Carnet de voyage

El Hierro et la Gomera

17 étapes
2 commentaires
Découverte de deux petites îles des Canaries loin des grands complexes hôteliers.
Du 29 décembre 2022 au 14 janvier 2023
17 jours
Partager ce carnet de voyage
29
déc

Cette année, nous allons commencer l'année à El Hierro. Ce choix a été motivé par les conseils de notre guide Tintin que nous avons rencontré l'année dernière à Gran Canaria. El Hierro est la plus petite des sept îles Canaries. Longtemps considérée comme l’extrémité occidentale du monde, d'où le premier “Méridien Zéro”, elle est aussi celle qui est le plus à l'ouest. En plus, il paraît qu'elle est spéciale et unique alors que son climat est semblable à celui des autres, un véritable paradis au beau milieu de l'Atlantique. Ensuite, nous allons poursuivre les vacances canariennes sur l'île voisine, la Gomera. Cette île volcanique, dite "l'île magique", est la deuxième plus petite île des Canaries, sans doute la plus verte aussi et un véritable trésor écologique.

Nous avons organisé ce séjour avec l'aide d'Evaneos et l'agence locale Altaï qui nous a aidés à réserver les transferts, les logements et les voitures de location, sans oublier de nous concocter un planning des lieux à visiter et une série de randonnées au choix.

Pour nous rendre sur El Hierro, il nous faut prendre un vol jusqu'à Tenerife pour ensuite prendre un ferry pour une liaison inter insulaire. Nous avons choisi un vol Transavia d'une durée de 4h de Paris-Orly - Tenerife. Seul inconvénient, le vol est à 6h du matin. Du coup, nous avons commencé notre périple par une nuit d'hôtel près de l'aéroport d'Orly.

30
déc

3h45 le réveil sonne pour nous rendre à l'aéroport d'Orly pour notre vol vers Tenerife. Nous déposons la voiture au parking P-ECO et prenons la navette gratuite dans la foulée. Nous enregistrons nos bagages, passons les contrôles et pouvons enfin nous poser et prendre notre petit-déjeuner en attendant l'embarquement. Pour une fois, il démarre avant l'heure prévue. Mais une fois à bord de l'appareil Transavia, le commandant de bord nous annonce un retard pour le décollage. Tant pis, de toute façon, nous sommes bien installés et allons pouvoir nous reposer pendant quatre heures avant d'arriver à Tenerife sous le soleil canarien.

10h40 (heure locale), l'avion se pose sur la piste de Tenerife Sud et sous le soleil en plus !

Nous récupérons très vite nos bagages et allons nous acheter une carte de transport de bus pour nous rendre au port de Los Cristianos. En taxi, cela coûte environ 60€, en bus 5,60€ + 20 minutes à pied jusqu'au port du ferry. Arrivés près du port, nous profitons quelques instants du soleil le long de la plage avant d'aller nous restaurer à la terrasse d'un restaurant tout proche, le Miramar. Nous ne résistons pas à la Paëlla !

Los Cristianos 

Puis, comme nous avons encore du temps devant nous, nous allons à la seconde plage adjacente. Il fait chaud, 30° au soleil. L'ombre est appréciée.

Une heure avant notre transfert en ferry, nous allons nous enregistrer au port et attendons encore un instant pour nous décharger de nos valises et accéder au ferry Armas. La traversée va durer deux heures trente. A 17h30, le capitaine met le cap sur le soleil. Il n'arrivera pas à l'atteindre avant son coucher et c'est dans la nuit noire que nous arriverons sur l'île d'El Hierro.

Nous récupérons nos bagages sur le parking, en face du terminal, puis la voiture de location et nous voici sur les routes de montagne, pour le moins sinueuses, dans le noir le plus complet et sous un vent à décorner un bœuf. Le GPS nous emmène à bon port, mais nous hésitons à monter les derniers mètres avec la voiture car la montée est très raide. Naty, notre hôtesse, nous montre la technique pour ne pas abîmer le bas de caisse. C'est très sportif !

Nous pouvons maintenant nous installer et nous reposer après cette longue journée. Demain, les vacances commencent enfin. Bonne nuit.

Casa Rurale à Frontera  
31
déc

Après une bonne nuit de sommeil, nous allons nous ravitailler au village de la Frontera avant de commencer notre exploration de l'île. Le soleil brille, la température est agréable (21° déjà à 10h), un peu de brume tempère le tout.

Notre premier centre d'intérêt sera pour l'emblème de l'île : le genévrier couché par les vents à Las Sabinas. Pour cela, nous prenons la voiture pour une trentaine de kilomètres, longeons la côte formée par les amas de roches volcaniques provoqués par l'éruption volcanique. Nous empruntons les routes sinueuses de montagne dans ce paysage caractéristique d'El Hierro.

Quand nous arrivons près du site, nous laissons la voiture pour poursuivre le dernier kilomètre à pied. Cette petite marche, nous permet d'apprécier le paysage et de passer à côté de plusieurs Sabinas avant d'arriver devant Le Sabina de la Dehesa, le plus grand et le plus spectaculaire des îles Canaries, actuellement classé zone naturelle protégée.

Las Sabinas sont des arbres originaires de l'île d'El Hierro, avec des troncs torsadés et noueux sculptés par la force des vents Alizés. Ils se sont développés sur une terre inhospitalière aride et rocheuse. Certains peuvent atteindre 8 mètres de hauteur, et ils ont la caractéristique de rester toujours verts, ce sont des plantes sempervirentes (« toujours vert », c'est une plante qui garde ses feuilles tout au long de l'année).

 Las Sabinas
Le Sabina de la Dehesa 

Nous poursuivons par la Mirador de Bascos. Il est fermé au public. En effet, une partie s'est effondrée. Mieux vaut ne pas s'y aventurer. D'ailleurs, nous pouvons quand même apprécier la vue juste à côté.

Mirador de Bascos 

Les chemins de randonnées sont légion ici. Il faut faire un choix. Nous reprenons la voiture pour descendre jusqu'à l'ermitage de la Vierge de Los Reyes et la grotte de la Vierge. C'est un des lieux sacrés les plus importants de l’île.

Selon la légende : En 1546, un navire se dirigeant vers l'Amérique passa par Punta de la Orchilla. Plus tard, lorsque les marins ont voulu mettre le cap sur les Amériques, le navire n’a pas pu quitter la mer des Calmes, naviguant en cercle sans cesse pendant plusieurs jours. Finalement, le 6 janvier, la nourriture à bord vint à manquer et ils ont dû mettre pied à terre pour demander de la nourriture, que les bergers leur ont donné. En guise de remerciement, les marins ont donné aux bergers la « seule valeur qu’ils gardaient sur le navire », une image de la Vierge Marie. À partir de ce moment, une légère brise s'est levée dans la mer des Calmes et le navire a pu s’éloigner vers le Nouveau Monde. Les bergers gardaient la Vierge qu’ils appelaient « de los Reyes » en l’honneur du jour de son arrivée sur l’île. La sculpture a été déposée dans le Caracol, la grotte qu’ils ont appelée à partir de ce moment « Grotte de la Vierge ». Elle devint la patronne de l'île. Un ermitage fut construit à proximité du Caracol, qui abrite l’image et les bergers les nuits froides et humides. La première messe y fut célébrée le 25 avril 1577. Depuis lors, un festival annuel a eu lieu en l’honneur de la Virgen de los Reyes le 25 avril, un festival qui continue d’être célébré à ce jour sous le nom de « Fiesta de los Pastores ».

 Ermitage de la Vierge de Los Reyes
Grotte de la Vierge 

Avant de rentrer, nous passons par le Mirador de El Julan. Malheureusement, les nuages ont été plus rapides que nous et se sont installés dans la place. Nous ne verrons pas la particularité des lieux, à savoir la coulée de lave qui descend jusqu'à la mer. A la place, ce sera un écran blanc !

 Mirador d'El Julan

Un peu déçus, mais vraiment rien qu'un peu, car nous avons pu rouler dans cette jolie forêt de pins, nous faisons demi-tour pour le dernier point d'intérêt prévu pour cette journée : le Faro de Orchilla.

 Faro de Orchilla

Un kilomètre avant d'y arriver, nous garons la voiture pour aller voir le point de Méridien 0 : deux kilomètres de marche dans un paysage volcanique magnifique. Au IIe siècle de notre ère, la carte du monde de Ptolémée a utilisé la punta d'Orchilla comme méridien zéro : c'était alors la fin du monde connu.

Meridian 0 

Nous arrivons au phare à la tombée du jour. Le soleil a entamé sa descente vers les flots.

Faro de Orchilla 

Nous ne tardons pas à reprendre la route. Car les routes sont étroites, sinueuses à souhait, mais elles ne sont pas éclairées la nuit.

Nous croisons un jeune lapin surpris dans la lueur de nos phares, avant qu'il ne rejoigne son terrier pour s'apprêter pour la soirée du réveillon de la Saint Sylvestre. Pour nous, rien de prévu. Nous tentons toutefois une recherche de restaurant dans la ville de Frontera, sans succès. Tous les restaurants sont fermés, hormis un seul, mais il est réservé pour la famille du restaurateur. Nous rentrons donc au gîte d'El Lunchon pour nous improviser un petit repas de fête.

L'année se termine sous les feux d'artifice que nous regardons depuis la terrasse du gîte.

Bonne Année !!!

1
janv

Ce matin, ou plutôt en fin de matinée, nous partons pour la randonnée vers l'Arbre sacré de Garoé à San Andrès.

Nous garons la voiture près de l'aire pique-nique le long de la route HI-10, et empruntons le chemin balisé : 7km aller-retour pour environ 2 heures avec un dénivelé de +70m et -70m.

La Légende de Garoé (également appelé l’Arbre Saint ou l’arbre fontaine des îles Canaries) : le Garoé était l'arbre sacré des Bimbaches, (les premiers habitants d'El Hierro). L’histoire raconte que lors d’une sécheresse particulièrement longue le seul endroit où l’on pouvait trouver de l’eau était à proximité de cet arbre. Situé dans une zone près de Tiñor, sur une pente constamment baignée par l’alizé, à environ mille mètres au-dessus du niveau de la mer, cet arbre captait les gouttelettes de brouillard sur ses feuilles. On sait que l’arbre Garoé était d’une taille impressionnante et que son tronc mesurait un mètre et demi de diamètre. Mais en 1610, des vents très forts ont balayé toute cette région et l’arbre Garoé a été déraciné. La population aborigène d’El Hierro, les Bimbaches, s'est vue privée d'eau. Les colons espagnols déjà présents sur l'île ne connaissaient pas son existence et pâtirent également du manque d'eau, jusqu'à ce que Agarfa, une jeune bimbache amoureuse d’un soldat andalou, le conduisit à l’arbre, trahissant ainsi les siens qui furent capturés.

L’arbre Garoé que nous pouvons voir aujourd'hui a été planté en 1949, mais le phénomène de capture de la pluie horizontale fonctionne toujours. Et comme le sol est argileux et imperméable, l'eau s'accumule à son pied, pouvant ainsi être récupérée. BIen qu'il ne serve plus de source d'eau potable pour la population, il reste un témoin important dans l'Histoire de l'île et figure sur les armoiries officielles de l’île.

Le chemin débute dans les sous-bois qui se découvrent pour que nous puissions marcher à travers les pâtures verdoyantes et arriver après une heure de marche sur le site de l'Arbre de Garoé. Malheureusement, bien que ce site soit ouvert tous les jours, il est fermé en ce 1°janvier.

 chemin vers l'Arbre de Garoé
 Centre de l'Arbre fermé la 1°janvier

Nous faisons demi-tour, et repartons par le même chemin vers la voiture. Avant de repartir, nous profitons de l'aménagement du coin pique-nique pour manger un sandwich.

Chose faite, nous allons jusqu'au village voisin, San Andrés.

 San Andrés

Nous y trouvons un restaurant ouvert pour nous offrir un petit dessert. L'établissement est sympathique et propose des repas très copieux.

La Igualdad 

L'objectif de la journée étant partiellement atteint, nous repartons sur la route au gré des miradors. Ils vont nous faire découvrir l'histoire volcanique de l'île à travers les nuages. Bien que ces derniers soient de plus en plus nombreux quand nous arrivons au mirador, il suffit de patienter quelques minutes pour leur laisser le temps de s'éclipser et nous faire découvrir le paysage.

Du Mirador de Jinama, nous aurions dû avoir un beau point de vue sur la Vallée du Golfe, sans la présence de la brume. C'est aussi le point de départ de l’un des plus anciens sentiers d’El Hierro: le Camino Jinama, un ancien chemin muletier qui mène à Frontera. Un itinéraire de 2 heures et demie pour parcourir 4,4 km sur un dénivelé de 900 mètres qui offre de beaux panoramas.

Mirador de Jinama 
chapelle de la vierge de la Caridad 

Un peu plus loin, notre GPS nous indique plusieurs Miradors très proches les uns des autres. Nous suivons ses indications qui nous mènent sur le sentier de la Llania.

Mirador de Fireba & Mirador de la Hoya de Fireba : La Hoya de Fireba est l’une des chaudières volcaniques les plus spectaculaires d’El Hierro, ancrée dans la triple fracture d’où partent trois crêtes volcaniques. La Hoya de Fireba appartient à la série intermédiaire des trois étapes de formation de l’île, qui s’est terminée il y a environ six mille ans. Ce type de chaudières explosives se produit lorsque le magma qui remonte à la surface trouve un réservoir d’eau, provoquant une explosion. Le cratère de La Hoya de Fireba mesure environ 250 m de long et possède une profondeur de 110 m.

Mirador de Fireba 
 Mirador de la Hoya de Fireba

Nous suivons un petit bout du sentier de la Llanía dans une forêt pour arriver au Mirador de la Llanía. De là-haut, nous avons une vue plongeante sur le Golfe, la Frontera et notre logement.

 Chemin de la Llanía
 Mirador de la Llanía

Le soleil commence sa descente en prenant des tons de jaunes plus intenses. Il est temps de rentrer.

Mirador des parapentistes 

De retour à la Frontera, nous traversons la ville en quête d'un restaurant. Quête vaine, mais qui nous permet de trouver un très bon restaurant dans la ville voisine de Punta Grande, le Garañones.

Garañones 
2
janv

Ce matin, nous partons non loin du logement, à l'écomusée de Guinéa.

L'écomusée de Guinéa : c'est l’un des premiers lieux habités d’El Hierro. Il s’agit d’un village guanche composé de quinze maisons restaurées et décorées en accord depuis les Bimbaches, premiers habitants des îles, et les colons espagnols entre le XVIIe et le XXe siècles. La visite guidée au village de Guinea comporte une promenade dans les rues entre les maisons de pierre et l’entrée à trois maisons d’époques différentes pour voir leur évolution dans le temps. Ces maisons sont des vrais échantillons de l’architecture populaire.

Le Lagartorio, un Centre de Préservation et de Réintroduction du lézard géant d’El Hierro accueille les lézards endémiques, le Simonyi Galliota, déclarés comme les reptiles les plus menacés d’Europe et parmi les cinq les plus menacés du monde. Jusqu’à 1974, on les croyait éteints, avant qu'un berger n'en découvre et débute ce projet de préservation et de réintroduction. La visite permet de les observer dans des vivariums (sans faire de bruit). Des panneaux d'information expliquent le travail de l’équipe responsable de ce plan.

A côté du village, se trouve un tube volcanique d’environ 90 mètres. Une visite guidée nous en apprend plus sur la formation du tube et sur la géologie d’El Hierro. Les tubes volcaniques se forment lors d’une éruption volcanique. Le volcan projette de la lave, créant une coulée. La partie extérieure qui est en contact avec l’air se solidifie, mais à l’intérieur les températures restent élevées et la lave continue de couler. Ce qui créée un tube volcanique. Ce tube volcanique a été trouvé par hasard en 1994 lors de la construction du Lagartario. En raison du poids et du mouvement des camions, ils ont déchiré une partie du toit de la bulle volcanique. Il n'est ouvert au public que depuis 2014.

Nous achetons le passeport des musées d'El Hierro pour bénéficier d'un tarif plus avantageux. Et nous pouvons commencer la visite.

Nous commençons par la visite du tube volcanique. Pour cela, nous devons mettre un casque sur la tête. L'entrée se fait par une galerie artificielle créée pour faciliter l'accès à la salle circulaire, une bulle volcanique, formée par une poche de gaz lors de l'éruption volcanique.

tunnel d'accès (artificiel à gauche, tube volcanique à droite)
première salle 

Nous traversons un second tunnel pour accéder à une seconde grotte. Elle porte le nom du bassin d’Isidro en raison d’une légende selon laquelle un homme nommé Isidro aurait décidé de travailler le jour de la Sainte-Anne (26 juillet). Or autrefois, il y avait certaines fêtes religieuses pendant lesquelles travailler était considéré comme un péché pour l’Église catholique. Alors qu'il travaillait sur son terrain, Isidro aurait été frappé par la foudre, le plafond de la bulle se serait brisé l'entraînant dans sa chute et le tuant. Néanmoins "grâce" à cette ouverture dans le plafond, la lumière du jour et l'eau de pluie y pénètrent, créant des conditions optimales pour soutenir la vie, créant un Jameo.

paroi de la salle 
la lave file vers la mer par cet interstice 
deuxième salle : bassin d'Isidro 

Nous remontons à la surface, et nous dirigeons vers le vivarium pour les lézards endémiques. Ils y restent le temps de grandir, de prendre des forces et de savoir se défendre avant leur remise en milieu naturel (Les rats et les chats sont leurs prédateurs principaux. Les rats s'attaquent aux œufs et les chats aux lézards eux-mêmes). Il y a également un programme de reproduction pour développer la population.

lézard Lagarto Gigante 

Nous poursuivons la visite guidée dans trois maisons de cet ancien village Bimbache. en fait, les Bimbaches vivaient avec leurs animaux dans les tubes volcaniques (les juaclos) qui sillonnent tout le village. Après l'arrivée des colonisateurs, les habitations passèrent à la surface et les juaclos servirent de caves.

 maison 1
maison 2 
maison 3 

Nous pouvons maintenant déambuler dans les rues pavées de ce village fleuri, imaginant la vie que pouvait être celle des habitants des lieux.

 Four de chaux
étable 
 cave à vin
tubes volcaniques
 citerne
 jardin

Il faut compter une heure de visite guidée et une heure de visite libre. Nous avons pris un peu de rab pour tout voir tranquillement.

14h30, l'heure du déjeuner a sonné. Nous allons nous restaurer à El Mocanal au restaurant Mesón del Norte. Le repas est très copieux sur le principe de plats à partager : plateau de jambon ibérique et fromage, tarte de fromage et chèvre accompagnée de pomme de terre à la façon canarienne. Pas de place pour le dessert !

 Mesón del Norte

Il est presque 16 heures quand nous sortons du restaurant, trop tard pour une visite de site. Les nuages grimpent sur la montagne et commencent à s'étendre sur tout le village. Nous montons en voiture et nous dirigeons vers les piscines naturelles de Pozo de Las Calcosas. Ici, pas de nuage, un peu de vent mais sans plus. Nous descendons dans le village des pêcheurs pour assister au spectacle de la mer se déchainant sur les rochers. Pour la baignade, nous repasserons.

Le Pozo de las Calcosas est un hameau très particulier aux maisons couplées (murs en pierre volcanique et toit de paille de seigle). Ces maisons ont été construites par les pêcheurs pour passer l'été.

Pozo de Las Calcosas 

Pour accéder à la piscine naturelle, il a fallu descendre un certain nombre de mètres par un petit chemin de pierre. Mais il faut aussi le remonter, et c'est bien plus fatigant !

Le temps file plus vite que nous le voudrions. Encore un petit crochet à El Tamaduste et sa piscine naturelle très calme, idéale pour un bain de pied nocturne.

La nuit est tombée, les nuages sont de retour, nous prenons la route du retour. Arrivés à la Frontera, le sol est jonché de flaques d'eau et il se met à pleuvoir. Nous avons échappé à l'averse !

3
janv

Au réveil le sol est détrempé, mais le ciel est clair. L'espoir d'une journée ensoleillée est permis en voyant un arc en ciel sur la mer.

Mais ce sera de courte durée. Car au fur et à mesure que nous nous approchons de l'arbre de Garoé (en voiture cette fois-ci), les nuages se rassemblent et couvrent tout le ciel.

Nous nous dépêchons de rendre visite à l'arbre sacré avant l'averse qui ne tarde pas à se pointer. Aujourd'hui, l'arbre n'aura pas de mal à récupérer l'eau ! (Cet arbre de légende endémique d’El Hierro servait d’arbre fontaine aux Bimbaches, les habitants préhispaniques).

accès au site de l'arbre de Garoé 
arbre de Garoé 

Deux autres légendes sur l'arbre de Garoé :

« Le mystère de l’arbre d’eau » (1597) : Les Bimbaches voulaient dissuader les colonisateurs de rester sur l'île. Ils cachèrent le secret de l'arbre de Garoé leur fournissant l'eau potable pour que confrontés à la soif, ils quittent l'île. Pour cela, l’arbre Garoé a été soigneusement camouflé avec des brindilles et des branches pour le rendre invisible. Malgré toutes ces précautions, Agarafe ou Guarazoca, une femme aborigène tombe amoureuse d’un soldat espagnol et trahit les siens pour le sauver. Elle le paiera de sa vie.

"L'amour interdit" (récit transmis à l'oral) : Teseide, une jeune et ravissante princesse, prévue à un mariage avec Taboldón, un guerrier courageux, pour la survie de la dynastie Armicache. Mais c'était sans compter un amour interdit entre la princesse et Fernando Espinosa de Herrera, fils de l’un des nouveaux maîtres les plus importants de l’île. Taboldón le découvrit et tua Fernando. Teseide en perdit la raison et se précipita dans l’abîme de « Letime de Bascos », provoquant une forte tempête qui déracina finalement l’arbre Garoé. Ainsi fut scellée la fin du règne du peuple Bimbaches d’El Hierro après 1500 ans.

Ensuite, nous mettons le cap vers la capitale de l'île, Valverde, pour visiter le musée ethnographique. En chemin, nous nous arrêtons, comme à notre habitude, aux différents Miradors qui sont sur notre route pour profiter pleinement des paysages d'El Hierro. Nous y trouvons des panneaux nous expliquant l'autonomie en énergie d'El Hierro grâce la centrale hydraulique et au parc éolien.

 Mirador 1 : Caldeira, utilisée en tant que bassin d'eau pour la production d'électricité
Mirador 2 : Caldeira 
 Mirador 3 : Eoliennes

Nous arrivons à Valverde, capitale de l'île d’El Hierro, perchée sur une colline entre 600 et 700 mètres d’altitude, souvent enveloppée dans le brouillard, ce qui apporte l’humidité nécessaire pour qu’elle aie de beaux jardins verts et potagers. D’où son nom: “valle verde”, en français la “verte vallée”. Valverde a la particularité d'être la seule capitale des îles Canaries qui ne s’ouvre pas à la mer.

 Valverde

Le Musée ethnographique de la Casa de Las Quinteras : ce musée regroupe des échantillons ethnographiques de l’île, divisés en quatre salles pour l’atelier, la forge et le métier à tisser, le textile, le bois et l’argile. Les insulaires vivaient en autonomie avant les échanges commerciaux. En fin de visite, nous pouvons passer dans une boutique pour acheter des pièces fabriquées par des artisans d’El Hierro pour promouvoir la production artisanale sur l’île.

Le Musée ethnographique de la Casa de Las Quinteras 

Nous commençons par regarder un film explicatif sur le musée, la vie des insulaires, leur autonomie, les reliefs de l'île.... , puis nous parcourons plusieurs salles avec différents objets de la vie quotidienne. Une particularité de la poterie, elle était fabriquée à la main sans tour de potier.

 tissage
 poteries
objets de la vie quotidienne 
 boutique souvenirs

A notre sortie du musée, un voile est tombé sur la ville. Nous ne voyons pas à cinquante mètres. Nous sommes dans le nuage !

Nous renonçons à nous promener sur le chemin panoramique et allons directement voir l'église de Notre Dame de la Conception.

Eglise de la Conception (XVI°s) 

Nous terminons nos visites de la journée par le mirador réputé de la Peña car il a été dessiné par César Manrique (peintre, architecte et sculpteur espagnol 1919-1992). À près de 650 m d’altitude, il est situé à l’extrémité orientale de l’escarpement d’El Golfo et offre une vue spectaculaire sur la grande dépression d’El Golfo, causée par un glissement de terrain géant qui a brisé une partie de l’édifice volcanique El Golfo – Las Playas, il y a environ 100 000 ans, entraînant des milliers de tonnes de matériaux volcaniques concassés au fond de la mer.

Il nous faut attendre un peu moins d'une heure pour pouvoir y déjeuner car il y une grande table de touristes allemands et le service a du mal à suivre. Nous attendons en regardant le panorama qui passe du blanc opaque au translucide pour enfin profiter pleinement de la vue quand les nuages se sont estompés.

Puis à 16h30, nous pouvons nous régaler de plats à base de poisson et pomme de terre à la canarienne, sans oublier le gofio en dessert.

Un dernier petit tour du Mirador, et nous rentrons à la Frontera.

Pour rentrer, le GPS de la voiture nous a demandé de prendre une petite route, rien de plus normal sur l'île, sauf que la route s'arrête brutalement dans la végétation. Il nous faut alors faire demi-tour dans un mouchoir de poche et en pente ! Il faut se méfier de la dame du GPS, elle n'a pas toujours de bonnes idées.

 retour au bercail avant la nuit (18h30)
4
janv

Pas de pluie ni de nuage dans le ciel bleu et le soleil est déjà bien étincellant quand nous quittons le village de Frontera pour prendre la route pour les centres d'interprétation en Vulcanologie dans la ville d'El Pinar, histoire de se cultiver un peu et d'en apprendre d'avantage sur la naissance de l'île d'El Hierro.

 Église de Frontera
 Étrange fontaine à côté de l'église

Le centre se trouve sur la côte sud-ouest. Il nous faut emprunter une route de montagne qui traverse une magnifique forêt de sapins, très hauts et majestueux. Nous ne pouvons nous empêcher de faire une pause dans cet environnement calme et reposant.

 Forêt de sapins

Nous traversons la ville de Taibique (à proximité d'El Pinar). Voyant une crèche sur la place, nous faisons un arrêt rapide pour aller la voir. De plus, de nombreuses fresques murales décorent les maisons de la ville et valent le coup d'œil.

Taibique 

Dans cette région, les paysages sont lunaires. Ils sont composés de coulées de lave de plusieurs types, couleurs, formes avec ou sans végétation. C'est très surprenant.

Nous arrivons au Geoparque d'El Hierro, centre d'interprétation de vulcanologie.

centre d'interprétation de vulcanologie

Le Centre d’interprétation se compose de deux bâtiments et d’un sentier d’interprétation qui les relie en traversant une zone volcanique. Le premier est dédié au volcanisme canarien, et en particulier, à celui qui a formé l’île d’El Hierro. En plus de panneaux explicatifs "classiques", un écran mural interactif permet de naviguer sur les différents paysages volcaniques avec les explications qui s'y référent. Dans le deuxième bâtiment, nous pouvons visionner un film sur l’éruption marine de La Restinga, qui s’est déclenchée le 10 d’octobre 2011 à seulement 2,4 km de la côte et à 300 mètres de profondeur, juste en face du village de la Restinga. Cette éruption était la première depuis 40 ans dans les îles Canaries, elle a expulsé des gaz, de la lave et des cendres à l’intérieur de la Mer de las Calmas. (Cette visite est incluse dans le passeport)

Naissance d'El Hierro : L’île d’El Hierro a émergé il y a plus d’un million d’années et s’est développée au cours de la période quaternaire, étant, par conséquent, l’île la plus jeune de l’archipel des îles Canaries. Quand le magma qui forme le manteau à l’intérieur de la Terre atteint la surface terrestre, cela provoque une éruption volcanique. Dans le cas des archipels d’origine volcanique, comme les Canaries, les éruptions se sont produites, initialement, sur le fond de l’océan et après des processus éruptifs répétés et continus, ont construit la superstructure insulaire qui a finalement émergé au-dessus du niveau de la mer. Pour le cas d'El Hierro, sa superstructure se trouve sur un fond océanique de 4000 mètres de profondeur. Compte tenu du fait que la hauteur maximale de l’île au-dessus du niveau de la mer est de 1501 mètres, nous parlons d’une tour de 5501 mètres de haut, presque comme le mont Kilimandjaro !

Les champs de lave : Les laves peuvent présenter différentes morphologies et caractéristiques. A El Hierro, on peut voir :

  • laves Pahoe-hoe : corps cylindriques entrelacés, connus sous le nom de "Pahoe-hoe" ou "ropy"
  • "aa" ou lave scoriacée : elles forment des champs de lave rugueux ; dans les îles Canaries, ces champs sont appelés malpais
en suivant le sentier entre les deux bâtiments 
champs de lave
végétation dans la lave 

Notre visite instructive terminée, nous nous dirigeons vers la plage de Tacorón.

Les plages sont plutôt rares à El Hierro. Dans le Nord, nous avons trouvé des piscines naturelles entre les roches battues par les vagues, mais ici au Sud, il y en a quelques unes dans la Mar de las Calmas (Mer Calme), qui a reçu ce nom en raison du calme de l’Atlantique dans cette partie de l’île, comme dans la Cala de Tacorón.

crique de Cala de Tacorón

Nous accédons très facilement à la petite crique de Cala de Tacorón, l'eau est cristalline mais un peu trop fraîche pour nous.

plages aménagées et coin picnique 

Nous empruntons le sentier de cailloux qui longe la falaise pour essayer de voir la grotte du diable. Mais au bout de quelques mètres, un panneau nous avertit du danger de chutes de roches, nous décidons qu'il est plus sage de rebrousser chemin.

Nous allons déjeuner à la Restinga toute proche. C'est un petit village de pêcheurs situé au Sud d’El Hierro, en fait c’est le village plus méridional d’Espagne. Il est connu parce qu’il est l’un des principaux centres de plongée d’El Hierro, mais aussi pour sa Réserve Marine et ses centres de plongée sous-marine, pour aller admirer les fonds volcaniques de la Mer de las Calmas , les formes de la lave, les grottes, les arches et la spectaculaire montagne sous-marine “El Bajon”.

 La Restinga

Nous trouvons un petit restau ouvert, sur la digue. Nous y déjeunons en terrasse.

 El sorchante
 promenade digestive dans les rues de la Restinga

Avant de quitter la Restinga, nous surfons un peu (sur le net) pour trouver ce qu'il y a à voir dans le coin. Nous trouvons des indications un peu étranges sur le site du petit futé pour une grotte du nom de Don Justo : "En quittant La Restinga, au bord de la route (on peut s’arrêter dans un virage sur la gauche), au milieu d’un beau champ de lave, se trouve la cueva de Don Justo. L’entrée de la grotte, entre deux plaques de lave noire et plissée, n’est pas loin de la route, mais est difficile à trouver si l’on ne connaît pas l’endroit. C’est le plus connu des 70 tubes de lave recensés sur El Hierro, reconnu sur 6 km de longueur, mais pas encore totalement exploré. Il n’est pas possible de la visiter actuellement par mesure de protection d’une espèce endémique abritée à l’intérieur. Cependant, si elle est rouverte lors de votre passage, sachez que l’on ne peut pas s’y perdre : il suffit de suivre le fil laissé par une Ariane prévoyante. Cependant, n’oubliez pas une – ou même deux lampes de poche – et des piles de rechange. On peut se tenir debout au début : le tube descend et tourne jusqu’à se retrouver sous sa propre entrée, dont on aperçoit la lumière par des ouvertures au plafond. Pour continuer, il faut ensuite s’engager dans un passage où l’on doit baisser la tête". Nous suivons ces indications, et trouvons cette fameuse grotte, malheureusement pas encore ouverte au public.

Grotte de Don justo 


 champ de lave autour de la grotte de Don Justo

Nous nous arrêtons ensuite au centre d'interprétation géologique de Taibique - El Pinar (village où nous sommes passés ce matin sans le savoir). Il reprend la plupart des informations données par le centre de ce matin avec quelques croquis en plus.

centre d'interprétation géologique 

Nous descendons jusqu'à l'église, le nez en l'air pour profiter des jolies fresques murales.

Rues de  Taibique - El Pinar
 Eglise Saint Antoine de Taibique - El Pinar

Aujourd'hui, une randonnée sur le Mont Malpaso (Pico de Malpaso) était prévue dans notre roadbook. Mais la difficulté annoncée nous a quelque peu refroidis et nous avons choisi de visiter les sites présentés ci-dessus. Mais étant curieux, nous terminons néanmoins cette journée par son ascension ou du moins les 500 derniers mètres "linéaires" (nous sommes montés en voiture en suivant la piste plus ou moins pratiquable). Le Pico de Malpaso est le point culminant de l'île d'El Hierro, avec une altitude de 1 501 mètres. Il est situé à la limite des territoires des communes de La Frontera et d'El Pinar. Et cette fois-ci, ce n'est pas la difficulté de la montée qui nous refroidit ( quoi que...), mais la température qui nous frigorifie. Il faisait 25 degrés en bord de mer, et maintenant, il ne fait plus que 10 degrés. Heureusement que la vue en vaut la peine. D'ici, nous pouvons voir tout El Golfo. Nous sommes arrivés juste avant le coucher du soleil, qui s'efface derrière les nuages, la lune tente de nous éclairer pour le retour.

Pico de Malpaso 
Cruz de Los Reyes 

La journée se termine face à une excellente pizza de la Pizzeria italiana El horno de Merese.

 Pizzeria italiana El horno de Merese : très bonnes pizzas, sur place et à emporter
5
janv

Superbe journée en perspective. Objectif du jour : le centre d'interprétation de El Julan. En passant devant l'église de Frontera, voyant les portes ouvertes, nous y faisons un arrêt.

 Iglesia de La Candelaria

Nous tentons de trouver un office du tourisme pour avoir des informations sur la fête de l'épiphanie dans la ville. En vain. Nous verrons bien tout à l'heure.

 bancs décorés de la Frontera

Nous prenons la route, mais nous nous arrêtons non loin de la sortie de la ville de Frontera à la vue du panneau de Arenas Blancas.

L'environnement naturel nous donne envie d'y faire quelques pas. Nous garons la voiture sur le bas côté et partons sur un sentier très bien balisé, le long de la mer, dans un champ de lave parfois brune, parfois noire, aux formes étranges. La végétation oscille elle aussi entre lichen, petite plante ou arbuste.

Arenas Blancas 
sentier balisé 
 roches dans la mer
formes étranges de roche de lave 
 plantes dans la lave

En faisant demi-tour, nous partons vers la plage de sable blanc ou noir, selon les endroits. Par contre, je ne pense pas qu'il soit possible de s'y baigner, car les rochers y sont très nombreux et les vagues puissantes. En tout cas, c'est très beau à voir.

plage Arenas Blancas

Après cette courte pause (environ 1h30), nous repartons sur les routes de montagne, surplombant la mer et les coulées de lave bien visibles.

Nous arrivons au mirador d'El Julan qui cette fois-ci nous permet de voir très loin (un soleil éclatant a remplacé les nuages du 31 décembre).

Mirador d'El Julan 

Le centre d'interprétation est encore à quelques minutes en voiture. La route serpente dans cette très belle forêt de pins. Elle est parfois étroite, mais comme elle est peu fréquentée, tout va bien.

 centre d'interprétation d'El Julan

Arrivés au centre d'interprétation d'El Julan, la vue est magnifique. Nous attendons quelques minutes que le centre ouvre ses portes et nous pouvons découvrir la vie quotidienne des Bimbaches au travers de reproductions de gravures dans la lave ou sur les murs de grottes, leurs significations… Une visite guidée sur les sentiers permet de voir sur site les inscriptions, mais la visite doit être réservée par avance et en plus comme aujourd'hui c'est la veille de l'épiphanie, le centre ferme ses portes plus tôt, nous ne pourrons pas le faire.

Ces inscriptions gravées ont été trouvées près d’un endroit qu'un clan d’aborigènes avait choisi pour ses assemblées et son conseil (Tagaror), où des sacrifices étaient offerts et les morts enterrés.

Nous reprenons le chemin du retour, car les rois mages ont donné rendez-vous aux enfants de la Frontera pour 17 heures. Nous faisons quelques emplettes dans les boutiques de la rue principale en les attendant, notamment dans une pâtisserie où d'énormes couronnes des rois sont en vitrine. A 17h30, nous les voyons apparaître non pas sur des chameaux ou des chevaux, mais dans un bus à impériale. Ils lancent des bonbons aux enfants qui se jettent au sol pour en ramasser le plus possible, dans la bonne humeur bien entendu. Le cortège continue sa route dans les rues principales de la ville pour revenir près de la crèche vivante et récupérer les courriers des enfants.

La Frontera 

Quant à nous, nous préférons terminer la journée au bord de l'eau, juste en bas de la ville.

 Sentier du Littoral de Las Puntas

Nous suivons un moment le sentier du littoral sans oublier de faire demi-tour avant le coucher du soleil pour éviter de chercher notre chemin dans la nuit noire sur un sentier de lave tout aussi sombre. Le sentier de Las Macetas - Las Puntas est l’une des plus belles randonnées d’El Hierro avec un parcours de seulement 2,62 km qui longe une partie du littoral nord, dans la côte du Golfo, traversant un paysage de Malpais. Les pauses dans les différents belvédères offrent un spectacle naturel digne des Oscars !

 Mirador de la Maceta
Mirador Punra Del Pozo 
 Mirador Los Gusmines

Fin de la journée.

6
janv

Comme aujourd'hui, c'est jour férié pour fêter l'arrivée des Rois Mages, nous décidons de nous promener sur les côtes Est de l'île. Nous commençons par Las Puntas (partie Est de La Frontera) et l'Hôtel Punta Grande sur sa presqu'île, une langue de roche de lave léchée par les vagues.

L'Hôtel Punta Grande : Connu sous le nom de « Hotelito ». Le bâtiment fut construit en 1830 avec uniquement une pièce de 40m², un second étage a été ajouté par la suite. Il servait de centre du commerce de la vallée, utilisé pour stocker le vin, les fruits et d’autres produits qui ont ensuite été exportés dans le monde entier, y compris l’eau du Pozo de la Salud, une source d’eaux minérales médicinales auxquelles des propriétés curatives ont été attribuées depuis le XIXe siècle. Au début du XXe siècle, la région a connu une période de grande croissance commerciale et sur la jetée une grue à tour a été placée pour faciliter le chargement et le déchargement des cargos. A la moitié du XX°, il fut transformé en hôtel et au fil des ans, il faut restauré tout en minimisant l’impact environnemental de l’hôtel, en veillant à la sécurité du bâtiment même pendant les tempêtes. En 1984, l’hôtel est entré dans le Livre Guinness des Records en tant que plus petit hôtel du monde. On peut y ajouter : la plaque de bronze pour l’excellence du tourisme, le titre de « Bien de Interés Cultural » (BIC), un site d’intérêt culturel, dans la catégorie Site ethnologique.

 Hôtel Punta Grande
 El Rio

Etape suivante : Charco Manso et son arche. Nous traversons le petit village d'Echedo, réputé pour ses vins originaux, différents, très savoureux en raison des caractéristiques particulières qui font d’eux des vins uniques au monde. Ce sont des cépages préphylloxériques cultivés dans une terre d’origine volcanique, touchés par le climat tempéré canarien où les vents Alizés jouent un rôle fondamental. D'ici un sentier mène à Charco Manso, une fantastique piscine naturelle mise en place sur une zone côtière sauvage accidentée, avec des arches rocheuses volcaniques.

Charco Manso

L'eau de la piscine naturelle est cristalline et invite à la baignade. Mais nous ne nous baignons pas. D'ailleurs ceux qui décident de se baigner n'y restent pas plus d'une minute et encore pour ceux qui arrivent à entrer entièrement dans l'eau froide et mouvementée.

Nous remontons en voiture, et conduisons au hasard des routes, profitant du paysage et du calme ambiant.

Nous passons à côté d'une étrange sculpture : Homenaje a la Bajada. Elle représente la descente de la Virgen de los Reyes. Elle a la particularité d'avoir été fabriquée à partir de déchets urbains (appareils électroménagers, les pièces de voiture, le vieux bois...) cachés sous la couche blanche. Elle entre dans le projet "Reusart", dont l’objectif est d’unir la réutilisation des déchets et l’art, dans le but de créer des sculptures en plein air sur l’île. La face avant montre deux danseuses de la Vierge, avec une allégorie des chapeaux, dont la couleur provient de bouchons de bouteilles collectés par les enfants des écoles. Derrière les danseurs est représentée la vue du « corso » dans lequel la Virgen de los Reyes est transportée le long des routes traditionnelles le jour de la Bajada. La Bajada est une fête populaire religieuse, célébrée tous les quatre ans, le premier samedi de juillet, sur l’île. C’est un pèlerinage d’une journée, au cours duquel la Virgen de Los Reyes est emmenée de son ermitage à La Dehesa à l’église de Valverde. Au cours du mois suivant, elle se déplace d’une ville à l’autre, et le premier samedi d’août, ils la ramènent à son ermitage, dans ce qu’on appelle l’ascension de la Vierge. La prochaine descente aura lieu en 2013.

 Homenaje a la Bajada

Etape suivante : La Caleta non loin de l'aéroport

piscines naturelles de la Caleta 

L'eau de la piscine est très fraîche (ce qui explique qu'il n'y ait personne ou presque dans les bassins). Et la mer est un peu trop active pour nous.

Nous retournons sur la plage d'El Tamaduste. La baignade est agréable, et les poissons très nombreux et peu craintifs, ils viennent presque nous embrasser avant de dévier de leur trajectoire. Nous nous arrêtons un instant au-dessus d'une raie de belle taille essayant de se cacher dans le fond de l'eau.

 El Tamaduste

Nous poursuivons par le Puerto de la Estaca : port du ferry de notre arrivée sur l'île pour la liaison avec Tenerife.

 Puerto de la Estaca

Un peu plus au Sud, nous trouvons Timijiraque : petite crique de sable noir pour se baigner, la côte est un champ de lave.

Le temps file, le ciel commence à prendre des tons orangés quand nous arrivons au Roque de la Bonanza, au sortir d'un tunnel à circulation alternée. L'ancienne route s'est effondrée sous les roches. Le Roque de Bonanza est le symbole d’El Hierro, un affleurement volcanique dans la mer de 20 mètres visible depuis la route ou depuis les miradors.

Roque de la Bonanza 
 ancienne route à côté du tunnel 1 voie

Nous demandons au GPS de nous guider vers la Frontera. L'itinéraire nous fait passer par Isora en haut de la montagne. Nous nous laissons tenter par un dernier arrêt au Mirador de la Fuente.

La Fuente 

Retour de nuit à la Frontera

7
janv

Ce matin, nous rangeons toutes nos affaires car nous quittons l'île d'El Hierro pour nous rendre sur l'île voisine de la Gomera.

La Casa Lunchon 

Campanario de Joapira : au sommet du volcan Joapira, à La Frontera, se dresse un curieux clocher ressemblant à un phare, à 50m au-dessus de son église, Notre-Dame de Candelaria. Ses murs de chaux contrastent avec l’ocre de son toit et le rougeâtre de la montagne. Une vingtaine de marches de pierre et nous pouvons profiter de la vue sur la Frontera et la Casa Lunchon que nous venons de quitter quelques minutes auparavant.

 Le Campanile de Joapira

Mais avant de quitter El Hierro, nous faisons une dernière visite au centre de la biosphère à Isora (dernier site de notre passeport).Le Centre d’Interprétation de la Réserve de la Biosphère est situé à l’ancien casino d’Isora. Il s’agit d’un centre d’interprétation de l’environnement et de l’écologie d’El Hierro.

Centre d'Interprétation de la Biosphère d'Isora : Ce bel édifice est l’ancien casino d’Isora pendant 30 ans. Il fut construit par un immigrant revenu du Venezuela au début des années 1950. Les casinos participaient à la vue sociale du village: fêtes, réunions, mariages, bals,…Un drapeau hissé annonçait le bal du soir avec des musiques interprétées par les “tocadores” (musiciens). La musique la plus populaire était la mazurka. Il y avait même une “mazurka herreña.

El Hierro, Réserve de la Biosphère du XXIe siècle : Á l’étage, une exposition sur l’île d’El Hierro, Réserve de la Biosphère, la troisième île des Canaries incluse dans le réseau après Lanzarote et La Palma. L’UNESCO reconnaît les valeurs naturelles et les valeurs culturelles. El Hierro est un exemple de territoire bien conservé, combinant des écosystèmes terrestres et maritimes et propose un développement durable avec des projets pour devenir autonome du point de vue énergétique. La Réserve de la Biosphère propose des programmes de récupération d’espèces menacées : le lézard géant, des plantes endémiques,... et fait la promotion de la marque “Productos de El Hierro” issus de l’agriculture et l’élevage sur l’île. El Hierro est le territoire le plus protégé des Canaries par trois systèmes de protection: Réseau Natura 2000, Réseau canarien des Espaces Naturels protégés et Réserve de la Biosphère.

Centre d'Interprétation de la biosphère 

La visite commence par une vidéo expliquant la nature de l'île, suivi par une vidéo sur l'autonomie énergétique de l'île en utilisant l'énergie des éoliennes et de l'eau, le tout commenté par un guide très investi dans sa mission. Puis une série d'affiches explique les « Casinos », bars à jeux et salons de danse et de rencontres. A l'étage, différents panneaux expliquent le naissance de l'île suite à l'éruption volcanique, sa faune, sa flore, la vie des insulaires et les différents sites remarquables de l'île.

 Centre d'Interprétation de la biosphère 
 Isora

Suivant les conseils du guide, nous faisons un crochet au mirador d'Isola. A recommander !

 Mirador de Isora

Puis nous prenons la route pour l'aéroport pour y être 2 heures avant le vol. En fait, une heure aurait suffit, car nous ne pouvons pas enregistrer nos bagages avant. Nous rendons la voiture en 2 secondes chrono et allons attendre dans le salon. Nous en profitons pour piqueniquer avant de décoller pour Ténérife Nord.

Pour rejoindre la Gomera, nous devons d'abord rejoindre Tenerife Nord en avion (pas de ferry le samedi), puis reprendre un second avion de Tenerife Nord vers la Gomera.

 Aéroport d'El Hierro

Nous atterrissons à l'aéroport de Tenerife à 16h20. Nous nous dépêchons de rejoindre la porte d'embarquement car l'embarquement commence à 16h30. En fait, comme un autre vol de correspondance a un peu de retard, nous avons un peu plus de temps.

Nous décollons pour l'île de la Gomera. Tous ces vols ont été réservés par l'agence de voyage Altaï, ce qui nous facilite les choses.

 arrivée à la Gomera

Nous arrivons vers 17h30 sur l'île de la Gomera. Il y a très peu de bagages, puisque l'avion n'était même pas rempli à moitié. Nous récupérons une nouvelle voiture de location et commençons le trajet vers notre premier logement au nord de l'île, à Hermigua. Il nous faut donc traverser l'île du Sud au Nord en passant naturellement par les sommets. Donc un peu moins d'une heure pour 30 kilomètres.

Nous nous arrêtons aux premiers miradors, tant que la luminosité est encore suffisante pour voir le paysage. Nous apercevons au loin le Teide sur l'île de Tenerife. La végétation diffère de celle d'El Hierro. Nous sommes surpris par les palmiers qui poussent sur les montagnes, et même en altitude.

Il fait nuit noire quand nous arrivons. La clé du logement est sur la porte. Nous allons faire quelques courses au supermarché à 500m avant d'aller dîner au restaurant. Très bon et très copieux.

Los Telares
 Restaurant Las Chacaras
8
janv

8h, les cloches de la petite église sonnent. Notre journée peut commencer. Le petit déjeuner nous attend sur la tablette à côté de notre porte. Le plateau est bien garni ! Nous prenons le petit déjeuner en regardant les montagnes d'Hermigua et ses bananeraies.

Hermigua : Située dans la vallée du même nom, Hermigua se trouve au nord-est de l’île de La Gomera. Son histoire remonte au début du XVIIe siècle, époque à laquelle les premiers colons ont construit l'église et le couvent de Santo Domingo, dans el Valle Alto. Aujourd’hui, 1775 habitants vivent dans les presque 40 km2 de la commune, bien loin des 6000 habitants qu’elle abritait dans les années 1940. La majorité de la population est ou a été vouée à l'agriculture pendant presque toute son histoire. L’arrivée du tourisme actif a relancé les commerces et les services locaux, même si les vignobles et les bananeraies restent les principales activités économiques.

Les Îles Canaries sont connues aujourd’hui dans le monde entier pour avoir le meilleur climat du monde, mais Hermigua fut le premier endroit au début du XXe siècle à être reconnu comme tel par les scientifiques et les météorologues internationaux, d’origine anglaise, belge et allemande. La température descend rarement en-dessous de 18 degrés en hiver, et ne dépasse pas 27 degrés pendant les jours les plus chauds de l'été.

Une grande partie du parc national du Garajonay se trouve à Hermigua. Regorgeant de forêts de lauriers. Il s'agit d'un site protégé qui abrite une nature datant de l'ère tertiaire. Du sommet du parc national du Garajonay jusqu’à la mer, Hermigua est un véritable paradis vert coiffé de forêt de lauriers, palmiers et bananiers.


Nous décidons de partir à la découverte des côtes nord ouest de l'île. Nous commençons par l'église en sortant de la ville d'Hermigua.

 Nuestra Señora de la Encarnación (XVII°s)

Un peu plus haut, un Mirador nous offre une vue sur l'ancien ponton commercial, El Pescante, qui a permis à l'île de faire du commerce et d'exporter. Sa construction a été achevée en 1908, bien qu’il soit devenu obsolète à la fin des années 1950 avec la construction du port de San Sebastián. Aujourd’hui, il reste un des principaux lieux d’intérêt de Hermigua, rappelant l’histoire de l’île.

 Hermigua
 Playa de santa Catalina avec le El Teide au fond
 EL Pescante
culture en paliers 

Nous nous arrêtons aux différents points de vue pour apprécier le paysage très différent de la Gomera par rapport à El Hierro, pourtant très proche.

Nous faisons une pause pour nous promener dans le village remarquable d'Agulo créé en 1607 au pied d’une grande paroi de basalte. Agulo a été la première commune de l’île desservie par l'eau potable et l’électricité et la première à avoir un quai destiné à l’exportation de produits vers le reste du monde. Mais c’est son apparence actuelle, soignée dans les moindres détails, et ses délicieuses pâtisseries qui lui ont valu son surnom de « El Bombón de La Gomera ».

Les rues d'Agulo 
 église San Marcos

Un peu plus loin, mais aussi un peu plus haut, nous trouvons le village ou hameau de Las Rosas et sa charmante église.

Barranco de Las Rosas 
 église de Las Rosas

Nous poursuivons par le centre des visiteurs du Parc de Garajonay. Nous y trouvons une maison de la mémoire avec quelques caractéristiques de la vie des insulaires au fil des âges, un charmant petit jardin avec des espèces endémiques, une aire de pique-nique et un point de vue sur les montagnes et rochers, et sur le El Teide de Tenerife.

 centre des visiteurs du Parc de Garajonay.
Jardin du centre des visiteurs 
 Maison de la Mémoire
 Aire de Pique-nique
 Mirador de Juego de Bolas (1° arrêt)
  Mirador de Juego de Bolas (2° arrêt)

En sortant du centre, nous apercevons un panneau indiquant la direction pour le Mirador d'Abrante. Nous suivons cette nouvelle direction. A mesure que l'on avance, la verdure disparaît et nous sommes surpris par la couleur ocre de la terre et la végétation pratiquement inexistante. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Car le Mirador d'Abrante n'est pas un belvédère comme un autre. Nous entrons dans une salle vitrée qui surplombe un précipice. Nombre de touristes hésitent à s'aventurer jusqu'au bout car nous avons l'impression d'être suspendus dans l'air grâce au sol de verre. Pour ceux qui ne souffrent pas de vertige, allez-y ! Le paysage est spectaculaire, Agulo se trouve 400 mètres plus bas, et face à nous, Tenerife et le Teide.

Mirador d'Abrante 
le village d'Agulo 
 Tenerife et le Teide

Nous descendons par une route très peu fréquentée, heureusement pour nous, car les plantes investissent la chaussée déjà très étroite. Nous prions pour ne pas croiser de voiture, mais malgré cela, la route est très belle et elle nous permet de dénicher une petite chapelle avec une fresque de la nativité magnifique.

Nous reprenons la route « officielle » pour rejoindre Vallehermoso en passant par Tamargada. En chemin, nous emmenons un touriste allemand un peu fatigué de sa marche en montagne jusqu'au centre-ville de Vallehermoso.

 Tamargada

Vallehermoso : Petit bourg rural qui vit des ressources agricoles de sa vallée fertile, plantée de bananiers poussant sur des plateaux verdoyants. Un rocher impressionnant domine le village, c'est le Roque Cano, cœur de basalte d'un volcan érodé par le temps et emblème de la commune.

 Vallehermoso
 église de San Juan Bautista (XVI°)

Un passage par la plage de galet de Vallehermoso :

Plage de Vallehermoso 

Castillo Del Mar : El Castillo est le nom d’un petit complexe portuaire édifié en 1890 à Vallehermoso, sur une avancée de rochers baignée par l’océan. Ce château était en fait un port d'embarcation des bananes cultivées dans l’île puis chargées sur des bateaux à vapeur. Il fut livré aux éléments et tomba en ruines, jusqu'à ce qu'il soit racheté en 1981 pour être transformé sans succès en centre culturel.

 Castillo Del Mar

Nous sommes déjà en fin d'après-midi, nous reprenons le chemin du retour vers Hermingua et la station service (il n'y en a pas beaucoup).

Comme la nuit n'est pas encore tombée, nous allons faire un tour à la petite église à côté de notre logement. Nous avons la chance de la trouver ouverte. Il s'agit de l'église d'un ancien couvent.

église du couvent d'Hermigua 

Voilà, la journée est terminée. Nous allons dîner au restaurant de Los Telares à côté du parc ethnographique que nous tenterons d'aller voir avant de partir d'Hermingua.

 Restaurant Los Telares
9
janv

Ce matin, nous nous sommes décidés pour une randonnée, il faut dire que la Gomera est le paradis des randonneurs. Ca se comprend quand on sait que la Gomera dispose d’un vaste réseau de sentiers de plus de 600km. Pour notre part, nous avons choisi une randonnée "facile" de 2 heures dans le Parc de Garajonay à 35 mn en voiture d'Hermigua.

 Petit déjeuner

N'étant pas pressés, nous profitons des différents belvédères sur notre route.

 Mirador del Rejo
 Mirador de Roque de Tajaqué

Le Parc national de Garajonay : Le grand trésor naturel de La Gomera réside dans ses forêts de laurisilva (arbres similaires au laurier, très répandus dans le monde il y a des millions d'années, mais beaucoup plus rares aujourd'hui). Elles sont inscrites au patrimoine mondial par l'UNESCO. L'accès au Parc est gratuit et les routes sont nombreuses et très bien aménagées. Il suffit de chausser de bonnes chaussures et de veiller à avoir des vêtements adaptés pour ne pas se faire surprendre par la fraîcheur et l'humidité des nuages souvent nombreux sur ces sommets.

 Parc de Garajonay

Nous suivons les indications de l'application Altaï pour ne pas nous tromper de circuit. Il y en a de nombreux par ici. L'application nous indique en temps réel le chemin à suivre, nous donne les explications sur ce que l'on voit et nous avertit quand nous dévions du trajet. Très pratique quand on est novice en randonnée de montagne.

Notre randonnée comprend 2 boucles au départ du parking. Nous commençons par la petite boucle : Raso de la Bruma, c'est un parcours dans la forêt aux arbres recouverts de mousse. Nous avons la chance aujourd'hui de bénéficier d'un grand soleil car cette région est souvent dans les nuages, ce qui explique en partie pourquoi le lichen envahit tout.

Parcours de la randonnée et exemple des explications de l'application 
 Boucle "Raso de la Bruma"
Mirador Risquillos de Corgo 

Seconde boucle : Las Creses, un peu plus compliquée à suivre par endroit, mais nous en sommes revenus !

A mi-chemin dans la seconde boucle, deux options s'offrent à nous : soit nous rentrons directement au parking, soit nous faisons un détour de 700 m (aller) pour la pause déjeuner dans un restaurant végétarien. Nous choisissons la seconde option.

Bonus pour nous rendre au restaurant 
 Restaurant Casa Efigenia

Après ce bon repas sur la terrasse ensoleillée du restaurant, nous retournons sur le circuit.

En fin de parcours, nous nous arrêtons aux tables de piquenique pour un petit goûter sous l'œil attentif des oiseaux qui guettent la moindre miette.

Un petit chat noir nous quémande un peu de nourriture, que nous lui offrons avec plaisir.

Après cette belle ballade, nous reprenons la voiture pour poursuivre notre découverte des villages et paysages sans aucun itinéraire fixé. Nous arrivons ainsi au village d'Arure.

Mirador Ermita del Santo 
 Arure et l'ermitage de Virgen de la Salud
Mirador de la Retama 
Mirador de El Palmarejo 
 Mirador de la Curva del Queso

Nous assistons au coucher de soleil sur les plages de Valle Gran Rey et la statue du chef indigène. Valle Gran Rey est le centre touristique principal de La Gomera, mais bien éloigné du tourisme de masse. La commune s’étend sur 33 km2 et s’élève jusqu’à 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer.

 Valle Gran Rey

Une petite histoire sur la Gomera :

La Gomera était habitée par un peuple aborigène qui vénérait et respectait Mère Nature et qui avait des principes nobles et des coutumes originales qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui, comme le langage sifflé de La Gomera, déclaré patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO. Le gofio, le guarapo et le miel de palme constituaient la base de leur alimentation. Les Espagnols ont été accueillis pacifiquement. Hernán Peraza, le seigneur castillan, but le lait lorsqu'ils accordèrent l’occupation du territoire, devenant ainsi un membre de la famille. Mais son amour pour Iballa, une aborigène de La Gomera, fut considéré comme incestueux et il fut condamné à mort (peut-être aussi parce qu'il gouvernait l'île avec cruauté). Et c'est Hautacuperche qui fut chargé de le tuer.

Hautacuperche est surtout connu pour son rôle dans la révolte des Gomeros. Il était si habile que d’une main il lançait des pierres contre la tour où s'étaient réfugiés les Castillans, de l'autre il attrapait les flèches tirées par les Castillans et les leur renvoyait. C’est ainsi que les soldats l’identifièrent comme le chef et le tuèrent. C'est alors que des renforts de la couronne castillane arrivèrent pour défendre le territoire. Les indigènes de La Gomera pensaient avoir perdu la faveur de leurs dieux et se rendirent au site sacré de l'Alto de Garajonay pour la récupérer. Haut de 1487 mètres, il constitue le point culminant de La Gomera et il se trouve au cœur du parc national de Garajonay. Les aborigènes y restèrent jusqu'à ce que le conquistador Pedro de Vera les trompa en les incitant à descendre à San Sebastián de La Gomera. Le sort qu’ils subirent après avoir été capturés est considérée comme la plus grande peine de sang de la conquête.


Sur la plage de La Puntilla se dresse la sculpture d’Hautacuperche « personne bénie des dieux », le leader de la Révolte des Gomer...

Le retour à Hermigua se fait de nuit. Nous n'avons pas compté les virages à gauche, à droite, serrés, épingles à cheveux. Mais la vitesse était de 42 km/h en moyenne (pas difficile à calculer : 1h pour 42 km !)

10
janv

Une fois pris le petit-déjeuner et mis les valises dans la voiture, nous nous rendons à pied au Musée ethnologique, un peu plus bas dans Hermigua.

 Musée ethnographique de la Gomera

Ce musée, Installé dans un bâtiment du XX° qui a pour but de montrer comment les habitants ont survécu à un environnement difficile et l'ont façonné. Nous y trouvons, sur deux étages, des ustensiles traditionnels de La Gomera, employés pour la pêche ou l’agriculture ainsi que des poteries et des textiles. La visite se conclut par un film d'une dizaine de minutes. Le tout au prix très raisonnable de 2,50€ par personne.

Puis, nous remontons au Parc ethnologique au pied du rocher Roques de Pedro y Petra, avec une visite du jardin et des différentes plantes cultivées pour l'autosuffisance des insulaires, et des musées sur la vie des Gomériens et le moulin pour la farine de maïs pour le fameux gofio. La collection exposée est la plus importante de l’île, avec une variété de plus de 500 pièces, datant de la période des aborigènes jusqu’au début du XXème siècle.

 Parc ethnologique de Los Telares

Nous commençons la visite par la ferme agricole biologique avec des terrasses traditionnelles de plantations de bananes, de vignes indigènes, de mangues, de papayes, d’avocats et d’aloès verra, des palmiers Guarapera en cours d’exploitation, à partir desquels le el guarapo est obtenu (jus de canne à sucre) ou la sève pour la préparation du miel de palme.

 Jardin du Parc de Los Telares
 ferme bio

L’eau descend jusqu’à la propriété au cœur du Parc national après avoir traversé Chorro del Cedro, la plus grande cascade de Canarias.

Halls d'exposition 
Moulin pour la fabrication de gofio (farine de grain torréfié)

Nous quittons Hermigua (Nord de la Gomera) pour rejoindre playa de Santiago (Sud de la Gomera).

Sur le trajet, nous faisons quelques arrêts photo comme au mirador du Los Roques, déclaré monument naturel en 1994.

 Los Roques

L'heure du déjeuner étant largement dépassée, nous faisons un détour vers une « aire récréative », Las Nieves, qui offre un panorama à presque 360°, avec notamment le El Teide au fond entre les nuages. C'est l’une des plus grandes zones de loisirs de la municipalité de San Sebastian de La Gomera. La chapelle Las Nieves abrite une figure de la vierge de La Salud, dont la fête est célébrée le deuxième dimanche d’octobre.

Nous y faisons une pause piquenique avant de repartir pour les 20 derniers kilomètres.

Ermita de Las Nieves 

Nous arrivons à la Playa de Santiago en milieu d'après-midi. Nous nous promenons le long de la plage en attendant l'ouverture de la réception pour récupérer la clé de l'appart hôtel.

Les vagues sont bien plus fortes que les quelques baigneurs voulant s'y mesurer. La plage est de sable noir et de galets que l'on entend rouler en retour de vague.

 Playa de Santiago

Nous prenons possession de notre logement pour 3 nuits.

Nous faisons quelques courses à la boutique du coin et terminons la journée en écoutant le bruit des vagues sur le balcon.

avenue maritime 
 église de Playa Santiago
11
janv

Ce matin, nous nous préparons pour aller dans le village d'Imida en vue d'une "randonnée mémorable pour admirer les plus beaux paysages de la Gomera" dixit le roadbook. Le soleil brille sur la mer, ce que nous pensons présager d'une belle journée.

Mais, plus nous nous approchons d'Imida, plus il y a de nuages. Et à peine mettons nous un pied dehors de la voiture, que la pluie se met à tomber. Et ce n'est pas une petite pluie passagère. Les nuages sont si nombreux, que nous ne voyons plus rien du paysage qui nous entoure. Nous revoyons donc nos plans et trouvons plus sage de descendre vers la capitale San Sebastian pour profiter du soleil.

Imida 

San Sebastián de La Gomera est, de par sa taille et son nombre d’habitants, la plus grande ville de l’île. Populairement connue sous le nom de La Villa, elle compte plus de 9000 habitants et c’est l’un des points historiques les plus importants de La Gomera. San Sebastián est connu pour être le dernier endroit en Europe où Christophe Colomb s’est arrêté avant de traverser l’océan Atlantique en route vers le nouveau monde. Le 6 septembre 1492, le port de San Sebastián a accueilli la Niña, la Pinta et la Santa María.

Nous commençons par l'église Iglesia Matriz de la Asunción, la patronne de La Gomera.

Iglesia Matriz de la Asunción

A côté de l'église se trouve l'Office du tourisme. Nous y récupérons un plan de la ville et visitons la Casa Bencomo qui explique la naissance de l'île volcanique de la Gomera, ses légendes et sa culture.

Casa Bencomo 

Puis nous continuons dans la même rue. Historiquement, il n'y avait que trois bâtiments à la création de la Gomera au XV°s. Les anciens bâtiments se concentrent sur deux rues qui mènent au port en passant par la place des Amériques. Christophe Colomb est passé par ici avant son départ pour les Amériques.

Nous arrivons au port où les poissons sont très contents des restes de pain que les touristes leur lancent. Pour nous aussi, l'heure du déjeuner a sonné, et nous nous installons à la terrasse du restaurant La Botellita.

Port de San Sebastián 
 restaurant La Botellita

Rassasiés, nous remontons la rue vers la Maison de Christophe Colomb et la petite chapelle Saint Sébastien.

La maison où a logé Christophe Colomb a été transformée en un musée, la Casa Colón, qui contient des objets d’art précolombien d’origine péruvienne et des salles d'art discrétionnaire.

La Casa del Pozo de la Aguada, que l'on aperçoit derrière la statue de Christophe Colomb, reçoit son nom du puits qui se trouve au centre du patio, car on dit que c’est l’endroit où Christophe Colomb a fait ses réserves d’eau en trois occasions avant d’entreprendre son voyage vers les Amériques, et que c’est avec cette eau qu’il aurait baptisé le nouveau continent. Le premier voyage de découverte a été entrepris en 1492, et Colomb a fait escale pour se ravitailler en eau, viandes et en nourriture, puis le second voyage en 1493 était celui de la colonisation, et enfin en 1498 celui de la découverte du continent.

 Place des Amériques
Chapelle San Sebastian 

Un autre des sites incontournables de la ville, et même de l’île, est la Torre del Conde, une forteresse du XVe siècle où se réfugièrent les seigneurs durant la Révolte des Gomeros. À l’époque, elle était entourée d’autres constructions mais la tour est la seule à être restée debout, c’est pourquoi elle a été déclarée monument historique et artistique en 1990.

Torre del Conde 

La visite de San Sebastián se termine, nous quittons la ville par les hauteurs pour profiter de la vue depuis le Mirador

Mirador de San Sebastián 

Nous prenons la direction de Punta de San Cristóbal et son phare.

 phare de Punta de San Cristóbal

Fin de journée.

12
janv

Ce matin, nous nous préparons pour notre excursion en mer pour aller à la rencontre des baleines pilotes et des dauphins. Mais arrivés au port, nous apprenons que le bateau ne viendra pas et qu'il n'y a pas d'excursion avant lundi.

Le Port de Playa de Santiago 

Nous décidons donc de tenter une nouvelle fois la randonnée d'Imada. Cette fois-ci, le temps est un peu plus clément. En début de randonnée, le vent souffle très fort mais le ciel est bleu et le soleil nous accompagne. Ce sera bref, les nuages arrivent bien vite et nous allons bénéficier d'une brumisation naturelle tout au long de notre randonnée, plus ou moins prononcée. La randonnée est qualifiée de facile et prévue pour 2h30. Pour la facilité, c'est affaire de point de vue. Pour nous, c'est assez difficile et acrobatique. Il faut descendre dans un ravin, traverser des lits de rivières avec de l'eau, grimper sur des rochers rendus quelques peu glissants par la météo, descendre sur des chemins accidentés avec le ravin sur le côté. Mais malgré tout ça, c'est une belle randonnée que nous faisons en 4h30, avec de superbes panoramas. Et en prime, nous avons eu un arc en ciel sur la fin du trajet.

Imada 

Fatigués et bien mouillés, nous nous présentons à 15h40 au restaurant Arcilia pour le déjeuner : viande de chèvre, fromage et pommes de terre canariennes. Le repas est très bon et copieux et la restauratrice est très gentille. C'est une bonne adresse.

 restaurant Arcilia

Nous reprenons la voiture, pour aller à la ville voisine d'Alajeró, appelée « Le sentier du sud ». Nous quittons les nuages, mais pas le vent frais qui souffle encore très fort sur le parvis de l'église du Salvador du XVIIIe siècle, fermée.

 Alajeró

Etape suivante : Isidor, une petite chapelle sur la montagne du Calvario, également appelée Tagaragunche. Il s’agit d’un endroit très spécial pour les habitants de La Gomera car c’était autrefois un lieu sacré. Nous garons la voiture, et montons 55m plus haut (sentier de 450m), fouettés par le vent. De là-haut, nous avons une vue à 360° sur la mer et la montagne. Mais là aussi, la chapelle est fermée.

 Chapelle Isidor

Nous ne traînons pas ici car les nuages commencent à affluer de nouveau.

La journée est pratiquement terminée, nous rentrons pour un bain rapide dans l'eau mouvementée de Playa Santiago avant d'aller dîner au restaurant la Playa.

Demain nous partons pour Tenerife, les vacances se terminent.

Restaurant Playa 
13
janv
13
janv

Le soleil se lève sur la mer. Nous prenons notre petit déjeuner sur le balcon en regardant les vagues.

 Playa de Santiago

Nous faisons nos valises et prenons la direction du port maritime de San Sebastian pour rendre la voiture de location et prendre le ferry pour rejoindre le Sud de Tenerife. En toile de fond, le Teide qui semble léviter dans les nuages !

 Route vers San Sebastian

Nous quittons la Gomera par le ferry de 11h30 pour arriver moins d'une heure plus tard au port de Los Christianos de Tenerife, là même où nos vacances ont débuté.

Traversée La Gomera - Tenerife 

Nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel pour une nuit à El Medano à 7 minutes à peine de l'aéroport, ce qui sera plus pratique pour demain matin.

Nous déposons nos bagages à l'hôtel et allons déjeuner en attendant l'heure d'ouverture de la réception (15 heures). Nous nous installons à l'ombre, car il fait 30° sur la place au soleil.

Surf Café 

Nous passons par la plage avec une vue sur le volcan de la Montana Roja, de 171 mètres de haut, résultat d'une éruption littorale qui le relia irrémédiablement à l'île par un bras de matériaux volcaniques.

 El Médano
 Hôtel Ventus

Cet après-midi, dernière des vacances canariennes, nous allons nous baigner et profiter encore un peu du soleil. Mais, dès qu'il se cache dans les nuages, c'est une autre histoire. Le vent soulève le sable qui nous offre un gommage gratuit et la température descend rapidement (à 23° quand même au lieu de 26).

 Bain rafraîchissant à El Médano
 Dîner au Braseria
14
janv

Voilà, le voyage touche à sa fin. Ce matin, un taxi passe nous chercher à 8h15 pour nous conduire à l'aéroport. Et ensuite, les évènements vont se succéder, enregistrement, contrôles bagages, attente, embarquement....

Le commandant de bord essaie d'égayer noytre vol de retour avec des blagues et des citations. Nous l'en remercions.

Ce que nous retiendrons de ce voyage aux Canaries :

El Hierro et ses paysages volcaniques époustouflants. Nous l'avons parcouru d'ouest en est et du nord au sud et avons rencontré sur ses 278km² des paysages très différents, entre les pinèdes de pins des Canaries, les forêts de Laurisylve ou bien celles de Genévriers thurifères impressionnants dans leur combat contre les vents, les paysages volcaniques faisant de cette île un véritable musée de vulcanisme à ciel ouvert. Nous y avons appris beaucoup de choses sur les éruptions volcaniques marines grâce aux différents musées, mais également sur les us et coutumes des habitants d'El Hierro, sans oublier notre rencontre avec le lézard géant endémique de l'île.

L'île verte de la Gomera. Bien qu'elle soit voisine d'El Hierro et également une île volcanique, elle diffère par sa forme et ses paysages de montagnes bien vertes. Nous y avons randonné, à notre niveau, et avons ainsi pu l'apprécier pleinement.

Ce fut un beau voyage et nous conseillons cette destination !


Remerciements :

Merci à la plateforme Evaneos, l'agence Altaï et à Camille qui nous a préparé ce voyage. Nous n'avons pas suivi le roadbook à la lettre, mais nous y avons trouvé l'inspiration pour découvrir ces deux îles.