Découverte de la Corse Du Sud de Cargèse à Bonifacio
Du 22 août au 5 septembre 2020
15 jours
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22
août

Ce matin, une faible sonnerie de réveil nous sort de notre sommeil pour commencer notre première journée de vacances. Les valises sont prêtes depuis hier soir avec le masque de plongée pour explorer les criques turquoises de Corse, mais aussi les masques bleus et blancs pour nous protéger du coronavirus !

Une petite demi-heure de route jusqu’à l’aéroport où tous les passagers respectent les « gestes barrières », ce qui est très rassurant. Nous avons deux heures à tuer avant le décollage, temps mis à profit en lisant le petit livre touristique de la Corse avec tous ses conseils et lieux à ne pas manquer. Nous ne partons que 2 semaines, il va falloir faire des choix…

Pique-nique face à la piste 

A 12h10, le steward annonce le début de l’embarquement. Nous avons le privilège d’être les premiers passagers à embarquer.

Vol Lille Ajaccio 

De nombreux nuages gris se sont accumulés au dessus de la piste depuis tout à l’heure. Nous traversons une grosse épaisseur de nuages pour nous retrouver dans un ciel bleu parfait au dessus de nuages immaculés d’un blanc éclatant, laissant notre imagination s’envoler elle-aussi devant leurs formes amusantes.

aéroport de Lille Lesquin 
vol 
Ajaccio 

Le vol n’a duré qu’1h35, et nous voici sous le soleil, entre la montagne et la mer. Le pilote nous avait annoncé 28°, mais le mercure a eu le temps de monter depuis. Il fait très chaud avec un petit vent qui fait flotter les drapeaux.

Nous passons devant la caméra thermique et récupérons rapidement nos bagages. Pas besoin de l’attestation sur l’honneur de non-contagion, ni même le test PCR de moins de 72 heures recommandé par le petit bonhomme de l’ARS Corse qui ressemble étrangement à un autre petit homme Corse que nous connaissons tous et qui au soir de sa vie regrettait de ne pas en avoir fait assez pour son île.

Bon, c’est ici que les choses se « corsent ». Nous sortons du terminal pour nous rendre au comptoir de l’agence de location Hertz. Seulement, nous ne sommes pas les seuls à avoir réservé un véhicule. Nous rejoignons la fin de la file et commence alors une longue, très longue attente sous le soleil. Les minutes s’égrènent et la file s’allonge sur le parking (panne informatique !). Au bout de deux heures, nous avons la clé d’une Citroën C3 qui va nous guider sur la côte Est de l’île. Nous mettons le Cap vers Tiuccia pour notre logement de la semaine, au nord d’Ajaccio.

L’appareil photo me démange, j’aimerai faire des haltes toutes les 30 secondes, mais il nous faut récupérer notre clé, poser nos valises et faire quelques courses.

Seule halte sur le trajet  

Nous arrivons pile à l’heure à la Résidence Roc e Mare de Tiuccia. Installée sur les hauteurs de la baie, nous y avons une vue sur le petit port et avons hâte de pouvoir plonger dans cette mer qui s’offre à nous.

Résidence Roc e Mare de Tiuccia 
appartement avec vue sur la mer 
23
août

Ce matin, nous nous octroyons une petite grasse matinée pour prendre le tempo des vacances. C’est très agréable de prendre son petit déjeuner face à la mer. Puis nous prenons la voiture pour nous rendre en montagne afin de bénéficier d’une température agréable d’une trentaine de degrés sous l’ombre des pins, à 1000 m d’altitude, car il fait déjà 40° au soleil ici.


Pour nous rendre à Vizzanova, il faut repartir vers Ajaccio par la route côtière (en hauteur et avec de très nombreux lacets), quitter la mer pour monter vers le col à 1145m.


Nous faisons une pause déjeuner à Bocognano, au restaurant-pizzeria Copacabana face aux montagnes.


La randonnée pour la cascade des Anglais commence à la petite gare de Vizzavona. A la fin du XIX° siècle, les villégiateurs anglais étaient attirés par l’air frais et régénérant de la forêt de Vizzavona, composée de 1250 ha de pins larico endémiques. Ils arrivaient par le chemin de fer inauguré le 14 juillet 1889, la ligne reliait Ajaccio à Bastia. Quant à nous, nous sommes arrivés en voiture, et nous la garons près des voies de chemin de fer.

la gare de Vizzavona 

Pour nous rendre aux cascades, nous avons mis un peu moins de deux heures en faisant quelques pauses. Le sentier est très bien indiqué, c’est en fait un petit bout du GR20. Le niveau de difficulté est « facile », mais mieux vaut être bien chaussé pour éviter une entorse, ce serait dommage pour commencer les vacances. Le chemin est tantôt plat, en terre, tantôt accidenté, les pierres formant un chaos particulier rien à voir avec les routes pavées romaines, d’ailleurs ce sont les Grecs qui se sont installés en 1676 non loin d’ici pour se protéger des Turcs. Cela ressemble plutôt au lit d’une rivière où les pierres auraient été charriées.


Arrivés sur le site, où je doute fortement que les demoiselles anglaises aient suivi le même chemin que nous avec leurs belles robes, le sentier devient très compliqué. Il faut grimper sur des pierres emmêlées dans les racines des arbres. Nous nous arrêtons pour nous désaltérer au milieu de ces grosses pierres sous la douce musique de l’eau qui descend entre les roches.

Cascade des Anglais 



Nous faisons demi-tour, direction la Gare. Le retour est plus rapide.


Avant de rentrer, nous faisons une halte au village de Bocognano. Nous y rencontrons de nombreux chats entre les petites maisons du hameau.

Bocognano 


Nous arrivons sur la plage de Casaglione peu avant 20 heures. La mer est mouvementée, les vagues si impressionnantes que nous ne tentons même pas d’y mettre le pied. Nous assistons au coucher du soleil sous le regard bienveillant de la lune.

24
août

Ce matin, nous remontons la côte vers Cargèse, une ville particulière de Corse car elle est empreinte de la culture grecque, depuis qu’en 1676, une colonie grecque s’installe dans le village de Paomia pour fuir les Turcs. Pour mettre fin aux conflits avec les bergers corses qui occupaient déjà les lieux, ils s’installent à Cargèse sous le gouverneur français Marbeuf, en 1773. Au XIX°s, deux églises sont construites, l’une catholique et l’autre de rite byzantin « grec – catholique - héllène ». Elle se font face, au-dessus du port.

En arrivant sur Cargèse, nous trouvons facilement le parking réservé aux touristes, en haut de la ville, face à la baie.

baie de Cargèse 


Cargèse, colonie grecque 


Eglise catholique de l’Assomption 


Eglise catholique de rite grec de Saint Spiridon 

En sortant de Cargèse, nous empruntons une petite route de montagne pour nous rendre au hameau abandonné de Muna. Elle est suffisamment large pour une voiture et un cheval. Alors quand on croise une camionnette, il est l’heure de faire une prière pour ne pas se retrouver dans le ravin. Je plaisante ! Mais quand même, c’est sportif et très stressant.

Le long de la route, nous passons de nombreux cours d’eau.


C’est ainsi que nous arrivons au village de Murzu où nous faisons un arrêt pour visiter l’église san Larenzu. Le village était très riche au Moyen-Âge avec deux châteaux, mais il a subi la répression génoise. Aujourd’hui, on trouve sur son territoire une importante châtaigneraie et une partie de la forêt domaniale de pins Larrici de Libbiu.

Eglise San Larenzu de Murzu 


Murzu 


Nous poursuivons dans la montagne. Nous ne dépassons pas les 30km/h. Mais ça vaut le coup. Le paysage est surprenant par son immensité et sa puissance rocheuse.

route de Murzu à Muna 


Nous passons devant le hameau sans le voir et arrivons au village voisin de Rusazia un peu moins abandonné, quoique… Ce village a également subi la répression de Gênes et a été déserté à la fin du Moyen Age.

Après ce petit tour dans ce vieux village pittoresque, nous rebroussons chemin, bien décidés à trouver le fameux hameau abandonné de Muna, aussi appelé « village des bandits ». Nous trouvons cette fois-ci le panneau indicateur. Nous nous garons en bas du hameau et grimpons dans les ruelles pavées entre les maisons abandonnées. Ce hameau est né grâce à l’exploitation forestière en 1740 et s’est éteint à partir de la seconde moitié du XX°s.

Hameau de Muna 


Nous pique niquons sur la petite place de l’église sous le tilleul pour s’abriter un peu du soleil. Puis nous reprenons notre découverte de la région tout en nous dirigeant vers le village de Soccia.


Soccia 


Depuis les hauteurs de Soccia, tout au bout de la route, une grande croix métallique domine. C’est ici, que nous garons la voiture et que commence la petite randonnée facile vers le Lac de Crenu. En fait, il ne faut pas trop croire les informations touristiques. Cette randonnée n’est nullement facile. Elle commence avec une belle montée sur des roches, puis elle se poursuit pendant plus d’une heure, toujours en montée, sur un sol très accidenté de graviers, de roches, de terre. Bref, pensez à bien vous chausser et pour les enfants, il est possible de louer des ânes. Cette marche plus difficile que prévue est vite oubliée quand nous arrivons sur le site du lac de Crenu. Ici, nous ressentons le silence et le calme du lieu. Nous faisons le tour du lac, le seul lac boisé de Corse. Selon les légendes, ce serait le Diable qui aurait creusé un trou pour se protéger des villageois et rejoindre les enfers. Le trou se serait rempli d’eau et les villageois voulurent l’exorciser en récitant des prières. Le lac s’assécha et de fabuleux trésors apparurent afin de tenter les hommes pour qu’ils cessent leurs incantations. Puis Satan apparut, mais un berger implora le Christ et le Diable disparut à jamais, laissant le nom de « lac du diable » à ce merveilleux endroit. Nous y croisons un petit canard, un oiseau et une vache. C’est peu et reposant.

début du sentier vers le Lac de Crenu 



Lac de Crenu 



Nous reprenons le chemin du retour un peu avant 19 heures, car nous savons que le soleil commence son coucher vers 20h, mieux vaut être de retour au parking avant, d’autant plus que les nuages commencent à descendre sur les montagnes.



Il fait nuit noire quand nous reprenons la route vers Tiuccia. La journée fut bien remplie et fatigante physiquement mais nous en avons pris plein les yeux !

25
août
25
août

Ce matin, nous partons sur les pas de l’empereur Napoléon Bonaparte. Ajaccio se trouve à une heure de route de montagne de Tiuccia. La route côtière est en fait une route en haut des falaises à 300 – 400 m d’altitude.

Une fois arrivés à Ajaccio, commence la quête d’une place de parking. Les grands parkings sont complets. Les places le long des rues commerçantes sont toutes déjà occupées. Nous avons la chance d’en trouver une en front de mer, non loin du quartier des Anglais. Il nous en coûtera 2,50€ pour 6 heures.

Front de mer. Ajaccio 
Place 

Nous commençons par la cathédrale où Napoléon fut baptisé le 21 juillet 1771.

Cathédrale Notre-Dame de la Miséricorde 

La cathédrale fait face à la mer, juste à côté de la Citadelle. Dès le XII°s, les Génois ont fait de cet endroit un point fortifié, le Castel Lombardo, pour se protéger des attaques barbaresques. Ce n’est qu’en 1502, que la citadelle naît, avec d’abord un donjon et un fossé. Et quand la ville passe sous domination française entre 1553 et 1559, elle s’agrandit pour prendre la forme hexagonale actuelle. Durant la Seconde guerre mondiale, elle servira de prison.

la Citadelle Miollis 

En contournant la citadelle, nous arrivons dans le vieux port, aussi nommé « Port Tino Rossi ». Nous n’y trouvons pas beaucoup de bateaux de pêche, mais plutôt de petits bateaux ou yachts. En effet, c’est le second port de plaisance après celui de Bonifacio.

Vieux Port 

L’heure du déjeuner est arrivée, et nous avons un choix très important de terrasses de restaurant sur le bord des quais du Vieux port. Notre choix s’arrête sur l’Alpana II et son sympathique restaurateur. Nous y déjeunons de produits corses : charcuterie, soupe de poisson, civet de sanglier, moules à la tome de brebis et un dessert à base de châtaignes.

Après ce repas copieux à 19,50€ entrée-plat-dessert, nous poursuivons notre promenade dans Ajaccio.


Hôtel de ville 

Nous trouvons la pâtisserie Galeani, réputée pour ses petits biscuits corses, les Canistrelli. Selon la maxime, « tu ne peux pas acheter le bonheur, mais tu peux acheter des canistrelli et c’est presque la même chose. »

Boulangerie Galeani 

Nous nous dirigeons vers la maison natale de Napoléon. Malheureusement, en cette période de COVID, il faut prendre rendez-vous, et il n’y a plus de place pour aujourd’hui. Ce sera à faire une autre fois. C’est dans cette maison que Napoléon vit le jour le 15 août 1769. C’est aujourd’hui un musée avec du mobilier d’époque et des objets liés à l’Empereur.

Maison natale de Napoléon 

Notre prochain point d’intérêt nous fait quitter le centre ville et ses commerces. De très belles demeures sont d’époque.


église anglicane de 1869 

C’est ainsi que nous arrivons à la Place d’Austerlitz et la statue monumentale de Napoléon. Il s’agit de la réplique de l’œuvre réalisée par Charles-Emile Seurre en 1833. Sur le côté du monument, nous découvrons la « grotte de Napoléon » où Napoléon enfant aimait se réfugier.

Non loin de là, en redescendant vers le front de mer, nous traversons le quartiers des Anglais. Souvenir de l’essor du tourisme lancé par la riche écossaise Thomasina Campbell à la fin du XIX°.

Eglise du Sacré-coeur 

La visite de la ville d’Ajaccio s’arrête ici. Nous reprenons la voiture pour suivre la route des Sanguinaires, avec une pause au cimetière des marins où se trouve le monument funéraire de Tino Rossi, natif d’Ajaccio.

sépulture de Constantin Rossi, alias Tino Rossi 

Au bout de la route des Sanguinaires, nous garons la voiture au parking payant et montons vers la tour génoise (1608) de la pointe de Parata. Une petite marche d’une trentaine de minutes, et cette fois-ci très facile, et nous admirons les quatre îles sanguinaires au loin. Sur la plus longue, il y a la tour d’alerte de Castelluccio, édifiée vers 1550 par les Génois. Un lazaret y fût bâti en 1808 pour tenir à l’écart les pêcheurs de corail.

les îles sanguinaires 
la tour génoise de Parata 


Un petit tour à la piscine pour clôturer cette journée « napoléonienne ».

26
août

Ce matin, nous partons découvrir le monde des tortues à A Capulatta, sanctuaire des tortues où 170 espèces y sont représentées, tortues terrestres et aquatiques du monde entier. Cela fait beaucoup de photos ! Suivra une sélection drastique. Sur le site, des panneaux nous informent sur les différents types de tortues, sur leur mode de vie, et sur les mauvaises conduites de l’Homme, son plus grand prédateur. Certes la tortue est un mets apprécié en Asie, il y a même des élevages de tortues tant elles sont moins nombreuses. Mais il y a aussi les importations illicites et la récupération de tortues dans leur milieu naturel pour les ramener chez soi. Le « déménagement » d’une tortue la condamne à court ou moyen terme, et l’importation d’une nouvelle espèce détruit la population sur place.

Nous passons deux heures trente dans le parc à passer d’un enclos à un autre, chaque espèce étant séparée des autres pour éviter la propagation d’éventuelles maladies (le parc s’étend sur 2,5 hectares).

Nous faisons une pause déjeuner au restaurant des tortues : une planche de charcuterie corse et une salade.

Nous reprenons la route pour la vallée du Prunelli en faisant attention à ne pas écraser vaches, cochons ou chèvres qui déambulent sur la route.

vache chèvres cochons 
Gorges du Prunell 

Nous arrivons ainsi jusqu’au lac artificiel de la Tolla pour une baignade très rafraîchissante. Mais ce n’est pas adapté pour les enfants car à moins de cinq mètres de la rive, nous n’avons plus pied.

Lac artificiel de la Tolla 

Nous faisons pratiquement le tour du Lac et des villages : Tolla, puis Bastellica et sa magnifique église ornée de peintures, et la statue de Sampiero Corso militaire français originaire de cette vallée mort dans sa lutte pour l’Indépendance de la Corse. Le village a d’ailleurs beaucoup souffert des guerres de « Sampieru Corsu » et en 1564, les Génois brûlèrent le village.

Tolla 
Eglise St Michel de Bastellica 
Bastellica - Sampiero Corso « le plus Corse des Corses »  

Les montagnes d’Ese sont réputées pour leur bon air. Selon une légende, il n’y avait jamais eu de neige sur ces montagnes et les bergers y vivaient toute l’année. Alors quand un jour de la farine tomba du ciel, on l’emmena à un vieux sage aveugle qui dit : « c’est de la neige, il faut descendre. » Ce fut la première transhumance. On appelait ces hommes de grande taille, les Sarrasins.

Nous poursuivons vers le hameau de Zipitoli à la recherche du pont Génois du XV°s. Il faut avoir le regard affûté, car seul un petit panneau pour les piétons indique la direction du Pont, à 300 m de la route, accessible par un petit sentier dans les sous-bois.

Pont de Zipitoli 


Le soleil commence sa descente, nous faisons encore une pause à la Cascade de Carnavale. Il faut également suivre un petit sentier, mais cette fois-ci entre les ronces et les mûriers. En cette période, la cascade est pratiquement à sec, un fin filet d’eau coule.

Cascade de Carnavale 


Dernière ville pour aujourd’hui : Cauro. Malheureusement, le soleil a été plus vite que nous et il fait déjà nuit à 20h30. Nous trouvons néanmoins le vestige d’une ancienne tour génoise ou le reste d’un moulin à vent selon les habitants. Nous faisons toutefois un petit tour dans le village et reprenons la route du retour vers Tiuccia.

Cauro 
27
août

Ce matin, nous partons pour Porto au nord de Cargèse. Pour y arriver, nous passons par le petit village de Piana niché à 350 m au-dessus de la mer. C’est jour de brocante aujourd’hui. Il est difficile de trouver à se garer, une place nous attend face à la gendarmerie. L’église de l’Assomption est sublime. Les peintures murales ont été refaites en 2003, et il ne faut surtout pas la manquer.

Piana 

A la sortie du village, nous prenons une route étroite et tortueuse vers les calanche de Piana (« calanques » de Piana). Ce sont des falaises de 300 m de haut, taillées dans un porphyre rouge orangé qui flamboient devant le bleu profond de la mer en arrière plan. Impossible de ne pas s’y arrêter pour les photographier. D’ailleurs pratiquement toutes les voitures passant sur cette petite route de montagne s’arrêtent pour en garder un souvenir numérique. Selon une vieille légende, le Diable se vit un jour refuser l’amour d’une bergère de Piana. Fou de colère, il pétrifia la belle et son époux, ainsi que tous les hommes venus à la rescousse. Bénie par Saint Martin, l’œuvre du Malin se métamorphosa finalement en une extraordinaire cathédrale de granit rouge.

les calanques de Piana 

Nous nous arrêtons au petit port de pêche de Porto devenu une station balnéaire réputée.

Port de Porto 

Une tour génoise carrée de 1550 domine le port sur son éperon rocheux. C’est l’une des rares tours carrées de l’île. Nous y montons (2 € par personne), à l’intérieur, une exposition permanente sur l’histoire de la tour et des gardiens de tour à la vie dure et qui n’avaient pas le droit de cultiver ni même de pêcher sauf autorisation spéciale. Entre 1510 et 1620, une centaine de tours littorales sont construites. Ces édifices militaires forment une ligne de surveillance et une ceinture défensive.

De là-haut, nous avons une superbe vue sur le Golfe de Porto.

Tour génoise de Porto 

A côté de la tour se trouve un petit musée des bruyères, mais il est fermé aujourd’hui.

Après cette visite très intéressante et « brûlante » (au moins 40° au soleil), nous allons déjeuner non loin de là, à La Marine, avec un menu corse à 18,50€ : terrine de sanglier, salade au chèvre chaud, filet de poisson à la sauce vierge et mousse au chocolat.

Nous grimpons dans la montagne à la recherche d’un peu d’air frais, jusqu’au village d’Evisa à 830m. Selon une étrange légende, il y a très longtemps, les habitants des deux villages voisins Evisa et Ota se disputaient les terres et forêts avec les Niolu. Or, un serpent immense vivait dans une grotte de Canevalendru au-dessus du chemin de transhumance , terrorisant tout le monde. Il dévorait tous ceux qui passaient en contrebas. Un jeune berger courageux le tua. L’année suivante, un berger passant par là donna un coup de pied dans son crâne libérant un énorme bourdon faisant un vacarme épouvantable. Un accord entre les deux villages fut signé : s’ils arrivaient à se débarrasser de ce bourdon, ils auraient les territoires du Niolu. Une vieille femme se boucha les oreilles, pris une gourde creusée dans une courge, une « zucca » et y fit entrer le bourdon. Elle la jeta ensuite dans un four à Ota et elle explosa avec le bourdon. Depuis Evisa et Ota se partagent la forêt d’a Lonca.

Evisa est un carrefour de plusieurs circuits de randonnée mais aussi l’un des principaux lieux de production de châtaigne en Corse. Nous allons d’ailleurs partir à la découverte de ce fruit via un sentier dans la châtaigneraie. Des panneaux nous expliquent l’arrivée de ces arbres avec les Génois, leur culture en verger aux milieu des fougères près des immenses pins Larrici et les cochons nettoyant le sol (nous en croisons quelques-uns se promenant sur le sentier, pas banal comme compagnons de randonnée !) .

Evisa 

La balade dure environ 2h30 aller-retour avec un dénivelé de 120 m.

Chemin des châtaigniers 

Au bout du chemin des châtaigniers, nous poursuivons vers les piscines dans la forêt d’Aïtone. L’eau y est glaciale, mais ça fait du bien tant qu’on y met que les pieds ! Même les cochons apprécient.

Forêt d’Aïtone 

Voilà, nous sommes arrivés au bout de nos découvertes à Evisa et dans sa forêt, nous pouvons faire demi-tour. Le retour sera un peu plus rapide, il fait plus frais et nous voulons arriver au parking avant que le soleil ne soit couché. En chemin, nous rencontrons un petit chat qui voulait volontiers partager un petit casse croûte avec nous.

Nous reprenons la route de retour vers Sagone en croisant de nombreux animaux sur la route.

Animaux sur la route 
28
août
28
août

Après le petit déjeuner pris sur le balcon face à la mer, vue dont on se lasse pas, nous planifions notre trajet sur le GPS : le site préhistorique de Filitosa à 69 km, soit 1h40 de trajet. Et oui, ici, chaque trajet dure plus longtemps que ce à quoi on s’attend. Pour atteindre Filitosa, il faut passer plusieurs cols, monter à plus de 500 m d’altitude pour redescendre ensuite la montagne et regrimper sur la montagne suivante. Voilà ce qui explique la durée du trajet. Nous arrivons en fin de matinée sur le site archéologique. La visite du site extérieur et du musée (ouvert depuis hier) prévoient une heure trente pour 9€ par personne.

Le circuit est fléché, commenté en plusieurs langues et pourvu de plusieurs pancartes explicatives sur la végétation endémique, comme les fougères et les oliviers multiséculaires. C’est une visite que je recommande pour un voyage dans le temps, quatre ou trois millénaires avant Jésus-Christ. Ce site mégalithique fut mis au jour en 1946 par Charles-Antoine Cesari sur une butte au milieu des éboulis. Aujourd’hui il est classé par l’Unesco comme l’un des plus importants pour la préhistoire de l’Europe.

Site préhistorique de Filitosa 

Nous déambulons entre d’immenses roches qui nous semblent être là de manière désordonnée. Alors qu’en regardant de plus près, il y a un endroit avec les habitations, un autre pour le culte, un autre encore pour les réserves, et la carrière de pierres. Ce site est connu pour ses statues-menhirs, appelées « i stantari », en granit datées vers 1200 avant notre ère. Ce sont des statues à visage humain, avec parfois une arme : épée ou poignard, de deux à trois mètres de haut.

lieu de culte avec des statues de guerriers 
U Tafonu 
centre du village 
fougère A Filleta qui aurait donné son nom à Filitosa 

En contrebas, sur la plaine, un olivier de 1200 ans entouré de statues-menhirs défie le temps. Il a le label d’ « Arbre Remarquable de France ».

la plaine, l’olivier et ses statues-menhirs 

A la fin du chemin, nous entrons dans la carrière de pierre.

la carrière 

La visite du site se termine par le petit musée qui retrace l’histoire du site et présente les résultats des fouilles.

Musée de Filitosa 

Avant de quitter ce petit village, nous déjeunons au bar-brasserie à la sortie du musée. Une bonne salade corse ou de poulpes marinés et nous pouvons repartir vers Sagone.

Col de Gradella 

A Sagone, nous cherchons le glacier réputé Geronimi. Mais il est temporairement fermé. Ce n’est pas grave, car juste à côté se trouve le glacier artisanal « le Bowling » installé à Sagone depuis 1966. Nous nous laissons tenter par les parfums de mûre, châtaigne, ananas, brocciu et rose.

Après cette pause très agréable pour les papilles, nous allons prendre un bain de mer à la plage de Sagone. L’eau est limpide et les poissons nagent autour de nous.

plage de Sagone 

Notre séjour à Tiuccia touche à sa fin, nous allons profiter de la piscine une dernière fois car demain nous partons pour Serra di Fero pour notre deuxième semaine de vacances.

29
août

7h00, le réveil sonne. C’est un peu tôt, mais la suite en vaut le coup. Une fois la clé de l’appartement rendue, nous nous dirigeons vers la petite plage de Tiuccia où le bateau de Mare Bellu attend ses passagers. Le jour est à peine levé, la lumière est douce et la température agéable. A 8h15, Guillaume, le capitaine, nous emmène au large du Golfe de Sagone. Nous naviguons à 40km/h (aussi vite qu’en voiture, sans les virages en épingles à cheveux) sur une mer très calme, pour nous rendre près des calanques de Piana où la découverte débute réellement. A cette heure, les montagnes se dressent dans un dégradé de bleu sur la mer. C’est paisible et reposant.

le Golfe de Sagone 
Cargèse et ses deux églises 

Juste après avoir passé Cargèse, une tour circulaire se dresse devant nous, parfaitement restaurée. Il s’agit d’une tour génoise de vigie qui surveillait l’arrivée de bateaux pirates ou corsaires et avertissait les autres tours par des signaux de fumée (et oui!) car les pirates faisait une razzia sur les cultures mais aussi sur la population pour le commerce d’esclaves. Elle n’avait pas d’armement de défense comme la tour de Porto qui elle défendait le port.

Nous sommes étonnés de ne pas voir d’oiseaux sur les rochers. En fait, à part quelques mouettes, les autres oiseaux sont migrateurs et partis vers l’Afrique depuis juin, comme l’aigle Balbuzard dont on ne verra que le nid en haut d’un éperon rocheux.

Les falaises sont pourpres, grises, vertes… De la végétation arrive à y pousser : des fleurs « immortelles », des genévriers, du thym.

Au détour d’une falaise, notre capitaine nous propose une baignade dans une petite crique aux eaux cristallines, un vrai régal. Nous nageons entourés de poissons plus ou moins gros au-dessus d’algues qui bougent au fil des mouvements de la mer.

Au bas des falaises, de nombreuses grottes nous intriguent. C’est tout simplement la mer qui les a creusées profitant d’anfractuosités dans la roche pour accélérer son érosion.

Plus on s’approche de la réserve naturelle de Scandola, plus nous apercevons des algues, véritables témoins de la pureté de l’eau. Dans les endroits où le mouillage et la baignade sont autorisés, cette algue disparaît, à cause de la forte fréquentation des bateaux, des ancres qui abîment le fond, mais surtout des crèmes solaires des baigneurs très nocives pour l’environnement.

algues 

Une fois arrivés dans la réserve de Scandola, créée en 1975 et classée au patrimoine mondial par l’Unesco, Guillaume nous explique que nous ne pouvons pas mouiller et que la navigation n’est autorisée qu’en journée pour protéger la faune et la flore. Et en regardant bien les falaises alentours, nous remarquons qu’elles forment un arc de cercle figurant les bords du cratère d’un volcan dans lequel nous sommes. Pourvu qu’il ne se réveille pas ! Tout ce que l’on voit résulte de son explosion, il y a 250 millions d’années. Par endroits, des orgues de pierre semblent surgir de l’eau.

Réserve naturelle de Scandola 

Nous quittons la réserve pour la pause déjeuner dans le petit village de pêcheurs de Girolata, uniquement accessible par un sentier pédestre ou par bateau. Par contre, pour y déjeuner, mieux vaut avoir réservé à l’avance car il y a foule à l’heure du déjeuner. Ce qui est le cas pour nous car l’agence s’en est chargé pour nous. C’est comme cela que nous allons nous régaler à la cabane du berger avec un burger de veau façon « cabane du berger » (pain maison, haché de veau aux oignons, salade, tomates, tome corse, tranche lonzy) et un filet de daurade royale aux amandes, sauce vierge et son risotto champêtre. Et pour amuser les touristes, des vaches traversent la terrasse du restaurant juste à côté de notre table, pour aller paître dans le jardin voisin.

Girolata 

Après le déjeuner, nous avons encore une bonne heure pour nous promener dans ce petit village portuaire.

Fortin du XVI° en cours de restauration 

Nous prenons une glace pour notre dessert tout en continuant à nous promener.

glaces café/pistache et marron/citron 

Les nuages se sont réunis au dessus du village. La houle commence à venir. Nous remontons à bord du bateau pour aller voir les calanques de Piana avant de retourner à Tiuccia, et retrouver le soleil.

Une fois débarqués, nous décidons de prolonger l’excursion maritime par une baignade à la plage de Tiuccia.


Voilà, c’est terminé pour cette première semaine. Nous prenons la route vers Serra-di-Ferro à 1h30 de route pour 69km et la résidence Alba Rossa. Nous récupérons la clé en suivant les consignes sanitaires et emménageons dans la villa « côté nature » n°29. Je ne sais quoi en dire. Elle doit dater d’au moins cinquante ans, on a l’impression que tout va tomber en poussière que ce soit le toit, les portes à la lasure effritée, aux meubles de guingois et portes branlantes, sans compter la peinture murale qui a largement débordé sur les menuiseries, les étagères (de simples planches de bois) bancales, les interrupteurs qui ne répondent pas à la logique des pièces…. Voilà, en bref, ce n’est pas le bon plan. Ah oui, j’oubliais, le « côté nature » signifie vue sur un jardin qui ressemble plus à un champ de mine. Heureusement que nous n’y serons que pour dormir !

Nous allons faire quelques courses avant de regarder une émission musicale, la musique adoucit les mœurs, et demain est un autre jour.

30
août

Un gros orage a éclaté cette nuit vers une heure du matin. Nous étions en vigilance jaune orage. Le tonnerre grondait sur les montagnes et les éclairs illuminaient la pièce comme en plein jour, même derrière la tenture ! La pluie tant attendue par les autochtones s’est mise à tomber à grande eau. La température va se rafraîchir un peu. Après ce spectacle visuel et sonore, nous avons bien dormi, même plus que prévu. Farniente !

Aujourd’hui, nous partons à la découverte du Sartenais et en premier la ville de Sartène, ville d’art et d’histoire. Nous faisons un premier arrêt au couvent St Côme et St Damien, un peu à l’extérieur de la ville.

couvent St Côme et St Damien 

La vieille ville de Sartène, construite sur un éperon rocheux et fortifiée par les Génois au début du XVI° pour la protéger des raids barbaresques, est traversée par quantité de petites rues étroites. Les maisons de granit gris sont hautes et se se font face de très près.

Nous nous promenons au hasard de ces rues et découvrons ainsi une petite chapelle face au couvent et quelques maisons où sont passés des personnages importants dans l’histoire de Sartène et de la Corse. Nous suivons sans le savoir le chemin des pénitents.

L’église Santa-Maria-Assunta du XVIII° abrite un maître-autel du XVII°, une statue en marbre de la Vierge à l’enfant du XVI°, mais aussi un crucifix et des chaînes servant lors de la procession du Catenacciu. Chaque vendredi saint, un « grand pénitent » anonyme, tout de rouge vêtu, cagoulé, pieds nus parcourt Sartène en portant une croix de 34kg et en traînant à la cheville une chaîne de 17kg. Il est aidé par neuf pénitents, en blanc, sur un tracé qui symbolise la montée du Christ au Calvaire.

église Santa-Maria-Assunta 

Nous nous arrêtons déjeuner au restaurant du Roi Théodore : cannelloni à la brousse et Farcis sartenais (courgette farcie à la brousse fraîche).

Nous quittons pour le site préhistorique de Palaggio. Il est situé sur un terrain privé mais l’accès est libre. Nous empruntons une piste dans le maquis puis laissons la voiture près de gros rochers où, est inscrit « Menhir » à la peinture rouge. Après 500m de marche sur un petit sentier au milieu des arbustes épineux, nous apercevons des menhirs debout et un peu plus loin de nombreux menhirs en enfilade debouts, penchés ou couchés. Au total, il y en a 258 ! Ils forment la plus grosse concentration sur un seul site en Méditerranée. Certains font 3 mètres de hauteur et sont datés du III° millénaire avant J-C.

les menhirs de Palaggio 

A quelques kilomètres de là, nous entrons sur le plateau de Cauria et les mégalithes de Cauria. Le plateau de Cauria était habité cinq millénaires avant notre ère par des civilisations qui ont laissé des traces jusqu’à la fin de l’âge de bronze (vers 1000 avant JC). Un parcours de 3 kilomètres nous emmène sur le site.

En premier : l’alignement de statues-menhirs de Stantari.

Stantari 

En Second : l’alignement de menhirs de Rinaghju.

Rinaghju 

En extra grâce à l’aide fournie par l’application mapsme : le belvédère.

le belvédère 

Au final : le dolmen de Funtanaccia.

Funtanaccia 

Voilà, la promenade préhistorique s’achève. Nous reprenons le chemin du retour.

Le soleil se couche sur la plage de Cupabia. Les vagues sont un peu trop fortes pour nous. Nous préférons une baignade dans la piscine de la résidence.

plage de Cupabia 
31
août

Ce matin, le ciel fait grise mine. Après vérification de la météo locale, nous sommes rassurés. Le risque d’averse est faible et se limite à la matinée, ensuite ce sera du soleil. Nous partons donc vers la ville de Campomoro et sa fameuse tour génoise. Nous longeons le littoral de Campu Moru – Senetosa, 24 km d’espace préservé, principalement accessible par la mer ou à pied. Entre le littoral et la route, un maquis dense protège la côte. Il est composé de lentisque, de ciste, de myrte, d’oléastre, de genévrier… Quant à la faune, elle est très discrète. Nous ne voyons ni les sangliers, ni les renards. Campomoro est créée en 1854 en regroupant les communes de Campu Moru (petit port appelé au XVII° Erice) et Belviddè.

Arrivés dans la ville de Campomoro, nous trouvons facilement une place de parking pour la voiture. La route qui mène à la plage est très bien équipée en stationnement gratuit. Nous suivons ensuite le panneau d’information pour la Tour. La Tour est érigée en 1586 pour protéger le littoral contre les barbaresques, trois ans après le sac de Sartène. La tour possède le volume le plus important de toutes celles qui jalonnent le littoral. Plus qu’une simple vigie, elle doit permettre de recueillir les marins attaqués, voire être un élément de dissuasion.

Mais nous faisons d’abord une pause-déjeuner au bar de la plage « la mouette » : une salade norvégienne (?!) et des linguines au saumon et pesto.

Après ce repas copieux, nous prenons le sentier pédestre de la Tour. Tout le long de la montée sous l’ombre des oliviers et genévriers, des panneaux nous apprennent le rôle de la tour et nous informent sur la végétation qui nous entoure.

Sentier de la Tour 

La Tour ne rouvre ses portes qu’à 16 heures pour la visite de l’exposition permanente. Nous n’allons pas attendre deux heures devant la porte. Nous reprenons notre randonnée par le sentier du littoral qui nous offre une une vue splendide sur le golfe de Valinco. Le sentier est un peu plus difficile que celui de la Tour. Nous marchons sur un sentier de terre, puis passons sur des rochers, puis des cailloux, et tout cela avec un dénivelé de 120m.

Sentier du littoral 

Après ce spectacle de la force de la nature : roche et mer, nous reprenons le sentier qui nous ramène vers le parking. Le tout nous aura fait marcher 7 km. Nous aurons rencontré quelques promeneurs et une vache !

Nous quittons Campomoro pour le petit village d’Olmeto, accroché aux pentes de la punta di Buturetti, un peu plus au nord.

Un circuit plus ou moins bien fléché nous permet de découvrir le village.

Olmeto 

La journée touche à sa fin, nous allons nous baigner dans la mer agitée sur la plage de Scodi Neri.

plage de Scodi Neri 

Nous rentrons juste à temps pour le cocktail de bienvenue au snack de la résidence.

1
sept

Ce matin, nous partons pour Bonifacio, tout au sud de l’île, face à la Sardaigne, distante d’à peine 12km. La route suit le littoral et passe à côté du lion de Roccapina. Cette sculpture naturelle a une légende : au Moyen-Age, un seigneur rencontra une jeune femme dont il tomba éperdument amoureux. Désespéré de ne pouvoir l’épouser, il invoqua la mort et fut pétrifié sous l’apparence du roi des animaux.

le lion de Roccapina 

A Bonifacio, nous trouvons une station service pour regonfler les pneus car une alarme s’est affichée peu avant d’arriver. Grâce à notre ami Google, nos avons pu mettre la bonne pression et réinitialiser la pression des pneus sur l’ordinateur de bord. Puis nous avons trouvé une place dans un parking non loin du port. Même à cette époque, il y a du monde, bien que l’affluence soit moindre par rapport aux autres années. Le port du masque est obligatoire sur toute la commune et les affiches pour informer sur les gestes barrières sont un peu partout pour contrer la propagation du Covid.

le port de Bonifacio 

Puis nous montons vers la citadelle perchée sur une falaise calcaire. Les premières fortifications remontent au IX°s lorsque Boniface II fit élever le Torrione (tour de guet). Les Pisans continuèrent la fortification aux XI et XII°s, puis ce furent les Génois qui parachevèrent la construction jusqu’en 1600. C’était l’une des forteresses les plus puissantes de la Méditerranée. Elle est aussi le souvenir de l’attaque mémorable des Turcs en 1553. Selon la légende, les femmes auraient nourri les défenseurs de leur lait !

L’église Saint Erasme 
La citadelle 
la chapelle St Roch 

Nous payons notre ticket d’entrée de 3,50€ à la porte de Gênes en haut de la montée Rastello, pour visiter le Bastion de l’Étendard, le plus haut de France. Nous suivons le chemin numéroté et apprenons quantité de choses sur la vie de la citadelle et du Bastion de l’Étendard qui garde l’entrée de la citadelle depuis le XVI° protégeant également le quartier de la Marine et le port.

Visite du Bastion de l’Étendard 
Panorama depuis le haut de la citadelle 

En sortant par les jardins des vestiges, nous allons déjeuner au Café des Vestiges d’un menu corse à 19€ : charcuterie artisanale de l’île de beauté, saucisse artisanale de Bonifacio, mousse au chocolat.

Café des Vestiges 

Ayant repris des forces, nous pouvons visiter la ville haute de Bonifacio.

Église Sainte Marie Majeure 
Maison des Podestats 
Église Saint Dominique 
Église Sainte Croix 
Caserne 
Cimetière marin 

Au bout de la pointe de la ville haute, nous descendons visiter le Gouvernail (168 marches creusées à même la roche ; ticket à 2,50€). Il s’agit d’un blockhaus situé 10m au-dessus du niveau de la mer qui durant la seconde guerre mondiale abritait un projecteur d’une portée de 12km pour surveiller l’entrée du port et le détroit. Il domine un énorme rocher qui se détache de la falaise faisant penser à un gouvernail de navire.

Le Gouvernail 
Vue depuis le haut du blockaus 
Église Saint Jean-Baptiste 

La visite de la ville se termine, nous nous prenons une petite glace avant d’emprunter le chemin de la falaise.

caramel beurre salé-melon et figue-menthe de Bonifacio 
sentier des falaises 

Et voilà, nous pouvons quitter Bonifacio où nous avons déambulé pendant 13 km ! Une petite baignade s’impose maintenant. Nous trouvons une petite crique protégée et déserte juste avant le coucher du soleil. La plage est recouverte d’algues, mais passé les premiers mètres dans l’eau « alguée », l’eau devient claire sur un sol de sable fin.

La plage de Paraguano 

Nous rentrons à la résidence au clair de lune pour nous reposer après cette journée bien remplie.

2
sept

Ce matin, un invité surprise s’invite pour notre petit déjeuner. Hier, c’est un chat qui partageait notre déjeuner à Bonifacio, aujourd’hui c’est un jeune chien qui raffole des Canistrellis !

Aujourd’hui sera une journée détente non loin de la résidence. Nous commençons par l’étang de Tanchiccia à cinq kilomètres. L’entrée est gratuite, il faut juste se présenter à l’accueil pour avoir les règles à respecter sur le site afin de préserver la flore, mais aussi la faune que nous pouvons observer en silence dans les observatoires.

l’étang de Tanchiccia 

La visite prend en général une heure, ou un peu plus en fonction de la durée que l’on s’octroie pour l’observation des hérons, canards, …. Ce qui est notre cas, nous passons un peu plus de deux heures à nous promener sans faire de bruit sur les sentiers balisés, à écouter le concert des oiseaux très discrets, le bruissement des lézards. Une couleuvre s’enfuit à notre approche. Heureusement que nous avions lu les panneaux d’information pour nous rassurer, car cette couleuvre est inoffensive pour l’homme, elle se contente de petits animaux comme des grenouilles.

sculptures en châtaignier et bruyère le long du sentier 
observatoires 
l’étang avec hérons et canards 
le pâturage 

Le premier circuit clos, nous empruntons l’autre circuit moins intéressant car à cette période, l’étang est à sec. Nous voyons toutefois des grenouilles près de l’écluse.

hirondelière 
étang à sec 

L’heure du déjeuner étant arrivée, nous descendons jusqu’au port de Porto-Pollo où les hirondelles ont trouvé une façade pour installer leurs nids.

Port de Porto-Pollo 

En longeant la plage, nous trouvons un restaurant très coloré pour satisfaire notre faim. Nous choisissons un carré de porc à basse température et une daurade et ses petits légumes. Nous nous régalons, même les abeilles apprécient nos assiettes, mais elles ne sont pas agressives envers nous. Nous cohabitons donc sans problème.

Plage de Porto-Pollo 

Nous allons ensuite nous baigner dans cette eau limpide peuplée par de petits poissons très curieux qui viennent nous picorer les jambes.

Nous quittons la plage ensoleillée qui commence à se peupler pour aller visiter le village de Porto-Pollo, en fait seulement la petite chapelle, car le village se résume dans son port et sa plage.

Nous partons ensuite au hasard de la route. C’est ainsi que nous arrivons dans le village de Pila Canale avec ses maisons du XVI°.

Village de Pila Canale 
3
sept

7h30, le réveil sonne. C’est un peu tôt, mais nous avons décidé d’aller explorer la réserve naturelle de l’archipel des îles Lavezzi à 10km de Bonifacio par bateau. Afin de profiter au maximum de la journée sur l’île, il nous faut partir tôt et comme Bonifacio est à 80km, soit 1h40 de trajet, il faut faire des concessions.

Une petite photo du lion de Roccapina en passant.

Nous nous garons au parking gratuit de SPMB, la société des promenades en mer de Bonifacio. Nous achetons nos tickets pour le Circuit de la Réserve naturelle des îles Lavezzi. Et en route pour le port, où nous embarquons juste à l’heure pour le départ de 10h30.

Port de Bonifacio 

Nous longeons un moment la côte de Bonifacio puis le bateau se dirige directement sur l’île Lavezzi.

côte de la Sardaigne 

La traversée dure une trentaine de minutes et nous accostons sur cet espace naturel protégé avec les recommandations du capitaine : ne pas monter sur les rochers, ne pas quitter les sentiers pour ne pas abîmer la flore, ne rien laisser sur place et remporter nos déchets. L’île est vierge, nous avons dû emporter nos boissons et pique-nique, en plus de nos affaires de baignades, car c’est la principale activité ici.

Cette île est paradisiaque, c’est la nature et le calme. Il n’y a certes pas de palmiers mais l’eau turquoise est remarquable sous ce soleil éclatant. Nous commençons par visiter l’île : le cimetière marin, le phare et la bergerie, en passant à côté de nombreuses petites plages entre les rochers.

l’embarcadère 
les sentiers 
les plages 
la flore 
la faune 
le cimetière marin, mémorial du naufrage de la Sémillante en 1857 
le phare 
la chapelle uniquement accessible à la nage 
la bergerie 

Nous choisissons une plage pas trop fréquentée pour nous baigner au milieu des poissons très curieux envers les nageurs. Nous restons là un moment, entre baignades et pique-nique (pan bagnat corse, un régal!).

Baignade 

A 16h30, nous reprenons le bateau du retour. Mais il y a foule. Nous patientons quelques minutes en attendant les navettes pour Bonifacio.

Sur la traversée du retour, nous longeons la côte pour admirer la falaise d’un blanc éclatant. Étrange, vu que sur l’île Lavezzi, c’était plutôt des roches de granit gris.

De retour à Bonifacio, nous faisons quelques emplettes et passons devant un maître glacier, nous ne pouvons résister à tous ces parfums : myrte, figues, châtaigne, ferrero, café, caramel beurre salé…

Nous rentrons à Serra-di-Ferro calmer nos coups de soleil.

4
sept

Dernier jour de découverte de la Corse. Nous partons voir le pont génois (ou pisan) Spin’a Cavallu du XIII° sur la rivière Rizzanese non loin de Sartène, un des plus anciens de l’île. Il est appelé de la sorte (« en forme de dos de cheval ») à cause de sa pointe. Il est classé monument historique et a été restauré en 1995 après la crue de Rizzanese et du Fumiccicoli en octobre 1993.

Nous avions prévu de nous baigner dans la rivière, mais au vu du panneau d’avertissement et de la stèle en mémoire d’une jeune fille décédée à cet endroit en octobre 1993, nous avons préféré nous en abstenir. Nous faisons une courte promenade dans les alentours, profitant de la quiétude des lieux.

Pont génois Spina Cavaddu 

Nous poursuivons jusqu’aux bains de Caldane connu depuis très longtemps. Déjà au début du XX°, la source géothermique était utilisée par les habitants de la région comme bain thermal. Les femmes profitaient de cette eau chaude pour laver leur linge. L’eau du bassin, légèrement sulfureuse aux propriétés curatives sort à une température de 37-38°C, elle est reconnue pour ses vertus thérapeutiques et relaxantes, idéale pour les maladies de peau et d’os, ainsi que pour les sinus, la gorge, les oreilles et les inflammations diverses. Le site actuel a été entièrement réaménagé après l’inondation de 1993.

les bains de Caldane 

Nous déjeunons d’abord au restaurant des lieux : de la Seiche à la Corse et une andouillette.

Après ce repas très copieux, nous allons faire « une petite sieste » à l’ombre sur des transats dans le jardin autour des bassins.

Le bain est limité à 20mn pour raison de santé (eau sulfureuse). Le fond du bassin est sablonneux. L’eau du bassin est naturellement renouvelée depuis des siècles, et ce sans interruption (5.000 litres / heure), ce qui lui permet de garder sa pureté. Le bassin du fond est le bassin originel, les deux autres ont été ajoutés, certainement vu l’afluence des curistes habitués ou occasionnels comme nous.

les bassins 

Après cette pause relaxante et ce gommage naturel, nous partons nous promener dans des villages de montagne.

Chialza 
Bise 

A Carbini, nous faisons une plus grande halte pour visiter la plus belle église romane du début du XII°. C’est grâce à Prosper de Mérimée que nous pouvons l’admirer aujourd’hui. Car lors de son inspection des Monuments Historiques en 1840, il ne restait qu’une ruine du plus vieux clocher de Corse. C’est lui qui l’a fait rénover à cause de son histoire avec la confrérie des Giovanalli accusée d’hérésie et persécutée pour avoir contesté l’autorité du Pape et celle des seigneurs. La clef est sur la porte, nous avons la chance de pouvoir la visiter.

Église Romane St Jean-Baptiste de Carbini 

Le « Sentier des Giovanalli » va nous faire découvrir en 10 étapes la création de la confréries et son anéantissement. C’est ainsi que nous montons jusqu’à la croix en haut du village, en mémoire à ce moment cruel de l’Histoire.

les aiguilles de Ballata 

Il est temps de rentrer maintenant, en faisant attention à ne pas faucher un cochon au passage.

Ce soir, c’est « veau à la broche » au village. Le restaurant est complet pour l’occasion. Pour nous, ce sera pizza au feu de bois du restaurant U San Matteu.

Serra-di-Ferro 

Voilà, les vacances se terminent. Nous allons faire nos bagages car demain nous devons partir tôt pour notre vol à Ajaccio.

5
sept

6h00, le réveil sonne. Tiens c’est vrai, nous n’avons pas entendu de coq durant notre séjour ! Petite plaisanterie pour égayer ce moment moins gai du départ. Petit déjeuner rapide, un coup de balai, et nous voilà dans la voiture. Le chien du village vient nous dire au-revoir. Il serait bien monté dans la voiture avec nous.

Ajaccio est à 38 km à peine. Mais il nous faut une heure pour rejoindre l’aéroport en empruntant les routes de montagnes, en passant quelques cols. Nous montons à 600m et la température n’est plus que de 16 degrés. C’est pour nous acclimater pour notre retour. Le soleil apparaît entre les montagnes. Merci pour cette dernière vue !

Nous rendons la voiture en 5mn chrono, c’est mieux que le jour de notre arrivée (2 heures). Nous avons parcouru 1692km en 2 semaines.

L’aéroport n’est pas très grand, nous nous enregistrons à une borne et déposons nos bagages dans la foulée. Le passage des bagages cabine est également très rapide, nous n’avons jamais fait aussi vite. Nous pouvons donc nous installer face à la piste et les montagnes ajacciennes pour patienter jusqu’à l’embarquement.

Nous quittons à regret l’Île de Beauté qui mérite bien son nom. Nous avons tout aimé : la mer et les baignades, la montagnes, ses forêts et petits villages typiques. Nous reviendrons certainement car « Venir en Corse par hasard, c’est y revenir par amour » !

Réserve de Scandola  

Nous survolons les Alpes tout en prenant notre petit-déjeuner, le vol est calme et la vue très claire. Profitons-en avant les nuages et la pluie.

Isère 

Nous arrivons finalement sous le soleil, certes plus frais quand Corse, mais c’est néanmoins bien agréable pour un retour de vacances.


Corsica, ti ringraziu è à prestu