Découverte de l’île d'Oléron
Du 29 mai au 5 juin 2021
8 jours
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29
mai

Pour nous rendre à l’île d’Oléron, il n’y a qu’un pas, enfin, un pas de géant de 700 km. Il nous faudra environ 8 heures pour les parcourir avec une petite pause déjeuner à la station Total d’Orléans. Le trafic est fluide, la météo très clémente, nous voici en vacances…

Quelques kilomètres avant l’arrivée, nous nous arrêtons à Saint Agnant, surpris de voir une cigogne sur le clocher de l’église. En fait, ce n’est pas chose étonnante, car un peu plus loin, nous en voyons d’autres sur chaque pilier électrique, où une plateforme a été aménagée pour leur faciliter leur installation.

Saint Agnant 

A 16h, nous empruntons le pont qui relie le continent à l’île d’Oléron. Comme c’est l’heure du goûter, nous nous arrêtons à la première boulangerie-pâtisserie en bas du pont. Nous nous régalons avec un Royal au chocolat et une Noix Charentaise pralinée.

le pont 
 le Fort Louvois

Nous arrivons avec un peu d’avance sur l’horaire prévu au village des Amareyeurs de Château d’Oléron. Nous prenons possession des lieux, un peu surdimensionnés pour nous deux, car la maison peut accueillir sept personnes. La maison se trouve dans une résidence Odalys à 3mn à pied de la plage et 3 mn en voiture du Super U pour faire les courses nécessaires pour le séjour.

Bien installés, nous partons nous promener aux alentours. Nous rejoignons facilement la plage par un sentier pédestre et commençons à longer les remparts de la citadelle.

La citadelle fut construite en 1630 sous Richelieu, sur les vestiges de l’ancien château médiéval. Vauban y mis ensuite une touche personnelle. La place forte faisait partie d’un système de défense de l’Arsenal Royal de Rochefort. Son évolution en 1689, avec des ouvrages à cornes, du côté du marais, a entraîné l’expropriation d’une partie de la ville : toutes les maisons, édifices publics et religieux situés dans cette zone ont été rasés ! Les bombardements de la seconde guerre mondiale ont endommagé la citadelle. Aujourd’hui, elle est très belle grâce à la restauration de 1988.

Quelques panneaux et photos anciennes retracent une partie de l’histoire de Château d’Oléron, de l’île et du commerce outre Atlantique depuis le XVII°s.

Nous nous laissons aller toujours un peu plus loin, le paysage étant reposant entre la mer et la verdure de la Citadelle. Nous parcourons ainsi environ 9 kilomètres. Pas mal pour un premier jour. Nous n’aurons pas de mal à nous endormir ce soir !

Village des Amareyeurs 
 la Citadelle de Château d’Oléron
parcours du patrimoine 
30
mai

Ce matin, nous montons à la Capitale ! Non pas à Paris, mais à Saint-Pierre-d’Oléron. Cette Ville équidistante du Nord et du Sud de l’île s’est développée grâce au commerce du sel bien sûr, mais aussi du vin avec les pays du Nord de l’Europe. Très vite, elle devint un carrefour commercial pour les insulaires.

Nous trouvons facilement à nous garer car à Saint Pierre il y a de nombreux parkings pour les voitures et des aires pour les bicyclettes. 10H30, les cloches de l’église de Saint Pierre sonnent à tout-va. Elles nous guident vers elles, nous y arrivons pile à l’heure pour le début de la messe dominicale célébrée par le Père Joseph.

 église de Saint-Pierre-d’Oléron

Cette église fut reconstruite à partir de 1623 sur les ruines d’une église romane détruite pendant les guerres de religion. Son très haut clocher qui domine la ville, ce qui nous a d’ailleurs permis de la repérer de loin, date de 1776.

Après ce moment de recueillement, nous déambulons dans les rues piétonnes.

La lanterne des morts, la plus haute colonne funéraire de France (fin XII°) 

Nous passons à côté de la maison des aïeules de Pierre Loti où il repose sous le Lierre et les Lauriers. Cette maison ne se visite pas selon les dernières volontés de l’écrivain.

maison des ancêtres maternels de Pierre Loti 

Place Pierre Loti à l’emplacement de l’ancienne gendarmerie

 Place Pierre Loti

Cet après-midi, nous nous rendons tout au nord de l’île pour le phare de Chassiron construit en 1830. Plein de bonnes volontés, nous options pour la formule « parcours spectacle » + « phare ». Nous devons patienter une vingtaine de minutes avant de pouvoir monter tout en haut du phare. Nous en profitons pour admirer le jardin du phare dessiné selon l’étoile des vents.

 Phare de Chassiron

Aujourd’hui, le phare est rayé blanc et noir. Mais à l’époque, il est uniformément blanc. Ce n’est qu ‘en 1926, que les rayures furent ajoutées pour le différencier du phare d’île de Ré, le Phare des Baleines, et le rendre plus visible de jour dans la brume.

Jardin du Phare de Chassiron 

Ça y est, il est 15h30, nous montons à la queue leu-leu les 224 marches que le gardien du phare montait et descendait quotidiennement jusqu’en 1998 quand le phare fut entièrement automatisé et contrôlé par le bureau des Phares et Balises. Au départ, l’allure était bonne, mais il m’a fallu faire deux courtes pauses pour reprendre ma respiration.

Arrivés la-haut, nous jouissons d’une vue panoramique sur Oléron, devinons l’île de Ré et la côte continentale. L’océan est calme, le soleil brille, le ciel est bleu. Nous en oublierions presque l’heure de redescendre.

le jardin vue du haut du phare 

La descente est plus aisée que la montée, et aussi plus rapide. En bas, nous attendons que le musée se libère pour la visite audio-guidée. Nous sommes seuls pour écouter le récit d’un jeune naufragé sur la pointe de Chassiron, devenu pêcheur et puis gardien du phare. Nous y découvrons la vie des Oléronnais, Marins des terres et Paysans de la mer à travers leur quotidien et leur savoir-faire. De plus, le parcours dans le premier étage du phare, la rotonde du phare, anciens appartements des gardiens, nous explique la pêche dans les écluses à poissons, dans les filets, la pêche à pieds, les algues comestibles… Petit musée très intéressant et à prix modéré (le parcours + le phare = 5€/adulte).

Depuis le phare, nous avons accès à la mer. Nous y entrapercevons deux écluses à poissons installées pour une étude scientifique.

Comme il est chaud et que les efforts ça creuse, nous ne résistons pas à une glace artisanale aux parfums régionaux (Pineau d’Oléron, Caramel fleur de sel, galette charentaise).

Nous poursuivons jusqu’à Saint Denis d’Oléron, le village voisin. Nous commençons par le centre ville et son église. Seuls le portail et les fondations datent du XII°s et l’ex-voto le « Napoléon » (fin XVIII°) a été décroché.

l’église de Saint Denis d’Oléron 

Le port se trouve à 1,5km du centre. Les plages jouxtant le port sont très grandes et en ce moment peu fréquentées. De très jolies cabines de plage colorées attirent l’œil et l’objectif de l’appareil photo.

L’eau est un peu froide au premier abord, mais après quelques vaguelettes on se laisserait même aller un peu plus loin.

La journée se termine. Le couvre-feu approche. Nous rentrons à Château d’Oléron nous reposer pour une nouvelle découverte de l’île demain.

31
mai

Les cartes postales de l’île d’Oléron illustrent souvent les marais salants et le travail des sauniers. Bien qu’en plein essor au Moyen-Age, le sel ou l’« or blanc » étant une denrée recherchée par tous pour la conservation des aliments, les salines ont disparu petit à petit jusqu’à disparaître au milieu des années 1980, laissant la place aux très connues Huîtres de Marennes d’Oléron. Grâce à la Commune de Grand-Village, les marais sont revenus à la vie dans les années 1990 afin de sauvegarder le patrimoine et le savoir-faire de l’île.

Marais salant du Port des Salines 

C’est ainsi, que nous pouvons nous promener dans les marais salants du Port des Salines. N’ayant pas réservé notre ticket pour la visite guidée, nous reviendrons cet après-midi. En attendant, nous allons faire un tour en barque dans les canaux. La navigation prend trois quarts d’heure pour parcourir 1,7km. En cette période, c’est paisible, nous pouvons entendre les oiseaux sans jamais les voir car ils sont très craintifs.

Nous poursuivons par les chemins illustrant le travail du sel.

Le soleil est bien présent, nous allons nous rafraîchir un peu et nous restaurer de quelques crudités.

Comme il n’est pas encore l’heure de la visite, nous allons au village voisin, Trojan-les-Bains. Grâce au plan envoyé par l’Office du Tourisme, nous déambulons dans la ville pour voir quelques points d’intérêts, tels que l’église et la Place des filles de la Sagesse et quelques villas.

L’église actuelle date de la seconde partie du XVIII°s, remplaçant un ancien édifice de l’époque médiévale et recouvert, comme l’ancien village, par les sables.

église de Saint Trojan 

En continuant dans la Rue de la République, nous apercevons quelques petites maisons typiques, basses et recouvertes de chaux blanche. Les maisons sont très proches les unes des autres et les terrains sont assez petits. Ces maisons si caractéristiques au cœur du village font référence à l’époque où le village vivait simplement de la récolte du sel dans les marais, des plantations de vigne et de la culture des oignons.

Un peu plus loin, nous passons devant l’Hôtel des Bains, le plus ancien hôtel de Saint-Trojan (1860). En face, se trouve l’Hôtel de la Paix, caractérisé par son imposante tour pour voir la mer, sa loggia à colonnades dont les murs sont tapissés de briques émaillées de couleur verte.

Nous ne nous éloignons pas trop, car nous avons un rendez-vous au Port des Salines. Nous faisons donc demi-tour en empruntant la rue Omar Charlet. Il y a de très belles et anciennes villas. Certaines sont à vendre ou vendues et quelques travaux seront nécessaire pour leur rendre leur sublime d’antan.

Voilà il est tant de quitter momentanément Saint Trojan pour retourner aux marais salants pour une visite guidée très sympathique avec la guide Marie. Elle nous explique l’histoire du sel sur l’île, son essor avec le commerce du sel vers les pays nordiques et même vers le Canada. Un quart de l’île était couverte de marais. Pour avoir suffisamment de revenus pour vivre, les sauniers cumulaient souvent deux emplois, le sel et l’ostréiculture. Le sel n’étant plus rentable, les marais ont été désertés au profit de l’Huître. Ce n’est que dans les années 1990 que grâce à l’initiative de Grand Village que les marais reviennent. Aujourd’hui, il y a une dizaine de sauniers à Oléron.

Ensuite, elle nous explique le rôle de chaque « bassins » autour de nous pour partir de l’eau de l’Océan jusqu’au sel de table. La salinité de l’eau de l’Océan est de 33g au litre. A chaque étape, la salinité va augmenter grâce à l’évaporation naturelle par soleil et le vent « Jas ». Après quelques jours, les éléments lourds de l’eau comme les algues se posent sur le fond. La salinité est alors de 40 g/l.

Le saunier va ensuite faire circuler l’eau vers le bassin appelé « Conche ». A ce stade, l’eau est trop salée pour les poissons, elle est à 60g de sel au litre. Seules quelques crevettes et anguilles apprécient ce milieu. La guide nous fait d’ailleurs goûter une plante qui pousse en bordure de l’eau, elle est communément appelée « chips de la mer » car ses petites feuilles sont salées.

la Conche 

Le Saunier envoie ensuite l’eau vers les « Tables », le niveau de l’eau baisse à chaque fois. Alors qu’il y a une cinquantaine de centimètres dans le Jas, dans les Tables il n’y a plus que 4-5 centimètres. Quelques salicornes poussent sur les bords argileux. Le saunier est d’ailleurs occupé à enlever les algues mortes de l’année dernière. Dans les Tables, nous arrivons au niveau de 100g par litre.

les Tables et la Salicorne 

Les derniers bassins sont les « Muants » puis les « Nourrices » et enfin les « Aires Saunantes » à un degré entre 200 et 400 grammes de sel par litre. Nous avons la chance de voir le Saunier récolter la fleur de sel à la surface de l’eau. Il récoltera à partir de la mi-juin le gros sel. La récolte devra alors sécher jusqu’à l’année prochaine avant la commercialisation.

les Nourrices et les Aires Saunates 
récolte de la fleur de sel

La visite guidée se termine sur une dégustation de fleur de sel, très fine et fort en goût et de gros sel, croustillant et plus fort. La fleur de sel sale les produits après cuisson pour relever le goût des aliments salés ou sucrés, tandis que le gros sel est utilisé pour la cuisson.

Pour nous, ce n’est pas terminé, car nous avons opté pour le pack écomusée. Nous passons tranquillement de cabane en cabane pour comprendre le marais, la faune, la flore, l’utilisation du sel pour clore la visite par les cartes postales.

Un petit passage dans les boutiques de produits régionaux et nous repartons vers Saint-Trojan et les Marais des Bris. Nous garons la voiture dans une petite rue à l’ombre de la forêt et partons pour une petite marche d’une heure autour des Marais. Nous longeons la plage, au loin nous apercevons le viaduc et le continent. Nous croisons quelques cyclistes car ici, c’est le moyen de locomotion le plus adapté pour apprécier l’île.

Sur la route du retour, nous faisons une pause au port ostréicole de Saint-Trojan et ses cabanes très colorées.

 Cabanes ostréicoles de Saint Trojan
1
juin

Ce matin, nous partons pour Boyardville. A vrai dire, je ne connaissais le nom « Boyard » que par le jeu télévisé. Alors que le fort Boyard ne se réduit pas à cela. Sa construction débute en 1804 pour se terminer en 1857. Dans un premier temps, son rôle était défensif. Il servit ensuite de prison puis fut abandonné. Les insulaires pouvaient y aller à loisir avant que le fort ne devienne un lieu de tournage pour le cinéma et la télévision. Il appartient au Conseil Général de la Charente Maritime, et est rattaché au territoire de la commune de l’île d’Aix, bien qu’étant à équidistance de l’île d’Aix et de l’île d’Oléron.

Boyardville 

Donc pour pouvoir en faire le tour, nous avons rendez-vous à Boyardville avec l’équipage du voilier Discovery : Pierrick et Lola. Le voilier peut accueillir 12 personnes. Il navigue au moteur, mais avec un peu de chance et du vent, à la voile. Nous avons un petit cours sur le foc, la grande voile, la proue et le pavillon. Le capitaine nous laisse même piloter le voilier sous son œil attentif et bienveillant. La navigation est paisible et fort agréable.

 Le Discovery et Pierrick et Lola

Nous naviguons à 4 nœuds et comme il n’y a pas de tournage aujourd’hui sur le fort, nous pouvons nous approcher un peu plus près pour voir la plateforme ajoutée pour l’approvisionnement du fort avec la nacelle de transbordement. Aujourd’hui la mer est très calme. Mais les traces noires sur le fort nous indiquent la force et la hauteur que les vagues peuvent atteindre. D’ailleurs, à l’origine, il y avait un brise-lame sur un côté du fort, mais il a été emporté par les vagues à force des leurs assauts mais aussi du manque d’entretien. De l’autre côté, il y avait un port, lui aussi disparu. Des petites fenêtres, les canonniers pouvaient tirer sur les assaillants.

Le Fort Boyard 

Nous mettons ensuite cap sur l’île d’Aix, bien plus petite que l’île d’Oléron car le tour de l’île se fait en 2h de marche. D’ailleurs Napoléon Ier l’avait qualifiée de « toute petite île ». Mais elle fut l’objet de toutes les convoitises. Les Anglais l’ont envahie le 23 septembre 1757. Ils l’ont mise à sac, incendié les casernes, pillé les maisons et emporté les cloches de l’église. Ils en sont partis le 1 novembre devant l’imposant dispositif défensif français mis en place entre temps sur la côte. En janvier 1809, Napoléon Ier décide alors de regrouper plusieurs divisions de la flotte de l’Atlantique en rade d’Aix. Le système défensif a toujours évolué jusqu’à son abandon après la seconde guerre mondiale.

l’île D’Aix 

Nous mettons pieds à terre très facilement grâce à la dextérité de notre jeune capitaine. Et nous commençons le tour de l’île en longeant les fortifications de la ville. Au loin, le fort Boyard nous surveille !

Les très belles plages nous tentent, mais nous désirons voir l’intégralité sinon la majorité des choses à voir sur l’île. La baignade sera pour un autre jour.

A peine passés la Porte de l’anse la Croix que nous comprenons l’effort défensif déployé ici. Il y a quantité de Batteries face à l’Océan. Les deux phares blanc et rouge dominent, non loin d’eux le Sémaphore trône à côté de la Gendarmerie.

Nous continuons notre exploration vers le nord de l’île en passant sur une plage blonde de sable et blanche de coquillages. Attention aux pieds !

Nous retrouvons un chemin pour aller jusqu’au fort Liédot caché dans la forêt de Pins.

Le fort n’ouvre ses portes que le 12 juin, nous nous contentons donc d’en faire le tour extérieur dans la pinède un peu rafraîchissante comparée aux sentiers brûlants sous le soleil, mais nous n’allons pas nous en plaindre quand même !

 Le Fort Liédot

L’heure du déjeuner approchant, nous longeons la « Baby plage » tout au nord de l’île, pour redescendre vers les Sables jaunes et les Carrelets. La vue est magnifique.

Carrelets 

Un banc sous l’ombre d’un arbre nous attend sur la plage. Nous pouvons y pique-niquer en écoutant les canards et les mouettes.

Nous poursuivons notre chemin vers les Bois et le Marais. Nous y croisons deux calèches qui proposent des tours de l’île.

Les jambes commencent à fatiguer, nous commençons donc notre descente vers le sud et le site ostréicole.

Nous passons la Porte de l’église. Dans l’église abbatiale Saint Martin, nous apprenons que 229 prêtes ont été inhumés sur l’île d’Aix sur les 829 prêtres déportés sur les Pontons de Rochefort pendant la Terreur (1794-1795). 64 de ces prêtres ont été béatifiés à Rome par Jean-Paul II.

église abbatiale Saint Martin 

Napoléon Bonaparte a séjourné dans l’île quatre jours, avant son exil dans une grande maison, aujourd’hui transformée en « musée Napoléon ».

Nous finissons cette excursion par une bonne glace dans les ruelles du centre ville avant de rejoindre le port, non sans passer par les deux phares dans le Fort de la Rade, aujourd’hui transformé en centre de vacances.

Fort de la Rade 

Le voilier arrive pile à l’heure et tous les passagers sont présents. Nous pouvons donc embarquer à partir de la pente douce plutôt que par les escaliers. C’est marée basse, la mer s’est retirée laissant de la vase sur le quai et sous nos chaussures par la même occasion. Lola doit nettoyer le navire à l’eau de mer avant que cela ne tâche.

Le retour se fait au moteur car le vent n’est pas favorable à la voile. Le ciel s’est chargé entre temps, un orage est prévu en fin de journée.

Surprise finale, nous ne pouvons pas débarquer au port comme nous le pensions tous car avec la marée descendante, il n’y a plus assez d’eau dans le port. Les portes du port sont fermées pour laisser un minimum d’eau pour les bateaux parqués. Nos skippers amarrent le voilier en mer et nous devons descendre dans un zodiac. Pierrick met les gaz avec notre autorisation pour pimenter un peu notre retour. En arrivant dans le chenal, une dragueuse drague le fond et une grue sur un gros bateau nettoie le fond, qui au bout de dix ans a bien remonté et est sacrément vaseux !

Voilà , nous sommes revenus, tous enchantés de cette journée. Nous reprenons la route du retour pour nous arrêter aux cabanes très colorées de la Baudissière Dolus d’Oléron.

Voilà pour cette journée bien remplie.

2
juin

Ce matin, nous partons à Dollus, au centre « Le Marais aux Oiseaux » qui recueille et soigne les animaux blessés sur l’île d’Oléron mais aussi dans tout le département de la Charente Maritime. Il ne peuvent pas accueillir tous les types d’animaux bien sûr, et comme son nom l’indique, il s’agit principalement d’oiseaux. Pour la modique somme de 3,70€ par adulte, nous contribuons un peu à la protection de ces oiseaux, tout en profitant d’une visite guidée très instructive avec Adryane et Marine.

Pendant près d’une heure, elles nous emmènent dans le parc, nous expliquant le mode de vie des oiseaux, l’introduction humaine de certaines espèces invasives, la façon de porter assistance à un oiseau blessé...

cygnes 
canard blanc 
canards col vert 

Les paons sont les plus bruyants du parc. Les mâles déploient leurs belles plumes et dansent devant les femelles pour les séduire et se reproduire, tout en chantant « Léon, Léon … » !!!

paon femelle 
  paon mâle

La Tortue d’Amérique a été introduite en France par l’Homme, malheureusement au détriment des tortues autochtones. Le fait de les parquer dans un enclos à part, leur permet de vivre en communauté sans nuire aux autres tortues. Elles ne peuvent pas se reproduire dans cet environnement, du moins leur œufs sont une proie facile pour les grands oiseaux autour d’elles et la météo n’est pas favorable à l’éclosion des œufs.

Tortue américaine (espèce invasive) 

A l’heure du repas, tous les oiseaux s’excitent. C’est à qui va donner le plus de voix, et essayer de se positionner au plus près de la pitance.

heure du repas 

La plupart de ces oiseaux ne pourront jamais sortir de ce parc. Certains ne savent plus voler, ont une patte cassée, sont borgnes… Alors que d’autres sont nés ici, et pourront un jour, quand ils le décideront, voler vers d’autres lieux.

Pélican 
Oie blanche 
 Oie égyptienne
 Cigognes
 Goélands
jeune Fou de Bassan né sur le site 
fou de bassan 
bébé goéland 
petit faucon 
chouette 
hibou 

Un grand enclos est réservé aux hérons, mais des cigognes s’y sont également installées. Il n’y a plus de grillage pour fermer le haut de l’enclos (il a cédé l'hiver dernier sous le poids de la neige), cela permettra aux cigognes de migrer.

cigognes 
bihoreau gris 

Le ragondin est également une espèce invasive introduite par l’Homme. Il se reproduit très vite, creuse des trous partout. Le parc a dû installer des plaques de béton en bas des enclos pour que les ragondins ne puissent pas y entrer en rongeant les grillages.

Ragondin 
oie cendrée 
Danse de séduction du paon 

Merci à nos guides Adryane et Marine.

La visite guidée se termine ici, nous pouvons terminer la visite à notre rythme.

Nous quittons le parc pour nous rendre dans la ville de Saint Georges d’Oléron. Nous commençons par l’église classée Monument Historique depuis 1931, la plus ancienne de l’île (XI°s & XII°s).

église de Saint Georges d’Oléron 

A l’intérieur de l’église, gisant d’Aliénor d’Aquitaine. Elle fut à l’origine des Rôles d’Oléron qui sont des règlements juridiques, source du droit maritime international qui seront diffusés dans l’Europe entière. Ils codifient les devoirs respectifs des armateurs, des capitaines et des équipages.

Aliénor d’Aquitaine, Reine de France et Reine d’Angleterre (1122-1204) 
Marché couvert 

Nous faisons une pause déjeuner à la terrasse Chez Aliénor. Nous nous régalons d’une galette sarrasin (jambon, œuf, gruyère, champignon & miel, lardons) et d’une crêpe sucrée (caramel au beurre salé & chocolat maison, amandes). Merci au Chef !

Une petite marche digestive dans le village n’est pas de trop. Nous y trouvons de magnifiques demeures et la Mairie n’est pas en reste.

Nous reprenons la route pour aller voir le moulin de Brée qui n’est visitable que lors d’évènements comme la journée des Moulins et du Patrimoine. Nous espérons toutefois pouvoir l’apercevoir depuis la route. Et oui, nous le voyons, mais nous sommes un peu déçus. En effet, le toit du moulin a été déposé. Le moulin en perd tout son charme.

La ville de Brée se trouve sur la côte. Nous garons la voiture dans un petit parking et partons à pied vers l’église Notre Dame de l’Assomption bâtie en 1958 par les entreprises brénaises avec le concours de nombreux bénévoles.

église Notre Dame de l’Assomption de Brée 

Nous allons faire quelques pas sur la plage peu fréquentée à cette période.

plage de Planginot de Brée 
Mémorial pour un jeune sauveteur en mer décédé à l’âge de 19 ans 

Non loin de là, nous passons devant la Brasserie des Naufrageurs. Nous nous y arrêtons pour faire quelques emplettes.

Brasserie 

Et pour terminer la journée, nous allons jusqu’au site ostréicole de Fort Royer. Son histoire remonte à la fin du XIX°s. Voué à l’abandon, il revit grâce à une association depuis 1993, qui a reconstruit à l’identique le patrimoine ostréicole et les cabanes colorées. Il ne nous est pas possible de participer à une visite guidée, car il n’y a plus de place avant une semaine ! Nous nous promenons sur le site, de nombreux panneaux illustrent la faune et la flore du Parc de Moëze-Oléron, entre prés-salés, vasières et bancs de sable. Cette réserve naturelle commence au Sud de Boyardville jusqu’au Château d’Oléron.

Fort-Royer 
 travail des huîtres
bassin de nettoyage des huîtres 
Parc Moëze - Oléron 
observatoire des oiseaux
3
juin

La pluie attendue depuis hier est finalement arrivée cette nuit. Par conséquent, pas de petit déjeuner sur la terrasse ce matin. Mais la météo ne va pas nous empêcher de poursuivre notre découverte de la région. Nous traversons le viaduc pour aller vérifier les horaires de visite du Fort Louvois. A marée basse, nous pouvons y aller à pied, sinon des navettes font la liaison. Mais aujourd’hui, pas moyen de s’y rendre. La prochaine traversée est prévue pour demain matin.

Le Fort Louvois 

Informations prises, nous poursuivons notre route jusqu’à l’île Madame sans trop traîner. Car pour s’y rendre, il faut emprunter une route qui est submersible à 12h20. Mieux vaut prendre un peu d’avance pour ne pas se faire surprendre.

Nous nous garons sur le parking de Port-des-Barques, vérifions les horaires de marées et empruntons le chemin submersible d’un kilomètre de long, pour accéder à la Passe aux Bœufs. L’île Madame est la plus petite île de la Charente Maritime, mais aussi la plus sauvage et la plus secrète de toutes. Sa superficie est de 0,780 km².

Tandis que nous marchons sur le passage caillouteux et « algueux », de petites vaguelettes s’approchent de plus en plus, nous rappelant de ne pas traîner car c’est marée montante et dans une demi-heure, le chemin sera sous l’eau.

La Passe aux Bœufs 

Arrivés sur l’île, nous voyons un mémorial pour les prêtres déportés sur cette île à l’époque de la Révolution. Et un peu plus loin, une croix de galets marque l’emplacement où quatre corps ont été découverts disposés en croix.

Nous entamons le tour de l’île en passant par le sable tant que la mer n’est pas totalement montée.

De nombreux carrelets de toutes les couleurs s’offrent à l’objectif de l’appareil photo.

Carrelets 
Puits construits par les Communards en 1871-1872 

Depuis l’île Madame, nous avons un large panorama sur les îles d’Aix et Oléron, et le Fort Boyard.

flore 

Pour le déjeuner, nous nous arrêtons à la ferme pour une dégustation de rillettes de maquereaux au citron et un terrine charentaise au cognac. Nous ne manquons pas de parfaire cette dégustation par un dessert gourmand, une crêpe au caramel salé et une caillebotte au cognac. Cette ferme vend ses produits et quantité de souvenirs.

Ferme de l’île Madame 

Ainsi sustentés, nous poursuivons notre tour. Pour cela, nous passons au travers des enclos des moutons et des chevaux.

Nous suivons le sentier menant au fort, protecteur de l’Arsenal de Rochefort. Malheureusement, il est fermé, la prochaine visite est à 15h30, et nous ne pouvons pas en faire le tour. Ce fort a été remanié à plusieurs reprises depuis le XVIII°s. Au départ, il était une simple batterie. Une caserne pouvant accueillir 250 hommes a été ajoutée. Devenu prison sous la Commune de Paris, puis section de répression en 1910, et après la seconde guerre mondiale en Maison Familiale des Armées

le Fort de l’île Madame 

Le tour de l’île est terminé, la marée est descendante, nous pouvons emprunter la Passe aux Bœufs.

Prochaine étape : Brouage et sa citadelle. Mais à Moëze, nous apercevons un joli clocher de pierre. Nous nous arrêtons un instant. L’église Saint Pierre de Moëze ruinée pendant les guerres de religion a cependant conservé son clocher du XV°s.

église Saint Pierre de Moëze 

Dans le cimetière voisin, nous remarquons une sorte de petit temple qui domine toutes les croix. Il ressemble à un temple antique. Il date en fait de la Renaissance, une inscription latine dit : les enfants hébreux portant des rameaux d’olivier allèrent à la rencontre du Seigneur en criant « Hosanna au plus haut des Cieux ! », d’où le terme de croix hosannière.

croix hosannière 

A Brouage, nous nous garons au pied de la citadelle sous l’œil des cigognes perchées sur un mât. Nous comprenons pourquoi nous en voyons autant alors que nous ne sommes pas en Alsace. En fait, ce sont les cigognes qui assurent le transport des huîtres !

 les cigognes et les huîtres

Brouage fut fondée en 1555 par Jacques de Pons seigneur d’Hiers, sur un dépôt de galets de lest des navires. Elle avait pour première vocation le commerce du sel. Elle devient rapidement Ville Royale et dans les années 1630, le Cardinal de Richelieu la transforme en Place Forte réputée imprenable grâce au talent de l’ingénieur Pierre de Conti d’Argencourt. A la fin du XVII°s, le marquis de Vauban modifie une partie des fortifications.

Nous entrons dans la ville par le Porte Royale, en suivant le plan de l’Office du Tourisme. La Porte comporte de nombreux graffitis, souvent œuvres de soldats montant la garde, d’autres sont plus récents...

La citadelle de Brouage 
Porte Royale (1631) 
La Forge royale (1629) 
 Jardins du Gouverneur
 Rue du Québec

L’église, en apparence sobre, révèle de remarquables vitraux.

église 

Le grand explorateur Samuel Champlain est né à Brouage vers 1570, il a été formé à la cartographie par un ingénieur de Brouage, Du Carlo. Après un premier voyage aux Antilles, il débarque sur les terres canadiennes en 1603 puis fonde la ville de Québec en 1608. Il consacrera sa vie à arpenter ces terres méconnues qui deviendront la Nouvelle-France.

sur les traces de Champlain 
Les latrines 

Indispensables pour défendre la cité de Brouage, les poudrières ont pu contenir à elles deux jusqu’à 50 tonnes de poudre.

La poudrière Saint-Luc 

Les deux ports souterrains situés dans l’épaisseur du rempart, permettaient aux soldats de rejoindre discrètement les ouvrages avancés qui protégeaient Brouage. C’est aussi par ces ports que les chaloupes chargées de sel ou de marchandises quittaient la cité pour rejoindre les navires de plus gros tonnages à l’ancre dans le havre.

Port souterrain 

La Glacière pouvait contenir à la fin du XVII°s jusqu’à 22 tonnes de glace, utilisée par l’hôpital afin de conserver les préparations des apothicaires ou comme anesthésiant. Mais à Brouage, ville riche et prospère, elle permettait aussi aux marchands et négociants aisés de savourer de délicieux sorbets.

Glacière 

Dix-neuf échauguettes veillent aujourd’hui sur le rempart de Brouage. Restaurées vers 1930, elles diffèrent légèrement de celles que fit bâtir Pierre d’Argencourt. Celles-ci dont le corps était en briques, avec les angles en pierre de taille, avaient une dimension plus importante (2m de diamètre) pour permettre le guet des hommes et le tir des mousquets.

 Échauguettes 
Poudrière de la Brèche 
La Halle aux vivres et la Tonnellerie
La Forge Prison 

Nous rentrons d’une journée bien remplie sous un ciel qui s’est finalement montré clément

4
juin

La nuit fut pluvieuse et ce matin, le ciel est encore très chargé. Qu’à cela ne tienne, nous allons visiter le Fort Louvois. Il est accessible depuis le Port de Chapus en embarquant sur une petite embarcation. La traversée dure à peine cinq minutes et nous sommes les premiers voyageurs.

La construction d’un fort fut décidé le 16 décembre 1690, sous Louis XIV, pour protéger l’accès à la rade de Rochefort, face à la citadelle du Château d’Oléron, permettant de croiser les tirs de canons, bloquant tout passage de navire ennemi. La réalisation des plans fut d’abord confiée à l’ingénieur François Ferry qui dessine un fort ovale à deux étages de canons, relié à la côte par une chaussée de 400 m submersible à marée haute. Mais ce projet trop ambitieux est remis en cause à la mort du marquis de Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV, en 1691. Vauban, mécontent d’avoir été tenu à l’écart du projet, fais table rase du projet et en conçoit un plus petit en forme de fer à cheval avec une batterie basse et un donjon central de 24 m. La construction commence en 1691 et se termine en 1694. C’est le dernier ouvrage de fortification maritime commandé par Louis XIV.

Le Fort est armé jusqu’en 1909 puis remis aux Domaines en 1920, classé aux Monuments Historiques en 1929. Il est ensuite déserté, un ostréiculteur s’y installe même. Mais le 10 septembre 1944, après la libération de Marennes, les Allemands bombardent le Fort où les Résistants avaient dressés le drapeau Français. 200 obus vont gravement endommagé le donjon. Si nous le voyons aujourd’hui dans un bon état, c’est grâce à la restauration par les Monuments Historiques.

Le Fort Chapus rebaptisé Fort Louvois 

La Caserne, située au centre du fort, est le lieu de vie de la garnison. Au rez-de-chaussée, on y trouve deux cantines et une halle au vivres avec une citerne d’eau douce. A l’étage, les chambres des soldats et un arsenal pour stocker les munitions.

la Caserne 
Batterie d’artillerie 

Situé au rez-de-chaussée du bâtiment, le Corps de garde abritait les soldats chargés de surveiller l’entrée du fort.

Corps de garde 

La poudrière pouvait contenir 3,6 tonnes de poudre. Son plancher de bois, toujours d’origine, permettait d’absorber l’humidité et sa toiture constituée de dalles de pierre permettait une meilleure résistance en cas d’explosion.

la poudrière 
Les latrines 

Le Donjon s’élève sur cinq niveaux, isolé par un fossé d’eau et accessible par un pont-levis. On y trouve, un magasin de munition, la poudrière, les appartements des officiers, les appartements du Commandant, la Batterie d’artillerie haute et le Campanile

le Donjon 

Du haut du Donjon, nous apercevons la citadelle du Château d’Oléron, le Ford Boyard, l’île d’Aix

la plateforme de la batterie d’artillerie haute 
Vue depuis la plateforme haute 
le Campanile 

La visite fut très intéressante, nous passons par la boutique pour quelques souvenirs et reprenons le bateau pour retourner sur le continent, où nous attend la voiture garée près de jolies cabanes colorées.

Cet après-midi, nous nous promenons dans les rues de Château d’Oléron, en direction du port qu’il ne faut pas manquer.

La Porte de Doubs 

La mairie se situe sur l’emplacement de l’hôpital Royal de la Marine et des Pauvres de 1689, qui devint en 1830 un arsenal.

l’Hôtel de ville et son jardin 

Les cabanes ostréicoles se sont installées le long des chenaux des marais et du fossé sud de la citadelle. C’est là que l’ostréiculteur travaille l’huître (détroquage, triage par taille,sélection par la forme, emballage).

le port de Château d’Oléron 
Cabanes ostréicoles 
Cabanes d’artistes et artisans 
Manège 
Marché couvert 

Notre dernière visite sur l’île d’Oléron sera pour le Port de la Cotinière, sur la côte ouest. C’est le premier port de pêche artisanale de Charente Maritime avec un tonnage débarqué et vendu en criée qui dépasse les 5.000 tonnes avec une grande diversité des espèces (environ 90).

La Cotinière 
église de la Cotinière, chapelle des Marins 

Demain, nous partons pour Noirmoutier...