Pas de pluie ni de nuage dans le ciel bleu et le soleil est déjà bien étincellant quand nous quittons le village de Frontera pour prendre la route pour les centres d'interprétation en Vulcanologie dans la ville d'El Pinar, histoire de se cultiver un peu et d'en apprendre d'avantage sur la naissance de l'île d'El Hierro.
Le centre se trouve sur la côte sud-ouest. Il nous faut emprunter une route de montagne qui traverse une magnifique forêt de sapins, très hauts et majestueux. Nous ne pouvons nous empêcher de faire une pause dans cet environnement calme et reposant.
Nous traversons la ville de Taibique (à proximité d'El Pinar). Voyant une crèche sur la place, nous faisons un arrêt rapide pour aller la voir. De plus, de nombreuses fresques murales décorent les maisons de la ville et valent le coup d'œil.
Dans cette région, les paysages sont lunaires. Ils sont composés de coulées de lave de plusieurs types, couleurs, formes avec ou sans végétation. C'est très surprenant.
Nous arrivons au Geoparque d'El Hierro, centre d'interprétation de vulcanologie.
Le Centre d’interprétation se compose de deux bâtiments et d’un sentier d’interprétation qui les relie en traversant une zone volcanique. Le premier est dédié au volcanisme canarien, et en particulier, à celui qui a formé l’île d’El Hierro. En plus de panneaux explicatifs "classiques", un écran mural interactif permet de naviguer sur les différents paysages volcaniques avec les explications qui s'y référent. Dans le deuxième bâtiment, nous pouvons visionner un film sur l’éruption marine de La Restinga, qui s’est déclenchée le 10 d’octobre 2011 à seulement 2,4 km de la côte et à 300 mètres de profondeur, juste en face du village de la Restinga. Cette éruption était la première depuis 40 ans dans les îles Canaries, elle a expulsé des gaz, de la lave et des cendres à l’intérieur de la Mer de las Calmas. (Cette visite est incluse dans le passeport)
Naissance d'El Hierro : L’île d’El Hierro a émergé il y a plus d’un million d’années et s’est développée au cours de la période quaternaire, étant, par conséquent, l’île la plus jeune de l’archipel des îles Canaries. Quand le magma qui forme le manteau à l’intérieur de la Terre atteint la surface terrestre, cela provoque une éruption volcanique. Dans le cas des archipels d’origine volcanique, comme les Canaries, les éruptions se sont produites, initialement, sur le fond de l’océan et après des processus éruptifs répétés et continus, ont construit la superstructure insulaire qui a finalement émergé au-dessus du niveau de la mer. Pour le cas d'El Hierro, sa superstructure se trouve sur un fond océanique de 4000 mètres de profondeur. Compte tenu du fait que la hauteur maximale de l’île au-dessus du niveau de la mer est de 1501 mètres, nous parlons d’une tour de 5501 mètres de haut, presque comme le mont Kilimandjaro !
Les champs de lave : Les laves peuvent présenter différentes morphologies et caractéristiques. A El Hierro, on peut voir :
- laves Pahoe-hoe : corps cylindriques entrelacés, connus sous le nom de "Pahoe-hoe" ou "ropy"
- "aa" ou lave scoriacée : elles forment des champs de lave rugueux ; dans les îles Canaries, ces champs sont appelés malpais
Notre visite instructive terminée, nous nous dirigeons vers la plage de Tacorón.
Les plages sont plutôt rares à El Hierro. Dans le Nord, nous avons trouvé des piscines naturelles entre les roches battues par les vagues, mais ici au Sud, il y en a quelques unes dans la Mar de las Calmas (Mer Calme), qui a reçu ce nom en raison du calme de l’Atlantique dans cette partie de l’île, comme dans la Cala de Tacorón.
Nous accédons très facilement à la petite crique de Cala de Tacorón, l'eau est cristalline mais un peu trop fraîche pour nous.
Nous empruntons le sentier de cailloux qui longe la falaise pour essayer de voir la grotte du diable. Mais au bout de quelques mètres, un panneau nous avertit du danger de chutes de roches, nous décidons qu'il est plus sage de rebrousser chemin.
Nous allons déjeuner à la Restinga toute proche. C'est un petit village de pêcheurs situé au Sud d’El Hierro, en fait c’est le village plus méridional d’Espagne. Il est connu parce qu’il est l’un des principaux centres de plongée d’El Hierro, mais aussi pour sa Réserve Marine et ses centres de plongée sous-marine, pour aller admirer les fonds volcaniques de la Mer de las Calmas , les formes de la lave, les grottes, les arches et la spectaculaire montagne sous-marine “El Bajon”.
Nous trouvons un petit restau ouvert, sur la digue. Nous y déjeunons en terrasse.
Avant de quitter la Restinga, nous surfons un peu (sur le net) pour trouver ce qu'il y a à voir dans le coin. Nous trouvons des indications un peu étranges sur le site du petit futé pour une grotte du nom de Don Justo : "En quittant La Restinga, au bord de la route (on peut s’arrêter dans un virage sur la gauche), au milieu d’un beau champ de lave, se trouve la cueva de Don Justo. L’entrée de la grotte, entre deux plaques de lave noire et plissée, n’est pas loin de la route, mais est difficile à trouver si l’on ne connaît pas l’endroit. C’est le plus connu des 70 tubes de lave recensés sur El Hierro, reconnu sur 6 km de longueur, mais pas encore totalement exploré. Il n’est pas possible de la visiter actuellement par mesure de protection d’une espèce endémique abritée à l’intérieur. Cependant, si elle est rouverte lors de votre passage, sachez que l’on ne peut pas s’y perdre : il suffit de suivre le fil laissé par une Ariane prévoyante. Cependant, n’oubliez pas une – ou même deux lampes de poche – et des piles de rechange. On peut se tenir debout au début : le tube descend et tourne jusqu’à se retrouver sous sa propre entrée, dont on aperçoit la lumière par des ouvertures au plafond. Pour continuer, il faut ensuite s’engager dans un passage où l’on doit baisser la tête". Nous suivons ces indications, et trouvons cette fameuse grotte, malheureusement pas encore ouverte au public.
Nous nous arrêtons ensuite au centre d'interprétation géologique de Taibique - El Pinar (village où nous sommes passés ce matin sans le savoir). Il reprend la plupart des informations données par le centre de ce matin avec quelques croquis en plus.
Nous descendons jusqu'à l'église, le nez en l'air pour profiter des jolies fresques murales.
Aujourd'hui, une randonnée sur le Mont Malpaso (Pico de Malpaso) était prévue dans notre roadbook. Mais la difficulté annoncée nous a quelque peu refroidis et nous avons choisi de visiter les sites présentés ci-dessus. Mais étant curieux, nous terminons néanmoins cette journée par son ascension ou du moins les 500 derniers mètres "linéaires" (nous sommes montés en voiture en suivant la piste plus ou moins pratiquable). Le Pico de Malpaso est le point culminant de l'île d'El Hierro, avec une altitude de 1 501 mètres. Il est situé à la limite des territoires des communes de La Frontera et d'El Pinar. Et cette fois-ci, ce n'est pas la difficulté de la montée qui nous refroidit ( quoi que...), mais la température qui nous frigorifie. Il faisait 25 degrés en bord de mer, et maintenant, il ne fait plus que 10 degrés. Heureusement que la vue en vaut la peine. D'ici, nous pouvons voir tout El Golfo. Nous sommes arrivés juste avant le coucher du soleil, qui s'efface derrière les nuages, la lune tente de nous éclairer pour le retour.
La journée se termine face à une excellente pizza de la Pizzeria italiana El horno de Merese.