Carnet de voyage

Corse

Découverte de la Corse depuis Bastia.
Du 3 au 17 juillet 2019
15 jours
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3
juil

Premier jour de vacances.


Petit déjeuner tranquille à 8h pour commencer cette journée de transports pour nous évader vers la Corse. A 9h, nous disons au revoir à nos petites habitudes et commençons par 15 mn de voiture, suivies par 30 mn de métro, 1h de train, où pour raison de mouvement social le bar est fermé pour tout le trajet (dommage pour les passagers qui se rendent à Lyon!).


Nous faisons une pause à l’aéroport de Charles de Gaulle à Paris, le temps de manger un sandwich de la brioche dorée (un peu sec mais bon) après être passés à l’enregistrement Easy Jet et aux contrôles de Securitas, quelque peu débordés. Nous patientons dans le terminal 2D à la porte annoncée 54, comme bon nombre de passagers en partance pour les vacances. 15mn avant l’heure prévue pour l’embarquement, nous nous rendons compte que la porte a changé. Nous descendons donc jusqu’à la porte 59, la salle est climatisée ici. Puis nous pouvons enfin monter dans un bus (il est déjà 16h45, l’heure du vol), quelque peu serrés comme des sardines pour nous rendre bien plus loin sur les pistes jusqu’à notre avion. Mais nous sommes encore trop à l’avance, l’équipe de bord du vol précédent est en train de descendre et les valises sortent à peine de l’avion. Nous attendons debout dans le bus, les portes ouvertes pour avoir un peu d’air, mais avec interdiction de sortir. Personne ne se plaint, nous sommes tellement contents d’être en congés, que nous attendons encore un peu. Et cette attente va se prolonger une fois installés à bord. En raison de violents orages sur la route aérienne prévue initialement, les avions sont déroutés vers une autre voie surchargeant celle-ci. Nous décollons finalement avec 1h de retard et quelques petites turbulences au décollage.


Décollage de Charles de Gaulle 
la Corse 

A 17h24, nous voici enfin sur l’île de beauté. De nombreuses personnes sont à l’extérieur de l’aéroport et nous regardent passer. Eux aussi, ont dû patienter à cause des conditions climatiques. Nous récupérons nos valises et allons récupérer la clef de la voiture de location au comptoir de Hertz, une 208 noire toute neuve (830km à peine).

Nous tentons vainement de saisir l’adresse du Domaine Melody, qui se trouve dans un lieu dit non connu du GPS. Nous nous contentons de la direction de la ville puis terminons le trajet grâce à Waze qui lui connaît notre appartement pour les quinze prochains jours.

Nous arrivons à l’accueil juste avant qu’il ne ferme. Nous recevons notre clef et le plan pour nous rendre à l’appartement. Ce n’est pas très grand, mais c’est propre et remis à neuf il n’y a pas très longtemps. Ce sera parfait.

Nous déposons nos valises et repartons faire quelques courses pour les repas au Casino du village voisin. Les rayons ne sont pas très achalandés. Il y a des affichettes un peu partout pour indiquer qu’en raison de grève maritime, il n’y a pas d’approvisionnement du continent. Heureusement que nous sommes venus en avion et pas en bateau !

La journée se termine, mais nous décidons d’aller faire quelques pas sur la plage avant de nous reposer. Nous retournons donc à Moriani où nous avions repérer un accès à la plage avec un parking. Au bout de la place A Vigna, sur la plage, le Général Paoli nous accueille. Il s’agit d’un personnage important pour les Corses, qui a dû s’exiler à plusieurs reprises (la première étant depuis cette plage en 1739). Les Corses l’ont surnommé « u babu di a patria », le père de la Nation qui s’est battu pour l’indépendance de la Corse contre Gênes, mais qui échoua face à la France.

La plage de Moriani 

Le soleil s’est couché derrière la montagne et il fait déjà sombre à 21h30. Après un passage par une petite église encore ouverte, nous rentrons nous reposer. Pour la piscine et le tour de la résidence, il faudra attendre demain. Bonne nuit (il y a la clim heureusement).

4
juil

La nuit fut reposante et nous avons recouvré nos forces pour découvrir les alentours. Nous commençons par un petit déjeuner sur la terrasse, protégés du soleil par un joli petit parasol violet (tout juste assez grand pour nous deux). Nous passons ensuite à la réception pour finaliser notre enregistrement que nous n’avons pas pu faire hier soir, étant arrivés à l’heure de fermeture. Les réceptionnistes nous expliquent le fonctionnement du domaine (pain, glace, piscine, lessive, prêts…) et nous conseillent, à notre demande, le petit village de Cervioni.

Il est déjà 11h, nous décidons d’aller prendre quelques renseignements à l’office du tourisme de Moriani. Nous y recevons une carte détaillée avec les villages à visiter et les routes principales pour y accéder, car elles sont restreintes tant en nombre qu'en taille en montagne.

Renseignements pris, nous rentrons au Domaine de Melody pour une baignade dans la piscine avant le déjeuner. Les bassins sont entourés de magnifiques lauriers blancs, roses et fuchsias. L’eau est très bonne, pas de souci pour y entrer et c’est rafraîchissant car il fait déjà 35°.

Pour le déjeuner, nous allons goûter le concombre corse, les radis français, le jambon espagnol et un fromage blanc Mamie Nova accompagnés de l’eau pétillante de la région : Orezza. Il fait trop chaud pour manger un repas plus lourd.

Nous partons ensuite visiter le village de Santa Maria di u Poghju dans la montagne. On l’aperçoit depuis le Domaine.

Santa Maria di u Poghju

Nous faisons une première pause à la fontaine de Serpentina construite en 1910 par le donateur Agostini Cesar Auguste à son retour d’Amérique où il a fait fortune. Il y a fait inscrire la devise « ne mérite pas de naître celui qui ne vit que pour lui ». A côté de la fontaine, une plaque commémorative de la seconde guerre mondiale.


fontaine de Serpentina 

Nous sommes maintenant à 320m d’altitude, dans la montagne ombragée et la température est toujours de 35°, mais c’est plus respirable. D’ici, nous avons une belle vue sur la vallée et la mer.

Nous poursuivons notre route qui est de plus en plus étroite, passons dans de petits tunnels creusés dans la roche et trouvons une place pour garer la voiture pour pouvoir aller admirer la cascade de l’Ucelluline depuis le pont génois.

pont génois 
la cascade de l’Ucelluline 

Nous rebroussons chemin pour rejoindre le village. Sur le chemin, nous apercevons des mausolées dans la forêt. Nous nous arrêtons près de l’un deux, il s’agit de celui de la famille Grimaldi à l’ombre des arbres, face à la mer.

Arrivés à Santa Maria di u Poghju, nous nous garons à l’entrée du village. Les rues ressemblent davantage à des rues piétonnes. Nous nous y promenons, regardons les panneaux « mémoire vive » et entrons dans l’église Saint Stéphane. Elle est magnifique avec ses peintures murales.

 Santa Maria di u Poghju 
 l’église Saint Stéphane

Nous continuons notre visite des villages pittoresques corses avec le village de Cervioni. Malgré sa faible population de 1600 habitants, il s’agit d’un village avec une riche histoire. En effet, c’est ici que le premier roi de Corse, Théodore de Neuhoof s’est établi en 1736, Cervioni devient alors Capitale de Corse, connu jusqu’alors car l’évêque Alexandre Sauli y a installé le siège épiscopal. Puis pendant la période où la Corse est indépendante (de 1755 à 1769), le Général Pasquale Paoli prend possession du palais épiscopal. Cervioni est encore aujourd’hui l’un des plus gros villages de Corse.

Dans le ciel de Cervioni, de nombreuses hirondelles des montagnes nous survolent.

Nous nous garons dans la rue principale, ici pas de parcmètre ni de « durée limitée ». Nous commençons notre visite par la cathédrale Saint Erasme, Saint patron des marins-pêcheurs. En Corse, il est connu sous le nom de Sant’Eramu. Selon la légende, un jour qu’il prêchait sur un navire, un orage survint. La foudre tomba non loin de lui tandis qu’au dessus de sa tête, le ciel restait calme et limpide.

Cathédrale d’Erasme XVIII°


Nous entrons ensuite dans l’ancien Séminaire en 1589. Aujourd’hui, il abrite le musée ethnographique après avoir eu la fonction de caserne et d’école. Le musée retrace les traditions populaires corses sur 500m2, 14 salles et 3 étages.

Musée ethnographique 
Théodore de Neuhoof

Nous suivons le plan de la ville que nous avons récupéré au musée pour voir les monuments importants.

 Maison Atolfi, ancien collège royal en 1776
 Maison natale de Raphaël de Suzzoni

Nous empruntons le chemin pour l’église de Scupiccia. Selon une légende, les Cervionais ont voulu édifier une chapelle sur la colline de Fornellu pour la statue de la Vierge d’un navire espagnol coulé par des pirates au XVI°s. Mais la statue a préféré de façon inexplicable et par deux fois, s’installer sur la montagne. Nous arrivons à la source, où nous faisons une pause pour nous y rafraîchir un instant. Nous reprenons le chemin, entrons dans « la zone libre ». Mais le sentier monte de plus en plus et nous ne connaissons pas la distance restante à parcourir pour atteindre l’église. Nous décidons au bout d’un kilomètre de faire demi-tour. Nous avons néanmoins eu le plaisir de nous promener en montagne et d’avoir un beau point de vue sur la ville.

source de Scupiccia
 Zone libre


 vue sur Cervioni

La visite de Cerviani se termine. Nous empruntons une autre route pour le retour. Elle est encore plus pentue avec de belles épingles à cheveu !

Avant de rentrer, nous faisons un crochet par la plage. Un petit parking a été aménagé au lieu-dit de Padulone, ainsi qu’un sentier en bois pour accéder à la plage. Nous apprécions la baignade, bien que l’eau de la mer soit un peu plus fraîche que celle de la piscine de ce matin. D’un côté, nous avons la montagne et de l’autre la mer, le paradis !

Il est maintenant 20h, nous rentrons au Domaine et passons à la piscine pour conclure cette très belle journée de découverte du patrimoine corse et de joie des baignades.

5
juil

Ce matin, nous partons un peu plus au nord pour découvrir le Parc Galea sur les conseils de l’office du tourisme. Il s’agit du plus vaste site culturel de Corse, il s’étend sur 9ha de jardins exotiques et méditerranéens. Il y a également des salles interactives (et climatisées!) sur différents thèmes se rapportant à la nature (faune et flore) et à la Terre en général. Le ticket d’entrée est de 9€ par personne et la dame qui nous accueille charmante. Elle nous indique le chemin à prendre. Il y a 6 salles numérotées (pas moyen de se tromper même sans plan) puis la visite se conclut près de l’accueil avec les jardins de cactus.

Nous débutons donc notre visite par la salle 1 qui nous apprend, via un film, que les arbres communiquent entre eux au moyen d’un réseau sous-terrain supérieur à la toile du web. En fait, les racines s’entrelacent sous la terre, des champignons s’y logent et forment une toile insoupçonnée (nous ne voyons que les fruits par les champignons, il s’agit de la partie visible de l’iceberg). Tous les arbres d’une forêt sont connectés. Les plus vieux sont surnommés les « Arbres Mères », plus actifs sur la toile. Les nutriments passent par ce réseau d’arbre en arbre. Ils se protègent les uns les autres et parfois même la perte d’un arbre peut conduire à la perte d’un arbre voisin trop affecté par sa disparition, il y a donc de l’ « amitié » entre eux.

Nous nous dirigeons vers le deuxième bâtiment qui explique la formation de la Corse qui était initialement attachée à la France, tout comme la Sardaigne il y a 18 millions d’années. Puis le détroit de Gibraltar disparut fermant et asséchant la Méditerranée. Il y eut ensuite la période glacière et le détroit s’est rouvert. Il est prévu que dans quelques milliers d’années l’Afrique devrait de nouveau entrer en contact avec l’Europe, la Corse et la Sardaigne formerait un pont avec l’Afrique.

Nous y apprenons également que nous n’avons pas à craindre de rencontrer un loup ou un ours dans les montagnes, car il n’y en a jamais eu, ces espèces font partie de la faune absente. Par contre la Corse abrite de nombreuses espèces endémiques, comme le mouflon de Corse, le cerf élaphe, le lézard de Bedriaga…

Nous voilà bien instruits ! Nous continuons, mais cette fois en extérieur à 40°. Nous ne lésinons pas sur la crème solaire.

De nombreuses pancartes indiquent tout le long du trajet les espèces d’arbres rencontrées, leur origine et leur bienfait.

Le caroubier
Le Camphrier

Le 4° bâtiment retrace les personnages importants de Corse, les us et coutumes. C’est un petit aperçu ethnographique.

Nous poursuivons vers le 5° bâtiment et remontant par la même occasion jusqu’à l’époque des Étrusques présents en Corse du Nord, des Grecs et des Romains.

amphores romaines
assiette grecque 
 les Étrusques


Le 6° bâtiment est une projection de films marins et des villages haut perchés dans la montagne, ainsi que le commencement du monde et l’avènement de l’espèce humaine. Nous descendrions successivement et par mutations d’un ver marin, d’un poisson, d’un lézard, d’une petite souris, d’un primate pour enfin devenir homme.

Nous en avons terminé avec la partie « musée », nous poursuivons dans le jardins des cactus en tout genre.

Nous passons par les jardins méditerranéens avant de descendre vers la mare naturelle et protégée.

Depuis la mare, un sentier pédestre, dans tous les sens du terme puisqu’il s’emprunte pieds nus, permet de sentir les sensations de la terre, les cailloux, l’eau et rejoint un petit village préhistorique reconstitué. Aujourd’hui, le sentier est brûlant, il est déconseillé pour les pieds douillets mais même les pieds peu douillets qui s’y aventurent reviennent en courant se rafraîchir à la fontaine ! Nous préférons esquiver et nous contentons d’entrer dans le village.

Nous retournons vers l’accueil pour les dernières expositions, sur l’électricité et une galerie de portraits africains.

Nous saluons la dame de l’accueil et quittons ce magnifique parc en quête d’un repas frais, nous trouvons notre bonheur au Leclerc voisin (du saucisson, des biscuits et des fraises corses). Et nous allons pique-niquer sur l’herbe près de l’église de Saint Pancrace de Casinca. L’église est fermée, nous ne pourrons pas nous recueillir devant les reliques du Saint persécuté en l’an 304 à Rome.

Cette petite pause à l’ombre nous a fait le plus grand bien. Nous décidons d’aller visiter les villages aux alentours. Ils sont tous nichés entre 300 et 400 m d’altitude. Par contre, il y a peu de pont entre les montagnes, ce qui nous vaut quelques montées et descentes avec des virages très serrés sur des routes pour 1,5 voiture.

Nous commençons par le village de A Venzulasca. De là haut, nous avons une superbe vue, d’un côté sur la montagne et les autres villages, et de l’autre vers la mer. Nous promenons dans les ruelles ombragées. Ici, mieux vaut avoir de bonnes jambes, ça monte, ça descend….

A Venzulasca. Église Sainte Lucie

Nous reprenons la voiture pour nous rendre à Sorbu è Ocagnanu. Le village est tout petit. Nous en avons vite fait le tour, mais cette fois, nous avons pu entrer dans l’église, la clef était sur la porte.

Église Saint Pierre
 Chapelle du Christ Noir

Nous continuons notre découverte des villages avec Penta di Casinca entièrement classé site pittoresque en 1973. Nous commençons par la visite de l’église Saint Michel. Puis nous découvrons des flèches placardées sur les murs du villages. Par curiosité, nous les suivons. Elles nous emmènent vers des points de vue ou d’intérêts.

Penta di Casinca
Église Saint Michel

Après cette visite de ce beau village, nous décidons d’aller jusqu’au pont d’Acitaja. Pour cela, il nous faut redescendre jusqu’à I Fulelli et remonter à Isulaccia, puis Tagliu pour enfin y arriver. Il n’est pas de la même facture que celui d’hier, mais il donne une vue plongeante sur la rivière et les piscines naturelles. Ça donne envie d’y plonger. Nous nous contenterons de la piscine du Domaine, car la descente n’est pas aisée et nous fatiguons un peu.

 La médiathèque de I Fulelli
 Isulaccia
 Tagliu
pont d’Acitaja 

Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui, nous passons par la piscine nous rafraîchir avant de rentrer nous reposer. Nous avons visité toute la partie est de la Costa Verde. Demain, nous attaquerons la partie ouest.

6
juil

Aujourd’hui, nous décidons de partir visiter le sud-ouest de la Costa Verde. Nous mettons le cap sur Sant’Andria di u Cotone. De là haut, nous avons un point de vue sur la vallée et la mer. C’est un tout petit village et le tour est vite bouclé.

Sant’Andria di u Cotone

Nous repartons en suivant les indications de la carte de l’office du tourisme. Et au détour d’un virage, nous tombons nez à nez avec des chèvres, nullement effrayées par les voitures, prenant même un malin plaisir à s’arrêter devant nous. La conduite ressemble à un jeu de Mario kart, entre la gestion des virages on ne peut plus serrés et les obstacles sur la route concrétisés par des chèvres, des cochons, des vaches, un cheval, des chiens… tout une ménagerie ! Bien sûr, ils ne se sont pas rassemblés pour un séminaire, nous les croiserons tout au long de la journée.

rencontre avec les chèvres (sans berger)
vaches sur la route

Nous entrons dans le Parc Naturel Régional Corse, dans la région d’Alesani, riche de son passé (très visitée par le 1° roi Théodore et Paoli le père de la Nation), de son artisanat et de ses châtaigneraies.

Alesani et vue sur le barrage

Nous prenons le temps et nous arrêtons quand bon nous semble. C’est ainsi, que nous faisons une halte peu de temps après pour admirer un ouvrage d’art. Un charmant monsieur en voiture s’arrête un instant pour nous proposer de nous photographier. Très gentil de sa part, nous échangeons quelques mots et il repart.

Nous sommes déviés et devons quitter la route prévue. Tant mieux, car grâce à cette déviation, nous découvrons un endroit très agréable : Ferrera. Dans ce minuscule hameau, il y avait autrefois un moulin et une épicerie. Aujourd’hui, le moulin est en ruine et le commerce a disparu. Rien de charmant direz-vous, mais Ferrera se situe comme le moulin le laisse suggérer, près d’une rivière. C’est pourquoi, nous garons la voiture à l’ombre d’un arbre, chaussons nos chaussures de marches et empruntons le petit sentier caillouteux qui passe à côté du moulin et nous conduit vers la rivière. Nous allons y rester près de deux heures. L’eau est d’une telle clarté que nous n’hésitons pas un seul instant pour nous y rafraîchir. Nous allons partager l’intimité des têtards, libellules et poissons. Quelques bulles s’échappent par endroits dans l’eau ?!

Ferrera
ruines du moulin

Rafraîchis par cette pause au cœur de la nature, nous repartons pour une prochaine étape inconnue. C’est ainsi que nous arrivons à un couvent. Il ouvre ses portes deux fois par semaine, mais pas aujourd’hui.

couvent de Piazzali

Nous poursuivons en suivant la direction indiquée par une vache ! Et oui, c’est quelque peu singulier comme panneau de direction (regardez les cornes). Et nous ne nous laissons pas intimider par sa congénère qui tente de nous barrer la route.

Nous avons un peu de mal à arriver jusqu’au prochain village, car nous sommes bientôt arrêtés par un chien allongé en travers de la route. Au premier coup d’œil, je pensais qu’il était accidenté, mais non, il se repose tout simplement. Et son compagnon profite que nous nous arrêtons pour ne pas l’écraser, pour venir nous saluer très affectueusement à la portière. En fait, ils ne sont pas là par hasard, ils gardent un troupeau de chèvres dans la forêt.

chiens de berger

Nous arrivons au village de U Petricaghju, où là aussi nous sommes accueillis par une myriade de chiens, tous très gentils. Nous traversons la rue principale, avec d’un côté une chapelle et à l’autre extrémité l’église San Salvadore.

U Petricaghju
église San Salvadore

Au sortir du village, nous croisons les cochons que notre passage ne dérange nullement.

cochons corses

Au fil des villages, nous côtoyons les sommets de 600 à 800m d’altitude. Les cascades et fontaines sont nombreuses.

Nous arrivons enfin aux eaux thermales d’Orezza. Ce sont des eaux minérales naturelles gazeuses dans la région de Castagniccia. Très connues depuis les romains et reconnues de par ses bienfaits au XIX° s (l’entreprise existe depuis 1856) pour soigner notamment l’anémie, les troubles du système nerveux, le paludisme, les affections du foie et des reins. A la boutique, nous visionnons un petit film d’une quinzaine de minutes sur l’embouteillage, puis nous nous rendons jusqu’à la source, où des collégiens ont fait un travail remarquable, ils ont confectionné des affiches sur l’histoire de la source et de l’entreprise Orezza.

entreprise Orezza
source d’eau ferrugineuse
quelques affiches

Nous repassons par la boutique pour acheter quelques bouteilles aromatisées afin de faire une petite cure pour revenir « plus vigoureux », avant de repartir vers Pedicroce et son église St Pierre St Paul malheureusement fermée. Nous traversons auparavant le village de Stazzione et ses bâtiments quelque peu délabrés.

Stazzona
Pedicroce (2 orthographes pour les villages : corse & français)

Nous enregistrons maintenant l’adresse du retour. Nous passons devant le couvent d’Orezza très connu des Corses, car il a été le témoin de réunions importantes pour l’indépendance de la Corse. Il est aujourd’hui en ruines et nous ne pouvons pas nous y aventurer car en septembre 1943, les italiens ont fait sauter toutes leurs munitions entreposées à l’arrivée des Allemands.

Couvent d’Orezza

Dernier arrêt avant de rentrer profiter de la piscine : quelques achats au maraîcher du coin. C’est ainsi que cette journée s’achève, bien remplie et agréable.

maraîcher 
7
juil
7
juil

Nous quittons notre appartement dans la Costa Verde pour nous rendre un peu plus au Nord à Bastia, Capitale du Nord de la Corse. C’est à une cinquantaine de kilomètres, soit un peu moins d’une heure, car terminé les routes de montagne, une fois sortis des villages du front de mer, nous roulons sur une voie rapide à 110km/h.

Nous passons à côté du stade d’entraînement du club de foot de Bastia à Furiani juste avant d’arriver au centre ville de Bastia. Il n’y a pas d’embouteillages malgré la saison estivale. Par contre nous préférons nous garer au Parking de la Citadelle, pour ne pas chercher une place et éviter de se retrouver dans un emplacement réservé aux riverains qui s’acquittent eux d’un droit de stationnement. De plus ce parking se trouve dans le centre historique et chose très appréciable en Corse, la voiture est au frais.

Le petit livre sur la Corse à la main, nous voici parés pour partir à la découverte de Bastia. De nombreux panneaux expliquent l’histoire des bâtiments que nous voyons. La plupart du temps, ils n’ont plus leur vocation première. Souvent il s’agit de monuments religieux réquisitionnés par l’Armée lors de la révolution (fin XVIII°), convertis ensuite en prison et aujourd’hui réhabilités en bâtiment public ou privé.

Nous commençons par la Citadelle au cœur de la ville, dans le quartier de Terra Nova. La première bastille (bastiglia, à l’origine du nom de Bastia) fut édifiée en 1378 par Leonello Lomellini, gouverneur génois. L’emprunte de l’occupation est très présente dans la ville. La forteresse se développa à la fin du XV°s et abrita le Palais du Gouverneur et le siège de l’évêché.

Place Vincetti ou place d’Armes : lieu de rendez-vous et passage obligé en 1850, des Charretiers arrivés en ville. Environ 600 charrettes s’y arrêtaient chaque jour. En 1920, la place devient le premier terrain de football de la ville. Elle porte le nom d’un résistant blessé à mort en 1943.

Place Vincetti ou place d’Armes

Nous entrons dans l’enceinte par la porte Louis XVI, en face une fontaine avec d’étranges visages crachant de l’eau était destinée aux habitants qui vennaient y chercher de l’eau et laver leur linge.

porte Louis XVI
fontaine du Cavallo Rosso (le cavalier rouge, St Georges Patron de la République de Gênes, a disparu)

Nous arrivons sur une place très ensoleillée, face au Palais des Gouverneurs génois (achevé en 1530), aujourd’hui le Musée d’Histoire de Bastia. Le Musée est ouvert tous les jours, même le dimanche en saison estivale. Mais nous préférons visiter la ville et déambuler dans les petites rues ombragées (pas toutes malheureusement) car il fait très chaud, il n’y a pas un souffle d’air.

Palais des Gouverneurs génois

Face au Palais, la rue nous mène vers la cathédrale Sainte Marie de l’Assomption (1604). La façade blanche est éclatante. Nous passons la lourde porte en bois sculpté pour entrer dans un écrin de marbres, stucs et peintures en trompe l’œil. Près de l’autel, accrochés en hauteur, sept chapeaux d’évêques sont accrochés, il s’agit des sept évêques décédés à Bastia durant leur épiscopat.

cathédrale Sainte Marie de l’Assomption

Collé à la cathédrale, le couvent Sainte Claire de 1600. Les 60 religieuses se consacraient à l’éducation des jeunes filles de bonne famille, qui n’étaient pas censées en sortir au vue de l’inscription, empruntée à Dante, qui y était gravée : « abandonnez tout espoir, vous qui entrez » ? Sous la Révolution le couvent fut occupé par le Génie militaire pour devenir ensuite une prison en 1818, et ce jusqu’en 1993 !

couvent Sainte Claire

Nous sommes arrivés en front de mer, une pancarte nous invite à visiter le musée de la Corse miniature, mais les grilles sont fermées et ne semblent pas prêtes à rouvrir de sitôt.

Musée de la Corse miniature

Nous poursuivons vers l’église Sainte Croix. Même sans plan, il est facile de se repérer dans les rues et visiter les principaux édifices. L’entrée très discrète sur le côté de la Cathédrale détonne avec la richesse des ornements intérieurs. Cet oratoire a été construit en 1543, il est le siège de la Confrérie de Sainte Croix, la plus ancienne de Corse, avec une dévotion portée au Christ noir qui se serait échoué en 1428 au large du port.

Oratoire de la confrérie de sainte Croix

Nous passons à côté de l’ancien Palais épiscopal très délabré, siège de l’ancien évêché en 1570, et d’autres bâtiments que nous ne remarquons que grâce aux panneaux.

Palais épiscopal
Tour de l’ancien séminaire
Couvent des Turquines (aujourd’hui lycée professionnel d’enseignement maritime)

Nous empruntons la ruelle du Dragon. Mais pas de panique, pas de dragon en vue, seulement le souffle chaud des climatiseurs des restaurants voisins. La ruelle doit son nom au site du Vieux Port qui abritait à l’origine une marine de pêcheurs appelée « Porto Cardo », protégé par la jetée du Dragon.

Ruelle du Dragon

Et nous voici revenu près du Palais des gouverneurs avec une vue sur le vieux port et sur le jardin Romieu qui est fermé pour cause de travaux.

vue sur le Vieux Port
Jardin Romieu

Nous faisons maintenant une pause pour déjeuner au restaurant Sampiero après ce petit tour d’un kilomètre dans l’enceinte de la Citadelle. Menu à 16€ pour Entrée + Plat + Dessert, le tout généreusement servi. Et en plus, nous nous sommes régalés ! assiette de charcuterie corse ; salade au chèvre chaud ; moules frites ; cannellonis farcis au Brocciu ; crème vanille caramel avec pommes

Restaurant Sampiero

Après ce repas copieux, il nous faut éliminer. Nous partons vers le Vieux Port.

le vieux Port

L’église Saint Jean-Baptiste du XVII°s domine le Port de ses 70m de hauteur. C’est la plus grande église de Corse. Elle est fermée aujourd’hui.

Église Saint Jean-Baptiste
Palais Roncajolo 1863

La place Saint Nicolas aménagée en 1831 est la plus vaste de l’île avec ses 300m de long. La statue de Napoléon 1° surveille les grands navires qui viennent accoster juste en face.

Place Saint Nicolas

Derrière l’hôtel de ville, nous découvrons l’église de Notre-Dame de Lourdes et la chapelle de Sainte Bernadette.

Église Notre Dame de Lourdes
Chapelle Sainte Bernadette

Notre visite s’achève, nous faisons demi-tour vers le parking de la citadelle. En chemin, nous passons à côté du Sous-marin Casabianca qui a servi pendant la seconde guerre mondiale.

Casabianca
Ancien couvent des missionnaires lazaristes (aujourd’hui lycée)
Oratoire de la confrérie Saint Roch
Oratoire de l’Immaculée Conception
rues étroites de Bastia

Après la marche de 3km de l’après-midi, nous reprenons notre voiture préservée de la chaleur, pas comme nous qui nous avons dû nous rafraîchir à une fontaine pour supporter la température élevée.

Nous avons rendez-vous à la réception à 18h, pour le pot d’accueil. Nous sommes ponctuels mais l’animatrice n’a pas pu venir. Le rendez-vous est annulé. Dommage, mais pas tant que ça, nous allons profiter plus longtemps de la piscine et des transats pour clôturer cette journée.

8
juil

En cette journée ensoleillée qui s’annonce être chaude, nous voici partis pour la réserve naturelle de l’étang de Biguglia à 5 km de Bastia. Arrivés à Biguglia, ancienne capitale de Corse (encore une !), nous cherchons le sentier de Tombulu Biancu, car bien qu’il soit possible de faire le tour de l’étang (11km de long et 2,5km de large), nous nous contenterons du sentier de 3km aller-retour. Nous passons trois fois devant le début du sentier avant de le trouver en face de la plage de Furiani.

Nous chaussons nos chaussures de marche par précaution et empruntons le sentier qui longe l’étang sur 1,5km environ. Nous marchons en faisant attention aux ronces des mûriers qui traversent le chemin. Nous apprécions le petit vent frais qui souffle dans les arbres et le chant des oiseaux et des grillons, un peu moins le grognement qui nous fait penser à un sanglier, d’autant plus que nous pensons voir les traces de son passage (terrain labouré près des racines des arbres). Ce n’est pas la période des flamands roses, mais nous apercevons néanmoins quelques oiseaux au loin. Un petit observatoire nous invite à nous poser un instant, et à observer les oiseaux sans faire de bruit.

l’étang de Bibuglia
l’observatoire
les oiseaux
les fleurs
les lézards et insectes
les arbres
passage des sangliers ?

Voilà, cela fait presque 2h que nous observons la nature, seuls au monde. Nous n’avons croisé personne hormis toutes ces petites bêtes. Nous reprenons la voiture pour conclure notre visite de l’étang par l’écomusée. Il se trouve juste de l’autre côté de l’étang, tout près à vol d’oiseaux, mais pour nous, mieux vaut prendre la voiture, repasser à côté du stade de Furiani, scruter la route pour trouver les panneaux et enfin nous arrêter sur un parking désert en plein soleil. Car c’est de là, que commence le sentier pédestre pour nous rendre jusqu’à l’ancien fortin génois où se trouve l’écomusée.

Écomusée du Fortin
petit jardin créé par les collégiens du Collège Saint Joseph

Nous passons deux petits ponts pour accéder à l’ancien fortin génois qui connut de nombreux combats depuis le moyen-âge avant d’être cédés aux pêcheurs et de devenir en 1994 une réserve naturelle.

Le musée ferme ses portes à 16h, il est 15h25, nous avons la chance de pouvoir y entrer. Une salle retrace l’histoire de l’étang et du fortin, de la pêche, des migrations d’oiseaux… On y apprend que l’étang de Biguglia est le plus vaste étang côtier de Corse (1450ha et à peine 1,5 m de profondeur). Qu’il était prisé dès la Préhistoire (-6000 av JC), puis les Romains ont fondé la cité de Mariana (-100 av JC sous le consul et général romain Caius Marius, au Moyen-âge il devient la propriété des seigneurs de Bagnaia puis aux fermiers, il devient le théâtre d’opérations militaires au XVI°entre la République de France et Gênes et au XVIII° pour l’indépendance de la Corse.

A l’étage, nous pouvons observer les oiseaux depuis une terrasse où une lunette est mise à notre disposition.

La visite terminée, nous reprenons le chemin du retour sous l’œil attentif des vaches.

Nous terminons l’après-midi à la plage de Furiani. Le sable est brûlant et nous n’hésitons pas une seule seconde pour plonger dans la mer Tyrrhénienne. L’eau est presque chaude et il n’y a pas de fond.

plage de Furiani

Il est temps de rentrer, car ce soir, nous assistons à un concert du groupe corse polyphonique Alba à l’église Notre Dame des Flots de Moriani Plage.


groupe Alba

La journée « nature » s’achève en musique.

9
juil

La météo du jour n’est pas très clémente, il est prévu des orages sur toute la Corse. Nous cherchons donc un endroit qui pourrait être épargné et notre choix se fixe sur Saint Florent à une cinquantaine de kilomètres au Nord.

Durée prévue : un peu moins d’une heure. A cela, il faut ajouter un quart d’heure pour les ralentissements de Moriani et Folelli. Nous passons par la montagne pour rejoindre le Golfe de Saint Florent. Le paysage est toujours magnifique, la végétation a un peu changé , les feuillus sont moins nombreux laissant plus de place aux arbustes et aux conifères.

Nous traversons le petit village d’Olmeta Di Tuda, village natal de l’aviateur Jean Casale.

Quand nous arrivons à Saint Florent, il y a du monde dans les rues. Nous nous garons au parking payant près du port. Puis, nous partons nous promener dans ce village portuaire.

le port de Saint Florent

Du port, nous apercevons la citadelle construite en 1439 sur un rocher calcaire qui domine l’embouchure du Poggio et de l’Alisu. Elle fut dès le XVI°s l’enjeu de la guerre Franco-Génoise, de la guerre d’indépendance et révolutionnaire.

vue sur la citadelle

Nous montons à pied jusqu’à la citadelle. Des gouttes commencent à perler près des yeux. Il s’agit de sueur car la température est déjà de 37° annoncé, quant au ressenti :…

Place Doria
la citadelle
vue depuis la citadelle

Pour le déjeuner, nous nous dégottons un petit restau non loin de la place Doria, nous y sommes au frais et le menu découverte est à 15,50€ entrée-plat-dessert : salade fraîche, charcuterie corse, lasagnes au fromage de brebis, filet de mostelle, tarte aux pommes, crème renversée caramélisée

déjeuner à l’Altezza

Ainsi rassasiés, nous nous remettons en route vers la cathédrale Santa Maria Assunta du Nebbiu, un peu à l’écart de la ville. C’est une Cathédrale médiévale du XII°s. Tarif d’entrée : 1,50€.

chapelle St Joseph
cathédrale du Nebbio

Le Pape Clément XIV et l’évêque de Nebbio ont remis au diocèse en 1770 une sainte relique en la dépouille d’un soldat romain du III°s qui depuis ce jour veille sur Saint Florent. Tous les trois ans, les paroissiens le célèbre le lundi de Pentecôte.

Saint Flor
le Christ noir sorti en pèlerinage à chaque sécheresse

Nous reprenons la voiture au parking et allons nous garer à la citadelle. De là, nous descendons vers une petite crique. L’accès n’est pas très facile, mais l’attrait de l’eau claire est plus fort. C’est une jolie petite plage de galets. Mieux vaut avoir des chaussures, surtout qu’il y a des oursins cachés dans les galets. Nous allons nous baigner au milieu des poissons.

crique de la citadelle
vue sous-marine de la crique

Nous terminons notre visite par une petite touche culturelle : une exposition d’art dans la citadelle.

exposition dans la citadelle 

Sur la route du retour, nous croisons un magnifique rapace, mais il ne garde pas la pose et s’envole avant que nous puissions le photographier.

10
juil

Nous suivons les conseils météo de radio france bleu, à savoir éviter les zones montagneuses et les rivières car la Corse est en alerte jaune inondations et orages. Les orages sont tombés sur Bastia ce matin provoquant des coupures d’électricité. La zone orageuse devrait descendre et passer ici dans le début d’après-midi. Nous partons donc au Nord pour visiter le Cap Corse.

Nous avons un fil rouge (visiter les villages indiqués dans le guide), mais nous nous arrêtons dès que nous apercevons un beau paysage ou un beau village. L’appareil photo ne va pas chômer.

Les nuages restent bloqués dans les montagnes et se déplacent vers Bastia. Nous bénéficions du ciel bleu ensoleillé pour visiter le premier village de notre périple, Santa Maria Di Lota. Nous ne mettrons pas les pieds dans l’eau, évitant ainsi tout contact avec les méduses qui exaspèrent les autochtones.

Santa Maria Di Lota
crèche dans le jardin d’un villageois
les nuages dans la montagne

Village suivant, Erbalunga et ses maisons de pierre, l’église Saint Erasme, sans oublier la tour génoise du XVI°s. Il y en a tout le long de la côte, elles servaient à surveiller la côte très prisée des Turcs qui venaient faire des razzias. Ils se servaient tant en bétail, produits agricoles qu’en personnes utilisées en tant qu’esclaves sur les galères.

Erbalunga

Nous continuons vers Sisco la Marine (en bord de mer) et Sisco (en montagne) avec son église Saint Martin. Nous ne poursuivons pas vers l’église Saint Michel, car la route n’est pas très praticable, il faudrait un 4x4. Nous empruntons un moment cette route pour profiter de la vue avant de faire demi-tour.

route côtière
Sisco
alentours de Sisco

Nous prenons la direction de Pietracorbara. Une statue de la Vierge surveille les flots d’un bleu éclatant.

Nous faisons une petite halte sur la plage de Pietracorbara. (Il n’y a pas grand-chose à voir à part cette belle plage et quelques restaurants).

Plage de Pietracorbara

Au loin, nous apercevons une île italienne. D’ailleurs nos smartphones nous souhaitent la bienvenue en Italie !

Depuis le village de Macinaggio, nous apercevons de petites îles avec des ruines de tours. Ce petit port de plaisance fut un port de défense sous Pascal Paoli, en 1767, contre les Français.

Macinaggio

Le temps court plus vite que nous. Il est déjà 16h quand nous allons nous chercher de quoi pic-niquer à la supérette du village (il y a beaucoup de SPAR par ici) et montons en montagne pour trouver un peu de fraîcheur. C’est ainsi que nous arrivons dans le petit village, ou hameau, de Rogliano. Nous montons à l’église Saint Agnell, et commençons à nous installer à l’ombre quand une charmante dame vient nous proposer de participer à la visite hebdomadaire de l’église. Nous acceptons volontiers et remettons notre « déjeuner » à plus tard. Pendant une heure, elle va nous conter l’histoire de l’église et des habitants du village et nous expliquer les différents ornements de l’église.

Rogliano


église Saint Agnell

Il est maintenant 18 heures quand nous pouvons manger un morceau, entourés par les montagnes et les tours génoises.

Au pied de l’église, en contre-bas, se trouve un très grand cimetière avec des monuments de taille impressionnante, parfois de la taille d’une petite maison !

Sur la descente vers la plage, nous nous arrêtons à Ersa en voyant une superbe église toute blanche.

Ersa et l’église Sainte Marie


Dernière étape : la plage de Barcaggio, tout au nord du Cap Corse.

Depuis le port de Barcaggio, nous suivons le sentier douanier jusqu’à la plage de Cala. Nous n’irons pas jusqu’au bout (3km environ pour rejoindre le village de Macinaggio). Sur cette plage, des vaches viennent se promener en toute liberté. Mais à cette heure-ci, elles doivent être reparties vers leur étable. Il faut donc faire attention où on met les pieds ! En plus de l’odeur des bouses, il y a l’odeur désagréable des algues qui sèchent sur la plage. Ça n’invite pas à la baignade.

port de Barcaggio 
 sentier douanier


plage de Cala
origine de l’odeur de la plage

Nous arrêtons notre périple dans le Cap Corse et saluons les vaches sur notre passage. Nous avons maintenant 97km à parcourir pour rentrer à l’appartement, en un peu plus de 2h.

11
juil

Aujourd’hui, nous partons pour la très célèbre ville de Calvi et sa citadelle génoise. Nous en avons pour environ 2 h de route, mais les voies sont plus larges et plus récentes de ce côté ci. Nous passons au dessus ou à côté de rivières. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup d’eau, les ponts qui les enjambent sont assez hauts. Nous ne rencontrons aucun ralentissement alors que cette partie de l’île est très touristique.

la route vers Calvi

Le parking de la Citadelle est complet. Nous trouvons une place non loin de l’hôtel de ville. Toutes les rues sont en stationnement payant. Mieux vaut ne pas dépasser 2h30 car sinon le tarif passe de 5€ à 17€ !

Calvi est surnommé « la perle de Balagne ». Sa citadelle construite au XIII°s domine les environs depuis son éperon rocheux. Impossible de la rater. Sa fonction à l’époque était de protéger les Génois de leurs voisins de Pise. Elle fut agrandie durant plus de quatre siècles et abrita jusqu’à 6.000 habitants. En 1794, elle fut en partie détruite par la flotte de l’amiral Nelson. Aujourd’hui, restaurée, elle est encore habitée par quelques habitants.

Nous partons donc « à l’assaut » de cette forteresse. A l’entrée, nous nous procurons un plan de la citadelle et de la ville à l’office du tourisme. Nous en faisons le tour en 2h (2km) en prenant quantité de photos…

chapelle Notre Dame de Lorette du XVI°s
la citadelle
Monument aux morts du Sculpteur Emmanuel Frémiet
Stèle de Christophe Colomb (natif de Calvi)

Nous entrons dans un petit musée de l’armée, les parachutistes sont basés non loin de la ville. Plusieurs mannequins montrent les différents corps du 2°REP : compagnie de combat, compagnie de maintenance, unité amphibie, unité de combat en zone urbaine

2°REP (Régiment Étranger de Parachutistes) Légion étrangère

Nous suivons le plan à la recherche des différents points d’intérêt en commençant par les fortifications.

Ancien Palais des évêques de Sagone du XVI°s (propriété privée)
vue depuis les fortifications
fortifications
Caserne Sampiero
Cathédrale Saint Jean-Baptiste (XIII° restaurée au XVI°s)
Maison de Laurent Giubegga, lieu de séjour de Napoléon en 1793
Ruines de la maison natale de Christophe Colomb
Oratoire Saint Antoine de 1510

Nous quittons la citadelle en passant à côté de plusieurs mémoriaux, puis reprenons la voiture pour la garer au parking de la citadelle afin de continuer notre visite de la ville basse.

mémoriaux
tour du sel XIII°s, ancien poste de guet et entrepôt de sel
rues piétonnes et commerçantes le long du port
Église Sainte Marie Majeure, fin XIII°s
Place de la porteuse d’eau
Chapelle funéraire Sainte Marie XX°s construite à l’emplacement de la 1°basilique du IV°s

Nous avons eu un bon aperçu de Calvi. Nous reprenons la voiture pour aller voir sa voisine tout aussi connue par les touristes pour ses plages, l’Île-Rousse. Depuis son port très fréquenté, il est possible de prendre le ferry. C’est Pascal Paoli qui ordonna sa construction en 1758 pour concurrencer Calvi, inféodée à Gênes.

Nous trouvons à nous garer sur le parking près du port et de sa plage de sable blanc.


Île-Rousse 
Église face à la place Paoli

La journée fut bien remplie, nous rentrons nous reposer. Demain est un autre jour...

12
juil


Aujourd’hui, nous faisons une incursion en Corse du Sud en longeant la côte Est, direction Porto-Vecchio. La cité du sel est à un peu moins de 2h de route. Elle porte ce nom en raison de l’exploitation ancestrale des salines. Aujourd’hui, elle est surtout connue pour son port et ses superbes plages environnantes.


Porto-Vecchio 

Nous commençons par la ville haute. Le stationnement est partout payant (0,80€ le quart d’heure). Nous choisissons la facilité en nous garant sur le parking du centre. Nous déambulons dans cette ancienne place forte fondée par Gênes en 1539. Il en reste « le bastion de France » ainsi surnommé suite à la défaite de l’armée corse contre le royaume de France de Louis XV.

Le Bastion de France 
vestige de l’ancienne citadelle
l’église Saint Jean-Baptiste 
l’oratoire Sainte Croix
la porte de Gênes
vue sur les marais salants

Nous redescendons vers le Port d’où il est possible de partir faire de la plongée ou aller jusqu’en Sardaigne. Pour nous, ce sera juste une balade sur le quai.

Plan d’eau avant d’arriver au port
port de Porto-Vecchio 
Pascal Paoli et le bastion perdu lors de l’affrontement entre la Corse et la France 

En revenant à la voiture, nous remarquons un mini bus, la Citadine,navette 100 % électrique et gratuite. Nous l’empruntons pour retourner dans la ville haute pour déjeuner.

la Citadine 

Nous jetons notre dévolu sur une crêperie qui sert en continu, le Shirley’s Bar, juste à côté de l’église. Nous choisissons une tartine à la tomme corse et une crêpe Rizza au fromage de chèvre, suivis d’une crêpe Nuciola aux noisettes et une crêpe glacée (chocolat,banane,chantilly)

Déjeuner au Shirley’s Bar

Nous reprenons la navette qui passe tous les quarts d’heure (il y a même un service pour la soirée) pour redescendre au port et nous quittons Porto-Vecchio. Selon le guide touristique, il faut aller voir le phare de la Chiappa. Nous programmons Waze, car le GPS ne le connaît pas. Et nous voici partis pour 13 km sur une petite route qui longe des plages magnifiques.

route pour le phare de la Chiappa

Arrivés au bout de la route, nous devons nous arrêter. A gauche : route privée avec interdiction d’entrer (route indiquée sur le GPS). A droite : village de vacances naturiste. Le choix est vite fait, nous faisons demi-tour sans avoir vu le phare !

Mais nous n’avons pas tout perdu, car en empruntant cette route, nous avons eu la chance de trouver une petite crique pour nous baigner. Pas de sable fin, mais à part un baigneur au loin, nous sommes seuls au monde dans ce milieu préservé des touristes. Mais attention où l’on met les pieds, il y a des oursins un peu partout. Depuis le petit ponton improvisé, nous pouvons nager et observer les poissons juste en dessous de nous. L’eau est peu profonde et il est aisé de les observer.

crique aux oursins

Après cette baignade agréable au milieu des poissons, nous mettons le cap vers Santa Maria Di Poggio. En nous éloignant un peu, nous apercevons le phare convoité.

Phare de la Chiappa

Une chouette nous salue à notre arrivée aux villas de Melody

13
juil
13
juil

Aujourd’hui, nous changeons de registre. Nous avons beaucoup parlé de Gênes et des batailles pour l’indépendance de la Corse. Nous allons maintenant remonter beaucoup plus loin au temps des Grecs et des Étrusques (V°S avt JC) et surtout des Romains (I°s avt JC). Car le village d’Aléria à une vingtaine de kilomètres d’ici était la capitale de la Corse romaine au I°s avant J.-C., la colonisation romaine de l’île a commencé en 259 avant JC.

Aléria

Nous nous garons à l’extérieur du village sur un parking prévu à cet effet. Seuls les riverains peuvent entrer en voiture dans le village qui est très petit et très ancien. Nous empruntons la « Via Romana » qui nous conduit à l’église St Marcel sous laquelle il y a des tombeaux (des fenêtres éclairées dans le sol nous permettent de voir quelques vestiges). Le chemin de croix est magnifique, ce sont des peintures très expressives.

Église St Marcel

Face à l’église, un ancien bastion abrite le musée d’archéologie. Pour le prix modique de 2€ par personne, nous avons accès à l’exposition qui donne toutes les explications sur la capitale romaine Aléria, son importance dans la mer Tyrrhénienne pour l’empire romain, les us et coutumes de l’époque, la vie quotidienne, le commerce, …. Ensuite le musée expose toutes les découvertes faites sur le site et dans les environs. Enfin, nous avons accès au site lui-même de l’antique Aléria.

musée d’archéologie

La ville antique d’Aléria constitue avec Mariana les deux plus grandes agglomérations romaines connues dans l’île. Leurs édifications respectives semblent dues à leur proximité avec les fleuves facilitant le commerce, et les vastes étendues de terre fertiles et cultivables. Aléria a également été la ville de garnison abritant le détachement de Misène. C’est pourquoi de nombreux objets maritimes y ont été découverts.

vue sur les fleuves attrayants pour l’installation des Romains
exposition
musée

Avant de poursuivre sur le site archéologique, nous faisons une pause au petit restaurant à côté du palais, le U Palazzu. Une salade composée et une assiette de charcuterie à partager pour à peine 21€. Nous nous passerons de dessert, car les plats sont généreusement servis.

déjeuner au U Palazzu 

Nous nous rendons sur le site, un peu en hauteur, juste à côté de l’actuel village. Un plan nous explique les différents emplacements et leur fonction. C’est ainsi plus aisé de comprendre la fonctionnalité des lieux , les temples, les boutiques, les maisons, les thermes...

le site archéologique

Nous quittons Aléria et l’univers romain pour aller non loin de là, sur une petite montagne où un phare la surplombe ce qui nous interpelle car il est un peu éloigné de la côte. Arrivés en haut, nous devons faire demi-tour, car c’est un terrain militaire et les photographies y sont interdites. Nous nous éloignons donc et faisons nos photos de plus loin.

Phare d’Alistro

Nous finissons l’après-midi à la plage près des vignes. Il n’y a pas grand monde, à peine une quinzaine de personnes. Il y a des tables pour le pic-nique et un banc. Nous déposons nos sacs sur la plage et entrons dans l’eau. Il y a beaucoup de petits morceaux d’algues sur les premiers mètres et le sable est bien remué par la mer, nous ne voyons pas nos pieds. Mais à une vingtaine de mètres, passés les gros galets, l’eau est très claire et nous retrouvons le sable blanc. C’est agréable de nager et de regarder les quelques poissons.

Plage de Fiorentine.

13 juillet oblige, la soirée se termine par le feu d'artificed'U Fulelli.

14
juil
14
juil

Fête nationale. Nous regardons le défilé le temps de prendre le petit-déjeuner et partons vers Corte. Espérons que les nuages restent coincés sur la montagne d’en face et ne nous poursuivent pas.

vue depuis la sortie des villas de Melody 

Corte est à environ 75km d’ici. Mais arrivés à proximité d’Aléria, nous sommes à l’arrêt total. Les conducteurs descendent de leur voiture et attendent Dieu sait quoi. Nous préférons prendre une rue parallèle, visiter les quartiers voisins et ainsi récupérer la route un peu plus loin. Des gendarmes règlent la circulation, empêchant surtout d’emprunter la route que nous venons d’esquiver et aidant les touristes perdus de ne pouvoir poursuivre leur route.

Toutefois, nous n’allons pas aller à Corte tout de suite. Nous bifurquons pour suivre un panneau indiquant La Madonna Di Pancheraccia. Nous quittons donc la route récente et suffisamment large pour deux voitures et plus, pour une petite route de montagne. Le détour vaut le coup d’œil, le panorama est à couper le souffle. Nous faisons quelques arrêts photos, histoire d’immortaliser l’instant.

A Pancheraccia, nous garons la voiture près de la petite église. Elle est ouverte, il faut juste fermer la porte derrière soi nous pour éviter que les oiseaux ne rentrent. L’intérieur est sublime. Elle est entièrement peinte et en très bon état.

Pancheraccia

Nous grimpons la petite route (chemin de croix) jusqu’à la source de la Madone de Pancheraccia.

Madonna Di Pancheraccia 

Selon l’histoire, une jeune enfant d’une douzaine d'années se serait égarée en allant faire des fagots de bois à trois quarts d’heure du village de Pancheraccia. Elle se mit à pleurer et se plaindre d’avoir soif. C’est alors qu’une Vierge lui apparût et fit jaillir de l’eau pour étancher sa soif et lui dit d’en témoigner auprès des villageois et leur demander de construire une chapelle en ces lieux.

Il y eut ensuite plusieurs guérisons qui lui sont attribuées au fil des siècles et encore aujourd’hui.

Nous buvons une goutte à la source et repartons jusqu’à la prochaine petite chapelle, abandonnée cette fois. A côté, des chardons géants (environ 2m de haut).

A Pietraserena, nous avons moins de chance, l’église est fermée.

Pietraserena 

La visite à la Madone, nous a fait faire un petit détour, mais le GPS ne nous demande pas de faire demi-tour pour rejoindre la « grande » route, nous poursuivons notre traversée des petits villages aux virages serrés.

routes de montagne avec une ligne médiane quelque peu zigzagante même en ligne droite !

Nous passons au dessus de nombreux cours d’eau, la région est réputée pour ses gorges.

Pont d’Altiani XVII°s

Nous faisons quelques pas sur ces ponts, imités par d’autres touristes. Certains même tentent de descendre sur les rochers pour se baigner.

Après tous ces petits détours et arrêts photos, nous voici arrivés à Corte. Nous nous garons sur la place du Duc de Padoue à l’entrée de la Ville Haute.

Duc de Padoue
Église de Sainte Croix XVII°s
 Casa Palazzi XVIII°s

Et nous nous dirigeons vers la citadelle et son musée. Nous nous contenterons du musée régional d’anthropologie (pour le prix de 3€ par personne) car la citadelle est fermée pour cause de préparatif pour les feux d’artifice de ce soir. Les photos sont interdites dans la partie histoire de la Corse, par contre c’est autorisé dans la partie anthropologie.

la citadelle XV°s 
Musée
musée d’anthropologie
vue depuis la citadelle 

Cette visite culturelle terminée, nous longeons la forteresse jusqu’au belvédère pour avoir une vue sur les alentours mais aussi sur le « nid d’aigle », ce bout de la citadelle qui se dresse sur ce roc au dessus du vide.

le « nid d’aigle » 
vue depuis le belvédère

Il est 17h30. Nous nous attablons à la terrasse du restaurant du Belvédère qui a un service continu. Cela tombe bien, car nous n’avons pas encore déjeuné. Nous choisissons le menu Corse à 19€ : Soupe corse et Terrine en entrée, Civet de sanglier, Fiadone et glace pêche-caramel au beurre salé pour terminer.

Nous terminons la visite de la ville de Corte, son église, et ses places.

Église de l’Annonciation XV°s et la statue de cire du Saint Théophile de Corte
Général Gaffori et sa maison criblée de balles 
Oratoire Saint Théophile 
Général Pascal Paoli
fontaines

Il est 19h30, il est temps de rentrer pour nous préparer pour le feu d’artifice de Moriani Plage. A 22h30, nous sommes tous assis sur la plage à attendre le spectacle. Quelques gouttes tombent (pas plus de trois!), mais ce qui inquiète plus, ce sont les éclairs qui illuminent la mer. Mais pas de frayeur inutile, le feu d’artifice démarre en musique et il est grandiose.

15
juil
15
juil

Ce matin, nous partons à la recherche d’une promenade en bateau. Nous nous rendons au port le plus proche, le port de Taverna. Mais il s’agit d’un port de plaisance.

port de Taverna

Nous poursuivons donc vers le Sud, vers Solenzara au bord du département de La Corse du Sud. Nous nous garons sur le parking du port. Nous sommes étonnés du peu de touristes. Depuis que nous sommes en Corse, nous n’avons aucune difficulté à trouver une place pour nous garer, il n’y a pas foule dans les musées et les sites touristiques.

Solenzara

Il fait chaud, nous trouvons un petit restaurant pour le déjeuner, les menus des restaurants du port étaient trop copieux. Nous choisissons une salade bien-être au quinoa et avocat et une salade chèvre chaud avec des pêches, fraises et abricot (13€ la salade). Nous faisons l’impasse sur le dessert, il ne faut pas abuser !

déjeuner à la petite brasserie

Depuis Solenzara, il y a de nombreux départs de randonnée. Mais suite à ce que nous avons vu à la télévision de la brasserie, à savoir une trombe marine et des pluies diluviennes sur la région de Bastia, l’alerte orange aux orages et aux inondations en Haute Corse, et les conseils d’une commerçante d’éviter les randos en montagne car les nuages arriveront en fin d’après-midi, nous préférons faire un petit tour en voiture jusqu’au village voisin Sari-Solenzara, juste au-dessus du port.

De là haut, les crêtes montagneuses sont majestueuses. Nous restons un moment à les regarder et nous promenons dans le village où nous ne croisons que trois habitants.

 Sari-Solenzara
Église Saint Pierre de Sari-Solenzara 

Une piste conduit vers le Monastère de Bethléem à 35mn à pied. Nous hésitons car une marche avec la météo menaçante n’est pas raisonnable. Nous allions renoncer quand nous voyons une voiture en revenir. Nous tentons donc d’y aller aussi avec notre 208 en évitant les trous et en roulant très doucement comme indiqué sur de petits panneaux sur les arbres.

 Monastère de Bethléem XX°s

L’église est ouverte à tous. Nous déambulons autour du monastère quand une Moniale nous demande si nous voulons visiter leur boutique et regarder le classeur expliquant la construction du monastère. Nous acceptons son invitation. Il y a quantité de très beaux objets fabriqués dans ce monastère et les monastères voisins. Nous faisons quelques emplettes et redescendons vers Solenzara pour terminer l’après-midi à la plage.

Église du monastère de Bethléem
plage de Solenzara

Il s’agit d’une plage de sable fin, mais dans l’eau, ce sont des galets.

Nous profitons de ce moment de détente, mais le soleil joue de plus en plus à cache-cache avec les nuages, le vent se joint à eux et les vagues se forment d’avantage. Il est temps de mettre les voiles et nous mettons le cap vers Santa Maria Di Poggio.

Le ciel s’assombrit de plus en plus au fur et à mesure que nous remontons la côte. A une dizaine de kilomètres de notre destination, nous essuyons une petite averse, mais elle n’est même pas suffisante pour nettoyer la lunette arrière de la voiture.

Arrivés à l’appartement, l’orage gronde, quelques éclairs zèbrent le ciel et la télévision a quelques coupures. Nous resterons « à l’abri » ce soir.

16
juil
16
juil

Hier en allant à Solenzara, nous avions vu qu’il y avait un site archéologique un peu plus loin. Comme il était trop tard pour nous y rendre, nous avons remis au lendemain. Donc aujourd’hui, nous voici repartis pour la Corse du Sud en direction de Levie pour nous rendre sur le site de Cucuruzzu (un peu moins de 3h car ce sont pour moitié des routes de montagnes avec une vitesse limitée).

Passés Solenzara, nous commençons notre ascension. Les clubs de canyoning, de ferrata et d’accrobranches se multiplient. Le bas côté de la route se remplit de voitures.

Nous entrons dans le Parc Naturel Régional de Corse. Nous retrouvons les chèvres « en divagation » (c’est écrit ainsi sur les panneaux de danger).

Les montagnes sont impressionnantes, le dénivelé important. Nous passons le col de Bavedda à 1200m d’altitude. Il y a un monde fou. Ils sont tous partants pour une randonnée ou du canyoning. Nous poursuivons notre route jusqu’à Levie, car notre point d’intérêt pour ce jour est le site archéologique des premiers habitants de Corse en 2000 avant JC.

 Levie

Il est 14h quand nous arrivons sur le site perdu dans la montagne à une quinzaine de kilomètres de la ville. Nous chaussons nos chaussures de marche (vivement recommandé). Nous prenons nos tickets d’entrée ainsi qu’un audioguide. Nous recevons également un document écrit reprenant toutes les étapes du circuit de 3km. Nous voici partis à la découverte des Corses du II° millénaire avant notre ère.

Nous empruntons un sentier avant d’arriver sur le premier village, assez facile au premier abord, mais en fait sa physionomie change très vite et nous voici à gravir et descendre de grosses roches, ce qui explique la nécessité de bonnes chaussures. Grâce à l’audioguide, nous tentons d’imaginer la vie sur ces terres, les hommes se protégeant et habitant dans les anfractuosités des roches servant de base à leurs cabanes complétées par des branchages.

sentier pour nous rendre à Cucuruzzu 
châtaignier de 800 ans environ & pin de 150 ans 
abris naturels pour les bêtes et les hommes

Au fur et à mesure du chemin, nous nous enfonçons dans la forêt. La mousse recouvre les rochers, nous nous attendons presque à voir surgir des êtres magiques de la forêt comme dans les contes.

le village de Cucuruzzu

« Cucuruzzu » désigne dans le vocable ancien les formes arrondies que nous voyons tout autour de nous. Il s’agit d’une forteresse de l’âge de bronze. Le village s’est construit à partir de ces immenses roches de granit que les hommes ont encerclées avec des murets de roches plus petites, formant ainsi un petit village circulaire contenant les habitations, les ateliers de tissages, de boucherie, les silos de stockage des graines, le temple… . Les murs très épais devaient les protéger d’éventuels envahisseurs et prédateurs. Ils vivaient de pêche, de chasse et d’agriculture. Car bien que ce site soit aujourd’hui très boisé, des études ont fait apparaître qu’alors, une grande partie n’était pas boisée et servait à l’agriculture. Cette protection a bien fonctionné, c'est l’évolution des mœurs qui les a perdus avec les échanges commerciaux avec les autres contrées et îles environnantes quand leurs voisins ont commencé à se déplacer en pirogue sommaire et quand les Étrusques et les Grecs sont venus fonder des colonies.

Nous pouvons entrer à l’intérieur du village. De là-haut la vue est imprenable.

ateliers
Torra (âge de bronze) 

Nous quittons le promontoire de Cucuruzzu pour rejoindre le village de Capula un peu plus loin. Celui-ci date de la même période (de la Préhistoire), par contre, il a été utilisé au Moyen-Age. Il reste des vestiges d’un château, demeure du comte Bianco (Boniface), et d’une église romane. La descente est un peu abrupte.

Direction Capula 
village de Capula
statue menhir fracturée et réutilisée au Moyen-Age, en atteste l’inscription. 
abri naturel pour les bêtes ou stockage
château 
vestige de l’église romane XII°s
Chapelle St Laurent XVI°s 
Merci à mon bâton de marche sans qui je n’aurai pas pu me rendre dans ces 2 villages 

Chèvres et cochons nous saluent et nous remercient de notre visite.

Nous aurions pu continuer notre visite avec le Musée situé à Levie, mais nous préférons prendre la route du retour en faisant quelques pauses. La première sera pour la ville de Zonza dont nous avons entendu parler dans la chanson «Corsica » de Michel Sardou : « ma liberté c’est Zonza ». Nous faisons un petit tour dans le village : église et boutiques de souvenirs.

Zonza 

Ce n’est pas encore l’heure du service de repas, il est 18h30, nous poursuivons donc jusqu’au Col de Bavedda. Cette fois-ci, c’est presque désert. Nous n’avons aucun mal à nous garer, à nous recueillir devant Notre Dame des Neiges et aller admirer le panorama devant un soleil couchant.

Bavedda

Voilà, c’est fini pour les visites, nous filons vers la pizzeria de Moriani Plage. Nous nous régalons avec une Pizza Luxe et une Pizza Corsica au Bor’Di Mare tout en regardant le début de l’éclipse de lune au dessus de la mer.

Bor’Di Mare

Par pure gourmandise, nous allons jusqu’au glacier au bout de la rue où il y a les meilleurs glaces de Corse. Notre choix s’arrête sur une Brésilienne (vanille-café-caramel) et une Dame noire (chocolat).

Glacier

Un dernier petit tour sur la plage pour regarder où en est l’éclipse et nous rentrons préparer nos valises. Les vacances touchent à leur fin. Demain, c’est le retour à la maison.

17
juil

Ce matin, nous sommes réveillés par le réveil. Départ oblige. Nous avons rendez-vous à 9h50 pour la restitution des clefs. Une fois la voiture chargée de nos valises, nous quittons les villas de Melody. Nous avons quelques heures à tuer avant de nous rendre à l’aéroport de Bastia. Nous allons donc flâner dans les hauteurs, cherchant un peu de fraîcheur.

Nous prenons la direction de San Nicolao. Un mur étrange nous interpelle. Il s’agit de l’ancien aqueduc des forges de Padulella. Il servait à amener l’eau de Patrignani jusqu’aux forges de San Nicolao. Du XVI° au XIX°s, de nombreuses forges se sont installées autour de Bastia, contribuant au développement des coutelleries, chaudronneries et armureries. Le fer venait de l’île d’Elbe.

ancien aqueduc des forges de Padulella 

A San Nicoloa, il y a une église très imposante, mais elle n’est ouverte que l’après-midi. Dommage. Il s’agit d’un des grands édifices baroques de Corse de la fin du XVII°s. La tour servait de tour de guet pour prévenir d’éventuels envahisseurs.

Église de San Nicolao

Autour de l’église, plusieurs cimetières et pas une seule maison. En fait les maisons sont un peu plus haut.

Île de Montecristo 

Par ici, un village est constitué de plusieurs hameaux. Nous nous arrêtons dans plusieurs d’entre eux, sans jamais quitter le village qui s’étend donc sur des kilomètres.

Nous sommes bloqués quelques minutes, car des travaux sont en cours sur la route. Déjà qu’elle n’est pas très large, là, il nous faut passer sur des plaques qui recouvrent un trou entre une pelleteuse et un ouvrier qui sort la tête du trou au moment où l’on passe (même pas peur !).

Hameau de Di Castellana
Hameau de Fanu
Nous avons trouvé les toilettes publiques (un peu d’humour, ça ne fait pas de mal!) 
Moment nostalgique. Nous reviendrons.
Hameau de A Castellana 

Nous quittons San Nicolao pour Ste Lucie de Moriani. Notre flânerie nous emmène près d’un pont, où des cascades se succèdent au milieu de fougères et d’arbres avec des lianes : un petit coin de paradis et de fraîcheur en contraste avec les 37° au soleil, voire plus.

A Ste Lucie de Moriani, un petit chat nous fait visiter le village, il nous quémande des caresses.

Hameau de Venzolasca 
panneaux corses ou cibles ? 
Ste Lucie de Moriani XVII°s 

Nous partons vers Talasani, la route est de plus en plus étroite avec quantité de nids de poule.

Après le paradis, nous voici sur le pont de l’enfer. Deux versions expliquent ce nom donné au pont : le pont était en bois à l’origine, il se serait effondré lors d’une réunion de jeunes du village et les emportant avec lui. Ou c’est le bruit étourdissant de l’eau en hiver. Par contre, aujourd’hui, c’est plutôt tentant, nous aimerions nous y baigner. Nous nous contenterons des pieds.

clients étranges ! 
Pont de l’enfer

Talasani sera notre dernière étape avant de nous rendre à l’aéroport.

Talasani

Nous rendons la voiture chez Hertz en face de l’aéroport. Nous avons fait 2000 km pendant notre périple corse, et il reste encore beaucoup à découvrir.

Il est trop tôt pour enregistrer nos bagages. Nous faisons un pré-pic-nique sur les bancs : un peu de tomates, fromage et abricots, corses bien sûr. Nous poursuivons une fois enregistrés, le choix est mince.

Aéroport de Poretta (Bastia) 

Le vol est retardé. Nous sommes contents car des passagers des vols de lundi ne partent qu’aujourd’hui à cause de la tempête.

Nous décollerons avec une heure de retard. Nous attendons que les passagers qui arrivent de Paris descendent de l’avion pour monter. Pas de repos pour le commandant de bord, il fait la navette entre Charles de Gaulle et la Corse.

Au revoir la Corse 
De retour sur le Continent 

Les bagages arrivent dix minutes après nous et nous allons attendre notre train à la gare TGV. Un incendie a perturbé le trafic, notre train est annoncé avec 30 minutes de retard. A 22h30, nous sommes enfin arrivés à Lille.

Le voyage est terminé. Nous serons heureux de pouvoir retourner en Corse où les paysages sont magnifiques, l’histoire fascinante et les gens très sympathiques.

FIN…