7h00, le réveil sonne. C’est un peu tôt, mais la suite en vaut le coup. Une fois la clé de l’appartement rendue, nous nous dirigeons vers la petite plage de Tiuccia où le bateau de Mare Bellu attend ses passagers. Le jour est à peine levé, la lumière est douce et la température agéable. A 8h15, Guillaume, le capitaine, nous emmène au large du Golfe de Sagone. Nous naviguons à 40km/h (aussi vite qu’en voiture, sans les virages en épingles à cheveux) sur une mer très calme, pour nous rendre près des calanques de Piana où la découverte débute réellement. A cette heure, les montagnes se dressent dans un dégradé de bleu sur la mer. C’est paisible et reposant.
le Golfe de Sagone Cargèse
et ses deux églises Juste après avoir passé Cargèse, une tour circulaire se dresse devant nous, parfaitement restaurée. Il s’agit d’une tour génoise de vigie qui surveillait l’arrivée de bateaux pirates ou corsaires et avertissait les autres tours par des signaux de fumée (et oui!) car les pirates faisait une razzia sur les cultures mais aussi sur la population pour le commerce d’esclaves. Elle n’avait pas d’armement de défense comme la tour de Porto qui elle défendait le port.
Nous sommes étonnés de ne pas voir d’oiseaux sur les rochers. En fait, à part quelques mouettes, les autres oiseaux sont migrateurs et partis vers l’Afrique depuis juin, comme l’aigle Balbuzard dont on ne verra que le nid en haut d’un éperon rocheux.
Les falaises sont pourpres, grises, vertes… De la végétation arrive à y pousser : des fleurs « immortelles », des genévriers, du thym.
Au détour d’une falaise, notre capitaine nous propose une baignade dans une petite crique aux eaux cristallines, un vrai régal. Nous nageons entourés de poissons plus ou moins gros au-dessus d’algues qui bougent au fil des mouvements de la mer.
Au bas des falaises, de nombreuses grottes nous intriguent. C’est tout simplement la mer qui les a creusées profitant d’anfractuosités dans la roche pour accélérer son érosion.
Plus on s’approche de la réserve naturelle de Scandola, plus nous apercevons des algues, véritables témoins de la pureté de l’eau. Dans les endroits où le mouillage et la baignade sont autorisés, cette algue disparaît, à cause de la forte fréquentation des bateaux, des ancres qui abîment le fond, mais surtout des crèmes solaires des baigneurs très nocives pour l’environnement.
algues Une fois arrivés dans la réserve de Scandola, créée en 1975 et classée au patrimoine mondial par l’Unesco, Guillaume nous explique que nous ne pouvons pas mouiller et que la navigation n’est autorisée qu’en journée pour protéger la faune et la flore. Et en regardant bien les falaises alentours, nous remarquons qu’elles forment un arc de cercle figurant les bords du cratère d’un volcan dans lequel nous sommes. Pourvu qu’il ne se réveille pas ! Tout ce que l’on voit résulte de son explosion, il y a 250 millions d’années. Par endroits, des orgues de pierre semblent surgir de l’eau.
Réserve naturelle de Scandola Nous quittons la réserve pour la pause déjeuner dans le petit village de pêcheurs de Girolata, uniquement accessible par un sentier pédestre ou par bateau. Par contre, pour y déjeuner, mieux vaut avoir réservé à l’avance car il y a foule à l’heure du déjeuner. Ce qui est le cas pour nous car l’agence s’en est chargé pour nous. C’est comme cela que nous allons nous régaler à la cabane du berger avec un burger de veau façon « cabane du berger » (pain maison, haché de veau aux oignons, salade, tomates, tome corse, tranche lonzy) et un filet de daurade royale aux amandes, sauce vierge et son risotto champêtre. Et pour amuser les touristes, des vaches traversent la terrasse du restaurant juste à côté de notre table, pour aller paître dans le jardin voisin.
Girolata Après le déjeuner, nous avons encore une bonne heure pour nous promener dans ce petit village portuaire.
Fortin
du XVI° en cours de restauration Nous prenons une glace pour notre dessert tout en continuant à nous promener.
glaces café/pistache et marron/citron Les nuages se sont réunis au dessus du village. La houle commence à venir. Nous remontons à bord du bateau pour aller voir les calanques de Piana avant de retourner à Tiuccia, et retrouver le soleil.
Une fois débarqués, nous décidons de prolonger l’excursion maritime par une baignade à la plage de Tiuccia.
Voilà, c’est terminé pour cette première semaine. Nous prenons la route vers Serra-di-Ferro à 1h30 de route pour 69km et la résidence Alba Rossa. Nous récupérons la clé en suivant les consignes sanitaires et emménageons dans la villa « côté nature » n°29. Je ne sais quoi en dire. Elle doit dater d’au moins cinquante ans, on a l’impression que tout va tomber en poussière que ce soit le toit, les portes à la lasure effritée, aux meubles de guingois et portes branlantes, sans compter la peinture murale qui a largement débordé sur les menuiseries, les étagères (de simples planches de bois) bancales, les interrupteurs qui ne répondent pas à la logique des pièces…. Voilà, en bref, ce n’est pas le bon plan. Ah oui, j’oubliais, le « côté nature » signifie vue sur un jardin qui ressemble plus à un champ de mine. Heureusement que nous n’y serons que pour dormir !
Nous allons faire quelques courses avant de regarder une émission musicale, la musique adoucit les mœurs, et demain est un autre jour.