. Les cabanes grises de pêcheurs se différencient par la couleur de leur porte.

port du Bonhomme 

Nous faisons quelques pas sur la piste cyclable qui va jusqu’au passage du Gois, entre la baie de Bourgneuf et les marais.

Nous traversons les 500 mètres de la Guérinière pour nous retrouver du côté de l’océan Atlantique, sur la plage de la Cantine.

place de la Guérinière 
église Notre-Dame de Bon secours 

Voilà, c’est fini pour aujourd’hui, nous rentrons à Noirmoutier en l’île

8
juin

Ce matin, nous sommes plein de bonne volonté. Nous sommes prêts pour le passage du Gois. Pour cela, il a fallu mettre le réveil pour ne pas rater l‘heure de la marée basse et avoir ainsi suffisamment de temps pour faire la traversée dans les deux sens.

Le passage du Gois n’a pas toujours existé. Il s’est créé suite à la jonction de deux courants et au dépôt de grandes quantités de sable et de vase à l’étale de la mer. En 1701, on trouve une première mention d’un passage permettant de rallier l’île au continent sur une carte géographique. Puis fin XVIII°, des premières balises jalonnent le passage. Il s’agit de simples piquets peu résistants aux intempéries et courants marins. Ils seront d’ailleurs balayés par les glaces à l’hiver 1788-89. Il faut attendre 1840 pour l’ouverture d’une ligne régulière assurée par une voiture à cheval. En 1872, les premières pierres sont posées pour une chaussée. Le passage du Gois est peu à peu délaissé au profit des navettes maritimes.

La marée basse est à 10h44. Nous pouvons traverser le Gois 1h30 avant et 1h30 après cette heure. En dehors de ce créneau horaire, c’est à nos risques et périls. Chaque année, des personnes se font surprendre par les eaux, non seulement à pied, mais également en voiture. Il est également à noter que le parking est lui aussi submersible !

D’un côté, l’eau s’est totalement retirée, laissant un sable mouillé et très apprécié des pêcheurs à pieds, courbés en deux pour gratter le sable et découvrir des coques.

De l’autre, c’est plus calme, un peu d’eau et d’algues. Mais attention, le sable tout comme l’eau grouille de petits crabes. Gare aux orteils !

Nous croisons quelques pêcheurs à la ligne, mais la pêche n’a pas l’air très fructueuse, bien que nous ayons vu un grand poisson piégé par la marée descendante.

Le long du passage, tantôt bitumé, tantôt dallé, des plateformes de secours sont prévues pour les personnes imprudentes coincées par les eaux.

Au loin le pont de Noirmoutier, construit un peut plus loin sur la côte, à la Barbâtre.

Après 4,5km, nous arrivons de l’autre côté du Gois. Nous lisons tranquillement le panneau d’information, mais au dos de ce panneau, un message de danger nous invite à reprendre rapidement le chemin du retour.

Il y a moins de monde, mais les voitures sont prises d’un moment de manique et roulent assez vite, sans faire trop attention aux piétons et cyclistes, ce qui me vaut de me faire percuter par un rétroviseur ! Le Gois serait plus agréable si les voitures y étaient interdites, d’autant plus que le pont n’est pas loin.

Nous n’avons pas l’impression que l’eau monte, nous marchons à une vitesse de croisière et sans pause photo, et une heure plus tard nous sommes de retour.

Les derniers pêcheurs à pied, rincent leur récolte avant de repartir.

Au pied du Gois, le Polder de Sébastopol est un site protégé et classé réserve naturelle régionale. Ce Polder (qui veut dire « terre endiguée » en néerlandais) a été gagné sur la mer selon la technique des polders hollandais, savoir-faire importé par la famille Jacobsen qui faisait commerce de sel avec l’île de Noirmoutier. Les travaux de construction de la digue ont été achevés en 1856. Mais mal entretenue, elle a cédé en 1978 inondant tout le polder qui s’est retrouvé gorgé de sel et incultivable. Remis en eau depuis 20 ans, cet espace bénéficie désormais des soins attentifs de la Communauté de Communes de l’île de Noirmoutier.

Après tant de marche, nous allons nous poser un peu dans un petit restaurant charmant à Balbâtre, l’Avion.

Nous poussons ensuite jusqu’au bout de l’île, la Pointe de la Fosse. De là, nous avons une vue imprenable sur le Pont de Noirmoutier et le Continent. Nous empruntons l’estacade de la Fosse pour profiter d’un moment calme sur la mer, mais aussi prendre les renseignements nécessaires pour une traversée jusqu’à l’île d’Yeu distante d’une trentaine de kilomètres.

Avant de quitter Barbâtre, nous retournons au passage du Gois pour voir la montée des eaux. En effet, mieux valait ne pas traîner tout à l’heure, car la route est entièrement recouverte par la mer.

Sur la route qui remonte à Noirmoutier-en-l’île, nous passons devant quelques marais salants. Il y a de nombreux bassins d’évaporation et quelques aires de saunage. De nombreux oiseaux y ont trouvé leur Éden.

La journée fut belle, fatigante et très ensoleillée. Pour l’anecdote, le bitume fond sous nos semelles ! C’est pourquoi, nous terminons par une séance piscine.

dessert typique de Noirmoutier « la fleur de sel » 
9
juin

7h30, le réveil sonne. Il faut se lever tôt ce matin, car nous avons décidé hier d’aller faire un tour sur l’île voisine, l’île d’Yeu. En juin, il n’y a pas de départ depuis Noirmoutier, il faut se rendre sur le continent, à la gare maritime de Fromentine, juste après le pont de Noirmoutier à la Barbâtre, soit à une demi-heure de Noirmoutier-en-l’île. Le plus compliqué est de trouver un parking pour la journée. Nous avons opté pour le parking géré par Blanchard Bodin à 3mn à pied de la gare maritime.

Fromentine 

Les billets dans le smartphone, nous nous présentons à l’embarcadère et montons à bord du Saint Sauveur Sables d’Olonne pour le départ de 9h30. La traversée dure 40 minutes avec une mer calme. Nous prenons l’air et les embruns marins à l’arrière du navire, profitant ainsi de la mer, ou plutôt l’Océan !

l’île d’Yeu 

Nous arrivons à Port Joinville, considéré comme la capitale de l’île. Autrefois nommé « Port Breton » du fait des nombreux bateaux armoricains qui venaient y faire relâche ; puis « Port de la Pélagie » en hommage à Jeanne Pélagie de Rieux, châtelaine de l’île et épouse du propriétaire de l’île, le Seigneur Jean-Emmanuel de Rieux, Marquis d’Asserac ; puis « Port de la Sans-Culotterie » pendant la période révolutionnaire ; et enfin en 1846 « Port Joinville » du nom de Philippe de Joinville, fils du roi Louis-Philippe. Centre des activités insulaires, il compte environ 2000 habitants (sur les 5000 de l’île). A partir du milieu du XIX°s, la pêche lui donne une importance considérable, lui permettant de détrôner Saint-Sauveur, capitale de l’île à cette époque-là.

Port Joinville 

A la descente du bateau, nous nous intéressons aux différentes propositions de découverte de l’île puisque nous n’y restons que quelques heures. Nous sommes attirés par le tuk-tuk électrique et son parcours sur les côtes de l’île. D’autant que nous sommes en très petit comité, le tuk-tuk n’a que 4 places. Véronique, notre guide et chauffeur nous emmène sur les petits chemins en nous donnant une multitude de renseignements sur l’île.

Véronique et le tuk-tuk électrique 
statue offerte par le Canada suite à un naufrage. Porte bonheur pour les nouvelles mariées 

Les maisons sont soit en pierre du pays, soit en enduit blanc avec des volets de couleur (couleurs noire et blanche interdites).

maisons 

En parcourant la côte, nous voyons de très belles plages, mais surtout un paysage naturel et authentique.

bord de mer 

Nous voyons quelques cabanes blanches le long du chemin. Il s’agit de cabanes de pêcheur. Elles se transmettent dans la famille de génération en génération. Il n’y a ni eau courante, ni électricité. Il est interdit d’y dormir. Tant qu’elles sont entretenues, et l’impôt versé, elles peuvent restées, sinon elles sont démolies, ce qui est rare.

cabanes de pêcheur 

Les rochers blancs permettent aux navires de se repérer.

rochers blancs 

Nous faisons un premier arrêt à la Pointe du But avec l’ancien sémaphore (fin XIX°s) aujourd’hui détruit et remplacé par un sémaphore plus récent, plus à l’intérieur des terres. Seules subsistent quelques pierres qui en marquent l’emplacement.

Une petit bâtiment inhabité fait face à la mer. Autrefois des femmes y activaient un soufflet pour la corne de brume.

ancien sémaphore 
maison du gardien 
la tourelle 

En face de la tourelle, une petite tour jaune et noire indique aux marins comment appréhender l’approche de l’île. De nombreux rochers, comme les Chiens Perrins, affleurent à marée basse, mais disparaissent à le vue à marée haute. Et comme des courants contraires se rencontrent à cet endroit, la navigation en est rendue plus compliquée et risquée.

Un petit bunker nous informe sur les bateaux qui se sont échoués au fil des années. On dénombre pas moins de 200 épaves autour de l’île d’Yeu, terrain de jeu pour les plongeurs aguerris.

Nous voyons le Grand Phare tout le long de notre promenade sur la côte. Ce n’est qu’en 1829, suite au naufrage d’une gabarre de la Marine Royale, que les pouvoirs publics mirent en œuvre la construction d’un phare de 19m de haut sur le lieu-dit de « la Petite Foule ». Mais l’intensité lumineuse produite par la combustion des huiles se révélant trop insuffisante pour permettre une bonne visibilité, le Grand Phare fut doté en 1895 d’un feu tournant électrique d’une plus grande portée. Le grand phare fut détruit en 1944 par les troupes d’occupation. En 1951, un nouveau Grand Phare est construit, haut de 41 mètres.

le grand phare 

Le long de la côte des bouées sont placées tous les 500 mètres pour donner un premier geste de secours à un naufragé, pêcheur pris dans une mer tempétueuse, touriste mal renseigné sur la dangerosité des lieux…

Le chemin que nous empruntons aujourd’hui est interdit aux voitures en pleine saison, laissant la place aux nombreux cyclistes et piétons. La population de l’île passe de 5000 âmes à plus de 24.000.

Second arrêt : calvaire de la Pointe du Châtelet. Le panorama vaut le déplacement. Tous les deux ans y a lieu une célébration en mémoire des disparus en mer.

Pointe du Châtelet 

Depuis la pointe, nous voyons de l’autre côté de l’anse les ruines du Vieux Château. Il fut édifié au XIV°s afin d’assurer la sécurité des insulaires en cas d’invasion étrangère. En 1355, en pleine Guerre de Cent Ans, un mercenaire Anglais parvint à s’emparer de l’île et du Château. L’île sera occupée pendant 37 ans. Du XV° au XVII°s, l ‘île d’Yeu connut de multiples invasions. Edouard IV d’Angleterre dévasta l’île mais le fort tint bon. Vers le milieu du XVI°s, des travaux furent réalisés afin d ‘améliorer le système défensif du château. Une ceinture extérieure en forme de demi-étoile fut érigée côté terre afin de contenir une éventuelle avancée ennemie, tout en protégeant le repli des personnes et des biens vers le château. Ce dispositif défia les espagnols en 1550. Le XVII°s vit le déclin et le démantèlement du château. Il fut classé Monument historique en 1890. Aujourd’hui, quelques réparations permettent de maintenir les ruines debout, le manque d’argent et de documents originaux ne permettent pas sa reconstruction, même partielle.

Ruines du Vieux château 

Nous traversons un talus végétalisé qui est en fait un mur de l’époque gallo-romaine de protection de la côte.

Talus végétalisé 
Dolmen & Totem 

Troisième arrêt : port de la Meule et chapelle Notre-Dame de Bonne nouvelle. Le site est magnifique, ce qui explique que les différents tours proposés passent par ici. Pour la petite histoire :

Deux frères nommés Herbert et Béranger, originaires de Brem-sur-Mer et chefs de guerre se virent confier les terres de l’île d’Yeu au début du XI°s. Ils accordèrent aux moines de l’abbaye de Saint-Martin de Marmoutiers le droit d’y fonder un monastère et entreprirent ensemble la construction de cinq édifices religieux. Ils commencèrent l’édification de l’église Saint-Sauveur et édifièrent quatre chapelles dont seule la chapelle de la Meule subsiste encore. Les marins venaient y prier Notre Dame et implorer sa protection lors de deux pèlerinages qui se déroulaient le lundi de Pâques et le 15 août.

La Meule 
La chapelle Notre-Dame de Bonne nouvelle 

La pointe des Corbeaux tiendrait son nom d'une légende racontant qu'autrefois deux corbeaux blancs régnaient sur l'île et rendaient la justice en départageant les plaignants. Pour cela, le plaignant offrait aux corbeaux une tarte aux pruneaux (alors qu’il n’y a pas de pruneaux sur l’île!). Si les corbeaux mangeaient toute la tarte, le plaignant avait gain de cause.

Le tour touche à sa fin, nous quittons la côte pour traverser l’île et rejoindre Port Joinville. Nous passons dans Saint-Sauveur sans nous arrêter, et voyons son église qui fut pendant plus de huit siècles la seule église de l’île. Un peu plus loin, le cimetière où repose Pétain, qui a fini sa vie en tant que prisonnier pour Haute trahison au Fort de Port Joinville.

Retour à Port Joinville

Merci à Véronique pour ce tour original qui nous donne envie de revenir plus longtemps sur l’île d’Yeu une autre fois.

L’heure du déjeuner est arrivée, de nombreuses terrasses sont complètes. Nous trouvons toutefois une table sous parasol (indispensable sous ce beau soleil) à la Crêperie du Port.

Crêpes bretonne et paysanne + caramel et tatin 

Le repas fut plus que copieux. Il nous reste un peu moins de trois heures pour visiter les alentours. Nous passons par l’office du tourisme récupérer des plans et des explications des points d’intérêts sur Port Joinville et nous nous lançons dans les ruelles vers la Citadelle, également appelée « le Fort de Pierre Levée ». Cette appellation vient du fait qu’à l’endroit du fort, il y avait un haut menhir sur la colline.

Ce Fort doit son existence à Bonaparte, futur empereur, qui envoya en 1803 le général Bertrand sur l’île d’Yeu afin d’établir un plan de défense. Une première redoute de 80m de long et 42m de large fut édifiée à l’Est du Fort actuel. C’est lors du Second Empire, que la citadelle va vraiment voir le jour, en 1858 sous la direction de Napoléon III. Le fort servit donc de défense, mais aussi de prison à plusieurs reprises, en 1871 et en 1945 notamment avec le plus vieux prisonnier du monde, le Maréchal Pétain, âgé de 90 ans, condamné à perpétuité.

Dans le Fort, dont l’entrée est gratuite, deux expositions expliquent la défense du Fort et la vie des prisonniers.

Fort de Pierre-Levée 

L’objectif suivant est la chapelle St Hilaire ou Notre Dame de la Paix. Avant d’y arriver, nous suivons, curieux sommes nous, la direction de la grotte de Saint Amand. Cette grotte aurait pu servir de cache pour les objets sacrés lors des invasions, ou de crypte à la chapelle du monastère, détruit par les Vikings au IX°s.

Le moine Saint Amand aurait, selon la légende, délivré l’île d’une créature monstrueuse, un serpent à sept têtes qui ravageait inexorablement les cultures. Depuis ce miracle, l’île d’Yeu serait exempte de serpents venimeux !

Grotte Saint Amand 

Après la destruction par les Normands de la première chapelle, une chapelle votive probablement édifiée au XI°s lui succéda. Sous l’Empire, elle servit de poudrière avant de disparaître au XIX°s. En 1944, à l’initiative de M. le Curé Ponthoreau, les Islais édifièrent sur le site, par leurs propres moyens, une modeste chapelle invoquant Notre-Dame de la Paix, en signe d’espérance.

Chapelle Saint Hilaire 

Nous poursuivons notre promenade dans les rues aux noms étranges.

girouettes avec option séchoir à poisson 

Nous sommes de retour au bateau pour un départ à 17h15, dernier de la journée à cette période.

La traversée paraît plus rapide. Nous voyons au loin le continent.

En arrivant à Formentine, nous récupérons la voiture, satisfaits de cette belle journée.

10
juin

Aujourd’hui, nous reprenons le rythme des vacances. Pas de pression, pas de réveil. Nous partons en fin de matinée vers les quatre moulins de la Cour du XIX°s surplombant la mer à la Guérinière, au point le plus étroit de l’île. Ils sont ainsi nommés du fait de l’installation d’un tribunal de justice au XVIII° à mi-chemin, entre les deux centres principaux de Barbâtre et Noirmoutier-en-l’île, soit à la cour de la Guérinière. Au pied de ces moulins, s’étend la dune grise, couverte de mousses, lichens et plantes rases. Ensuite vient la dune blanche, ultime rempart contre les assauts de l’océan. Des sentiers d’accès à la plage permettent de préserver la dune. De jolies maisons sont bâties le long de la dune avec vue imprenable sur l’océan.

Moulins de la Cour 

Après ce petit moment tranquille avec comme seuls bruits, le chant des oiseaux et le bruit des vagues, nous allons nous restaurer en famille à l’Avion de la Barbâtre avec au menu : choucroute de la mer, moules ou galette, sans oublier les desserts tout aussi copieux.

Après ce bon repas, il nous faut un peu d’exercice. Nous allons marcher dans le jardin médiéval créé par l’association d’insertion ESNOV. Il nous fait voyager dans le temps et découvrir les plantes cultivées au IX°s quand les moines vinrent sur l’île. En 812, dans le Capitulaire de Villis, Charlemagne recommande la culture de 94 plantes tinctoriales et magiques. Les moines réalisaient ainsi leurs propres remèdes, s’alimentaient, teignaient les vêtements et fleurissaient les lieux de culte. Le jardin reprend toutes les dispositions de l’« hortus conclusus » sur une surface divisée en quadrilatères ou carrés (plessis) égaux disposés en croix, séparés par des allées.

Le jardin médiéval se trouve juste à côté du Gois, nous ne résistons pas à aller le voir une fois de plus immergé, et en profitons pour faire un tour dans le Polder de Sébastopol.

Le Gois 
Le Polder Sébastopol 

Visite suivante : l’île aux Papillons à la Guérinière. Dans une serre tropicale maintenue à 26°, nous marchons au milieu de plantes et fleurs tropicales sous le vol de centaines de papillons que nous ne dérangeons nullement. Ils viennent de Guyane, Kenya Madagascar, Costa Rica ou Philippines. Un film nous explique la naissance d’un papillon : l’œuf, le développement de la chenille, la chrysalide et enfin le papillon. Nous passons un très agréable moment dans les Tropiques !

Superbe idée de sortie !

Nous reprenons le chemin du retour avec une pause gourmande à la biscuiterie artisanale « les petits cagniotes ».

11
juin

Dernière journée insulaire. Nous partons pour un morceau de la côte que nous n’avons pas encore visité du côté de l’Epine, sur la côte ouest. Nous commençons par le Port de Morin. Depuis toujours, les marins y mouillaient leurs petites embarcations. Mais il s’agissait d’un mouillage peu protégé. En 1983, le projet d’un port renforcé par des digues devient nécessaire. Il fut achevé en 2000 et il est alors devenu un port de plaisance et de pêche artisanale. Nous nous y promenons, il n’y a pas grand monde, nous sommes presque seuls au monde.

Port de Morin 

Nous reprenons la voiture, mais pour un très court trajet d’un peu plus d’un kilomètre, pour aller jusqu’à la Pointe du Devin et la plage de Luzéronde.

Plage de Luzéronde 
le perré des Sénégalais 

Le Village de l’Epine est un petit village entre le port de Morin et le Bois des Eloux, et une plage de 3 km découvrant à marée basse, rochers et sablières riches en coquillages. Nous visitons l’église Saint-Jean-Baptiste et nous promenons dans les petites ruelles bordées de murets de pierre, fleuries de roses trémières. Les maisons sont basses et d’un blanc éclatant, surtout aujourd’hui avec le magnifique ciel bleu et le soleil.

L’Epine 
‘église Saint-Jean-Baptiste de l’Epine 

Le Bois des Eloux est un site classé qui se situe entre l’Epine et la Guérinière, au bord de l’Océan. Il se compose de pins maritimes, d’arbousiers, d’arbustes, de rosiers et d’églantiers sauvages. Des sentiers sont balisés pour les promeneurs. Nous en empruntons un pour nous rendre jusqu’à la plage des Eloux-Sud et prendre un bain de pied en prenant gare aux crabes. Il n’y a pas plus de monde ici. Nous croisons trois personnes en tout et pour tout !

Bois des Eloux 
Plage des Eloux-Sud 

Après ce bain de pied un peu friquet et ce bain de soleil beaucoup plus chaud, nous cherchons à nous restaurer, bien que l’heure du déjeuner soit quelque peu dépassée. Nous trouvons une pizzeria-crêperie près du camping de la Court, ouverte à tous. Nous sommes très bien servis, assis en terrasse surplombant la piscine.

Le programme de l’après-midi est consacré au shopping des vacances, à Noirmoutier-en-île. Les magasins sont concentrés sur la Grand-Rue et la place du marché. Les sacs accumulés au fil des boutiques, nous nous posons un instant à l’ombre au NO-MAD COFFEE pour boire une boisson fraîche : un café frappé au miel et la cacahuète et un frappé pêche-abricot.

Noirmoutier-en-île 

Un dernier tour à la Plage des Dames pour conclure cette semaine à Noirmoutier. Demain, nous retournons dans les Hauts-de-France…

La Plage des Dames 
12
juin

Le réveil sonne. Le départ est annoncé. Le temps de tout charger dans la voiture, de remplir le lave-vaisselle de toute la vaisselle utilisée pour désinfection, et nous voilà sur la route de la « Sortie de l’île ».

Nous empruntons le Pont de Noirmoutier une dernière fois, et nous voici sur le Continent. Maintenant, il nous reste 700 kilomètres jusqu’à chez nous.

Nous faisons une première pause au bout de 2 heures aux portes d’Angers pour se dégourdir les jambes. Et nous repartons sur l’A11.

Avant Paris, nous faisons le plein pour la voiture, mais l’aire est très fréquentée, et le masque n’est pas vraiment de rigueur. Nous préférons trouver un autre endroit plus calme pour le déjeuner. Mauvais calcul, car il nous faut d’abord passer Paris et son périphérique chargé avec ses scooters fous qui roulent vite usant de leur klaxon comme si celui-ci pouvait les protéger d’un choc ! Heureusement, aujourd’hui, le trafic est « modéré ». Quelques ralentissements sans vraiment de bouchons.

Église du Sacré-Cœur de Genitlly (Boulevard périphérique de Paris)

A la sortie de Paris, nous nous arrêtons enfin sur l’aire de Villeron pour le pique-nique.

Nous arrivons dans les Hauts-de-France sous le soleil. Nous avons laissé les nuages sur Paris. Les vacances sont terminées. Aux prochaines...