Quelle épopée les amis, mais nous voilà à Campeche.
Loin de la dolce vita habituellement promise aux stars de télé-réalité, vos Chtis préférés ont éprouvé de tout leur être la géographie mexicaine.
D’abord 1h de bus. Puis 3h dans un nouveau bus. Ensuite 1h d’attente pour un stop de 6km avant 20 minutes de marche pour arriver à un camping où Don Carlos nous avait préparés deux lits doubles dans la tente.
Réveil le lendemain matin à 4:45 pour partir direction la réserve de Calakmul, au bout d’un chemin de pierre tortueux de 60km. Le stop à 5h du matin était une première pour nous. 2h en stop à l’aller, même durée au retour avant finalement 5 nouvelles heures de stop l’après-midi pour arriver à Campeche lessivés après être restés assis serrés à 3 à l’arrière d’une berline.
Nous avons vécu dans ces bus. Alexis a répondu à des mails pour des stages, à cuisiné, a mangé, a lu, a dormi. Dans ces stops, nous avons chacun raconter nos vies à chaque fois avec les mêmes mots en anglais et français. Mais au moins nous sommes arrivés, enfin surtout Adam, qui a pu donner des nouvelles à sa famille inquiète de son absence des réseaux, malgré une douanière réticente à le laisser passer lors d’un contrôle à proximité de la frontière avec le Bélize.
Ce trajet renforce l’idée que le trajet d’une destination à l’autre fait partie intégrante du voyage. Ces petites histoires nourrissent la grande Histoire.
Du bus au pick-up, on avance.La grande Histoire c’est cette réserve qui se laisse difficilement approcher: une route en piteux état et reculée, des sites archéologiques perdus au milieu de la jungle et pas tous découverts, une faune très riche. Dès le camping nous avons été accueilli par une famille de singes hurleurs et par des scorpions qui rôdaient autour de la tente. Et ce matin, des singes araignées et des dindons sauvages nous ont escorté. Cependant, toujours pas de jaguars à l’horizon.
La vue surplombante sur la jungle nous a coupé le souffle surtout car nous ne nous y attendions pas. La difficulté à parvenir jusqu’à ce lieu a également décuplé notre bonheur d’assister à ce spectacle et les galères éprouvées à l’aller mais surtout au retour, lorsque le bus sur lequel reposaient tous nos espoirs a refusé de s’arrêter, ne sont finalement que des pacotilles.
Les pyramides // Notre tente Ce soir à Campeche nous avons gobé notre burger, brossé nos dents, allumé la Clim et enfilé nos pyjamas prêts à aller dormir.
Alerte enlèvement: Adam Jismy recherché par tout le royaume du Maroc.
Jismy, n.m. Vient de l’Arabe. Signifie l’être absent, celui qui ne donne pas de nouvelles.
Exemple: « C’est vraiment un Jismy lui, il prévient jamais quand il n’a plus de réseau. »
Après un dernier message envoyé à ses paternels dans la matinée, Adam a failli être arrêté et détenu par la police mexicaine avant de sombrer dans une zone blanche. Las, son mutisme a suscité les inquiétudes. Si vous avez reçu un appel +212 hier, c’est rien, c’est son pote d’enfance qui cherchait à vous joindre pour savoir où il était.
Pourtant, Adam n’a jamais cessé d’être lui-même et de nous distiller ses pépites, fidèle à lui-même.
Rôle dans le voyage:
-Guide, depuis qu’un mexicain l’a pris comme l’un des leurs.
-Snappeur fou, depuis le téléphone d’Alexis (rappelons que son téléphone est sur courant alternatif).
-Le bon compagnon, toujours content des décisions que nous prenons pour lui.
-Le bon niais aussi, quand il met son gilet de sauvetage à l’envers, donne un pourboire de 2%, ou se fait arnaquer pour une serviette de plage.
Enlevé ou pas, Adam restera à la postérité pour ses quelques morceaux de bravoure: