Carnet de voyage

Minorque

Découverte de Minorque
Du 31 juillet au 15 août 2021
16 jours
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31
juil

Ça y est, le jour des vacances est arrivé. Les valises nous attendent depuis un moment, il est temps de partir nous aérer sous d’autres cieux. Pour ces quelques jours de repos, nous avons choisi l’île de Minorque, la petite sœur de Majorque, en mer Méditerranée. Elle est réputée pour son calme (c’est l’île la moins fréquentée des Baléares à ce jour, mais c’est en train de changer !) et ses plages à perte de vue bordées de pins. C’est aussi une « Réserve mondiale de la biosphère », titre décerné par l’Unesco en 1993. Outre ces aspects naturels, Minorque nous offre un regard sur le passé à travers ces sites talayotiques (1700 avant J-C), les villages à l’inspiration britannique (souvenir de leur occupation), l’artisanat, et bien d’autres choses à découvrir.

Bison futé ayant classé toute le France en noir pour ce samedi, nous prenons une large avance pour ne pas être stressés par l’horaire en traversant Paris. Car pour nous rendre à Minorque, nous devons prendre un avion à l’aéroport d’Orly. A part un très léger ralentissement, rien à signaler sur l’autoroute des vacances ! Nous sommes largement dans les temps, la voiture est parquée pour deux semaines au parking de l’aéroport P4 à une dizaine de minutes du terminal T3. Simple et pas beaucoup plus onéreux qu’un parking « low cost » à une trentaine de minutes en navette.

Les masques sont légions en cette période de pandémie. Même les militaires de l’armée de l’air dans leur tenue de camouflage kaki n’y échappent pas avec cette petite touche de bleu.

A l’intérieur du terminal, il y a foule. Partout de petits panneaux nous demandent de porter le masque (sur le nez et la bouche) et de garder une distanciation d’un mètre. Ces règles ont bien du mal à être respectées. Après un sandwich chez Paul, le seul « restaurant » ouvert dans cet espace, nous allons imprimer nos étiquettes bagages à une borne et faire la queue pour enregistrer nos valises. C’est ici, que la pièce d’identité et le pass sanitaire français sont vérifiés. Arrivé en Espagne, mieux vaut être en règle pour ne pas devoir payer une amende de 3.000 € et se retrouver dans un vol retour !

Nous pouvons maintenant passer les contrôles des bagages cabines et attendre l’annonce de l’embarquement initialement prévu à la porte E4, mais finalement modifiée quelques minutes avant pour la E20. Ça nous permet de visiter et de nous occuper un peu. L’avion a trente minutes de retard, cumulées sur toutes ses navettes Paris - Minorque de la journée.

Nous voyageons avec transavia. Ici c’est sûr la règle du « 1 mètre » n’est pas respectée. Mais comme nous ne bougeons pas de nos sièges, ce n’est pas un problème. Nous traversons de petites turbulences dès que nous prenons de l’altitude au-dessus de Paris et un peu plus tard. Le vol ne dure qu’une heure trente cinq. Dès que nous apercevons Minorque par le hublot, Sylvestre, le commandant de bord, pose l’avion sur la piste. Nous voici à Menorca.

Paris Orly – Mahon Menorca 

Muni de notre QRcode espagnol, nous passons très vite le contrôle sanitaire et le passage devant la caméra thermique. Les bagages nous suivent de peu. Nous saluons l’hôtesse de FRAM qui nous emmène vers le bus navette. Le soleil est bien caché, le ciel s’assombrit au fil des kilomètres. Nous remarquons toutefois la terre rouge et la végétation sèche le long du trajet. Nous arrivons à l’hôtel Globales Binibar, de l’autre côté de l’île, à Ciutadella, à 21h30. Le temps de déposer nos bagages dans l’appartement, et nous allons nous restaurer au restaurant buffet. Il est ouvert jusque 22h, puis rouvre à 22h30 avec uniquement 2 plats pour les arrivées tardives. Donc pour nous, il y a encore beaucoup de choix pour satisfaire nos papilles et nos estomacs.

 Hôtel Globales Binimar

Le temps a été chaud et humide aujourd’hui sur l’île. Il est prévu des orages et peut-être même de la pluie demain midi. L’orage est bien venu au rendez-vous, accompagné d’un vent très fort, suivi de peu par la pluie. Nous verrons ce que nous réserve la météo de demain…

1
août

Bien que la nuit fut mouvementée à l’extérieur, nous avons très bien dormi. Et au réveil, il fait grand soleil. Tout va bien, nous allons prendre notre petit déjeuner au buffet et partons découvrir les alentours de l’hôtel.

Du balcon de notre appartement, la mer nous lance une invitation. Muni de notre couvre-chef estival, nous partons par le petit sentier qui démarre à deux pas de notre porte. Pas question de se baigner ici, mais cet accès nous mène à une très belle vue sur les falaises.

Nous revenons sur nos pas et empruntons le second embranchement qui nous mène à la plage. La mer est toujours autant mouvementée et n’incite pas à la baignade. La plage est quant à elle bien vide avec ses transats et parasols payants.

Nous poursuivons notre promenade vers le « centre », où se concentrent les petits supermarchés, les boutiques de souvenirs et les restaurants.

Nous arrivons ainsi au Bufador des Cap de Banyos. C’est une sorte de puits sur la mer. Nous entendons le grondement de la mer et par grand mer, elle remonte même par cet orifice.

En traversant la route, nous entrons sur une terre étrange ressemblant à un sol de pierre grignoté avec de petits dômes identiques à des volcans éteints. Sous nos pieds, nous entendons le souffle de la mer ressortir par des failles plus ou moins grandes. Parfois même, la faille est suffisamment grande pour que nous y apercevions la mer ! Pourvu, que le sol ne s’écroule pas sous nos pieds !

le sol lunaire 
les failles 
la végétation 

Contents de cette balade, nous prenons le chemin du retour vers l’hôtel. Nous croisons au passage de grandes travailleuses dans les broussailles.

Nous allons nous restaurer dans le second restaurant de l’hôtel et nous poser un peu.

Pour cet après-midi, nous avons prévu de visiter les alentours de l’autre côté de l’hôtel. Mais, nous revenons bredouilles, nous avons emprunté la route en direction d’une tour que l’on voit depuis notre balcon, un peu comme les tours génoises corses. Mais la route se termine à l’hippodrome et une propriété privée. Nous faisons demi-tour et repartons dans la même direction que ce matin.

Nous passons à côté de l’hôtel Almirante Farragut, du nom du premier Amiral des USA, David Glasgow Farragut (1801- 1870), le fils de Jorge Farragut Mesquida (1755 – 1817), un marin de Ciutadella, émigré en Amérique.

Derrière cet hôtel, en contrebas, nous tombons sur une petite crique luxuriante et bien plus calme que la plage de ce matin. Il s’agit de Cala en Forcat. Pour y arriver, il faut emprunter nombre d’escaliers, parfois cachés sous les arbres.

En poursuivant sur ces chemins, nous arrivons aux six chapelles. Il pourrait s’agir, au choix, d’un monument grec pour la déesse de l’eau, d’un monument funéraire romain ou bien d’un monument moyenâgeux. Le monument romain est le plus probable.

La chaleur et les 20.000 pas commencent à nous fatiguer. Nous rentrons pour une détente à la piscine. Malheureusement, elles est fermée pour une raison inconnue. Nous en profitons pour bouquiner un peu sous un parasol.

Ce soir, nous avons rendez-vous avec le Flamenco. Trois danseuses nous font le show.

2
août

Pour ce début de semaine, nous allons profiter du climat et nous reposer. Les quelques nuages nous préservent un peu de la chaleur. Nous commençons par la piscine. Le plus difficile étant de trouver deux transats libres entre tous les transats occupés par de jolis draps de bain de toutes les couleurs alors que très peu de nageurs se partagent le grand bain. Une fois le transat trouvé, nous pouvons profiter et sortir notre livre le temps de la digestion du très bon petit déjeuner fruité.

L’eau est un peu fraîche au premier abord et finalement très agréable. La profondeur du bassin n’excède pas 1,55 m. Nous pouvons faire quelques brasses, car ce sont plutôt les deux autres piscines plus adaptées pour les enfants qui sont prises d’assaut.

Et nous voici déjà à l’heure du déjeuner. La plage horaire est très large (12h30 – 15h30) et convient donc à toute la clientèle internationale de l’hôtel.

Pour cet après-midi, nous avons choisi de varier les plaisirs en choisissant la plage de Cala en Forcat, découverte hier durant notre promenade. Nous trouvons facilement un petit endroit pour poser nos sacs. C’est peu fréquenté, et il y a suffisamment de place pour tout le monde.

Dans l’eau, de nombreux poissons nagent entre les nageurs (la plupart sont équipés de masque et tuba). C’est un espace partagé. Nous hésitons même à poser nos pieds au fond de l’eau pour ne pas abîmer leur habitat et les plantes qui les nourrissent !

Nous avons passé une bonne après-midi dans ces calanques. Il nous faut maintenant reprendre le chemin du retour en empruntant le chemin des Romains (à coté des six chapelles).

Ce soir, ce sont les hommes qui assurent le spectacle après le dîner.

3
août

Ce matin, nous partons à pied vers l’ancienne capitale Ciutadella. Nous aurions pu prendre le bus à 200m de l’hôtel, mais nous préférons l’option randonnée avec 4,6km prévus. Ce choix nous permet de passer à côté d’un monument funéraire « Hipogé de Torre del Ram» datant de 1600 avt JC, durant l’âge de bronze, en particulier la période naviforme. Nous pouvons entrer dans la chambre funéraire qui mesure près de neuf mètres de long, par un petit couloir. Des graffitis ont été trouvés sur les murs, représentant une embarcation et de petites pièces de céramiques et de bronze permettent de dater le monument. Ces tombeaux ont été utilisés par la suite par les fermiers comme endroit de stockage ou d’étable.

Hipogeu de Torre del Ram 

Nous poursuivons notre chemin qui rejoint la route de randonnée 3, direction Ciutadella. Malheureusement, le sentier pédestre n’existe plus, il a été muré et le terrain est maintenant privé. Nous devons donc emprunter les grands axes, ce qui rallonge un peu.

Le soleil ne se cache plus derrière les nuages ce matin, la température grimpe mais un léger souffle d’air nous rend la balade agréable.

Au loin, nous apercevons des pyramides à degrés, ressemblant à des talaiots ou navetas. Nous n’en saurons pas plus aujourd’hui, car notre objectif est la cathédrale Santa Maria de Ciutadella.

Ça y est, au bout de cinq kilomètres, nous entrons dans le centre historique de Ciutadella. La ville s’est développée autour de la mosquée qui trônait au centre de la médina à l’époque où Minorque était musulmane, de 902 à 1301. La mosquée sera ensuite remplacée par l’actuelle cathédrale Santa Maria, devenue cathédrale en 1795. Le palais du califat abrite aujourd’hui la mairie.

Les rues sont étroites, les maisons colorées et parfois décorées de jolis graffitis.

maisons et ruelles 

Nous découvrons de nombreuses églises dans ce quartier, elles datent souvent du XVI°s, mais ont subi des dommages au fil des ans. Le Monastère Sainte Claire, par exemple, fut bâti du XIV°s au XVI°s, détruit en 1558 par les Turcs,reconstruit au XVII° et démoli à nouveau en 1936 pour être de nouveau reconstruit en 1946.

Monastère Sainte Claire 

Nous entrons dans la cathédrale Santa Maria pour 6,50€, comprenant la visite de la cathédrale et du couvent Saint Augustin. Attention, les églises sont ouvertes le matin jusque 14h- 14h30, c’est selon. Mieux vaut prévoir les visites le matin pour ne pas trouver portes closes.

La cathédrale Santa Maria fut construite en lieu et place d’une mosquée. On y trouve d’ailleurs à l’intérieur un petit vestige du minaret. Cet édifice est surtout le symbole de la conquête de l’île par les Catalans en 1287. A l’intérieur, nous pouvons également visiter un petit musée avec de beaux objets liturgiques.

la cathédrale Santa Maria 

Le Couvent Saint Augustin se situe à trois cents mètres de là. Les salles du cloître retracent l’histoire de Minorque, les fouilles archéologiques, les travaux des moines…

Le couvent Saint Augustin 
La chapelle du Christ Saint XVII°s 
Marché municipal 

Nous faisons une pause dans notre déambulation dans Ciutadella pour déjeuner à l’ombre au «Quèstat ?»

pause déjeuner 
 l’église des Carmélites

Nous passons par la place d’es Born et le palais du Gouverneur, avant de quitter la ville, le temps à nogtre pied rouge de rencontrer furtivement un pied vert.

Place d’es Born 
La place des Pins 
Le port 

Nous reprenons la direction de l’hôtel, mais cette fois-ci en longeant la mer. C’est un peu plus long, mais le panorama vaut bien quelques pas de plus.

 Le château Saint Nicolas

Le phare de Sa Farola est entré en service en avril 1863, électrifié en 1918 et automatisé aujourd’hui.

Le phare de Sa Farola 
 Chapelle de la Vierge de l’Assomption
maisons le long de la côte 
Cala en Blanes 

Après cette visite de Ciutadella et ces quinze kilomètres sous le soleil, nous terminons l’après-midi à la piscine. A cette heure-ci, il n’y a plus grand monde, même à la piscine du tennis, habituellement remplie de grosses bouées, peut-être le seul endroit où flamant rose, requin et crocodile cohabitent dans un espace restreint. C’est ainsi que se termine cette journée bien remplie.

4
août


Aujourd’hui, pour varier les plaisirs, nous ne visiterons pas de belles églises mais nous allons profiter de la nature de Minorque. Pour cela, nous quittons l’hôtel vers le chemin de Cami de Cavalls, dont nous en emprunterons un infime morceau. En effet, cet itinéraire de 185 km borde tout le périmètre insulaire. D’origine incertaine, on sait que le Cami de Cavalls a servi pendant des siècles de voie de communication entre les différentes tours défensives construites pour surveiller et protéger l’île d’éventuelles attaques et incursions. Aujourd’hui, elle fait partie du réseau européen de Chemins de grandes randonnées avec l’identification GR-223. Le kilomètre 0 se situe à l’autre bout de l’île, à Mahon.

A deux pas de l’hôtel donc, nous empruntons un sentier rocailleux. Les talons sont proscrits, les tongs à la rigueur pour de bonnes chevilles, mais rien ne vaut les chaussures de marche car le sol est très irrégulier et chaotique. Pour moi, ce sera chevillère et chaussure de marche.

Le Pont d’en Gil 

La Tour de défense de Cap de Banyos a été construite entre le XVI° et le XVII°s suite à une époque d’instabilité en Méditerranée. Elle permettait d’alerter de l’arrivée de bateaux ennemis. Aujourd’hui elle est privée et ne peut être visitée.

La Tour de défense de Cap de Banyos 

La Tour Torre del Ram faisait partie du système de défense médiéval de Ciutadella. Ce domaine a appartenu au Baron de Lloriac, un titre noble minorquin accordé par le roi Charles II en 1683.

Cap de Banyos  
 La Tour de défense de Cap de Banyos et la Torre del Ram

Nous longeons les falaises en faisant attention de ne pas nous approcher trop près du bord.

Nous rencontrons quelques marcheurs, mais le chemin n’est pas très fréquenté. Nous arrivons au Pont d’en Gil vieux de plusieurs centaine de milliers d’années !

le Pont d’en Gil. 

Passé le pont d’en Gil, nous décidons de poursuivre un peu le Cami de Cavalls. Et nous nous retrouvons alors seuls au monde. Nous croisons quelques oiseaux, lézards et grillons, le panorama nous appartient pour un instant. Nous nous sentons privilégiés et pouvons prendre le temps d’apprécier le moment.

la flore 
la faune 

Arrivé au site « sa Falconera », nous entamons notre retour vers l’hôtel, que nous apercevons au loin.

La randonnée au Pont d’en Gil et Sa Faconera aura duré deux heures pour 7 kilomètres aller-retour et quelques 180 photos.

Pour cet après-midi, après une petite sieste méditerranéenne, nous partons à la plage Cala en Blanes, la plus petite plage de Minorque à moins de deux kilomètres de la résidence. La plage est un peu fréquentée, en plus des transats et parasols payants, il est tout à fait possible de se trouver une place pour étendre sa serviette sur le sable et profiter de la baignade. Par contre, mieux vaut être chaussé pour entrer dans l’eau, car après les premiers mètres dans le sable, on se retrouve sur de la roche.

Cala en Blanes 

Nous passons un agréable moment sur cette petite plage, et rentrons en début de soirée, le soleil commençant à décliner derrière les maisons

5
août

Ce matin, nous allons récupérer une voiture de location louée par l’intermédiaire d’Ana, notre correspondante pour Fram. C’est à deux pas de l’hôtel. Nous avons demandé une entrée de gamme pour une semaine de visite de Minorque. Nous avons la surprise d’être surclassés avec une Peugeot 3008.

Aujourd’hui, nous partons à une trentaine de kilomètres pour la ville d’Alaior , ville industrielle et universitaire. Dressée en haut d’une colline, Alaoir n’est pas la ville la plus élevée de Minorque, mais quand on la visite, on a quelques doutes. Les rues sont pentues, les trottoirs à escaliers pour suivre la route, formant un réseau labyrinthique qui culmine sur la Plaza de la Constitucion, au pied de l’église de Sainte Eulalie.

Alaior fut fondée en 1304, quelques années après la conquête de Minorque par Alfonse III en 1287. Elle a aussi un surnom, « le Montpellier minorquin », depuis l’occupation française de l’île en 1756.

Nous commençons par l’église gothique Santa Eulalia construite en 1674, suite à un tremblement de terre. Le tarif pour y entrer est de 5€ pour une visite libre couplée avec la visite de l’abri anti-aérien dans la rue voisine. En fait, il faut flasher un Qrcode qui télécharge un document explicatif sur l‘église. Nous pouvons accéder au balcon et encore un peu plus haut pour avoir une vue panoramique sur la ville.

l’église Santa Eulalia 

Durant la guerre civile espagnole de 1936 à 1939, Menorca était une terre républicaine tandis que sa voisine Majorca était fidèle aux forces militaires franquistes. Depuis Majorque, les avions italiens (alliés de Franco) bombardèrent Minorque à plusieurs reprises. Les habitants creusèrent des tunnels sous-terrains pour s’y abriter. Alaoir avait jusqu’à cinq tunnels.

Nous promenons dans les ruelles, nous ne croisons personne, pas même un chien ou un chat ! Peut-être est-ce parce que l’heure du déjeuner approche ?

Alaior est le siège de la mini-université de Minorque. Elle compte 250 étudiants qui ont le plaisir d’étudier dans un ancien palais du XVIII°.

Ancien Couvent 

Nous faisons la pause déjeuner au Casino, à la terrasse du Centre culturel, sur la place de la Constitution. Ne sachant pas choisir, nous prenons les deux propositions de menu avec les 2 plats que nous nous partageons (menu à 12€).

Nous quittons Alaior et son histoire pour remonter encore un peu plus le temps, 4000 ans avant notre ère dans le village talayotique de Torre d’en Galmés. Le site est ouvert toute le journée. Pour 3€ par personne, on nous remet une explication du site en français. Nous suivons alors les sentiers parsemés de panneaux explicatifs.

Torre d’en Galmés est le plus grand village préhistorique de Minorque, il s’étend sur 66 240m2. Il est situé tout en haut d’une colline, ce qui lui permet d’avoir une vue sur les alentours et d’assurer le contrôle territorial d’une bonne partie de la côte sud de l’île. Le site s’organise autour de grands bâtiments publics et monumentaux (trois talayots et une taula) construits sur la partie la plus élevée du monticule occupé par le village, qui s’étendra vers le sud au fil du temps.

Le talayot est la construction la plus caractéristique de la préhistoire de Minorque. Son nom trouve ses origines dans le mot « atalaya ». Leur situation, leur visibilité sur le territoire, leur forme de tour et leur aspect massif font d’eux une partie indissociable du paysage de l’île de Minorque.

Au fil des sentiers, nous découvrons des maisons, des salles hypostyles (certainement des entrepôts de stockage), des stations de récupération d’eau de pluie, des grottes funéraires, des grottes pour la fabrication d’huile d’olive...

les habitants du site 
maisons 
la chambre à coucher 
maison « Cartailhac » 
pour le culte 
grotte funéraire et hypogée 
grotte pour la production d’huile d’olive 
récupération de l’eau de pluie et filtration de l’eau 
maison du métallurgiste 

Ce fut une très belle visite, mais nous ne sommes pas en reste, car à 700 m à pied, se trouvent deux autres sites : le sépulcre mégalithique de Roques Llises (3000 avt JC) et Na Comerma de Sa Garita, une enceinte avec un sol absidal à colonnes, qui serait recouverte de grandes dalles et d’un espace entouré d’un mur cyclopéen.

Le Dolmen de Roques Llises 
Na Comerma de Sa Garita 

Nous terminons notre journée, par la plus grande plage de Minorque, la plage de Son Bou et ses 1,5 km de long. La baignade est surveillée, et aujourd’hui d’autant plus car le fanion est jaune et les vagues très nombreuses.

Nous rentrons au soleil couchant à Binimar.

6
août

Aujourd’hui, nous partons pour Maó, à l’autre bout de l’île, soit une quarantaine de kilomètres. Son nom vient de Mago, un général carthaginois qui fonda les prémices de la ville en -205 avant J.-C., en fait il s’y est installé six mois pour recruter des mercenaires. Ce général était le frère d’Hannibal, qui traversa les Alpes avec ses troupes et éléphants à la conquête de Rome. Mahon changea de nombreuses fois de « nationalité », sa position en Méditerranée et son accès faisaient des envieux. Nous y trouvons encore aujourd’hui des bâtiments britanniques, les Français ont quant à eux laissé peu de traces, n’étant pas resté très longtemps. C’est d’ailleurs sous domination anglaise que Mahon devint la nouvelle capitale de l’île en 1723, pour son port naturel, le plus grand port naturel de Méditerranée. En effet, il fait six kilomètres de long.

Nous nous garons au parking à 700m du centre historique pour le prix modique de 1,60€ les 24 heures. Nous marchons dans les ruelles à l’air colonial dû à l’empreinte laissée par la domination britannique.

Immaculée Conception 
Saint José 
La porte de Saint Roch 
Eglise Saint Francesc (1719 - 1792)
Ruelles 
vue sur le port 
marché au poisson 
Eglise Del Carme (1750 - 1808) 
Cloître del Carme (1750-1781) devenu marché municipal 

Nous déjeunons dans une ruelle ombragée.


Le port de Mahon

Nous profitons de la faible fréquentation pour monter à bord du yellow catamaran pour faire le tour guidé du port pendant une heure, pour 12,50€ le ticket. Nous sommes tout au plus une vingtaine à bord. Nous nous installons à l’étage pour apprécier au mieux la navigation.

Port industriel 
Base navale 
parcs à moules 
hôpital militaire 
S’altra banda 
cimetière anglo-américain 
colline de villégiature des célébrités mahonnaises 
Illa Plana 
Canal de Sant Jordi 
Tour de défense 
Île du Lazaret pour la mise en quarantaine 
Forteresse de la Mola 
vision sous-marine 
Es Castell 
l’île du Roi 
Golden Farm et Collingwood House 

Nous remontons dans la ville de Mahon en empruntant l'ascenseur gratuit qui nous économise quelques marches sous ce soleil de plomb. En reprenant la voiture à 18h, il fait encore 42° au soleil !

Théâtre 

Nous quittons Mahon pour le petit village Es Castell que nous avons aperçu lors de notre croisière dans le port. C’est le village situé le plus à l’ouest du pays. Il naquit à l’ombre et sous la protection du Château de San Felipe, impressionnante forteresse du XVI°s construite pour défendre l'île des attaques des troupes Turques et qui fut démolie lors de la reconquête de Minorque par la Couronne Espagnole en 1802. La ville fut rebaptisée Georgetown en 1771, durant la seconde domination britannique, en l’honneur du roi Georges. Ensuite, ce sera Villacarlos pour finalement conserver le nom d’Es Castell en référence à son origine.

Nous descendons sur le port où nous ne résistons pas à la tentation d’une bonne glace. Toutefois, il faut être rapide pour la déguster car elle fond à vue d’œil ! Puis nous suivons les panneaux d’informations pour les touristes, et ainsi passons de Mirador en Mirador pour terminer par les bâtiments importants de l’île datant des Britanniques.

le port d’Es Castell 
Le centre de santé 
La place du Marché 
La Mairie et le Musée militaire 
église du Rosaire 

Pour terminer cette chaude journée, rien de tel qu’une baignade, ça rafraîchit mieux que la climatisation de la voiture ! Pour cela, nous avons choisi la plage de Sa Mesquida. Le site est magnifique, nous passons un petit village et son port enclavé, empruntons une petite rue pour arriver jusqu’au parking de la plage, à deux pas de la plage.

Nous rentrons in extremis à l’hôtel pour le dîner. Il sera rapide mais frugal, tout en écoutant du saxophone.

7
août

La première étape de la journée est la visite de la Naveta des Tudons. C’est le monument emblématique de l’île de la culture talayotique grâce à son excellent état de conservation. Il s’agit d’un type de construction unique dans le monde. La Naveta a été construite en forme de nef inversée ou d’embarcation d’où son nom, avec des pierres de taille moyenne sans utiliser de mortier. Elle avait un rôle funéraire et est composée d’un couloir donnant accès à deux chambres situées l’une sur l’autre. Elle aurait été utilisée entre les années 14.000 et 900 avant J-C. A l’intérieur, on y a trouvé des restes de plus de cent individus, ainsi que des objets en métal et des os, en plus des réceptacles en céramique utilisés lors des rites funéraires.

L’entrée du site coûte 3€ pour un fascicule en français, des panneaux explicatifs sur le site avant la visite, l’accès à l’extérieur de la Naveta.

Naveta des Tudons 

Après cette visite, nous continuons dans notre lancée et visitons le site voisin de Torretrencada. Torrentrencada est un village talayotique(1.000 – 700 avant J-C) qui perdura jusqu’à la conquête romaine en 123 avant J-C. Il conserve encore aujourd’hui différents monuments. Le talaiot, quelques grottes artificielles percées dans le sous-sol rocheux et des sépultures creusées dans la roche, remontant probablement à l’époque haut-médiévale. La taule est l’une des plus belles de l’île, celle-ci disposant d’une colonne de renfort située à l’arrière. Concernant le mur qui l’entourait, seul un fragment se trouvant sous le mur de pierre sèche actuel est conservé. Cette enceinte, utilisée pour la célébration des rituels de la communauté, remonte à l’époque post-talayotique (650 – 123 avt J-C).

L’accès au site est ouvert en accès libre de 9 à 21 heures. Nous sommes seuls à le visiter !

Hypogée funéraire 
La Taula 
Talaiot 
Hypogée funéraire 
Chambre hypostyle 
Réservoir d’eau 
Sépultures 
Chambre hypostyle 
aire de repos 

Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons sur le site de Torrellafuda. Ici aussi, nous sommes seuls et le site est libre d’accès.

Situé à proximité de zones de pâturage et à l’ombre d’une petite chênaie, Torrellafuda est un village talayotique (1000 – 700 avt J-C). Un talaiot circulaire se trouve sur la partie la plus élevée du terrain occupé par l’ancien établissement humain. Celui-ci était vraisemblablement entouré d’une muraille, dont un fragment d’une hauteur considérable est aujourd’hui conservé. L’enceinte de la taula couverte par les chênes verts date de l’époque post-talayotique (650 – 123 avant J-C). La colonne et le chapiteau sont tombés en morceaux sur le sol, mais un pilastre colossal est conservé dans sa position d’origine. Dans les années 1960, des fouilles archéologiques partielles ont permis de déduire que sa dernière phase d’utilisation remonte au I° siècle après J-C.

talaiot 
mur d’enceinte du village 
taula 

Après ces sites remarquables et très anciens, l’étape suivante nous emmène dans la ville de Ferreries, dont son origine remonte au XIV° siècle. Connue pour son industrie du bijou de fantaisie et ses chaussures célèbres, les Minorquines. La ville se tourne aujourd’hui vers le tourisme. Quant à nous, nous commençons notre visite par un bon repas au restaurant « Meson Rias Baixas ».

Nous poursuivons par une marche digestive dans les ruelles jusqu’au petit centre ville, son hôtel de ville et son église.

Sant Bartomeu 

Nous quittons Ferreries pour nous perdre un peu dans les hauteurs. Nous partons à la découverte des ruines du château arabe de Santa Agueda. Ce fut le dernier point de résistance des arabes lors de la reconquête de Menorca par Alfonso III d’Aragon en 1287. Selon les historiens et archéologues , ce château arabe aurait été construit sur les ruines d’un ancien château romain.

Une fois garé la voiture au bas du chemin, nous entamons l’« ascension » de la colline. Le trajet est d’1,3 km pour un dénivelé de 165m. De nouveau seuls, nous montons à notre rythme, profitant du calme, des chants des oiseaux et du peu d’ombre que nous offrent les oliviers.

panorama 

La descente est plus rapide, surtout que l’appel de la plage est de plus en plus fort !

C’est ainsi, que nous arrivons à la plage très touristique de Cala Galdana pour terminer cette belle journée.

8
août

Aujourd’hui, il y a un peu de tramontane. Dix gouttes de pluie atterrissent sur le pare-brise et c’est fini. Le soleil revient. Nous partons au nord-ouest, dans le petit port naturel de Cala Morell où se situe deux sites préhistoriques importants et libres d’accès : la nécropole et Assentiment costaner de Cala Morell

Un ensemble de quatorze grottes creusées dans la roche d’un petit ravin façonne l’un des cimetières préhistoriques les plus grands et les plus spectaculaires de l’île. Il fut utilisé en tant que nécropole de l’époque naviforme (1700 avt J-C) au II°s après J-C. Les grottes les plus anciennes, à base circulaire et au toit demi-sphérique, sont de petites dimensions, tandis que les plus récentes sont de grandes dimensions et relativement colossales. Elles sont un calque des maisons circulaires de l’époque post-talayotique (650 – 123 avt J-C), avec des espaces délimités au moyen de pilastres, de marches et de colonnes. De petites cours sont aménagées à l’entrée de certaines d’entre elles. Entre les grottes, des cavités en forme ovale creusées dans la roche étaient utilisées pour des rituels et pouvaient contenir des offrandes, des urnes funéraires ou des torches.

Nécropole de Calal Morell 
Vue sur le port de Cala Morell et Assentiment costaner de Cala Morell 

Non loin de là, une communauté s’est installée sur un promontoire rocheux de 35 m de haut, à la période pré-talayotique, à l’âge de bronze. L’endroit leur permettait de se protéger naturellement. On y trouve une douzaine de maisons « navettas », des réservoirs pour stocker l’eau de pluie, des enclos pour les animaux domestiques... Au point le plus haut et au centre du village se trouve une structure circulaire d’environ quatre mètres de diamètre, construite avec de gros blocs de pierre. Mais sa fonction n’a pas été établie.

le premier promontoire et les falaises 
le village sur le second promontoire 

Nous partons ensuite vers le village blanc de Es Mercadal, fondé en 1301 par les Catalans lors de la « reconquista ». De sa situation géographique, la ville des Mercadal sert de connexion entre tous les points de l’île. Elle est réputée pour sa gastronomie et l’heure du déjeuner étant arrivée, nous cherchons un restaurant pour nous accueillir. Comme il fait chaud, les restaurateurs préfèrent nous installer en terrasse intérieure sous le souffle des ventilateurs. Nous choisissons la formule du menu à 16€ tout compris : entrée (qui ressemble plus à un plat) + plat principal + dessert, le tout pour 16€.

Es Mercadal 
église Saint Martin 

Monte Toro est à cinq minutes en voiture (beaucoup plus à pied car ça grimpe!). C’est un incontournable de Minorque. La montagne culmine à 358m et offre une vue à 360° sur l’île. En haut de la montagne, nous sommes accueillis par une imposante statue du Christ qui nous invite à entrer dans le sanctuaire et la jolie petite église construite en 1670, de la Vierge de Monte Toro, la Sainte protectrice de l’île. Dans une chapelle de l’église, il y a une grotte. Elle fait référence à la légende selon laquelle un taureau aurait indiqué l’entrée de la grotte à un groupe de moines dans la montagne, où ils trouvèrent une statue de la Vierge. Ils prirent cette apparition pour un signe divin et décidèrent de s’installer sur la montagne, d’y créer une communauté et de construire une église. Le nom de Monte Toto, peut également avoir une autre explication. Son origine plus logique viendrait du nom arabe « Al Tur » qui signifie le point le plus haut. Al Tur se transformera en El Toro et Monte Toro. Ce qui est plus plausible, car Minorque fut comme toute la péninsule ibérique sous domination musulmane durant des siècles.

église de Monte Toro 
Panorama à 360° 

Nous remontons ensuite vers le Nord de l'île, à Fornells que l'on a aperçu depuis El Toro. C'est un village de pêcheurs spécialisé dans la langouste locale, ouvert au tourisme nautique. C’est le troisième port naturel de Minorque. Son importance est due à sa situation sur la côte nord, c’est en effet un des rares refuges sur cette côte en cas de tempête de la Tramontane. La baie de Fornells fait partie de la réserve marine de Minorque. Nous nous promenons dans le port, au pied de la Tour de Fornells, tout en dégustant une glace artisanale.

Le port de Fornells 

Le château de Sant Antoni est l’emplacement d’origine du village de la baie de Fornells, enclave stratégique de l’île. Sa construction commence en 1637, pendant le règne de Felipe IV, et se termine en 1671. Chacune de ses quatre extrémités était pourvue d’un bastion portant le nom des quatre évangélistes. Le château abritait une chapelle, les dépôts, une citerne, des logements pour la troupe et l’intendance, avec au centre une petite place d’armes. Le château fut détruit en 1782 à la demande de Carlos III, peu après la conquête de l’île par les Espagnols.

Château Sant Antoni 

Nous quittons ce petit port de pêche pour les plages de Fornells. Nous arrivons à la plage de Tirant. Cette plage convient aux familles avec de jeunes enfants, car même en fin de zone de baignade, nous avons de l’eau jusqu’au genou. Pour nous, ce n’est pas la meilleure plage, tant pis pour cette fois-ci.

9
août

Ce matin, nous allons flâner dans les rue de Sant Lluis avec une petite inspiration française. En effet, Saint Louis se différencie du reste de l’île pour sa fondation française pendant le XVIII°s. Ce fut le Comte de Lannion, gouverneur de Minorque qui ordonna sa construction pour regrouper la population dispersée dans les hameaux de cette contrée tout autour d’une église, dédiée au roi de France. Tout en nous promenant dans le vieux centre ville, nous remarquons bien sûr les maisons blanches, mais aussi deux moulins à vent restaurés avec leur toit bleu et blanc. L’un deux est devenu un musée ethnologique, malheureusement fermé lors de notre promenade.

Des panneaux expliquent l’origine des bâtiments et l’influence de certains personnages sur la ville de Sant Lluis. Des Qrcode nous permettent d’en connaître un peu plus.

Sant Lluis 
Lloc d’en Caules XVIII-XIX°s 
Moulin de Dalt 
les rues de Sant Lluis 
L’hôtel de ville 
l’église Saint Louis (1679 - 1760) 

Nous poursuivons un peu plus loin vers Binibeca (Binibèquer), car c’est un village faisant partie du top 10. Binibeca n’est pas un village, c’est plutôt un hameau de Sant Lluis. Il a été conçu en 1972 par l’architecte Antoni Sintes pour simuler un ancien port de pêcheurs et créer un village architectural attractif. Les maisons sont toutes d’un blanc éclatant avec des portes et volets verts. Les jardins sont également verdoyants et fleuris face à une mer aux eaux turquoises. En effet, Binibeca mérite bien son classement ! Nous y faisons la pause déjeuner pratiquement les pieds dans l’eau.

Binibeca 

Cet après-midi, sera consacré à la visite de la forteresse de Mola à l’embouchure du port de Mahon, elle est aussi appelée la Forteresse Isabel II pour faire honneur à la Reine. Elle a été construite entre 1850 et 1875 par l’armée espagnole, pour défendre le port de Mahon face aux tensions internationales survenues entre les Anglais et les Français. La route nord-sud française (France – Algérie) se croisait en effet avec la route britannique (Gibraltar – Inde). Le hasard fit que ce carrefour n’était autre que le port de Mahon. Craignant que Minorque ne fasse de nouveau l’objet de nouvelles convoitises par ces deux pays, et l’île étant dépourvue de fortifications en raison du fait que Carlos III (1782) avait ordonné la démolition du château de Sant Delip, la construction de la forteresse d’Isabel II sur la Mola du port de Mahon fut entreprise. Elle fut inaugurée en 1852 en présence de la Reine. C’est l’une des dernières fortifications de cette facture. Achevée après vingt ans (1850 – 1870) de travaux et de pénuries, elle demeura paradoxalement obsolète face au développement effréné des nouvelles armes offensives, à la « révolution de l’artillerie » et au progrès de la marine de guerre.

tours à l’embouchure du port de Mahon 

Le ticket pour la visite coûte 8€, l’audio-guide 3€, la visite dure environ 2h30 et le parking ferme à 20 heures, après il faut appeler un taxi et revenir le lendemain chercher la voiture.

l’entrée de la forteresse 

Tout le long de la visite, en plus de l’audio-guide, du plan remis à l’entrée, des Qrcodes permettent de télécharger davantage d’explications.

Isabel II et la tour de la Reine (antérieure à la fortification) 
Citerne de récupération d’eau de pluie et bassins de décantation 
citerne 

Ainsi s’achève cette belle journée.

10
août

Aujourd’hui, pas de vieilles pierres ni de musée historique, mais une randonnée dans le Parc Naturel de S’Albufera Des Grau sur la côte Est de l’île juste au dessus de Mahon. Ce parc a été créé en 1995 et s’est étendu en 2003. Il est composé d’une lagune saumâtre, d’une partie côtière, d’une zone marine et de plusieurs îlots qui, en tout, représentent une superficie de plus de 5.006,7 hectares. C’est le noyau de la réserve de biosphère. Les zones humides présentent un intérêt spécial en tant que milieux de nidification pour les oiseaux de proie et les oiseaux d’eau. Pour ce qui est de la partie marine, nous aurons peut-être la chance de naviguer dans la réserve un jour prochain.

Dans ce parc, il y a non seulement une richesse végétale, avec des espèces endémiques, mais également des espèces menacées comme le milan royal ou le lézard des Baléares.

Arrivés à l’entrée du Parc, au point d’information, nous retirons un fascicule avec les trois itinéraires possibles et de niveau facile, avec les informations de protection de l’environnement. Pour le plus long, vers le phare de Favàritx, nous nous en abstenons, car à cette période de l’année, il est impossible de s’en approcher avec un véhicule, et le trajet est un peu long.

Une fois garé la voiture sur le petit parking au départ des randonnées, nous commençons par la numéro 2 « Santa Madrona ».

Les dunes, les torrents, les ravins, les ensembles forestiers de chênes verts, d’oliviers sauvages ou de pinèdes, et même les prairies de posidonie qui favorisent la conservation du littoral sablonneux, constituent la singularité de Minorque en tant que Réserve de Biosphère.

Nous avançons sur le sentier sans faire de bruit, pour ne pas perturber les oiseaux. Nous pouvons les apercevoir depuis les petites cabanes d’observation. Il n’y a pas beaucoup d’espèces en cette période, mais la randonnée est agréable.

Des rapaces volent majestueusement au dessus de nos têtes, à ne pas confondre avec les nombreux avions qui atterrissent et décollent de l’aéroport voisin de Mahon, perturbant la tranquillité des lieux.

Voilà, nous terminons notre première randonnée sous le soleil et un ciel voilé, au bout d’un peu moins de trois kilomètres (niveau 2). Il a fallu marcher, grimper sur des sentiers plus ou moins praticables et forcément descendre les monts tout en faisant attention à ce que notre séant ne rencontre pas le sol après une glissade imprévue sur les cailloux. Ce qui n’a pas été notre cas, bien que le pied droit ait esquissé le début d’une glissade, vite avortée par le pied gauche qui l’a stoppée net dans son élan.

Nous pouvons donc commencer la seconde randonnée de la matinée, la numéro 1 « Mirador de Cala Llimpa », pour 1,7 km (niveau 2).

faune 

Et voilà, la seconde randonnée est terminée. Nous reprenons la voiture pour nous rendre au village d’Es Grau, juste à côté. Nous l’avons d’ailleurs aperçu pendant que nous marchions.

Nous trouvons de la place au restaurant L’avi Bernadet pour y déjeuner.

Après ce très copieux déjeuner, nous faisons un petit tour dans le village de pêcheurs, avant de reprendre les chemins pour la troisième randonnée, la numéro 3 « Sa Gola » qui démarre à la sortie du village, pour 2,2 km (niveau 1). Des passerelles de bois nous permettent de passer les petits plans d’eau, mais aussi de marcher au dessus des terres sans abîmer la végétation.

Es Grau 

Nous clôturons notre visite dans le Parc Naturel par une baignade, enfin une « trempette », car il n’y a pas beaucoup de profondeur. Il faut marcher dans l’eau pendant une cinquantaine de mètres, pour avoir de l’eau jusqu’à la taille. C’est donc idéal pour des enfants s’amuser dans l’eau, et les ballades en kayak.

la plage d’Es Grau 

Le soleil se cache derrière les nuages, quelques gouttes de pluie mouillent le pare-brise, le vent se met à souffler, il est temps de rentrer au bercail. Il fait encore 30 degrés à 20 heures, mais le vent souffle si fort que l’on dirait une tempête de sable par endroit.

11
août

Ce matin, en sortant de notre appartement, nous sommes surpris par le manque de luminosité, à croire que quelqu’un a mis le soleil dans sa valise ! Le ciel est voilé, le vent est tombé et le soleil se cache au-dessus d’une couche de nuages. Néanmoins, la température reste élevée, il fait déjà 30°.

Profitant de cette couche nuageuse, nous allons visiter les anciennes carrières de Lithica près de Ciutadella. Pour y aller, mieux vaut se protéger des rayons du soleil et prévoir une bouteille d’eau.

Lithica (ou La Pedrera de S’Hostal) est une ancienne carrière qui fonctionna pendant plus de 200 ans, jusqu’en 1994, car avec l’avènement du béton ainsi que d’autres techniques de construction la carrière n’avait plus lieu d’être. Les carrières étaient nombreuses sur l’île de Minorque, il suffit de regarder le nombre d’édifices, palais, églises, maisons … construites avec cette pierre (le mares en catalan). La pierre est présente en abondance sur l’île surtout au sud.

Plutôt que de laisser la carrière à l’abandon, l’association culturelle Lithica loua le lieu afin de lui donner un autre usage et le rendre exceptionnel, grâce notamment à la sculptrice française Laeticia Lara. C’est elle qui est à l’origine du projet de reconvertir la carrière en centre culturel. En été, on peut assister à de nombreux concerts. Grâce à la situation particulière des lieux, l’acoustique y est fantastique. C’est d’ailleurs le premier endroit, où le parking est complet et où il nous faut patienter pour retirer notre ticket d’entrée (6€ par personne). La carrière a été aménagée en un jardin botanique médiéval, dont un labyrinthe végétal et un labyrinthe de pierre au cœur de la carrière. Juste après l’entrée, nous avons une vue impressionnante sur ce dernier, et la hauteur gigantesque de la pierre. La visite dure en moyenne une heure et demie à deux heures. Mieux vaut ne pas traîner, car les portes se ferment à 14h30 pour la visite de la matinée.

Labyrinthe et fosse 

Nous commençons par la partie « jardin ». Nous suivons les flèches des sentiers principaux, les quittant de temps en temps pour prendre les chemins de traverses et ainsi essayer de voir tous les repères du plan. Bien que ce ne soit pas un labyrinthe, nous avons plus que l’impression de repasser plusieurs fois aux mêmes endroits, mais en découvrant d’autres points de vue. C’est amusant.

explication sur la fabrication des murets

Ainsi se termine le tour des jardins, nous allons entrer dans la carrière et s’essayer au labyrinthe. Le Totem nous domine, il peut ainsi s’amuser de nos tentatives et de nos marches arrières.

Ça y est, nous avons trouvé le centre du labyrinthe et nous en sommes sortis ! Nous pouvons maintenant aller déjeuner dans le village de Es Migjorn Gran.

Pizzeria S’Auba 

Une fois restaurés, nous allons faire quelques emplettes au magasin de l’entreprise de fabrication de Minorquine « Mibo ». En fait, les Minorquines s’appellent aussi « Avarcas ». Elles font partie du patrimoine culturel des habitants de l’île de Minorque, et ce depuis le XVII°s, où elles sont fabriquées artisanalement pour les femmes, mais aussi pour les hommes.

Cette sandale a traversé la Méditerranée et se vend dans 48 pays à travers le monde. La production locale annuelle est d’environ 900.000 de paires entre les 10 entreprises qui fabriquent la avarca authentique. Plus de 500 personnes travaillent dans ces fabriques artisanales. Elles se déclinent en de nombreuses versions et coloris, alors qu’au début elles étaient destinées aux paysans minorquins. En effet, toute la famille porte des avarcas à Minorque, aussi bien les enfants, les adultes que les grand-parents. Même le roi d’Espagne et ses filles les portent !

Les rues du centre d’Es Migjorn sont décorées d’une étrange façon. Des sandales sont suspendues à travers les rues, puis ce sont des fanions multicolores et des fleurs en tissu.

Es Migjorn 

En nous promenant, nous arrivons sur le site de Binicodrell de Darrera, un village talayotique (1.000 – 700 avant J-C) de grande dimension. Cependant seuls deux talaiots sont conservés aujourd’hui. Sur celui situé au nord, on aperçoit une rampe d’accès en forme de zigzag, pouvant expliquer la méthode de construction du talaiot. Le second, au sud, est plus détérioré, mais permet de constater les différentes pierres utilisées pour le construire.

Nous poursuivons notre route jusqu’à la station balnéaire de Sant Tomas et profitons de la plage de Binigaus.

12
août

Comme cet après-midi, nous avons réservé une petite croisière dans la Réserve marine du Nord de Minorque, nous partons pour le port de Fornells. Nous nous promenons dans les ruelles et sur le port en attendant l’heure du déjeuner.

Le port de Fornells 

Le bateau « Pachira Tours » va nous emmener vers l’Ouest du port, vers les plages de Pregonda, Cavalleria, Cala Rotja, Sa Nitja et Cala Viola, tout en longeant les falaises. Nous sommes dans le Grand nord des Îles Baléares.

Nous quittons le port de Fornells, la mer est relativement calme, le soleil brille, des coups de soleil sont à prévoir...

Nous faisons une halte à une première plage accessible uniquement après une demi-heure de marche ou par la mer, la plage de Pregonda. Elle a la particularité d’avoir du sable rouge, une eau cristalline magnifique et une mer calme. Nous pouvons descendre dans l’eau depuis le bateau, nous voyons le fond sablonneux et les quelques poissons venus à notre rencontre.

Plage de Pregonda 

Après cette demi-heure de plongée, nous repartons pour une plage voisine, la Cavalleria. C’est un peu plus profond (environ huit mètres), et on a l’impression qu’un géant a jeté des énormes rochers dans la mer. Ici, il y a un peu plus de végétation sous-marine et aussi de poissons. Nous y passons un agréable moment.

Sur le chemin du retour, notre capitaine longe de plus près et à vitesse réduite les falaises, pour nous faire découvrir des grottes.

Ce fut une belle croisière, mais avant de rentrer, nous allons marcher un peu pour découvrir les ruines d’une basilique chrétienne datant du cinquième siècle, à la sortie du village de Fornells. Il faut laisser la voiture à l’entrée d’un sentier sur le chemin de Cavalls et parcourir environ 900 m pour y arriver.

La basilique fut découverte en 1958. Elle daterait du V°s et aurait été utilisée jusqu’au VII°s.

Nous quittons rapidement les lieux, car nous sommes attaqués par de petites mouches et moustiques venus festoyer à nos dépends et sans notre consentement !

La journée se termine et la fin des vacances approche, il nous faut rendre la voiture de location.

13
août

Ce matin, le réveil sonne plus tôt que d’habitude, car nous avons rendez-vous pour une « croisière bleue » dans la Réserve Sud de Minorque. Comme nous l’avons déjà vu les jours précédents, l’île de Minorque a été classée Réserve de la biosphère par l'UNESCO en 1993, en raison de sa grande variété d'habitats naturels. Nous avons déjà randonné dans le Parc naturel, navigué dans la réserve marine du Nord, aujourd’hui, nous naviguerons dans les eaux cristallines du Sud. Le sud de l'île est caractérisé par de nombreux ravins (environ 40), biotype idéal pour plus de 200 espèces, parmi lesquelles 26 sont propres à Minorque. L'érosion marine a formé de nombreuses grottes, aussi bien terrestres que sous-marines. L'île entière est dans un parfait état de conservation, où l'absence d'implantations humaines a favorisé la présence d'une multitude d'animaux, comme le lézard Podarcis lilfordi. Les plages et les calanques au sable blanc et aux eaux transparentes sont riches en espèces animales et végétales. Les prairies de Posidonia oceánica sont le témoin privilégié de la richesse et de la santé de ce site.

A 9 heures, le bus de ramassage passe devant l’hôtel. Il nous conduit jusqu’au port de Ciutadella, où on nous emmène jusqu’au bateau « Le Jumbo ». Il y a foule, nous devons patienter dans une longue file d’attente qui dessert deux bateaux pour la même destination. A 10 heures, nous mettons le cap vers les plages paradisiaques du Sud de l’île.

Départ du port de Ciutadella 

Nous quittons le port en passant à côté du château St Nicolas, longeons les côtes habitées, quelques plages urbanisées, et nous voici sur une île vierge avec des falaises impressionnantes, et des criques à couper le souffle.

Nous nous arrêtons une première fois pour une baignade à la plage de Bellavista. Nous descendons du bateau et empruntons le sentier de Cami de Cavalls pour rejoindre une autre plage plus petite à trente minutes de marche, Cala des Talaier.

Cala des Talaier 

Il nous reste encore du temps avant de remonter à bord, nous profitons donc également de la grande plage de sable fin.

Plage de Bellavista 

Pour le déjeuner, l’équipage nous à préparé une paella de la mer.

Nous reprenons ensuite la mer pour la plage de Turqueta en passant au loin d’autres magnifiques plages. La falaise est creusée par de nombreuses grottes. Le capitaine entre dans l’une d’elle, c’est une grotte à deux niveaux utilisée par les contrebandiers pour y entreposer du tabac et de la liqueur.

grotte des contrebandiers 
plage des nudistes 

Pour notre second arrêt baignade, nous pouvons soit profiter de la plage, soit opter pour la baignade depuis le bateau. Nous choisissons cette deuxième option, pour profiter au mieux de cette eau turquoise et observer les poissons.

Cala Turqueta 

Un peu avant 16 heures, le bateau reprend la route du retour. La navigation est tranquille, nous profitons du paysage et arrivons au port de Ciutadella pour 17 heures. Le bus nous attend pour nous ramener à l’hôtel.

Arrivée dans le port de Ciutadella 
14
août

Et oui, les vacances se terminent. Pour cette dernière journée minorquine, nous allons faire un peu de shopping pour partager nos bons souvenirs estivaux minorquins avec la famille. Autour de l’hôtel, il y a de quoi nous satisfaire, et même plus.

Après une petite pause aux heures les plus chaudes, nous allons nous baigner à la plage de Cala en Forcat. Les poissons y sont toujours très nombreux et peu craintifs. Par contre, arrivée dans la petite crique voisine, je tombe nez à nez avec non pas une, ni deux, ni dix, mais des dizaines de méduses ! A croire que toute la communauté s’y est donné rendez-vous. Pour ne pas perturber leur colloque et surtout pour ne pas goûter à leurs brûlures, je fais immédiatement demi-tour pour rejoindre la plage plus calme.

C’était notre dernier bain de soleil, nous rentrons faire nos valises, car demain matin, le réveil s’annonce difficile.

15
août

Six heures, le réveil sonne. Tout est calme dehors. Nos valises sont déjà prêtes. Nous allons rendre la clé à la réception où nous apprenons qu’un petit déjeuner nous attend au restaurant juste en bas. Nous acceptons avec plaisir car après, nous avons une heure de route avant l’aéroport.

Le soleil se lève à mesure que l’on s’approche de Mahon qui se trouve sous la brume.

Ça y est, nous y sommes. Nous nous faisons contrôler passeport et pass sanitaire et sommes aptes pour le vol. Nous nous enregistrons et pouvons profiter d’un peu de temps pour se prendre un dernier café avec une pâtisserie espagnole.

10h15, nous décollons et survolons l’île de Minorque. Un dernier regard par le hublot …

Minorque 
Retour en France 

Aucune perturbation durant le vol, nous arrivons à Paris sous 30°. Les vacances sont terminées, nous avons grandement apprécié ces deux semaines avec ce paysage naturel, son histoire très riche et la gentillesse des Minorquins. Bien sûr, nous n'avons pas tout vu et n'avons pas la prétention de le dire, néanmoins avec 200 km à pied et 800 km de voiture, nous avons eu un bel aperçu de l'île et de ses trésors.

Lieux visités pendant ces vacances 

Adiós Minorque y gracias !