La pluie attendue depuis hier est finalement arrivée cette nuit. Par conséquent, pas de petit déjeuner sur la terrasse ce matin. Mais la météo ne va pas nous empêcher de poursuivre notre découverte de la région. Nous traversons le viaduc pour aller vérifier les horaires de visite du Fort Louvois. A marée basse, nous pouvons y aller à pied, sinon des navettes font la liaison. Mais aujourd’hui, pas moyen de s’y rendre. La prochaine traversée est prévue pour demain matin.
Le Fort Louvois Informations prises, nous poursuivons notre route jusqu’à l’île Madame sans trop traîner. Car pour s’y rendre, il faut emprunter une route qui est submersible à 12h20. Mieux vaut prendre un peu d’avance pour ne pas se faire surprendre.
Nous nous garons sur le parking de Port-des-Barques, vérifions les horaires de marées et empruntons le chemin submersible d’un kilomètre de long, pour accéder à la Passe aux Bœufs. L’île Madame est la plus petite île de la Charente Maritime, mais aussi la plus sauvage et la plus secrète de toutes. Sa superficie est de 0,780 km².
Tandis que nous marchons sur le passage caillouteux et « algueux », de petites vaguelettes s’approchent de plus en plus, nous rappelant de ne pas traîner car c’est marée montante et dans une demi-heure, le chemin sera sous l’eau.
La Passe aux Bœufs Arrivés sur l’île, nous voyons un mémorial pour les prêtres déportés sur cette île à l’époque de la Révolution. Et un peu plus loin, une croix de galets marque l’emplacement où quatre corps ont été découverts disposés en croix.
Nous entamons le tour de l’île en passant par le sable tant que la mer n’est pas totalement montée.
De nombreux carrelets de toutes les couleurs s’offrent à l’objectif de l’appareil photo.
Carrelets Puits construits par les Communards en 1871-1872 Depuis l’île Madame, nous avons un large panorama sur les îles d’Aix et Oléron, et le Fort Boyard.
flore Pour le déjeuner, nous nous arrêtons à la ferme pour une dégustation de rillettes de maquereaux au citron et un terrine charentaise au cognac. Nous ne manquons pas de parfaire cette dégustation par un dessert gourmand, une crêpe au caramel salé et une caillebotte au cognac. Cette ferme vend ses produits et quantité de souvenirs.
Ferme de l’île Madame Ainsi sustentés, nous poursuivons notre tour. Pour cela, nous passons au travers des enclos des moutons et des chevaux.
Nous suivons le sentier menant au fort, protecteur de l’Arsenal de Rochefort. Malheureusement, il est fermé, la prochaine visite est à 15h30, et nous ne pouvons pas en faire le tour. Ce fort a été remanié à plusieurs reprises depuis le XVIII°s. Au départ, il était une simple batterie. Une caserne pouvant accueillir 250 hommes a été ajoutée. Devenu prison sous la Commune de Paris, puis section de répression en 1910, et après la seconde guerre mondiale en Maison Familiale des Armées
le Fort de l’île Madame Le tour de l’île est terminé, la marée est descendante, nous pouvons emprunter la Passe aux Bœufs.
Prochaine étape : Brouage et sa citadelle. Mais à Moëze, nous apercevons un joli clocher de pierre. Nous nous arrêtons un instant. L’église Saint Pierre de Moëze ruinée pendant les guerres de religion a cependant conservé son clocher du XV°s.
église Saint Pierre de Moëze Dans le cimetière voisin, nous remarquons une sorte de petit temple qui domine toutes les croix. Il ressemble à un temple antique. Il date en fait de la Renaissance, une inscription latine dit : les enfants hébreux portant des rameaux d’olivier allèrent à la rencontre du Seigneur en criant « Hosanna au plus haut des Cieux ! », d’où le terme de croix hosannière.
croix hosannière A Brouage, nous nous garons au pied de la citadelle sous l’œil des cigognes perchées sur un mât. Nous comprenons pourquoi nous en voyons autant alors que nous ne sommes pas en Alsace. En fait, ce sont les cigognes qui assurent le transport des huîtres !
les cigognes et les huîtresBrouage fut fondée en 1555 par Jacques de Pons seigneur d’Hiers, sur un dépôt de galets de lest des navires. Elle avait pour première vocation le commerce du sel. Elle devient rapidement Ville Royale et dans les années 1630, le Cardinal de Richelieu la transforme en Place Forte réputée imprenable grâce au talent de l’ingénieur Pierre de Conti d’Argencourt. A la fin du XVII°s, le marquis de Vauban modifie une partie des fortifications.
Nous entrons dans la ville par le Porte Royale, en suivant le plan de l’Office du Tourisme. La Porte comporte de nombreux graffitis, souvent œuvres de soldats montant la garde, d’autres sont plus récents...
La citadelle de Brouage Porte Royale (1631) La Forge royale (1629) Jardins du Gouverneur Rue du QuébecL’église, en apparence sobre, révèle de remarquables vitraux.
église Le grand explorateur Samuel Champlain est né à Brouage vers 1570, il a été formé à la cartographie par un ingénieur de Brouage, Du Carlo. Après un premier voyage aux Antilles, il débarque sur les terres canadiennes en 1603 puis fonde la ville de Québec en 1608. Il consacrera sa vie à arpenter ces terres méconnues qui deviendront la Nouvelle-France.
sur les traces de Champlain Les latrines Indispensables pour défendre la cité de Brouage, les poudrières ont pu contenir à elles deux jusqu’à 50 tonnes de poudre.
La poudrière Saint-Luc Les deux ports souterrains situés dans l’épaisseur du rempart, permettaient aux soldats de rejoindre discrètement les ouvrages avancés qui protégeaient Brouage. C’est aussi par ces ports que les chaloupes chargées de sel ou de marchandises quittaient la cité pour rejoindre les navires de plus gros tonnages à l’ancre dans le havre.
Port souterrain La Glacière pouvait contenir à la fin du XVII°s jusqu’à 22 tonnes de glace, utilisée par l’hôpital afin de conserver les préparations des apothicaires ou comme anesthésiant. Mais à Brouage, ville riche et prospère, elle permettait aussi aux marchands et négociants aisés de savourer de délicieux sorbets.
Glacière Dix-neuf échauguettes veillent aujourd’hui sur le rempart de Brouage. Restaurées vers 1930, elles diffèrent légèrement de celles que fit bâtir Pierre d’Argencourt. Celles-ci dont le corps était en briques, avec les angles en pierre de taille, avaient une dimension plus importante (2m de diamètre) pour permettre le guet des hommes et le tir des mousquets.
Échauguettes Poudrière de la Brèche
La Halle aux vivres et la TonnellerieLa Forge Prison Nous rentrons d’une journée bien remplie sous un ciel qui s’est finalement montré clément